Catégorie : Algérie

  • Mort de 3 Algériens: Un acte calculé, selon des politologues

    Tags : Algérie, Maroc, Makhzen, camionneurs algériens,

    L’agression perpétrée par les forces d’occupation marocaine sur l’axe routier Ouargla-Nouakchott et ayant ciblé trois Algériens exerçant une activité commerciale est un acte calculé derrière lequel se cachent de nombreux objectifs.
    Le politologue Ismaïl Debèche a estimé que le Maroc vit une crise interne multidimensionnelle et fait tout pour détourner l’attention de son opinion locale des véritables problèmes socioéconomiques auxquels il est confronté et qui se sont accentués dans le pays par la décision d’Alger de couper le robinet du gaz.

    «A travers cet agression, le royaume chélifien veut masquer ses échecs politiques, sociaux et diplomatiques. Sa préoccupation majeure est d’appliquer à la lettre les plans de l’entité sioniste dans la région», souligne-t-il. Et d’ajouter que cette provocation de trop ne doit pas resté impunie. «La riposte algérienne doit être ferme», ajoute-t-il. Dans ce sillage, il a salué la réaction responsable de l’Algérie qui a saisi à cet effet les institutions internationales et régionales. Il a soutenu que ces dernières doivent faire preuve de plus de «détermination» et de «fermeté» à l’égard du Maroc et de ses pratiques relevant du «terrorisme d’Etat».

    Debèche a précisé que les trois civils algériens on été assassinés au Sahara occidental, près de la frontière mauritanienne et non sur le sol algérien, sinon la «réponse de notre pays aurait été immédiate». Il a soutenu que les arguments marocains expliquant cet assassinat sont «injustifiés et irrecevables».

    Pour sa part, Idriss Attia, maître de conférences à la Faculté des sciences politiques et des relations internationales à l’université d’Alger, a estimé que le Maroc veut conduire notre pays dans une guerre régionale. «Le royaume vit une situation interne difficile, confronté à différents types de crises : économique, politique et sociale, accentuée par la décision de l’Algérie de lui couper le gaz», note-t-il.

    «Le Maroc veut détourner son opinion locale des véritables problèmes», signale-t-il. En commettant cet «acte terroriste», le régime marocain exécute un agenda que lui est dicté par l’entité sioniste et la France.

    Aussi l’expert relève que cet assassinat s’inscrit dans une série d’agressions initiées par Rabat depuis sa normalisation avec l’entité sioniste afin de provoquer une réponse militaire algérienne.

    Assassinat des ressortissants algériens : L’ONU dément les mensonges marocains sur le lieu du bombardement

    L’assassinat, par le Maroc, de trois camionneurs algériens par un armement sophistiqué meurtrier a eu lieu dans le territoire sahraoui, près de Bir Lahlou, a confirmé vendredi l’ONU, apportant un démenti cinglant aux mensonges relayés par les médias marocains sur le lieu de l’agression pour occulter la responsabilité du Maroc dans ce crime.

    « Nous pouvons maintenant confirmer que le site (du bombardement) se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou », a déclaré le porte parole adjoint du SG de l’ONU, Farhan Haq, au cours d’un point de presse. « La Mission (Minurso) a observé deux camions portant des plaques d’immatriculation algériennes stationnés parallèlement l’un à l’autre. Les deux camions ont subi d’importants dommages et ont été carbonisés », a-t-il ajouté à une question biaisée d’un journaliste qui a tenté sciemment de semer l’amalgame sur le lieu du bombardement des trois citoyens algériens.

    Ce constat a été établi par une patrouille de la Minurso, dépêchée au lieu de l’attaque le 3 novembre, soit 24 heures après en avoir été informé, selon le porte-parole adjoint.

    Les précisions apportées par l’ONU démasquent les médias marocains qui ont tenté, en vain, de dégager la responsabilité du Maroc dans cette attaque ignoble contre des civils, en prétendant que les trois camionneurs algériens se trouvaient dans la zone tampon démilitarisé, sous surveillance de l’ONU, qui divise le Sahara Occidental.

    Des mensonges grossiers, si on considère que la zone de Bir Lahlou est située à plus de 70 Km du mur de sable érigé par le Maroc d’où commence la zone tampon, précise à l’APS l’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar.

    Le bombardement des camionneurs algériens s’est produit exactement à  Bentili au sud du territoire sahraoui libéré de Bir Lahlou, plus loin encore de la zone tampon et du mur de la honte marocain.

    Selon le diplomate sahraoui, l’accord militaire n1 conclu entre la Minurso et le Front Polisario en décembre 1997 d’une part, et la Minurso et le  Maroc en janvier 1998 d’autre part, a institué une zone tampon de 5 kilomètres à l’Est du Mur où toute présence ou activité militaire y est interdite en plus de zones restreintes de 25 kilomètres à l’Est et 30 kilomètres à l’Ouest du Mur qui sont également soumises à plusieurs restrictions, relatives notamment aux activités et au renforcement des infrastructures militaires, précise le diplomate sahraoui. Jeudi, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que le « lâche  assassinat » de trois ressortissants algériens par les forces d’occupation marocaines a eu lieu dans le territoire sahraoui libéré.

    « L’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au  Sahara Occidental et dans toute la région », a indiqué la diplomatie algérienne.

    Et dans le cadre du suivi des prolongements internationaux de cette agression, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra,  a saisi  les Nations Unies, l’Union africaine, la Ligue des Etats arabes et l’Organisation de la coopération islamique.

    Horizons, 07/11/2021

  • L’Algérie pourrait approvisionner l’Europe en énergie solaire

    L’Algérie pourrait approvisionner l’Europe en énergie solaire – « Notre priorité est de moraliser l’administration et le monde des affaires ».

    Dans un entretien publié hier par le Der Spiegel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé la volonté de l’Etat de poursuivre la lutte contre la corruption à travers la moralisation de la vie publique et la consolidation de la bonne gouvernance, ainsi que la consécration de la transparence et de l’intégrité dans la gestion des deniers publics.

    «Notre priorité est de moraliser l’administration et le monde des affaires», a-t-il déclaré à l’hebdomadaire allemand, précisant que les autorités du pays «luttent, depuis deux ans, contre ce fléau». Le chef de l’Etat a réitéré la volonté de récupérer l’argent public détourné et placé à l’étranger, affirmant que «ce qui s’est passé au niveau du plus haut sommet de l’Etat était une dilapidation impardonnable des richesses du pays», et que cela était «nuisible pour les citoyens».

