Catégorie : Algérie

  • Le Drian s’épuise à rectifier les mauvaises épreuves de Macron

    Le Drian s’épuise à rectifier les mauvaises épreuves de Macron

    France, Algérie, Jean-Yves Le Drian, Emmanuel Macron – Le Drian s’épuise à rectifier les mauvaises épreuves de Macron

    S’il est une personnalité française qui essaye de rectifier, rattraper et corriger vainement son président, c’est bien Le Drian. Notamment concernant l’Algérie. Alors que les gestes et actes de Macron enfonce le clou chaque fois plus profondément, élargissant le fossé entre Alger et Paris, le Drian, sans ignorer la passif qui alourdit les discussions et assombrit le ciel commun, tente de regarder vers demain et espérer que tout ira pour le mieux, en s’appuyant sur ce qu’il dir d’intérêts communs sur beaucoup de sujets.

    Ces tentatives de redresser la barre des rapports entre les deux pays intervient à un moment où les relations entre l’Algérie et la France se sont fortement dégradées depuis près de deux mois, pour plusieurs raisons, parmi lesquelles, les déclarations du président français, Emmanuel Macron, qui avait accusé « le système politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ».

    Le président français, dont les propos avaient été rapportés début octobre dernier par le journal Le Monde, s’était également interrogé sur l’existence de la « nation algérienne » avant la colonisation française, ce qui déclenché la colère d’Alger, qui rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel.

    Début novembre, dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel », le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré qu’il ne fera pas « le premier pas » pour tenter d’apaiser les tensions provoquées par des propos critiques d’Emmanuel Macron sur la « nation » algérienne.

    Pour faire un peu de « nettoyage » dans la macronie, Le Drian est en effet revenu, vendredi dernier, dans un entretien accordé au journal Le Monde, sur les tensions extrêmes qui caractérisent désormais l’Algérie et la France, depuis les impairs commis par le locataire de l’Elysée. Le chef de la diplomatie française s’épuise à en atténuer l’impact, en tentant de minimiser la porté de telles divergences entre deux pays dont l’histoire, la géographie et les intérêts communs « condamnent » à composer ensemble.

    Dans cet entretien, il a affirmé que la France et l’Algérie étaient liées par «liens ancrés dans l’histoire», Le Drian a, en effet, mis en avant «la volonté de la France de nouer un partenariat ambitieux avec l’Algérie, malgré les blessures mémorielles qui peuvent parfois ressurgir», a- t- indiqué. Un partenariat que le chef du Quai d’Orsay estime être «indispensable pour la stabilité de l’espace méditerranéen».

    Dans ce sens, il n’a pas manqué de saluer la position d’Alger, notamment sur la question du Sahel ; rappelant à cet effet les efforts de l’Algérie à aider le pays à sortir de la crise, soulignant que la France ne voyait «que les avantages à ce que l’Algérie s’inscrive plus fortement encore dans la mise en œuvre des accords y afférents», s’est- il félicité.

    En définitive et quand l’Algérie n’attendait pas moins que des excuses publiques et franches au dérapage politique en règle du Président Macron, la diplomatie française botte en touche, semblant plus donner l’encensoir que faire pénitence.

    Le Driant n’arrive pourtant pas à supprimer le lourd contentieux généré par Macron, même s’il estime qu’il s’agit de «résurgences de blessures» et survenant de façon «logique» eu égard à l’histoire commune entre les deux pays, selon Le Drian, ou encore à de simples «malentendus».

    Le fardeau est trop lourd même pour Le Driant, qui, il le sait, a compris que son président est parti trop loin et qu’il est difficile de rectifier tout sur le moment.

    L’Express, 21/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Colonialisme #mémoire #Histoire

  • De la politique au sport… les complots sans fin du Maroc

    Algérie, Vahid Halilhodžić, Ramain Molina, CAF – De la politique au sport… les complots sans fin du Maroc

    Début avril, Vahid Halilhodžić, le sélectionneur de l’équipe nationale marocaine de football, a fait une révélation de taille. Lors d’une conférence de presse, il a assuré que les responsables de la Fédération royale de football (FRMF), veulent à tout prix remporter la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui aura lieu au Cameroun.

    S’adressant directement à Fouzi Lakjaâ, président de ladite fédération, et ses hommes de main, coach Vahid a exprimé son incompréhension quant à cette lubie. Parce que, selon lui, les dirigeants de la FRMF veulent remporter, coûte que coûte, la prochaine CAN au détriment d’une qualification pour la Coupe du Monde 2022.

    L’ancien sélectionneur national connaît d’ailleurs les raisons de ce tapage : le sacre de l’Algérie en 2019 en Egypte rend jaloux les responsables marocains.

    « Mon président, et tout le monde là, vous êtes un peu ! Je le dis, il ne faut pas se fâcher. L’Algérie a gagné et pas vous. J’ai senti que certains préfèrent la CAN à la Coupe du Monde. Je le dis franchement et honnêtement », leur avait-il lancé.

    Fait marquant : la sortie de Vahid Halilhodžić est intervenue moins de deux semaines après la fin des éliminatoires de la CAN. Quelques jours plutôt, l’équipe nationale algérienne avait en effet concédé match nul en Zambie (3-3) à cause d’un arbitrage honteux.

    Bien sûr, les responsables de l’époque de la Fédération algérienne de football ont vigoureusement protesté auprès de la Confédération africaine de football (CAF) contre le Comorien Adelaid Mohamed Ali. La sanction, toutefois, était bien légère. Il n’a été suspendu que pour 90 jours.

