Catégorie : Algérie

  • Trois camionneurs algériens tués dans une attaque marocaine

    Trois camionneurs algériens tués dans une attaque marocaine – Les camions de fret faisaient régulièrement la liaison Nouakchott-Ouargla

    Trois chauffeurs de camions algériens ont été tués dans un bombardement mené dans l’après-midi du 1er novembre 2021 par l’armée marocaine contre leur convoi dans la route entre la ville frontalière algérienne Tindouf et Zouiret en Mauritanie. C’est ce qu’ont fait savoir, ce mardi, plusieurs sources dont des proches des victimes et une conseillère du président sahraoui Ibrahim Ghali.

    Les camions de fret faisaient régulièrement la liaison Nouakchott-Ouargla, selon un des proches des victimes dont deux roulaient à bord de leur camion de la marque allemande MAN. Le troisième chauffeur tué était originaire de Ouargla et était aussi un habitué du trajet.

    L’agression marocaine s’est déroulée entre les localités d’Aïn Bentili et Bir Lahlou en territoire libéré, le tronçon qui conduit à la route entre l’Algérie et la Mauritanie.

    Les deux camions étaient à l’arrêt lorsqu’ils ont été la cible de bombardements par l’artillerie marocaine provenant de derrière le mur de séparation se trouvant à plus de 25 km du lieu du drame.

    L’une des victimes de l’agression marocaine est Hmida Boumediene, originaire de Laghouat, dont l’annonce de sa mort a été faite sur Facebook par son neveu Djallal Eddine Boumedienne habitant Ain Madi à Laghouat.

    Selon des témoignages de voyageurs sahraouis qui se trouvaient sur la même route, les deux camions ont été visés par deux obus tombés par intervalles.

    Les corps des victimes ont été déchiquetés par les déflagrations, a indiqué une survivante de l’agression sur Facebook.
    De son côté, Al Nana Lebat-Rachid conseillère auprès de la présidence de la République arabe sahraouie a confirmé l’agression marocaine et le nombre des morts, précisant qu’elle s’est déroulée à la lisière des frontières entre le Sahara Occidental et la Mauritanie.

    Aucune réaction officielle n’est venue confirmer cette agression qui n’est pas la première du genre ciblant des camionneurs algériens.

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 03/11/2021

  • Naissance du Forum des Algériens a l’étranger

    Naissance du Forum des Algériens a l’étranger – Il aura pour tache de prendre en charge les préoccupations des Algériens installés dans différents pays du globe

    Ce lundi 2 novembre 2021, le Forum des Algériens établis a l’étranger est créé avec la participation de nombreuses personnalités.

    La naissance de ce forum qui aura pour tache de prendre en charge les préoccupations des Algériens installés dans différents pays du globe est annoncée a l’occasion de la commémoration du 67e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution.

    Ont participé a sa création –via une visioconférence– des représentants de la communauté algérienne en Turquie, d’anciens et d’actuels députés représentant la diaspora, des enseignants et d’autres personnalités.

    Selon le communiqué de ses fondateurs, l’idée d’instituer ce nouveau né historique dédié a la diaspora baptisé “Algerians Abdroad Forum” (Forum des Algériens a l’étranger) est le fruit de coordination et des efforts consentis a travers bon nombre d’initiatives, a savoir entre autres “C’est mon droit d’entrer dans mon pays” ou encore “Celui qui la ressuscite” ayant regroupé 23 associations et un collectif représentant les ressortissants algériens établis a l’étranger.

    “Ce Forum, affirme-t-on de même source, est la première entité juridique rassemblant les Algériens a travers le monde, qui vent de naître ce mois de Novembre en s’inspirant de la Glorieuse Révolution. Il est indépendant de toute tendance politique, partisane ou idéologique et vise a réunir les élites et orienter les compétences nationales a l’étranger par la mise en place d’un espace de dialogue, d’échange d’idées et d’expériences et a travers des projets et plans opérationnels qui bénéficieront a la communauté nationale et contribueront au développement du pays”.

    Echourouk online, 02/11/2021

  • Gaz diplomatique

    Gaz diplomatique – Ce qui se passe entre l’Algérie et le Maroc a naturellement fait peur aux responsables des deux membres de l’Union européenne.

