Catégorie : Algérie

  • France-Algérie. Vous êtes sérieux, M. Macron ?

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    Pour une surprise c’en est vraiment une ! Le président français Emmanuel Macron qui s’était fendu d’une déclaration aussi odieuse qu’insidieuse sur l’Algérie dans laquelle il avait même nié l’existence de la nation avant la colonisation, vient d’effectuer un incroyable rétropédalage. Mine de rien, «Manu» reconnait via l’un de ses conseillers qu’il éprouve « le plus grand respect pour la nation algérienne et son histoire» (sic)! Il « regrette» aussi «les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés»(re sic). Quel retournement de situation ! Qui aurait cru que le locataire de l’Elysée qui avait maladroitement lancé une grenade contre notre pays en ayant même l’outrecuidance de commenter notre politique interne en pointant un «régime militaro-politique fatigué» puisse revenir, une semaine après, à de meilleurs sentiments ?

    Il faut être un fieffé naïf pour croire que ces «excuses post «traumatiques» participent de la volonté de Macron de faire son mea culpa pour au moins deux raisons : la première est qu’il a tenu ces propos controversés depuis une dizaine de jours et n’a pas jugé utile de les retirer ou de s’excuser même après le rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris et la fermeture de l’espace aérien aux avions de combat de l’armée française qui opèrent au Sahel. La deuxième est qu’il les a «regrettés« par la voix de son conseiller dans un point de presse à la veille de la tenue à Paris d’une conférence sur la Libye. C’est là un détail de taille. Macron sait qu’une conférence sur la situation politique en Libye n’aura forcément aucune crédibilité sans la présence du président algérien. Ceci d’autant plus que Abdelmadjid Tebboune a reçu le même jour du mea culpa de Macron (lundi) le vice-président du Conseil présidentiel libyen à Alger.

    Le chef de l’Elysée n’ignore pas la capacité de l’Algérie à faire foirer sa grand- messe diplomatique censée lui donner un peu de crédit en pleine campagne électorale pour la présidentielle. De fait, la présence du président Tebboune à Paris est à ce point importante pour Macron d’où ses caresses (imprévues) dans le sens du poil. En revanche, si l’Algérie décide de boycotter cette fameuse conférence, elle sera, dans une large mesure, un non-événement ou presque.

    Il faut savoir également que l’Algérie et la France ne sont pas sur la même longueur d’onde en Libye. Alors que la France qui y a créé le chaos soutient, finance et arme de manière inconditionnelle l’aventurier Khalifa Haftar, l’Algérie, quant à elle s’accroche à une solution politique inclusive loin de toute ingérence étrangère. La contradiction est donc intégrale. Paris est en effet si loin d’Alger, au propre comme au figuré. Et les «belles déclarations» de Macron sont au mieux des larmes de crocodile au pire une manœuvre destinée à réduire l’influence de l’Algérie dans le dossier libyen.

    Il est clair que le président Macron n’est pas sérieux sur ce coup-là ; mais il est malin. Il cherche juste à légitimer une conférence visant à donner une orientation sulfureuse au règlement du conflit en Libye et qui ne cadre pas vraiment avec les fondamentaux de notre politique étrangère. En un mot, la France qui a provoqué la guerre en Libye ne peut être capable de faire la paix.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 11/11/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Libye

  • Algérie-France: Tebboune rejette l’invitation de Macron

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    La colère d’Alger ne s’est pas apaisée. Le président de la République a rejeté l’invitation de son homologue français qui l’a convié, mardi, à prendre part à la conférence sur la Libye qui se tiendra à Paris, ce jeudi 11 novembre.
    Abla Chérif – Alger (le Soir) – La réponse de l’Algérie a été rendue publique hier, en fin de journée. Interrogé lors d’une conférence de presse, le ministère des Affaires étrangères algérien a fait savoir que «les conditions ne sont pas réunies pour la participation personnelle du Président », mais le pays sera cependant représenté à cette rencontre. « Nos frères libyens ont insisté pour une participation active de l’Algérie, nous allons donc participer. » Ces déclarations interviennent dans un contexte marqué par la multiplication des déclarations en provenance de Paris.

    L’Élysée tente, à l’évidence, de réparer les dégâts causés par les déclarations de Macron, mais l’État français maintient, au même moment, des décisions d’où sont parties les premières brouilles entre les deux pays. La plus importante sortie publique enregistrée est venue directement de l’Élysée, dont le conseiller Afrique du Nord et Moyen-Orient a fait part, mardi, du « souhait du Président Emmanuel Macron de voir le Président Abdelmadjid Tebboune participer à la conférence sur la Libye, l’Algérie est un acteur majeur dans la région ». Ce dernier s’exprimait ainsi lors d’un briefing consacré à la conférence prévue ce 11 novembre à Paris. Il a ajouté que Macron « regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés, et a le plus grand respect pour la Nation algérienne, pour son histoire et la souveraineté de l’État ».

    Les regrets exprimés sont les premiers du genre enregistrés depuis la brouille inédite dans les relations bilatérales. Le 6 octobre dernier, soit moins d’une semaine après avoir prononcé ses propos qui ont mis le feu aux poudres, Macron avait, tout au contraire, maintenu ses déclarations lors d’une interview accordée à RTL.

    Irrité par ce discours remettant en cause l’existence d’une Nation algérienne avant la colonisation, ses critiques envers le système « politico-militaire » et des questions mémorielles sensibles, Alger avait décidé de rappeler son ambassadeur à Paris et de fermer son espace aérien à l’aviation militaire française. Dans une interview accordée à Der Spiegel et parue ce samedi, le Président algérien a laissé clairement entrevoir l’ampleur de la colère qui anime Alger, dénonçant à nouveau les propos de Macron et affirmant qu’il ne fera pas le premier pas.

