Catégorie : Algérie

  • USA-Algérie: les conseils d’un ancien officier de l’US Navy

    USA-Algérie: les conseils d’un ancien officier de l’US Navy

    Tags : Algérie, Etats-Unis, gaz, gazoduc Nigeria-Europe, Maroc, Sahara Occidental,

    Les relations USA-Algérie attirent l’attention de plus en plus de chercheurs et de connaisseur de l’establishment américain.

    Pourquoi Washington a besoin d’une approche plus conviviale avec l’Algérie ? C’est à cette question que répond la publication américaine spécialisée dans le secteur de l’énergie «Oil Price» qui, sous la signature de James Durso, suggère aux décideurs américains de ne pas s’aliéner un pays avec lequel l’Union européenne cherche un «partenariat stratégique à long terme» pour le gaz naturel et l’électricité.

    Mais pas que. Dans son argumentaire, cet ancien officier de la marine américaine et chercheur dans plusieurs groupes rappelle quelques éléments de compréhension de l’Algérie qu’il a décrite notamment comme «un important producteur de pétrole et de gaz naturel qui exporte 85% de son gaz vers l’Europe».

    Aussi, sur le plan de la politique étrangère, «le pays trace une voie indépendante, ne se mêle pas des affaires locales et entretient des liens étroits avec la Russie et la Chine. L’Algérie critique sévèrement Israël, s’est opposée à l’invasion américaine de l’Irak en 2003 et à l’intervention de l’Otan en Libye en 2011, a dénoncé les accords d’Abraham qui reconnaissaient la revendication du Maroc voisin sur le Sahara occidental, et entretient des relations avec le gouvernement Assad en Syrie», a-t-il indiqué. Également, «l’Algérie a mené deux guerres d’indépendance : la guerre de 1954-1962 contre les colonisateurs français, et la guerre de 1991-2002 contre les islamistes, menée par le Groupe islamique armé».

    USA-Algérie: « l’Algérie est la quatrième économie d’Afrique »

    Et au chapitre économique, il a estimé que «l’Algérie possède respectivement les 11e et 16e plus grandes réserves prouvées de gaz naturel et de pétrole au monde, et était le 10e plus grand producteur de gaz naturel en 2019. On estime également qu’elle a la 3e plus grande réserve de gaz de schiste récupérable».

    Il a ajouté que «l’Algérie est la quatrième économie d’Afrique avec un PIB de 167,98 milliards de dollars en 2021. Les revenus pétroliers et gaziers ont augmenté de 70% au premier semestre 2022, et les revenus énergétiques devraient atteindre 50 milliards de dollars d’ici la fin de l’année».

    La Banque mondiale a indiqué que l’économie algérienne «a augmenté de 3,9% en glissement annuel au cours des neuf premiers mois de 2021, après s’être contractée de 5,5% en 2020, en grande partie en raison de l’augmentation de la demande européenne de gaz. Les hydrocarbures représentent 95% des recettes d’exportation et environ 40% des recettes publiques».

    Appel à l’Europe de financer le gazoduc Nigeria-Algérie

    Après avoir abordé les relations bilatérales de l’Algérie avec les États-Unis qui «ont démarré lentement dans les années 1960, mais ont généralement été positives», James Durso a vivement recommandé aux décideurs à Washington de ne pas s’aliéner l’Algérie avec laquelle l’Union européenne cherche un «partenariat stratégique à long terme» pour le gaz naturel et l’électricité. «La France cherche à réparer les relations via la coopération économique», a-t-il indiqué, en soulignant la rivalité de la Chine qu’il présente déjà comme «le plus grand partenaire commercial de l’Algérie».

    Aussi a-t-il préconisé à l’Europe de «peut-être trouver de l’argent pour financer l’expansion de la production, ou participer au gazoduc transsaharien de 1500 milles qui acheminera le gaz nigérian vers l’Europe via l’Algérie».

    Et ce, avant de conclure en suggérant que «l’intérêt de l’Amérique dans une Europe sûre est mieux servi par une Algérie cordiale avec les États-Unis mais indépendante, ne cherchant qu’à progresser en des relations mutuellement respectueuses avec des partenaires pratiques».

    Par Djamel Belbey

    L’Algérie aujourd’hui, 14/11/2022

    #Algérie #Etats_Unis #Gaz #Maroc #Sahara_Occidental #Gazoduc_nigeria-europe

  • Algérie : Les exportations, c’est l’émergence

    Algérie : Les exportations, c’est l’émergence

    Tags : Algérie, exportations, hydrocarbures, économie,

    Sur les exportations hors hydrocarbures, les médias nationaux se contentent généralement de chiffres globaux annoncés par les pouvoirs publics qui, faut-il le souligner, ne détaillent pas suffisamment l’architectures de ces exportations, en soulignant les acteurs. De la part du ministère du Commerce et de la promotion des exportations, c’est dans l’ordre des choses. On ne peut pas tout faire dire à un tableau excel. Cela pour dire que derrière l’exploit des 5, puis 7 et prochainement 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, il y a des entreprises, dirigées souvent par des hommes et des femmes. Parmi ces exportateurs on comptabilise des filiales de grands groupes étrangers. L’on notera des Trucs, des Qataris et des Franco-suisses. Ainsi, le ciment et l’acier constituent des filières où l’Algérie s’impose à l’international. A côté de ces géants internationaux qui se sont installés en Algérie, on compte des exportateurs algériens. Ces derniers se recrutent dans les secteurs public et privé. Cela pour dire que l’acte d’exporter est aussi algérien, et dans des filières industrielles lourdes.