    La question énergétique en relation avec le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) restera dans l’histoire comme un véritable repère à plusieurs facettes. La première concerne avant tout celle de la notion d’Etat. La décision de l’Algérie d’arrêter le GME et d’opter pour le Medgaz reste un défi à relever, celui d’assumer une décision devant deux pays, l’Espagne et le Portugal. Ces derniers (en plus du Maroc) sont les plus concernés par ce changement radical. Ce qui se passe entre l’Algérie et son voisin de l’Ouest a naturellement fait peur aux responsables des deux membres de l’Union européenne. Ils devaient être rassurés et, vraisemblablement, c’est fait. En tout cas concernant l’Espagne.

    Ainsi, l’approvisionnement en gaz de ce pays sera assuré comme auparavant, et avec le même volume. L’Algérie va continuer à avoir le même statut, celui de premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, qui équivaut à la moitié de la consommation annuelle interne. Le seul perdant dans cette affaire du GME reste le Maroc. La fermeture des vannes va faire perdre au royaume chérifien ce qu’il récoltait, grâce au GME, annuellement des recettes allant de 50 à 200 millions d’euros. Rabat aura à trouver des solutions pour compenser une perte de ce qui équivaut à un dixième de son électricité. Loin d’être évident pour Mohamed VI.

    Ainsi, l’Algérie aura cette responsabilité de démontrer à l’échelle internationale sa détermination à donner une autre image d’elle, tout au moins à l’étranger.

    L’activité remarquée au niveau diplomatique, avec à sa tête le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, va dans ce sens. L’affaire du gazoduc entre dans le même plan d’action que l’implication directe de l’Algérie dans la résolution des »problèmes» que subissent les pays frontaliers. Que ce soit au Mali, en Libye ou encore en Tunisie, Alger veut se placer en tant que partenaire incontournable. A ces pays, il faut ajouter la question de la décolonisation du Sahara Occidental, qui reste toujours une »constante». Se faire entendre et respecter dans ce qui se passe à nos frontières passe, également, par le respect des engagements vis-à-vis de la communauté internationale.

    Yazid Miloudi

    Reporters, 02/11/2021

  • Accord d’association Algérie-UE: Alger compte réclamer son dû

    Accord d’association Algérie-UE: Alger compte réclamer son dû . Le président Tebboune a ordonné à l’exécutif la révision «point par point» de cet accord qui n’a pas particuliérement été profitable à l’Algérie.

    Par Akrem R.

    Au contraire, il a causé un préjudice de plus de 30 milliards de dollars à l’économie nationale, et ce, grâce aux avantages du démantèlement tarifaires. En effet, durant les 10 dernières années, l’Algérie était un marché commercial par excellence pour les pays de l’UE, qui y a l’exporté pas moins de 200 milliards de dollars, alors que notre pays n’a exporté vers le partenaire européen qu’une dizaine de milliards de dollars de produits hors hydrocarbures. A l’évidence, donc, l’accord d’association Algérie-UE est déséquilibré et en défaveur de notre économiue qui s’est dégradée davantage durant cette période.

    L’outil de production national se trouvait dépourvu des moyens nécessaires pour faire face à la concurrence rude imposée par la production «made in UE». Le résultat s’est avéré néfaste pour l’industrie et la production locales. Des pans entiers de l’économie sont à l’arrêt et le tissu industriel national est entré dans une phase de la déstructuration. Ainsi, les critères normatifs et de qualités imposées par l’UE, ont compliqué la tâche au produit algérien incapable d’accéder à ce marché.

    L’Algérie qui avait signé cet accord dans des conditions très particulière, s’est enfin réveillée de sa léthargie pour le renégocier, tout en prenant en considération la souveraineté nationale, et d’aller vers une approche « gagnant-gagnant», a recommandé le président Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres. En clair, le produit «made in Algeria» doit reprendre la place qui lui sied sur le marché local. Ceci permettra de créer un tissu industriel digne de ce nom et des emplois. Sans cela, l’Algérie sera perdante et ne tirera rien de cet accord.

    Dans ce cadre, l’expert en économie, Ishak Kherchi, a préconisé de revoir certaines clauses et non pas rompre complètement avec cet accord. Son application en l’état continuera de nuire à l’économie nationale, dira-t-il. « L’Algérie n’a pas de produits à exporter vers l’UE. Faute de compétitivité et des barrières qu’imposent les pays de vieux continent. Si nous continuons avec cet accord, l’Algérie sera réduite à un simple marché», a-il expliqué.

