Catégorie : Algérie

  • $1,7 MM : Le transfert des algériens vers leur pays

    $1,7 MM : Le transfert des algériens vers leur pays

    Algérie, communauté algérienne, transferts – $1,7 MM : Le transfert des algériens vers leur pays

    LA COMMUNAUTÉ ALGÉRIENNE À L’ÉTRANGER NE TRANSFÈRE QUE 1,7 MILLIARD DE DOLLARS
    Les fonds perdus de la diaspora

    Selon un rapport de la Banque mondiale, les transferts d’argent de la diaspora algérienne demeurent négligeables. En 2021, ils ont stagné autour de 1,7 milliard de dollars, alors que pour les pays de la région, ils ont connu une hausse considérable, notamment pour l’Égypte avec 33 milliards de dollars.

    Les envois d’argent des migrants vers l’Algérie devraient légèrement augmenter cette année. C’est ce qui ressort de la dernière note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement. Les envois de fonds officiellement enregistrés vers l’Algérie devraient atteindre 1,759 milliard de dollars en 2021 contre 1,7 milliard de dollars l’année dernière, soit une hausse de près de 3,5%. Ils ne représentent que 1,1% du produit intérieur brut. Un niveau jugé très faible, il y a quelques jours par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.

    Lors des travaux de la conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes, organisée au Palais des nations au Club-des-Pins (Alger), le Premier ministre avait estimé que le montant des transferts de devises de l’émigration ne reflète pas les capacités de la communauté algérienne établie à l’étranger. L’Algérie, a-t-il constaté, “ne bénéficie que très peu des transferts de fonds de la communauté algérienne à l’étranger”.

    Comparés à d’autres pays de la région, les envois de fonds de la diaspora algérienne, notamment ceux qui empruntent les voies officielles et bancaires, paraissent, en effet, “faibles”.

    La note d’information de la Banque mondiale indique que les envois de fonds vers les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord devraient avoir augmenté d’environ 9,7% en 2021 pour atteindre 62 milliards de dollars, grâce au retour à la croissance dans les pays d’accueil de l’Union européenne (France et Espagne notamment) et à la flambée des prix mondiaux du pétrole qui a eu un impact positif sur les pays du CCG.

    Cette hausse est due aussi à la forte progression des flux entrant vers l’Égypte (12,6%, soit 33 milliards de dollars) et vers le Maroc (25%, soit 9,3 milliards de dollars), les migrations de retour et de transit jouant – respectivement – un rôle important dans ces résultats favorables.

    Les envois de fonds vers le Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) ont fait un bond de 15,2% du fait de la croissance de la zone euro. En revanche, les flux se sont ralentis dans plusieurs pays en 2021 : Jordanie (-6,9%), Djibouti (-14,8%) et Liban (-0,3%).

    “Pour les pays en développement de la région Mena, les transferts d’argent constituent depuis longtemps la principale source de ressources extérieures, devant l’APD, l’IDE et les flux de placement et d’endettement. Les perspectives pour 2022 sont celles d’une progression plus lente de 3,6%, en raison des risques liés à la Covid-19”, relève le document de la Banque mondiale.

    Selon certains experts le niveau des transferts de fonds des émigrés vers l’Algérie est beaucoup plus important que celui capté par les statistiques de la Banque mondiale. Le circuit informel demeure un canal d’exécution privilégié pour l’envoi des fonds malgré l’amélioration des services financiers offerts par les banques.

    Les lenteurs et les complications des procédures bancaires en Algérie poussent certains membres de la communauté algérienne établie à l’étranger à utiliser le circuit informel que le canal bancaire. Le gouvernement a annoncé, à maintes reprises, la possibilité d’ouvrir des succursales de banques publiques dans les pays d’accueil où il existe une forte communauté algérienne. Mais sur le terrain rien n’a été fait.

    Lors des travaux de la conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes, le Premier ministre s’est attardé sur le rôle attendu de la communauté et des compétences nationales à l’étranger, le but étant “de renforcer leurs liens avec la nation et les impliquer effectivement dans tous les aspects liés au développement du pays, en prenant des mesures pratiques pour inciter les ressortissants algériens à investir dans des projets économiques et en les associant dans la stratégie de promotion des exportations hors hydrocarbures”.

    Meziane RABHI

    Liberté, 21/11/2021

    #Algérie #Transferts #Communauté_algérienne #Devises

  • FIFA-CAF: La thèse du complot contre l’Algérie se confirme

    FIFA, CAF, Algérie – FIFA-CAF: La thèse du complot contre l’Algérie se confirme

    Le tour de barrage de la zone africaine fait l’objet de manipulations
    La CAF et la Fifa s’allient contre les Verts ? Simples soupçons ou réalité ? Les derniers «messages» de ces deux instances qui gèrent les compétitions du football en Afrique et à travers le monde intriguent à plus d’un titre et pour cause !
    Vendredi, la CAF et la Fifa ont pondu deux documents sur leur site respectif. L’instance du Sud-Africain Patrice Motsepe a annoncé dans son communiqué qu’elle se prononcera sur la date du tirage au sort des matchs de barrages prévus en mars prochain lors de sa réunion statutaire du vendredi 26 novembre. On peut lire notamment que «les dates du tirage au sort des barrages des éliminatoires africaines de la Coupe du monde de la Fifa, Qatar-2022 seront annoncées à l’issue de la réunion du Comité exécutif de la CAF prévue le 25 novembre 2021 au Caire», confirmant que les 10 équipes en lice «seront réparties selon le classement Fifa». La Confédération africaine ne donne pas de date nouvelle et ne précise pas lequel des classements Fifa sera pris en considération.