    Cela étant dit, l’Algérie n’exporte pas que du ciment. D’autres entreprises, publiques et privées, réussissent le même exploit dans l’électronique, l’électroménager, l’industrie du papier et autres filières. Ils réalisent des chiffres d’affaires à l’export assez timides, mais ils sont bel et bien là. Des enseignes comme Condor, Général emballage, Stream ou encore Iris, pour ne citer que les plus en vue, sont actuellement les chevaliers de la nouvelle Algérie. Tous ces hommes et ces femmes qui se battent pour installer le « Made In Algeria» sur les marchés internationaux ne figurent, peut-être être pas, sur les statistiques du ministère du Commerce, sous forme de chiffres. Mais cela ne les empêchent pas d’être les pionniers d’une génération d’industriels algériens qui porteront haut les ambitions d’un peuple qui, même s’il ne le formule pas de manière ostentatoire est très fier de chaque marque dont les produits côtoient ceux des marques étrangères dans des étals en Allemagne, en France, au Sénégal, ou aux Etats Unis. Et pour cause, l’exportation des produits fabriqués en Algérie ne se résume pas seulement en terme de succès économique interne.

    Les exportations de produits transformés ou fabriqués localement, contrairement aux exportations hors hydrocarbures, permet d’identifier le pays, elle singularise son économie parmi les autres. Ce genre d’exportation, en plus de ne pas être « invisibles » comme le sont le pétrole et le gaz, dynamise une société et l’intègre dans l’économie mondialisée où tout ne se mesure pas qu’au PIB, mais à la faculté des peuples d’aller conquérir des espaces économiques de par le monde. Les Chinois, les Turques et autres nations émergentes en sont de parfaits exemples.

    Par Nabil.G

    Ouest tribune, 13/11/2022

    #Algérie #exportations #Economie

  • Visite de Tebboune en Russie: L’axe Alger-Moscou se précise

    Visite de Tebboune en Russie: L’axe Alger-Moscou se précise

    Tags : Algérie, Russie, Abdelmadjid Tebboune, Vladimir Poutine,

    Il ne fait pratiquement plus aucun doute sur la prochaine visite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en Russie. Il reste uniquement à déterminer la date officielle.

    Cette visite pourrait avoir lieu vers la fin de l’année en cours ou au plus tard, dès le début de la prochaine année. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, vient en effet de confirmer ce qui était dans l’air du temps depuis des mois maintenant. Par cette visite officielle le président Tebboune répondait ainsi à une invitation officielle du Président russe, Vladimir Poutine, formulée en 2020 à Paris pour représenter l’Algérie au Forum sur la paix, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a exprimé ce vendredi l’espoir que cette visite se fasse avant la fin de l’année 2022. « Nous espérons qu’elle aura lieu avant la fin de l’année », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne à l’agence de presse russe Sputnik.

    Le Chef de la diplomatie algérienne, a ajouté que la visite du président de la République Abdelmadjid Tebboune à Moscou « est en cours de préparation. » Cette visite est « importante pour nos deux pays, et nous sommes activement et positivement engagés dans sa préparation », a soutenu Ramtane Lamamra. Ce dernier a rappelé que l’Algérie et la Russie sont des « partenaires à long terme » et « importants l’un pour l’autre.» « Nous entretenons un dialogue politique de qualité et nous espérons que la visite du Président Abdelmadjid Tebboune en Russie marquera le début d’une nouvelle étape dans nos relations», a-t-il ajouté Rappelons que le chef du Kremlin a invité son homologue algérien à se rendre à Moscou en mai 2020, avant de la renouveler en juillet de la même année. Une visite qui a tardé à se concrétiser suite, notamment, à la pandémie du Covid-19.

    Les deux parties préparent cette visite depuis des mois. Cette question a été ainsi au centre des entretiens de Lamamra avec son homologue Russe,Sergueï Lavrov, en marge des travaux de la 77e session de l’Assemblée Générale de l’ONU qui se sont tenus à New York au mois de septembre dernier Les entretiens ont permis de passer en revue différents aspects du partenariat stratégique entre l’Algérie et la Russie et les moyens de le renforcer en prévision des prochaines échéances bilatérales. Dans ce contexte, M. Lavrov a insisté de nouveau sur l’invitation adressée au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune par son homologue russe, Vladimir Poutine pour effectuer une visite officielle à Moscou.

    Les deux ministres ont également échangé les vues autour des principales questions de paix et de sécurité en Afrique, réitérant leur détermination à coordonner les efforts en vue de promouvoir leur coopération. Les deux pays entretiennent d’excellentes relations au point ou la Russie à d’ores et déjà soutenu la demande de l’Algérie à adhérer aux BRICS. «Moscou salue la volonté de l’Algérie d’adhérer au groupe des BRICS, a déclaré il y’a quelques jours le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov et envoyé spécial du Président pour le Proche-Orient et les pays d’Afrique,» selon le média russe Sputnik.

    Tout porte à croire que la prochaine visite de Tebboune en Russie sera ponctuée par le raffermissement de leurs relations. Un nouveau partenariat stratégique devrait être signé entre les deux pays lors de cette visite. « Nous discutons d’un projet de partenariat stratégique », a déclaré en mai dernier l’ambassadeur d’Algérie à Moscou Smail Benamara, en indiquant que « l’ancien texte en vigueur date de 2001.» « Nous préparons maintenant un nouveau texte afin de renforcer de nouveaux domaines de coopération qui n’étaient pas mentionnés dans le texte précédent », a-t-il dit.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi Libre, 13/11/2022

    #Algérie #Russie

  • L’Algérie, un acteur incontournable

    L’Algérie, un acteur incontournable

    Tags : Algérie, Russie, Ukraine, Etats_Unis,

    Le poste de conseiller à la sécurité nationale aux États Unis d’Amérique est un poste hautement stratégique. Pour rappel, il a été occupé par le passé par des responsables aussi prestigieux que Henry Kissinger, Zbigniew Brzezinski ou John R. Bolton. Sa mission est de renseigner et conseiller sur toutes les questions relatives à la sécurité nationale américaine.

