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  • Algérie: « La riposte passe par l’armement des Sahraouis »

    Tags : Algérie, Maroc, Israël, Sahara Occidental, Russie, Chine, Iran – Algérie: « La riposte passe par l’armement des Sahraouis »

    « L’Algérie doit fortifier ses liens avec l’axe contre l’entité sioniste »
    Au regard des mutations et de décantations opérées et en cours, dans les rapports internationaux et celles de la scène mondiale, l’Algérie qui s’inscrit dans l’édification et la consolidation de ses relations avec l’ensemble des pays dans le respect des intérêts mutuels, est tenue, selon l’expert des questions sécuritaires et stratégiques, Abdelhamid Larbi Chérif à « être un acteur », selon son processus historique et ses principes , pour faire face et résister aux plans visant le démantèlement des États Nation.

    L’invité, hier, a animé le Forum du Courrier d’Algérie, l’ex-colonel à la retraite Abdelhamid Larbi chérif a affirmé que l’entité sioniste et le Maroc « vont accentuer leur agressivité et leur rôle hostile contre l’Algérie » en raison de l’attachement de notre pays, « à sa souveraineté » dans la prise de décisions ou positions en opposition, notamment à deux systèmes politiques expansionnistes, Israël et le Maroc. Dans son agression par l’assassinat ignoble de trois de nos camionneurs, Israël comme le Maroc, sur fond des plans visant l’Algérie, tentent de « drainer le pays dans une guerre », laquelle affirme le conférencier, « le plus grand perdant sera le Maroc ». Indiquant que l’Algérie a et est en mesure de riposter, en usant de ses forts moyens militaires, en capacités humaine et matériel, « notre pays est aussi capable d’user d’autres moyens de riposte pour aussi frapper fortement Rabat et la rappeler à l’ordre». Le Maroc qui s’appuie sur l’entité sioniste, pour s’attaquer à l’Algérie, « devrait savoir que la résistance armée palestinienne et libanaise a montré les limites des capacités militaires israéliennes », rendant même caduc, l’efficacité du « dôme de fer » face aux tirs de roquettes et des missiles de la résistance, palestinienne et libanaise, notamment dans le conflit de mai dernier, entre les Palestiniens et les sionistes et avant, en 2006 avec le Liban. « L’Algérie est appelée plus qu’avant à afficher son positionnement en faveur de l’axe qui fait face fondamentalement à l’entité sioniste », notamment en ces temps où la normalisation de pays arabes profite en premier lieu à l’occupant israélien. Pour l’invité du Forum, « il est temps de fortifier et de consolider nos liens avec les pays arabes hostiles à l’entité sioniste et qui animent la résistance à divers niveaux contre le projet visant la région arabe et africaine » dira-t-il.

    Rappelant que dans un monde multipolaire qui s’affirme de jour en jour, avec l’émergence et le rôle pesant de nouvelles puissances, citant, la Russie, la Chine, l’Iran etc, l’animateur plaide en faveur « de la consolidation et l’approfondissement de relations stratégiques avec ces pays» déclare-t-il, d’autant plus que l’Algérie poursuit Abdelhamdi Larbi Chérif, « entretient d’excellentes relations avec ces pays ». Etant un acteur incontournable sur le bassin méditerranéen et le continent africain, de par ses positions de principe et son processus historique, marqué notamment par une guerre de libération contre le colonialisme français, l’Algérie n’a jamais cessé d’être dans le collimateur de l’entité sioniste et de ses alliés, et le Maroc, dira notre interlocuteur « est un sous-traitant de la politique israélienne» dans notre région, et par sa normalisation avec Israël, celle-ci est géographiquement à nos portes, avec la normalisation entre Rabat et Tel Aviv, dénoncée et qualifiée, pour rappel, par le peuple palestinien « de trahison et de coup de couteau dans le dos palestinien ». Relevant qu’il est impératif d’aller sur la consolidation et la fortification du front interne, le conférencier a appelé à la concrétisation et la réalisation de ce qui nourrit « la cohésion nationale », notamment par l’amélioration des conditions de vie socio-économique du citoyen , la relance effective de la machine économique, l’enracinement de la culture d’Etat, l’édification de fortes institutions, invitant avec insistance « à sortir de la gestion administrative de l’économie » et « du discours des slogans » lesquels, selon l’invité du Forum freinent toute émergence « des fortes capacités » du pays dans tous les domaines, pour être « une force régionale dans la durée » précise-t-il.

    Pour l’ex-colonel en retraite Abdelhamid Larbi Chérif, le Maroc qui affronte avec ses soutiens traditionnels, dont l’entité sioniste , la lutte de libération du peuple sahraoui, depuis 1975, a vite fait, en raison de sa défaite militaire, d’aller sur un cessez-le-feu en 1991, avec le Front sous les auspices de l’ONU pour l’organisation du référendum d’autodétermination des Sahraouis, puis s’est désengagé, et espère à travers les Accords d’Abraham imposer le fait accompli. Pour le conférencier le principe « ce qui a été pris par la force revient par la force » anime la lutte du peuple sahraoui et celle du peuple palestinien pour mettre un terme à l’occupation, respectivement, marocaine et israélienne, soulignant que « l’Algérie est un soutien indéfectible aux luttes des peuples sahraoui et palestinien ». Un soutien qui doit être davantage manifesté, notamment en matière de soutien militaire et de « coopération et de fortification des liens avec les pays adoptant une posture clairement affichée, contre l’entité sioniste, à l’exemple de l’Iran » a précisé, hier, l’animateur de notre Forum
    Karima Bennour

    FACE À L’AGRESSION MILITAIRE MAROCAINE ET LES PLANS DE DÉSTABILISATION DE SON ALLIÉ SIONISTE : « L’Algérie doit faire preuve de patience stratégique »

    Il ne fait aucun doute sur l’affaire ! L’acte terroriste commis récemment sur trois routiers algériens, tués dans un bombardement des forces marocaines à Bir Lahlou, dans les territoires sahraouis libérés, porte l’empreinte d’Israël qui, à travers cette agression, vise la stabilité de l’Algérie dans le cadre du fameux plan chaotique visant à redessiner le Moyen-Orient et le Maghreb. Un fait en soi qui n’est pas nouveau à considérer à tout point de vue la série des agressions marocaines amenant l’Algérie à rompre ses relations avec son « voisin » de l’Est.

    Si ce n’est aujourd’hui pour l’allié sioniste, qui bombe le torse depuis qu’il a intégré les accords d’Abraham sous les auspices de Trump, d’accéder à un niveau supérieur d’hostilité. Aller en effet au-delà de la classique campagne médiatico-diplomatique belliqueuse dirigée contre l’Algérie des années durant en optant pour le choix dangereux de l’escalade militaire dans laquelle il veut entrainer l’Algérie.

    C’est là l’objectif recherché, a estimé, hier, l’invité du Forum du Courrier d’Algérie, Abdelhamid Larbi-Chérif, expert en questions sécuritaires et géostratégiques. « Et ça ne s’arrêtera pas à l’assassinat de trois Algériens, ça va aller encore plus loin », met en garde l’orateur pour qui Israël, aujourd’hui, « prend le relais des Américains » après le retrait ou le désengagement de ces derniers dans la région. Et si l’Algérie en est une cible privilégiée, c’est parce qu’elle est, du moins dans la région, l’un des rares pays à continuer à soutenir le droit des peuples palestinien et sahraoui à l’autodétermination, au moment ou bien des pays arabes se sont désengagés pour choisir le camp adverse.
    C’est dans ce contexte de tension auquel s’ajoutent les crises au Mali et en Libye qu’évolue l’Algérie. Et pour cause, si la normalisation marocaine avec Israël est assumée publiquement, d’autres pays, comme le Niger ou la Mauritanie, bien qu’ils le soient moins, mènent sous la table des relations avec l’entité sioniste. La campagne de normalisation ne s’arrête pas là, puisqu’aux dernières nouvelles, confirme Larbi-Chérif pour la Libye, le fils de l’ancien Guide libyen, Saif Islam Kadhafi ainsi que Khalifa Haftar se sont rendus secrètement en Israël en pleins préparatifs des élections présidentielles.

