Catégorie : Algérie

  • Tension Algérie-Maroc: Des conséquences graves pour l’Europe

    Tension Algérie-Maroc: Des conséquences graves pour l’Europe. La fermeture de gazoduc arrive à un moment où les prix augmentent en Europe et où l’hiver arrive

    L’Afrique du Nord est une bouilloire en ébullition ces derniers temps. L’Algérie a menacé de couper l’approvisionnement en gaz de son voisin marocain ce mois-ci, en ne renouvelant pas un accord sur un gazoduc. Cela pourrait avoir un impact à l’étranger sur l’approvisionnement en gaz de l’Espagne, à un moment où les prix augmentent en Europe et où l’hiver arrive. Le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, a toutefois déclaré à l’ambassadeur espagnol Fernando Moran qu’Alger était prêt à exporter du gaz vers l’Espagne via un autre gazoduc sous-marin (contournant le Maroc).

    Elle a également interdit tous les vols marocains dans son espace aérien le 22 septembre. En outre, la semaine dernière, les forces de sécurité algériennes ont arrêté 17 personnes supposées être impliquées dans un complot du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie. Le pays accuse Israël et le Maroc d’aider le groupe (le Maroc a normalisé ses relations avec Israël l’année dernière).

    Il existe de nombreux liens culturels et historiques entre ces deux pays rivaux. L’islam sunnite de rite malékite est prédominant dans les deux pays et un dialecte similaire est parlé. L’histoire et le peuple algéro-marocains sont très liés et les deux nations ont coopéré dans leurs luttes d’indépendance contre la France, puisqu’il y avait un protectorat français et un protectorat espagnol au Maroc, et ont constitué une sorte de front uni jusqu’en 1975, lorsque l’Espagne a annoncé son retrait de la région du Sahara occidental.

    Pourtant, les relations algéro-marocaines sont restées tendues au cours des dernières décennies. Cela est dû principalement au fait que l’Algérie a toujours soutenu la lutte du Front Polisario pour l’indépendance de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée, située dans la région susmentionnée du Sahara occidental, un territoire contesté, revendiqué et occupé par le Maroc. Le mois dernier, les deux pays se sont affrontés à l’Assemblée générale des Nations unies sur cette question. Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a défendu le « droit inaliénable à l’autodétermination » des Sahraouis, tandis que son homologue marocain Nasser Bourita a défendu l’intégrité territoriale marocaine et condamné « l’ingérence algérienne ».

    En décembre 2020, le président américain de l’époque, Donald Trump, a reconnu les revendications du Maroc sur la région contestée. Cette évolution doit être comprise comme une sorte de « contrepartie » après que les autorités marocaines de Rabat ont normalisé les relations du pays avec Israël – comme d’autres pays musulmans du monde arabe l’ont fait depuis l’initiative des accords d’Abraham. Trump a bien sûr applaudi l’accord de normalisation israélo-marocain. Ces accords de paix avec Israël en général ont déclenché certaines conséquences négatives sur le continent africain et à l’étranger.

    Malgré de nombreuses pressions (de l’Algérie, de l’Espagne et d’autres acteurs), le président américain Joe Biden n’a pas annulé la décision de Trump concernant les revendications marocaines. Après tout, cela fait partie des Accords d’Abraham de l’ère Trump que Biden a embrassés et sur lesquels il tient à s’appuyer : par exemple, la semaine dernière, le secrétaire d’État de Biden, Antony J. Blinken, a organisé des discussions avec ses homologues des EAU et d’Israël, cherchant à étendre la normalisation.

    Ces dernières années, Rabat a essayé de renforcer son partenariat avec les nations africaines et est membre à part entière de l’Union africaine depuis 2017. Le Sahara occidental est cependant une question qui divise et le geste de reconnaissance de Washington, en particulier, a alimenté des contradictions latentes au sein de la région du Maghreb et également entre la région et l’Union africaine (au sujet d’Israël). Selon un récent rapport du Conseil de sécurité des Nations unies sur le conflit sahraoui, la situation dans cette région s’est considérablement détériorée.

    La Turquie, qui a une présence militaire en Afrique du Nord, reste également un bailleur de fonds important de l’occupation marocaine de la région sahraouie et le conflit du Sahara occidental a donc également été interprété par certains comme une guerre par procuration entre Ankara et une coalition d’États arabes, même si, plus récemment, la Turquie a cherché à se rapprocher de ses ennemis traditionnels dans le monde arabe et au-delà.

