Catégorie : Algérie

  • Maroc – Israël: Lamamra remet les pendules à l’heure

    Maroc – Israël: Lamamra remet les pendules à l’heure

    Algérie, normalisation, monde arabe – Maroc – Israël: Lamamra remet les pendules à l’heure

    Troisième réaction officielle de l’Algérie à la visite du ministre de la Défense israélien Benny Gantz au Maroc. Après le président du Conseil de la Nation et le président de la République, c’est au tour du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra de s’exprimer sur ce pas franchi par les autorités marocaines.

    Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, lors d’un entretien accordé au journal panarabe Al Qods Al Arabi, dont les propriétaires sont des Palestiniens, a évoqué les relations de l’Algérie avec le Maroc, et celles de ce dernier avec Israël. Le ministre n’a pas hésité à user d’un langage fort et limite guerrier, rappelant le rôle joué par l’Algérie lors des guerres des Six Jours en 1967 et de Kippour en 1973, menées par une coalition de plusieurs « pays arabes » contre Israël. L’Algérie a envoyé plusieurs soldats d’infanterie, des avions, mais aussi des blindés. Si les relations entre l’Algérie et Israël n’ont jamais été amicales, elles s’inscrivent cette fois-ci dans le cadre de la normalisation du Maroc, ce qui a donné naissance à une série de tensions entre les deux pays voisins. Une escalade dont les conséquences virent crescendo au drame.

    Algérie, un pays en confrontation avec Israël

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger, Ramtane Lamamra, a affirmé lors de cet entretien que « l’Algérie s’est éloignée pendant plusieurs années de la scène arabe et internationale, notamment lors de la écennie noire ». Lamamra ajoute toutefois que « le récent mouvement populaire et l’accession au pouvoir d’hommes qui sont fruit d’élections transparentes, ont remis le pays sur la voie de l’efficacité et l’influence régionale et internationale ». Lamamra a notamment confié que « les complots n’ont pas cessé », et que « l’Algérie se sent maintenant comme un État en confrontation avec l’entité sioniste, contre laquelle nous avions envoyé nos forces combattre avec les frères arabes ».

    Le ministre n’a pas manqué de souligner qu’Israël est aujourd’hui « à nos frontières et signe des accords militaires, de sécurité et de renseignement avec un voisin, frère et ami ». Le diplomate algérien a toutefois assuré que l’Algérie tend à « réunir les Arabes lors du prochain sommet afin de parvenir à une position commune sur le soutien aux droits du peuple palestinien et le réadhésion à l’Initiative de paix arabe de 2002 ». Il a ajouté que cette démarche doit se faire « sans s’ingérer dans les affaires internes des pays qui ont préféré passer à la normalisation avant l’émergence d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale ».

    Maroc – Israël : un nouveau monde arabe

    Toujours selon le ministre des Affaires étrangères, « la relation du Maroc avec sraël dessine les contours d’un nouveau monde arabe ». Ces changements ne passent pas sans susciter l’inquiétude de Lamamra. Il indique que « si l’Algérie est assiégée et que sa sécurité interne est déstabilisée, les normalisateurs et ceux qui attendent le train de la normalisation se feront un plaisir d’avoir pu se débarrasser de l’obstacle Algérien, qui refuse la normalisation par principe ». L’Algérie, précise Lamamra, a toujours « représenté une position équilibrée pour la paix avec Israël ». Le ministre estime qu’une « paix raisonnable », devrait au moins se reposer sur « le principe de la terre contre la paix et la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale ».

    Lamamra, a également indiqué que l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing et Ancien Secrétaire d’État des États-Unis Henry Kissinger, ont tenté de punir Boumediene en 1975 pour avoir décidé de nationaliser les hydrocarbures et d’avoir soutenu les causes justes en Afrique et en Asie Toujours selon le même intervenant, la situation est différente aujourd’hui.

    « Contrairement à ce qui s’est passé en 1975, qui visait le régime, ils visent maintenant l’Algérie en tant que nation, en tant qu’unité nationale, souveraineté, indépendance nationale et intégrité territoriale. Maintenant les choses sont plus dangereuses », alerte le chef de la diplomatie algérienne. Lamamra ajoute que « nous sentons qu’une guerre totale est menée contre nous. Toutes les mesures que nous avons prises sont des mesures défensives pour maintenir la sécurité de notre patrie ».

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi libre, 30/11/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Monde_arabe #Normalisation

  • La leçon des élections locales de novembre 2012 à novembre 2021

    La leçon des élections locales de novembre 2012 à novembre 2021

    Face à une situation socio-économique préoccupante : la leçon des élections locales de novembre 2012 à novembre 2021

    Dr Abderrahmane MEBTOUL*

    Comment ne pas rappeler qu’entre 1980/2019, j’ai eu l’honneur de coordonner plusieurs ouvrages pluridisciplinaires, ayant abordé les réformes politiques, sociales et économiques, fruit d’un travail collectif à la rédaction desquels ont contribué des collègues spécialistes en anthropologie, en économie et en sciences politiques, des experts d’universités étrangères, de Constantine, Annaba Béjaïa, Tizi-Ouzou, d’Oran et d’Alger. Ces travaux d’une brûlante actualité, s’inscrivent en partie dans la tradition déjà bien établie des travaux de transitologie traitant des expériences des réformes structurelles des pays du Tiers Monde et de l’ex-bloc socialiste, analysant les différentes politiques élaborées et exécutées en guise de réponses aux grands défis internes et mondiaux. constat en ce mois de novembre 2021, est que le taux de participation a été plus élevé que les législatives mais devant relativiser car il est admis que pour les locales, le taux est souvent élevé 65% de la population ne s’étant pas rendue aux urnes, taux auquel il faudra soustraire les bulletins nuls pour analyser le degré d’adhésion. Les Algériens se retrouvent au lendemain de ces élections avec d’importants problèmes socio-économiques, l’Algérie, depuis l’indépendance politique, étant une économie fondamentalement rentière et que toute augmentation ou baisse du cours des hydrocarbures avec ses dérivés (98/97% des recettes en devises) ont des incidences à la fois économiques et politiques.

    1.-Rappel des élections locales du 23 novembre 2012 et du 23 novembre 2017

    Sur 1.451 communes, la majorité absolue a été obtenue dans 391 d’entre-elles, lors des élections locales du 29 novembre 2012. Selon les résultats politiques annoncés par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, le Front de Libération nationale (FLN) avait obtenu la majorité absolue dans 159 APC sur un total des 1.451 communes, le nombre de sièges APC obtenus par le FLN étant de7.191 sur un total de 24.891, soit un taux de 28,89%, suivi du Rassemblement national démocratique (RND) avec 132 APC. Les listes indépendantes avaient obtenu la majorité dans 17 communes, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) 13, 12 au Mouvement populaire algérien (MPA) et 11 au Front des forces socialistes (FFS), l’Alliance de l’Algérie Verte (AAV – Islamistes) 10 communes, suivie du Front national algérien (FNA) avec 9 APC et 6 pour le parti Fadjr El Djadid. A propos des résultats des élections APW, sur les 2004 sièges, le FLN avait obtenu 685, suivi par le RND avec 487 sièges, le MPA (103), le FFS (91), HMS (76), les Indépendants (76), PT (72), le FNA 64 sièges, l’AAV avec 54, et 34 pour le Front El Moustakbal. A noter que le taux de participation pour les élections APC était de 44,27% et de 42,84% pour les APW. Qu’en est-il du taux de participation réel de ces élections locales en prenant en compte les bulletins nuls dont les résultats donnent une moyenne APC/APW de 1.100.000 donnant un taux moyen de 5% par rapport aux inscrits. Pour les élections locales du 23 novembre 2017, selon les données provisoires annoncées par le ministère de l’Intérieur le corps électoral compte 22, 883772 millions d’inscrits et le taux de participation a atteint 44,96 % pour les élections des assemblées de wilayas (APW) et 46, 83% pour les assemblées communales (APC), donnant une légère progression par rapport au taux de participation enregistré lors des élections locales de 2012 (40,92% pour les APW et 44,26% pour les APC