    Depuis, les Verts ont été victimes de plusieurs erreurs d’arbitrage. Pis encore, de pression. De quoi, rendre le sélectionneur Djamel Belmadi furieux. « On a une pression constante de ces arbitres qui passent leur temps à venir dans nos vestiaires. Ils font pression sur nous pour rien. Ils énervent tout le monde », a-t-il fustigé après le match joué à Marrakech contre le Burkina Faso pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022.

    Est-ce un hasard que Belmadi et ses hommes soient ciblés à chaque fois ? Non, ce n’en est pas un. Il s’agit plutôt d’une tentative de déstabilisation bien planifiée et dirigée contre la sélection algérienne par ceux qui n’arrivent pas à digérer ses prouesses. Autrement dit, la fédération marocaine et plus généralement le makhzen.

    En témoigne, la mise en branle de la propagande marocaine, surtout sur les réseaux sociaux, pour que le match retour contre Djibouti (avant dernière journée) ait lieu à Marrakech. La fédération marocaine ne s’est pas arrêtée là. Elle a déployé son charme pour convaincre les Djiboutiens. L’intervention à temps des autorités algériennes était salvatrice. Heureusement.

    Jeudi, le journaliste français, Romain Molina, a mis à nu les agissements marocains au niveau de la CAF. Dans un Twitter Space, il a évoqué l’influence hégémonique de Fouzi Lakjaâ sur l’instance continentale. « Le Maroc peut faire ce qu’il veut, ils ont une influence énorme à la CAF ! », a-t-il notamment déclaré devant les participants.

    Pour l’heure, les complots du sbire de Mohammed VI ne sont que des coups d’épée dans l’eau. L’équipe nationale est solide, et « ça tout le monde le sait ». Ce qui peut lui profiter en revanche, ce sont les dissensions et les problèmes causés par des Algériens.

    Selon Molina, des anciens de la FAF font la guerre à Charaf Eddine Amara, l’actuel président. Or, ce n’est pas le bon timing. « C’est assez triste. Le Football algérien est quand même magnifique », s’est-il désolé.

    Il est temps de mettre de côté les animosités et de se serrer les coudes pour contrecarrer les conspirations du makhzen. Du reste, le linge sale sera lavé en famille.

    Yanis Younsi

    La Patrie news, 20/11/2021

    #Algérie #Maroc #Complots #Football #Sport #Vahid_Halilhodžić #Romain_Molina

  • Algérie-France : Les relations au point mort

    Algérie, France, Emmanuel Macron – Algérie-France : Les relations au point mort

    Le Drian veut renouer les liens
    Par la voix de son chef de la diplomatie, la France reconnaît son erreur, fait amende honorable et espère renouer de meilleures relations avec l’Algérie. Pour l’heure les multiples tentatives françaises de relancer le dialogue entre les deux pays n’a pas reçu de réponse de la part de la Présidence de la République.

    En l’espace de quelques jours, le ministre français des Affaires étrangères a évoqué par deux fois la question des relations algéro-françaises, très mal en point depuis les déclarations du président Macron qui avait nié l’existence de la nation algérienne avant la colonisation et accusé l’Etat algérien de vivre de «la rente mémoriel».
    La difficile mission de M.Le Drian de renouer le fil du dialogue avec Alger l’a amené à répondre à une députée française, mardi dernier, en mettant en exergue le respect de la France à l’Histoire de l’Algérie. Un rétropédalage plus qu’évident du chef de la diplomatie française, réitéré au journal Le Monde, dans un entretien, paru hier, sur le site du quotidien français. Le ministre français des Affaires étrangères a souligné au Monde que l’Algérie et la France ont «des liens ancrés dans l’histoire.» Dans une tentative de faire oublier la sortie controversée du président Macron, M.Le Drian mise sur l’avenir économique commun entre les deux pays.

    «Nous souhaitons que le partenariat franco-algérien soit ambitieux», a-t-il dit. Selon lui, il est «logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut dépasser cela pour retrouver une relation confiante». Et d’insister : «C’est ce que nous souhaitons, ce que souhaite le président de la République». Une manière indirecte de présenter les excuses de Macron pour son écart de langage. M.Le Drian va plus loin en affirmant qu’« il y a parfois des malentendus, mais cela n’enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays». Comprendre que le lien entre les deux pays est plus grand que le président français en exercice. «Il faut conserver ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée», a soutenu le ministre français.

    La France semble avoir un grand besoin de renouer avec l’Algérie, notamment pour des raisons géostratégiques. Son ministre des Affaires étrangères ne s’en cache pas et évoque le traitement de la crise malienne. L’arrivée dans ce pays de la société privée russe de sécurité, Wagner, ne plaît pas à Paris qui n’a d’autres pays-partenaires sérieux dans la région que l’Algérie pour stabiliser le Mali. Ceci explique l’empressement de Paris à vouloir trouver avec Alger une possibilité de mieux gérer la crise malienne. Sur ce dossier précisément, la France voudrait enfin s’associer à Alger pour une véritable solution pacifique au conflit dans ce pays subsaharien. Le Drian reconnaît le succès diplomatique algérien à travers «la signature des accords d’Alger en 2015» sur le Mali. Il admet que «ces accords (…) restent aujourd’hui encore la base des discussions. » Et le ministre français dit ne voir «que des avantages à ce que l’Algérie s’inscrive plus fortement encore dans la mise en œuvre de ces accords».

    Ainsi, par la voix de son chef de la diplomatie, la France reconnaît son erreur, fait amende honorable et espère renouer de meilleures relations avec l’Algérie.

    Pour l’heure les multiples tentatives françaises de relancer le dialogue entre les deux pays n’a pas reçu de réponse de la part de la Présidence de la République. A ce jour, l’Algérie s’en tient à sa position, à savoir rupture des relations diplomatiques.