    À cet effet, il est demandé, dira Kherchi, au ministère du Commerce notamment, de renégocier certaines clauses et points dans cet accord, afin de rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux parties. Ainsi, il est demandé, également, au ministère des AE de formuler des propositions visant à l’amélioration de cet accord, tout en prenant en considération les mutations s’opérant en Algérie et les partenariats signés avec la Turquie et la Chine.

    Il est à rappeler que le Président Tebboune, avait déjà, recommandé au gouvernement, de faire une «évaluation rigoureuse et objective» des effets des accords commerciaux déjà conclus ou ceux encore en discussion sur l’économie nationale, tout en soulignant que la politique du commerce extérieur doit faire l’objet de mécanismes de concertation sectorielle plus renforcés.

    Les économistes, eux, sont unanimes à assurer que l’Accord d’association Algérie-UE devrait être revu pour corriger le « déséquilibre » économique et commercial entre les deux parties. L’accord d’association Algérie-UE est entré en vigueur en 2005, suite à une demande introduite par l’Algérie auprès de la Commission européenne en 1993. Il visait à établir un partenariat privilégié touchant tous les secteurs de l’économie.

    Ecotimes, 01/11/2021

  • Algérie : Salah Goudjil met les points sur les « i »

    Algérie : Salah Goudjil met les points sur les « i » – La révolution de Novembre n’a jamais été ni badissienne, ni messamliste, ni communiste, ni manifestiste. C’est une révolution sans Zaim, sans direction individuelle ni hégémonie partisane.

    A la veille de la célébration du 67éme anniversaire du déclenchement de la Révolution, qui mieux que Salah Goudjil, président du Conseil de la Nation et compagnon de Mustapha Ben Boulaid pour nous rappeler ce et ceux qui sont et pour l’histoire et pour l’Eternité les acteurs du « Novembrisme ». Dans un communiqué rendu public dimanche par le Conseil de la Nation et qui se veut de sa part une mise au point aux velléités de falsification de l’épopée révolutionnaire que « la révolution de Novembre qui a libéré le pays et l’Homme, demeurant encore une référence dans le monde en matière des valeurs de liberté, de souveraineté, de dignité, d’indépendance… Cette révolution n’a jamais été ni badissienne, ni messamliste, ni communiste, ni manifestiste (par rapport au Manifeste de Ferhat Abbas)…C’est une révolution sans Zaim, sans direction individuelle ni hégémonie partisane », écrit Salah Goudjil, qui fait aujourd’hui figure de référence en sa qualité de témoin encore vivant.

    Poursuivant son propos sur la rupture stratégique provoquée par la démarche novembriste par rapport précédentes formation politiques, Salah Goudjil ajoute que « au moment où les six chefs historiques ont pris le 23 octobre 1954 leur décision de déclencher la révolution , ils sont tous renoncer à leur appartenances politique précédentes pour se réunir sous un seul mot d’ordre +Par le Peuple et pour le peuple+, sous la bannière du FLN et de l’ALN pour provoquer l’étincelle qui a embrasé le pays et tout ce qui se produira après ».

    La sortie de Salah Goudjil intervient certes, à la veille de la célébration du lancement de la révolution, lais au –delà de son caractère protocolaire, elle intervient dans un contexte polémique, suite à une précédente déclaration de sa part en milieu de semaine dans laquelle il avait mis en garde contre « la falsification de l’histoire » par des figures du courant islamiste qui veut arrimer le Novembrisme au badissisme.

    « La révolution, c’est Novembre tout court, +Novembria- Badissia est une supercherie », s’est –il insurgé, dénonçant dans la même foulée la falsification de l’histoire et l’enseignement des mensonges dans les écoles et les universités ». La sortie médiatique du président du Conseil de la Nation n’a pas été du goût des islamistes qui ont lancé lors des manifestations du Hirak le slogan « Badissia –Nouvembria » pour s’opposer au courant laïco-nationaliste qui revendique la paternité de la Révolution tout en cherchant à vendre la version selon laquelle cette révolution est d’essence badissienne.