    Or, l’opinion publique pensait que la date en question était déjà arrêtée, en l’occurrence le 18 décembre prochain, de même que le lieu (Doha) de déroulement de ladite cérémonie. Celle-ci coïncidant avec la finale de la Coupe arabe des nations, chapeautée par la Fifa, et à l’occasion des festivités marquant la fête nationale du petit émirat. L’annonce a été faite à la mi-octobre et aucun démenti n’a été apporté par aucune des deux instances qui gèrent les compétitions en Afrique et dans le monde. Vendredi, la CAF a balancé son communiqué en étant certaine que le prochain classement Fifa sera publié le jeudi 25 novembre, soit le jour de la réunion de son Comex prévue au Caire. Contre toute attente, ledit tableau mondial des nations est tombé sur le site de la Fifa dans lequel un nouveau changement est intervenu avec la «promotion» du Maroc au rang de dauphin du Sénégal. La sélection du royaume chérifien devance ainsi les Aigles de Carthage qui chassaient les Lions de la Téranga depuis novembre 2018 (3 ans donc). L’Algérie, malgré une invincibilité longue de 3 ans et un record de 33 matchs, n’a pu faire mieux que quatriàme sur le plan africain, toujours devant le Maroc ou le Nigeria.

    Mais depuis le début du second tour des qualifications africaines pour Qatar-2022, les Verts restaient invaincus sans que leur classement évolue. La «règle» des puissances affrontées serait derrière cette stagnation devenue ensuite régression. La grande arnaque était en marche. Surtout que les «coups bas» devenaient légion avec une qualité d’arbitrage qui laissait à désirer et des adversaires, directs ou indirects, qui complotaient à tout-va. Les champions d’Afrique 2019 devenaient la cible privilégiée et tous les moyens étaient bons et légaux pour perturber sa marche vers les sommets. Si avec la CAF, les rapports n’étaient pas des meilleurs, c’est au niveau de l’instance faîtière où l’Algérie était plus ou moins respectée que le «désordre» est apparu dès lors qu’un certain Fawzi Lekdjaâ a gagné une place dans le Conseil de la Fifa en mars dernier. L’emprise du 1er vice-président de la CAF devient plus importante sur les choses du football continental et son travail de sape finira par servir ce qui est appelé pompeusement la «diplomatie sportive» du Makhzen. Avec pour cible première l’Algérie et son équipe première.

    Vendredi, la Fifa a non seulement rendu public le classement mondial du mois de novembre dans lequel l’Algérie a mis deux pas en arrière comparativement au mois dernier. Elle a aussi communiqué la date (vendredi 26 novembre) du tirage au sort des barrages continentaux (AFC, la Concacaf, la Conmebol et OFC) sans donner de précision sur ceux d’Afrique, la zone UEFA étant déjà fixée sur la date de ce tirage au sort (26 novembre, ndlr) de même que les dates des matchs barrage en mars prochain, et ce, depuis la fin des qualifications mardi soir. Que cache ce «silence» de la structure dirigée par le Suisse Gianni Infantino ?

    Vers un match amical contre le Gabon

    Si le stage se déroulera probablement à Doha, lieu déjà retenu pour la préparation des Verts pour le rendez-vous d’égypte en 2019, les noms d’éventuels sparring-partners lors de ce regroupement précompétitif ne le sont pas encore. Ou pas tous. Selon des sources généralement bien informées, les joueurs de Belmadi pourront affronter les Panthères noires du Gabon qui prendront part à la CAN-2021 où ils sont logés dans le groupe C avec le Maroc, le Ghana et les Comores. Les coéquipiers d’Aubameyang effectueront leur préparation au Qatar d’où la possibilité de la tenue d’une telle joute amicale entre deux sélections qui se sont affrontées pour la dernière fois en août 2010 à Alger lors d’un test remporté par les Gabonais (1-2) sur deux buts signés Daniel Cousin et… Pierre-Emerick Aubameyang. L’unique but algérien fut l’œuvre de Djebbour.

    Mohamed Bouchama

    Le Soir d’Algérie, 21/11/2021

    #FIFA #CAF #Matches_barrage #Mondial #Coupe_du_monde

  • Algérie. Le nouveau puzzle républicain

    Algérie, nouvelle Algérie, partis politiques – Algérie. Le nouveau puzzle républicain

    La nouvelle Algérie a réussi ceci de positif, est que l’on ne parle plus de tentations électoralistes de l’exécutif. A quelques jours de la fin de la campagne pour les élections locales, aucun politique de l’opposition ne s’est aventuré sur le terrain de la critique du pouvoir, l’accusant d’utiliser les moyens de l’Etat pour faire campagne. Désormais la ligne de démarcation entre l’activité gouvernementale et les actions politiques et électorales est claire nette et précise. En effet, l’opinion publique a certainement remarqué, qu’en même temps que les chefs des formations politiques et autres indépendants battent le rappel des citoyens-électeurs pour les convaincre d’adopter leur listes de candidatures respectives, les membres du gouvernement sillonnent le pays, sans croiser, à aucun moment un meeting. Chacun se donne à ses occupations de l’heure et personne ne commente les activités de l’autre.

    Dans cette configuration nouvelle de la relation politique-exécutif, les Algériens sont censés en tirer leurs propres conclusions et constater que la campagne électorale n’est pas parasitée par des discours sur la récupération politicienne et électoraliste et l’activité gouvernementale se déroule dans la normalité de ce qu’elle est censée être, dans un État qui respecte la «ligne de démarcation».

    Même si l’on admettra aisément que la société n’a peut-être pas senti l’évolution, il reste que celle-ci est un fait établi. Et c’est justement en raison de ce distinguo net entre les deux sphères qui, jadis étaient entremêlées, qui donne l’impression ambiante d’un désintérêt du public de l’une et l’autre activité. C’est certainement un passage nécessaire et un test grandeur nature de la solidité de la démocratie naissante en Algérie. On peut supposer effectivement que le pays traverse une phase incontournable de sa marche vers l’Etat de droit et de la démocratie. Il faut laisser le temps à la société de digérer ce changement, de le constater sur le terrain, le vivre et, après, en tirer profit pour le bien être de chaque algérien.

    Ce souhait peut mettre du temps avant de se réaliser, mais il est entendu qu’il n’existe aucune autre issue pour parvenir à l’émancipation politique et l’émergence économique. Le processus engagé par la nouvelle direction du pays doit absolument aboutir à la participation citoyenne de la chose publique. Cela passe par l’instauration d’une véritable démocratie. Celle-ci est conditionnée par la séparation des pouvoirs.