    Il a également fait savoir qu’il « ne prenait plus le chef de l’État français au téléphone ». Avant d’ajouter : « Macron a blessé la dignité des Algériens, nous n’étions pas un peuple de sous-hommes, nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent. »
    Le premier pas est venu de Paris ce mardi, mais il ne semble pas pour autant avoir eu l’effet escompté. Selon des informations rapportées par le journal français l’Opinion, « le chef de l’État français a tenté de joindre lundi soir son homologue algérien, notamment pour le convaincre de venir à Paris pour la conférence sur la Libye, ce vendredi… mais il n’a pas trouvé son interlocuteur au bout du fil ».

    La même source révèle qu’un « courrier en ce sens avait été précédemment envoyé à Alger par les canaux diplomatiques ». L’opinion rapporte aussi les propos d’une source de l’Élysée : « Depuis quatre ans, le chef de l’État mène un travail mémoriel sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Il a rencontré des jeunes Algériens pour travailler sur les orientations du rapport de Benjamin Stora sur le sujet. Il s’est exprimé à cette occasion sur sa politique mémorielle et a fait part d’un certain nombre de questionnements. Il regrette les propos qui ont été rapportés dans la presse. Il a un grand respect pour la Nation algérienne et son histoire. Il est attaché au développement de la relation bilatérale au bénéfice des peuples des deux pays. »

    Il y a quelques jours, Jean-Yves le Drian s’était, lui aussi, exprimé sur l’état des relations algéro-françaises, estimant que « le plus grand respect est dû à la Nation algérienne, son peuple et son État ». Le 27 octobre dernier, le chef de la diplomatie française et son homologue algérien avaient eu un échange de courtoisie à Kigali mais les tensions entre les deux pays n’avaient pas été abordées.
    Les premières déclarations étaient naturellement attendues du chef de l’État français et son conseiller s’est exprimé en son nom ce mardi. Mais dans l’ensemble des déclarations en provenance de Paris, une en particulier fait tache. Le ministre français de l’Intérieur a, en effet, annoncé hier l’entrée en vigueur de la décision de réduction de 50% du quota de visas à octroyer aux Algériens.

    Gérald Darmanin a fourni des chiffres

    « Il y a eu 23 341 visas acceptés sur les huit premiers mois de l’année, et 10 828 refusés, donc 31% de refus, depuis la décision de septembre-octobre. Il y a eu 12 609 visas acceptés et 11 867 refusés pour l’Algérie, soit moitié-moitié», a-t-il déclaré lors de son passage sur Europe 1.
    Cette décision, qui concerne aussi la Tunisie et le Maroc, avait très fortement été critiquée par l’Algérie, d’autant qu’elle avait été accompagnée d’un commentaire virulent du porte-parole du gouvernement français. « Ces États refusent de délivrer des laissez-passer consulaires pour le rapatriement de leurs ressortissants en attente d’expulsion (…) Nous avons déjà menacé, mais là, nous allons secouer pour obtenir des réponses », déclarait-il le 28 septembre dernier. Les autorités algériennes avaient réagi en convoquant l’ambassadeur de France en Algérie.

    Abdelmadjid Tebboune a, de son côté, contesté les chiffres avancés par le gouvernement français sur le nombre d’Algériens en attente d’expulsion. Selon lui, les demandes d’expulsion sont au nombre de 94, mais hier, Gérald Darmanin a contredit à nouveau ces chiffres, affirmant que 7 730 Algériens se trouvent en situation irrégulière. La polémique est donc toujours présente, ravivée au moment où l’Élysée offre des propos appelant à l’apaisement. Paris semble, en fait, souffler le chaud et le froid.

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 11/11/2021

    #Algérie #Tebboune #Macron #France

  • Algérie: La dignité de la communauté à l’étranger

    Tags: Algérie, diaspora, communauté algérienne – Algérie: La dignité de la communauté à l’étranger

    Dramatiquement affligée par la pandémie de Covid-19 qui l’a isolée davantage par rapport au pays et aux racines familiales, la communauté nationale à l’étranger revêt une importance stratégique majeure pour l’Etat et sa diplomatie. Dans son intervention devant les chefs de mission diplomatique, le président Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué de mettre l’accent sur cette exigence, quelque peu oubliée durant les décennies écoulées, et d’exhorter les diplomates à accorder une importance «véritable et pratique» à cette communauté dont l’apport est essentiel, hier comme aujourd’hui.

    «Vous n’êtes pas seulement appelés à prendre en charge les préoccupations de notre communauté, mais de renforcer ses liens avec la patrie, en sus de l’implication de ses membres au processus du développement socio-économique de notre pays et aux efforts visant la consolidation de la place et du poids de l’Algérie sur la scène internationale», a-t-il insisté. C’est un fait que ses compétences reconnues par les pays d’accueil lui permettent d’apporter à son pays d’origine, dans le cadre d’un entrepreneuriat innovant, une expertise et un talent avéré. C’est pourquoi le chef de l’Etat n’a pas manqué de souligner combien il importe de «mettre en place les cadres et les mécanismes» indispensables à cette mobilisation des énergies et des volontés dont l’économie nationale peut grandement profiter.

    Aussi, les diplomates sont-ils appelés à agir en tant que leviers des initiatives étatiques dans tous les domaines, non seulement auprès de la diaspora mais aussi à l’adresse des sociétés étrangères et autres investisseurs potentiels qu’il convient d’accompagner efficacement.

    En ce qui concerne la communauté à l’étranger, et plus particulièrement celle en France, un débat ancien a revêtu, ces temps derniers, une dimension particulière. Il s’agit de la cherté exorbitante des billets d’Air Algérie, un problème récurrent mais qui relève, désormais, de l’indécence.