    Quelques semaines après qu’Alger ait rompu ses liens diplomatiques avec Rabat, cette dernière a reçu, à la mi-septembre, 13 drones de combat Bayraktar TB2 de Baykar, une société privée turque, gérée par un gendre du président Recep Tayyip Erdogan. Le Maroc a également envoyé des militaires en formation en Turquie. En outre, Rabat prévoit de développer des drones « kamikazes » en collaboration avec BlueBird Aero Systems, qui est une filiale d’Israel Aerospace Industries. L’Algérie, à son tour, a commandé au moins 24 drones WingLoong II à AVIC, une société chinoise. Même s’il s’agissait d’achats planifiés et qu’il est trop tôt pour parler d’une course aux armements régionale, le moment choisi a attisé les tensions.

    Dans un autre développement, la Cour européenne de justice a récemment décidé que l’UE doit réexaminer les accords commerciaux avec Rabat pour inclure le Sahara occidental. Cela concerne principalement les tomates cultivées dans la région (et actuellement étiquetées comme « marocaines »), une question sensible car elles pourraient être vendues moins cher en Europe. Ceci au mécontentement de l’Espagne et d’autres pays, qui s’opposent à la concurrence des importations.

    L’ONU a finalement nommé un nouvel envoyé au Sahara occidental, Staffan de Mistura (le poste était vacant depuis près de deux ans et demi), et la MINURSO – la mission de paix au Sahara occidental, créée en 1991 – va probablement être renouvelée pour une année supplémentaire. Les Nations unies considèrent actuellement cette région comme un « territoire non autonome », tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, exige un référendum d’autodétermination supervisé par les Nations unies. Ce référendum était prévu dans l’accord de cessez-le-feu de 1991, mais n’a jamais eu lieu.

    Selon Jacob Mundy, professeur associé à l’université Colgate, une alternative à l’impasse pourrait impliquer le concept de « libre association » par lequel les Sahraouis délégueraient une partie de leur souveraineté à un nouvel État et au Maroc. Mais pour cela, il faudrait que Washington et Paris renoncent à leur soutien total à Rabat, ce que les États-Unis, en particulier, ne sont pas prêts à faire.

    La vérité est qu’une grande partie de la communauté internationale ne considère tout simplement pas ce conflit comme une question urgente. Cependant, cela devrait changer, car l’escalade des tensions est gênante et pourrait générer de nombreuses conséquences négatives au niveau local et international. Pour résumer, les tensions algéro-marocaines et leur guerre par procuration au Sahara occidental sont un conflit qui s’aligne en partie sur les différends turco-arabes et qui pourrait déborder sur la région du Sahara et du Sahel. Il a également des répercussions économiques sur l’Europe, mais les puissances européennes sont également divisées sur la question.

    Greek City Times, 21/10/2021

  • Métier de journaliste : L’accès à l’information, un frein

    Métier de journaliste : L’accès à l’information, un frein. En Algérie, journalisme n’est pas un métier aisé au vu des blocages qu’il rencontre durant sa quête de l’information

    Le journalisme n’est pas un métier aisé. Sa mission étant d’informer le public sur les différentes questions qui l’intéressent, le journaliste est limité au vu des blocages qu’il rencontre durant sa quête de l’information. Et pourtant la Constitution de 2020, dans son article 54, «le droit des journalistes d’accéder aux sources d’information dans le respect de la loi». Mais certains hauts responsables dans l’administration et le secteur économique ne l’entendent pas de cette oreille. Ce problème qui relève, selon Nadia, journaliste dans la presse écrite publique, de la centralisation et la concentration de l’information. «A mon humble avis, les ministères et les directions centrales sont peu renseignés sur les problèmes que vivent les régions éloignées de la capitale.

    Les responsables locaux sont les mieux placés pour en parler. Mais ces derniers vous renvoient aux responsables centraux ou de demander une autorisation pour lui permettre d’aborder un sujet économique ou social», regrette notre interlocutrice, qui a à son actif plus de 20 ans de métier. Pour y remédier, des cellules de communication sont installées pour servir de trait d’union entre les médias et les ministèreset les institutions. «Leur marge de manœuvre est limitée. Certaines ne connaissent même pas le directeur du département apte à répondre à nos questions», soutient Sihem, journaliste dans l’audiovisuel. En outre, des cadres et dirigeants d’entreprise ou administrateurs de différentes institutions et organismes de l’Etat insistent sur le fait de ne pas dévoiler leur identité ou statut pour se protéger d’éventuelles représailles.

    «Certains dirigeants n’assument pas leurs responsabilités et ne veulent pas être cités même dans un thème banal comme par exemple la perturbation dans l’AEP. Cela ne concerne pas la sécurité de l’Etat ou la cohésion nationale. Je trouve cela ridicule. Comment voulez-vous que l’opinion publique sache ce qui se passe et adhère aux dispositions prises par les pouvoirs publics ?», s’interroge-t-elle.