    Nadera Belkacemi

    Ouest Tribune, 20/11/2021

    #Algérie #France #Macron #Mémoire #Colonialisme #Histoire

  • Algérie, liberté religieuse et la suspicieuse posture de Blinken

    Algérie, Etats-Unis, religion – Algérie, liberté religieuse et la suspicieuse posture de Blinken

    Les États-Unis ont placé plusieurs pays, dont le Pakistan, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord et le Myanmar, comme ayant volontairement orchestré des violations de la liberté religieuse comme ils ont décidé de placer l’Algérie “sous surveillance” en matière de liberté du culte. C’est ce qu’a fait savoir le secrétaire, américain Antony Blinken.
    Cette posture américaine qui cible l’Algérie en matière de liberté religieuse depuis des années, a essuyé, à chaque fois, une vive condamnation des autorités algériennes.

    « Je désigne la Birmanie (Myanmar), la République populaire de Chine, l’Érythrée, l’Iran, la RPDC (Corée du Nord), le Pakistan, la Russie, l’Arabie Saoudite, le Tadjikistan et le Turkménistan comme pays particulièrement préoccupants pour avoir commis ou toléré « des violations systématiques, continues et flagrantes de la religion liberté », déclare Blinken dans un communiqué diffusé vendredi.

    « Je place également l’Algérie, les Comores, Cuba et le Nicaragua sur une liste de surveillance spéciale pour les gouvernements qui se sont livrés ou ont toléré de « graves violations de la liberté religieuse » a ajouté le diplomate américain sans pour autant citer ce qu’il qualifie de «violations».

    Le secrétaire d’Etat américain a également ciblé le groupe terroriste Etat islamique au Grand Sahara parmi les «entités particulièrement préoccupantes», aux côtés d’al-Shabab, Boko Haram, Hayat Tahrir al-Sham, les Houthis, ISIS, ISIS-West Africa, Jamaat Nasr al-Islam wal-Muslimin.

    « Nous continuerons de faire pression sur tous les gouvernements pour qu’ils corrigent les lacunes de leurs lois et de leurs pratiques et qu’ils encouragent la responsabilité des responsables d’abus. Les Etats-Unis restent déterminés à travailler avec les gouvernements, les organisations de la société civile et les membres des communautés religieuses pour faire progresser la liberté de religion dans le monde et remédier au sort des individus et des communautés confrontés à des abus, du harcèlement et de la discrimination en raison de ce qu’ils croient ou non et de ce qu’ils pensent », conclut Antony Blinken.

    Chaque année, le secrétaire d’État a la responsabilité d’identifier les gouvernements et les acteurs non étatiques qui, en raison de leurs violations de la liberté religieuse, méritent d’être désignés en vertu de l’International Religious Freedom Act, rappelle ce communiqué.

    Or, les rapports établis par l’administration américaine sont basées exclusivement sur des témoignages de personnes qui ne sont jamais vérifié par des sources indépendantes ou confirmé par l’ambassade des Etats-Unis à Alger.

    La lectures des rapports publiés par le département d’Etat révèle qu’il s’agit des mêmes conclusions qui se répètent depuis des années sans aucune mise à jour notamment pour ceux qui est des progrès réalisés par l’Algérie en matière de liberté de culte.

    L’Archevêque d’Alger, Monseigneur Paul Desfarges avait affirmé que le problème de la liberté de culte “ne se pose pas” en Algérie et les lieux de culte de l’église catholique sont reconnus par les autorités algériennes.

    L’église protestante d’Algérie (EPA) est une association également reconnue par les autorités algériennes.

    Les rapports sur la liberté religieuse ou autre sur la traite humaine tout comme le travel warning ( mise en garde) pour les voyageurs ont toujours été actionnés par l’administration américaine comme moyen de pression contre l’Algérie notamment lorsqu’il s’agit d’aborder la question du Sahara occidental ou la cause palestinienne ainsi que les questions régionales.

    Les Etats-Unis avaient en 2020 accordé une faveur au Maroc en reconnaissant la marocanité du Sahara occidental en contrepartie d’une normalisation avec Israël, ce qui rend suspicieux toute posture américaine à l’égard de l’Algérie sur le chapitre de la liberté religieuse.

    Cela d’autant que la liste des pays ciblé s’agissant de la liberté religieuse à l’image de la Chine et de la Russie donnent à penser qu’il s’agit d’un alibi dans la guerre d’influence menée contre eux par Washington depuis des années. Dans la liste, Israël est étrangement absente alors que l’Etat hébreu a judaïsé El Oods occupée et interdit la réhabilitation des vieilles mosquées palestiniennes ou la construction de nouvelles.

    Le 4 novembre dernier à l’aube, l’armée d’occupation israélienne a démoli une mosquée et deux installations agricoles, dans le quartier Al-Shakara dans le nord de la Cisjordanie occupée.

    Le ministère palestinien des affaires religieuses et du waqf a condamné la démolition de la mosquée.
    « La démolition de la mosquée et de la salle de prière de Douma est un nouveau crime qui s’ajoute aux délits de l’occupation contre les lieux saints », a souligné le ministère dans un communiqué publié à la suite de cette agression.

    Le ministère a aussi qualifié la démolition de la mosquée « d’atteinte odieuse contre les lieux saints et religieux des musulmans ». Ces incidents ne sont pas visiblement suffisants pour épingler Israël aux yeux du département de Blinken.

    Par ailleurs, il convient de signaler que le nombre de crimes de haine aux Etats-Unis notamment pour des motifs religieux a atteint en 2020 son plus haut niveau depuis 2008, montrent des données publiées par le Federal Bureau of Investigation (FBI).