    2.-Rappel du taux de participation des élections législatives de 2021 et résultats préliminaires des élections locales du 27 novembre 2021

    Lors des élections législatives anticipées. les résultats officiels du scrutin, publiés officiellement au Journal officiel, ont été marqués par un fort taux d’abstention, le taux de participation ayant été de 23,03% sur un nombre d’électeurs inscrits de 24.453. 992 et celui des votants de 5.622.401, avec 1.011. 749 de bulletins nuls, restant pour les députés élus 4.610.652 voix, soit 18,85%. Si l’on prend la structure démographique qui constitue d’ailleurs une véritable bombe, la population totale est passée de 11.479.247 en 1.962, à 18.936. 298 en 1980, à 25.435.21 en 1990, à 30.833.966 en 2000 et au 01er janvier 2021 à 44.680. 256 dont avec une prévision horizon 2030 de 51,3 millions d’habitants. Pour 2019, nous avons la structure d’âge suivante en pourcentage : 29,49% 0-14 ans, 14,72% 15-24 ans, 42,97% 25-64 ans, 7,01% 55-64 ans et 5,81% 65 ans et plus. Si l’on prend seulement 50% de la tranche des 15-24 ans, les personnes en âge de voter représentent 62,80% et si l’on applique ce taux à la population en âge de voter pour 2021, nous aurons environ 27,50 millions sur un total de votants de 24,12 millions, donc presque 3 millions ne se sont pas inscrits sur les listes électorales. Le nombre de voix des votants pour les députés rapporté aux personnes en âge potentiel de voter serait alors de 16,70%. Pour l’ensemble des partis nous avons 955.247 voix soit environ 4% par rapport aux inscrits et 2,66% par rapport au nombre de votants potentiels. Ainsi, tous les partis cités, le nombre de députés a été de 308 sièges soit par rapport au total 75,67%. Pour les indépendants le nombre de sièges représente 24,33% pour un nombre de votants de 3.655.405 voix, avec 84 sièges soit 20,63% montrant qu’il y a urgence de revoir le code électoral en inscrivant une dose de proportionnelle pour avoir une représentativité réelle. Avec les indépendants nous avons au total 392 sièges sur 96,31% et les femmes ayant obtenu seulement 33 sièges (8,1%) . Pour les élections locales du 27 novembre 2021 , le corps électoral s’est élevé, au terme de la révision exceptionnelle des listes électorales, à 23.717.479 électeurs répartis sur 58 wilayas avec un nombre de nouveaux inscrits de l’ordre de 669.902 électeurs, contre 474.742 individus radiés des listes. Pour plus de précision nous avons 54% hommes (12.824.972) et 46% femmes (10.898.501). – Nouveaux inscrits sur les listes électorales : 669.902 inscrits (61% hommes et 39% femmes). – 474.742 radiés. – Retrait de 1.158 dossiers de candidature aux Assemblées populaires de wilayas (APW), dont 877 dossiers retirés par 48 partis agréés et 281 par des listes indépendantes. – Retrait de 22.325 dossiers de candidature aux Assemblées populaires communales (APC). – Retrait de 13.698.13 formulaires de souscription de signatures individuelles pour les APC et APW. – Dépôt de 1.100.634 dossiers pour les APW. – Admission de 66% des dossiers déposés, soit 727.938 dossiers et refus de 34%, soit 37. Le taux de participation aux élections locales algériennes qui se sont tenues le 27 novembre, a atteint 4,12% pour les Assemblées populaires communales (APC) et 3,9% pour les Assemblées populaires de wilayas (APW) à 10h00 ; pour les APC 13,30% à 13 heures et pour les Assemblées populaires de wilaya (APW) 12,70%. A 16h, le taux de participation national s’est établi, à 24,27 % pour les APC et à 23,30 % pour les APW. A la clôture, 20h , le taux de participation national au scrutin de l’élection des membres des Assemblées populaires communales a atteint 35,97% et 34,39% pour l’élection des Assemblées populaires de wilaya (APW). Par wilayas, nous avons des taux faibles enregistrés comme à Alger : APC 18,25% APW 16,29%, Tizi ouzou : APC 20% APW 15,17%, Bejaia : PAC 18,36% APW 14,77%, Oran : APC 21,46% APW 21,45%, Constantine : APC 24,70% APW 23,76% , Blida APC 27,54% APW 26,12% Khenchela : APC 25,51% APW 21,05%, et pour les wilayas du Sud à fiable population entre 40 et 50% comme Adrar : APC 55,67% APW 55,42% Timimoune : APC 57,76% APW 39,41% El oued : APC 52,47% APW 48,13%. Tamanrasset : APC 50,05% APW 50,03%. D’autres wilayas assez importantes se situent entre une moyenne de 30 à 42% comme Mascara : APC 36,37% APW 35,92%, – Tiaret : APC 40,08% APW 38,76% – Djelfa : APC 41,64% APW 38,70%- Skikda : APC 42,25% APW 40,94%- Guelma : APC 47,77% APW 47,09%- Médéa : APC 41,11% APW 39,26%- Chlef : APC 30,84 APW 29,97%- Laghouat : APC 53,42 APW 21,74- Oum El l Bouaghi : APC 36,31% APW 35,26- Béchar : APC 37,38% APW 37,05%- Bouira : APC 30,18% APW 30,18% – Tipasa : APC 33,46% APW 32,49%, Mostaganem : APC 39,21% APW 37,79%, Msila : APC 48,67% APW 45,74% , Jijel : APC 41,90% APW 40,61% , Tébessa : APC 39,33% APW 38,86% , Sétif : APC 35,66% APW 32,72%, Sidi Bellebbas :APC 38,33% APW 36,51%, Tlemcen : APC 34,25% APW 33,40%, Biskra : APC 42,33% APW 40,79%, Ouargla : APC 39,82% APW 39,41%