    Si la plupart des figures politiques qui se réclament aujourd’hui de la « Badissia –Novembria » ont accusé le coup, notamment l’Association des Oulémas de Chikh Guessoum et Abderzak Makri du MSP, Abdelkader Bengrina et sans vouloir s’attaquer frontalement à Salah Goudjil a expliqué dans une déclaration sur Echourouk TV dans laquelle il a souligné que les promoteurs du slogan en question (Baddissia-Nouvembria)n’entendaient pas « falsifier l’histoire », mais tenaient à « faire face au courant laic qui voulait détourner le Hirak de ses objectifs »

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 01/11/2021

  • Bekkaï: « Les tarifs d’Air Algérie sont excessifs »

    Bekkaï: « Les tarifs d’Air Algérie sont excessifs » – Le ministre du Transport a reconnu mardi que les tarifs pratiqués par Air Algérie sont excessifs et ne correspondent pas au pouvoir d’achat des algériens.

    Le ministre du Transport, Aissa Bekkai a reconnu mardi que les tarifs pratiqués par Air Algérie sont excessifs et ne correspondent pas au pouvoir d’achat des algériens.

    S’exprimant mardi sur Chourouk News, le membre du Gouvernement tente néanmoins de justifier la cet état de fait en mettant en regard ces tarifs prohibitifs avec « la situation financière difficile que traverse actuellement l’entreprise qui traine un déficit chronique imputable en grande partie à un effectif pléthorique (environ 11.000 salariés ) et des salaires mirobolants sans rapport avec les moyens de l’entreprise.

    Le ministre du Transport fait état de « propositions qui sont sur la table pour relancer, à court, moyen et long terme Air Algérie », profitant pour annoncer la création prochainement d’une entreprise qui sera chargée de la maintenance des avions.

    Vols intérieurs : Air Algérie ouvre de nouvelles lignes et renforce son programme

    Air Algérie a annoncé ce dimanche l’ouverture de nouvelles lignes qui desservent le Sud du pays et un renforcement de son programme des vols intérieurs.

    Le renforcement des lignes d’Air Algérie vise à « booster le tourisme » à l’intérieur du pays à « créer une dynamique dans le Sud du pays », à souligné le porte-parole d’Air Algérie, Amine Andaloussi. Les prix appliqués sur ces dessertes sont « étudiés », rappelant que les « lignes domestiques bénéficient d’une contribution de l’Etat », ce qui permet de proposer les billets à des prix « accessibles », a-t-il indiqué à l’APS.

    Vols intérieurs et lignes ajoutées : le programme détaillé d’Air Algérie
    Tous les samedis : Adrar – Bordj Badji Mokhtar – Tamanrasset

    Tous les dimanches : Alger – Mecheria – Alger

    Tous les lundis : Alger – El Oued – Alger

    Tours les jeudis : Adrar – Bordj Badji Mokhtar – Adrar

    À partir du 2 novembre 2021 :

    Tous les samedis et mardis: Alger – Tébessa – Alger ;

    Tous les mardis : Ghardaïa – Tamanrasset – Ghardaïa ;

    Les lignes ajoutées :

    À partir du 2 novembre 2021 : les mardis (un vol toutes les deux semaines) : El Oued – Illizi – El Oued ;

    À partir du 9 novembre 2021 : les mardis (un vol toutes les deux semaines) : El Oued – Djanet – El Oued.

  • Algérie-UE : Union malheureuse

    Algérie-UE : Union malheureuse – Le mariage économique et commercial entre l’Algérie et l’Union européenne, scellé en 2005 par un Accord d’association, n’aura finalement jamais été heureux depuis sa contraction, il y a déjà plus de quinze ans

    Le mariage économique et commercial entre l’Algérie et l’Union européenne, scellé en 2005 par un Accord d’association, n’aura finalement jamais été heureux depuis sa contraction, il y a déjà plus de quinze ans. Censé accoucher à terme d’une zone de libre-échange au bénéfice des deux rives, cet engagement s’avère en définitive structurellement déséquilibré. L’Algérie n’en profite, en effet, que peu ou prou, en raison, probablement, d’un gap de compétitivité économique, auquel l’Europe ne veut guère prêter attention, en dépit de ce que commande le bien-fondé originel de l’Accord. C’est donc presque sans surprise, qu’après plus de 15 ans d’association, l’Algérie réclame, “en guise de noces de cristal”, de revoir, clause par clause, les termes de ce partenariat, jugé comme étant “gagnant-perdant”.