    « La riposte passe par l’armement des Sahraouis »
    Dans ce lot de « trahisons », l’Algérie reste l’ennemi à abattre pour Israël qui « craint pour ses intérêts économiques dans le bassin méditerranéen. » Autrement, le grand retour diplomatique de l’Algérie dans la région et la puissance de ses forces armées compromettraient les approvisionnements maritimes israéliens. D’où l’acte d’agression de l’Algérie à travers l’assassinat de trois civils algériens par lequel « Israël cherche à entrainer l’Algérie dans un conflit armé en le poussant à riposter au Maroc », avertit l’invité du Forum, précisant qu’un tel scénario amènerait la communauté internationale à intervenir et de-là « faire oublier » la question d’autodétermination du peuple sahraoui et dire que c’est « une affaire algéro-marocaine ».

    Une raison pour laquelle, suggère ce colonel de l’ANP à la retraite pour éviter l’escalade face à l’agression, « l’Algérie doit faire preuve d’une patience stratégique, car riposter n’est pas dans nos intérêts ». En revanche, Larbi-Chérif pense à une autre riposte consistant à « armer les Sahraouis avec drones et missiles pour chasser le Maroc et son allié sioniste ». Car, pour lui, il n’y a que la lutte armée qui pourrait libérer le peuple Sahraoui du colonialisme marocain. « On est dans la contrainte d’aller vers une guerre indirecte », recommande Larbi-Chérif.

    Une escalade militaire n’arrange pas l’Algérie, malgré son potentiel prouvé dans le domaine. Pour preuve, les programmes de modernisation de l’ANP, son expérience puisée dans la guerre de libération nationale contre la France coloniale et sa lutte contre le terrorisme. En face, « c’est le Maroc qui est perdant car il n’a jamais mené un affrontement direct. Il n’a pas les moyens de mener la guerre. Malgré qu’il dispose de 74 chasseurs F16 américains, il n’a pas les moyens de pilotage, ni économiques pour permettre des heures de vol de ses avions, même les pays puissants ne peuvent se le permettre », affirme-t-il.

    Le front intérieur et la riposte économique
    Abordant la situation interne au pays dans le giron du développement géopolitique qui cerne l’Algérie, Larbi-Chérif estime aussi que la « riposte » à l’ennemi ne peut se suffire de l’engagement sans faille sur le plan militaire et à travers l’Armée nationale populaire notamment. Pour ce faire, « le renforcement du front intérieur à travers le renforcement des liens entre les institutions et le peuple est capital, car la situation actuelle n’est plus comme avant », suggère-t-il. « On ne peut pas convaincre le peuple d’une vraie agression marocaine, si le citoyen n’arrive pas à subvenir à ses besoins en pomme de terre », illustre-t-il ses propos, histoire de montrer la nécessité du développement socio-économique dans la défense de la souveraineté de l’Algérie.

    D’ailleurs, il déplore le fait que l’Algérie n’a pas su tirer des leçons de la décennie noire dont il cite la loi sur la Réconciliation nationale qui n’a pas su réhabiliter les militaires qui se sont pourtant sacrifiés contre le terrorisme dans leurs droits. « L’Etat se construit par les institutions et non pas par les hommes », estime Larbi-Chérif, appelant à dépasser la vision d’allégeance comme on l’a connu durant le règne de Bouteflika, pour orienter le pays résolument vers le développement qui passe par l’accompagnement réel de sa jeunesse, en quête d’une vie décente stable.
    Sur ce plan « il faut sortir de l’économie dirigée, libérer les initiatives dans l’administration qui doit être au service des citoyens et non le contraire. Il faut aussi ouvrir les portes aux jeunes algériens au lieu de les noyer dans la bureaucratie. « Le danger est aussi d’ordre économique », met en garde l’orateur pour qui les responsables doivent dépasser la langue de bois et répondre sur le terrain pour résoudre les problèmes des Algériens. Pour ce faire, ceci doit passer par la volonté politique, la mise en place d’une stratégie économique basée sur une ambition future et des objectifs à réaliser dans un plan d’action. En somme faire le tout possible pour faire adhérer le peuple au projet national. Larbi-Chérif veut pour exemple l’Egypte qui « en 2030, ce pays deviendra première économie africaine et arabe et l’un des plus importants marchés ».

    « On ne peut pas ignorer la France »
    Interrogé sur la crise diplomatique entre l’Algérie et la France, dont les propos provocateurs du président Macron ont accentué des tensions déjà en présence, Larbi-Chérif pense qu’il faut adopter une attitude réaliste et pragmatique vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale. « On a une communauté importante en France, il faut y réfléchir », répond-t-il pour qui, « il faut réviser les accords (algéro-français) selon une vision souveraine et sur la base des intérêts de notre pays. On ne peut pas ignorer la France… »

    À ce titre, Larbi-Chérif, qui défend une vision pragmatique à adopter dans les relations avec la France, donne l’exemple du blé. « Si on arrête l’importation du blé (français), cela va développer la production nationale en la matière. Dans deux ans, on peut même en exporter », a-t-il suggéré.
    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 10/11/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #France #Sahara_Occidental #Russie #Chine #Iran

  • France-Algérie: Macron…tout à l’ego

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Histoire, colonialisme – France-Algérie: Macron…tout à l’ego

    Les relations algéro-françaises au plus mal? Cela fait bien longtemps, que les relations entre les deux pays n’avaient atteint ce degré de défiance et ce climat délétère.

    On pense à l’année 1973, qui a vu Boumedienne stopper l’émigration vers l’Hexagone, suite à une flambée raciste dirigée contre les travailleurs algériens et qui a vu bon nombre d’entre-eux payer de leur vie.

    Mais cette fin d’année 2021 n’est pas en reste, même s’il ne s’agit ni des mêmes motifs, ni des mêmes causes.

    2021 année horribilus des relations algéro-françaises ? On est tenté de le penser et même de s’en persuader à la lecture de l’interview du président Tebboune au journal allemand Der Spiegel.

    «Je ne serai pas celui qui fera le premier pas» a déclaré le président Tebboune, visiblement très remonté contre la sortie de Macron, sur la nation algérienne inexistante avant l’arrivée des français.

    Il ajoute : «aucun algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insulté».

    C’est intense comme un café italien. Et prometteur de lendemains incertains des relations.

    Surtout qu’on laisse entendre, qu’Alger envisage même de revoir en profondeur des relations avec l’ancienne puissance coloniale.

    Macron, rempilant pour un nouveau mandat, se fait cleptomane et chaparde via le déni, la réalité historique…qu’est la nation algérienne.

    Jupiter braconnant sur les terres de Le Pen pour draguer les électeurs d’extrême droite…en les confortant qu’avant eux l’Algérie , c’était le néant !

    Mozart-Macron, qui terrassa la gauche et la droite dans une partition inédite en 2017, serait-il devenu cancre ?

    Le pouvoir corrompt, certes. Mais jouer au négationniste vis-à-vis d’une nation qui exista avant les empires français, relève non d’une bévue ou d’une méprise, mais d’un déni…électoraliste.

    Essayant de se rattraper le 17 octobre en qualifiant les ratonnades de 1961 de «crimes inexcusables», Emmanuel Macron s’en tint comme toujours aux formes. Et s’empêtra davantage.

    Exit le crime contre l’humanité que fut la colonisation, et qui lui ouvrit le bal des mots dits envers l’Algérie.

    Et dans ce blabla permanent, il fut sans pareil. Et souvent, son tout à l’ego lui fit dire des perles difficilement rattrapables. Sa prose habillait tout. Mais masquait sa vanité, ses volte-faces, ses marches-arrières.

    Macron et l’Algérie-nation qui n’existait pas avant la colo! Jupiter vire t-il au cancre ? Le diable est dans un détail historique.

    Madjid Khelassi

    La Nation, 10/11/2021

    #Algérie #France #Macron #Histoire #Colonialisme #Mémoire

  • Elysée: Macron a le plus grand respect pour la l’Algérie

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, colonialisme – Elysée: Macron a le plus grand respect pour la l’Algérie

    La présidence française a indiqué ce mardi 9 novembre que président de la République française Emmanuel Macron
    «a le plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie», en faisant part de son regret suite aux « polémiques et malentendus» avec l’Algérie.