    C’est en train de se réaliser, mais encore faut-il que le citoyen y croit pour trouver sa place dans le nouveau puzzle républicain qui se construit dans notre pays.
    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 21/11/2021

    #Algérie #Separation_pouvoirs #Démocratie

  • Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Algérie, colonialisme, impérialisme – Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Depuis sa sortie en 1966, « La bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo résonne encore dans l’ère actuelle de la guerre contre le terrorisme, écrit Malia Bouattia.
    Le festival du film War on Terror, présenté par la Coalition pour les libertés civiles (CCF) et parrainé par dix organisations de défense des droits humains et de défense des droits humains, s’est récemment terminé par une discussion sur La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo.

    L’événement a laissé beaucoup à réfléchir, notamment au niveau des thèmes abordés par le film qui a si puissamment capté le début de la guerre d’indépendance algérienne. La directrice exécutive du CCF, Leena Al-Arian, qui a organisé le festival à l’occasion du 20e anniversaire depuis que les États-Unis ont annoncé leur « guerre contre le terrorisme », a expliqué que La bataille d’Alger avait été spécifiquement sélectionnée « en raison de l’importance continue de ce film car il se rapporte à la guerre contre le terrorisme ».

    Le panel transatlantique, composé du célèbre universitaire américain Sohail Daulatzai, de l’artiste hip-hop britannique Lowkey et de moi-même, a tiré plusieurs volets du film qui nous semblaient pertinents à ce jour, tels que l’état la répression, la violence coloniale, le racisme, le maintien de l’ordre et les formes sexospécifiques que tout ce qui précède a pris et continue de prendre.

    « Les continuités entre la répression française en Algérie et la répression mondiale sous le couvert de la Terreur de guerre ont frappé tous les participants tout au long de la discussion »

    Les continuités entre la répression française en Algérie et la répression mondiale sous le couvert de la Guerre contre le terrorisme ont frappé tous les participants tout au long de la discussion.

    Dans le film, le colonel Mathieu, qui dirige l’opération française de contre-insurrection, déclare : « Les connaître, c’est les éliminer. Par conséquent, l’aspect purement militaire du problème est secondaire. Plus important est l’aspect policier. »

    Cette citation a capturé pour les panélistes quelque chose de puissant de notre réalité actuelle, dans laquelle un récit très similaire sur la lutte contre le terrorisme et l’élimination de sa menace est mobilisé pour justifier une répression, une surveillance et un contrôle accrus de l’État.

    La pertinence continue du film est un aspect important de son attrait et de son importance. Dans un sens, l’histoire de La bataille d’Alger capture les changements politiques mondiaux entre la période de sa fabrication et le présent ; des mouvements révolutionnaires et anticoloniaux dans le sud global et les mouvements progressistes de masse dans le nord global des années 1960 et 1970, à l’assaut mondial contemporain contre le sud global et principalement les communautés de couleur musulmanes dans le nord global sous le couvert de la guerre contre le terrorisme.

    Comme le souligne Daulatzai dans son livre, Cinquante ans de « La bataille d’Alger » : passé comme prologue, le film est passé d’une célébration de la lutte anticoloniale et d’un outil de mobilisation pour les mouvements révolutionnaires à travers le monde à un outil d’entraînement manuel par le pentagone en contre-insurrection. Les combattants de la liberté algériens sont devenus des terroristes, et les soldats français qui ont franchi les portes de chaque maison de la casbah d’Alger sont devenus les « bons », un exemple à suivre par les troupes américaines et britanniques en Irak et en Afghanistan.

    L’histoire de l’Algérie capture aussi cette transformation globale. Depuis les beaux jours de l’indépendance et de la victoire, d’Alger comme la Mecque des révolutionnaires selon les mots d’Amilcar Cabral, au cours de laquelle le film a été tourné ; la période jusqu’à présent a été marquée par un autoritarisme croissant, la répression et la défaite des ramifications progressistes de cette révolution.

    À bien des égards, la guerre contre le terrorisme a ses racines – au moins en partie – dans la longue guerre civile algérienne, tout au long des années 1990 et au début des années 2000. Durant cette période, la gauche a été décapitée par des attentats – menés, nous a-t-on dit, par le Front algérien du salut (FIS) – tandis que l’État (tant en Algérie qu’en France) a utilisé chaque attentat pour faire reculer davantage les libertés civiles, réprimer mouvements sociaux et réduire l’espace de contestation. Une logique qui s’est ensuite mondialisée dans l’ère post-2001.

    De la même manière que le sens du film était déformé, le pays et les institutions, comme le Front de libération nationale (FLN), également représentés dans le film, l’étaient également.

    Cependant, si nous prenons ces changements au sérieux, il y a aussi un fil rouge d’espoir en cours. Au cours de la dernière décennie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont été secoués par des soulèvements de masse qui ont et continuent de défier les régimes locaux et les classes dirigeantes ainsi que l’impérialisme occidental. Le cas de l’Algérie n’est pas différent, où le processus révolutionnaire est en cours et où la revendication du mouvement – ​​Yetnahawga3/Ils doivent tous partir – reste le principe organisateur de la lutte.

    Dans ce contexte, le sens social du film peut à nouveau changer, représentant une lutte pour la liberté inachevée, et que les mouvements de masse de la région se mobilisent pour mener à bien.

    « Elle ne peut donc que continuer à se déplacer et à se transformer, au gré des hauts et des bas de cette lutte même, et incarner, à chaque génération, un nouveau sens »

    La vie de Saadi Yacef, récemment décédé, et qui a joué un rôle déterminant dans la véritable bataille d’Alger – le film est en fait basé sur ses mémoires – capture également ces changements. Yacef est passé d’une figure clé du mouvement de libération à un fonctionnaire de l’État indépendant. En tant que responsable du parti, il était, au mieux, un spectateur silencieux pendant la croissance du régime autoritaire et la guerre civile. Cependant, lorsque les gens sont retournés dans la rue ces dernières années, il est sorti avec eux et a dit aux jeunes, littéralement, qu’ils devaient « faire sortir tous les salauds ».