    Le Premier ministre a, d’ailleurs, annoncé une enquête à ce sujet, en droite ligne, par-là même, de la déclaration du président Tebboune qui a mis les diplomates face à leur responsabilité en leur affirmant qu’il situe «la dignité de nos citoyens à l’étranger au-dessus de toute autre considération», et cela au moment où l’Algérie est confrontée à de multiples défis internationaux visant à entraver son rôle d’acteur influent sur la scène régionale et africaine ainsi que sur la scène arabe et méditerranéenne, notamment.

    L’Algérie aux côtés de sa diaspora

    En opérant sa mue, la diplomatie algérienne s’est fixé des objectifs clairs: défendre les intérêts de l’Algérie, consolider la place du pays sur la scène internationale, promouvoir les échanges économiques et protéger la communauté algérienne à l’étranger. Et à l’adresse de cette communauté, beaucoup de choses ont été réalisées, d’autres sont en phase de l’être.

    En premier, il y a lieu de rappeler qu’à la nomination des sept envoyés spéciaux, sous l’autorité directe du ministre des Affaires étrangères, chargés des axes reflétant les intérêts et les priorités de l’Algérie, une chargée de la communauté internationale, Taos Haddadi-Djellouli, a été désignée. Cela démontre, on ne peut plus clairement, que les préoccupations des Algériens vivant sous d’autres cieux demeurent l’une des priorités des gouvernants de leur pays d’origine. Afin d’améliorer la prise en charge des problèmes et de faciliter la circulation de l’information, il a également été décidé de mettre à disposition des enfants de la communauté nationale un numéro vert au niveau des ambassades et consulats. Ce qui leur garantira une protection permanente et immédiate et une écoute continue de leurs préoccupations en cas de problèmes à l’étranger.

    En adoptant, en Conseil des ministres, cette proposition, le président Tebboune n’avait d’ailleurs pas manqué d’ affirmer «s’intéresser de très près à la prise en charge optimale des préoccupations de notre communauté et à la protection de ses intérêts». Il avait aussi salué hautement les positions nationalistes «honorables» affichées à maintes reprises par les membres de cette communauté qu’il dit receler des compétences et talents avérés qui peuvent apporter un plus qualitatif aux efforts de développement du pays. Il a exhorté à ce propos, la mise en place des mécanismes idoines pour permettre à la diaspora d’apporter sa contribution. Lundi et à l’ouverture de la conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires, le président a, encore une fois, exhorté ambassadeurs et consuls à ne pas seulement prendre en charge les préoccupations de la communauté algérienne, mais «de renforcer ses liens avec la patrie en sus de l’implication de ses membres au processus du développement socio-économique», non sans leur rappeler «vous devez communiquer avec la communauté en mettant à leur disposition des numéros verts outre l’ouverture de canaux de communication directs ou électroniques.

    La dignité de nos citoyens à l’étranger doit être placée au-dessus de toute autre considération», a insisté le chef de l’Etat. Et pour mettre à exécution les orientations du président, le Premier ministre a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la cherté des prix des billets de voyage, notamment de la destination Paris-Alger s’engageant à «prendre les mesures nécessaires concernant ce problème». Aïmene Benabderrahmane a également fait état d’un travail mené visant à trouver une solution aux obstacles liés à la communication avec les différents organismes officiels du pays dans l’objectif de faciliter l’acte d’investir et les échanges commerciaux. Pour le Premier ministre «il est désormais nécessaire de mettre en place une nouvelle réglementation permettant à la communauté de contribuer à l’édification nationale dans un climat de confiance, en recourant à la technologie comme instrument garantissant la transparence lors des interventions des émigrés, en assurant un débit suffisant de données et d’idées».

    De même qu’il est primordial d’assurer «l’accès des ressortissants aux marchandises, services et opportunités, et la création de réseaux durables à long terme entre les émigrés et les parties prenantes locales», a-t-il soutenu. Toutes les mesures prises en faveur de la diaspora certifient que l’Algérie n’abandonnera pas ses enfants, là où ils sont.

    L’Expression, 11/11/2021

    #Algérie #Pandémie #Diaspora #Communauté_algérienne #Diplomatie

  • Algérie. Une campagne électorale en temps d’intempéries

    Tags: Algérie, élections locales, campagne électorale – Algérie. Une campagne électorale en temps d’intempéries

    Avec les intempéries, et leurs corollaires, les routes inondées et surtout l’inflation que connaissent les produits agricoles, il est difficile de placer le sujet des prochaines élections locales dans les discussions avec les Algériens. D’ailleurs les partis politiques qui concourent au scrutin n’arrivent pas à se faire entendre par les citoyens et même par les responsables centraux. La campagne électorale passe difficilement. Interpellé à proposer des solutions à des problèmes marqués par leur caractère récurrent, les autorités locales pilotées par la classe politique, ne donnent pas l’impression de s’y retrouver. Les récentes intempéries ont ainsi montré les limites d’un modèle de fonctionnement, censé trouver un nouveau souffle grâce aux prochaines consultations électorales du 27 novembre prochain. On apprend par la même occasion qu’encore une fois, l’instance dédiée à organiser ces élections a pêché par un amateurisme désarmant en matière de communication politique. A deux semaines du rendez-vous avec les urnes, force est de constater que l’Anie a brillé par sa transparence, de sorte que l’opinion ne sait rien de ce qui se fait et n’a aucun moyen d’interpeller cette autorité, tellement on ne connaît pas ses missions avec précision.
    Ce petit acte d’amateurisme de la part de cette autorités entraîne une sorte de réaction en chaîne, débouchant sur un démarrage trop timide, voire insignifiant de la campagne électorale. Une semaine après le coup d’envoi, force est de constater le hiatus qui sépare les candidats de la société. C’est ce que disent les observateurs de la scène nationale. Il est clair que la manière dont a été menée la pré-campagne électorale est de nature à peser sur l’issue du scrutin en matière de taux de participation. Il y a lieu de noter que même si les partis sont comptables de leur aptitude à drainer des électeurs au bureau de vote, la communication dont devrait faire preuve l’Anie est tout aussi importante.
    Aussi, pourrait-on dire, quelle que soit l’issue du prochain scrutin, il est dores et déjà permis de dire que l’autorité autonome n’est visiblement pas au top dans la gestion de ce genre d’opérations. Ceci entraînera, à n’en pas douter, des remontrances pas toujours justifiées de la part des perdants, mais qui demeureront recevables, tant que l’Anie n’a pas fait montre d’une parfaite maîtrise du processus électoral sur son volet communication. Ajouté à cette faiblesse de mobilisation, le mauvais temps et l’inflation galopante…

