Algérie : Pétard mouillé

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 » Les candidats en lice pour la présidentielle n’en mènent pas plus large, qui peinent à convaincre les citoyens d’aller massivement aux urnes le 12 décembre prochain « .

Par Mohamed Abdoun 

Notre élite politique donne bel et bien l’air d’être à bout de souffle. D’ailleurs, le terme élite en soi me parait par trop pompeux au regard de la terrible faillite, du naufrage total, auquel on assiste impuissant, face à une Algérie qui avance, ou qui tente de la faire, un peuple impatient, longtemps sevré de ses droits et de ses libertés, et des dirigeants et une élite aphone, amorphe, incapable de s’adapter à cette situation inédite, et pour tout dire éminemment historique.

Le dernier exemple en date, pour étayer cet amer constat, nous vient de la lettre rendue publique hier par quelques personnalité -et non des moindres- à propos de la crise qui continue de secouer le pays depuis de nombreux mois. Si Benbitour est à mettre hors du lot pour avoir accepté que des super-ministres passent au-dessus de sa tête du temps où il était chef du gouvernement sous Bouteflika -je le dis ici franchement, puisque j’ai moi-même abordé ce sujet avec lui du temps où il occupait encore ce poste, et qu’il a été incapable de me donner une réponse cohérente- de même que Rahabi – chassé manu militari par le même Bouteflika en plein conseil des ministres pour des raisons à tous le moins obscures- des personnages comme Ahmed Taleb Ibrahimi et Ali Yahia Abdennour jouissent de pas mal de crédibilité.

Leurs analyses et leurs revendications ont souvent collé à l’actualité et aux revendications citoyennes. Etait-il judicieux pour eux d’associer leurs noms à ceux de Benbitour et Rahabi, mais aussi à d’anonymes personnes, ainsi que des acteurs syndicaux et associatifs de moindre envergure ? La question mérite d’être posé ne serait-ce que parce que le texte qu’ils ont  » pondu  » hier, qui a dû être maintes fois trituré, travaillé et retravaillé pour recueillir l’adhésion de tout ce beau monde, cette véritable auberge espagnole, est assimilable à un véritable non-évènement.

Après le constat que tout le monde connait, vit, et supporte depuis des mois, les signataires de cet appel ne proposent rien de bien original, hormis les  » mesures d’apaisement  » classiques que tout le monde connait, que tout le monde réclame, et qui ne finiront par ne servir à rien lorsqu’elle adviendront, mais trop tard. Rien de nouveau. Rien d’original. Rien de saisissant. Rien à se mettre sous la dent -si je puis dire- aussi bien pour les médias que pour les citoyens qui battent le pavé tous les vendredis, mardis et dimanches que Dieu fait. Les candidats en lice pour la présidentielle n’en mènent pas plus large, qui peinent à convaincre les citoyens d’aller massivement aux urnes le 12 décembre prochain. A moins d’un miracle, le pays semble inexorablement s’acheminer vers une totale impasse. Son élite politique y est pour beaucoup. Sa responsabilité historique est totale. Dommage !

M. A.

Tribune des Lecteurs, 15 oct 2019

Tags : Algérie, élections présidentielles, transition, Hirak,