    La bataille d’Alger était un film réalisé avec un objectif politique, non pas une abstraction au-dessus de la réalité historique qu’elle dépeint, mais plutôt dans les tranchées aux côtés du peuple et de sa lutte. Il ne peut donc que continuer à se déplacer et à se transformer, au gré des hauts et des bas de cette lutte même, et incarner, à chaque génération, un nouveau sens.

    En Algérie, de nombreux participants du Hirak ont ​​souligné que leur combat n’est pas seulement pour le régime civil, la justice sociale et la redistribution des richesses. C’est aussi un combat pour récupérer la mémoire de la révolution, volée par le régime et bouleversée. Tout comme à l’époque de la guerre contre le terrorisme, le film a également été déformé.

    En fin de compte, la bataille d’Alger est, à l’écran et dans les rues, en cours.

    Malia Bouattia

    Malia Bouattia est une militante, ancienne présidente de l’Union nationale des étudiants et co-fondatrice du réseau Students not Suspects/Educators not Informants Network.

    The New arab, 19/11/2021

    #Algérie #Colonialisme #Terrorisme #Occidental #Impérialisme

  • Benny Gantz au Maroc: Faire capoter le Sommet arabe d’Alger

    Benny Gantz au Maroc: Faire capoter le Sommet arabe d’Alger

    Maroc, Algérie, Israël, Benny Gantz – Benny Gantz au Maroc: Faire capoter le Sommet arabe d’Alger

    La visite officielle du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, au Maroc cette semaine, vise, selon les experts à perturber l’Algérie, qui s’apprête à abriter le Sommet de la Ligue arabe en mars prochain et à affaiblir son rôle de médiation dans le dénouement des conflits dans la région.
    L’expert des relations internationales, Mohamed Hassene Daouadji, affirme que cette visite est une première dans l’histoire de la région et intervient dans le sillage de l’achèvement du processus de normalisation entre l’entité sioniste et le royaume du Maroc.

    «La normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste n’est pas similaires à celles du reste des pays ayant déjà emprunté cette voie, tant la région connaît une nouvelle donne selon laquelle se fait une redistribution des forces et une éventuelle émergence de plans stratégiques visant à attenter aux Etats de la région. Il s’agit de répartir ces pays en fonction de leurs allégeances à l’entité sioniste dans le but d’affaiblir toute action de résistance contre sa politique expansionniste et jeter la cause palestinienne aux oubliettes», explique l’universitaire.

    Le rapprochement maroco-sioniste est marqué par une hostilité inédite envers l’Algérie, qui a toujours fait montre de son attachement indéfectible à son idéologie révolutionnaire et à sa doctrine défendant le droit des peuples à leur autodétermination, analyse-t-il. Force est de constater qu’à travers cette alliance, le Maroc fait de «la sous-traitance géopolitique» pour la mise en œuvre des manœuvres provocatrices sionistes contre l’Algérie et sa stabilité, poursuit-il. Cette approche géopolitique visant «la somalisation» de la région et celle prônée par l’Algérie, anti-impérialiste, s’entrechoquent, ajoute Daouadji, qualifiant «la série de normalisation gratuite» des pays arabes avec Israël de menace contre la liberté et la souveraineté des Etats. Et partant, l’Algérie est appelée à prémunir son front interne contre les guerres électroniques et médiatiques visant l’unité nationale. Sur le plan régional et international, il est impératif, recommande-t-il, d’intensifier les relations avec les pays voisins et amis, ainsi qu’avec les alliés stratégiques.

    Par ailleurs, l’universitaire considère que le France constitue un «grand chiffre» dans l’équation sécuritaire régionale visant l’Algérie, d’où la démarche de cette dernière d’aider les pays voisins, notamment au Sahel à sortir des griffes de l’ancien colonisateur et de les engager sur la voie du développement économique. Il met l’accent sur le rôle de l’Algérie en la matière de médiation qu’elle devrait mettre en avant lors du prochain Sommet arabe afin de dénouer les conflits minant la région arabe et africaine.

    Réactiver la diplomatie des Sommets

    Pour sa part, le spécialiste des relations internationales, Oussama Bouchemakh, souligne l’importance de cette rencontre régionale et des dossiers qui vont être à l’ordre de jour, notamment la possibilité de réintégrer la Syrie dans l’organisation arabe et la situation sécuritaire en Libye après le sommet de Paris, tenu récemment. «Cette rencontre arabe sera une opportunité pour l’Algérie afin de réactiver la diplomatie des Sommets et créer des espaces pour tenter de converger les visions entre les pays arabes et ainsi trouver des solutions aux multiples crises dans la région.
    Selon Bouchemakh, le Maroc et l’entité sioniste, et à travers la visite de Benny Gantz, accélèrent leur plan commun afin de mettre en échec ce Sommet, mais aussi de barrer la route à l’Algérie qui ambitionne clairement une forte présence en Afrique.

    «Le Maroc est devenu une plateforme pour Israël qui s’efforce, depuis 2016, à tisser des relations denses avec les pays de la région à l’effet de circonscrire davantage l’Algérie dans l’intention de semer les troubles dans la région», décrypte l’expert.

    Aziza Mehdid

    Horizons, 21/11/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Benny_Gantz #Ligue_Arabe #Sommet_arabe

  • Algérie. De larges attributions

    Algérie. De larges attributions

    Algérie, Cour Constitutionnelle – Algérie. De larges attributions

    La mise en place de la Cour constitutionnelle vient honorer une nouvelle fois l’une des promesses sur lesquelles s’était engagé à concrétiser Abdelmadjid Tebboune une fois élu à la magistrature suprême.
    Instance juridique prévue dans la Constitution approuvée par référendum en 2020, la Cour constitutionnelle, dont les membres ont récemment prêté serment, se différencie radicalement du Conseil constitutionnel. Indépendante et dotée de larges attributions, elle se pose et s’impose comme l’épine dorsale de l’Etat de droit, l’organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics, à travers le contrôle de la constitutionnalité de toutes les lois produites, tout en veillant à leur conformité avec l’esprit de la démocratie et leur respect des droits et libertés tels que garantis par le texte fondamental.