    «Le président de la République regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés» et «il est fortement attaché au développement de la relation» entre la France et l’Algérie, a précisé un conseiller au cours d’un brief de presse consacré à la conférence sur la Libye organisée vendredi à Paris.

    Selon lui, Paris souhaite que la relation bilatérale se développe «au bénéfice des populations algérienne et française mais également pour répondre aux grands défis régionaux, à commencer par la Libye».

    La présidence a précisé que le président algérien Abdelmadjid Tebboune était invité à la conférence de vendredi pour aider la Libye à redevenir un pays stable, notamment en préparant l’élection présidentielle prévue le 24 décembre. «L’Algérie est un acteur majeur dans la région et le président souhaite la participation du président Tebboune à cette conférence», selon le conseiller.

    Emmanuel Macron a provoqué la colère d’Alger après des propos rapportés le 2 octobre par le quotidien Le Monde accusant le système «politico-militaire» algérien d’entretenir une «rente mémorielle» en servant à son peuple une «histoire officielle» qui «ne s’appuie pas sur des vérités». D’après le quotidien, il avait également affirmé que «la construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française? Ça, c’est la question (…)».

    Le 2 octobre 2021, l’Algérie a exprimé samedi son rejet « catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures » à la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française.

    « A la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos », précisé la Présidence de la République dans un communiqué.

    « Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale », ajoute la Présidence de la République, estimant que « les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes ».

    Pour la Présidence de la République, « la propension des nostalgiques de l’Algérie française et des milieux qui se résignent difficilement à l’indépendance pleine que les Algériens ont gagnée de haute lutte, s’exprime à travers de vaines tentatives d’occulter les exactions, massacres, enfûmades, destructions de villages, des centaines de +Oradour-Sur-Glane+, éradications de tribus de résistants, qui sont des génocides en séries que les acrobaties conceptuelles et les raccourcis politiques ne parviendront jamais à occulter ».

    « Pour leur part, les appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées en ce qui concerne l’édification de l’Etat national algérien ainsi que sur l’affirmation de l’identité nationale relèvent d’une conception hégémonique éculée des relations entre Etats et ne sauraient, en aucune façon, être compatibles avec le ferme attachement de l’Algérie à l’égalité souveraine des Etats », souligne-t-on dans le communiqué.

    « Cette malencontreuse intervention qui heurte fondamentalement les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire, a l’incorrigible défaut de tendre vers la promotion d’une version apologique du colonialisme au détriment de la vision établie par l’histoire de la légitimité de luttes de la libération nationale, alors que rien ni personne ne peut absoudre les puissances coloniales de leurs crimes, y compris les massacres du 17 octobre à Paris dont l’Algérie et sa communauté établie en France s’apprêtent à commémorer dans la dignité », ajoute la même source.

    « Face à la situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé le rappel immédiat en consultations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de la République française », conclut le communiqué.

    Tebboune a prévenu samedi 6 novembre qu’il ne ferait pas «le premier pas» pour tenter d’apaiser les tensions avec son homologue français qui, avec ses propos, «a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile». «Pourquoi a-t-il dit ça? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques», a ajouté Tebboune dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

    S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 10/11/2021

    #France #Macron #Elysée #Algérie #Colonialisme #Histoire #Mémoire

  • Plus de visibilité et de crédibilité

    Tags : Algérie, diplomatie, diplomatie économique – Plus de visibilité et de crédibilité

    L’un des fronts sur lesquels le président de la République veut s’engager avec le plus de détermination est celui de la diplomatie. La Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes qui vient de se dérouler au Palais des nations, à Alger, est l’un des signes manifestes de ce désir de renouveau dicté par les transformations rapides de notre pays et de notre environnement géopolitique. Il y a en premier une forte communauté algérienne à l’étranger qu’il faut associer au développement du pays auquel elle n’a jamais tourné le dos. L’épisode du Hirak avait de nouveau révélé avec éclat cet attachement. L’appareil diplomatique doit se redéployer et se tourner davantage vers elle pour capitaliser son expertise et ses capacités.

    Cette démarche n’est pas à vrai dire nouvelle, mais il y a visiblement plus d’efforts dans ce sens. Tebboune a évoqué dans son allocution l’entrepreneuriat innovant, l’échange d’expertises et la formation qui sont autant d’outils pour séduire ces Algériens qui restent à l’écoute du pays. Il y a également un travail de communication dans ce sens. C’est de son absence ou de sa déficience que se plaignent souvent nos ressortissants. Ces dernières années, un autre concept a fait son apparition. Il s’agit de la diplomatie économique. L’image de l’ambassadeur qui passe son temps à discourir sur les grandes questions internationales où l’on donne libre cours aux envolées lyriques est quelque peu passée de mode. Il est de bon ton de donner de la voix dans les forums et autres conférences, mais personne ne se suffit de cette vocation.

    Une mission diplomatique en ces temps de concurrence et d’ouverture des marchés doit faire connaître les potentialités du pays. Elle doit aussi être une sorte de guide pour les hommes d’affaires qui partent à la conquête de marchés étrangers. La vocation d’un diplomate est d’abord politique, mais elle est de plus au service de l’économie et de la culture qui donnent plus de visibilité et de crédibilité à l’action diplomatique, a souligné le Président. Le soft power est un aspect de la diplomatie qui rentabilise les atouts d’un pays et construit son image à l’heure où les médias font et défont les réputations des dirigeants.

    Alors que l’Algérie affiche sa volonté de préserver et de ne pas marchander la souveraineté de ses décisions, elle ne peut se passer d’une présence plus visible sur la scène internationale. Elle ne peut pas également faire l’économie d’une telle démarche à l’heure où dans son voisinage le plus immédiat, notre pays affronte des problèmes qui ne peuvent souffrir d’indifférence.

    Nos diplomates doivent porter et défendre ce que le pays propose comme règlements à des conflits où s’imbriquent beaucoup d’intérêts et se manifestent des appétits qui menacent d’une manière ou d’une autre notre stabilité. L’Algérie a longtemps vécu du prestige de sa Révolution qui a enfanté sa diplomatie. Celle-ci ne veut pas sacrifier ses principes mais s’en servir dans un mouvement où la visibilité s’accompagne de crédibilité.

    Horizons, 10/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #Diplomatie_économique

  • Palestine, Sahara et UA: L’avertissement de Tebboune

    Tags : Algérie, Palestine, Sahara Occidental, Union Africaine – Palestine, Sahara et UA: L’avertissement de Tebboune

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a appelé l’ONU à assumer sa responsabilité envers la Palestine et le Sahara occidental. En effet, lors de son intervention lors de la conférence des missions diplomatiques et consulaires algériennes, le Chef d’Etat a appelé à surmonter l’apathie avec certains pays. En Afrique, notamment le Nigeria, l’Afrique du Sud et les pays des Caraïbes comme Cuba et le Venezuela, ainsi que l’ouverture à la Russie, l’Amérique et la Chine

    Le Président Tebboune, a également appelé à protéger l’Union africaine contre “toutes tentatives visant à la détruire “. “L’Algérie est ciblée par la guerre dite de 4ème génération, a, en outre, ajouté, le président de la République. Et ce, dans le cadre d’un vaste schéma ciblant l’Afrique et le Moyen-Orient, a-t-il soutenu.

    L’Express, 10/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Palestine #ONU

  • Der Spiegel : Entrevista de Tebboune (texto íntegro)

    Tags : Argerlia, Alemania, Francia, Marruecos, Sahara Occidental – Der Spiegel : Entrevista de Tebboune (texto íntegro)

    El presidente de Argelia, Abdelmadjid Tebboune, cerró recientemene el espacio aéreo de su país con Francia por su enfado ante un comentario de Emmanuel Macron. DER SPIEGEL ha hablado con Tebboune sobre la fractura diplomática, el camino de su país hacia la modernización y por qué los periodistas siguen encerrados en Argelia.

    La carretera que lleva al palacio presidencial de Argel serpentea hasta llegar a una barrera custodiada por guardias militares fuertemente armados. Detrás de ellos están los amplios terrenos del palacio, con edificios encalados, patios verdes y fuentes burbujeantes.