    Ce poste est d’autant plus important en temps de crise majeure ou de guerre, pendant lesquelles il s’investit de nouvelles prérogatives, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés. Et la guerre en Ukraine est une guerre américaine par excellence.

    Nous évoquons ici l’importance de ce poste pour en arriver à l’essentiel, parler de Jake Sullivan, actuel conseiller à la sécurité nationale, et haut responsable à la White House, et qui a l’oreille de Joseph Biden. Lundi dernier, il a pris le téléphone pour appeler son vis-à-vis russe. Le lendemain, on apprenait dans le Wall Street Journal que Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, s’était déjà entretenu, et à plusieurs reprises, avec deux hauts responsables russes proches de Poutine. Sujet de ces discussions : la volonté américaine de mettre fin à la guerre par la négociation pour que la crise ukrainienne ne se transforme pas en conflit nucléaire généralisé. A l’appui de cette conviction américaine, l’impossibilité avérée pour Moscou de perdre la guerre.

    Dans le même temps, une visite quasi-secrète de Sullivan à Kiev est venue conforter la certitude des observateurs que Washington a réellement envie d’en finir avec le bourbier ukrainien, qui risque de lui coûter cher. Sullivan a clairement fait savoir à Zelensky qu’il fallait se calmer et ne plus jouer à un niveau supérieur, niveau qui lui est d’ailleurs interdit, car inapproprié. Zelensky, qui conditionnait toute négociation avec le Kremlin, par la disqualification de Poutine, est rentré subrepticement dans ses petits souliers et s’en est allé déclarer à son peuple le contraire de ce qu’il disait hier.

    Les Etats Unis sont en train de perdre non pas la guerre, mais beaucoup plus que la guerre : la capacité de maîtriser le jeu de la guerre et de ses conséquences. La Chine et la Russie sont déjà bénéficiaires des retombées stratégiques de cette guerre. L’Afrique s’émancipe déjà et hausse le ton, outils et moyens de sa politique en main ; alors que l’Europe, déjà épuisée par cette guerre, est en train de fléchir. Le fracas de la fission est perceptible. Le cavalier seul, entamé par l’Allemagne auprès des Chinois, est symbolique de cette désintégration européenne.

    Si certains peuvent voir dans le retrait des Russes de Kherson une victoire pour l’Ukraine, il faut préciser que Washington s’est justement appuyé sur ce retrait tactique pour dire que la Russie veut rallonger la guerre, à son profit bien sûr, pour arriver à une guerre d’usure qui épuiserait tant l’Europe que les Etats Unis, l’Ukraine n’étant qu’une quantité négligeable dans l’échiquier géostratégique.

    C’est à ce niveau de lecture qu’il faudrait placer la visite imminente de Tebboune en Russie. Lamamra parle d’avant la fin de l’année. Le monde de 2030 ne sera pas celui d’aujourd’hui, et il faut être à l’heure du train de la nouvelle carte. Le monde est en train de se reconstruire sur les débris d’une ancienne configuration. Et malheur aux retardataires…

    L’Express, 13 nov 2022

    #Algérie #Russie #Ukraine #Etats_Unis

  • L’Algérie, une histoire millénaire dans la résistance: 1830/1962

    Tags : Algérie, France, colonisation, mémoire, guerre de libération,

    Professeur des universités, expert international docteur d’ Etat 1974- Abderrahmane MEBTOUL Fils du feu Moudjahid Ali emprisonné à El Harrach et Lambèse 1958/1962

    La jeunesse a besoin de connaître son histoire, très riche, qui ne saurait se limiter à la période contemporaine de 1963 à 2022. L’histoire, fondement de la connaissance et de l’action future, une nation sans son histoire étant une nation sans âme. L’histoire de l’Algérie est une histoire millénaire devant remonter de la période des Numides à la période romaine, du kharidjisme et de la période de la dynastie des Almohades en passant par la période de l’occupation espagnole et ottomane (voir A. Mebtoul google.com 2010). Cette présente contribution, certainement imparfaite comme toute recherche à approfondir, en espérant qu’elle suscitera un débat contradictoire au profit exclusif de l’Algérie, sera scindée en deux parties: de la colonisation française au du nationalisme algérien à la révolution du 1er novembre 1954 pour aboutir à l’indépendance de l’Algérie le 5 novembre 1962.

    1.-De .la colonisation française au nationalisme algérien

    La conquête de l’Algérie de 1830 à 1871 par la France marque la fin de la domination ottomane et le début de la domination française. Il semblerait, peut être un prétexte, que tout aurait commencé par la fameuse affaire de l’éventail. Le 30 avril 1827 à Alger, le Dey soufflette avec son éventail le Consul de France, Deval. L’épisode entraîne la rupture diplomatique avec la France. Le Conseil des ministres français décide d’organiser une expédition punitive en Algérie le 31 janvier 1830. D’abord nommés «possessions françaises dans le Nord de l’Afrique», ces territoires prendront officiellement le nom d’Algérie, le 14 octobre 1839. La population algérienne est estimée à 3 millions d’habitants avant la conquête française de 1830.