    Il a souligné, dans ce contexte, que la stratégie de lutte contre la corruption adoptée, depuis son accession à la présidence de la République, repose sur «la lutte contre l’argent sale», rappelant que l’Algérie a adopté «une nouvelle Constitution qui donne plus de droits aux citoyens» et procède, actuellement, à «la réorganisation de la Cour des comptes». Evoquant les mesures prises pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, le président Tebboune a rappelé qu’il avait décidé d’exonérer les salaires inférieurs à 30.000 DA de l’Impôt sur le revenu global (IRG) et d’augmenter le salaire national minimum garanti (SNMG), faisant remarquer qu’un «intérêt particulier» est accordé aux zones rurales, jusque-là oubliées, pour améliorer les conditions de vie des citoyens.

    Sur un autre registre, le président de la République a affirmé également que la liberté de la presse est garantie en Algérie, relevant, toutefois, que cette liberté ne donne pas le droit de diffuser de fausses informations ou de dénigrer son pays. Interrogé sur la réforme de la Constitution ouvrant la voie à un possible déploiement de l’armée algérienne à l’étranger, le président de la République a affirmé que l’ONU pourra désormais solliciter l’Algérie pour participer aux opérations de maintien de la paix, précisant, néanmoins, qu’il n’enverrait pas les soldats algériens à la mort pour défendre les intérêts des autres.

    L’Algérie pourrait approvisionner l’europe en énergie solaire

    Dans le registre de la coopération, le président Tebboune a mis en évidence le «potentiel» existant notamment en matière d’énergies renouvelables entre l’Algérie et l’Allemagne, un potentiel qui pourrait permettre d’approvisionner l’Europe entière en énergie solaire. «Il y a (…) beaucoup de potentiel dans les énergies renouvelables.

    Avec l’aide de l’Allemagne, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie solaire», a affirmé le président Tebboun. A une question sur ses attentes par rapport au prochain gouvernement allemand dans le domaine de la coopération bilatérale, le chef de l’Etat a déclaré : «Tout ce qui est possible», affirmant que «l’Allemagne est un modèle pour nous à bien des égards».

    Evoquant les secteurs de coopération pouvant être développés, il a cité, à titre d’exemple, celui de la santé. «Je voudrais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Un établissement qui couvre toutes les spécialités de la médecine», a-t-il précisé, soulignant que l’Algérie serait disposée à financer une «grande partie» de ce projet. Le président Tebboune s’est félicité de la qualité des relations politiques entre les deux pays.

    «Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, et il n’y a jamais eu de désaccord sur la politique étrangère», a-t-il souligné.

    Le chef de l’Etat qualifie de « très grave » les propos de Macron : « On ne touche pas à l’histoire des Algériens »

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a qualifié de « très graves » les propos du Président français, Emmanuel Macron, sur l’Algérie. « Quand un chef d’Etat déclare que l’Algérie n’était pas une nation à part entière, cela devient très grave », a indiqué le Président Tebboune dans cette interview, soulignant qu’il « ne s’agit pas d’un problème personnel (avec Macron), mais d’un problème national ». « L’on ne touche pas à l’Histoire d’un peuple et on n’offense pas les Algériens », a-t-il dit, qualifiant les propos de Macron de « vieille haine ».

    « Macron a relancé complètement et inutilement une vieille querelle », a précisé le chef de l’Etat, faisant observer que « si le journaliste d’extrême droite Eric Zemmour tenait de tels propos, personne n’y prêterait attention, mais quand un chef d’Etat déclare que l’Algérie n’était pas une nation à part entière, cela devient très grave ». Toutefois, pour le Président Tebboune, « Macron est loin de penser ainsi », estimant que ses propos sont motivées par des « raisons électorales », estimant qu’avec cette déclaration, Macron « s’est rangé du côté de ceux qui justifient la colonisation ». Interrogé sur la question de la Mémoire, le président de la République a indiqué que « l’Algérie n’a pas besoin d’excuses de la part de Macron pour des événements qui se sont déroulés en 1830 ou en 1840, mais exige une reconnaissance pleine et entière des crimes commis par les Français ».

    « Macron l’a déjà fait quand, en 2017, il avait déclaré publiquement que la colonisation était un crime contre l’humanité », a ajouté le Chef de l’Etat, relevant que « les Allemands ont détruit un village entier à Oradour-sur-Glane en 1944 et que ce massacre est encore commémoré à ce jour ».
    Pour M. Tebboune, « il y a des dizaines d’Oradour-sur-Glane en Algérie où les Français avaient amené les habitants de nombreux villages dans des grottes et y ont mis le feu pour les asphyxier ».

    « Désormais, pour aller au Mali, les français devront voler 9 heures au lieu  de 4 »

    Concernant le Mali, M. Tebboune, a affirmé que « l’Algérie n’acceptera jamais une partition » de ce pays. Le chef de l’Etat a également réitéré l’attachement de l’Algérie à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination. A une question sur une éventuelle réouverture de l’espace aérien aux avions militaires français, il a répondu en affirmant : « Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger, désormais ils devront voler 9 heures au lieu de 4. Toutefois, nous sommes disposés à faire une exception pour secourir les blessés »

    El Moudjahid, 07/11/2021

    #Algérie #France #Allemagne #Histoire #Colonialisme #mémoire #Corruption

  • Tebboune refuse de reprendre contact avec Macron

    Le froid glacial dans lequel sont plongées les relations entre l’Algérie et la France risquent de durer longtemps

    Le froid glacial dans lequel sont plongées les relations entre l’Algérie et la France risquent de durer longtemps. Le président Abdelmadjid Tebboune s’est montré particulièrement pessimiste sur la fin de la brouille entre les deux pays. En effet, dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel, ce vendredi 5 novembre, repris par Le Monde, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié de « très grave » les propos tenus par le président Macron, qui avait pourtant bonne réputation à Alger, depuis qu’il a qualifié le colonialisme de crime contre l’humanité en 2017, alors qu’il était candidat à la présidentielle française de la même année.

    « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a critiqué M. Tebboune. En reprenant à son compte une rhétorique de l’extrême droite sur l’Algérie et la colonisation, le président français a cassé le lien avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Les deux hommes entretenaient jusque-là une bonne relation, s’appelaient régulièrement au téléphone, et ont même échangé publiquement des compliments en 2020. Mais les propos de Macron ont tout remis en cause. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a expliqué M. Tebboune, actant ainsi sa rupture avec Emmanuel Macron.

    Plus explicite, le président de la République affirme qu’ « aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ». « C’est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République », a-t-il dit, en affirmant que « M. Macron a blessé la dignité des Algériens ».