    «La majorité des journalistes savent que leur travail s’arrête quand il porte atteinte aux institutions et à la vie privée. Cependant, les responsables, tous secteurs confondus, n’ont pas lu la Constitution. C’est dommage, car cela restreint notre accès à l’information», ajoute Sihem. Du coup, l’accès à l’information institutionnelle relève presque de l’impossible. «Il nous reste que les communiqués et les conférences de presse», se désole Nadia. D’autres difficultés empêchent les journalistes de faire leur travail dans des conditions favorables telles que le manque de l’outil numérique et de nouveaux appareils qui facilitent la production de reportages, documentaires ou vidéos.

    «L’accès aux nouvelles technologies de l’information est limité. Les entreprises médiatiques n’investissent pas dans le renouvellement ou l’acquisition de matériel sophistiqué. Des PC des années 2000 sont toujours opérationnels dans les rédactions. Il y a aussi la couverture restreinte du territoire. La majorité de nos missions sont concentrées dans la capitale ou sa périphérie», fait remarquer Fathi, webmaster dans un journal électronique.

    Riad Houili, secrétaire général du Syndicat des éditeurs de l’information :Les lois de la République sont claires

    Le thème retenu pour la septième édition du Prix du président de la République du journaliste professionnel est «Les médias entre la liberté et la responsabilité». Pour Riad Houili, secrétaire général du Syndicat des éditeurs de l’information agréé le 8 septembre dernier, liberté et responsabilité sont deux concepts indissociables.

    «En ce sens, la problématique est toute simple : est-ce que la liberté a des limites ou non ? De par l’histoire, pour ne prendre que ce facteur comme référence, une liberté débridée engendre fatalement l’effet inverse de ce qui est escompté. Elle génère en effet la hogra et l’arbitraire», soutient Riad Houili. A l’en croire, une liberté, dans son acception la plus large, qui n’est pas encadrée par la loi, engendre le chaos. «Pour schématiser, ma liberté s’arrête là où commence celle des autres. Ce concept est d’autant plus valable, lorsqu’il s’agit de la liberté d’expression. La liberté d’expression dans la presse doit s’exercer donc avec responsabilité et doit évoluer dans un cadre juridique dont les règles sont claires et ne doivent aucunement prêter à équivoque», conditionne-t-il. Et d’ajouter : «Il est des voix qui s’élèvent pour dénoncer et soutenir que les libertés d’expression et de la presse sont inexistantes chez nous. A cette allégation, je réponds par une interrogation : qui vous interdit de vous exprimer ? Les lois de la République sont claires sur ce point. Outre la Constitution, des lois organiques en vigueur garantissent son exercice.» Selon lui, parmi les adeptes de cette thèse, on distingue deux camps. «Ceux dont les intérêts sont chevillés à des lobbys et des forces d’inertie, et ceux qui usent et abusent d’une liberté sélective, dans le sens où ils s’attaquent, critiquent, voire invectivent tout le monde, même le président de la République, mais en contrepartie, ils ne soufflent aucun mot ou la moindre critique sur ceux qui les financent», fait-il remarquer.

    Horizons, 23/10/2021

  • Algérie : Pouvoir d’achat divisé par deux en 10 ans

    Algérie : Pouvoir d’achat divisé par deux en 10 ans. une famille algérienne, de 5 personnes, a besoin de 70.000 DA pour vivre sans dettes, alors que le SNMG stagne depuis plusieurs années

    L’effroyable dégradation du pouvoir d’achat des Algériens, divisé par deux en moins d’une décennie, est certainement la première menace sur la paix sociale dans le pays. Plaçant le gouvernement sur la corde raide, la vraie question est celle de savoir comment « contrôler » l’effet délétère de la crise sociale, et son impact sur la stabilité du pays. Et même si le gouvernement de Benabderrahmane a décidé de prendre les devants en procédant au relèvement du point indiciaire dans la fonction publique et la baisse de l’IRG, pour permettre une augmentation des salaires et une amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, la bataille pour un pouvoir d’achat décent est loin d’être gagnée.

    D’abord à cause du glissement du dinar dû à une productivité faible, les effets collatéraux de la crise sanitaire, mais aussi et surtout le résultat de pratiques spéculatives criminelles. Les pouvoirs publics ont décidé de criminaliser toutes les formes de monopole et les atteintes au pouvoir d’achat des citoyens, pour circonscrire la flambée des prix des produits de base. La moyenne des prix de biens de consommation et des services a plus que doublé en une décennie (entre 2010 et 2021) tandis que les salaires sont restés figés. Alors qu’en sera-t-il de ces nouvelles décisions, inspirées par le président Tebboune et prises sous le sceau de l’urgence ? Les spécialistes se montrent sceptiques. La révision structurelle de l’IRG, même si elle bénéficiera aux bas salaires, sur le plan des budgets familiaux, cette mesure n’aura qu’un impact relatif, et ne pourrait donc pas combler la baisse vertigineuse du pouvoir d’achat des Algériens, selon ces experts. Selon ces derniers, une famille algérienne, de 5 personnes, a besoin de 70.000 DA pour vivre sans dettes, alors que le Salaire national minimum garanti (SNMG) stagne depuis plusieurs années. Le PIB par habitant en Algérie tourne autour de 4.000 dollars, parmi les plus faibles de la région MENA (Moyen-Orient-Afrique du Nord).