    Selon l’ouvrage «Coloniser, exterminer» de l’historien Olivier Le Cour Grandmaison, je cite : «Le bilan de la guerre, presque ininterrompue entre 1830/1872 souligne son extrême violence ; il permet de prendre la mesure des massacres et des ravages commis par l’armée d’Afrique. En l’espace de quarante-deux ans, la population globale de l’Algérie est en effet passée de 3 millions d’habitants environ à 2 125 000 selon certaines estimations, soit une perte de 875 000 personnes, civiles pour l’essentiel. Le déclin démographique de l’élément arabe était considéré comme bénéfique sur le plan social et politique, car il réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre les indigènes et les colons».

    Plusieurs observateurs s’accordent à dire que la conquête de l’Algérie a causé la disparition de presque un tiers de la population algérienne. Guy de Maupassant écrivait dans «Au Soleil en 1884», je le cite : «Il est certain aussi que la population primitive disparaîtra peu à peu ; il est indubitable que cette disparition sera fort utile à l’Algérie, mais il est révoltant qu’elle ait lieu dans les conditions où elle s’accomplit». Nous pouvons scinder cette période historique en plusieurs phases.

    Sous Louis Philippe 1er de 1830 à 1848, l’Emir Abdelkader figure charismatique, fondateur de l’Etat algérien selon certains historiens, résiste pendant de longues années à l’occupation coloniale. Il attaque des tribus alliées de la France et bat le général Trézel dans les marais de la Makta près de son fief de Mascara dans l’Ouest algérien. Il encercle la ville voisine d’Oran pendant 40 jours. Arrivé en renfort de métropole, le général Bugeaud inflige une défaite à Abdelkader. Le traité de Tafna est signé, le 30 mai 1837 entre le général Bugeaud et l’Émir qui reconnaît la souveraineté de la France. En échange de pouvoirs étendus sur les provinces de Koléa, Médéa et Tlemcen, il peut conserver 59 000 hommes en armes. L’armée française passe, en septembre 1839, les Portes de fer dans la chaîne des Bibans territoire que l’émir comptait annexer.

    L’Emir Abdelkader, considérant qu’il s’agit d’une rupture du traité de Tafna, reprend la guerre contre la France le 16 mai 1843. Le 14 août 1844 le général Bugeaud écrase l’armée du sultan marocain à la bataille d’Isly. L’armée marocaine se replie en direction de Taza. Le sultan s’engage alors à interdire son territoire à Abdelkader, en traitant avec la France. Le 23 septembre, les troupes d’Abdelkader sortent victorieuses lors de la bataille de Sidi Brahim, engagée par le colonel Montagnac. En décembre 1847 , l’Emir Abdelkader se rend aux spahis (nomades des régions steppiques de l’Algérie). Placé en résidence surveillée pendant quatre ans en France, l’émir fut libéré par Napoléon III, visita plusieurs villes de la métropole avant de rejoindre Damas et résida le restant de sa vie en Syrie.

    Le 11 décembre 1848, la Constitution de 1848 proclame l’Algérie partie intégrante du territoire français. Bône, (Annaba actuellement) Oran, Alger deviennent les préfectures de trois départements français. Les musulmans et juifs d’Algérie deviennent «sujets français» sous le régime de l’indigénat. Le territoire de l’ex-Régence d’Alger est donc officiellement annexé par la France, mais la région de la Kabylie qui ne reconnaît pas l’autorité française résiste encore. L’armée française contrôle alors tout le nord-ouest de l’Algérie.

    Les succès remportés par l’armée française sur la résistance d’Abd el-Kader, renforcent la confiance française, et permettent de décréter, après débats, la conquête de la Kabylie qui devait intervenir à l’issue de la guerre de Crimée (1853-1856) et qui a mobilisé une partie des troupes françaises. C’est à cette époque que Fatma N’soumer la femme rebelle marqua une grande résistance. Née en 1830, l’année même de l’occupation française d’Algérie, en 1853, elle avait 23 ans dans son Djurjura natal. Elle est arrêtée le 27 juillet 1857 dans le village de Takhliit Ath Atsou près de Tirourda. Placée, ensuite, en résidence surveillée à Béni Slimane, elle y meurt en 1863, à l’âge de trente-trois ans, éprouvée par son incarcération.

    En mars 1871, profitant de l’affaiblissement du pouvoir colonial à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne (1870-1871), une partie de la Kabylie se soulève, favorisée par plusieurs années de sécheresse et de fléaux. Elle débute au mois de janvier avec l’affaire des Spahis et en mars avec l’entrée en dissidence de Mohamed El Mokrani qui fait appel au Cheikh El Haddad, le grand maître de la confrérie des Rahmaniya. La révolte échoue et une répression est organisée par les Français pour «pacifier» la Kabylie, avec des déportations. À la suite d’un ordre qui a été donné par l’armée de les envoyer en France, les Spahis se soulèvent fin janvier 1871 à Moudjebeur et à Ain-Guettar dans l’Est algérien à la frontière avec la Tunisie. Le mouvement est rapidement réprimé. Dès lors, le seul moyen de prévenir les révoltes, c’est d’introduire une population européenne nombreuse, de la grouper sur les routes et les lignes stratégiques de façon à morceler le territoire en zones qui ne pourront pas, à un moment donné, se rejoindre. La loi du 21 juin 1871 (révisée par les décrets des 15 juillet 1874 et 30 septembre 1878) attribue 100 000 hectares de terres en Algérie aux immigrants d’Alsace-Lorraine.