    Desde diciembre de 2019, el palacio está ocupado por Abdelmadjid Tebboune. Este hombre de 75 años llegó a la presidencia tras dos décadas de gobierno de Abdelaziz Buteflika, ese autócrata enfermizo y envejecido que, hacia el final de su reinado, dirigía el país desde una villa junto al mar, apoyado por los todopoderosos militares. Pero en la primavera de 2019, los argelinos estaban hartos del corrupto e incompetente Buteflika y se echaron a la calle por cientos de miles, provocados por el anuncio del presidente de que pretendía presentarse a un quinto mandato. El movimiento de protesta, que llegó a conocerse como Hirak, le obligó a dimitir ese mismo año. En las elecciones de diciembre, Tebboune fue el más votado.

    Sin embargo, la participación fue históricamente baja: sólo el 40%. Muchos de los que se habían unido al movimiento de protesta boicotearon las elecciones. Esperaban un intervalo más largo entre la dimisión de Buteflika y las nuevas elecciones, lo que habría dado a Hirak más tiempo para organizarse. Sin embargo, el ejército impulsó la votación, para la que sólo se certificaron cinco de los 23 candidatos, todos ellos producto de las arraigadas estructuras de poder del país.

    Argelia es un país clave para Europa, tanto desde el punto de vista estratégico como político. Las rutas migratorias pasan por el país, utilizadas por personas del África subsahariana y otras que desean llegar a Europa. Además, Argelia suministra gas natural a España y otros países europeos. El mayor país de África por superficie, Argelia comparte frontera con el norte de Malí, una región de descanso controlada por varios grupos, algunos de ellos islamistas, donde las tropas francesas y alemanas han sido objeto de repetidos ataques. Los otros vecinos del país son Libia, Túnez y Marruecos. Por ello, el gobierno de Argel desempeña un papel vital de mediador y de garante de la seguridad, cuando se decide a asumir esa tarea.

    Actualmente, Tebboune intenta reposicionar a su país en materia de política exterior, tratando de establecer vínculos más estrechos con nuevos socios como Estados Unidos, Italia y Alemania, en parte como forma de distanciar a su país de la antigua potencia colonial de Francia. En octubre, rompió las relaciones diplomáticas con París y supuestamente ya no recibe llamadas de la oficina del presidente francés Emmanuel Macron, con quien solía mantener un estrecho contacto. Soportar este tipo de crisis, dicen los allegados a Tebboune, forma parte de la nueva soberanía de Argelia.

    DER SPIEGEL: Señor presidente, en una conversación con jóvenes argelinos a finales de septiembre, el presidente francés planteó la cuestión de si Argelia había sido siquiera una nación antes de su colonización por Francia. En respuesta, usted rompió inmediatamente las relaciones diplomáticas. ¿Basta una sola frase para justificar semejante reacción?

    Tebboune: No se puede cuestionar la historia de un pueblo y no se puede insultar a los argelinos. Lo que se reveló allí fue el viejo odio que albergaban los amos coloniales, aunque sé que Macron está muy lejos de pensar de esa manera. ¿Por qué dijo eso? Creo que fue por razones de estrategia de campaña. Es el mismo discurso que desde hace tiempo persigue el periodista de extrema derecha Éric Zemmour: Argelia no era una nación, afirma, fue Francia la que la transformó en una nación. Con su comentario, Macron se colocó en el mismo bando que los que justifican la colonización.

    DER SPIEGEL: Pero hasta ese momento, usted se llevaba bien con Macron. Estaban involucrados en proyectos conjuntos, incluyendo una nueva mirada a la historia de sus naciones. ¿Lamentan la crisis actual?

    Tebboune: No me arrepiento. Macron reavivó un viejo conflicto de forma totalmente innecesaria. Cuando Zemmour dice algo así, ¿a quién le importa? Nadie le presta atención. Pero cuando un jefe de Estado afirma que Argelia no era una nación independiente, eso es muy grave. No seré yo quien dé el primer paso. Si no, perderé el apoyo de todos los argelinos. No se trata de mí, sino de un problema nacional. Ningún argelino aceptaría que yo iniciara un contacto con quienes nos insultan.

    DER SPIEGEL: El año pasado, el presidente francés encargó un informe a un historiador al que se le pidió que hiciera recomendaciones sobre cómo debería París tratar su historia colonial. ¿Qué esperaba de él, de Francia? ¿Una disculpa?

    Tebboune: Nuestro país no necesita una disculpa de Macron por algo que ocurrió en 1830 o 1840. Pero sí queremos un reconocimiento completo y sin reservas de los crímenes que Francia cometió. Y Macron ya lo ha hecho. En 2017, declaró públicamente que la colonización había sido un crimen contra la humanidad. Ya saben, los alemanes destruyeron un pueblo entero en Oradour-sur-Glane en 1944. Esa masacre se conmemora hasta hoy, y con razón. Pero en Argelia había decenas de Oradour-sur-Glanes. Los habitantes de innumerables aldeas fueron conducidos a cuevas, se les arrojó madera dentro y luego se les prendió fuego. La gente se asfixió horriblemente.

    DER SPIEGEL: ¿No hay indicios de que la crisis con Francia vaya a terminar pronto?

    Tebboune: No. Si los franceses quieren ahora viajar a Malí o a Níger, tendrán que volar durante nueve horas en lugar de cuatro. Aunque haremos excepciones para la recuperación de los heridos. Pero en todo lo demás, ya no tenemos que cooperar entre nosotros. Tal vez eso se haya acabado. No éramos subhumanos, no éramos un pueblo de tribus nómadas antes de que aparecieran los franceses.

     » Admiro mucho la resistencia de Angela Merkel y su modestia. Lamento mucho que ahora se vaya. « 

    DER SPIEGEL: En sus interacciones con otro país europeo, con Alemania, su tono ha sido mucho más conciliador. ¿Por qué? ¿Qué une a Argelia con Alemania?

    Tebboune: Los alemanes siempre nos han tratado con respeto. Nunca se han dirigido a nosotros con arrogancia y nunca ha habido desacuerdos en política exterior. Además, admiro mucho la resistencia y la modestia de Angela Merkel. Lamento mucho que ahora se vaya. Nunca olvidaré cómo me atendió personalmente cuando estuve en Alemania para recibir tratamiento médico. Alemania es un modelo para nosotros en muchos aspectos.

    DER SPIEGEL: Usted también está interesado en ampliar los lazos económicos con Alemania. ¿Qué espera del nuevo gobierno de Berlín, una vez que tome posesión?

    Tebboune: Para ser sincero, todo eso es posible. Me gustaría, por ejemplo, que construyéramos juntos un gran hospital en Argel. Un lugar que pueda atender todas las áreas especializadas de la atención médica, para todo el Magreb. Así, un presidente africano podría por fin recibir tratamiento en su propio continente en lugar de tener que viajar a Suiza. Estaríamos dispuestos a financiar la mayor parte de este proyecto. También hay un gran potencial en materia de energías renovables. Con la ayuda de Alemania, podríamos abastecer a Europa de energía solar.

    DER SPIEGEL: Hace dos años, usted prometió poner fin a la vieja forma de hacer las cosas e iniciar una nueva era en Argelia. ¿Hasta qué punto se ha hecho realidad?

    Tebboune: He eliminado los impuestos para todos los salarios inferiores a 30.000 dinares, unos 190 euros, al mes. He aumentado el salario mínimo. Las regiones rurales, hasta ahora muy olvidadas, están recibiendo una ayuda especial. Pero una de las tareas más importantes es la de inyectar nueva moral en la administración y la economía. Llevamos dos años luchando contra la corrupción.

    Tebboune pasó suficiente tiempo como parte del aparato de poder en Argel para saber los pocos escrúpulos que tenía Buteflika. A lo largo de varios años, el antiguo jefe de Estado transfirió miles de millones de dólares fuera del país. El nuevo gobierno sigue buscando por todo el mundo el dinero robado con la ayuda de empresas consultoras, en Estados Unidos, en Suiza y en otros países europeos. Al parecer, el nuevo gobierno también se ha incautado de grandes sumas de dinero en la propia Argelia, al menos eso es lo que afirman los allegados al presidente. Tebboune también ha anunciado numerosas reformas económicas. Pero, ¿cuántos de esos planes podrá aplicar realmente? ¿El Ministerio de las Empresas, que ha lanzado, es sólo un farol o es realmente un esfuerzo para cambiar las cosas en el país? ¿Y qué significa que el jefe del ejército aparezca en la televisión con la misma frecuencia que el presidente?