    Une autre question se pose dans les milieux syndicaux, celle de savoir si une vie décente se résume à seulement manger, se soigner et payer ses factures ou inclure les loisirs ou autres occupations comme les épargnes.

    Au rythme où vont les choses, la classe moyenne risque de disparaître pour finir sous le seuil de pauvreté.

    par El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 23/10/2021

  • Il y a 65 ans, la France piratait l’avion des leaders du FLN

    Il y a 65 ans, la France piratait l’avion des leaders du FLN. Il transportait Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Mohamed Boudiaf et Hocine Aït Ahmed. Un acte qui donne une idée du vrai visage de la colonisation atroce de l’Algérie par les gaulois.

    Ce vendredi 22 octobre 2021 coïncide avec une date commémorative résumant la barbarie et le vrai visage de la colonisation atroce de l’Algérie, et la réédition du même scénario avec des concepts réhabilités au nom de la doctrine du respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression, dont on voit la réalité en Syrie, Libye et Mali.

    Aujourd’hui, l’Algérie commémore le 65ème anniversaire de la première piraterie du ciel effectuée par l’armée coloniale française, bien briefée par l’ancien Roi du Maroc Mohamed VI, sur instigation de son fils et prince héritier Hassan II.

    Décollant de Rabat au Maroc a destination de Tunis, l’appareil de Royal Air Maroc transportant cinq figures de la glorieuse révolution du premier novembre, à savoir Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Mohamed Boudiaf et Hocine Aït Ahmed, est détourné par les chasseurs de l’armée coloniale et contraint d’atterrir à l’aéroport d’Alger. Les cinq figures de la révolution seront arrêtées et emprisonnées avant d’être libérées à quelques semaines de la célébration de la fête de l’indépendance.

    Le premier pirate de l’air donne des leçons sur les pirateries

    Il y a quelques mois la France macronienne s’est indignée à l’occasion d’une opération menée par l’aviation biélorusse, obligeant un avion civil à atterrir à l’aéroport de Minsk pour arrêter l’opposant politique Roman Protassevitch

    Le 22 octobre 1956, L’Armée coloniale française donne donc l’ordre à l’équipage de l’appareil de gagner Alger, sous la protection discrète d’avions de chasse français.

    Une opération voulue par l’armée coloniale, selon le secrétaire d’État français aux Forces armées, Max Lejeune, qui déclara : « il s’agissait de l’interception d’un avion, interception qui était demandée par le général commandant en chef en Algérie. Il fallait une réponse tout de suite et j’étais secrétaire d’État à la Guerre.

    Comme je l’ai dit au président de la République quand il m’a dit «  expliquez-vous, Monsieur le Secrétaire d’État  » : «  Monsieur le Président, j’envoie tous les jours des soldats du contingent en Algérie, je les décore de la médaille militaire en votre nom quand ils sont sur une civière, étendus, inertes, et vous auriez accepté que je laisse, moi, passer cet avion alors que les militaires en réclamaient l’arraisonnement ? » Je dis que n’importe quel ministre n’aurait pas pu donner un autre ordre que celui que j’ai donné«

    Algérie54, 22/10/2021

  • Marché Gazier: L’expert Mourad Preure livre son analyse

    Marché Gazier: L’expert Mourad Preure livre son analyse. L’Algérie est tenue de se préparer à une « forte » hausse de la demande gazière mondiale qui ne cessera de croître jusqu’en 2050

    L’expert international Mourad Preure a livré son analyse au sujet de la situation actuelle du marché gazier. Dans des déclarations à l’agence APS, Mourad Preure a indiqué que l’Algérie est tenue de se préparer à une « forte » hausse de la demande gazière mondiale qui ne cessera de croître jusqu’en 2050. « La demande gazière mondiale ne cessera de croitre jusqu’à la mi-siècle. Les prix vont suivre car le gaz n’est plus considéré comme une – bridge energy -, une énergie de transition, mais comme une – destination energy -« , a déclaré M. Preure. « Préparons-nous aux rendez-vous futurs en orientant Sonatrach afin qu’elle devienne un acteur des transformations énergétiques à l’oeuvre et non un fournisseur d’énergie », a-t-il recommandé. Interrogé sur les capacités d’exportation algériennes face à la hausse de la demande mondiale, il a souligné l’importance des réserves du pays et la nécessité de les exploiter « intelligemment ». Nous avons « un avenir gazier. Mais le présent est à gérer avec beaucoup d’intelligence stratégique. L’Algérie possède un potentiel gazier réel en conventionnels mais surtout, dans l’état de nos connaissances, en non conventionnels où les réserves sont parmi les premières dans le monde », a-t-il dit.