    De 1871 à 1898 les colons acquièrent 1 000 000 d’hectares, alors que de 1830 à 1870 ils en avaient acquis 481 000. Le 26 juillet 1873 est promulguée la loi Warnier, visant à franciser les terres algériennes et à délivrer aux indigènes des titres de propriété. Cette loi donne lieu à divers abus et une nouvelle loi la complétera en 1887. Son application sera suspendue en 1890. Le Code de l’Indigénat est adopté le 28 juin 1881 distinguant deux catégories de citoyens : les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français, c’est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens. Le Code était assorti de toutes sortes d’interdictions dont les délits étaient passibles d’emprisonnement ou de déportation. Après la loi du 7 mai 1946 abolissant le Code de l’indigénat, les autochtones sont autorisés à circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de résider où ils voulaient et de travailler librement. Cependant, les autorités françaises réussirent à faire perdurer le Code de l’indigénat en Algérie jusqu’à l’indépendance en maintenant le statut musulman et en appliquant par exemple le principe de responsabilité collective qui consistait à punir tout un village pour l’infraction d’un seul de ses membres. L’Algérie possède un nouveau statut en 1900 : elle bénéficie d’un budget spécial, d’un gouverneur général qui détient tous les pouvoirs civils et militaires.

    Après une longue lutte de l’Emir Abdelkader considéré comme le précurseur de la fondation de l’Etat algérien, Messali Hadj dès 1927 réclame l’indépendance de l’Algérie ayant été le fondateur du Parti du peuple algérien (PPA). Cependant, bien que la résistance ait toujours existé depuis toutes les invasions, ce sont les guerres mondiales qui permirent une prise de conscience plus forte de l’injustice qui frappait la majorité des Algériens souvent analphabètes et travaillant à des salaires de misère. Pour faire face aux pertes humaines de la Grande Guerre, la France mobilisa les habitants des départements français d’Algérie: musulmans, juifs et Européens.73.000 mobilisés dans la population française, et 176. 000 dans la population «indigène». Le 08 mai 1945 alors que la Seconde Guerre mondiale prend fin en Europe, en Algérie, des manifestations nationalistes algériennes sont réprimées par l’armée française à Sétif et Guelma,, selon la source algérienne 45000 morts.

    Suite au Manifeste du peuple algérien de Ferhat Abbas en 1943, les élections législatives de 1946 sont un succès pour l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA). Son parti remporte onze des treize sièges réservés à l’Algérie à l’Assemblée nationale. La loi sur le statut de l’Algérie est promulguée en septembre 1947: l’Algérie reste composée de trois départements et le pouvoir est représenté par un gouverneur général nommé par le gouvernement français. En 1948 trente-six des 59 candidats du MLTD sont arrêtés. Il est utile de préciser qu’au début du XXe siècle, plusieurs leaders algériens revendiquent le droit à l’égalité ou à l’indépendance. La plupart des figures du Mouvement national algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d’autres seront exilées vers d’autres pays comme l’a été l’émir Khaled El Hassani Ben El Hachemi en Égypte puis en Syrie. Nous avons des figures et sans être exhaustif, Messali Hadj, Malek Bennabi, Mohamed Hamouda Bensai, Ben Badis, Mohamed Bachir El Brahimi, Larbi Tebessi, Ferhat Abbas, Omar Ouzeggane qui ont posé le problème de l’indépendance de l’Algérie avec des approches différentes.

    2.-De la révolution 1954-1962 à l’indépendance politique

    Le CRUA est fondé en mars 1954 et organise la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes. Le Front de Libération nationale FLN lui succède en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaire d’unité et d’action). Par la suite, existera une divergence entre la tendance de Messali Hadj et celle du FLN, suite à l’échec de la médiation de Ben Boulaïd, ce qui entraînera par la suite des luttes fratricides. Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé dans la casbah d’Alger et à Batna sous la présidence de Mostefa Ben Boulaïd dans la réunion des 22 cadres du Comité révolutionnaire d’unité et d’action CRUA). Il s’agit de Badji Mokhtar- Belouizdad Athmane- Benboulaïd Mustapha- Benabdelmalek Ramdane- Benaouada Amar- Ben M’hidi Larbi- Bentobbal Lakhdar- Bitat Rabah- Bouadjadj Zoubir- Bouali Saïd- Bouchaïb Ahmed- Boudiaf Mohamed- Boussouf Abdelhafid- Derriche Elias- Didouche Mourad- Habachi Abdesslam- Lamoudi Abdelkader- Mechati Mohamed- Mellah Rachid- Merzougui Mohamed- Souidani Boudjema-Zighoud Youcef.

    L’une des décisions stratégiques du groupe est la mise en place d’un découpage territorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa Benboulaïd pour la zone 1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3 – Rabah Bitat pour la 4 et Larbi Ben M’hidi pour la 5, Mohamed Boudiaf assurant la coordination et les relations avec l’extérieur. La déclaration du 1er novembre 1954 est émise à partir de Tunis . Dans la nuit du 1er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est attaquée par les moudjahidine. Et c’est la guerre. Environ 100 000 soldats français sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de 400 000 en Algérie. Le massacre de Skikda (ex-Philippeville) la mort d’une centaine de manifestants algériens, eut lieu du 20 au 26 du mois d’août 1955. La même année, à l’Assemblée générale de l’O.N.U, l’inscription de l’affaire algérienne est à l’ordre du jour. Le Congrès de la Soummam organisé par Abane Ramdane, Larbi Ben M’hidi, et Krim Belkacem le 26 août 1956 aux villages Ighbane et Ifri dans la commune d’Ouzellaguen (Kabylie) a été déterminant et a été l’acte fondateur de l’Etat algérien moderne et pilier déterminant pour la réussite de la révolution algérienne.