    DER SPIEGEL: Antes de que usted tomara posesión del cargo, los militares encerraron a miembros de alto rango del antiguo aparato de poder, incluido el hermano de Buteflika, Saïd, que posteriormente fue condenado. ¿Se produjeron más detenciones durante su mandato?

    Tebboune: Por supuesto. Actualmente estoy luchando contra la corrupción principalmente en los rangos inferiores. Lo que ocurrió a nivel gubernamental fue un despilfarro imperdonable de las riquezas de este país. Son los ciudadanos los que deben pagar por la corrupción cotidiana. Pero eso se ha acabado. Nunca más alguien tendrá que presentar un billete en un ayuntamiento para obtener un nuevo pasaporte.

    DER SPIEGEL: ¿Es realmente posible cambiar sin más un sistema y unos hábitos arraigados a lo largo de varias décadas?

    Tebboune: Se empieza por lo fundamental. Tuvimos que reconstruir completamente el Estado. Antes teníamos lo que yo llamaría un Estado informal. Traje a mucha gente de la economía privada al gobierno. El portavoz del Gobierno solía ser un moderador de televisión; el hombre que ahora dirige el Ministerio de Startups formó parte del movimiento de protesta de 2019. Actualmente estamos renovando por completo la oficina de auditoría. Estamos persiguiendo a los evasores de impuestos. Y hemos acordado una nueva constitución que otorgará más derechos a los ciudadanos.

    DER SPIEGEL: Y sin embargo, la gente en Argelia está más asustada que nunca por la represión del Estado y tiene miedo de expresar sus opiniones. En su país se detiene a los periodistas. ¿No es usted sólo la fachada civil de una continuación del régimen militar?

    Tebboune: El pueblo argelino sabe que eso no es cierto. Fui yo quien nombró al jefe del ejército. Además de presidente, también soy ministro de Defensa. Los servicios secretos del país están bajo mi control y ya no pertenecen a los militares. Esa es la nueva realidad en Argelia, apuntalada por la Constitución: una acción segura de sí misma en lugar de dependencias.

    DER SPIEGEL: ¿Cuál es el actual equilibrio de poder entre el ejército y el presidente?

    Tebboune: Se lo diré. El jefe del ejército, que está bajo mi mando, recibió una orden mía de modernizar el ejército. Más allá de eso, él tiene bastante con la delicada situación de nuestras fronteras. Yo soy el líder político. Nadie desempeñará esa responsabilidad en mi lugar. Fui yo quien ordenó el cierre del espacio aéreo argelino para los vuelos militares franceses. También fui yo quien hizo lo mismo con los aviones marroquíes. Pero es imposible deshacerse de la imagen que el mundo tiene de Argelia como Estado militar.

    DER SPIEGEL: Hay un pasaje en la nueva constitución que permite a Argelia enviar soldados al extranjero. ¿Piensa enviar sus propias tropas a Malí?

    Tebboune: Ahora se nos puede pedir ayuda. La ONU puede recurrir a nosotros, o la Unión Africana. Si los malienses se encontraran ante un ataque inminente, intervendríamos si nos lo pidieran. Pero nuestros soldados son argelinos que tienen familia. No los enviaré a la muerte para defender los intereses de otros. Ya han muerto suficientes argelinos en el pasado. La gran cuestión en Malí es cómo se puede reunificar el país. Argelia, en cualquier caso, nunca aceptará la partición de Malí.

    DER SPIEGEL: Francia no es el único país con el que tiene problemas. También ha cerrado el espacio aéreo argelino a su vecino Marruecos. ¿Por qué?

    Tebboune: Los marroquíes quieren dividir Argelia. Su representante en la ONU expresó su apoyo al movimiento independentista en una parte de nuestro país, la Cabilia. Nadie, ni siquiera el rey, rectificó sus comentarios. Al final, cortamos las relaciones.

    DER SPIEGEL: Pero ustedes apoyan al Frente Polisario, que busca la independencia del Sahara Occidental. Marruecos reclama ese territorio como propio. ¿Por qué lo hace?

    Tebboune: Estamos a favor de que los saharauis decidan su propio destino. Sólo que Marruecos no nos sigue el juego. Hay algo que me molesta en la percepción pública de los dos países. En Marruecos, el rey es rico, pero la tasa de analfabetismo sigue siendo del 45%. Aquí, es sólo del 9%. Europa imagina erróneamente a Marruecos como una bella postal, pero a nosotros nos ven como una especie de Corea del Norte. Sin embargo, somos un país extremadamente abierto.

    Y sin embargo, muchos jóvenes argelinos, incluso familias enteras, abandonan el país y cruzan el Mediterráneo hacia Europa. Las lanchas rápidas parten de Orán, en el oeste del país, y se cree que están bajo el control de organizaciones mafiosas. El gobierno trata de evitar el tema de la migración ilegal siempre que puede. No hay cifras oficiales sobre los emigrantes, y es peligroso que los periodistas argelinos publiquen las estadísticas de migración recogidas por España. Algunos de ellos, dice un periodista que pidió que no se publicara su nombre, han sido incluso detenidos por publicaciones en Facebook. Un clima de miedo, dice el periodista, se ha vuelto a extender por el país.

    DER SPIEGEL: ¿El hecho de que tantos argelinos abandonen el país no es una condena a su liderazgo?

    Tebboune: No es la situación económica lo que lleva a nuestros jóvenes a Europa. Es el sueño de una vida en Europa. Nadie debe pasar hambre en Argelia. Entre los que se han ido hay muchos médicos y abogados. Pero, por favor, no lo olvidemos: También hay un gran número de argelinos que obtienen visados para viajar a París y Marsella, y luego vuelven a casa después de dos semanas.

     » La libertad de prensa no cubre la producción de Fake News ni permite el vilipendio del propio país. « 

    DER SPIEGEL: Pero muchos ya no creen que usted lleve realmente la democracia al país. Han detenido a periodistas. ¿Es esa la nueva Argelia que usted prometió en su día?

    Tebboune: Hay periodistas encarcelados en Francia y también en Estados Unidos. ¿Por qué no iba a haberlos en Argelia? Aquí tenemos 180 diarios y hay 8.500 personas que trabajan como periodistas en el país. Pero cuando dos o tres de ellos son condenados con razón, la gente dice: oh, están encerrando a sus periodistas. La libertad de prensa no ampara la producción de Fake News ni permite el vilipendio del propio país. En los casos en los que se cruzan estas líneas rojas, el poder judicial debe actuar.

    DER SPIEGEL: ¿Diría entonces a todos sus escépticos que va en serio lo de transformar Argelia?

    Tebboune: El Hirak, el levantamiento, ha terminado. Ahora yo soy el Hirak. El levantamiento fue un movimiento nacional, no un conjunto de grupos disidentes. He declarado el 22 de febrero, fecha en la que comenzaron las protestas en 2019, como fiesta nacional porque este movimiento puso fin al deterioro de nuestro país. Tal vez recuerde las imágenes que muestran a un pueblo resistente con un sentido de la libertad bien desarrollado, similar al de Cuba, Vietnam y otros países revolucionarios.

    DER SPIEGEL: Señor Presidente, le agradecemos esta entrevista.

    Der Spiegel, 09/11/2021

    #Argelia #Alemania #Marruecos #Sáhara_Occidental #Francia #Macron

  • Tebboune greatly regrets Angela Merkel’s departure

    Tags : Algeria, Germany, Abdelmadjid Tebboune, Angela Merkel, Western Sahara, Morocco – Tebboune greatly regrets Angela Merkel’s departure

    Algerian President Abdelmadjid Tebboune recently closed his country’s airspace to France out of anger at a comment from Emmanuel Macron. DER SPIEGEL spoke with Tebboune about the diplomatic fracas, his country’s path to modernization and why journalists are still being locked up in Algeria.

    The road leading to the presidential palace in Algiers winds its way up to a barrier manned by heavily armed military guards. Behind them are the expansive palace grounds, with whitewashed buildings, verdant courtyards and burbling fountains.

