Le gouvernement algérien a décidé la levée totale du confinement partiel appliqué jusque là dans 23 wilaya du pays.
Bien sur le retour à la vie normale n’est pas pour l’immédiat. Croire que la pandémie est derrière nous serait une grave erreur aux conséquences dangereuses et même dramatiques. Mais à petites doses, on essaye de lever certaines restrictions qui ont été instaurées depuis près de deux ans maintenant. Il faut dire que le recul des cas de contamination, ces derniers jours, plaide pour ce genre de décisions. Et c’est ainsi que le gouvernement a décidé à partir d’aujourd’hui d’alléger les mesures de restriction à commencer par la levée totale du confinement partiel appliqué jusque là dans 23 wilaya du pays.
Prudent, le gouvernement a tenu à rappeler que ces allégements seront limitées dans le temps et évolueront selon l’évolution de la situation sanitaire dans le pays. « Ces mesures sont prévues pour une période de vingt et un (21) jours et prennent effet à compter du mercredi 20 octobre 2021 ». Avec moins de 100 contamination par jour et moins de 3 décès, cette décision parait raisonnable du moment qu’elle s’appuie sur cette amélioration enclenchée depuis quelques semaines déjà.
Le risque maintenant c’est de voir les citoyens céder à une fausse illusion face à un virus qui mute et reste à ce jour très difficile à cerner. Certains pourraient croire que la pandémie est déjà derrière nous et se précipiteront à se débarrasser de toutes les mesures de protection, en se libérant totalement des gestes barrières qui doivent pourtant rester respectées, car ils sont le meilleur moyen de lutte contre ce virus. En premier lieu, il faut que le port du masque reste de rigueur, même si dans les faits on constate de plus en plus une quasi absence de son port, partout où nous nous trouvons.
Les Algériens qui ont connu un été très dur, qui a vu des centaines de personnes perdre la vie à cause du covid, ne doivent pas être amnésiques et faire comme si tout est termine.
Non, la pandémie est toujours là, et nous ne pourrons arriver à la réguler et à la vaincre que si la campagne de vaccination trouve enfin sa vitesse de croisière.
Avec le nombre de vaccinés actuel, nous sommes bien loin de cet objectif, car il faut impérativement arriver à vacciner au minimum 70% de la population ciblée d’ici la fin du mois de décembre. Avec les quelque 20% de vaccinées actuellement, le risque de revivre les affres de l’été dernier reste toujours de mise. Notre salut est entre nos mains, et il faut multiplier les campagnes de communication et même prendre, si nécessaire, des mesures plus fortes pour forcer les gens à se vacciner, comme d’obliger les citoyens à présenter leur carnet vaccinal dans les lieux publics. Quoi qu’il en soit il faut impérativement prendre des décisions plus contraignantes que celles qui existent déjà pour pouvoir enfin vivre avec un minimum de risque face à ce virus mortel.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 20/10/2021