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 11/11/2021

    #Algérie #Elections_locales #Campagne_électorale

  • Algérie-France : Tebboune décline l’invitation de Macron

    Tags: Algérie, France, Tebboune, Macron – Algérie-France : Tebboune décline l’invitation de Macron

    Alors que l’Algérie et la France traversent une crise diplomatique, Emmanuel Macron, invite le Président Abdelmadjid Tebboune à la conférence internationale pour la Libye qui se tiendra le 12 novembre prochain à la capitale française Paris.

    En effet, l‘information a été confirmée, jeudi 9 novembre, lors d‘un point de presse, par un conseiller de l‘Elysée qui a également évoqué les relations entre l‘Algérie et la France. « Le Président Tebboune a été invité par le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) à participer à la Conférence internationale pour la Libye organisée à Paris le 12 novembre prochain », a-t-il dit. Selon le même responsable, Macron « souhaite la participation du Président Tebboune à cette conférence », car pour lui, l‘Algérie est « un acteur majeur dans la région ». Par ailleurs, il a également fait savoir que Macron « regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos (de Macron sur l‘histoire de l‘Algérie) rapportés ». Tebboune fera-t-il exception pour la Libye ? Cette invitation intervient au moment où le vice-président du Conseil présidentiel libyen Moussa El Kouni, accompagné du chef d‘état-major libyen Mohamed Al- Haddad, sont en visite officielle à Alger.

    Les deux hauts responsables libyens ont été reçus par le Président Tebboune. Cette rencontre, selon un communiqué de la présidence, a été une occasion d‘ »examiner les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale dans plusieurs domaines et d‘échanger les vues sur les questions régionales et internationales d‘intérêt commun ». L‘invitation de Macron pour le Président Tebboune intervient toutefois dans un contexte géostratégique assez compliqué. Outre celle de l‘Algérie, la conférence internationale pour la Libye, qui aura lieu à Paris, le 12 novembre prochain, est loin d‘avoir acquis la participation de la Turquie, pourtant acteur majeur dans le conflit libyen qui dure depuis plus de dix ans. Il est à noter que le Président Tebboune a déclaré, lors d‘une déclaration à un média allemand, « qu‘aucun Algérien n‘accepterait qu‘il reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes et que Macron a blessé la dignité des citoyens ».

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 11/11/2021

    #Algérie #France #Macron #Libye #Tebboune

  • Algérie-France: Macron fait son mea-culpa

    Tags: Algérie, France, Emmanuel Macron – Algérie-France: Macron fait son mea-culpa

    La ténacité et la fermeté de l’Algérie dans son « bras de fer », avec la France a fini par payer et le président français, Emmanuel Macron, qui s’était permis l’effronterie de se permettre une plongée à contre-sens dans l’histoire en mettant en doute l’existence même de la Nation algérienne avant la colonisation française, a présenté ce qui s’apparente à de plates-excuses, aux Algériens, dans un propos tenu mardi par un conseiller de l’Élysée.

    La même source a indiqué que le président Macron a le plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie. Et même si ce mea-culpa est une forme de repli tactique, et un coup calculé, il reste bon à prendre dans la mesure où il intervient dans une conjoncture marquée par la précampagne électorale française et les menaces qui pèsent sur l’Algérie ciblée par un bellicisme maroco-israélien aujourd’hui révélé au grand jour.

    Le président français affirme regretter « les polémiques et les malentendus avec l’Algérie et a le plus grand respect pour la nation algérienne et son histoire ». Mais ce que feint d’ignorer Emmanuel Macron, est qu’il est à l’origine des polémiques. Par ses propos, tenus début octobre passé, pour tenter de se montrer plus extrémiste que les «extrêmes de la droite française», le président français avait porté atteinte à la nation et la souveraineté de l’Algérie. La réaction ferme de l’Algérie a fini par le faire plier.

    Il y a quelques jours, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait prévenu qu’il ne ferait pas « le premier pas » pour tenter d’apaiser les tensions avec son homologue français qui, avec ses propos, « a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile ». « Pourquoi a-t-il dit ça? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », avait ajouté le président Tebboune dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel soulignant qu’il exigeait de la France un respect total de l’Algérie, son histoire et sa souveraineté.

    Il faut également rappeler dans ce contexte les propos du président de la République qui avait répliqué à propos de la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions français que, « ainsi leurs avions feront neuf heures de vol au lieu de quatre en passant par l’Algérie », en plus du recul de l’activité de nombre d’entreprises françaises et la perte pour d’autres de parts sur le marché algérien.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 11/11/2021

    #Algérie #France #Macron #Colonialisme

  • Escale vendredi de navires de guerre russes à Alger

    Tags: Algérie, Russie, flotte russe, marine, forces navales – Escale vendredi de navires de guerre russes à Alger

    Une escadre de navires de guerre de la flotte russe la frégate “Amiral Grigorovitch” et le patrouilleur “Dmitry Rogatchev” effectueront vendredi 12 novembre une escale au port d’Alger de sept jours dans le cadre de la coopération entre les marines des deux pays.