    3.- L’urgence de restructurer le système partisan et la société civile

    Sans sécurité, existant un lien dialectique sécurité-développement, et un retour à la confiance État –citoyens, nécessitant des intermédiations politiques, économiques et sociales crédibles, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Bien qu’il y a lieu de ne pas comparer ces résultats avec les anciennes élections du fait qui ne sont pas significatifs ayant reposé sur des quotas et le bourrage des urnes, la leçon à tirer est qu’il reste un long chemin à parcourir pour redonner confiance afin de rapprocher l’État du citoyen, tout en rappelant que les pays développés ont mis des siècles à asseoir la démocratie et qu’avec la nouvelle révolution des Télécommunications qui influent sur les comportements, il y a de plus en plus méfiance des citoyens vis-à-vis du politique. Le faible taux de résultats au nombre de voix des partis et des indépendants élus résulte des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappe la majorité d’entre elles, de la défiance nourrie à leur égard et à l’endroit du militantisme partisan, se pose cette question si les formations politiques- pouvoir et opposition sont dans la capacité, aujourd’hui, de faire un travail de mobilisation et d’encadrement efficient, évitant un affrontement direct citoyens-forces de sécurité et donc de contribuer significativement à la socialisation politique et donc d’apporter une contribution efficace à l’œuvre du redressement national, assistant souvent à leur déconnexion par rapport à la vitalité de la société toujours en mouvement, d’où l’urgence de leur restructuration. Quant à la société civile, force est de constater qu’elle est éclatée y compris certaines confréries religieuses qui avec la désintégration sociale et une jeunesse parabolée ont de moins en moins d’impacts contrairement à une vision du passé. La confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend urgent l’élaboration d’une stratégie visant à sa prise en charge et à sa mobilisation. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société et à l’État ajoutent à cette confusion avec une société civile informelle, inorganisée, atomisée qui est de loin la plus active et la plus importante, formant un maillage dense, mais du fait de tendances idéologiques contradictoires incapables de s’entendre sur un programme de gouvernement cohérent. Les élections du 12 juin 2021 ont montré que la majorité des députés dits indépendants sans nous tromper plus de 50% sont des personnes issues des partis traditionnels dont les partis FLN, RND, et ceux d’obédience islamique. L’intégration intelligente de la sphère informelle, non par des mesures bureaucratiques autoritaires, mais par l’implication de la société elle-même, est indispensable pour sa dynamisation. Car lorsqu’un Etat veut imposer ses propres règles déconnectées des pratiques sociales, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner. Mais ce discrédit de la classe politique traditionnelle n’est pas propre à l’Algérie où le monde est devenu une maison de verre avec la révolution du système de communication.

    4.- Redresser l’économie nationale par une mobilisation générale

    Le taux de participation mitigé s’explique certainement par le processus inflationniste, la majorité de l’appareil de production fonctionnant à peine à 50% de ses capacités avec l’accroissement du taux de chômage .Comment dès lors vouloir attirer les investisseurs, malgré un nouveau code d’investissement, le mythe du juridisme, alors que l’attrait de l’investissement créateur de valeur ajoutée doit reposer avant tout, sur la visibilité et la cohérence de la politique économique, la stabilité politique, sociale, juridique et monétaire. C’est que selon le PLF2022 le taux de change du dinar par rapport au dollar américain, en moyenne annuelle, devrait évoluer à 149,3 dinars pour 1 dollar en 2022, à 156,8 dinars pour 1 dollar en 2023 et 164,6 dinars pour 1 dollar en 2024.avec un écart de plus de 50% sur le marché parallèle , aucun pays de par le monde ne prévoit une dévaluation de sa monnaie sur deux ou trois ans) qui a pour finalité d’encourager les activités spéculatives,. Par ailleurs, selon le Premier ministre environ 2.500 projets d’investissement sont en attente de l’aval du Conseil national de l’Investissement (CNI). Et si ces 2.500 projets sont calqués sur la structure économique actuelle où 85% des matières premières sont importées en devises, entreprises publiques et privées, en plus de l’importation des équipements en devises, avaient été réalisés, le scénario le plus probable aurait été l’épuisement des réserves de change. Mais, il faudrait comptabiliser d’autres projets qui ne passent pas par le Conseil national d’investissement à l’ANDI. l’ANSEJ, le CNAC, l’ANGEM, organe sous différentes tutelles ministérielles alors qu’ils ont le même objectif, densifier le tissu économique. Résultante de la restriction drastique des importations afin de préserver les réserves de change, en plus du scénario interminable des importations de voitures qui ne voit pas le jour, des augmentations de prix des voitures d’occasion de 100% , avec le risque d’accidents du fait de la pénurie de pièces détachées, de certains médicaments et biens d’autres produits, C’est une loi universelle, cette pénurie permet l’extension de la sphère informelle représentant selon le FMI environ 33% de la superficie économique mais plus de 50% hors hydrocarbures, contrôlant une masse monétaire hors banques, selon les informations données par le président de la République, entre 6.000 et 10.000 milliards de dinars 30-45% du PIB , différence montrant l’effritement du système d’information, soit au cours de 130 dinars un dollar entre 46,15 et 76,90 milliards de dollars. On ne combat pas cette sphère par des mesures bureaucratiques, la pénurie actuelle pour les biens durables facilement stockables, ayant permis à certains commerçants, de devenir du jour au lendemain des milliardaires. Comme effet du manque de vision, le taux de croissance du produit intérieur brut qui détermine le taux d’emploi, est en nette diminution, estimée en 2020 à 160 milliards de dollars et selon le FMI de 153 milliards de dollars pour 2021. Dans ce contexte les tensions budgétaires seront vivaces où le PLF 2022 prévoit un déficit budgétaire supérieur à 30 milliards de dollars avec une exportation hors hydrocarbures relativement faible puisque selon le rapport officiel de Sonatrach plus de 2 milliards de dollars que voilent d’ailleurs l’effet prix sur le marché mondial, la quantité physique étant stable, sur les 4 milliards annoncés proviennent des dérivées d’hydrocarbures. Je ne saurai trop insister sur l’urgence de synchroniser la sphère réelle et la sphère financière, la dynamique économique et la dynamique sociale , la vision purement monétariste, la planche à billets ( sans contrepartie productive), l’Algérie souffrant de rigidités structurelles, la théorie néo keynésienne étant inapplicable le manque de devises et non pas de dinars. Les réserves de change qui tiennent à 70% la cotation du dinar, sont passées de 194 milliards de dollars fin 2013, 48 fin 2020 et qu’en sera-t-il fin 2021 avec toutes les restrictions qui ont paralysé tout l’appareil de production. Sur le plan macro-social, les caisses de retraite selon le ministère du Travail, en date du 08 avril 2021 le déficit financier de la CNR pourrait atteindre 690 milliards de dinars, en 2021, le nombre de retraités dépassant les 3,3 millions, le CNR enregistrant un taux de cotisation, estimé à 2,2 travailleurs pour chaque retraité alors que pour un équilibre, le taux de cotisation devrait atteindre 5 travailleurs pour un retraité. Encore que les transferts sociaux et subventions généralisées, qui représenteront 23,7% du budget général de l’État et 9,4% du PIB pour l’exercice 2021 sont intenables dans le temps. Il faudra créer entre 350.000/400.000 emplois par an entre 2021/2025 qui s’ajoute au taux de chômage actuel afin d’atténuer les tensions sociales et pour le FMI, le taux de chômage incluant la sphère informelle et les emplois rente devrait atteindre 14,5% en 2021, et 14,9% en 2022, contre 14,2% en 2020, ce taux dépassant les 20/30% pour les catégories 20/30 ans et paradoxalement les diplômés.

    Premièrement, le déroulement du scrutin s’est effectué d’une manière générale dans le calme, excepté quelques cas isolés. Deuxièmement, pour se faire une idée précise, Il faudra tenir compte du nombre de voix pour chaque Parti et des Indépendants afin d’analyser les rapports de force. Au taux de participation officiel, l’important est de comptabiliser le nombre de bulletins nuls. Un taux relativement faible à méditer par le pouvoir politique encore que cela n’est pas propre à l’Algérie, de par le monde les citoyens tendant à se désintéresser de la politique, avec de forts taux d’abstention. Cela traduit une démobilisation importante de la population, plus accentuée pour la jeunesse traduisant le manque de confiance entre l’Etat et le citoyen. Et le grand problème est comment rétablir cette confiance. Troisièmement, les corps constitués et notamment l’ANP, ont voté en dehors des casernes afin de préserver cette institution stratégique des remous politiques, tout en reconnaissant à ses membres le droit de voter librement. Quatrièmement, du fait du mode de scrutin, éliminant les petits partis, il serait souhaitable une dose de proportionnelle. Avec ce mode de scrutin depuis des décennies nous avons des résultats qui ne reflètent pas le poids réel, donnant la même composante politique depuis des années ce qui ne traduit pas la réalité sociale. Cinquièmement, nous avons assisté à une campagne électorale terne avec des promesses sans lendemain sachant que l’élu local n’a aucun pouvoir. D’où l’urgence de revoir les codes de wilayas afin d’impliquer et de responsabiliser les élus locaux par une réelle décentralisation. Sixièmement il s’agit de réorganiser sur des fondements démocratiques la société civile en mettant en place des réseaux intermédiaires efficaces entre l’Etat et le citoyen, renvoyant d’ailleurs à une réelle décentralisation. Septièmement, après ces élections, le citoyen et le pouvoir sont à nouveau confrontés à la dure réalité économique et sociale. Évitons l’euphorie tout en évitant le dénigrement gratuit. Un changement dans la trajectoire de la politique socio-économique et un large front pour mobiliser la population algérienne sont urgents face aux inévitables tensions budgétaires entre 2022/2025.