    Concernant l’avenir de la relation franco-algérienne, M. Tebboune s’est montré pessimiste en affirmant que la fin de la crise n’est pas pour demain. Le président Tebboune a accusé Emmanuel Macron de reprendre le même discours que le polémiste anti-immigration et anti-islam Eric Zemmour, en soulignant qu’il l’a fait pour des « raisons électoralistes. »

    Sur le survol des avions militaires français opérant au Mali, le président Tebboune a fait savoir que la décision était définitive, en expliquant que si les Français veulent aller au Niger ou au Mali, ils « vont mettre neuf heures et non plus quatre comme avant ».

    « Bien sûr, on va toujours rendre possible de rapatrier des blessés, mais sur le reste, on n’a plus à coopérer ensemble, a-t-il dit. Peut-être que c’est simplement fini maintenant ».

    Réflexion, 06/11/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Mémoire #Colonialisme

  • Texte intégral Interview Tebboune accordée à Der Spiegel

    Texte intégral Interview Tebboune accordée à Der Spiegel – « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens ».

    Algérie54 a jugé utile de mettre en ligne la traduction de l’intégralité de l’interview du Président Abdelmadjid Tebboune accordé à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel un des hebdomadaires le plus lu et respecté en Allemagne.
    Der Spiegel est un magazine allemand d’investigation créé par Rudolf Augstein en 1946-1947.C’est l’hebdomadaire le plus lu et le plus influent des hebdomadaires d’information en Allemagne.
    Der Spiegel : Monsieur le Président, fin septembre, Emmanuel Macron s’est demandé, lors d’une conversation avec de jeunes Algériens, si l’Algérie avait été une nation avant la colonisation par les Français. Par la suite, vous avez rompu les relations diplomatiques avec la France. Une seule phrase justifie-t-elle une réaction aussi radicale ?
    Abdelmadjid Tebboune : On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens. Ce qui en est ressorti, c’est la vieille haine des maîtres coloniaux, et je sais que Macron est loin de penser de cette façon. Pourquoi a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons de stratégie électorale. C’est ce même discours que le journaliste d’extrême-droite Éric Zemmour utilise depuis longtemps : l’Algérie n’était pas une nation, c’est la France qui en a fait une nation. Avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation.Der Spiegel : Pourtant, vous vous êtes très bien entendu avec lui jusqu’à présent. Vous aviez des projets communs, notamment pour aborder l’histoire des deux pays. Regrettez-vous la crise actuelle ?

    Abdelmadjid Tebboune : Je n’ai pas de regrets. Macron a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile. Si Zemmour dit quelque chose comme ça, qu’importe, personne ne fait attention à ça. Mais quand un chef d’État déclare que l’Algérie n’était pas une nation indépendante, c’est très grave. Je ne serai pas celui qui fera le premier pas. Sinon je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national. Aucun Algérien n’accepterait que je prenne contact avec ceux qui nous ont insultés.

    Der Spiegel : L’année dernière, le président français a commandé à un historien un rapport contenant des recommandations sur la manière dont Paris devrait gérer son histoire coloniale. Qu’attendiez-vous de lui, de la France, des excuses ?

    Abdelmadjid Tebboune : Notre pays n’a pas besoin d’excuses de la part de Macron pour ce qui s’est passé en 1830 ou en 1840, mais nous voulons une reconnaissance complète et sans réserve des crimes que les Français ont commis. Macron l’a déjà fait. Il a déclaré publiquement que la colonisation était un crime contre l’humanité. Vous savez, les Allemands ont détruit un village entier à Oradour-sur-Glane. Aujourd’hui encore, ce massacre est commémoré, à juste titre. Mais en Algérie, il y avait des dizaines d’Oradour-sur-Glane. Les Français ont emmené les habitants de nombreux villages dans des grottes, y ont ajouté du bois et y ont mis le feu. Les gens suffoquaient misérablement.

    Der Spiegel : Il n’y a aucune perspective de règlement de la crise avec la France dans un avenir proche ?

    Abdelmadjid Tebboune: Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire neuf heures de vol au lieu de quatre. Toutefois, nous ferons une exception pour le sauvetage de personnes blessées. Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant. Macron a porté atteinte à la dignité des Algériens. Nous n’étions pas des sous-hommes, nous n’étions pas une nation de tribus nomades avant l’arrivée des Français.

    « J’admire la persévérance et la modestie d’Angela Merkel. Je suis vraiment désolé de la voir partir. »

    Der Spiegel : Vous adoptez un ton beaucoup plus conciliant envers un autre pays européen, l’Allemagne. Pourquoi ? Quel est le lien entre l’Algérie et la République fédérale d’Allemagne ?

    Abdelmadjid Tebboune : Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, il n’y a jamais eu de désaccords en matière de politique étrangère. J’admire également la persévérance et la modestie d’Angela Merkel. Je suis vraiment désolé de la voir partir. Je n’oublierai jamais comment elle s’est personnellement occupée de moi lorsque j’étais en Allemagne pour un traitement médical. L’Allemagne est un modèle pour nous à bien des égards.

    Der Spiegel : Vous souhaitez également développer la coopération avec l’Allemagne sur le plan économique. Qu’attendez-vous des relations germano-algériennes après le changement de gouvernement à Berlin ?

    Abdelmadjid Tebboune : Pour être honnête, tout ce qui est possible. Par exemple, je souhaiterais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Une institution qui couvre toutes les spécialités de la médecine, pour tout le Maghreb. Un président africain pourrait alors enfin être soigné ici, sur son propre continent, au lieu d’aller en Suisse. Nous serions prêts à financer une grande partie de ce projet. Les énergies renouvelables offrent également un grand potentiel. Avec l’aide de l’Allemagne, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie solaire.

    Der Spiegel : Il y a presque deux ans, vous avez promis de mettre fin aux anciennes conditions et de laisser une nouvelle ère commencer. Dans quelle mesure cela s’est-il réalisé entre-temps ?

    Abdelmadjid Tebboune : J’ai supprimé les impôts pour tous les salaires inférieurs à 30 000 dinars, l’équivalent de près de 190 euros, j’ai augmenté le salaire minimum. Des régions rurales autrefois oubliées bénéficient désormais d’un soutien particulier. L’une des tâches les plus importantes est cependant d’introduire une nouvelle moralité dans l’administration et l’économie. Nous luttons contre la corruption depuis deux ans.

    Der Spiegel : Avant même que vous n’entriez en fonction, l’armée a fait mettre derrière les barreaux des membres de haut rang de l’ancien appareil du pouvoir, dont Saïd, le frère de Bouteflika, qui a été condamné pour conspiration contre l’État. Est-ce que d’autres arrestations ont suivi sous vos ordres ?