    L’Algérie n’en profite que « marginalement »

    Toutefois, l’Algérie a connu « 20 d’arrêt de développement gazier », pendant que la demande nationale absorbe l’équivalent quasiment des exportations, en plus d’une compétition intense avec des nouveaux entrants « très agressifs » sur le marché européen. La gestion de cette situation passe, selon lui, par la maîtrise de la demande interne et l’accélération de la transition énergétique pour sécuriser les équilibres énergétiques à court, moyen et long terme et « soulager Sonatrach de la pression insoutenable qui s’exerce sur ces gisements ». S’agissant de la hausse conjoncturelle des prix gaziers, l’expert a estimé que l’Algérie n’en profite que « marginalement » du fait du niveau limité des exportations algériennes.

    Fort déséquilibre entre offre et demande

    Expliquant la situation actuelle du marché gazier mondial, M. Preure a relevé la hausse importante depuis mars dernier des prix qui ont quadruplé sur le continent européen, et augmenté de 175 % en Asie par rapport à leur niveau du début de l’année. « Nous n’avons, par le passé, connu des chocs pétroliers, mais jamais de choc gazier. Il semble que nous nous en approchons », a-t-il averti. Soulignant que les marchés gaziers diffèrent dans leur fonctionnement des marchés pétroliers, il constate qu’il y a « manifestement un puissant déséquilibre entre offre et demande et absence ». Il a, dans ce cadre, noté que la pénurie s’est déclenchée en Asie, particulièrement en Chine, suite à un hiver très froid et à la demande déjà boulimique du fait de la consommation de son industrie. Elle s’est poursuivie tout au long de l’année avec la reprise économique qui a provoqué une hausse de la demande en Chine et dans les pays OCDE, européens notamment et leur fébrilité à renouveler leurs stocks déjà au plus bas. De son côté, la Russie, qui assure 40 % des besoins européens (contre 8 % pour l’Algérie) a riposté à la crise créée par les États-Unis qui veux empêcher l’achèvement du gazoduc Northstream II qui porte les volumes acheminés vers l’Allemagne via la mer Baltique de 55 à 110 milliards de mètres cubes, souligne l’expert. Ce déséquilibre imprévu et aggravé par des problèmes géopolitiques est survenu en même temps que des opérations de maintenance en Norvège ainsi qu’un incendie qui a ralentiencore la production (19 % des approvisionnements gaziers européens), également les reports de projets de liquéfaction du gaz naturel. « La conséquence est un marché tendu et des stocks excessivement bas en Europe totalement dépendante des importations de gaz extracommunautaire. La Norvège, qui fournit, n’est pas membre de l’UE », a-t-il noté.

    Le GNL sera le moteur de la globalisation de l’industrie gazière

    Selon lui, « le GNL en même temps que les gaz de schiste américains, tendent à décloisonner les marchés gaziers, faisant du Bassin atlantique une zone d’arbitrage ». Dans le même temps, le marché gazier européen, libéralisé sous l’égide de l’Union européenne depuis 1996, voit coexister en son sein des contrats de long terme et des transactions spot de court terme. Ainsi, le Qatar, premier exportateur mondial de GNL avec 110 millions de tonnes (contre une capacité algérienne de l’ordre de 24 millions de tonnes) et les États- Unis, jouent un rôle très actif pour imposer les logiques spots de court terme sur le marché européen. L’expert a cependant soutenu que le GNL sera le moteur de la globalisation de l’industrie gazière. Sa part dans les échanges gaziers mondiaux sera de 48 % en 2030 et 56 % en 2050. « Energie propre, accompagnant naturellement la transition énergétique, la production mondiale de gaz augmentera de 1.900 Gm3 en 2050 pour atteindre 5.900 Gm3 « , a-t-il conclu.

    Par : RIAD EL HADI

    Le Midi Libre, 21/10/2021

  • Algérie. Élections locales: Le FFS emboîte le pas au MSP

    Algérie. Élections locales: Le FFS emboîte le pas au MSP. Des candidats qui disposent d’un poids politique et au fort potentiel concurrentiel ont été écartés des listes électorales présentées par le FFS.