    5 .- Quelles leçons à tirer ?

    En résumé, s’impose une nouvelle gouvernance par la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion tant des entreprises que dans les administrations et services collectifs. Il est utile de rappeler qu’en tant que haut magistrat à la Cour des comptes (premier conseiller) et directeur général des études économiques entre 1980/1983, ayant été chargé du dossier du contrôle du programme pénurie et des surestaries, j’avais proposé un tableau de la valeur au niveau du ministère des Finances pour détecter ces surfacturations, tableau qui n’a jamais vu le jour car s’attaquant à de puissants intérêts rentiers. Par exemple, ayant eu à diriger plusieurs audits sur Sonatrach entre 1974/2015, il nous été presque impossible d’avoir une vision claire de la gestion de Sonatrach, notamment les coûts arrivés au port tant du baril du pétrole que du coût du gaz -MBTU- faute de comptes physico-financiers et de comptabilités analytiques éclatés par sections. C omme je l’ai souligné dans deux interviews entre 2017/2018 à AfricaPresseParis, l’autre à l’American Herald Tribune « Dr. Abderrahmane Mebtoul: «Algeria Still Faces Significant Challenges toute déstabilisation de l’Algérie aurait des répercussions négatives sur toute la région méditerranéenne et africaine que ne souhaitent ni les USA, ni l’Europe, ni la Russie ou la Chine, ni d’ailleurs aucun Algérien patriote. L’efficacité de la diplomatie doit reposer sur une économie forte et l’efficacité des institutions, sous réserve d’une planification stratégique devra s’articuler autour de grands ministères homogènes et de 5/6 grands pôles régionaux économiques avec pour objectif d’asseoir la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales, impliquant de profondes réformes structurelles, douloureuses à court terme, nécessitent une forte cohésion sociale, mais porteuses d’avenir à moyen et long termes. 29/11/2021

    *Professeur des universités, expert international en management stratégique

  • Algérie. Elections APC – APW. Vers une nouvelle gouvernance

    Algérie. Elections APC – APW. Vers une nouvelle gouvernance

    Algérie, élections locales – Algérie. Elections APC – APW. Vers une nouvelle gouvernance

    Les Algérois se sont réveillés, samedi, comme à l’accoutumée, vers leurs lieux de prédilection: marchés et autres mais avec un goût du déjà vu, en dépit de l’ouverture tôt des bureaux de vote pour les élections locales qui se sont déroulées selon les premiers avis, sous de bons auspices. Les Algérois, à l’instar des autres électeurs algériens, répartis sur le territoire national commençaient vers 13 h, plus précisément, à se diriger vers les bureaux de vote pour l’élection de leurs représentants. D’Alger centre à Bab El Oued, d’El Harrach à Bab Ezzouar, de Douira à Ouled Fayet et de Ain Bénian à Staouali, l’ambiance festive était perturbée par les intempéries, ce qui d’ailleurs a «grainé» tout élan de solidarité envers le candidat connu d’avance ou le candidat favori du quartier, pour diriger les affaires de la municipalité. Vers 13h plus précisément, selon les premières estimations, le taux national de participation à l’élection des membres des Assemblées populaires communales et de wilaya (APC/APW) a atteint 4,12 % à 10 heures, selon les propos du président de l’Autorité nationale indépendante des élections.

    Ce taux annoncé reste transparent, selon certaines indiscrétions puisque loin des allégations mensongères par Mohamed Charfi, mais ce chiffre reste loin de la norme électorale requise sur l’importance d’une telle échéance électorale puisque les bureaux de vote fermeront leurs rideaux vers 20 heures pour procéder, ensuite, au dépouillement et connaître les heureux élus qui siégeront désormais aux APC/APW et dirigeront les affaires de la collectivité locale qui , pour rappel, se heurte à des palliatifs énormes, entre la fiscalité locale qui a généré un dysfonctionnement sans précédent par l’effritement de ses structures, dû au laxisme et à la mauvaise gestion où le citoyen est lésé. Des défis attendent les nouveaux élus puisque leurs prérogatives se sont élargies à la faveur des orientations du chef de l’état, lors de ses rencontres walis-gouvernement.

    Le nombre de candidats pour les APC est de 115.230, alors que pour les APW, le nombre de candidats s’élève à 18.993. Pour ce qui est des chiffres officiels de ce scrutin électoral, l’ANIE de Chorfi avait annoncé plus d’un million d’encadreurs (1.228.580) mobilisés pour le bon déroulement du scrutin dans 61.696 bureaux et 13.326 centres de vote, repartis à travers les 1.541 communes du pays. Le scrutin s’est déroulé comme à l’accoutumée, conformément aux dispositions de la loi électorale en présence de 182.981 observateurs délégués par la quarantaine de partis politiques en lice pour ces élections locales.

    Pour Alger, presque tous les états-majors étaient présents pour ce rendez-vous électoral, entre autres les partis acquis au pouvoir tels le FLN, RND, EL Moustakbel, TAJ, entres autres et les partis dits d’opposition tel le FFS. Ce parti est plus présent à l’ouest d’Alger, plus précisément dans la localité d’Ain Bénian. Alger la capitale était devenue la risée des militants et leurs partis pour rafler la mise et glaner plus de voix pouvant régner en maître sur les APC/APW.

    En dépit des pluies pluvieuses qui se sont abattues sur la capitale dans l’après-midi, l’engouement se faisait de plus en plus important après avoir été timide car l’enjeu était de taille et la bataille était rude. Au centre de CIP à Club des pins, jouxtant le siège de l’ANIE, les journalistes accrédités pour ces joutes électorales restaient à l’affût du moindre détail de la part du président de cette Autorité, Mohamed Charfi, pour plus de détails, chiffres, taux de participation, nombre de votants, abstentions, rejets et abstention pour ces élections pour lesquelles près de 24 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leurs représentants aux Assemblées populaires communales et de wilaya (APC/APW), un scrutin qui constitue le couronnement du processus d’édification institutionnelle et devant marquer le passage à une nouvelle gouvernance des collectivités pour imprimer une forte impulsion au développement local, selon les pouvoirs publics.

    APC d’Oran: Curieuse absence du FLN

    Pour la première fois, à ma connaissance, depuis l’indépendance du pays, le FLN s’éclipse de la scène politique de la ville d’Oran.. Il se passe sûrement des choses dont nous n’avons pas encore connaissance… Pourquoi l’électeur oranais se serait-il passé des services du prestigieux parti de la révolution…Ce n’est pas normal, il y a quelque chose qui ne va pas dans ce scrutin.