    Abdelmadjid Tebboune : Bien sûr. Pour l’instant, je m’attaque principalement à la corruption dans les échelons inférieurs. Ce qui s’est passé au niveau du gouvernement est un gaspillage impardonnable des richesses de ce pays. Avec la corruption quotidienne, ce sont les citoyens qui paient. C’est terminé maintenant. Personne ne devrait plus jamais avoir à déposer un billet dans une mairie pour obtenir un nouveau passeport.

    Der Spiegel : Mais peut-on changer comme ça un système et des habitudes ancrées depuis des décennies ?

    Abdelmadjid Tebboune: Cela commence par les choses de base. Nous avons dû reconstruire complètement l’État, il y avait ce que j’appellerais un État informel ici, avant. J’ai fait entrer beaucoup de personnes du secteur privé dans le gouvernement, le porte-parole du gouvernement était auparavant un présentateur de télévision. L’homme qui dirige aujourd’hui le ministère des start-ups a fait partie du mouvement de protestation. Nous sommes en train de reconstituer la Cour des comptes. Nous nous attaquons à l’argent sale. Et nous avons voté une nouvelle constitution qui donne plus de droits aux citoyens.

    « La politique, c’est moi. Personne ne l’exercera à ma place. C’est moi qui ai ordonné la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français. »

    Der Spiegel : Et pourtant, vos citoyens craignent plus que jamais la répression et n’osent pas exprimer ouvertement leurs opinions. Des journalistes sont arrêtés dans votre pays. N’êtes-vous pas juste la façade civile d’un régime militaire qui existe toujours ?

    Abdelmadjid Tebboune : Le peuple algérien sait que ce n’est pas vrai. C’est moi qui ai nommé le chef de l’armée. J’exerce la fonction de ministre de la Défense en plus de la présidence. Les services secrets ont été placés sous mon contrôle, ils ne sont plus sous l’autorité des militaires. Telle est la nouvelle réalité en Algérie, garantie par la constitution – pas de dépendances, et une action souveraine.

    Der Spiegel : Quel est le rapport de force actuel entre l’armée et le président ?

    Abdelmadjid Tebboune : Je peux vous le dire. Le chef des armées, que je dirige, a reçu de moi des instructions pour moderniser l’armée. D’ailleurs, il a assez à faire avec la situation délicate de nos frontières. La politique, c’est moi. Personne ne l’exercera à ma place. C’est moi qui ai ordonné la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français. C’est également moi qui ai ordonné la même mesure pour les avions marocains. Mais on ne peut pas se débarrasser de cette image que l’Algérie est un État militaire.

    Der Spiegel : Vous avez inclus dans la nouvelle constitution un passage selon lequel l’Algérie peut envoyer des troupes à l’étranger. Allez-vous envoyer vos propres soldats au Mali ?

    Abdelmadjid Tebboune : On peut maintenant nous demander de l’aide. L’ONU peut se tourner vers nous ou même vers l’Union africaine. Si les Maliens sont confrontés à une attaque demain, nous interviendrons à leur demande. Mais nos soldats sont des Algériens qui ont des familles, je ne les enverrai pas mourir pour les intérêts des autres. Assez d’Algériens sont morts dans le passé. La grande question au Mali est de savoir comment réunifier le pays. En tout état de cause, l’Algérie n’acceptera jamais une partition du Mali.

    Der Spiegel : La France n’est pas le seul pays avec lequel vous avez des problèmes en ce moment. Vous avez également interdit au Maroc, votre pays voisin, de survoler l’espace aérien algérien. Pourquoi ?

    Abdelmadjid Tebboune : Les Marocains veulent diviser l’Algérie. Leur représentant à l’ONU a parlé favorablement des aspirations indépendantistes d’une partie de notre pays, la Kabylie. Personne, pas même le roi, n’a corrigé ses déclarations. Finalement, nous avons rompu les relations.

    Der Spiegel : Mais vous soutenez toujours le Polisario, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental. Le Maroc revendique ce territoire pour lui-même. Pourquoi faites-vous cela ?

    Abdelmadjid Tebboune: Nous sommes favorables à ce que le peuple sahraoui décide de son propre sort. Mais le Maroc ne s’y adhère pas. Vous savez, il y a quelque chose qui me dérange dans la perception publique des deux pays. Au Maroc, le roi est riche, mais le taux d’analphabétisme est toujours de 45 % ; chez nous, il n’est que de 9%. L’Europe imagine à tort le Maroc comme une belle carte postale, mais nous sommes vus comme une sorte de Corée du Nord. Pourtant, nous sommes un pays très ouvert.

    Der Spiegel : Le fait que tant d’Algériens tentent actuellement de quitter leur pays ne va-t-il pas à l’encontre de votre politique ?

    Abdelmadjid Tebboune : Ce n’est pas la situation économique qui pousse les jeunes vers l’Europe. C’est le rêve d’une vie en Europe. En Algérie, personne ne doit souffrir de la faim. Parmi ceux qui fuient, on trouve de nombreux médecins et avocats qui gagnent relativement bien leur vie. Mais n’oublions pas qu’il y a aussi beaucoup d’Algériens qui obtiennent des visas, prennent l’avion pour Paris et Marseille et rentrent chez eux après deux semaines.

  • Des lobbies sionistes poussent le Maroc à la guerre

    Des lobbies sionistes poussent le Maroc à la guerre – L’Algérie est consciente de ce qui se trame derrière ce lâche assassinat des trois civils algériens par le Makhzen.

    L’Algérie tient compte des enjeux géostratégiques, elle est même consciente de ce qui se trame derrière ce lâche assassinat des trois civils algériens par le Makhzen.

    La situation diplomatique entre l’Algérie et le Maroc se corse davantage. L’escalade provoquée par le Makhzen n’est autre qu’une entreprise belliciste derrière laquelle se cachent des puissances impérialo-sionistes. Le lâche assassinat des trois camionneurs algériens montre on ne peut plus clairement que la stratégie du pourrissement et de la déstabilisation de l’Algérie, et de toute la région, s’inscrit dans une logique belliciste bien orchestrée. À qui profite l’escalade, voire la guerre même entre les deux peuples frères? Le Makhzen se met dans une posture d’«agneau», en se présentant comme la victime d’une «machination mensongère» de l’Algérie. Ce sont les directives qui lui ont été données par ses promoteurs dont la doctrine de «va-t-en-guerre» est bien établie depuis des décennies dans le but de fragiliser l’Algérie et transformer l’Afrique du Nord en un véritable brasier qui arrangera les affaires et les intérêts cupides des puissances étrangères et leurs visées néocolonialistes.