    Durant cette halte, les deux bâtiments de guerre russes participeront à des manœuvres avec les forces navales algériennes qui s’inscrivent dans le cadre des activités de coopération militaire entre les deux pays visant à renforcer l’échange d’expertise entre les forces navales algérienne et la marine russe.

    Le navire russe furtif Amiral Grigorovitch est doté de missiles de croisière Kalibr 3M-54 a rejoint le groupe naval russe déployé en Méditerranée en avril 2017.
    Entré en service en 2016, le patrouilleur Dmitry Rogatchev est également doté de missiles de croisière Kalibr 3M-54, selon son constructeur.

    Du 3 au 11 octobre dernier, les armées algérienne et russe ont effectué pour la première fois des exercices militaires conjoints en Ossétie du sud au sud-ouest de la Russie avec la participation de 80 militaires de chaque armée.

    En janvier 2021, une escadre de navires de guerre russes composé de la frégate “Admiral Kasatonov”, du remorqueur en haute mer “Nicolay tchiker” et du pétrolier ravitailleur “Vyazma” avaient effectue une halte technique de trois jours au port d’Alger.

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 11/11/2021

    #Algérie #Russie #Flotte_russe #Marine

  • « Les dernières déclarations de l’Elysée sont raisonnables »

    Tags: Algérie, France, Emmanuel Macron – « Les dernières déclarations de l’Elysée sont raisonnables »

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a annoncé, ce mercredi, la participation de l’Algérie à un niveau ministériel à la conférence de Paris sur la Libye prévue demain. Le président Tebboune a décidé de ne pas y assister.

    «Le président de la République ne participera pas personnellement à la conférence de Paris, car les conditions ne sont pas réunies et sont insuffisantes, et ce, malgré son engagement et le rôle de l’Algérie indéniable dans la question libyenne», a-t-il expliqué dans une conférence de presse à l’issue de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes au Palais des nations, à Alger. Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté que les dernières déclarations émanant de l’Elysée sont porteuses de pensées «raisonnables» et respectueuses vis-à-vis de l’Algérie et de sa souveraineté. Revenant sur les dernières déclarations du président Emmanuel Macron sur le rôle important que joue l’Algérie dans la question libyenne la considérant même comme un acteur sur lequel il faudrait compter, Lamamra a souligné la reconnaissance par la France du rôle important que joue notre pays. «Partant de cela, nous avons décidé de participer à la conférence de Paris», a-t-il indiqué, tout en soulignant le souhait exprimé par la Libye pour la participation de l’Algérie à cette rencontre. Lamamra a réitéré encore une fois la position de l’Algérie vis-à-vis de la crise en Libye, tout en mettant en relief le principe sur lequel se base la politique étrangère de notre pays, à savoir la non-ingérence dans les affaires internes des autres pays. Il a fait savoir que l’Algérie coordonnera, en sa qualité de présidente, le groupe des six pays voisins de la Libye.

    Revenant sur les relations entre Alger et Paris, le ministre des AE a rappelé qu’elles sont «complexes» en vertu de l’histoire, de la géographie, de la présence d’une forte communauté algérienne en France, mais aussi de par la question mémorielle. Et de relever que les deux pays ont, depuis l’indépendance, connu une multitude de crises sur lesquelles «on a toujours répondu avec des positions fortes». «L’Algérie a clairement expliqué, par la voix de son président de la République, qu’elle n’est pas responsable de cette crise d’autant qu’elle a veillé sur la dignité de son peuple et la souveraineté du pays récusant toute ingérence dans ses affaires internes.»

    Assassinat des trois Algériens par le Maroc : «Nous n’allons pas nous taire»

    Sur une question relative à l’information qui circule depuis mardi dernier concernant l’extradition de 12 individus, dont 11 Algériens, qui étaient détenus dans des prisons marocaines et l’ouverture exceptionnelle des frontières en faveur de cette opération, Lamamra a répondu : «Franchement, je n’ai pas d’information à ce sujet.» Sans pour autant infirmer ni affirmer l’information, il a indiqué que de toute manière, cette question n’a nullement une connotation politique ou autre. Le MAE persiste et signe en soulignant que la situation entre les deux pays est «restée elle-même, sans changement». Autrement dit, la tension est toujours de mise tout en rappelant la position de l’Algérie et son attachement à l’autodétermination du Sahara occidental.

    Sur l’affaire de l’assassinat des trois Algériens par les forces d’occupation marocaines, il a indiqué qu’il s’agit en effet «d’un acte délibéré et une escalade manifeste», mais aussi et elle est considérée comme une «provocation à l’égard de l’Algérie» et un non-respect des doctrines prônées par les accords internationaux, à savoir la protection des civils et des véhicules commerciaux.

    Il a évoqué également «la fuite en avant» de l’armée marocaine sur cet incident, compliquant «davantage» la mission des Nations unies. «Nous avons envoyé des lettres à ces organisations internationales dans la transparence totale et de manière ordinaire, contrairement à celui qui n’assume pas ses responsabilités», a-t-il indiqué. Et d’affirmer : «Nous n’allons pas nous taire.