    De toute façon, les choses finiront par s’éclaircir avec le temps.. et même s’il y a des citoyens d’une fidélité sans faille envers le FLN, par coutume ou par nostalgie, disons même par nationalisme, il y a de l’autre côté du fleuve des gens qui ne gobent absolument pas le FLN et tout ce qu’il représente.. Il ne faut surtout pas oublier la façon cyniquement anti-démocratique avec laquelle les partis dits du pouvoir – à l’époque- avaient imposé leurs candidats à la présidence de l’APC, comme au Conseil municipal… C’était scandaleux et inadmissible… On aurait oublié tout de suite cette agression qui n’était pas tout à fait différente d’un coup d’Etat, si l’équipe qui a été imposée avec son chef bien aimé, ne s’était mise à travailler et concrétiser des œuvres sur la réalité… Il s’est avéré que leur «grand chef blanc» à Alger, un octogénaire qui se trouve depuis deux ans, en tôle avec son fils et son petit-fils, s’adonnait au trabendo des listes des candidatures …C’est à dire , en tête de liste ce n’était pas le plus compétent et le plus intègre qui était affiché, mais celui qui payait le mieux.. Et c’était pour ça, que ce moudjahid et ce militant nationaliste taiwan se coupait en quatre pour faire réussir le sinistre cinquième mandat…

    Voilà comment cette pègre avait réussi à s’introduire tel un venimeux serpent, dans les rouages du FLN – oui le glorieux FLN- pas pour servir la cause du Parti et de la patrie, mais, au contraire, pour s’en servir et s’enrichir avec des vilaines méthodes à l’extrême de la bassesse.. C’est cette espèce d’ignobles politicards, sans scrupule, qui a terni sa propre image et la réputation du FLN…

    Le Front serait-il capable après tous ses soubresauts de se remettre dans le l’ordre? C’est une question, apparemment pertinente, dont sincèrement, je ne prétends pas en posséder la réponse juste. Le FLN est actuellement en situation critique. L’on regrette avec amertume, le bon vieux temps et les grands hommes qui le commandaient, en dépit des courants idéologiques et des conflits fratricides qui le déchiraient …Il y avait cette force autoritaire qui ne laissait jamais les choses dépasser les lignes rouges.

    Le Carrefour d’Algérie, 29/11/2021

    #Algérie #Elections_locales #APC #APW #Oran #FLN

  • Algérie. Quelque chose de Boumediène

    Algérie. Quelque chose de Boumediène

    Algérie, Houari Boumediène, Abdelmadjid Tebboune – Algérie. Quelque chose de Boumediène

    Un ami m’écrit depuis l’Allemagne : «Crois-tu sincèrement en Tebboune ? A-t-il les coudées franches ?» Le plus sincèrement du monde, j’ai répondu que j’ai cru en lui au moment où il bataillait SEUL contre l’oligarchie mafieuse. Maintenant qu’il n’est plus seul, il peut aller très loin dans la construction d’une Algérie comptant sur ses propres forces, autonome dans sa décision politique et solidaire avec ses populations les plus démunies. Il s’agit d’une tâche titanesque mais les premiers résultats sur le plan de la gestion économique sont là et l’Algérie n’a pas connu la banqueroute annoncée. Oui, il y a encore la bureaucratie, la corruption, la harga, la spéculation… Mais le chemin de la résurrection est tracé.
    Les coudées franches ? En 2017, cet homme a défié toutes les forces biberonnées à la rente, pratiquement sans appui ! Maintenant qu’il est soutenu, comment douter de sa liberté d’action et de sa force de frappe ? En un mot, il a quelque chose de Boumediène…

    Maâmar Farah

    Le Soir d’Algérie, 25/11/2021

    Boumediène, réveille-toi, nous sommes devenus fous !

    «Je voudrais pas crever… sans qu’on ait inventé la fin de la douleur…»
    (Boris Vian)

    CROISIÈRE. Comme Vian, je voudrais pas crever – enfin, si c’est possible, tu vois !— avant de voir les chiens gris et les chats noirs de ma rue technicolor au refuge des animaux errants plutôt que dans des casseroles qui rient jaune dans l’assaisonnement de piment rouge.
    Je voudrais pas crever non plus avant de voir se transformer en paquebot de croisière menant des Algériens heureux sur les doux flots de la navigation de plaisance, ces infâmes boutis où s’entassent dans les effluves de la désespérance et dans l’odeur acre de la mort des milliers de nos jeunes — et pas que, comme ils disent, eux ! — en rupture radicale de «matrie», la mère de la patrie, poussés à troquer un enfer natal pour un autre enfer, de rechange.

    SAGOUINS. Je voudrais pas crever, si possible, avant de voir ces sagouins de passeurs qui monnayent le désespoir, rendre compte de crimes contre l’humanité. Et avant de voir aussi argumenter leur posture, pour cette tragédie des harragas, les complices des passeurs, ceux qui les laissent agir, mais également ceux qui font du pays un enclos de peine, ne laissant à nos jeunes d’autre alternative que de finir dans cette Méditerranée que le pape François nomme «le plus grand cimetière d’Europe».

    Je voudrais pas crever, si possible, avant que ne s’expliquent devant les familles saignées par l’émigration clandestine, ces gouvernants qui laissent le pays sombrer dans l’abîme et qui culpabilisent les candidats à la harga en les accusant d’être attirés uniquement par les mirages de l’Occident.

    DÉMOCRATIE. Je voudrais pas crever, si possible, avant que ne soient libérés et blanchis les 293 prisonniers d’opinion, et ne soit reconnu le droit à l’opposition politique comme dans tout pays chouia moyennement normal. Non, je voudrais pas crever, si possible, avant… qu’on revienne en arrière, carrément en arrière, à cette époque fragile, aléatoire, incertaine où des mots comme démocratie, transition, élection libre, n’étaient pas des blasphèmes menant devant les tribunaux de la charia patriotico-islamique.
    Je voudrais pas crever, si possible, avant de revenir aussi à cet instant fugace où l’on pouvait émettre une opinion sans acrimonie et sans hargne, et être entendu ou pas, sans que cela conduise dans les prétoires si ce n’est sous les écrous. En fait, je voudrais pas crever avant que ne se résolve cet anachronisme qui consiste à souhaiter revenir en arrière pour avoir l’impression d’avancer.

    Je voudrais pas crever avant de convaincre – quelle prétention ! — ceux qui n’entendent que d’une unique oreille, comme jadis le parti unique, qu’avoir décimé le Hirak, c’est avoir amputé notre peuple de sa profonde aspiration pacifique au changement. Car continuer à réprimer cette aspiration et ceux qui la portent, c’est comme brider l’élan d’émancipation qui poussa les Algériens à bouter le colonialisme.

    Je voudrais pas crever, oh non ! avant qu’on en finisse avec ce retournement qui nous oblige à prendre d’infinies précautions pour exprimer un simple avis politique. Pourquoi ne puis-je pas montrer mon désaccord (qui est visiblement celui de millions d’Algériens, à en juger par le taux de participation aux différentes élections) avec les étapes électorales lénifiantes de légitimation du pouvoir, sans encourir l’infamie d’être une marionnette ?
    Non, je voudrais pas crever avant de dire que je ne cautionne pas ce processus d’hypnose de la volonté populaire, et que les accusations pour délégitimer cette aspiration renseignent plus sur ceux qui les profèrent que sur ceux qu’elles visent.