    Le Makhzen fait face à une véritable menace d’explosion populaire à cause de la dégradation drastique de la situation sociale et la propagation sans précédent de la pauvreté extrême. Pour faire face à cette réalité qui risque de l’emporter, il obéit à ses maîtres classiques pour assurer le rôle du sherpa de guerre à l’adresse de l’Algérie qui dérange énormément les calculs et les stratagèmes des puissances impérialo-sionistes dans la région. L’Algérie a toujours développé une diplomatie souverainiste dans le cadre du respect des conventions et accords onusiens. Elle n’a jamais développé une démarche diplomatique d’expansion ou de guerre contre un État voisin. Cela ne veut pas dire que l’Algérie va assister à ce jeu scabreux et dangereux sans pour autant réagir avec fermeté dans le cadre de la légalité internationale, loin s’en faut.

    Les autorités algériennes ont exprimé leur attitude quant aux enjeux et aux dessous des menaces qui ciblent la souveraineté nationale. Elles sont conscientes des stratégies qui se trament dans la région, des stratégies s’inscrivant dans une logique de la nouvelle reconfiguration des zones d’influence,laquelle a commencé avec le Moyen-Orient et s’est achevée en Afrique du Nord. C’est l’ancien plan du Grand Moyen-Orient (GMO) où l’Afrique du Nord est incluse.

    Cette entreprise guerrière a été fomentée sur fond d’un semblant de printemps arabe dont l’objectif est de mettre à genoux les États nationaux et les contraindre à accepter le fait accompli, c’est-à-dire la mainmise des forces impérialistes sur lesdits États et imposer leur feuille de route néocoloniale sans recourir à la guerre conventionnelle. Les puissances impérialistes ne veulent pas intervenir vertement, les enjeux sont tellement compliqués et difficiles en termes de conséquences sur le plan économique et financier d’une guerre conventionnelle.

    Avec la nouvelle technologie, les forces et les puissances impérialistes recourent à la guerre hybride, la guerre de quatrième génération, c’est-à-dire investir dans la Toile et les médias mensonges sur les réseaux sociaux. C’est une stratégie visant la propagation des fakenews pour manipuler les internautes et les transformer en des mutants contre leurs pays d’origines.respectives. Mais si cette entreprise n’aboutira pas, elles n’hésiteront pas à déclencher une guerre par procuration.

    C’est le cas avec leur «rejeton» du Makhzen, une entité régentée par les desiderata desdites puissances impérialo-sionistes. Elles veulent coûte que coûte que l’Afrique du Nord soit mise à feu et à sang.

    La guerre rapporte beaucoup pour ces forces impérialistes qui n’investissent que dans les agressions contre les États souverains comme source de leur richesse à travers une politique de prédation et de pillage à grande échelle. C’est la raison pour laquelle, l’Algérie et son peuple doivent mesurer la portée de l’enjeu et de ses conséquences à court et à moyen terme. La guerre ne va aucunement servir les deux peuples frères, bien au contraire, elle va les enfoncer davantage dans le bourbier de la pauvreté et de la dislocation de l’entité nationale.

    L’Algérie tient compte des enjeux géostratégiques, elle en est même consciente de ce qui se trame derrière ce lâche assassinat des trois civils algériens par le Makhzen. La diplomatie algérienne sera à même de déjouer ce plan machiavélique et macabre, peaufiné dans des hautes sphères des puissances impérialo-sionistes.

    Hocine Neffah

    Algérie54, 07/11/2021

  • Tebboune : Macron a blessé la dignité des Algériens

    Tebboune : Macron a blessé la dignité des Algériens – Le coup de froid entre Alger et Paris risque bien de s’installer dans la durée

    Le coup de froid entre Alger et Paris risque bien de s’installer dans la durée. Dans un entretien accordé, vendredi, au magazine allemand «Der Spiegel», le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est revenu sur la relation difficile avec la France. Le président algérien a reproché ses propos récents à Emmanuel Macron et «ne présage pas d’apaisement entre les deux pays dans un avenir proche». « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », s’est indigné Abdelmadjid Tebboune dans cet entretien. «Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française?». La déclaration blessante, relayée par le journal «Le Monde», avait provoqué le rappel de l’ambassadeur de l’Algérie à Paris, signe de relations de plus en plus tendues au cours des derniers mois. «M.Macron a blessé la dignité des Algériens.

    Nous n’étions pas un peuple de sous-hommes, nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent», a lancé le chef d’État. Il a encore rappelé que le Président français «avait reconnu la colonisation comme un crime contre l’humanité, et affirmé donc ne pas comprendre sa position selon laquelle l’Algérie entretient une rente mémorielle pour servir à son peuple une histoire officielle qui ne s’appuie pas sur des vérités ; il a repris le même discours que tient le journaliste et auteur Éric Zemmour depuis longtemps», a reproché le président Tebboune.

    Toujours selon le magazine allemand, Abdelmadjid Tebboune, «jure qu’il ne sera pas le premier à faire le pas pour améliorer les relations, sinon je perds tous les Algériens». Le magazine titre d’ailleurs son article «Quand Macron appelle, il ne décroche pas. Pourquoi?». «Aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes», a-t-il répondu.

    Interrogé sur une fin de crise bilatérale «bientôt», le Président algérien est catégorique: «Non». «C’est un problème national, ce n’est pas un problème du Président de la République», a-t-il estimé. En attendant, l’espace aérien algérien est toujours fermé aux avions français, ce qui rend plus longs les trajets pour se rendre au Niger ou au Mali, peut-être pour longtemps. «Peut-être que c’est simplement fini maintenant», a conclu le président algérien.

    Le magazine allemand rappelle également le passé colonial français en Algérie, «qui a toujours rendu les relations difficiles entre les deux pays». «Plusieurs tentatives de normalisation dans les années 1970 et 1980 ont été réduites à néant en 2005 avec la promulgation de la loi sur le rôle positif de la colonisation, bien qu’abrogée au bout d’un an. Quelques déclarations de Sarkozy puis Hollande sur les effets néfastes de la colonisation n’ont pas non plus suffi», écrit «Der Spiegel».

    El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 07/11/2021

  • L’ANP répond au président français Macron

    L’ANP répond au président français Macron – La Nation algérienne est consciente et sait pertinemment qu’il n’y a pas de différence entre Macron, Marine Le Pen et Eric Zemmour

    L’Armée nationale populaire (ANP), répond avec une manière forte aux déclarations du président français Emmanuel Macron sur l’existence de la Nations algérienne. En effet, la direction de la communication de l’ANP a consacré plus d’un article dans le dernier numéro de la revue El Djeiche aux développements récents qu’ont connus les relations diplomatiques algero-françaises.