    Since December 2019, the palace has been occupied by Abdelmadjid Tebboune. The 75-year-old became president after two decades of rule by Abdelaziz Bouteflika, that sickly, aging autocrat who, toward the end of his reign, ran the country from a seaside villa, supported by the all-powerful military. But by spring 2019, Algerians had had enough of the corrupt, incompetent Bouteflika and poured into the streets by the hundreds of thousands, triggered by the president’s announcement that he intended to run for a fifth term in office. The protest movement, which came to be known as Hirak, forced him to step aside that same year. In December elections, Tebboune received the most votes.

    At just 40 percent, though, voter turnout was historically low. Many who had joined the protest movement boycotted the election. They had been hoping for a longer interval between Bouteflika’s resignation and new elections, which would have given Hirak more time to organize. But the army pushed through the vote, for which just five out of 23 candidates were certified – all of whom were products of the country’s entrenched power structures.

    Algeria is a key country for Europe from both a strategic and political perspective. Migrant routes run through the country, used by people from sub-Saharan Africa and others eager to reach Europe. And Algeria also supplies natural gas to Spain and other European countries. The largest country in Africa by area, Algeria shares a border with northern Mali, a restful region controlled by various groups, some of them Islamist, where French and German troops have been the target of repeat attacks. The country’s other neighbors include Libya, Tunisia and Morocco. As such, the government in Algiers plays a vital role of mediator and as guarantor of security – when it actually decides to take on the task.

    Tebboune is currently attempting to reposition his country on foreign policy, seeking to establish closer ties to new partners like the United States, Italy and Germany, in part as a way of distancing his country from the former colonial power of France. In October, he broke off diplomatic relations with Paris and is allegedly is no longer taking calls from the office of French President Emmanuel Macron, with whom he used to maintain close contact. Withstanding such crises, say those close to Tebboune, is part of Algeria’s newfound sovereignty.

    DER SPIEGEL: Mr. President, in a conversation with young Algerians in late September, the French president raised the question as to whether Algeria had even been a nation prior to its colonization by France. You immediately broke off diplomatic relations in response. Is a single sentence enough to justify such a reaction?

    Tebboune: You can’t question a people’s history and you can’t insult the Algerians. What was revealed there was the old hatred harbored by the colonial masters, though I know that Macron is far away from thinking in that manner. Why did he say that? I think it was for reasons of campaign strategy. It is the same discourse that has long been pursued by right-wing extremist journalist Éric Zemmour: Algeria wasn’t a nation, he claims, it was France that transformed it into a nation. With his comment, Macron placed himself on the same side with those who justify colonization.

    DER SPIEGEL: But until that point, you got along well with Macron. You were involved in joint projects, including taking a new look at your nations’ histories. Do you regret the current crisis?

    Tebboune: I have no regrets. Macron reignited an old conflict completely unnecessarily. When Zemmour says something like that, who cares? Nobody pays attention to him. But when a head of state claims that Algeria wasn’t an independent nation, that is very serious. I won’t be the one to take the first step. Otherwise, I’ll lose the support of all Algerians. It’s not about me, it’s about a national problem. No Algerian would accept it were I to initiate contact with those who insulted us.

    DER SPIEGEL: Last year, the French president commissioned a report from a historian who has been asked to make recommendations for how Paris should deal with its colonial history. What did you expect from him, from France? An apology?

    Tebboune: Our country doesn’t need an apology from Macron for something that happened in 1830 or 1840. But we do want a complete and unreserved recognition of the crimes that France committed. And Macron has already done so. In 2017, he declared publicly that colonization had been a crime against humanity. You know, the Germans destroyed an entire village in Oradour-sur-Glane in 1944. That massacre is commemorated to this day, and rightly so. But in Algeria, there were dozens of Oradour-sur-Glanes. The residents of innumerable villages were herded into caves, wood was thrown inside and then set on fire. The people suffocated horrifically.

    DER SPIEGEL: So there is no indication that the crisis with France will end any time soon?

    Tebboune: No. If the French now want to travel to Mali or Niger, they’ll have to fly for nine hours instead of four. Though we will make exceptions for the recovery of the injured. But when it comes to everything else, we don’t really have to cooperate with each other anymore. Maybe that’s just over. We weren’t subhumans, we weren’t a people of nomadic tribes before the French showed up.

    « I greatly admire Angela Merkel’s stamina and her modesty. I greatly regret that she is now going. »

    DER SPIEGEL: In your interactions with a different European country, with Germany, your tone has been far more conciliatory. Why? What binds Algeria with Germany?

    Tebboune: The Germans have always treated us with respect. They have never approached us with arrogance and there have never been any disagreements on foreign policy. Plus, I greatly admire Angela Merkel’s stamina and her modesty. I greatly regret that she is now going. I will never forget how she personally looked after me when I was in Germany for medical treatment. Germany is a role model for us in many different ways.

    DER SPIEGEL: You are also interested in expanding economic ties with Germany. What are your expectations from the new government in Berlin, once it takes office?

    Tebboune: To be honest, all that is possible. I would, for example, like to see us build a large hospital in Algiers together. A place that can handle all specialized areas of medical care, for the entire Maghreb. An African president could then finally receive treatment on his own continent instead having to travel to Switzerland. We would be prepared to finance the bulk of this project. There is also a great deal of potential on renewable energies. With German help, we could supply Europe with solar power.

    DER SPIEGEL: Two years ago, you promised to put an end to the old way of doing things and initiate a new era in Algeria. How much of that has since come true?

    Tebboune: I eliminated taxes for all salaries below 30,000 dinars, around 190 euros, per month. I have increased the minimum wage. Rural regions that have thus far been largely forgotten are receiving special assistance. But one of the most important tasks is that of injecting new morals into the administration and the economy. We have been battling corruption for the last two years.

    Tebboune spent enough time as part of the power apparatus in Algiers to know how few scruples Bouteflika had. Over the course of several years, the old head of state transferred billions of dollars out of the country. The new government is still searching the world for the stolen money with the help of consulting firms – in the U.S., in Switzerland and in other European countries. The new government apparently also seized large sums of money in Algeria itself – at least that is what those close to the president claim. Tebboune has also announced numerous economic reforms. But how many of those plans will he actually be able to implement? Is the Ministry of Startups, which he launched, just a bluff or is it really an effort to change things in the country? And what does it mean when the head of the military is on television just as often as the president?

    DER SPIEGEL: Before you took office, the military locked up high-ranking members of the old power apparatus, including Bouteflika’s brother Saïd, who was later sentenced. Were additional arrests made on your watch?

    Tebboune: Of course. I am currently battling corruption primarily in the lower ranks. What took place at the governmental level was an unforgiveable squandering of this country’s riches. It is the citizens who must pay for day-to-day corruption. But that is now over. Never again should someone have to produce a banknote in a city hall to get a new passport.

    DER SPIEGEL: Is it really possible to just change a system and habits that have become ingrained over the course of several decades?

    Tebboune: It starts with the fundamental things. We had to completely rebuild the state. We used to have what I would call an informal state. I brought a lot of people from the private economy into government. The government spokesman used to be a television moderator; the man who now leads the Ministry for Startups was part of the 2019 protest movement. We are currently completely revamping the audit office. We are going after tax dodgers. And we have agreed on a new constitution that will grant the citizens more rights.

    DER SPIEGEL: And yet, people in Algeria are more frightened of state repression than ever before and are afraid of expressing their opinions. Journalists are being arrested in your country. Are you not just the civilian façade of a continuation of the military regime?

    Tebboune: The Algerian people know that isn’t true. I was the one who nominated the chief of the army. In addition to being president, I am also the defense minister. The country’s secret services are under my control and no longer belong to the military. That is the new reality in Algeria, underpinned by the constitution: self-confident action instead of dependencies.

    DER SPIEGEL: What is the current balance of power between the army and the president?

    Tebboune: I’ll tell you. The chief of the army, who is under my command, received an order from me to modernize the military. Beyond that, he has enough to do with the sensitive situation on our borders. I am the political leader. Nobody will carry out that responsibility in my stead. I was the one who ordered the closure of Algerian airspace for French military flights. I was also the one who did the same for Moroccan aircraft. But it is impossible to get rid of the image the world has of Algeria as a military state.