    Après le congrès de la Soummam, l’Algérie a été divisée en six wilayas ou états-majors. Une wilaya est divisée en quatre zones. Chaque zone est divisée en quatre régions. La région est divisée en quatre secteurs. Le Conseil national de la révolution algérienne CNRA désigné par le congrès de la Soummam se composait de 34 membres: 17 titulaires et 17 suppléants. Pour les titulaires, nous avons Mostefa Ben Boulaïd, Youcef Zighoud, Belkacem Krim, Amar Ouamrane, Med Larbi Ben M’hidi- Rabah Bitat, Mohammed Boudiaf, Ramdane Abane -Ahmed Ben Bella, Mohammed Khider, Hocine Aït Ahmed, Med Lamine Debbaghine, Idir Aïssat, Ferhat Abbas, M’hamed Yazid, Benyoucef Ben Khedda, Taoufik El Madani. Après la condamnation de Larbi Ben M’hidi et le déroulement du congrès de la Soummam, le FLN intègre les dirigeants du Mouvement national algérien (MNA).

    Plusieurs partis algériens adhèrent à la cause du FLN. Les Aurès, le Constantinois, l’Ouest de l’Algérie, la Kabylie, et. seront les zones les plus sensibles du point de vue stratégique et logistique. Les deux pays(le Maroc et la Tunisie) sont sous protectorat français mais aideront le FLN. Ils hébergent les deux armées de l’ALN aux frontières. Cependant, l’histoire se précipite. La délégation des principaux dirigeants du FLN Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Ait Ahmed, Mohamed Boudiaf, et Ahmed Ben Bella est arrêtée, à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l’armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis. En 1959, Messali Hadj sort de prison, il est assigné à résidence.

    Durant cette période, des Algériens de l’armée française désertent, venant grossir les rangs de l’ALN dont certains seront connus au lendemain de l’indépendance politique et qui ont contribué à la modernisation de l’ANP, contrairement à certaines supputations de véritables patriotes, comme Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Touati, Mohamed Lamari, Abbas Gheziel, Abdelmalek Guenaïzia etc… Les étudiants algériens s’impliquent. Après la création de l’UGEMA, en 1955, par Belaïd Abdesselam, Mohamed Seddik Benyahia, Lamine Khène, et Aït Challal, la section locale de Montpellier élit à sa tête Mohamed Khemisti (futur ministre des Affaires étrangères qui fut assassiné durant la période Ben Bella). Des intellectuels français vont aider le FLN comme Maurice Audin qui fut torturé et tué par les services français.

    Frantz Fanon s’engage auprès de la résistance algérienne. Albert Camus, natif d’Algérie, fut un défenseur des droits des Algériens, dans les années 1940, avant de refuser de prendre position pour l’indépendance avec cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957: «Si j’avais à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais encore ma mère». Dès 1956, Jean-Paul Sartre, et la revue Les Temps modernes prennent parti contre l’idée d’une Algérie française et soutiennent le désir d’indépendance du peuple algérien. La découverte de pétrole dans le Sud algérien favorise les convoitises et ainsi est annoncé le plan de développement économique et social dit Plan de Constantine visant à la valorisation de l’ensemble des ressources de l’Algérie, mettant en relief les relations financières entre l’Algérie et la métropole (juin 1955) et les perspectives décennales du développement économique de l’Algérie (mars 1958).

    En 1960, l’ONU annonce le droit à l’autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise des pourparlers avec le gouvernement provisoire algérien Plusieurs réunions à l’extérieur du pays vont aboutir aux accords d’Evian. Le 17 octobre 1961, la nuit noire appelée aussi la bataille de Paris avec le massacre du 17 octobre 1961. Plusieurs Algériens sont tués en métropole lors d’une manifestation du FLN. Il y aura aussi des milliers d’arrestations au sein des Algériens. Le tournant a été les accords d’Evian qui sont le résultat de négociations entre les représentants de la France et du Front de Libération nationale, accords signés le 18 mars 1962 à Evian -les- Bains (Haute- Savoie) et se traduisent immédiatement par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien.

    Du côté algérien, nous avons la délégation du FLN, Krim Belkacem, Saâd Dahlab, Benmostefa Benaouda dit Si-Aamar, Lakhder Bentobbal, Taïeb Boulahrouf, Mohamed Seddik Benyahia, Seghir Mostefaï, Redha Malek, M’hamed Yazid, Ahmed Boumendjel et Ahmed Francis. Côté français, il y avait Louis Joxe, Bernard Tricot, Roland Cadet, Yves Roland-Billecart, Claude Chayet, Bruno de Leusse, Vincent Labouret, le général Jean Simon, le lieutenant- colonel Hubert de Seguins Pazzis, Robert Buron et Jean de Broglie. Dans la foulée, le CNRA se réunit à Tripoli (Libye) du 27 mai au 5 juin 1962 pour, en principe, entériner les termes des accords d’Evian. L’ordre du jour est rapidement débordé et la conférence adopte, après amendements, un programme de gouvernement préalablement élaboré à Hammamet -Tunisie.

    Ce document que l’histoire retient sous le nom de programme ou parfois Charte de Tripoli, caractérisé par bon nombre de dissensions internes au sein de la direction, certains acteurs affirmant qu’il n’a jamais été adopté, établit pourtant le régime socialiste comme modèle de développement et impose le parti unique comme système politique. Rappelons que de septembre 1958 à janvier 1960, Ferhat Abbas a été président du GPRA, Benyoucef Benkhedda d’août 1961 à aout 1962, Abderrahmane Farés de juillet 1962 à septembre 1962, président de l’Exécutif provisoire et à nouveau Ferhat Abbas du 20 septembre au 25 septembre 1962 président de ‘l’Assemblée nationale constituante ANC. Lors du référendum d’autodétermination de l’Algérie où les électeurs ont eu à se prononcer par «Oui» ou par «Non» sur la question suivante: «Voulez- vous que l’Algérie devienne un Etat indépendant, Le ‘’Oui » l’emporte par 99,72% (5 994 000 sur 6 034 000 votants et 530 000 abstentions). La France reconnaît l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet et celle- ci est proclamée le 5 juillet 1962.