    Pour l’organe de communication de l’ANP, l’hostilité à l’Algérie fait le consensus au sein de la classe politique française. La Nation algérienne est consciente et sait pertinemment qu’il n’y a pas de différence entre Macron, Marine Le Pen et Eric Zemmour, qu’il n’y a pas de différence entre leur gauche et leur droite. Tous voient en l’Algérie, son armée, son peuple et son gouvernement, un ennemi juré, écrit la revue.

    ‘’C’est là une vérité indéniable pour la Nation algérienne, consciente et profondément ancrée dans l’Histoire. L’Etat numide a affronté l’empire romain, son souverain Jugurtha a défié Rome sur son propre territoire, «Rome est à vendre, y a-t-il un acquéreur ?»’’, note la même source. qui ajoute que le roi Daias a combattu les Vandales durant de nombreuses années, tout comme le roi des Aurès, Bidas, a infligé de lourdes défaites aux Byzantins et les a forcés, en 535 après J-C, à fuir et à retourner à Carthage.

    Le Réveil d’Algérie, 07/11/2021

  • Algérie : La France n’est pas le centre du monde

    Algérie : La France n’est pas le centre du monde – Tebboune renforce les liens avec l’Europe

    Après avoir rassuré l’Espagne de la fourniture de gaz cet hiver à travers la livraison du surplus, si nécessaire, par le biais de la flotte de méthaniers que le pays possède, Tebboune reçoit aujourd’hui le président italien après avoir donné une riche interview à Der Spiegel le quotidien allemand ou il remercie notamment Angela Merkel et l’Allemagne pour leur soutien.

    Cette succession d’événements était perçus comme un pied de nez a Macron par la presse égocentrique hexagonale qui se précipitait sur le contenu de l’entretien au journal allemand, en le vidant de la plupart de son contenu, au passage.

    Le fait est que, la RE-détérioration des relations entre la France et l’Algérie s’installe sur le long terme même avec un président français plus jeune et se généralise au continent et en raison des propos “extrêmement dangereux” du président Emmanuel Macron, le président algérien Abdelmajid Tebboune a exclu une normalisation des relations avec la France.

    Tebboune a fait ces déclarations dans une interview à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui a été publiée vendredi, au palais présidentiel à Alger. Lorsqu’on lui a demandé si les relations entre Alger et Paris reviendraient bientôt à la normale, le président algérien a déclaré :

    “Aucun Algérien n’accepterait que je reprenne les pourparlers avec des individus qui ont lancé de telles insultes”.

    Les tensions entre l’Algérie et la France RE-déclenchées par les déclarations de Macron selon lesquelles le peuple algérien n’existait pas avant l’autorité coloniale française et qu’une autre colonisation a précédé celle de son propre pays, provoquant une avalanche de condamnations en Algérie.

    Macron a déclaré qu’”il y avait eu une colonisation avant l’autorité coloniale française” en Algérie, soulignant la présence ottomane dans la région entre 1514 et 1830, dans le but d’expier le terrible passé colonial du pays.

    Toutefois…

    Mais non, Tebboune n’a pas que ressassé sempiternellement le conflit mémoriel franco-algérien, il a aussi remercié l’Allemagne officielle et Angela Merkel, sur le départ, de son soutien. ” Les Allemands nous ont toujours traites avec respect et sont en accord avec nous sur de nombreux sujets”.

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a aussi mis en exergue le “potentiel” existant dans la coopération en matière d’énergies renouvelables entre l’Algérie et l’Allemagne.

    “Il y a (…) beaucoup de potentiel dans les énergies renouvelables. Avec l’aide de l’Allemagne, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie solaire”

    A une question sur ses attentes par rapport au prochain gouvernement allemand dans le domaine de la coopération bilatérale, le chef de l’Etat a déclaré: “tout ce qui est possible”, affirmant que “l’Allemagne est un modèle pour nous à bien des égards”.

    Evoquant les secteurs de coopération pouvant être développés, il a cité, à titre d’exemple, celui de la santé. “Je voudrais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Un établissement qui couvre toutes les spécialités de la médecine”, a-t-il précisé, soulignant que l’Algérie serait disposée à financer une “grand e partie” de ce projet. Un hopital qui soignerait les africains sans besoin pour eux d’aller en Europe.

    Le président Tebboune s’est félicité de la qualité des relations politiques entre les deux pays. “Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, et il n’y a jamais eu de désaccord sur la politique étrangère”, a-t-il souligné.

    Pour finir, aujourd’hui, l’entretien avec le président italien a été élargi a toute la délégation algero-italienne et divers accords ont été signés. Le président italien a déclaré également que la solution au Sahara Occidental doit prendre en compte les droits des sahraouis.

    En conclusion, Alger rappelle à Paris qu’elle n’est pas le centre du monde et que le pays est capable de traiter avec le monde et ses voisins qui font de la politique en toute transparence loin des barbouzeries franco-françaises. En plus du partenariat stratégique que l’Algérie possède avec la chine et la Russie, alliés de longues dates.

    C’est un retour de l’Algérie sur la scène internationale en force que Macron prend dans les dents et il va falloir, en cas de deuxième mandat présidentiel, s’y habituer.

    Aldjazair, 06/11/2021

    #Algérie #France #Italie #Europe #UE #Tebboune #Macron

  • Staffan De Mistura entame son mandat sur un terrain miné

    Staffan De Mistura entame son mandat sur un terrain miné. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental doit relancer le processus de négociation entre le Polisario et le Maroc dans un contexte de reprise des hostilités et d’horizon fermé à tout dialogue sérieux. Les indépendantistes sahraouis, qui ont réagi à sa dernière résolution, accusent le Conseil de sécurité d’encourager le «statu quo»…

    Lundi 1er novembre, le nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental a pris ses fonctions après avoir été nommé, début octobre, par le Secrétaire général Antonio Guterres. Staffan de Mistura prend en main le dossier dans un contexte marqué par la fin du cessez-le-feu après l’attaque par le Maroc de la zone tampon de Guerguerat et la reprise des armes par le Polisario. Il aura la lourde tâche de relancer les négociations entre ces deux belligérants et, à une plus grande échelle, les contacts diplomatiques avec les pays et les organisations susceptibles d’influer sur le cours de ces négociations.

    Avant lui, l’ONU avait déjà nommé quatre médiateurs pour tenter de régler, en vain, le conflit, vieux de quarante-six ans. Il s’agit des deux Américains James Baker et Christopher Ross, du Néerlandais Peter van Walsum et de l’Allemand Horst Köhler, qui a démissionné de son poste en mai 2019, officiellement pour «raison de santé», en raison de «l’irresponsabilité» du Conseil de sécurité à résoudre le conflit, avaient dit à l’époque des diplomates sahraouis. M. Köhler s’est retrouvé dans une position politique, morale et psychologique qui le poussait à se retirer de sa mission, avait également déclaré le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. Qu’en sera-t-il pour son successeur ?