    Selon ces chiffres, compilés par la police fédérale américaine à partir des données de plus de 15 000 agences de maintien de l’ordre dans le pays, 7 759 crimes de haine, définis aux Etats-Unis comme des agressions physiques, dégradations de biens ou autres délits commis en raison de l’appartenance ethnique de la victime, de son orientation sexuelle, de sa religion ou encore de ses opinions politiques, ont été identifiés en 2020 aux Etats-Unis, soit une hausse de 6 % par rapport à 2019.

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 20/11/2021

    #Algérie #Blinken #Religion

  • Algérie : Les effets pervers de la pandémie

    Algérie : Les effets pervers de la pandémie

    Algérie, pandémie, coronavirus, covid 19 – Algérie : Les effets pervers de la pandémie

    Un stress perpétuel

    La situation mentale des populations n’a jamais autant fait l’objet d’attention autant des spécialistes, des médias et des politiques que depuis l’intrusion de la Covid-19, brutale au point de bouleverser totalement le paysage de la vie quotidienne sur toute la face de la planète. Jusque-là, la maladie était confinée pour l’essentiel dans les limites de la vie privée. Parfois, des débats publics et politiques focalisent sur une pathologie particulière (diabète, cancer, etc.), mais rien qui jette une ombre sur la santé mentale d’une population. La pandémie de la Covid-19 a ceci de particulier d’influer par ses conséquences jusque sur les nerfs de tout un chacun. Les restrictions diverses en matière de contacts sociaux et de liberté de déplacement, les difficultés professionnelles, les consignes sanitaires à respecter continuellement, avec son lot d’inquiétude et de suspicion, finissent par peser lourds sur l’équilibre mental. Un stress perpétuel nourri aussi par une actualité peu rassurante autour d’un agent pathogène qui garde toujours intacte l’aura de sa mystérieuse et terrifiante létalité, même après qu’un vaccin ait été mis au point. Ce remède, au lieu de soulager par sa disponibilité, a introduit un surcroît d’angoisse au sein d’une population travaillée par un courant complotiste mondial et des esprits maladivement sceptiques quant à l’efficacité et l’innocuité du sérum à inoculer, quel que soit son fabricant au demeurant. Des symptômes psychologiques ont été relevés chez la population dans tous les pays du monde, notamment parmi les jeunes.

    Comment s’en sortent les Algériens ? Il n’y a aucun doute quant à un impact direct sur l’état psychologique de certains suite à des cas d’infection et de décès dans le cercle des proches. On peut, toutefois, avancer sans risques, que leur mode de vie, assez basique, a préservé des Algériens de vivre une situation gravissime comparable à celle de pays européens, pourtant voisins, et donc d’atténuer sensiblement l’impact psychologique. Il y a lieu, toutefois, de mettre l’accent sur la nécessité d’élaborer un véritable plan orsec pour faire face à toute situation de catastrophe sanitaire. Les insuffisances constatées durant la crise de la Covid-19 doivent servir de leçon et de matériau pour la construction d’une riposte plus efficace à toute nouvelle pandémie. Elles doivent aussi guider l’effort du pays pour consolider ses moyens d’intervention et d’endiguement, qui doivent toujours compter des outils destinés à préserver la santé mentale et psychologique du citoyen dans ces moments délicats.
    O. M.

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    Mohamed-El Amine Bencharif, chef du service psychiatrie au CHU Frantz-Fanon de Blida: «La pandémie génère des risques de troubles psychiatriques»

    Entretien réalisé par Samira Belabed

    Dans cet entretien, le Pr Mohamed-El Amine Bencharif, chef du service de psychiatrie légale à l’hôpital Frantz-Fanon de Blida, met l’accent sur la nécessité de prendre en charge les troubles psychiques qui sont l’une des conséquences de la pandémie de la Covid-19.

    Cela fait deux ans que nous faisons face à une épidémie qui a bouleversé tout le quotidien de la population. Que faut-il en retenir ?
    Cette situation exceptionnelle s’est imposée durablement avec des conséquences visibles au niveau sanitaire, économique et social. Tout l’enjeu pour les décideurs est de tenter de préserver un équilibre entre la nécessité sanitaire et l’impact sur notre vie en société. L’épidémie de la Covid-19 est à l’origine d’une grave crise de santé publique où les aspects psychologiques prennent une part importante. La peur d’être infecté, d’infecter les autres, la peur de mourir, de perdre des êtres chers et celle de pas pouvoir accéder aux soins constituent des facteurs de stress importants qui risquent de dépasser les stratégies d’adaptation du sujet, rompant ainsi son équilibre psychologique avec un impact direct sur sa santé mentale.

    Justement, quelle est l’ampleur de cet impact ?
    Les incertitudes durables autour de la nature de la pandémie, de ses modes de transmission, de son degré de férocité, de l’efficacité des protocoles d’intervention thérapeutiques et les restrictions de diverses natures mises en œuvre limitent l’accès aux activités quotidiennes. La prise en charge des personnes ayant des problèmes de santé mentale ne peut être ignorée dans ce contexte, et de nombreux points sont à prendre en considération, notamment le comportement violent à la maison, accentué par des contraintes supplémentaires que subissent des familles, comme la perte d’emploi.

    Comment avez-vous vécu cette situation au niveau de votre service ?
    Nous sommes passés de 1.024 consultations entre mars et mai 2019 à 310 pour la même période de 2020. Nous avons constaté une baisse significative d’admissions aux urgences psychiatriques et des consultations en psychiatrie, et un mouvement de sortie plus précoce des patients hospitalisés. Nous avons toutefois relevé le manque de suivi des patients avec un risque d’impact sur leur santé, car ce sont des patients fragiles avec des pathologies annexes plus importantes telles que le risque cardiovasculaire et respiratoire. Des difficultés des malades isolés à respecter les règles du confinement et les mesures de protection associées ont fait d’eux une population particulièrement à risque.