    Des partis de l’opposition ne cachent plus leur courroux suite au refus d’un nombre important de leurs candidats aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain.

    Leur colère est d’autant plus grande qu’ils laissent clairement planer la menace de se retirer du prochain rendez- vous électoral. En effet, quelques jours seulement après la montée au créneau du Mouvement de la société pour la paix (MSP) pour dénoncer la disqualification de ses candidats, c’est au tour du Front des forces socialistes (FFS) d’en faire de même. Avec presque les mêmes propos, le plus vieux parti d’opposition a fait montre de sa colère en fustigeant cette attitude qu’il n’a pas manqué d’assimiler à un « grave dérapage ». Le FFS a, dans un communiqué signé de la main de son premier secrétaire national, Youcef Aouichiche, dénoncé « ces dépassements et cette excessive gestion sécuritaire de l’opération électorale qui est une action politique et c’est en tant que telle qu’il faut la regarder ». Le FFS, à l’instar d’ailleurs du MSP, pointe du doigt l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), qui « s’est fiée exclusivement aux rapports émanant des services de sécurité sans preuves avérées, ni jugements de justice définitifs, ce qui est contraire aux dispositions de l’article 184 de la loi électorale ».

    Selon le FFS les raisons invoquées par l’Anie pour rejeter ces dossiers de candidature restent ambiguës et ne s’appuient sur aucun argument juridique. Tout comme elles sont dénuées de toute objectivité. Pour le FFS ce sont « surtout des candidats qui disposent d’un poids politique et au fort potentiel concurrentiel qui ont particulièrement été écartés des listes électorales présentées par le parti ». Il va sans dire que Youcef Aouichiche impute toute la responsabilité à « l’Anie et aux décideurs » en estimant que cette « attitude est contraire aux principes de la démocratie ».

    Le FFS, qui a rappelé les circonstances difficiles de l’annonce de sa participation à ces élections afin notamment de préserver l’unité nationale, a indiqué qu’il « ne va pas se taire et qu’il utilisera toutes les voies de recours ». Le communiqué du parti n’a pas donné de details chiffrés sur le nombre de candidats disqualifiés, mais, au vu de cette colère, l’on imagine aisément qu’il est important. Par cette réaction le FFS emboîte le pas au MSP qui a, lui aussi, dénoncé la disqualification d’un grand nombre de ses candidats par l’Anie.

    Le mouvement islamiste est allé jusqu’à laisser entendre qu’il n’écarterait pas l’éventualité de se retirer de la course électorale à cause de ces « injustices ». Il a en effet assimilé ces rejets des candidatures de ses militants par l’Anie à une véritable « boucherie ». Comme il s’est aussi élevé contre les raisons avancées par l’autorité électorale pour justifier ces disqualifications.

    Face à ces graves accusations l’Anie, à tout le moins pour le moment, reste silencieuse. Pour rappel tous les partis politiques, qui ont déposé des listes électorales, ont subi le même sort à l’exemple du FLN et du RND. Mais ces deux derniers partis gardent étrangement le silence.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 21/10/2021

  • Algérie : Une guerre sans merci contre la spéculation

    Algérie : Une guerre sans merci contre la spéculation. Les pratiques frauduleuses et la spéculation se sont greffées pour créer des tensions sur la commercialisation de plusieurs produits

    L’Algérie a vécu deux années difficiles. En plus des effets négatifs de la pandémie du coronavirus sur les approvisionnements, les pratiques frauduleuses et la spéculation se sont greffées pour créer des tensions sur la commercialisation de plusieurs produits. Des pressions et tensions ont été en effet enregistrées sur certains produits de large consommation. Pour mettre fin à ces pratiques pénalisant le consommateur, les autorités ont déclaré «la guerre» contre les auteurs de ces pratiques en les criminalisant. Le ministère du Commerce, qui fait le bilan de ses activités de contrôle, compte intervenir avec la plus grande fermeté pour faire barrage à ces pratiques.
    Intervenant ce mercerdi sur les ondes de la radio Chaîne 3, Sami Kolli, directeur général de la régulation et l’organisation des marchés au ministère du Commerce, a affirmé que «l’arsenal des textes juridiques sera renforcé pour s’adapter à la nouvelle loi criminalisant la spéculation. La loi 04-02, relative aux règles fixant les pratiques commerciales, est en cours de révision pour mieux définir les concepts de spéculation, de pénurie ou autres, pour travailler en toute transparence.

    Le projet de loi sur la lutte contre la spéculation illicite définit également quels agents doivent intervenir, les agents du commerce, du fisc et des officiers de la police judiciaire, seuls habilités à constater, selon le projet de loi». Il a également indiqué que «le contrôle a été raffermi» et que des mécanismes vont être mis à l’œuvre pour exécuter les instructions du président de la République en la matière. Selon ce responsable, outre le problème d’approvisionnement, conséquence de la crise sanitaire, la spéculation illicite est derrière ces hausses de prix et derrière l’indisponibilité de certains produits, notamment de large consommation. L’exemple le plus édifiant est, selon lui, celui de la pomme de terre.