    Nous sommes prêts et disponibles à fournir toutes les informations nécessaires, et notre position n’est nullement dépendante de la réaction des ces organisations internationales. Nous sommes souverains et notre position sera indépendante et transparente.»
    Wassila Ould Hamouda

    Horizons, 11/11/2021

    #Algérie #France #Macron #Colonialisme #Histoire #Mémoire #Elysée

  • Algérie: remaniement ministériel

    Tags : Algérie, remaniement ministériel, Abdelmadjid Tebboune, Constitution, développement durable – Algérie: remaniement ministériel

    Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, a procédé ce jeudi à un remaniement ministériel partiel, a indiqué un communiqué de la présidence de la République.

    Conformément aux articles : 91, paragraphe 7 et 104, et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, M. Abdelmadjid Tebboune, président de la République chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale a nommé aujourd’hui :

    – Mohamed Abdelhafid Hani, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, à la place de Abdelhamid Hemdani.

    – Mohamed Bouslimani, ministre de la Communication, en remplacement de Ammar Belhimer.

    – Youcef Cherfa, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.

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    Le conseiller du président Boualem Boualem à propos de l’amendement de la Constitution: M. Tebboune a concrétisé l’un de ses engagements pris lors de la campagne électorale

    Le conseiller du président de la République chargé des affaires juridiques et judiciaires, Boualem Boualem a indiqué jeudi à Alger, que par l’amendement de la Constitution, M. Tebboune a concrétisé l’un de ses engagements pris lors de la campagne électorale et répond à l’une des principales aspirations du hirak authentique.

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    Conformité

    Les Objectifs de développement durable indiquent la marche à suivre pour bâtir un avenir meilleur pour tous. Ils répondent à des défis auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, à la réduction des inégalités, à la protection de la planète des conséquences du dérèglement climatique, à la nécessité de léguer aux générations futures, au moins les mêmes opportunités de développement disponibles aujourd’hui, la promotion de sociétés pacifiques, inclusives et solidaires.

    Des gros efforts sont fournis pour concrétiser le Programme 2030, en mobilisant davantage de gouvernements et d’entreprises, et en appelant tous les peuples à s’approprier ces objectifs.

    L’Algérie s’inscrit pleinement dans cette démarche, en poursuivant ses actions pour atteindre les 17 Objectifs des ODD et s’associer à la Communauté internationale pour concrétiser le développement durable.
    Elle s’est jointe au consensus dégagé pour l’adoption de la plateforme des ODD convaincue de la pertinence de sa vision pour un monde plus solidaire et moins inégal.

    Toutes ses institutions et toutes les parties prenantes ont pris conscience de l’enjeu qui consiste à se projeter dans cet horizon, en intégrant les programmes nationaux de développement et dans la mise en place des mécanismes institutionnels et des outils pouvant contribuer au succès des ODD.
    Le choix de l’Algérie en faveur des Objectifs de développement durable s’explique dès lors que l’on porte le regard sur sa politique de développement dans ses dimensions sociale, économique et environnementale.

    La préservation du caractère social de l’État et des principes d’équité édictés par les textes fondateurs de la nation algérienne constituent une exigence en parfaite symbiose avec la portée et les finalités de l’Agenda.
    L’Algérie a constamment affirmé la nature sociale de son modèle de développement, en mettant en avant l’impératif du renforcement de la solidarité et de l’entraide. Ce principe s’est imposé au lendemain de l’indépendance pour un peuple qui a été longtemps victime d’un système colonial injuste et profondément discriminant. L’Algérie a réalisé plusieurs acquis aux niveaux législatif et institutionnel, en promulguant plusieurs lois relatives aux ODD et en adoptant des plans nationaux dans divers domaines, notamment l’éducation, la santé, l’environnement et la formation, ainsi que l’égalité des sexes. Il lui faudra des efforts encore plus soutenus, un rythme de réalisation plus rapide et des instruments de mise en œuvre plus inclusifs, pour atteindre les ODD qui couvrent un champ d’intervention très large.
    En effet, plus que les OMD, l’Agenda 2030 s’attaque aux obstacles systémiques qui contraignent l’émergence d’un développement véritablement durable.

    Dans le cadre de la concrétisation des ODD, une politique de communication, consistant notamment à sensibiliser les parties prenantes à ces objectifs, à les intégrer aux politiques nationales de développement et à dégager les moyens financiers pour y aboutir, est plus que d’actualité. La réussite de cet Agenda repose indéniablement sur la participation effective de l’ensemble des acteurs de la société (État, Parlement, collectivités locales, société civile, entreprises), afin de favoriser leur contribution au quotidien.

    El Moudjahid, 11/11/2021

    #Algérie #Remaniement_ministériel #Constitution #Développement_durable

  • Cour des comptes en Algérie: prévention au lieu de coercition

    Tags : Algérie, Cour des Comptes – Cour des comptes en Algérie: prévention au lieu de coercition

    Le président de la république Abdelhamid TEBBOUNE , en ce mois de novembre 2021, a annoncé au quotidien allemand Der Spiegel, un plan de réorganisation de la Cour des comptes, afin de favoriser le système de contrôle et de suivi des finances publiques conformément aux dispositions de la nouvelle constitution qui a élargi les prérogatives de la Cour des comptes. L’on ne doit pas, se focaliser uniquement sur quelques cas qui gangrènent la société tant civile que militaire car reconnaissons-le, la majorité tant au niveau de l’ANP et des forces de sécurité et de la société civile vit de son travail, devant donc s’attaquer à l’essence de ce mal qui menace la sécurité nationale.