    Que faut-il faire pour éviter ce genre de situation ?
    Je préconise, notamment pour le personnel de la santé, une prise en charge précoce. Il y a des méthodes et techniques psychologiques utilisées dans le cadre du burn out. Il faut aussi être à l’écoute de ce personnel en première ligne depuis presque 2 ans.

    Est-ce qu’on a les moyens d’être à l’écoute de tout ce personnel ?
    Les moyens humains existent. L’Université algérienne a formé des psychologues, des psychiatres capables de prendre en charge toute personne souffrant de troubles. Il suffit d’une organisation qui s’appuie sur un réseau et un centre d’écoute ouvert 24 heure sur 24.

    Face à tous ces risques, y a-t-il urgence à adopter une stratégie nationale ?
    Nous avons besoin d’une stratégie nationale unifiée et généralisée, en définissant les conduites à tenir et le protocole à suivre. C’est un aspect qu’il faut prendre au sérieux.

    S. B.

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    Mohamed Taïbi, sociologue: «La civilisation de la peur est née»

    La pandémie a bouleversé le monde entier, provoquant un nouveau mode de vie basé sur la crainte, la peur et l’anxiété. En moins de deux années, la Covid-19 a chamboulé habitudes et traditions dans tous les pays qui restent vulnérables face au virus. «Rien ne sera plus comme avant», lance le sociologue Mohamed Taïbi, qui selon lui, le monde est en guerre contre un ennemi redoutable. «La Covid-19 menace l’humanité. Il n’y a qu’à voir le coût financier de la défense sanitaire», précise le sociologue. Et de qualifier cette pandémie de nouvelle civilisation de la peur exprimée par l’éloignement permanent entre les êtres humains. «Tous les liens que l’homme a établis dans sa tradition historique ont été bouleversés. Les gens deviennent de plus en plus craintifs au point de réfléchirsi l’on doit saluer avec la tête ou toucher la main à quelqu’un», fait remarquer Mohamed Taïbi. Selon lui, «les Algériens sont de très mauvais observateurs, y compris les intellectuels. Il faut regarder le fond du problème et non uniquement l’apparence». Pour lui, la Covid-19 est un grand tournant tragique dans l’histoire de l’humanité. «C’est un grand examen de la peur. L’humanité a été fauchée par la peur.» Sur le plan de l’économie mondiale, il précise qu’il y a un fort dérèglement de la machine productive qui va peser lourdement sur certains pays. «Aujourd’hui, on ne parle plus de l’économie d’un pays mais d’économie mondiale», rappelle-t-il. «La Covid-19 a provoqué un déficit drastique dans les besoins de l’humanité.»
    M. Benkeddada

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    Séquelles traumatiques du Coronavirus
    Attention Danger

    L’infection à la Covid-19 n’a pas seulement des conséquences physiques sur les personnes atteintes, elle peut aussi occasionner des traumatismes psychiques. Trois réactions psychologiques récurrentes: un stoïcisme pour les cas ignorant avoir été infectés, un stress aigu résolutif chez d’autres personnes et la catégorie des sujets affectés psychologiquement. C’est ce qu’explique le Dr Mahmoud Boudarène, psychiatre, auteur du livre «Covid-19 et traumatismes psychiques». Selon lui, la catégorie la plus problématique est celle qui développe des séquelles post-traumatiques à l’issue d’un épisode destress aigu. «Il y a ceux qui ont présenté des réactions de stress aigu avec des désordres psychologiques, de l’agitation, de l’angoisse, de l’anxiété mais par la suite, les choses rentrent dans l’ordre. Mais il y a aussi ces sujets avec un stress aigu et manifestant un état d’inhibition et de stupeur, et chez lesquels les choses ne rentrent pas dans l’ordre. Ces cas-là sont les plus compliqués», relève-t-il.

    De son avis, ces personnes confrontées directement à la maladie peuvent présenter à distance de l’évènement une maladie liée à un véritable traumatisme psychique. «Cette maladie est grave et est difficile à soigner. Elle risque certainement d’hypothéquer l’avenir des personnes», précise-t-il. L’exemple type de ceux susceptibles de développer des séquelles post-traumatiques est représenté par le personnel médical et soignant. «Le personnel de soins a été mis dans des situations de double injonction, c’est-à-dire, d’une part, il doit soigner les patients, et d’autre part, il assiste impuissant à des évènements dramatiques comme les décès, en ayant peur pour lui et peur de contaminer sa famille et son entourage», signale le psychiatre. Conséquence: «Ces soignants peuvent présenter un état de stress post-traumatique ou alors le burn out», indique-t-il, précisant que ce dernier «est aussi sévère que le premier car il concerne les gens chargés d’aide aux personnes et qui assistent impuissants à la mort». Estimant qu’il n’y a pas eu le soutien indispensable et nécessaire à ces professionnels de la santé, il ne manque pas de relever tout autant les «agressions» qui les ont ciblés de la part des malades ou de leurs familles.