    Cette instance a aussi pour mission de livrer son arbitrage entre institutions et régler tout conflit pouvant émerger entre les différents pouvoirs constitutionnels. Son contrôle s’étend à tous les traités, lois et règlements sur lesquels elle doit se prononcer par décision quant à leur constitutionnalité avant leur ratification et promulgation, ainsi que sur les recours relatifs aux résultats des élections présidentielles et législatives, et référendaires. Les requêtes adressées à la Cour constitutionnelle peuvent provenir du président de la République, des présidents du Conseil de la nation et de l’Assemblée populaire nationale, et du Premier ministre.

    En outre, il est ouvert la possibilité d’une saisine par un groupe d’une quarantaine de députés ou de 25 membres du Conseil de la nation, ainsi que sur renvoi de la Cour suprême ou du Conseil d’Etat. L’importance dans la vie d’une nation de cette institution n’est pas à démontrer, et la nécessité de son existence s’est largement imposée au vu de la complexification du fonctionnement du pays et du nombre croissant de dysfonctionnements et de situations litigieuses ou conflictuelles nés du développement insuffisamment contrôlé et mis en conformité avec l’arsenal juridique national. La composante n’en est pas moins un aspect sensible de la Cour constitutionnelle qui compte douze membres, dont le tiers est désigné par le président de la République, un élu parmi les membres du Conseil d’Etat et un autre parmi ceux de la Cour suprême, tandis que les six autres sont élus au suffrage parmi les professeurs de droit constitutionnel. Ses membres remplissent un mandat unique de six ans et sont renouvelés par moitié tous les trois ans, à l’exception du président de la Cour.
    Ouali Mouterfi

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    Fatiha Benabbou, constitutionnaliste : «Les membres de la Cour ne sont pas en état d’allégeance»

    Fatiha Benabbou, professeure en droit constitutionnel et membre de la Cour constitutionnelle, revient dans cet entretien sur la mission, les prérogatives et la composante de cette nouvelle institution.

    Comment la Cour constitutionnelle peut-elle contribuer à faire émerger une justice indépendante?
    La Cour constitutionnelle est très importante, puisque c’est à elle de juridictionnaliser la politique et à lui mettre des limites. Cela est aussi valable pour la justice qui doit, à la faveur de la mise en place de cette nouvelle institution, reconnaître et reconsidérer les droits fondamentaux des citoyens. Si jamais une loi ou un règlement remet en cause un de ces droits, la Cour pourrait user de ses prérogatives pour annuler, sous certaines conditions, une disposition qui porterait atteinte aux droits garantis par la Constitution. Il faut savoir que cette Cour qui est à même de conférer aux citoyens plus de confiance en la justice est une nouveauté, y compris par rapport à certains pays européens.

    S’agit-il d’une avancée des droits fondamentaux des citoyens ?
    C’est une réelle avancée dans la concrétisation des droits fondamentaux inscrits et garantis par la Constitution. Pour atteindre cet objectif, des conditions doivent néanmoins être réunies car on parle de lois et de règlements qui n’ont jamais fait l’objet d’un contrôle de constitutionnalité. Dans ce cadre, une présélection, voire un filtrage par les juridictions suprêmes s’impose, soit la Cour suprême et le Conseil d’Etat. Autrement dit, ce ne sont pas toutes les affaires juridiques qui devront arriver entre les mains de la Cour constitutionnelle. Il s’agit de dossiers étudiés et sélectionnés par la Cour suprême ou le Conseil d’Etat à qui il appartient de trancher sur leurs importances et sur la nécessité ou pas de les transférer vers la Cour constitutionnelle. Ainsi, si ces deux juridictions estiment que les affaires étudiées à leur niveau ne répondent pas aux conditions exigées par la loi, elles sont systématiquement éliminées et n’arriveront jamais à la Cour. Il y a, en somme, beaucoup de prérequis, d’où l’importance d’une concertation entre les membres de cette Cour, dont la mise en place constitue un acquis pour les Algériens et une continuation sur le plan régional. Certains de nos voisins avaient déjà fait ce pas en optant pour une Cour constitutionnel à la place de leurs Conseils constitutionnels qui est un organe politique.

    Que pensez-vous de la composition de cette Cour ?
    Les membres composant cette Cour sont toutes des personnes qui ont un parcours universitaire et juridique non négligeable. Il y a un tiers qui est nommé par le Président et les deux autres tiers ont tous été élus par leurs pairs. C’est donc une composante qui a une légitimité, puisque la majorité des membres a été reconnue par leur communauté qui connaît parfaitement ses compétences et ses qualités professionnelles. C’est une légitimité obtenue après une élection démocratique et nullement après une nomination discrétionnaire venant de la part d’une autorité politique. Les membres qui constituent aujourd’hui cette Cour ne sont donc pas en état d’allégeance vis-à-vis de quiconque.

    Est-ce que les membres élus ne voudraient-ils pas, étant majoritaires, avoir plus de pouvoir ?
    Ils sont tenus de se concerter et de s’entendre avec le tiers nommé par le président de la République, sachant qu’ils ne peuvent pas avoir une opinion dissidente dans la mesure où le vote se fait à la majorité. C’est pourquoi il est difficile de voir une opposition surgir face à une quelconque décision. Contrairement aux institutions internationales où les membres peuvent ne pas être d’accord et constituer une opinion dissidente, dans la Cour constitutionnelle, toutes les décisions sont prises à la majorité.

    Entretien réalisé par Assia Boucetta

    Horizons, 21/11/2021

    #Algérie #Cour_constitutionnelle

  • Algérie. Vision novatrice

    Algérie, diplomatie économique – Algérie. Vision novatrice

    Les nouvelles relations internationales ont rendu nécessaire l’extension des prérogatives de la diplomatie classique au champ économique.
    Certes, la diplomatie économique n’a pas remplacé la diplomatie politique, mais elle en est devenue le complément indispensable, un outil imparable dans la conquête des marchés.
    L’image du diplomate traditionnel, discret, voire effacé, ne s’occupant que des affaires politiques, a tendance à s’estomper devant celle d’un représentant incisif, parfaitement informé des questions économiques et commerciales.
    La diplomatie algérienne s’inscrit dans cette nouvelle démarche en opérant des changements de fond pour être dans l’air du temps. C’est aussi la mission à laquelle s’attelle le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra.