    #Algérie #1ernovembre #Colonisation

  • Algérie-France : A l’ombre d’une campagne

    Le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, partisan farouche et bien trempé du sarkozysme, est venu en visite dans notre beau pays sur invitation de son homologue algérien Daho Ould Kablia. Sur quoi les discussions vont–elles porter ? Véritable question de La Palisse. Sur les relations entre les deux pays, pardi ! Des relations que l’on dit moins tendues au vu des politiques français qui se sont rendus dans notre pays surtout pour parler business et partenariat gagnant-gagnant. Les questions d’affaires prennent ainsi le pas sur les questions qui ont toujours fâché comme l’immigration, les visas et la repentance dont on ne doit plus ressasser l’histoire qui doit appartenir au passé, dixit Sarkozy. 

    Il ne reste que les questions de la lutte antiterrorisme qui font le consensus ou presque, car il y a la question des rançons auxquelles l’Algérie s’oppose énergiquement et qui souhaite trouver écho chez le partenaire français. Va-t-on évoquer la question de l’accord Shengen que souhaite repenser le président Sarkozy qui devrait proposer au Parlement à Bruxelles le 13 décembre prochain des mesures clés pour renforcer et contrôler le flux migratoire ? Trop d’étrangers légaux et illégaux se trouvent sur le sol français et cela déplaît fortement à M. Guéant qui estime que 20.000 par an c’est l’équivalent de la population d’une ville comme Rennes.

    Ces propos ont bien été tenus lors d’une émission sur une radio française, c’est moche de dire que c’est l’opposition qui déforme les propos. Des propos, du reste, qui ont réjoui la présidente du Front national digne fille de son père. De même que les prières de rue qui enquiquinent le ministre de l’Intérieur ex-aequo avec la Marine, et qui, selon lui, «ne sont pas dignes d’une pratique religieuse», ont fait l’objet d’une mesure d’interdiction dans l’urgence.

    Les bonnes solutions dont parle Claude Guéant se cachant derrière les représentants du culte musulman en France ne sont que l’attribution de locaux insalubres rejetés par les fidèles. Alors : réduction de l’immigration, délinquance, prières de rue sur lesquels le ministre français dit ne pas avoir tenu des propos désobligeants ont-ils simplement un relent de précampagne électorale ou sont-ils l’expression d’un aveu sorti droit du cœur ? Le temps nous le dira.

    Par : Soraya Hakim

    Le Midi Libre, 4/12/2011

  • Ahmed Ouyahia : « La Sécurité du territoire algérien est assurée »

    Alger (APS)- S’exprimant devant les médias à l’occasion de la cérémonie officielle du 57 anniversaire du 1er Novembre 1954, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a insisté sur le fait que le terrioire algérien est « assuré » faisant référence à l’enlèvement des trois humanitaires dans la région de Tindouf, aux frontières sud ouest du pays…

    En marge de la cérémonie de présentation des voeux au président algérien Abdelaziz Bouteflika, hier, mardi, à l’occasion du 57è anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, M. Ouyahia a déclaré devant les médias que la sécurité du territoire algérien est « assurée» et que « les citoyens peuvent être tranquilles» , en référence aux enlèvements des trois humanitaires dans la région de Tindouf , au sud ouest de l’Algérie et aux craintes des prolongements des révoltions tunisienne et libyenne qui frappent aux portes en Algérie.

    Il s’est évertué à expliquer devant des journalistes que la sécurité du territoire est « assurée » par le fait que l’Algérie possède une expérience certaine en matière de lutte contre terrorisme et la criminalité. « Le terrorisme était une bataille dans laquelle, malheureusement, nous avons développé une expérience. Je dis malheureusement parce que nous aurions tellement souhaité que l’Algérie n’eut pas à vivre le terrorisme ni à expérimenter pareil fléau », a-t-il ironisé, arguant que l’Algérie avait été parmi les premiers Etats à condamner et à combattre ce phénomène. Parlant de l’enlèvement la semaine dernière de trois humanitaires européens dans la région de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, M. Ouyahia a tenu à rassurer que l’Etat et les services concernés faisaient « leur travail » dans le suivi de cette affaire ; affaire dans laquelle l’Aqmi qui revendique ces enlèvements sème le trouble entre l’Algérie et le Sahara Occidental et réinscrit l’Algérie dans les tablettes de « zone à risques » des pays occidentaux. Le Premier ministre s’en est pris indirectement aux médias occidentaux en déplorant que « monde de l’information du 21 siècle du direct et en live » s’empresse de traiter « comme ça, à la légère » de questions de sécurité, de vie et de mort d’otages » qui, selon lui, « ne se traitent pas comme ça, à la légère »

    A une question sur l’avenir des relations algéro-libyennes, M. Ouyahia a réaffirmé que la Libye était un pays « frère et voisin » auquel, a-t-il dit, « nous ne tournerons pas le dos » ajoutant dans un propos pour le moins sibyllin : «. « Nous n’avons pas l’intention de déménager et les Libyens non plus »

  • Les législatives en Algérie attisent des convoitises: Le jeu trouble de Washington

    A l’approche des élections législatives, les États-Unis montrent, de plus en plus, des signes de fébrilité à l’égard de l’Algérie. 