    Je ne voudrais pas crever avant de mieux saisir le lien entre notre gouvernance et le néolibéralisme qui domine la planète et fait de la souveraineté des nations de la pâte à modeler. Quand on entend un haut responsable parler d’un État social, et que par ailleurs le gouvernement détricote les soutiens de l’État aux produits de première nécessité, institués dans un souci de justice sociale du temps de Boumediène, et parle de privatiser des entreprises publiques, on cherche la cohérence et la fidélité à l’esprit de la révolution algérienne.
    Boumediène était socialiste et partisan – et artisan – de la nationalisation de l’économie et de l’indépendance nationale. Ce n’est pas demain qu’on aura quelqu’un comme lui !
    Je voudrais pas crever… Et pourtant, il faut se résoudre à… rêver !

    EL ANKA. Il y a 43 ans, El Anka mourait. C’était en 1978, quelques jours avant le décès de Boumediène. El Anka, le Cardinal c’était… El Anka. Qu’en dire ? On n’avait pas besoin de connaître son patronyme ou son parcours, ou sa provenance. El Anka, c’était à la fois le départ et l’arrivée. Il suffisait de savoir qu’il était le fondateur et le père putatif du chaâbi. Il suffisait de savoir qu’avec la multiplicité des apports culturels, il a syncrétisé un genre musical qui incarnait Alger et ses chatoiements identitaires multiples. El Anka, c’est aussi une descendance culturelle et un héritage. Jamais autant qu’aujourd’hui on ne l’a fait revivre. En dépit de la dégradation générale de tous les secteurs, de toutes les énergies, de toutes les créativités, le chaâbi d’El Anka reste un univers fascinant. Et encore une fois, ce passé est un avenir car quelles que soient les censures obtuses, le chaâbi continue et continuera de battre comme une pulsation dans les artères de ce corps tendu vers la mer et vers l’avenir et qui s’appelle Algérie.

     Arezki Metref

    Le Soir d’Algérie, 28/11/2021

    #Algérie #Houari_Boumediène #Abdelmadjid_Tebboune

  • Algérie. La force d’une nation qui avance

    Algérie. La force d’une nation qui avance

    Algérie, Constitution, législatives, locales, élections – Algérie. La force d’une nation qui avance

    La présidentielle, le referendum sur la Constitution, les législatives et enfin les locales. En un peu moins de deux ans, l’Algérie a réussi à boucler le processus d’édification de ses institutions dans un nouveau cadre caractérisé par la transparence et un acte électoral des plus propres enregistré jusque là dans l’histoire de notre pays.
    Un cheminement où le retour au choix du peuple était au centre de cette nouvelle dynamique de renouvellement des hommes et des femmes qui auront la lourde charge de représenter le peuple à tous les niveaux, et à gérer ses affaires dans un environnement qui rompt avec les anciennes pratiques.

    Le président Abdelmadjid Tebboune, et dès son arrivée aux affaires en décembre 2019, a fait de ce retour et de cette implication du peuple dans les grandes décisions engageant l’avenir du pays, un point central de sa politique présidentielle. Un défi qui n’avait rien d’une sinécure et qu’il fallait mener à bon port, malgré les difficultés et les réticences de clans qui espéraient encore et toujours pouvoir peser sur la marche de la nation et mener le pays vers l’impasse institutionnelle. Il n’en fut rien, et la volonté présidentielle et populaire ont pu déjouer tous les piéges et les obstacles dressés face à cette démarche démocratique qui a scellé la rupture avec les pratiques douteuses qui ont toujours mis le peuple et sa volonté dans un étroit et rétrograde système de cooptation et de quotas.

    Le peuple a retrouvé la parole et a pu décider du choix de ceux qui auront à le représenter de manière démocratique. Tous ceux qui prédisaient l’anarchie et la chaos à notre pays en ont eu pour leur grade, et c’est au contraire vers un pays en paix et stabilisé que l’Algérie a frayé son chemin. Un chemin où le peuple était au centre de toutes les préoccupations et où il a fait preuve d’un haut degré de conscience qui a permis à l’Algérie de renforcer sa cohésion et de concrétiser l’acte démocratique auquel avait appelé le hirak.

    Forte de ses institutions démocratiquement élues et des reformes engagées par les hautes autorités de l’Etat, l’Algérie engage aussi un renouveau économique capable de placer notre pays comme une force économique émergente, car elle en a les capacités, et la volonté populaire et présidentielle est bien présente aujourd’hui pour concrétiser ce grand changement qui connaitra son accélération avec le début de l’année prochaine.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 29/11/2021

    #Algérie #Constitution #Elections

  • Elections locales​:​ Fin du dernier vestige de l’ère Bouteflika

    Elections locales​:​ Fin du dernier vestige de l’ère Bouteflika

    Algérie, élections locales – Elections locales​:​ Fin du dernier vestige de l’ère Bouteflika

    Nombreux sont les observateurs de la scène politique nationale qui s’attendaient à un taux de participation plus important que celui des législatives de juin. Avec plus de 8 millions de votants sur 23 millions d’inscrits, l’affluence a atteint en moyenne 35%, soit 12 points de plus qu’au dernier scrutin, où l’abstention avait été record. Ce score confirme que la tendance lourde dans l’électorat va vers l’abstention, qui semble maintenant toucher les deux tiers. Pratiquement, plus de quinze millions d’Algériens n’ont pas voté ou ne votent plus depuis très longtemps.

    Pour les chefs de partis ou les indépendants, les trois semaines de campagne électorale n’ont pas été emballants. Les candidats n’étaient pas très actifs, se contentant de quelques actions de moindre envergure, loin des anciennes traditions électorales. A part quelques affichettes et des meetings réduits, la campagne a été morose, sans attrait et ne véhiculait pratiquement pas de fortes charges politiques. Les candidats ne savaient pas comment convaincre les citoyens du bien-fondé de leurs démarches ou des choix.

    “Il ne faut pas oublier que les anciens élus ont laissé de bien mauvaises images aux yeux des citoyens”, explique Fateh S. un ancien dirigeant du FLN. “Ils trainent une bien mauvaise réputation, difficile à enlever”. Avec les affaires de corruption et les innombrables procès, la fonction du maire et de ses adjoints est devenue synonyme de busines, de détournements de deniers publics et de pratiques malsaines et frauduleuses.

    C’est contre ces arrières- pensées que certains chefs de partis politiques avaient décidé de se lancer dans la bataille électorale, en tentant de mobiliser leurs bases. Ils savaient que le nombre de sièges arrachés dans ces APC et APW va peser lourdement dans les futures échéances, à commencer par les prochaines sénatoriales avec le renouvellement des deux tiers du Conseil de la nation.

    Mais plus que cela, ces partis ont tenté de soulever des mot-d ‘ordres nouveaux, comme “Veux-tu le changement?”, “L’édification institutionnelle”, “Signe et appose ton empreinte”, comme le slogan officiel du double scrutin. Leur discours est orienté sur une approche bien précise: à savoir qu’il s’agit à travers ces élections locales anticipées de mettre fin au derniers vestiges de l’ère du régime déchu de Bouteflika.

    C’est sans doute sur ce point que les chefs de partis ont tenté de convaincre un électorat méfiant, rétif et très pointilleux sur les profils des candidats choisis. D’ailleurs, le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas cessé depuis son investiture à rappeler son engagement à réformer toutes les institutions héritées des vingt ans de règne absolu de Bouteflika. Ces locales sont ainsi le dernier jalon de cette réforme.

    Autre enseignement à tirer de ces élections: le recul manifeste de la présence féminine. Les femmes ne représentent que 15% de l’ensemble des candidatures, dont le total est de 115.230 candidats qui étaient en lice dans les 1.541 communes, alors que pour les APW, ils étaient 18.910 postulants à se disputer les sièges dans 58 préfectures.

    Par Mohamed K.