    Les défis multiples qu’impose une concurrence acharnée entre les nations dans la conquête de débouchés extérieurs, requièrent de s’adapter à cette nouvelle donne sans faillir à ses principes et à sa doctrine.
    La prise de conscience est perceptible à travers la mise en place des fondements d’une stratégie nationale de captation de toute opportunité économique susceptible de contribuer à l’essor d’un pays entreprenant, confiant en ses possibilités et en ses capacités.

    Il s’agit de saisir toutes les occasions favorables sur lesquelles l’Algérie peut et doit s’appuyer afin de se faire une place de choix sur l’échiquier mondial. Une place qui soit au diapason de son histoire et de son rang.
    Dans ce nouveau redéploiement d’envergure, il y a lieu de relever la mise en place d’une action culturelle au service du rayonnement et de l’influence de notre pays, notamment par le développement d’un réseau de centres et instituts culturels algériens et d’écoles algériennes à l’étranger.

    C’est d’autant plus utile que l’Algérie ne manque pas de ressources culturelles et touristiques qui n’ont pas encore été exploitées de manière satisfaisante.
    Corrélativement, la diplomatie sera également un levier d’action en faveur du rehaussement de notre présence cultuelle dans le monde. Là encore, il suffit de rappeler que l’Algérie a le privilège de compter un nombre considérable d’édifices religieux datant d’époques les plus reculées, qui constituent un patrimoine inestimable et un pan de notre histoire.

    Il n’est pas excessif de dire que la diaspora algérienne est un atout de poids pour le développement du pays. Disséminée dans de nombreux pays, c’est un réservoir de compétences et de savoir-faire d’une grande valeur, pétrie d’un patriotisme jamais mis en défaut.
    L’enjeu consiste, pour les diplomates algériens et le gouvernement, à parvenir à mettre en place des dispositifs adaptés et des mécanismes efficaces en vue de remobiliser la diaspora et l’impliquer dans le processus de développement.
    Les citoyens établis à l’étranger ne demandent qu’à être utiles au pays, ayant prouvé à maintes occasions, notamment dans l’adversité, combien ils restent attachés à la mère patrie.

    Qu’il s’agisse de transferts d’argent ou d’aides multiformes, les émigrés répondent toujours à l’appel et ne lésinent sur aucun moyen, quand bien même ils ne baignent pas dans l’opulence.
    Tout le problème est de parvenir à mettre à profit leurs apports.

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    Grand Angle : Dilemme

    Pour l’UNICEF, «l’heure n’est pas à la politique de la corde raide» en Afghanistan. Et pour cause, selon cette agence «les gens meurent» et ils ont besoin de soutien. Celui de la communauté internationale et des Nations unies à travers ses agences. Et c’est le moins qui puisse être demandé, alors que 70% de l’économie afghane était soutenue par l’aide internationale. Car depuis la prise de pouvoir des Talibans en août dernier, cette aide est gelée. Elle est conditionnée par, entre autres, le nécessaire respect des droits des femmes. Mais les Talibans tardent à satisfaire cette condition, d’où la fermeté de la communauté internationale à leur égard. Pourtant dans ce pays rien ne vas plus. Du système éducatif au système de santé, tout s’effondre. Même l’agriculture se porte mal en raison de la sécheresse généralisée à laquelle est confronté le pays.

    Au moins 19 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, selon la FAO. Un chiffre qui risque d’être revu à la hausse d’ici la fin de l’année, si aucune aide agricole n’est fournie. Près de 23 millions de personnes risquent, selon l’ONU, d’être en situation de crise ou d’insécurité alimentaire. La gravité de la situation est telle qu’elle a été portée à la connaissance des membres du Conseil de sécurité. L’envoyée spéciale du Secrétaire général pour l’Afghanistan s’en est chargée. Elle a aussi rapporté la détresse de la population. «Avec la prise de pouvoir des Talibans, le peuple afghan se sent désormais abandonné, oublié, voire puni par des circonstances qui ne sont pas de sa faute», a dit Deborah Lyons.

    En septembre dernier, Antonio Guterres avait également plaidé la cause des Afghans. «Notre devoir c’est d’étendre notre solidarité à un peuple qui souffre énormément», avait-il déclaré. Selon lui, il faut à tout prix éviter une «dégringolade économique», même si aucune garantie n’existe pour la communauté internationale en matière de protection des droits des femmes et des filles. Son envoyée spéciale abonde dans le même sens. Selon elle, «abandonner le peuple afghan maintenant serait une erreur historique». A-t-elle convaincu pour autant les quinze membres du Conseil de sécurité ? Il est prématuré de répondre à cette interrogation.

    En fait, l’organe onusien est confronté à un dilemme : ses membres doivent décider qui de l’aspect humanitaire ou politique doit être privilégié dans la gestion du dossier afghan. Face à l’effondrement de l’économie du pays et la dégradation de la situation humanitaire vont-ils rester les bras croisés à attendre que les Talibans répondent à leurs doléances, après qu’ils aient affirmé à l’envoyée onusienne qu’ «il y a pour l’instant des limites aux concessions qu’ils sont prêts à faire sur certaines questions»? Ou bien vont-ils leur accorder le bénéfice du doute, sachant aussi qu’ils ont déclaré qu’ils reconnaissent avoir fait des «erreurs» et qu’ils essayaient «d’y remédier».

    Par Nadia Kerraz

    El Moudjahid, 20/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #Economie #Afghanistan #UNICEF

  • Cohésion nationale face aux menaces du Maroc et ses alliés

    Algérie, Sahara Occidental, Mauritanie, Israël – Impératif de renforcer la cohésion nationale face aux menaces du Makhzen et de ses alliés

    Des experts en sécurité et chercheurs en histoire ont mis l’accent, samedi a Alger, sur la nécessité de renforcer la cohésion nationale pour protéger la sécurité nationale des menaces du Makhzen et de ses alliés qui mènent “une attaque féroce” contre l’Algérie, soulignant que “faire face au danger extérieur, y compris la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste est “une affaire d’Etat” qui exige la mobilisation de tous pour faire avorter les plans qui ciblent l’unité nationale.