    «Nous avons vu des médecins et même des infirmiers se faire agresser par des proches de personnes atteintes de la Covid-19afin de hâter leur prise en charge», rappelle-t-il. De son avis, le personnel de soins n’a pas été soutenu et aidé par les pouvoirs publics pour le protéger et le mettre à l’abri de ce genre de comportement. A ses yeux, on aurait dû mettre en place des cellules de soutien psychologique pour les professionnels de soins.
    Fatma-Zohra Hakem

    Horizons, 20/11/2021

    #Algérie #Coronavirus #Covid19 #Pandémie

  • Oran : Démantèlement d’une organisation crminelle

    Oran : Démantèlement d’une organisation crminelle

    Algérie, Oran, crime organisé, trafic de drogue, migration illégale – Oran : Démantèlement d’une organisation crminelle

    Démantèlement d’un réseau de trafic international de drogue et d’organisation de traversées clandestines

    Les services de police d’Oran sont parvenus à démanteler un réseau criminel composé de six individus, spécialisé dans le trafic international de stupéfiants et l’organisation de traversées clandestines par mer, au sein d’un groupe criminel organisé, a-t-on appris jeudi auprès des services de la sûreté de wilaya. Cette opération a eu lieu suite à l’exploitation d’informations confirmées reçues par la brigade de recherche et d’intervention relevant du service de wilaya de la police judiciaire, selon lesquelles deux membres d’un réseau criminel activaient dans la commercialisation de drogues dures et de substances psychotropes, utilisant leurs domiciles pour stocker ces drogues, a précisé la cellule communication et des relations publiques.

    Après une opération surveillance de leurs mouvements, les suspects ont été arrêtés en compagnie de deux autres complices, avec la saisie au sein de leur domicile d’une quantité de 47 grammes de cocaïne, 9,5 grammes de kif traité, deux comprimés de psychotropes, une arme blanche prohibée et une somme d’argent de 20.000 dinars, a-t-on fait savoir.

    D’autre part, les investigations ont démontré que le réseau avait une autre activité liée à l’émigration clandestine et les enquêtes sur le terrain ont permis d’identifier les membres restants du réseau, à savoir deux individus qui utilisaient le garage de leur domicile pour entreposer du matériel destiné à la préparation de traversées clandestines par mer.

    Après avoir obtenu l’autorisation de perquisitionner dans les deux habitations, délivrée par le procureur de la République près le tribunal d’Aïn El Turck, une barque de plaisance équipée de moteur a été saisie, ainsi qu’un canot pneumatique à moteur, 4 réservoirs de carburant pour moteur de bateau, 3 seaux, une arme de pêche marine, un appareil GPS, quatre gilets de sauvetage et des jumelles, en plus de deux véhicules et d’une somme d’argent de 106.000 dinars, selon la même source.

    L’Echo d’Oran, 20/11/2021

    #Algérie #Oran #Crime_organisé #Trafic_drogue #Migration_illégale

  • Algérie. 1 942 milliards de dinars alloués à l’aide sociale

    Algérie. 1 942 milliards de dinars alloués à l’aide sociale

    Algérie, loi des finances, budget, aide sociale – Algérie. 1 942 milliards de dinars alloués à l’aide sociale

    Le Premier ministre, Aymène Benabderrahmane, a affirmé hier, à l’Assemblée nationale, que l’État n’a jamais eu l’intention de renoncer à l’aide sociale au profit des couches sociales les plus vulnérables, révélant que cette aide serait à l’avenir en espèces.

    Le Premier ministre, le ministre des Finances, a déclaré en outre, lors de son discours, après le vote des parlementaires à la majorité pour le projet de loi de finances 2022, que l’État algérien est un État social fondé sur les principes de la Déclaration du 1er novembre.

    Le Premier ministre a également révélé que la loi de finances 2022 a alloué 1 942 milliards de dinars algériens à l’aide sociale.

    Aymène Benabderrahmane a ajouté que l’État avait gardé en l’état les subventions alors qu’il savait que cette subvention n’allait pas entièrement à ses propriétaires. Le Premier ministre a également souligné que l’État soutiendra les couches vulnérables fragiles et moyennes. Il veillera également à ce que les subventions vont aller directement à leurs propriétaires, qui seront cette fois-ci en espèces.

    Le ministre a expliqué que le projet de loi de finances pour l’année 2022 vise à encourager les activités qui produisent la richesse et protègent l’économie, ainsi que la bonne canalisation du soutien de l’État pour qu’il arrive à bon port, c’est-à-dire à ceux qui le méritent.

    Pour le Premier ministre, ces mesures viennent protéger le pouvoir d’achat et protéger l’argent et contrecarrer le gaspillage de l’argent de l’Etat, ainsi que son et de « son utilisation à d’autres fins ».

    L’Express, 18/11/2021

    #Algérie #Budget #Loi_finances #Aide_sociale

  • Algérie: Boom des exportations de gaz

    Algérie: Boom des exportations de gaz

    Algérie, gaz, GNL, OAPEC – Algérie: Boom des exportations de gaz

    Les exportations algériennes du gaz naturel liquéfié (GNL) sont en forte augmentation au courant de 2021. Durant le troisième trimestre, l’Algérie a exporté 2,4 millions de tonnes, en hausse de 6,1 % par rapport à la même période de 2020 (2,3 millions de tonnes), selon le dernier rapport de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OAPEC).

    Dans son rapport sur le développement du GNL et de l’hydrogène au cours du troisième trimestre 2021, l’OAPEC estime que cette croissance des exportations se poursuivra durant le 4ème trimestre 2021.

    Toutefois, le rapport note que nos exportations ont reculé de 21,3% par rapport au deuxième trimestre de 2021 avec des quantités avoisinant les 3,1 millions de tonnes. Cette tendance a touché pratiquement tous les pays arabes exportateurs en gaz, en détenant 29,1% du marché mondial. En effet, le rebond des exportations algériennes, selon l’OAPEC, revient à l’installation du liquéfacteur de gaz naturel à Skikda, après une interruption de plusieurs mois en 2020, et qui a pu exporter une quantité de 0,4 million de tonnes durant les deux mois Aout et septembre. Alors que le reste des exportations se font à partir du port gazier d’Arzew. Cette amélioration dans les exportations permettra sans doute à l’Algérie d’engranger plus de recettes en devise et de lancer des réformes structurelles en douceur pour la diversification de l’économie nationale. Il est prévu pour l’année 2021, l’exportation de 30 milliards de dollars en hydrocarbures (pétrole et gaz), selon les chiffres du Pdg de la Sonatarch, Toufik Hakkar.