    DER SPIEGEL: There is a passage in the new constitution that allows for Algeria to send soldiers abroad. Are you planning on sending your own troops into Mali?

    Tebboune: We can now be asked for help. The UN can turn to us, or the African Union. If the Malians were to find themselves facing an imminent attack, we would intervene if requested to do so. But our soldiers are Algerians who have families. I will not send them to their deaths to defend the interests of others. Enough Algerians have died in the past. The big question in Mali is how the country can be reunited. Algeria, in any case, will never accept the partitioning of Mali.

    DER SPIEGEL: France isn’t the only country you are having trouble with. You have also closed Algerian airspace to your neighbor Morocco. Why?

    Tebboune: The Moroccans want to divide Algeria. Their UN representative expressed support for the independence movement in a part of our country, Kabylia. Nobody, not even the king, redressed his comments. Ultimately, we cut off relations.

    DER SPIEGEL: But you are supporting the Polisario Front, which is seeking independence for Western Sahara. Morocco claims that territory as its own. Why are you doing so?

    Tebboune: We are in favor of allowing the Sahrawi to decide on their own fate. Only Morocco isn’t playing along. You know, there is something that bothers me about the public perception of the two countries. In Morocco, the king is wealthy, but the illiteracy rate is still 45 percent. Here, it is just 9 percent. Europe erroneously imagines Morocco like a beautiful postcard, but we are seen as a kind of North Korea. Yet we are an extremely open country.

    And yet many young Algerians, even entire families, are leaving the country and crossing the Mediterranean to Europe. Speedboats depart from Oran in the western part of the country, and it is thought that they are under the control of mafia-like organizations. The government tries to avoid the issue of illegal migration wherever it can. There are no official numbers regarding the migrants, and it is dangerous for Algerian journalists to publish migration statistics collected by Spain. Some of them, says one journalist who asked that his name not be published, have even been arrested due to posts on Facebook. A climate of fear, the journalist says, has once again spread across the country.

    DER SPIEGEL: Isn’t the fact that so many Algerians are leaving the country a condemnation of your leadership?

    Tebboune: It isn’t the economic situation that is driving our youth to Europe. It is the dream of a life in Europe. Nobody must suffer from hunger in Algeria. Among those who have left are many doctors and lawyers. But please let’s not forget: There are also a large number of Algerians who obtain visas to travel to Paris and Marseille, and then return home after two weeks.

    « Freedom of the press does not cover the production of Fake News nor does it allow for the vilification of one’s country. »

    DER SPIEGEL: But many no longer believe that you are really bringing democracy to the country. You have had journalists arrested. Is that the new Algeria that you once promised?

    Tebboune: There are journalists in prison in France and also in the U.S. Why shouldn’t there be any in Algeria? We have 180 daily papers here and there are 8,500 people working as journalists in the country. But when two or three of them are rightly convicted, people say: oh, they’re locking up their journalists. Freedom of the press does not cover the production of Fake News nor does it allow for the vilification of one’s country. In cases where these red lines are crossed, the judiciary must act.

    DER SPIEGEL: You would, then, tell all your doubters that you are serious about transforming Algeria?

    Tebboune: The Hirak, the uprising, is over. I am now the Hirak. The uprising was a national movement, not some collection of splinter groups. I have declared Feb. 22, the date on which the protests began in 2019, as a national holiday because this movement put a stop to the deterioration of our country. Perhaps you remember the images showing a resilient people with a well-developed sense for freedom – similar to Cuba, Vietnam and other revolutionary countries.

    DER SPIEGEL: Mr. President, we thank you for this interview.

    Der Spiegel, 09/11/2021

    #Algeria #Germany #Morocco #Western_Sahara #France #Macron

  • Algérie-France: La boussole réorientée

    Tags : Algérie, France, Macron, Italie- Algérie-France: La boussole réorientée

    De la parole à l’acte, l’Algérie n’a pas mis beaucoup de temps pour réorienter la boussole du partenariat économique vers l’Italie. Suite aux propos du président français sur le système algérien et son interrogation sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation, qui ont provoqué une profonde crise entre l’Algérie et la France, d’autres pays européens seront appelés à combler le vide que va laisser l’effacement inéluctable du rôle économique joué par la France en Algérie. Et qui mieux que l’Italie, ou à un degré moindre l’Allemagne, pourrait avoir les ambitions et les capacités de s’investir en Algérie ?

    Dans un récent entretien au quotidien allemand Der Spiegel, le président Tebboune a clairement souligné que la coopération avec l’Allemagne est appelée à se raffermir dans l’avenir, mais c’est l’Italie qui va directement jouer des rôles très importants en matière de partenariat économique. La dernière visite du président italien Sergio Mattarella et, surtout, le prochain sommet intergouvernemental, prévu début 2022, qui sera présidé par le Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, et le Président du conseil des ministres italien, Mario Draghi, donnent un aperçu sur les bases de cette stratégie foncièrement tournée vers l’Italie.

    Quelles répercussions pourraient avoir cette stratégie sur le tissu économique actuellement occupé par les entreprises françaises (en 2020 la France était le 2e partenaire commercial de l’Algérie avec des exportations de 3,6 milliards de dollars et une part de marché de 10,6%, derrière la Chine, avec 5,7 milliards de dollars d’exportations) ? L’Algérie est un partenaire économique important pour la France et une réorientation de certains flots des échanges commerciaux entre les deux pays ne se ferait pas sans dommages collatéraux. Mais, vaille que vaille, l’Algérie s’est résolument engagée dans cette voie de la réévaluation de ses relations économiques et commerciales avec la France et se prépare en conséquence à changer de cap stratégique sur ce plan. Depuis peu, l’Algérie use de l’argument économique pour « corriger » à sa manière ses relations avec les pays qui montrent à son égard une franche hostilité. La même démarche avec la France que celle adoptée avec le Maroc ?

    Dans les deux cas, les rapports ont évolué de la même manière, ou presque, après les rappels des ambassadeurs algériens dans les deux pays, est intervenue l’interdiction de survol du territoire algérien pour tous les appareils marocains et les appareils militaires français, avant le passage à la correction de l’orientation économique, mettant fin au contrat du gazoduc qui passe par le Maroc pour alimenter l’Espagne et une tendance affichée pour faire de l’Italie le premier partenaire économique européen en Algérie.

    D’autres mesures dans ce contexte de crise entre l’Algérie et la France ne sont pas à écarter après les élections présidentielles françaises, notamment. Car, une réélection du président Macron pour un second mandat ne va guère arranger les relations bilatérales, contrairement à un nouveau locataire à l’Elysée, qui aurait une bonne marge de manœuvre, s’il en a la volonté, bien sûr, pour renouer le fil avec l’Algérie. Mais, pourrait-on jamais recoller les morceaux dans les relations algéro-françaises et revenir au stade antérieur à ce qu’on peut qualifier d’« accroc Macron » ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 09/11/2021

    #Algérie #France #Italie #Macron #Mémoire #Histoire #Colonialisme

  • Le Chef d’état-major de l’ANP: Notre Histoire est Novembre

    Tags : Algérie, histoire, colonialisme, mémoire, France, Macron -Le Chef d’état-major de l’ANP: Notre Histoire est Novembre

    Il n’est pas surprenant que ceux qui se lamentent sur la situation sociale du citoyen tentent d’en faire une récupération à dessein pour assurer leur survie politique uniquement à travers les médias et autres sites électroniques, car sur le terrain, ils n’ont aucun ancrage dans la société algérienne. Ils sont par contre les relais inconditionnels d’officines étrangères opposées à l’Algérie. Certaines parties connues se font « co-soutiens » aux revendications socioprofessionnelles soulevées par des collectifs de travailleurs dans divers secteurs économiques et administratifs et ne perdent pas l’occasion de se proclamer les « défenseurs  » des travailleurs et de leur pouvoir d’achat.

