Le Maroc perd sur trois fronts : Offensive diplomatique algérienne

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Hocine Adryen

L’offensive algérienne menée par le nouveau ministre des AE, Sabri Boukadoum, a enregistré ces deniers jours trois francs succès aux dépens du Maroc qui regarde, éberlué, le train partir. Première victoire et non des moindres : jadis fief des Marocains, la ville espagnole de Melilla est en train de tomber dans l’escarcelle des Algériens. Selon le quotidien El Espanol, l’instance religieuse dénommée « Commission islamique Annur de Melilla » s’est tournée directement vers l’Algérie. Son offre à des représentants officiels du voisin de l’Est est simple : du commerce en échange d’ouvrir les portes des mosquées de la ville aux imams algériens à la place des Marocains. La discussion a porté sur « les thèmes du commerce, des frontières et des mosquées », a indiqué la député algérienne Mme Sahli dans une déclaration à la publication en ligne El Espanol.

Les deux parties auraient abordé « la consolidation des liens de coopération entre l’Algérie et la Commission islamique de Melilla, avec notamment le financement du ministère algérien des Affaires religieuses de projets d’extension de mosquées de la ville, la fourniture de livres et la désignation, dans un premier temps, de deux imams algériens maîtrisant la langue espagnole pour diriger les prières quotidiennes et le prêche du vendredi : « Le projet d’une liaison maritime entre Melilla et le port de Ghazouet a été également au menu des entretiens. Mme Houria Sahli a proposé à Youssef Kaddour de se rendre à Alger pour y rencontrer des responsables aux ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur et des Affaires religieuses et approfondir les consultations. » La seconde salve a été tirée par le Lesotho, qui vient de mettre au jour le mensonge du Maroc.

Le gouvernement du Royaume du Lesotho a dénoncé la publication « irrégulière d’une communication diplomatique confidentielle » par la diplomatie marocaine, en réaffirmant son soutien au Front Polisario. Le MAECI avait annoncé la semaine dernière le « gel » par le Lesotho de sa reconnaissance de la RASD. Alors que le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale (MAECI) annonçait, la semaine dernière aux médias, que le Royaume du Lesotho avait « gelé sa reconnaissance de la RASD », ce pays vient de démentir la version marocaine.

Dans un communiqué de presse, le gouvernement du Royaume du Lesotho a déclaré prendre « note de la récente inquiétude et de l’incertitude suscitées par la malheureuse publication irrégulière d’une communication diplomatique confidentielle d’État à État, entre le Lesotho et le Royaume du Maroc ». Le ministère des Affaires étrangères et des relations internationales du Lesotho a, depuis lors, fait part à ses homologues marocains de la « profonde désapprobation du gouvernement à l’égard de cette conduite peu diplomatique ».

Le communiqué ajoute que le gouvernement du Lesotho et sa diplomatie ont « exprimé au Maroc et à la RASD le soutien continu et inconditionnel au retrait total du Maroc des territoires sahraouis qu’il occupe actuellement ». Le communiqué appelle enfin, au grand dam du Maroc, au « respect de l’autodétermination et de l’intégrité territoriale de la RASD et de ses habitants ».

Enfin, dernier revers enregistré par le Maroc sur ce même sujet, le SG de l’ONU Antonio Gutterrez, dans son nouveau rapport sur la situation au Sahara occidental, a proposé aux deux parties la création d’un « mécanisme militaire » devant se réunir une fois par mois pour suivre les incursions observées par le Maroc. Les FAR et le Polisario ont salué l’initiative.

Néanmoins, ils ne sont pas tombés d’accord sur le lieu devant accueillir les réunions de ce mécanisme, indique-t-il. Sur la question des droits de l’homme, le rapport du SG de l’ONU a visiblement instauré un certain équilibre entre le Maroc et le Polisario. Sur le volet consacré au Maroc, le SG a fait savoir que la Commission des Nations unies des droits de l’homme « est préoccupée » de rapports faisant état de la « poursuite de restrictions systématiques imposées par les autorités marocaines sur les droits à la liberté d’expression, de manifester pacifiquement et de création d’associations au Sahara occidental ».

La Commission, souligne-t-il, a eu des informations sur des « détentions arbitraires d’avocats, de bloggeurs, de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme », et « d’expulsions forcées » de ressortissants européens qui visitent la province. L’instance onusienne continue de recevoir des lettres d’avocats portant sur « la torture de prisonniers sahraouis, dont le groupe de Gdeim Izik ».

Le Jeune Indépendant, 12 oct 2012

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