    Ces experts intervenaient lors du Forum du quotidien El Hiwar qui a organisé une conférence, a laquelle ont pris part l’ancien colonel Ahmed Adhimi, le chercheur en histoire, Djamel Yahiaoui et le penseur Lakhdar Rabhi sous le thème “Protection de la sécurité nationale” pour jeter la lumière sur les dangers extérieurs qui menacent l’Algérie.

    Dans sa communication intitulée “le danger du Makhzen et le Sahara occidental”, M. Adhimi a souligné que “lorsqu’il s’agit des intérêts de l’Etat et de sa sécurité extérieure, tous doivent s’unir contre le danger extérieur”, ajoutant que “le Makhzen et ses alliés représentent un véritable danger pour notre pays, c’est pourquoi nous devons faire preuve d’un haut degré de conscience et de vigilance pour faire échouer toutes les manœuvres”.

    La question de la protection de la sécurité nationale “ne relève pas de la seule responsabilité de l’Armée. Elle est du ressort de tous les Algériens, quelles que soient leurs tendances et leurs appartenances, car perdre le pays c’est perdre la vie”, a-t-il soutenu, soulignant que “le peuple algérien est un peuple pacifique”.

    L’hostilité du Makhzen envers l’Algérie s’explique, entre autres, par ses visées expansionnistes dans la région, le royaume du Maroc et l’entité sioniste étant les seuls dans le monde dont les frontières ne sont pas délimitées, a-t-il précisé, rappelant que le Maroc “n’a pas encore présenté sa carte a l’ONU comme l’a fait l’Algérie, en raison de sa politique expansionniste au détriment de ses voisins”.

    Le Maroc ne possède pas de convoitises seulement envers l’Algérie, mais avec le reste de ses voisins, a savoir : la Mauritanie et notamment le Sahara occidental en occupant une partie de son territoire en violation flagrante de toutes les chartes internationales, a-t-il fait remarquer.

    Le même expert a expliqué comment le régime marocain a parié, dans sa politique expansionniste, au détriment des frontières algériennes, sur la situation de l’Algérie post-indépendance, de même qu’il a misé, durant la décennie noire que le pays a connue et a soutenu des groupes terroristes. Or, poursuit-il, tous ses plans ont échoué, investissant, dès lors, dans une guerre non déclarée visant a noyer l’Algérie par des tonnes de “venins”, pour engourdir le peuple.

    M.Adhimi a attribué la lâche attaque marocaine contre deux camions algériens sur l’axe reliant Ouargla a Nouakchott, ayant coûté la vie a trois Algériens, a “la tentative du Makhzen d’intimider les commerçants algériens et les dissuader d’accéder aux marchés mauritanien et africain”.

    La haine que prouve le régime du Makhzen contre l’Algérie s’était manifestée par les déclarations de l’ancien consul du Maroc a Oran en mai 2020, dans lesquelles il a qualifié l’Algérie de “pays ennemi”, a-t-il indiqué.

    L’intervenant a dénoncé le fait que le régime marocain ait amené l’entité sioniste au seuil des frontières algériennes, pointant du doigt la détermination du Maroc a signer des accords de sécurité avec l’entité et a mettre en place une éventuelle base militaire.

    Déplorant, par ailleurs, la tentative d’entamer l’unité du pays en évoquant de la prétendue “République de Kabylie” en la comparant a la cause sahraouie, M. Adhimi a avancé “la Kabylie se situe au cœur de l’Alger et est indissociable, tandis que le Sahara occidental est un territoire distinct, et est situé au sud du Maroc”.

    Historiquement, l’Algérie a adopté la politique du bon voisinage avec le Maroc, et n’a jamais eu de problème avec le peuple marocain. Cependant le Makhzen développe un complexe envers l’Algérie et use de tous ses moyens pour cibler notre pays, a-t-il souligné.

    Et de faire part de cette guerre médiatique menée contre l’Algérie par le Maroc et l’entité sioniste, afin de ternir son image a l’étranger et la promouvoir comme étant un “pays de répression et de terrorisme”. Une telle situation requiert une véritable riposte a cette guerre, a-t-il conclu, appelant a “raffermir la cohésion nationale et hisser le niveau de conscience des individus”.

    Echourouk online, 21/11/2021

    #Algérie #Maroc #Makhzen #Sahara_Occidental #Israël

  • Algérie-Maroc : La guerre commerciale

    Algérie, Maroc, Afrique, Mauritanie – Algérie-Maroc : La guerre commerciale

    L’Algérie a annoncé, jeudi, sa décision d’augmenter la «cadence de ses exportations vers l’Afrique» dans un contexte marqué par de fortes tensions liées à l’attaque perpétrée le 1er novembre dernier contre trois camionneurs algériens effectuant le trajet Ouargla-Nouakchott.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Cette annonce a été faite par le ministre du Commerce le jour de l’envoi d’un «convoi commercial composé de 28 semi-remorques chargés de marchandises algériennes en direction de la Mauritanie et du Sénégal». L’agence gouvernementale APS, qui reprend ces propos, a livré d’autres détails au sujet de cette opération. On apprend ainsi que sur «les 28 camions qui constituent le convoi de ce jeudi, trois d’entre eux poursuivent leur chemin vers le Sénégal où ils acheminaient d’ailleurs des marchandises dans le cadre de la participation de l’Algérie à la 29e édition de la Foire internationale de Dakar.
    Les 25 camions à destination de la Mauritanie transportent, quant à eux, 820 tonnes de marchandises, dont 480 tonnes de produits agroalimentaires, 200 tonnes de ciment, 100 tonnes de produits d’emballage et 40 tonnes d’articles en plastique».

    Selon la même source, d’autres convois prendront prochainement le départ à partir des zones frontalières de Tindouf, Bordj-Badji-Mokhtar, Debdeb et Tamanrasset. L’Algérie veut ainsi faire passer un message «fort», destiné essentiellement à dire qu’elle ne «renoncera pas à l’Afrique ni à ses exportations vers les pays limitrophes (…). En dépit des difficultés et des défis, elle augmentera, au contraire, la cadence de ces exportations vers l’Afrique». «C’est une riposte aux parties qui croient semer en nous la terreur et la peur», a également indiqué le ministre du Commerce.
    Dans le contexte actuel, ces propos éclairent davantage sur la perception qu’a Alger des événements qui ont coûté la vie aux trois camionneurs algériens dans les territoires sahraouis.