    1.-C’est que le manque de transparence des comptes ne date pas d‘aujourd’hui mais depuis l’indépendance à ce jour. J’ai eu à le constater concrètement lors des audits que j’ai eu à diriger assisté de nombreux experts : sur Sonatrach entre 1974/1976- le bilan de l’industrialisation 1977/1978- le premier audit pour le comité central du FLN sur le secteur privé entre 1979/1980, l’audit sur les surestaries et les surcoûts au niveau BTPH en relation avec le Ministère de l’intérieur, les 31 Walis et le Ministère de l’habitat de l’époque 1982 réalisé au sein de la Cour des Comptes, l’audit l’emploi et les salaires pour le compte de la présidence de la République (2008), l’audit assisté des cadres de Sonatrach, d’experts indépendants et du Bureau d ‘Etudes Ernest Young «le prix des carburants dans un cadre concurrentiel «Ministère Energie 8 volumes 780 pages –Alger 2008, l’-Audit «pétrole et gaz de schiste, opportunités et risques ».

    Concernant Sonatrach les différents audits que j’ai eu à diriger avec des experts assisté des cadres du secteur Ministère Energie et Sonatrach , il nous a été impossible de cerner avec exactitude la structure des coûts de Hassi R’mel et Hassi Messaoud tant du baril du pétrole que le MBTU du gaz arrivé aux ports, la consolidation et les comptes de transfert de Sonatrach faussant la visibilité. Sans une information interne fiable, tout contrôle externe est difficile et dans ce cas la mission de la Cour des comptes serait biaisée. Dans les administrations, disons que c’est presque impossible, du fait que leurs méthodes de gestion relèvent de méthodes du début des années 1960 ignorant les principes élémentaires de la rationalisation des choix budgétaires. Dans son rapport rendu public dont la presse algérienne s’est fait l’écho le 7 novembre 2012 le rapport de la Cour des comptes met en relief la mauvaise gestion des deniers publics et le manque de transparence. C’est que l’Algérie possède des institutions qu’il s ‘agit de dynamiser si l’on veut un Etat de Droit condition pour un développement durable et surtout être crédible tant au niveau national qu’international, notamment la nécessaire dynamisation de la cour des comptes étant conscient qu’une réelle lutte contre la corruption implique un Etat de droit et la démocratisation de la société.

    Ayant eu l’occasion de visiter ces structures au niveau international et de diriger en Algérie par le passé (pendant la présidence du feu docteur Amir ex-secrétaire général de la présidence de la république), trois importants audits sur l’efficacité des programmes de construction de logements et d’infrastructures de l’époque, sur les surestaries au niveau des ports et les programmes de développement des wilayas, en relations avec le ministère de l’Intérieur, et celui de l’habitat assisté de tous les walis de l’époque, je ne saurai donc trop insister sur son importance en évitant, comme par le passé, qu’elle ne soit pas instrumentalisée à des fins politiques. L’efficacité de la Cour des comptes dont j’ai été magistrat (premier conseiller et directeur central des études économiques entre 1980/1983 du temps de feu Dr Amir) et d’une manière générale, toutes les institutions de contrôle, y compris celles des services de sécurité est fonction d’une gouvernance globale rénovée.

    Si l’on veut lutter contre les surfacturations, les transferts illégaux de capitaux, il y a urgence de revoir le système d’information qui s’est totalement écroulé, posant la problématique d’ailleurs de la transparence des comptes, y compris dans des grandes sociétés comme Sonatrach/Sonelgaz . Aussi, ce n’est pas une question de lois ou de textes juridiques mais la volonté politique de luter contre la corruption et la mauvaise gestion. Les textes existent mais existent un divorce avec la pratique. Les ajustements seront douloureux entre 2022/2025, impliquant supposant un sacrifice partagé, par la moralisation de la vie politique et économique de toute la société algérienne, sans laquelle aucun développement à terme ne peut se réaliser.

    Concernant les responsabilités, il y a lieu de tenir compte que l’Algérie est toujours en transition, ni économie de marché, ni économie planifiée. C’est cette interminable transition qui explique les difficultés de régulation, posant d’ailleurs la problématique de la responsabilité du manager de l’entreprise publique en cas d’interférences du politique où la loi sur l’autonomie des entreprises publiques n’a jamais été appliquée. Dans ce cas, la responsabilité n’est-elle pas collective, les managers prenant de moins en moins d’initiatives devant donc dépénaliser l’acte de gestion à ne confondre avec la corruption. Devant s’attaquer à l’essence , le grand problème es tla moralisation de toute la société. Et pour cela, nous revenons à la moralité des responsables qui doivent donner l’exemple s’ils veulent mobiliser leur population. Un phénomène analysé avec minutie par le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun, dès le XIVe siècle qui a montré que l’immoralité des dirigeants, avec comme impact la corruption gangrenant toute la société a pour effet la décadence. Espérons pour l’Algérie un sursaut national.
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    2-La cour des comptes est régie par l’ordonnance du 17juillet 1995, modifiée et complétée par l‘ordonnance du 26 aout 2010 ayant été consacrée dans la nouvelle constitution parue au journal officiel du 30 décembre 2020 portant révision constitutionnelle. Ainsi l’article 199 stipule que la Cour des comptes est une institution supérieure de contrôle du patrimoine et des fonds publics, contribuant au développement de la bonne gouvernance, à la transparence dans la gestion des finances publiques et à la reddition des comptes. Le Président de la République nomme le Président de la Cour des comptes pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable une seule fois qui lui adresse un rapport annuel. Dans le cadre de ses prérogatives, la loi détermine les attributions, l’organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes et la sanction de ses investigations, ainsi que ses relations avec les autres structures de l’Etat chargées du contrôle et de l’inspection.