    Le Jeune Indépendant, 29/11/2021

    #Algérie #Elections_locales #Bouteflika

  • Les tweets de Jamal Rayyan et la trahison du Maroc

    Les tweets de Jamal Rayyan et la trahison du Maroc

    Algérie, Maroc, Palestine, Aljazeera, Israël – Les tweets de Jamal Rayyan et la trahison du Maroc

    L’illustre journaliste palestinien de la chaîne qatarie Al Jazeera, en l’occurrence, Jamal Rayyan, se distingue ces derniers temps par des tweets, dénonçant la normalisation du royaume alaouite avec l’entité sioniste, et son alliance visant l’Algérie opposée à tout rapprochement avec cette entité au détriment de la cause palestinienne.

    Si le journaliste palestinien avait été lynché par les médias du Makhzen, il en demeure que ses franches positions, via ses tweets, ont été saluées par les Algériens et les forces vives de ce monde favorables au droit du peuple Palestinien à édifier son État indépendant sur ses terres spoliées par les sionistes. Commentant la dernière visite du sanguinaire ministre de la défense de l’entité sioniste, Benny Gantz, au Maroc, Jamal Rayyan a fustigé le régime marocain, qui vient de prêter allégeance au régime d’Apartheid qui continue l’extermination du peuple¨Palestinien. R&agissant à la dernière sortie médiatique du président Tebboune, Jamal Rayyan encensera le rôle de l’Algérie Etat et peuple, qui demeurent traditionnellement à côté du peuple Palestinien

    Algérie54, 28/11/2021

    #Algérie #Maroc #Aljazeera #Jamal_Rayan

  • Algérie: Le danger sioniste est à la porte

    Maroc, Israël, sionisme – Algérie: Le danger sioniste est à la porte

    La position impressionnante de l’Algérie en tant que pays pivot dont l’idéal se confond avec les impératifs du peuple palestinien, du peuple sahraoui en particulier et de la nation arabe en général inquiète ses adversaires ainsi que le camp de l’impérialisme, du sionisme et de leurs agents marocains. Il est évident que le Maroc en normalisant ses relations diplomatiques avec l’Etat hébreu a opté pour la radicalisation de son adversité contre la nation arabe et la rupture d’une façon lâche avec la cause du peuple palestinien et directement de légaliser l’occupation du Sahara occidental sous le sceau de l’entité sioniste et d’autres soutiens occidentaux dont Paris et Washington
    Décidément il ne se passe pas un jour sans que le Maroc n’accélère ses conspirations à l’encontre de l’Algérie.

    La récente visite du ministre israélien de la Défense au Maroc s’inscrit dans le chapelet de complots aux ramifications régionales préparés de longue date contre l’Algérie. Ces ramifications implicites dont on connaît déjà les proportions exactes s’amorcent à travers la visite du ministre israélien de la Défense au royaume marocain, les 24 et 25 novembre qui se veut un message d’hostilité envers l’Algérie surtout si l’on prend en considération les conclusions de cette visite qui se sont soldées par l’intensification de la coopération militaire et sécuritaire stratégique. En effet le diplomate israélien a signé avec son homologue marocain un protocole d’accord, décrivant les domaines liés à la sécurité dans lesquels les deux pays peuvent coopérer. L’accord établit principalement les mécanismes par lesquels les organisations de sécurité israéliennes et marocaines peuvent communiquer et coopérer, permettant un plus grand partage de renseignements, de ventes d’armes et potentiellement des exercices conjoints.

    Il y a des signes qui tendent à indiquer que l’axe Rabat-Tel-Aviv repose sur une intransigeance à se mettre en obstacle pour ne pas que la paix et la sécurité règnent dans la région. C’est aussi l’ouverture du chemin au Maroc pour une extension territoriale en dehors du droit international mais au nom de cette machine sioniste qui cherche à dominer l’Afrique avec la complicité du Maroc.

    L’Algérie par la voix officielle du président du Conseil de la nation, M. Salah Goudjil a réagi contre cette conspiration. M. Goudjil a estimé jeudi que l’Algérie est visée par la visite du ministre de la Défense israélien au Maroc. L’Algérie est donc une cible du Makhzen et du Mossad prouvée par les faits, assortie de preuves irréfutables ; d’ailleurs, les plans des services secrets marocains et israéliens sont fondés sur cette aventure abjecte.

     » Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour porter atteinte à l’Algérie  » qui est visée par cette visite « . Pour le deuxième personnage de l’Etat  » aujourd’hui les choses sont claires avec la visite du ministre de la Défense de l’entité sioniste au Maroc, après celle effectuée (au mois d’août) par le ministre des Affaires étrangères dans ce pays voisin « , a jouté M. Goudjil, selon lequel le chef de la diplomatie israélienne avait alors  » menacé l’Algérie à partir du Maroc et qu’il n’y a eu aucune réaction du gouvernement marocain « .

    Le Maroc s’est fait lier corps et âme à l’entité sioniste et lui a accordé des facilités militaires nourrissant ainsi des arrière-pensées contre un des bastions les plus puissants du monde arabe et de l’Afrique : l’Algérie qui a réagi violemment suite à la normalisation des relations du Maroc avec Israël au dépend de la cause palestinienne. C’est aussi la vaste présence de la Russie, de la Chine et de l’Iran en Afrique qui est dans leur collimateur car elle est plus défavorable aux intérêts hégémonique du sionisme et de l’impérialisme dans le continent africain.
    B. C.

    Lemaghreb.dz, 29/11/2021

    #Maroc #Algérie #Israël

  • Visite de Benny Gantz: Tebboune ne ménage pas le Maroc

    Algérie, Maroc, Israël, France, Macron – Visite de Benny Gantz: Tebboune ne ménage pas le Maroc

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé vendredi, sur la visite du ministre de l’entité sioniste au Maroc. Le chef de l’Etat qui qualifie cet acte d »’infâme et déshonorant », pour le voisin de l’ouest, affirme qu’il « était triste qu’un ministre de l’entité sioniste menace un pays arabe (l’Algérie) à partir d’un autre pays arabe (le Maroc) ».

    Lors d’une entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, Abdelmadjid Tebboune a déclaré que « c’est la première fois, depuis 1948 qu’un ministre de cette entité visite un pays arabe et y profère des menaces à l’encontre d’un autre pays arabe. Un tel acte entache d’opprobre le pays hôte ».

    Faisant allusion à un contrat de coopération sécuritaire signé entre le Maroc et l’entité sioniste, Tebboune a dénoncé une visite « de la honte » et parlé d’ »une menace » visant l’Algérie. Le president algérien a par ailleurs critiqué la visite sans précédent effectuée la semaine passée, par le ministre israélien de la Défense Benny Gantz au Maroc.

    Concernant les relations avec la France, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a estimé que « il faut bien que ces relations reviennent à la normale, à condition que l’autre partie (la France) les conçoive sur une base d’égal à égal, sans provocation », a-t-il déclaré vendredi.

    Abdelmadjid Tebboune a prédit « un retour à la normale » des relations entre les deux pays. À condition qu’elles se fassent sur une base d’ »égal à égal ». « Nous sommes d’accord pour qu’on traite l’un avec l’autre pour ne pas nuire aux intérêts de chaque partie, mais nous n’accepterons pas qu’on nous impose quoi que ce soit », a-t-il déclaré.

    Les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France connaissent une crise sans précédent qui dure depuis plusieurs semaines. Tout était parti suite à des déclarations controversées contre l’Algérie tenues le 30 septembre dernier par le président français, Emmanuel Macron. Ce jour-là, le président français n’a pas du tout été tendre avec les dirigeants algériens. Pis encore, le locataire de l’Elysée est allé jusqu’à remettre en cause l’existence même de l’Etat algérien avant 1830.