    Le rapport a expliqué, par ailleurs, que les pays arabes ont maintenu des niveaux élevés de leurs exportations de GNL durant la même période, après les « performances exceptionnelles » obtenues au cours des premier et deuxième trimestres.

    Les exportations totales de GNL vers ces pays se sont élevées à environ 26,5 millions de tonnes, contre 25,7 millions de tonnes au cours du même trimestre 2020, avec un taux de croissance de 3,2% sur une base annuelle, mais inférieur à la croissance réalisée au deuxième trimestre, qui s’élevait à 11,1 %. À cet égard, l’OAPEC a déclaré que ce niveau élevé d’exportations est intervenu malgré la baisse des exportations du Qatar, qui a été compensée par la croissance des exportations des Émirats arabes unis, de l’Algérie et de l’Égypte, avec la poursuite de l’exploitation des usines de liquéfaction dans le Sultanat d’Oman à leurs pleines capacités de production.

    Il est à rappeler que le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab avait déclaré mercredi dernier que notre pays est prêt à fournir des quantités supplémentaires de gaz à des partenaires en Europe si nécessaire. «Nous sommes prêts à fournir à tous nos clients en Europe du gaz naturel selon les quantités contractuelles. Nous sommes prêts à parler de quantités supplémentaires, en fonction d’un programme et d’une vision claire», a déclaré Arkab à la presse, en marge du Forum des pays exportateurs de gaz, qui s’est tenu à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis.

    Il a affirmé que la société nationale Sonatrach est en train de développer de nouveaux champs gaziers, tout en augmentant la production des gisements déjà en production.

    Le 31 octobre dernier, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné de ne pas renouveler le contrat de fourniture de gaz à l’Espagne via le Maroc, dont le mandat a expiré le même jour. L’Algérie a renouvelé des contrats de fourniture de gaz naturel et liquéfié à ses partenaires en Europe en 2018 et 2019, pour des durées allant de 5 à 10 ans, à l’instar de la Turquie, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la France. L’Algérie produit plus de 130 milliards de mètres cubes de gaz par an et dispose de deux usines de liquéfaction de gaz naturel d’une capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes.

    Par Zahir Radji

    Le chiffre d’affaires, 19/11/2021

    #Algérie #Gaz #GNL #Exportations

  • Transition énergétique : l’Algérie se met au vert

    Transition énergétique : l’Algérie se met au vert

    Tags: Algérie, énergie verte, énergie renouvelable, éoliennes – Transition énergétique : l’Algérie se met au vert

    -En Algérie, les énergies renouvelables ne représentent que 3% du mix énergétique
    -L’Algérie espère vendre de l’hydrogène au lieu du gaz naturel à l’Espagne et à l’Italie à partir de 2030, en utilisant les mêmes gazoducs
    ALGER : L’Algérie a exprimé sa volonté de devenir une plateforme de la transition énergétique. Comment peut-elle relever ce défi et quelle pourrait être sa stratégie pour sortir de sa dépendance quasi-totale actuelle aux énergies fossiles ?

    Avant de répondre à ces deux questions, il faut rappeler que 97% de l’électricité de ce pays est produite à partir de combustibles fossiles, la grande majorité à partir de gaz.

    D’une part, il est nécessaire de recourir aux énergies renouvelables — le plus tôt sera le mieux. En revanche, la production d’énergie par le solaire, l’éolien et d’autres ressources à la fois « propres » et « respectueuses de l’environnement » est actuellement très faible, ce qui montre l’énorme tâche qui nous attend.

    A cet effet, l’Etat algérien a développé une stratégie de transition énergétique et un programme de développement ambitieux impliquant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, qui doivent être achevés en 2030.

    Les vastes zones du Sahara algérien qui bénéficient d’un ensoleillement maximal se prêtent bien à la production d’énergie solaire, en tant que potentiel énergétique inépuisable pour produire environ 3 000 kWh par mètre carré, selon les prévisions.

    La priorité est donc d’exploiter au mieux le potentiel énergétique disponible dans le pays. Le gouvernement algérien table sur un programme d’une capacité de 15 000 mégawatts (MW) d’ici 2035. Le pays étudie actuellement des appels d’offres pour des centrales solaires photovoltaïques pour produire de l’électricité. Le gouvernement algérien met tout en œuvre pour améliorer le climat des affaires tant pour les investisseurs locaux qu’étrangers.

    L’hydrogène vert est une autre tendance énergétique qui permettra d’atteindre les objectifs fixés par la COP26. Capable de pallier l’irrégularité des énergies renouvelables, l’hydrogène vert représente un potentiel économique inestimable, notamment pour le secteur industriel, et à terme, pour le secteur résidentiel.

    Le plan national de production d’hydrogène vert, obtenu par électrolyse de l’eau, a été approuvé en mai dernier. Il comprend le lancement d’études de marché, de développement et de réglementation. L’Algérie espère vendre de l’hydrogène au lieu du gaz naturel à l’Espagne et à l’Italie à partir de 2030, en utilisant les mêmes gazoducs.