    Outre le renforcement des textes juridiques, les opérations de contrôle seront également renforcées avec la modernisation de l’outil de contrôle. Pour M. Kolli, le travail a déjà commencé. «Le nombre d’interventions a augmenté de 10% par rapport à l’année dernière, avec plus d’un million trois cent mille opérations de contrôle menées, donnant lieu à près d’un million d’infractions (99 687), quelque 9 000 fermetures administratives et plus de 94 000 poursuites judiciaires engagées, soit 30% de plus que l’année dernière», a affirmé le responsable, signalant des opérations de saisi de marchandises durant la même période. «La valeur des marchandises saisies s’élève à plus de 995,9 millions de dinars», a révélé Sami Kolli, dévoilant le chiffre d’affaires dissimulé à travers ces pratiques frauduleuses.

    Ce dernier est estimé à «60,1 milliards de dinars», selon les affirmations du DG de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce, citant l’exemple de la spéculation exercée sur le marché de la pomme de terre, dont le prix a nettement augmenté depuis quelques semaines. «Les dernières opérations de saisie ont permis de récupérer 121 000 tonnes de pomme de terre, réparties sur 11 wilayas, détenues sans document attestant que ces stocks sont déclarés auprès des autorités concernées», a-t-il précisé, notant que le fait de stocker est un droit qui doit être déclaré. «Stocker pour le bon fonctionnement de son activité commerciale est un droit, mais il faut justifier et localiser les endroits de ces stocks», a-t-il souligné. Il a enfin tenu à nier au passage une quelconque pénurie d’huile de table.

    Par ailleurs, l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 a fait savoir qu’un schéma national directeur pour l’implantation des espaces commerciaux est en préparation.

    Lilia Aït Akli

    Le Jeune Indépendant, 21/10/2021

  • Algérie : Les enjeux de la communication

    Algérie : Les enjeux de la communication. Une bataille qui nécessite une volonté avérée face à la dynamique des menaces sécuritaires, dans la consolidation de la cohésion nationale et du front interne.

    En cette époque de profondes mutations, le secteur de la Communication n’a d’autre alternative que de persévérer dans un processus de changements indispensables, pour préserver la pluralité médiatique, le droit à l’information et suivre le rythme d’une évolution qui s’accomplit au pas de charge.

    C’est la mission assignée au ministre de la Communication, Ammar Belhimer, chargé de mettre en place et d’appliquer des réformes essentielles, ardemment souhaitées par les professionnels des médias et qui s’inscrivent dans le cadre des engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

    Il est utile de rappeler que le chef de l’État a fait de la communication, l’un des piliers de la nouvelle République, à travers la promotion d’un environnement favorable au renforcement du métier d’informer.

    Dans son programme contenant 54 engagements essentiels, on perçoit tout l’intérêt qu’il accorde au secteur.
    Ce programme met l’accent, notamment, sur la nécessité de respecter le droit à l’information, la liberté d’exercice dans le respect des règles de l’éthique et de la déontologie de la profession, mais aussi l’importance de créer toutes les conditions susceptibles de renforcer le professionnalisme.

    L’instauration d’un climat propice au renforcement du professionnalisme, à la régulation de la presse électronique, à la maîtrise de la numérisation et à la garantie d’une formation continue, n’est pas qu’un simple choix, mais une exigence capitale.

    Le ministre a déclaré que la plupart des dix chantiers lancés, dès sa prise de fonction en janvier 2020, pour assainir un secteur longtemps laissé au désarroi, sont bien avancés, notamment ceux relatifs à la mise en place d’un cadre juridique adéquat pour régir le secteur de la presse électronique, la mise à jour des statuts de la TDA, pour la commercialisation des produits offerts par Alcomsat-1, la publicité, le sondage et les agences de communication. Il faut rappeler aussi que jamais l’urgence de prendre à bras-le-corps, tous les problèmes du secteur, et la nécessité de leur trouver des solutions ne sont posées avec autant d’acuité, compte tenu des déficits accumulés. C’est pour cette raison que des efforts sont indispensables pour combler les lacunes, pallier les insuffisances, traiter la situation socioprofessionnelle des travailleurs de la presse écrite et de l’audiovisuel, galvaniser la formation continue et le recyclage permanent, donner du sens aux principes de l’éthique et de la déontologie.

    C’est une bataille qui nécessite une volonté avérée face à la dynamique des menaces sécuritaires, dans la consolidation de la cohésion nationale et du front interne.