    Le 3 novembre dernier, la présidence de la République avait publié un communiqué dans lequel elle accusait directement le Maroc d’être à l’origine du «bombardement mené avec un armement sophistiqué». L’Algérie avait également fait savoir qu’elle poursuivrait son enquête pour mettre à nu les tenants et les aboutissants de cette grave affaire. Jusqu’à l’heure, aucune communication officielle sur le sujet n’a été enregistrée. Les ministres et officiels qui se sont exprimés ont condamné l’attaque sans pour autant fournir de détails sur les raisons ou motivations du Maroc dans cette grave affaire.

    L’annonce de la décision de l’Algérie d’augmenter la cadence de ses exportations vers l’Afrique et le fait de l’avoir présentée comme étant une riposte à l’événement du 1er novembre permettent, cependant, de mesurer l’ampleur de la guerre du commerce qui se mène dans la région. Une région où le Maroc croit pouvoir agir à sa guise, a son avantage surtout, en contrôlant les axes routiers menant aux portes de l’Afrique.

    Cette politique basée sur une offensive aveugle s’est particulièrement manifestée à Guerguerate, dans les territoires occupés du Sahara Occidental, et a fait d’ailleurs basculer le cessez-le feu au Sahara Occidental.

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 20/11/2021

    #Maroc #Algérie #Commerce #Mauritanie #Afrique-ouest

  • Algérie-France : Le Drian s’exprime à nouveau

    France, Algérie, Jean-Yves Le Drian, Macron – Algérie-France : Le Drian s’exprime à nouveau

    Les relations entre l’Algérie et la France se sont fortement dégradées depuis près de deux mois, pour plusieurs raisons, parmi lesquelles, les déclarations du Président français, Emmanuel Macron…

    Ce dernier avait accusé « le système politico-militaire algérien d’entretenir une rente mémorielle en servant à son peuple une histoire officielle qui ne s’appuie pas sur des vérités ». Le Président français, dont les propos avaient été rapportés début octobre dernier par le journal Le Monde, s’était également interrogé sur l’existence de la « nation algérienne » avant la colonisation française, ce qui a déclenché la colère d’Alger, qui a rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel. Début novembre, dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président de la République,

    Abdelmadjid Tebboune, a déclaré qu’il ne fera pas « le premier pas » pour tenter d’apaiser les tensions provoquées par des propos critiques d’Emmanuel Macron sur la nation algérienne. « Je ne serai pas celui qui fera le premier pas » « Je n’ai pas de regrets. Macron a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile », a indiqué le Président Tebboune. « Si Zemmour (polémiste de l’extrême droite française, ndlr) dit quelque chose comme ça, qu’importe, personne ne fait attention. Mais quand un chef d’État déclare que l’Algérie n’était pas une nation distincte, c’est très grave », a-t-il dit. « Je ne serai pas celui qui fera le premier pas », a déclaré le chef de l’État. Sinon je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national. Aucun Algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insultés », a-t-il expliqué. « On ne touche pas à l’Histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens », a ajouté le Président Tebboune. « Pourquoi (Emmanuel Macron) a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », a-t-il estimé. « C’est le même discours que le journaliste d’extrême droite

    Éric Zemmour utilise depuis longtemps : l’Algérie n’était pas une nation, c’est la France qui en a fait une nation », a-t-il dit. Selon Tebboune, « avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation ». Existe-t-il une perspective de dénouement avec la France ? l’interroge Der Spiegel. « Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire 9 heures de vol au lieu de 4 », rétorque Tebboune, assurant toutefois qu’une « exception serait faite pour le sauvetage de personnes blessées. Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant », prévientil, accusant Macron d’avoir « porté atteinte à la dignité des Algériens ».

    Macron regrette les malentendus avec l’Algérie

    Quelques jours plus tard, le Président français avait « regretté les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie, et assuré avoir « le plus grand respect pour la nation algérienne et son Histoire ». Le président de la République est « fortement attaché au développement de la relation entre la France et l’Algérie », a précisé un conseiller Afrique et Moyen-Orient du Président français, au cours d’un popint de presse consacré à la conférence sur la Libye organisée le 12 novembre à Paris.

    Selon le même conseiller, Emmanuel avait également invité le Président Tebboune pour prendre part à cette conférence. Si les déclarations du Président français ont été saluées par Alger, le Président Tebboune ne s’est toutefois pas rendu à Paris, pour participer à la conférence sur la Libye. ll y a été représenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Ramtane Lamamra avait indiqué que « les conditions ne sont pas réunies pour y participer personnellement à cette conférence, en dépit de son attachement (Président) au rôle actif de l’Algérie aux côtés des frères libyens ainsi qu’au règlement pacifique et démocratique souhaité de la question libyenne ».

    Paris plaide pour une « relation apaisée »

    Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est à nouveau exprimé, ce vendredi 19 novembre, sur la crise entre l’Algérie et la France. Dans un entretien publié dans le journal Le Monde, Jean-Yves Le Drian a été interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française. Le MAE français, qui n’a pas répondu directement, a rappelé que le Président Macron « a pris des initiatives fortes, notamment dans le domaine sensible de la mémoire et que l’Algérie et la France ont des liens ancrés dans l’histoire. »

    C’est « logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut aller au-delà pour retrouver une relation de confiance », a-t-il dit. « C’est ce que nous souhaitons, ce que souhaite le président de la République. Il y a parfois des malentendus, mais cela n’enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays. Il faut conserver ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée », a soutenu Le Drian. Mardi, à l’Assemblée nationale française, Le Drian a fait savoir que « des efforts ont été engagés afin de rétablir les conditions d’une relation apaisée avec l’Algérie ».

    Par : KAHINA HAMMOUDI

    Le Midi Libre, 21/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Ledrian