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L’enquête n’est pas close et la police continue de rechercher d’autres personnes impliquées afin d’éradiquer complètement la présence de l’organisation en Espagne.

La Police nationale a arrêté à Marbella (Malaga) un trafiquant de drogue historique de la Costa del Sol, considéré comme l’un des principaux leaders de la Mocro Maffia, l’une des bandes criminelles les plus importantes des Pays-Bas, pour le blanchiment présumé de six millions d’euros provenant du trafic de drogue international, rapporte El Faro de Ceuta.

Cinq autres personnes ont été arrêtées avec lui dans la province de Malaga et dans la ville autonome de Melilla au cours de la semaine dernière, également pour leur implication présumée dans le blanchiment d’argent et leur appartenance à l’organisation, a annoncé la Direction générale de la police.

Il s’agit de Karim Bouyakhrichan, néerlandais d’origine marocaine et frère de Samir Bouyakhrichan, assassiné à Benahavís (Malaga) en 2014, dont il a hérité du leadership de l’un des clans les plus importants de la Mocro Maffia, nommé d’après son nom de famille.

L’un des criminels les plus recherchés

Il était le criminel le plus recherché par les autorités néerlandaises et considéré comme un trafiquant de drogue historique de la Costa del Sol, impliqué dans de nombreuses enquêtes policières au cours des dernières années car il servait de point de connexion entre les trafiquants de drogue latino-américains et européens.

Le chef de l’unité de lutte contre la criminalité économique et fiscale, Fernando Alonso, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Nous avons réussi à arrêter le chef de l’organisation Mocro Maffia, qui était une cible principale de la police néerlandaise et espagnole. »

Parmi les autres personnes arrêtées figure le ‘cerveau’ de la structure de blanchiment, qui a une connaissance approfondie des affaires et des prête-noms de nationalité espagnole, bien que la Mocro Maffia soit principalement composée de Néerlandais d’origine marocaine.

Il pourrait y avoir plus de personnes impliquées

L’enquête n’est pas close et la police continue de rechercher d’autres personnes impliquées afin d’éradiquer complètement la présence de l’organisation en Espagne.

L’opération s’est soldée par 14 perquisitions à Malaga (3) et Melilla (11), au cours desquelles 75 000 euros en espèces, 10 000 euros en bijoux et deux armes à feu ont été saisies. 173 propriétés immobilières et trois millions d’euros logés dans 148 comptes bancaires ont également été bloqués.

Karim Bouyakhrichan est en détention provisoire à la prison d’Alhaurín en attente d’être jugé en Espagne pour blanchiment d’argent. Il est probable qu’il soit ensuite extradé aux Pays-Bas, qui le réclament pour trafic de drogue.

Professionnels et dangereux

L’enquête de l’opération appelée Army a été menée par l’Unité de délinquance économique et fiscale (UDEF) et coordonnée par le tribunal d’instruction numéro 4 de Marbella et le parquet antidrogue.

Après l’assassinat de Samir Bouyakhrichan, apparemment motivé par la perte d’un chargement de cocaïne, le clan familial a subi une restructuration qui a permis à la police d’obtenir des informations pertinentes sur l’organisation. Cela a permis le début de l’enquête en juin 2018, lorsque les agents ont eu connaissance de leur activité, axée sur le trafic de cocaïne à grande échelle et le blanchiment d’argent.

Pour ce faire, ils ont construit une infrastructure solide avec une présence à Malaga, Marbella, Barcelone et Melilla, ainsi que des ramifications commerciales au Maroc, en République dominicaine, aux Pays-Bas et aux Émirats arabes unis.

Sociétés pour blanchir de l’argent illicite

Ils ont même utilisé des sociétés liées à l’ambassade espagnole en Thaïlande pour blanchir leurs revenus illicites, bien que jamais avec la complicité des fonctionnaires, ont expliqué les enquêteurs lors d’une conférence de presse.

Ils blanchissaient également en achetant des propriétés de luxe par le biais de prête-noms et en utilisant la méthode du ‘hawala’, un système de paiement informel parallèle au système bancaire. Ainsi, ils ont réussi à blanchir jusqu’à six millions d’euros, bien que les enquêteurs n’excluent pas que le montant puisse être plus élevé.

« Leur professionnalisme a dépassé ce que nous trouvons généralement dans les groupes criminels organisés », a souligné le chef inspecteur de l’UDEF.

Et bien qu’ils aient à leur disposition une technologie de pointe, tels que des téléphones cryptés, ils n’hésitaient pas à utiliser une violence « sans limites » dans des extorsions, des enlèvements ou des règlements de comptes.

Les Bouyakhrichan ont également été impliqués dans des affrontements avec les Taghi, le clan rival. Selon le parquet des Pays-Bas, leur leader, Ridouan Taghi -en prison depuis 2019-, a organisé l’assassinat du journaliste d’investigation néerlandais Peter R. de Vries, dont le procès a commencé cette semaine.

La Mocro Maffia est également responsable des menaces subies par la princesse héritière des Pays-Bas, Amalia, ou leur premier ministre, Mark Rutte.

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