    Le Dr Nadjib Drouiche, chercheur au Centre de recherche sur les technologies des semi-conducteurs pour l’énergie et l’énergie (CRTSE), a déclaré à Arab News en Francais que l’Algérie est aisée et a tous les atouts pour réussir ce bond en avant dans la transition énergétique. Il précise qu’il existe déjà quatre sites de production d’hydrogène vert, dans des complexes sidérurgiques comme El-Hadjar (Annaba) ou des verreries comme Larbaa (Blida).

    Environ 20 millions de tonnes de CO2 sont générées chaque année par les voitures algériennes. Pour favoriser une transition vers les voitures électriques, l’importation de véhicules hybrides est désormais prioritaire.

    Le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, Benattou Ziane, a déclaré : « De nombreux ateliers de mécanique pratiquent déjà une technique appelée ‘retrofitting’ [rénovation d’équipements], qui consiste en une conversion électrique. Il s’agit d’équiper tout type de véhicule (moteur thermique, essence ou diesel) en énergie électrique.

    En termes de solutions intermédiaires, un programme dédié à la reconversion des modes de carburant dans le secteur des transports est inscrit dans le plan d’action du gouvernement. En 2021, 150 000 véhicules roulaient au GPL, qu’ils soient particuliers, taxis ou administrations publiques.

    L’Algérie s’est engagée, aux termes de l’accord de Paris, à réduire ses émissions de carbone de 7 % d’ici 2030. Elle pourrait atteindre un objectif de 22 % si le pays parvient à obtenir une assistance financière et technologique. L’Algérie réussira-t-elle à devenir l’eldorado africain des énergies renouvelables ? Seul le temps nous le dira.

    Arab News, 18/11/2021

    #Algérie #Energie_verte #Energie_renouvelable #Eoliennes

  • 250 millions, indéminité de départ pour les anciens députés

    250 millions, indéminité de départ pour les anciens députés

    Tags: Algérie, APN, indémnité de départ – 250 millions, indéminité de départ pour les anciens députés

    Les anciens députés toucheront une indemnité de départ de 250 millions : Scandaleux!
    Ces députés devraient rendre des comptes pour avoir adopté des lois ayant entraîné deux gouvernements de la République à croupir dans les geôles.

    On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Les contribuables verseront plus de 65 milliards de dinars, en indemnités de départ, aux députés. Une somme que se partageront les députés de l’Assemblée populaire nationale (l’APN) dissoute en guise de prime de fin de mandat. Le président de l’APN, Brahim Boughali, a signé la décision d’octroi de ladite prime.
    De ce fait, les députés percevront une prime de 250 millions de centimes chacun. Un montant calculé sur la base de 2 mois de salaire de chaque année de mandat, en tant que représentant du peuple. Le document stipule que les députés de la huitième législature bénéficieront d’un montant de plus de 65 milliards de dinars, l‘équivalent de 3 ans, 9 mois et 8 jours de travail, soit la moitié du montant réservé aux salaires. Ainsi, les députés sortants toucheront leur prime de fin de mandat dans sa totalité, en dépit du fait que leur mandature n’a pas été menée à terme (3 ans et 9 mois), suite à la décision annoncée le 18 février dernier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de dissoudre le Parlement, avant la fin du mandat législatif qui devait s’achever en 2022.

    La décision du président de l’APN fait suite à la menace brandie par les actuels membres de la commission des finances et du budget de l’APN concernant l’absence dans le projet de loi de finances 2022 de la prime de fin de mandat des députés de l’assemblée dissoute. Les membres de ladite commission ont estimé qu’«il s’agit d’un droit légitime des députés et c’est inadmissible de les priver de cela». Une sorte de compensation. Une solidarité parlementaire.

    Pour ce faire, le même document souligne qu’un montant de près de 119 milliards de dinars a été prélevé sur le budget de l’institution parlementaire, pour l’année 2021. Néanmoins, le document omet de préciser que la nouvelle législature a entamé son travail en 2021. Une indemnité de licenciement? La législation en vigueur stipule que le salarié ayant fait l’objet d’un licenciement, dans le cadre d’une compression d’effectifs et qui bénéficie d’une admission au régime d’assurance-chômage ouvre droit à une indemnité égale à 3 mois de salaire à la charge de l’employeur. Elle est versée au moment du licenciement. Vont-ils chômer? Sur ce point, le choix est multiple.

    Tout membre du Parlement a la possibilité de «réintégrer son précédent poste d’emploi», de «renoncer à la réintégration» ou de «partir en retraite s’il remplit les conditions exigées». Alors à quoi rime cette indemnité quand on sait qu’ils percevront une retraite à vie, notamment pour ceux ayant accompli deux mandats, alors que l’Etat tente de faire des économies dans la gestion de son budget de fonctionnement. À moins que les députés, élus pour servir les intérêts et sauvegarder les acquis du peuple, essaient de s’assurer pour les années à venir un train de vie doré.

    A l’instar de ces élus «d’à peine 40 ans qui touchent une confortable retraite anticipée à vie, au moment où d’autres couches sociales versent sang et sueur pour une modique retraite» dénonçait, à ce propos, le sénateur Abdelouahab Benzaïm. Or, les partisans de l’indemnité soutiennent que «si les membres n’étaient point payés, plusieurs personnes de lumières et de connaissance, mais de peu de fortune, se trouveraient privées de pouvoir siéger au Parlement», tandis que les opposants affirment que «si l’honneur de représenter devenait un objet lucratif, une multitude de fainéants et de vagabonds chercheraient à se concilier l’esprit public et attirés par du gain, viendraient occuper dans cette chambre des places naturellement destinées à l’honnête citoyen».

    C’est clair qu’au regard du travail effectué par les députés, cela est très cher payé et que la députation restera une sinécure, qui attirera toujours les candidatures.

    L’Expression, 18/11/2021

    #Algérie #APN #Députés