    Vendredi 5 novembre, Staffan De Mistura s’est entretenu, à New York, avec le représentant du Polisario auprès des Nations unies et responsable de la coordination avec la Minurso, Sidi Mohamed Omar, qui «a informé l’Envoyé spécial de la position du Front sur le processus de paix au Sahara occidental», selon l’agence de presse sahraouie (SPS). Le Polisario, qui avait déjà indiqué que la nomination d’un nouvel envoyé spécial onusien «n’est pas une fin en soi», a réagi sévèrement à la dernière résolution votée par le Conseil de sécurité, vendredi 29 octobre, et qui demande aux indépendantistes sahraouis de «respecter le cessez-le-feu» sans s’attarder sur la responsabilité de Rabat dans la détérioration de la situation sur le terrain. C’est un «grave échec» aux retombées graves sur la paix dans la région, a affirmé le Front. «Il n’y aura pas un nouveau cessez-le-feu tant que l’occupation marocaine poursuit, en toute impunité, ses tentatives d’imposer par la force son fait accompli colonial dans les territoires occupés de la République sahraouie et d’entraver l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental», a-t-il expliqué dans un communiqué en date du dimanche 31 octobre.

    Le Front Polisario a réaffirmé son rejet «catégorique de l’inaction et du silence du Conseil de sécurité, notamment de certains membres influents, une attitude manifeste dans la nouvelle résolution qui constitue un grave échec aux retombées graves sur la paix et la stabilité dans la région entière».

    «Face à l’inaction continue du Conseil de sécurité, il ne reste «d’autre choix que d’intensifier» le combat et de «poursuivre» la lutte armée légitime pour «garantir l’exercice du droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance», a-t-il souligné.

    Pour le Maroc, le responsable, c’est l’Algérie

    L’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2602 (2021) constitue un retour regrettable à la politique «du maintien du statu quo», car l’instance onusienne «ignore complètement la situation de guerre», en cours, dans le territoire depuis le 13 novembre 2020 en raison de la violation flagrante par l’occupant marocain du cessez-le-feu de 1991 et des conventions militaires pertinentes, a encore relevé le Front Polisario dans son communiqué. Mardi 2 novembre, et pour résumer la position du Polisario, son représentant en Europe et auprès de l’Union européenne (UE), Abi Bouchraya Bachir, a qualifié la résolution de «premier clou dans le cercueil de la mission de l’Envoyé spécial onusien De Mistura». Tout observateur de la dernière résolution onusienne, censée constituer le cadre de la mission de De Mistura, «constate qu’il s’agit d’un ancien cadre, de mêmes expressions ambiguës qu’avant qui ne font que confirmer l’impression qu’il n’y a pas de processus, mais qu’il s’agit de nombreux processus menant tous vers une spirale infinie», a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien algérien EChaâb.

    Pour Abi Bouchraya Bachir, la résolution 2602 est «décevante», non seulement en raison de sa teneur, car toutes les autres résolutions étaient décevantes, mais surtout «en raison de la situation dangereuse au Sahara occidental et la guerre qui fait rage depuis le 13 novembre 2020», une guerre «susceptible de prendre des dimensions plus graves à n’importe quel moment». «Il est clair que des parties influentes au sein du Conseil de sécurité misent sur le statu quo qui n’est autre qu’une consécration de l’occupation», a-t-il dit. Ajoutant que ces parties «entravent toute démarche pour amener le Conseil de sécurité à assumer la pleine responsabilité, à déterminer la véritable partie responsable de la rupture de l’Accord de cessez-le-feu, à définir la feuille de route basée sur l’accord signé entre les deux parties au conflit, à savoir le plan de paix ONU-UA portant organisation d’un référendum libre et démocratique d’autodétermination du peuple sahraoui».

    Côté marocain, son représentant permanent aux Nations unies, Omar Hilale, a, de nouveau, désigné l’Algérie comme «responsable» dans la «création» et le «maintien» du conflit au Sahara occidental. Le diplomate marocain, qui s’est exprimé devant la 76e session du débat général de la quatrième commission de l’ONU (chargée des questions de décolonisation), a fait réagir la chargée d’affaires de la mission algérienne. Zakia Ighil a ainsi rejeté le récit marocain «trompeur» visant à déformer les réalités juridiques et politiques du conflit. «Nous sommes contraints d’aborder le discours partial et déformé de la délégation marocaine et de rappeler que la question du Sahara occidental est et reste inscrite à l’ordre du jour de cette auguste assemblée depuis 1963 comme une question de décolonisation relevant de la mise en œuvre de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples et pays coloniaux», a-t-elle déclaré. «Une simple lecture des nombreuses résolutions et rapports des Nations unies sur la question du Sahara occidental montre que, depuis son origine, le conflit au Sahara occidental a opposé le Royaume du Maroc au Front Polisario (…)», a-t-elle encore soutenu.

    Anis Remane

    Reporters, 07/11/2021

  • Algérie: Le marché italien va-t-il remplacer le français?

    Algérie: Le marché italien va-t-il remplacer le français? – L’expérience de l’Italie en économie, une chance à saisir

    Le premier dossier qui représente un grand un intérêt pour l’Italie et l’Algérie est le renforcement des relations algéro-italiennes dans l’hydrocarbure. L’Italie est considérée comme première destination dans l’exportation du gaz avec une progression de 109% durant le premier trimestre de l’année en cours par rapport à 2020. L’expérience italienne hors hydrocarbure et la réforme bancaire sont des atouts que les experts appellent le gouvernement algérien à acquérir.

    Renforcement des relations en hydrocarbure

    Dans le cadre économique, les Italiens visent bien le renouvellement du contrat de gaz naturel de gazoduc transméditerranéen entre l’Algérie, la Tunisie et l’Italie et qui se terminera en 2027, a souligné à Maghreb Info l’expert en économie Ishak Kharchi. Il a indiqué que les délégations espagnoles qui ont visité l’Algérie ont pu renouveler leur contrat de gaz jusqu’à 2045. L’expert a déclaré : « En pleine crise mondiale d’énergie, les italiens veulent décrocher des contrats de gaz de longues durées mais l’Algérie actuellement va vers les contrats de courtes durées de cinq à dix ans en conformément avec les changements des prix dans le marché international de l’hydrocarbure ». Pour rappel, le volume total de gaz algérien exporté en Italie est de 6,4 milliards de mètres cubes pendant les trois premiers mois de 2021. Sur ce sujet de l’hydrocarbure, les Algériens cherchent transporter du gaz algérien de l’Italie à l’Espagne dans le cas où la quantité du gaz exportée par le nouveau gazoduc vers l’Espagne ne sera suffisante, a indiqué l’expert Ishak Kharchi. « Le gazoduc transméditerranéen n’est pas exploité d’une façon complète. L’Algérie peut acheminer plus de quantité de gaz à travers ce gazoduc sous marin de l’Italie à l’Espagne », a-t-il indiqué.