    Ce feuilleton de désaccords entre l’Algérie et l’UE n’est pas inédit. Un premier épisode de divergence entre les deux partenaires – pourtant géographiquement et historiquement liés – avait déjà fait l’actualité ici et en Europe, lorsqu’en 2015, l’Algérie avait réclamé une mise à plat en profondeur de l’Accord d’association. Bien que cette requête ait été satisfaite à l’époque, à travers un long processus de renégociations mené à bien pour répondre aux doléances d’Alger, rien n’aura véritablement changé quant à l’équilibre des échanges économiques entre les deux parties. Bon an, mal an, et malgré l’indétrônable concurrent chinois, la balance commerciale de l’Algérie penche irrémédiablement vers l’Europe, tandis que les investissements directs tendent, eux, à se faire désirer. Cherchez l’erreur… ! De part et d’autre.

    Du côté de l’Europe des 27, l’on semble avoir tendance à oublier que les accords d’association conçus pour les pays tiers ne doivent pas viser uniquement la libre circulation des marchandises, mais aussi le développement économique, institutionnel, culturel, ainsi que la libre circulation des personnes.

    Du côté d’Alger, l’erreur était sans doute de lever précipitamment et exclusivement ses barrières au commerce en faveur d’un seul ensemble régional – pour des motivations d’abord politiques – alors que le pays n’avait pas adhéré au système plus global de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’autre erreur, plus historique encore, est de ne pas avoir réussi, depuis l’Indépendance, à enclencher un véritable “Novembre économique” pour sortir définitivement de toute forme de paternalisme et de dépendance à la rente et à l’importation.

    Liberté, 02/11/2021

  • Algérie:Le français n’est pas toujours une histoire de langue

    Algérie:Le français n’est pas toujours une histoire de langue – L’enfer ou le paradis culturel, c’est toujours l’Autre. L’enfer mémoriel, souvent lui également.

    L’enfer ou le paradis culturel, c’est toujours l’Autre. L’enfer mémoriel, souvent lui également. Par opposition ou par effet de miroir, le désert culturel, c’est aussi et encore l’Autre. Mais l’enfer ne fait pas le diable, comme dit le proverbe italien. Et en enfer, le diable est un personnage positif, selon Stanislaw Jerzy Lec, auteur polonais d’aphorismes éloquents.
    L’Autre, ennemi par le sang versé et frère-ennemi par le sang mêlé. L’ami impossible de langue commune et de longue date. L’Autre, qui, soixante ans presque après l’indépendance, a, lui, une mémoire de l’histoire commune prolifique. Mémoire opulente d’un côté, et de l’autre, mémoire rachitique et mutique.

    Six décennies de souvenirs séparés et l’héritage du français comme «butin de guerre» ou comme «exil» culturel. C’est comme si, longtemps après la longue nuit coloniale, nos génies littéraires Kateb Yacine et Malek Haddad nous rappelaient de nouveau que les Français Molière et Marivaux sont pour nous, berbéro-arabes de bonne foi islamique, un butin linguistique providentiel. Ou un exil sans retour, dont nos deux langues maternelles, l’arabe et tamazight, nous consoleraient peu, même si nombre de patriotards linguistiques en ces temps de penchant démagogique et d’appétence schizophrénique pour la langue de Shakespeare appellent, de manière ostentatoire, à éradiquer le français à la racine !

    À l’évidence, le français, c’est un peu de notre histoire et de notre culture œcuménique, sans que l’on soit pour autant Français par le français hérité, dompté, adopté et usité. Le français et les Français qui sont pour nous des accidents de l’Histoire. C’est ainsi que soixante ans après ou presque, l’usage de l’idiome de Voltaire est encore plus intensif dans les mondes de l’économie, des sciences exactes et de la médecine. Amazighs et Arabo-musulmans que nous sommes, on est, en 2021, plus nombreux encore, comme on dit à Bab-el-Oued et Soustara, à «parler la France» sans toujours lui parler, encore moins parler le même français qu’elle.