    Si l’appui financier d’ONG hostiles à l’Algérie -au moins quatre sont directement en rapport avec Washington sur ce sujet- ne fait plus de doute, la demande de fermeture des camps de réfugiés de Tindouf faite par le Centre américain international pour les études sur le terrorisme au motif qu’il peut devenir un nid d’Al-Qaïda au Maghreb, laisse perplexe.

    Récemment encore, des observateurs avertis de l’échiquier politique en Algérie avaient pointé un doigt accusateur sur l’agence de renseignements américains (CIA) affirmant qu’elle finançait au moins quatre associations des droits de l’Homme.

    D’autres associations, ainsi que des médias aussi sont en train de faire le jeu de Washington et des capitales occidentales, à leur insu ou non. Mais, dès lors qu’on accepte de l’argent ou des privilèges de la part des États-Unis, on sait normalement à quoi s’attendre. Mais, le pic est venu de Washington.

    Directement. Un rapport sur le terrorisme, rendu public jeudi à Washington, appelle à la fermeture des camps du Front Polisario à Tindouf, «devenus le ventre mou de la lutte antiterroriste dans un ensemble géographique qui s’étend du Maghreb à la région du Sahel».

    Le rapport intitulé : «Terrorisme en Afrique du Nord, de l’Ouest et en Afrique centrale : du 11-Septembre au Printemps arabe» dit que «les camps de Tindouf sont devenus, sous l’emprise des milices du Polisario, un terrain fertile pour les recruteurs des réseaux terroristes, des trafiquants de tous genres et des bandes criminelles, d’où l’impératif de leur fermeture».

    Il affirme, en outre, que «la menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) doit inciter la communauté internationale à placer en tête de ses priorités une délocalisation permanente des populations de ces camps, conformément aux protocoles et Conventions internationales pertinentes ».

    L’auteur du rapport, Yonah Alexander, directeur du Centre international pour les études sur le terrorisme, relevant du Potomac Institute, est un chercheur proche autant d’Israël que du Maroc, comme l’attestent son parcours et ses écrits précédents. Récemment encore, il avait fait une visite «guidée» à Dakhla et vanté les mérites du plan d’autonomie marocain.

    Ledit rapport, qui a été présenté lors d’une conférence, tenue au National Press Club de la capitale fédérale US, sous le thème : « Coopération internationale pour la lutte antiterroriste», met l’accent, dans ce cadre, sur la nécessité de trouver un règlement définitif à la question du Sahara, qui constitue «une entrave à la sécurité de la région et empêche le déploiement d’une véritable coopération économique au Maghreb et dans le Sahel».

    Des proches d’Obama, en poussant de plus en plus l’Algérie vers le Maroc, et vice-versa, cherchent surtout à trouver une solution à la question du Sahara occidental, avec l’Algérie. Et sur le dos du Polisario, évidemment…

    Fayçal Oukaci

    Le Courrier d’Algérie, 4/2/2012

  • Le Maroc détourne quatre régions frontalières algériennes 

    [googlemaps https://maps.google.fr/?ie=UTF8&t=h&source=embed&ll=34.884241,-1.614304&spn=0.343589,0.617294&z=11&output=embed&w=425&h=350]

    Algérie-Maroc/ des soldats du Makhzen transgressent les frontières et attentent aux biens d’algériens 

    Les éléments de la brigade de la gendarmerie nationale de la daïra de Sidi El Djilali, située à 80km au sud-ouest de la wilaya de Tlemcen a ouvert, samedi, une enquête sur l’agression de Ben Djermikh Aissa, âgé de 65 ans par 5 marocains, qui a ont franchi les frontières et trafiqué environ 100 têtes de bétail vers le Maroc, dans la nuit de vendredi à Samedi. La famille Ben Djermikh, installée près des frontières avec le Maroc est parvenue à récupérer le troupeau qui lui a été délesté. La victime a ensuite alerté la brigade de la gendarmerie nationale, qui se sont rendus sur les lieux pour établir leur constat sur le chemin que les marocains en question ont pris pour pénétrer nos frontières. 

    Numidianews s’est rapproché du fils de la victime, âgé de 42ans et nous a confirmé les détails sus indiqués. Selon notre source, ce vol serait commandité par El Makhzen marocain. Elle a expliqué que les autorités algériennes conseillent à leurs citoyens de s’éloigner le plus possible des limites des frontières entre les deux pays alors que les laboureurs marocains sont appelés par leurs autorités à exploiter le plus possible des terrains situés sur les frontières avec l’Algérie. Notre source a révélé que son père a constaté un flagrant changement dans le tracé des frontières, soit un décalage estimé à près de 5 km.

    Les algériens en colère contre le détournement par El Makhzen de quatre régions frontalières algériennes

    L’agression du berger algérien par des agents du Makhzen marocain, près les frontières entre les deux pays, plus particulièrement dans la wilaya de Tlemcen, a fait remonter en surface les conflits entre l’Algérie et le Maroc en ce qui concerne les frontières. Pendant qu’une source de haut rang a indiqué à Numidianews avait dépassé ka bande des frontières, la famille de la victime Ben Djerimekh a par ailleurs, a indiqué que les laboureurs marocains ont fait appel au Makhzen afin qu’il les empêche de pâturer dans cette région. Ce que les bergers de cette région de Tlemcen ont dénoncé et considéré que cette région est à 100% algérienne. Il est à rappeler que le président Houari Boumediene a de son vivant signé des accords avec le roi Hassan II portant officialisation de s frontières, le 15 juillet 1997. Ces accords n’ont été adoptés par le parlement marocain que le 28 mai 1992, c’est-à-dire à l’arrivé de Mohamed Boudiaf au pouvoir en Algérie.

    Tlemcen. B. Charef-Eddine

    Numidia News, 11/06/2012