    Il est à noter que l’Algérie expédiait 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an vers l’Espagne et le Portugal via le GME (Gaz Maghreb Europe) qui est le gazoduc traversant le Maroc, et suite à la crise diplomatique entre les deux pays, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a décidé de ne pas reconduire ce contrat.

    Dans ce contexte, l’expert a déclaré que « 10 milliards de mètres cubes de gaz ont été exportés par l’ancien gazoduc. Pour le nouveau gazoduc Medgaz qui lie directement l’Algérie avec l’Espagne, la quantité de gaz est de 8 milliards de mètres cubes dont il reste 2 milliards de mètres cubes.» Il a précisé qu’il y a trois solutions, transporter la quantité de gaz restante vers l’Espagne via le nouveau gazoduc, ou via l’Italie, ou que l’Algérie envoie des navires pour transporter le gaz vers l’Espagne.

    Il est à noter qu’un contrat de vente de gaz a été signé entre le groupe Sonatrach et la grande société italienne des hydrocarbures ENI en 1977 et il a été ils renouvelé en 2019 pour pour une durée de huit années jusqu’en 2027. « La coopération entre l’Algérie et l’Italie est forte en matière d’énergie. La société italienne ENI est le plus grand partenaire pour l’Algérie et coopère avec Sonatrach depuis les années 70. C’est le dossier de l’énergie qui a conduit le président italien à visiter l’Algérie », a confirmé l’expert.

    Au début de l’année en cours, Sonatrach et ENI ont signé un accord qui s’inscrit « dans le cadre du processus de conclusion d’un nouveau contrat d’hydrocarbures sous l’égide de la nouvelle loi d’hydrocarbures 19-13 ». L’exploitation dans la région du bassin de Berkine et la réalisation d’un hub de développement de gaz et de pétrole brut à travers une synergie avec les installations existantes du périmètre 405b, sont programmés dans cet accord. A propos de l’exploitation des énergies renouvelables entre les deux pays, en mars dernier, un accord a été signé également entre Sonatrach et ENI qui comprend « un mémorandum d’entente qui s’étend du bio-raffinage à la production de l’hydrogène et aux énergies renouvelables.» A ce sujet, l’expert en économie a souligné que l’intérêt de l’Italie dans les énergies renouvelables est plus grand que celui de l’Algérie malgré l’importance que donne cette dernière à la transition énergétique.

    L’investissement algéro-italien hors hydrocarbure

    Ishak Kharchi a précisé que l’expérience italienne hors hydrocarbure est exemplaire et l’Algérie doit en profiter. « L’Italie en 2021 a exporté dans le secteur agroalimentaire environ 52 milliards de dollars, soit le double de la recette de l’Algérie en hydrocarbure. « Pourquoi l’Algérie vise à développer sa production locale mais à l’international elle renforce les coopérations dans le secteur hydrocarbure ?».

    L’expérience italienne dans le développement économique est une chance à saisir. L’expert a expliqué que l’économie italienne était à 85% une « économie informelle » et après dix ans le gouvernement italien a pu la rendre formelle. « Le gouvernement algérien est recommandé de suivre l’expérience italienne économiquement et juridiquement », a-t-il proposé. L’Italie a suivi des étapes dans son expérience économique à travers la création de confiance de la part de la catégorie qui a de l’argent comme les grands importateurs, la motivation par les taxes et leur permettre la création de grandes sociétés familiales, ainsi que le gouvernement a eu des capitaux sociaux dans le secteur privé fin d’avoir une part de gestion, a souligné l’expert. Il a ajouté que l’objectif des relations algéro-italiennes est de remplacer le marché français par le marché italien après que plusieurs contrats économiques entre la France et l’Algérie ne sont pas renouvelés, ce qui va permettre aux entreprises algériennes de se diriger de plus en plus vers le marché italien.

    L’économie est le principal dossier de la visite du président italien

    Aujourd’hui, le président italien Sergio Mattarella a effectué une visite d’Etat en Algérie pour deux jours. Il a déclaré dans un entretien avec le journal El Moudjahid que l’Algérie est le deuxième fournisseur de gaz de l’Italie. Il a souligné que l’ENI a joué un rôle central dans les relations économiques entre les deux pays. « Je suis convaincu que l’Algérie restera un partenaire central aussi dans le futur », a-t-il affirmé. Le président italien a déclaré également que le renforcement des projets dans les énergies renouvelables est parmi les objectifs économiques de son pays : « Du côté italien, il y a l’intérêt à diversifier le partenariat bilatéral en explorant de nouvelles collaborations avec des entreprises algériennes, dans des secteurs de nouvelles opportunités, tels que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Ce sont des secteurs qui sont notamment au cœur des stratégies de transition énergétique italienne et algérienne et dont les opportunités économiques vont se multiplier dans les prochaines années. »

    Dans le secteur hors hydrocarbure, le président italien Sergio Mattarella a indiqué que : « Le système économique italien est caractérise par la présence de plus de 4,5 millions de PME. Ce sont des entreprises généralement familiales, qui n’ont pas toujours les moyens pour s’établir à l’étranger et ont donc besoin de l’appui des institutions pour cela. » A propos des échanges entres les entreprises algériennes et italiennes, il a souligné que : « L’Italie favorise les échanges et la coopération entre entreprises italiennes et algériennes, surtout à travers notre Agence pour le Commerce ITA, qui promeut la participation d’entreprises italiennes aux foires économiques qui se déroulent en Algérie et vice-versa. » Le préside italien a précisé que le la prochaine réunion d’un Business Forum bilatéral pourra sûrement impulser ce processus. « Nous regardons avec attention à la mise en œuvre du plan d’action du Premier ministre Benabderrahmane. Un plan ambitieux qui vise à améliorer le climat des affaires dans le but d’accompagner les perspectives de diversification de l’économie algérienne, y compris en faveur des opportunités pour les nouvelles générations», a-t-il confirmé.

    Le président restera jusqu’au 7 novembre, pour étudier plusieurs dossiers dans plusieurs secteurs et en économie en particulier en attendant le résultat de cette rencontre.

    Maghreb Info, 06/11/2021