    Institution supérieure du contrôle à posteriori des finances de l’Etat à compétence administrative et juridictionnelle, la Cour des comptes assiste le gouvernement et les deux chambres législatives (APN-Sénat) dans l’exécution des lois de finances, pouvant être saisie par le président de la République, le chef du gouvernement (actuellement le Premier ministre) ou tout président de groupe parlementaire pour étudier des dossiers d’importance nationale. Elle exerce un contrôle sur la gestion des sociétés, entreprises et organismes, quel que soit leur statut juridique, dans lesquels l’Etat, les collectivités locales, les établissements, les entreprises ou autres organismes publics détiennent, conjointement ou séparément, une participation majoritaire au capital ou un pouvoir prépondérant de décision. Ainsi, la Cour des comptes s’assurera de l’existence, de la pertinence et de l’effectivité des mécanismes et procédures de contrôle et d’audit interne, chargés de garantir la régularité de la gestion des ressources, la protection du patrimoine et des intérêts de l’entreprise, ainsi que la traçabilité des opérations financières, comptables et patrimoniales réalisées.

    Il est prévu la consultation de la Cour des comptes dans l’élaboration des avant-projets annuels de loi de règlement budgétaire et cette révision confère au président de la République l’attribution de saisir la Cour des comptes pour tout dossier d’importance nationale dont le renforcement de la prévention et de la lutte contre les diverses formes de fraude, de pratiques illégales ou illicites, portant atteinte au patrimoine et aux deniers publics. Cependant existent différentes institutions de contrôle , outre l’urgence de la modernisation des outils d’information maitrisant les nouvelles technologies) comme l’IGF dépendante du Ministère des finances, ou d’autres institutions dépendantes du Ministère de la justice, donc de l’exécutif étant juge et partie , ne pouvant être impartial, sans compter l’organe de lutte contre la corruption d’où l’importance d’une coordination sans faille, évitant les télescopages , produit de rapport de forces contradictoires, qui ont nui par le passé au contrôle transparent et qui explique les nombreuses dérives. Se pose cette question : les procédures de la Cour des comptes en Algérie répondent-elles aux normes internationales ?

    3.- Dans un rapport publié en octobre 2013 par l’UE, les pairs encouragent la Cour des comptes algérienne à résoudre certains problèmes identifiés lors de la revue, notamment, la longueur des procédures et des délais relatifs à certaines prises de décision ; la couverture limitée des contrôles ; le manque de standardisation des méthodes de travail ; la non publication et la diffusion restreinte des rapports de la Cour. Et pourtant les procédures de contrôle et d’investigation sont inspirées des normes internationales, notamment celles élaborées par l’Intosai dont l’apurement des comptes des comptables publics est un acte juridictionnel portant sur l’exactitude matérielle des opérations de recettes et de dépenses portées au compte du comptable public ainsi que leur conformité avec les lois et règlements en vigueur, la reddition des comptes.

    Selon les normes internationales, qui devraient s’appliquer en Algérie, le contrôle de la qualité de gestion a pour finalité d’apprécier les conditions d’utilisation et de gestion des fonds et valeurs gérés par les services de l’Etat, les établissements et organismes publics et enfin l’évaluation des projets, programmes et politiques publiques, la Cour des comptes participant à l’évaluation, au plan économique et financier, de l’efficacité des actions, plans, programmes et mesures initiées par les pouvoirs publics en vue de la réalisation d’objectifs d’intérêt national et engagés directement ou indirectement par les institutions de l’Etat ou des organismes publics soumis à son contrôle. Il s’agit de poser les véritables problèmes, pour une application efficace sur le terrain. La Cour des comptes, qui doit éviter cette vision répressive mais être un garde-fou, une autorité morale par des contrôles réguliers et des propositions peut jouer son rôle de lutte contre la mauvaise gestion et la corruption qui touchent tant les entreprises que les services collectifs et administrations. Mais je ne saurai trop insister que le contrôle efficace doit avant tout se fonder sur un Etat de Droit, avec l’implication des citoyens à travers la société civile, une véritable opposition sur le plan politique, une véritable indépendance de la justice, tout cela accompagné par une cohérence et visibilité dans la démarche de la politique socio-économique, un renouveau de la gouvernance au niveau global afin de délimiter clairement les responsabilités et pour plus de moralité des dirigeants aux plus hauts niveaux afin de faciliter la symbiose Etat/citoyens.

    Le fondement de tout processus de développement comme l’ont démontré tous les prix Nobel de sciences économiques repose sur des instituions crédibles et c’est une Loi universelle, d’où l’importance de dynamiser par une réelle indépendance, le Conseil national de l’Energie, la Cour des Comptes, le Conseil économique et social, la bourse d’Alger et du Conseil de la concurrence. Car, force est de reconnaitre qu’en ce mois de novembre 2021, Sonatrach ‘est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach (plus de 97/98% des recettes en devises avec les dérivées) et que l’Algérie a une économie de nature publique avec une gestion administrée centralisée renvoyant à l’urgence d’une véritable décentralisation.

    En conclusion, le défi à relever est la transition d’une économie de rente avec la dominance d’une économie informelle spéculative à une économie de production de biens et services basée sur la bonne gouvernance et la connaissance supposant de profonds réaménagements au sein de la structure du pouvoir. L’Algérie a deux choix : de profondes réformes structurelles, plus de libertés, de transparence et réhabiliter les vertus du travail ou régresser en optant pour le statu quo, d’où l’urgence de s’adapter, au mieux des intérêts de l’Algérie au nouveau monde ademmebtoul@gmail.com

    Professeur Abderrahmane MEBTOUL,

    Docteur d’Etat en sciences économiques (1974), auteur de 20 ouvrages et plus de 700 contributions nationales/ internationales , directeur d’études Ministère Energie –Sonatrach 1974/1979/1990/1995-2000/2007-2013/2015 – Directeur général des études économiques et haut magistrat à la Cour des comptes (premier conseiller) de 1980/1983- expert au conseil économique et social de 1996-2008


    #Algérie #Cour_des_comptes #Fiances #Corruption #Malversation