    Cette sortie n’a pas été pour plaire à Alger. Sa réaction a été, le moins que l’on puisse dire, très musclée. Le chef de l’Etat algérien et son gouvernement ont tout de suite rappelé l’ambassadeur de l’Algérie à Paris pour « consultations ». Ils ont également fermé l’espace aérien pour l’aviation française.

    Quelques jours après, l’Elysée a affirmé que « le président de la République (Macron) regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés » et « il est fortement attaché au développement de la relation ». De son coté, Abdelmadjid Tebboune a tenu des propos forts à l’encontre de Macron où il a notamment affirmé qu’il ne fera jamais le premier pas pour remettre les relations entre les deux pays sur rails.

    #Algérie #Maroc #Tebboune #France #Macron #Israël

  • Tebboune sur les subventions, l’allocation chômage et le reste

    Tebboune sur les subventions, l’allocation chômage et le reste

    Algérie, Conférence de presse -Tebboune sur les subventions, l’allocation chômage et le reste

    Lors d’une rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est revenu sur plusieurs questions liées à l’actualité nationale et internationale.

    «L’année 2022 sera celle des réformes structurelles pour la réédification de l’Etat algérien moderne», a déclaré le chef de l’Etat, faisant part de l’application, «pas à pas», de ses 54 engagements. Le Président Tebboune a rappelé qu’il avait déclaré devant les Algériens «54 engagements réels écrits et non des rêves ou des promesses électorales populistes», assurant qu’à la fin de l’exécution des engagements il y aura une autre Algérie. Le chef de l’Etat a également fait état du début d’application sur le terrain de plusieurs engagements. Et d’affirmer que sa «démarche visant à mener à bien les différentes réformes émane d’une parfaite connaissance des dessous de l’Etat», précisant que «nous avons grandi dans le patriotisme, nous vivons avec et nous n’ambitionnons ni argent ni pouvoir, mais le bonheur du citoyen», a-t-il affirmé. «L’Algérie est un pays protégé et gare à quiconque serait tenté de lui porter préjudice», a souligné le Président Tebboune, menaçant «ceux qui voudraient vendre le pays aux ennemis d’avoir à en payer le prix fort». Parmi les réformes institutionnelles initiées par le président de la République figure le renouvellement des institutions de l’Etat dans le cadre duquel a été installée la Cour constitutionnelle, censée, a-t-il soutenu, «rassurer le peuple». Un tel processus sera complété par, d’abord, les élections locales. Dans ce cadre, le Président Tebboune a indiqué que le citoyen était appelé lors des élections locales de samedi d’ « exprimer son avis et de choisir les plus aptes à gérer localement ». Le chef de l’Etat qui s’est engagé à protéger la voix du citoyen, a rappelé l’existence «d’un contrôle en amont et en aval pour prévenir toute tentative de fraude électorale ».

    Réformes

    Formant le vœu de voir un taux de participation « honorable » des citoyens à cette échéance électorale, le Président Tebboune a indiqué que la méthode adoptée pour amorcer le «changement souhaité est sous-tendue par les critères de probité à rechercher dans les candidats, loin de l’argent sale, pour avoir des candidats jeunes porteurs de nouvelles idées», a-t-il soutenu.

    Le chef de l’Etat a affirmé, à cette occasion, que «la phase post électorale connaîtra plusieurs réformes concernant la reconstruction des bases sociales et économiques de l’Etat et tout ce qui est à caractère économique et social ». Et d’ajouter : «après les élections des assemblées populaires communales et de wilayas, nous lancerons des réformes à caractère économique et social, en sus de la reconstruction des bases sociales et économiques de l’Etat afin de mettre en place un Etat moderne», a-t-il déclaré. Le président de la République a annoncé, par ailleurs, l’ouverture début 2022 des ateliers pour la révision des codes communal et de la wilaya afin de conférer davantage de prérogatives aux élus locaux et les doter d’outils leur permettant d’honorer leurs engagements devant les citoyens qui les ont choisis pour la gestion de leurs affaires.

    L’allocation chômage proche du SNMG

    « La réforme de la politique d’aide sociale figure parmi les grandes réformes devant se concrétiser l’année prochaine », dira le président de la République qui assuré que cette réforme passera par « un débat national élargi associant les syndicats, et que la levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens parmi ceux ayant des revenus très élevés », a-t-il affirmé. Et de faire remarquer que cette réforme «nécessite un certain niveau de numérisation et des statistiques précises», soulignant que «la revalorisation des salaires à travers l’augmentation du point indiciaire est une démarche juste ayant pour objectif d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens». Il a affirmé, dans le même ordre d’idées, que l’allocation chômage, prévue dans la Loi de finances 2022, «était proche du Salaire national minimum garanti (SNMG) et assurée au chômeur jusqu’à obtention d’un poste de travail».

    Une inspection générale sous tutelle de la Présidence

    Parallèlement aux efforts visant à doter le pays de statistiques précises, le Président Tebboune a annoncé la création d’une « inspection générale qui sera mise sous tutelle de la Présidence de la République afin de contrôler l’activité des responsables ». Mettant l’accent sur l’importance du contrôle en matière de mise en œuvre des décisions, le chef de l’Etat a parlé de ministres et de walis dont il a été mis fin aux fonctions pour manquement à leurs obligations. Le Président a indiqué, par ailleurs, que la politique d’investissement en Algérie tenait compte des besoins du pays, soulignant que la priorité est accordée aux investisseurs locaux.

    «L’Algérie ne tolérera aucun diktat»

    Au plan international, le président Tebboune a abordé les relations de l’Algérie avec ses voisins de la rive nord, affirmant que « la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE) permettrait à l’Algérie de bénéficier des exonérations douanières qu’il prévoit, de façon à conforter son économie et renforcer sa production et ses exportations ». S’agissant des relations algéro-françaises, il dira que leur retour à la normale « ne se fera que sur la base d’un traitement d’égal à égal », invitant l’autre partie à comprendre que le traitement « d’égal à égal n’est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5.630.000 de martyrs tombés au champs d’honneur entre 1830 et 1962 ». « L’Algérie ne tolérera aucun diktat », a soutenu le Président Tebboune qui a souligné que « l’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle ». « Nos relations sont d’abord méditerranéennes, maghrébines et arabes. Nous entretenons de bonnes relations avec l’ensemble des pays musulmans, hormis ceux qui nous sont hostiles », a déclaré le chef de l’Etat. « L’Algérie n’a de haine pour aucun pays », a-t-il ajouté.

    Un acte «infâme et déshonorant»

    Dans ce contexte, le Président Tebboune a affirmé que « l’Algérie est un Etat qui rassemble les belligérants », en allusion à la participation de la Syrie au prochain sommet arabe prévu le 22 mars 2022 à Alger, ajoutant que cette rencontre « devrait être unificatrice et qu’elle puisse constituer un nouveau départ pour un monde arabe déchiré ». La diplomatie algérienne sera «une vitrine reflétant l’image de l’Algérie et les efforts déployés à tous les niveaux », a-t-il insisté, critiquant la démarche de certains médias occidentaux « qui n’évoquent nullement les expériences réussies de l’Algérie dans nombre de domaines et braquent les projecteurs sur les points négatifs seulement ». Au terme de cette rencontre périodique avec les médias nationaux, le Président Tebboune a déclaré qu’« il était triste qu’un ministre de l’entité sioniste menace un pays arabe (l’Algérie) à partir d’un autre pays arabe (le Maroc) », qualifiant cet acte « d’infâme et déshonorant ».

    par El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 28/11/2021

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