    Surtout quand il est question de l’Histoire écrite ou réécrite en France au moment même où l’Algérien francophone, arabophone ou amazighophone ou les trois à la fois, commémore en Algérie sa propre Histoire sans pour autant l’écrire. Pendant ce temps, l’Autre, en France, avec la puissance de la matière grise, la force documentaire, l’arsenal archivistique et la vaste base éditoriale, débat tous azimuts. Écrit, réécrit, parle et fait parler, surtout de lui. Il dit et fait dire l’Histoire de l’Un et de l’Autre en même temps, alternativement, distinctement. Mémoires vivantes mais parfois sélectives. Presse écrite, télés, radios et Web intense, les médias sont régulièrement au rendez-vous. Parfois en masse.
    Colloques et autres rencontres, livres à profusion, reliures, films, documents, docu-fictions, documentaires, dossiers, hors-séries, numéros spéciaux, témoignages, révélations, entretiens, plaidoyers, analyses, reportages, BD, photos et archives inédites : les mémoires françaises défilent. Elles déferlent, foisonnent, vives mais encore à vif. Plaies toujours ouvertes dans les mémoires contradictoires et dans les cœurs toujours sous l’empire de la passion. Historiens, journalistes, écrivains, photographes, dessinateurs, universitaires, cinéastes, acteurs civils et militaires d’hier, politiques d’aujourd’hui, pieds-noirs et harkis, fils et filles de rapatriés d’Algérie, toutes les mémoires sont ainsi convoquées. Y compris une partie des mémoires de l’Autre, chez lui ou chez l’Autre interrogées. Mémoires en panne, mémoires parallèles, mémoires en opposition, mémoires inconciliables car, à ce jour, irréconciliables. Et pendant ce temps-là, l’Autre, c’est-à-dire nous-mêmes, oublie de bien se souvenir ou se souvient pour mieux oublier. Silence de la mémoire officielle, absence de la mémoire citoyenne et, dans les deux cas, mise en branle d’une mémoire réactive, offusquée, outragée, blessée mais le plus souvent magnifiée.

    Sur cette terre immémoriale d’Algérie, la mémoire fait le Ramadhan culturel et le carême historique perpétuels. Officiels, politiques, journalistes, historiens, universitaires, acteurs et victimes des drames incommensurables d’hier, sont souvent absents et abstinents quand l’Autre, le bourreau colonial d’hier, déploie mémoriaux et fil mémoriel, chaque fois plus présent encore, et culturellement «incontinent».

    Algérie, terre d’Histoire où les élites sont cependant amnésiques et le peuple laissé sans mémoire. Comme si tout le monde avait fait sienne cette sentence de Yun Mi-Kyung, célèbre auteur sud-coréenne de Mangas philosophique : «Hélas, l’Homme a la mémoire courte et répète les mêmes erreurs !»

    Noureddine Khelassi

    Le Soir d’Algérie, 02/11/2021

  • Le président algérien coupe le robinet du gaz au Maroc

    Le président algérien coupe le robinet du gaz au Maroc – Plus de 97% du gaz consommé par les Marocains provient de l’Algérie.

    Est-ce une conséquence directe de la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc ? Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a « ordonné » ce dimanche 31 octobre au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc. Plus de 97% du gaz consommé par les Marocains provient de l’Algérie.

    Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais donc exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011. Ce gazoduc qui passe par la Méditerranée évite le territoire marocain.

    « Le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et le non-renouvellement de l’accord qui expire dimanche à minuit ». C’est ce que vient d’annoncer un communiqué de la présidence algérienne diffusé par la télévision publique. L’Algérie est le premier exportateur de gaz africain. Ses principaux clients sont l’Espagne, la France mais également le Maroc.

    Selon l’ONEE marocain la décision algérienne « n’aura dans l’immédiat qu’un impact insignifiant sur la performance du système électrique national »

    Le royaume chérifien pourrait se tourner notamment vers l’Espagne, selon des médias marocains pour acheter du gaz algérien. La dépendance de Rabat au gaz algérien est réelle. Aujourd’hui le gaz algérien couvre 97% des besoins en gaz du Maroc.

    Le gaz algérien, 97 % des besoins du Maroc

    Abdelamadjid Tebboune a pris cette décision, après consultation du Premier ministre et des ministres des Affaires étrangères et de l’Énergie, « au vu des pratiques à caractère hostile du royaume (marocain) qui portent atteinte à l’unité nationale », selon le communiqué.