    Une tribune qui est un éternel recommencement porteur de  » produits  » pour y mettre le feu. Au front social. Il n’est pas nécessaire de reproduire et de réfuter toutes les « vaticinations  » de ces champs au spectre registre contre les intérêts du pays, tant elles rappellent les falsifications et les contradictions dans lesquelles un certain milieu politique s’est embourbé.. Quelques observations semblent néanmoins nécessaires à propos de ce regain d’intérêt politicien envers le monde du travail.. Quelle différence y a-t-il entre les ennemis de la Patrie au service du mal pour accomplir leur sauvagerie et les atteintes aux intérêts économiques du pays et les autres, ceux qui appuient sur le bouton pour  » larguer  » sur la société la furie revancharde la plus redoutable et la plus effrayante encore que celle du passé ? Ce non-sens contraire à la logique du moment est devenu insoutenable pour l’opinion publique. Voilà pourquoi ces propagandistes de tous bords parlent de plus en plus afin de récupérer les aspirations légitimes. Des citoyens populations. Mais que cache cette insistance ? Une arrière-pensée : empêcher le dialogue avec l’espoir d’en tirer des profits à nourrir les convoitises et les prétextes des services secrets étrangers et de leurs gouvernements afin de mettre l’Etat algérien dans leur cible de déstabilisation.

    Si certains s’accrochent à cette illusion, c’est sans doute parce qu’eux-mêmes obéissent à un certain agenda établi ailleurs. Les efforts de développement et de rapprochement des autorités avec l’ensemble du peuple sont parfaitement victimes de cette propagande qui obéit aussi à des calculs qui enseignent de  » tuer  » tout ce qui a été acquis au titre des dispositions et des mesures ramenées par la nouvelle Loi fondamentale du pays.

    Une propagande qui vise à embrouiller le vent de mutation qui souffle sur l’Algérie. Après tout, si cette entente nationale est éternelle, la propagande, elle, sera toujours éphémère en Algérie. Il faut donc consolider, cette nouvelle ère et, à travers elle, l’unité nationale.

    Mais pas n’importe comment ! Pas un de ces principes ne devrait lâcher où chacun des opposants et des ennemis de la Nation fait ce qu’il veut et où la moindre divergence entraîne l’anarchie des uns et des autres et pousse jusqu’à l’atteinte à l’identité nationale. L’Algérie a versé trop de sang et souffert pour obtenir sa souveraineté, sa paix et sa sécurité. Une fois contre le colonialisme et une autre contre le terrorisme créé par les dirigeants de l’ex-FIS. Elle est aujourd’hui mature à faire face à tous les imprévus et ce, au moment d’une situation régionale des plus critiques. Aussi, il est à se demander si la vulgaire subversion par le verbe venimeux contre les institutions de l’Etat et souvent contre l’institution militaire succèdera-t-elle aux nobles discours rassembleurs.

    La revue  » El-Djeich dans sa livraison du mois de novembre rappelle qu’après le recouvrement de la souveraineté nationale, les ennemis d’hier et d’aujourd’hui ont réalisé que l’ANP est le prolongement naturel de l’ALN, imprégnée des mêmes valeurs et principes et plaçant l’intérêt national au-dessus de tout.  » Voilà pourquoi certaines voix se sont élevées dans le but d’ébranler la confiance régnant entre le peuple et son armée et de briser le lien fort les unissant afin qu’il leur soit facile de mettre en péril le devenir de l’Algérie et de ses constantes « . L’édito ajoute qu’à cette fin,  » cette bande de traîtres et de comploteurs tente d’exploiter la conjoncture que traverse notre pays pour saper les fondements de l’Etat national à coup de slogans creux, dans le but d’abuser l’opinion publique nationale et plonger le pays dans le chaos et l’insécurité « .

     » Ceux qui ont vendu leur honneur et leur dignité en s’alliant avec les ennemis qui ont attaqué la Patrie, abusé le peuple, répandu des rumeurs et fabriqué de toutes pièces des mensonges, ont mis fin au dernier espoir de repentance et de retour dans le giron de la mère Patrie et coupé le dernier fil les reliant à l’Algérie. Aussi, leurs attaques, leurs obscénités et leurs grossièretés ne les honorent point comme ils n’affectent en rien les convictions des hommes honnêtes et les croyances des femmes sincères « . Quant aux ennemis historiques et traditionnels, l’organe central de l’ANP avertit :  » Ils ne pourront jamais ébranler la détermination des dignes fils de la Nation algérienne ni jeter la suspicion sur leur appartenance, leur civilisation et leur combat, tant que chaque Algérien authentique, au fait de l’Histoire de sa nation, aura retenu les leçons et fait siennes les recommandations des ancêtres. Dès lors, toutes ces conspirations et intrigues, ourdies depuis l’autre rive ou à nos frontières, seront vouées à un cuisant échec, à l’exemple du sort de nombreux autres complots « .

    C’est ce qu’a souligné le général de corps d’Armée, Chef d’état-major de l’ANP dans son ordre du jour à l’occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution, en affirmant :  » Voilà qu’aujourd’hui des voix de certains néo-colonialistes s’élèvent pour titiller les sentiments de certains extrémistes à travers la justification des crimes odieux de la colonisation de notre pays et prétendant que la Nation algérienne n’existait pas avant l’occupation. Tout cela afin que notre existence ne s’enracine pas dans un monde où le conflit des civilisations fait rage et où les nations s’affrontent afin d’affirmer leur prééminence et leur existence séculaire, dans le but de rompre le lien sacré entre notre peuple et son Histoire et se fonde dans les projets des autres…

    Mais leur quête sera déçue et notre Histoire et Novembre demeureront à jamais une épine dans leur gorge, tant que le peuple algérien sera fier de sa glorieuse Histoire et de ses valeurs civilisationelles ancestrales « .

    Par B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 09/11/2021

    #Algérie #Histoire #France #Macron #Mémoire #Colonalisme

  • Maroc-Algérie. La galère du roi

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Mauritanie -Maroc-Algérie. La galère du roi

    En affirmant, le 3 novembre dernier, que le lâche assassinat des trois ressortissants algériens, en territoire sahraoui, par les forces d’occupation marocaines, ne «restera pas impuni», le président de la République Abdelmadjid Tebboune a donné le signal d’un branle-bas de combat qui inclut plusieurs domaines dont la diplomatie et le sécuritaire. Traditionnellement, la riposte algérienne n’intervient qu’après un long et minutieux examen des différents paramètres du dossier qui, la chose est certaine, trouvera, en temps voulu, la réponse adéquate, conforme à l’exigence de souveraineté du pays.

    Privilégiant une réflexion approfondie autour des tenants et aboutissants, l’Algérie avance de manière pragmatique et déterminée, comme le montre la première salve représentée par les lettres que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a adressées aux organisations internationales et régionales. Celles-ci sont, désormais, interpellées par l’incessante provocation d’un Royaume marocain aux abois qui cherche, confusément, à embraser la région afin de surmonter les difficultés croissantes qui s’accumulent sur le plan interne. L’attaque contre le convoi routier algérien est intervenue à 35 km à l’est du «mur de la honte» marocain, entre les localités de Aïn Ben Tili et Bir Lahlou, dans une zone du territoire sahraoui contrôlée par le Front Polisario, sur un axe entre l’Algérie et la Mauritanie.

    Le «bombardement barbare», évoqué par le communiqué de la Présidence, a été réalisé par un «armement sophistiqué» non précisé, vraisemblablement des drones israéliens. La gravité de cette agression est telle que l’initiative du MAE, Ramtane Lamamra, va être, sans doute, suivie par d’autres mesures graduelles dont le Conseil de sécurité national est investi.

    Peu importe que le Makhzen, habitué au mensonge et à la félonie, tente de se disculper en niant des faits incontournables et en pratiquant l’illusionnisme. Son crime est en relation directe avec la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe. Peu importe que la propagande infantile du Royaume marocain cherche à minimiser les conséquences de la reprise des combats dans la zone tampon d’El Guerguerat ainsi que celles socio-économiques de la fin de la manne gazière algérienne.

    En pariant sur l’escalade des tensions et en ouvrant les bras à l’entité sioniste qui cherche à embraser la région, le Makhzen joue avec le feu et parie sur une fuite en avant dangereuse pour sa propre survie. Il peut nier l’évidence et faire semblant d’ignorer que la RASD siège au sein de l’UA, en membre fondateur, mais il n’est pire aveugle que celui qui prétend ne rien voir.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 09/11/2021

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Mauritanie