France – Deux poids et… démesure

Vous voulez savoir pourquoi les relations entre l’Algérie et la France ne seront jamais normalisées ? J’attaque ce billet de butte en blanc parce que je suis un tantinet dégoûté par ce que je viens de voir et de lire. Je passe sur les mensonges de Fabius, en visite à Alger, qui prétendait que Paris alignait sa position sur celle de l’ONU en ce qui concerne le Sahara occidental, et qu’elle partageait l’avis d’Alger pour ce qui est du règlement de la crise malienne. Impossible, en revanche, de passer l’éponge sur le refus ostentatoire de cette même France de reconnaître ses odieux crimes coloniaux et, donc, de sang, décent, de s’en repentir. Il s’agit là, je vous le rappelle, d’un préalable non négociable posé par Alger. 
Vous voyez (enfin vous lisez !) j’en arrive à bégayer du stylo (enfin du clavier) tellement j’enrage. A l’occasion de la commémoration de la rafle du Val d’Hiv, Hollande a emboîté le pas à Chirac pour reconnaître, je cite, «un crime en France par la France». Pour ceux qui ne le savent pas, cette rafle a consisté à ramasser tous les juifs, enfants compris, pour les parquer et les déporter vers les camps de concentration
basés en Autriche, en Allemagne et en Pologne.
Concrètement parlant, la France n’a tué personne. Elle a aidé à le faire. La vie de ces juifs est aussi précieuse que la nôtre. Mais elle ne doit pas nous être supérieure. Les juifs ne sont ni pires ni meilleurs que nous. En revanche, les sionistes, criminels et racistes, sont les tenants du néonazisme. Bref, la France obséquieuse, car gérée secrètement par le puissant lobby sioniste planétaire, se repend de ses crimes, et se répond en jérémiades et larmes crocodilesques.
Pendant ce temps, elle refuse ostensiblement d’entendre parler de ses crimes, odieux, atroces, génocidaires et directs surtout, commis en Algérie pendant les 130 ans d’occupation, et intensifiés pendant les 7 ans de guerre de libération nationale. 
Avant le Val d’Hyv, déjà, Maurice Papon, préfet de Paris sous Vichy, avait été condamné à une lourde peine pour avoir aidé à opérer ces fameuses rafles, durant lesquelles aucun juif, aucun, n’a été tué. En revanche, Paris a refusé ostensiblement d’entendre parler du massacre de dizaines d’Algériens à Paris, sur ordre donné par ce même préfet, en vue de réprimer la manifestation pacifique à laquelle avait appelé le FLN un certain 17 octobre 1960. 
Vous comprenez pourquoi les relations entre Alger et Paris ne pourront jamais se normaliser tout à fait, et
encore moins atteindre ce «niveau d’excellence», souhaité par je ne sais plus qui… 
Oussama

Les Débats, 24/07/2012