    L’Algérie, premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, n’avait pas fait mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

    La ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Energie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion en gaz naturel liquéfié.

    Un gaz algérien à un prix avantageux

    Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME. En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97% de ses besoins.

    La moitié étaient des droits de passage payés en nature, l’autre du gaz acheté à un prix avantageux, selon des experts du secteur.

    Le gaz algérien alimente deux centrales thermo-électriques à Tahaddart (nord) et Aïn Beni Mathar (est) à hauteur de quelque 700 millions de M3 par an. La fin du transit du gaz algérien sur le territoire a également des conséquences financières pour le royaume marocain.

    Pertes de revenus pour le Maroc

    La redevance du transit de gaz algérien sur le territoire marocain a rapporté chaque année à Rabat l’équivalent de 50 millions de dollars en 2020, perçus en nature.

    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée », selon Rabat.

    La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Alger, qui appuie les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, répète régulièrement de son côté son soutien à la cause palestinienne.

    TV5 Monde, 01/11/2021

  • Le Sputnik V tarde à décoller

    Le Sputnik V tarde à décoller – Les Chinois ont-ils doublé les Russes sur le plan de la production des vaccins anti-Covid-19 en Algérie?

    Les Chinois ont-ils doublé les Russes sur le plan de la production des vaccins anti-Covid-19 en Algérie? La question de l’abandon du projet de fabrication du Sputnik V, au sein des laboratoires algériens revient sur toutes les bouches depuis quelques mois, depuis l’entame de la concrétisation du projet de production du vaccin chinois par le Laboratoire Saïdal à Constantine, n’a pas encore trouvé une réponse catégorique ni auprès des responsables algériens ni du côté du Fonds d’investissement direct russe.

    Alors que ce dernier, principal acteur du projet en question, garde un silence sibyllin, les autorités algériennes qui ont longtemps affirmé que le projet n’a pas été abandonné, et qui continuent encore à le souligner, viennent d’apporter une explication plus claire qui laisse entrevoir d’énormes difficultés sur le chemin de la concrétisation du projet de fabrication du Sputnik V, au sein des laboratoires algériens. Principal obstacle qui gêne la matérialisation du projet, le processus de transfert de technologies coincé dans un engrenage qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Selon les aveux du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, les réunions, échanges et ateliers de formation avec le partenaire russe se poursuivent, alors que le principal problème reste le processus de transfert de technologies.

    Pourquoi les Russes hésitent encore, s’il s’agit vraiment d’hésitation et pas d’un refus inavoué, à passer à l’action en procédant au transfert de technologies qui permet de concrétiser le projet entre les deux parties, pour mémoire, annoncé à travers un communiqué officiel, pour la première fois, à la fin du mois de janvier 2021, en parallèle au lancement de la campagne de vaccination en Algérie bien avant l’entrée en scène du partenaire chinois Sinovac ?

    Il était convenu, en ces moments-là, que l’Algérie produirait localement le vaccin russe anti-Covid Spoutnik V, à partir de septembre 2021. Mais, la situation évoluera autrement à cause, peut-être, d’une lourdeur russe à procéder au transfert de technologies, qui prend certes beaucoup de temps mais au point de ne pas se réaliser durant une dizaine de mois. Contrairement aux Chinois qui ont dirigé les opérations rapidement, en visitant les installations de production à Constantine et en procédant au transfert de technologies en deux mois. Les Russes peuvent-ils en vouloir aux Algériens et aux Chinois de les avoir « écartés » de la course à la production du vaccin anti-Covid-19 en Algérie ? Probablement que non, car la faute incomberait aux Russes qui étaient plus préoccupés à gagner le marché européen, où tous leurs efforts ont été concentrés pour valider le vaccin Sputnik V auprès de l’Agence européenne du médicament et le produire par des pays européens. Des pourparlers ont été engagés à ce propos avec l’Italie, la France, l’Allemagne et d’autres pays, sans grande réussite. Y a-t-il vraiment un espoir de voir un décollage du Sputnik V en Algérie ? La balle est dans le camp des Russes si l’on se fie aux déclarations du premier responsable du secteur de l’Industrie pharmaceutique, qui a exprimé ces derniers jours la pleine disponibilité de l’Algérie à développer avec la Russie un véritable partenariat industriel pharmaceutique sur le long terme.

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 02/11/2021