    Les efforts déployés sont perceptibles, même si le chemin est encore jalonné de contraintes et de dysfonctionnements.
    Une riposte efficace est d’une actualité brûlante face à l’hégémonisme des chaînes satellitaires étrangères qui avancent inexorablement, ne s’embarrassant d’aucune entrave morale ou éthique, oubliant les grands discours sur la liberté de la presse. Assainir un champ ruiné et miné, selon l’expression d’Ammar Belhimer, nécessite à la fois du temps et de la persévérance, pour une amélioration de la situation du secteur de la Communication, qui a été longtemps rongé par les intrus et les affairistes.

    EL MOUDJAHID,21/10/2021

  • Macron a perdu les Français et n’a pas conquis les Algériens

    Macron a perdu les Français et n’a pas conquis les Algériens. La crise provoquée par Macron a uni les visions des milieux politiques et médiatiques en Algérie contre la France.

    L’un des avantages de la crise provoquée par le président français Emmanuel Macron, au niveau des relations algéro-françaises, est qu’elle a unifié les visions des milieux politiques et médiatiques en Algérie dans le traitement de l’ancienne puissance coloniale, contrairement à ce qui se passe sur la rive nord de la Méditerranée, qui connaît une grave rupture dans le traitement de ce dossier brûlant.

    Alors que les Algériens se sont rangés derrière une position unifiée, car ce qui a été émis par le président français est une déviation inacceptable qui appelle à revoir la nature des relations bilatérales et à les reconstruire sur la base de l’égalité. Ses positions ne sont pas calculées.

    L’expression la plus éloquente de la scène française est ce qu’écrit le journal d’investigation MediaPart, qui s’en prend à Macron : « Après avoir été trompé par son aveuglement sur la réalité du régime, et sa déception de voir des obstacles inattendus se dresser contre sa volonté de tourner la page de la mémoire, égaré par les conseils d’une cellule diplomatique éparpillée partout, le président a déclenché avec « l’Algérie une crise diplomatique sans précédent ».

    La radio « France Inter » a qualifié de « terrible » ce qui se passe entre les partis politiques notamment à propos des rapports de la France avec l’Algérie. » « La gauche anticoloniale refuse la fausseté de la vérité historique sur la répression, et la droite refuse ce qu’elle appelle une politique de repentance qui nous affaiblirait », écrit-elle sur son site internet, tout en commentant la position de Macron sur le passé colonial de son pays.

    C’est l’approche dessinée par « France Inter » à propos de la démarche du président français concernant les événements sanglants du 17 octobre 1961 à Paris. Quant au quotidien « Le Figaro », connu pour ses tendances de droite, il estime que la meilleure solution pour surmonter la tension au niveau de l’axe Alger-Paris est d’établir « des relations équilibrées basées sur la réciprocité ».

    Les ennuis de Macron ne se sont pas arrêtés aux critiques des différents médias français, mais ont également fait l’objet d’une violente attaque de la part des politiciens français, notamment les personnalités qui ont décidé de se présenter aux élections présidentielles qui devraient être organisées en avril prochain.
    La chef de file de l’extrême droite, Marine Le Pen, candidate vétéran à la présidence française, n’est pas passée à côté des récentes déclarations de Macron, qui ont été reprises dans le communiqué publié par l’Élysée, tout comme les candidats potentiels du « Parti républicain », la droite, Michel Barnier et Valérie Pecresse, qui ont exprimé leur rejet de ce qu’ils appellent « une excuse constante » du président français pour l’Algérie sur le sombre passé colonial de son pays.

    Ils estiment qu’Emmanuel Macron « est allé trop loin », en parlant de crimes « injustifiés pour la République française », en référence aux horribles exactions commises par la police française sous l’autorité du préfet criminel Maurice Papon, et ils pensent qu’il faut mettre fin à ce que Marine Le Pen appelle « la repentance répétée », qu’elle considère comme « des insultes répétées de l’Algérie à son pays ».

    Les critiques de la politique et des positions de Macron insistent pour souligner que les victimes étaient des deux côtés, et cette introduction n’était rien d’autre qu’une tentative des candidats de droite d’établir la conviction que si des excuses sont nécessaires, elles doivent venir des deux côtés, ce qui est rejeté par la gauche française, ou ce que certains appellent la « gauche éduquée », qui reconnaît l’entière responsabilité de l’État français dans les crimes hideux qui ont eu lieu dans l’ancienne colonie.

    Mohamed Mouslim

    Echourouk online, 20/10/2021

  • Algérie. Plein gaz de… schiste ?

    Algérie. Plein gaz de… schiste ? La reprise des cours du pétrole ces dernières semaines tutoit aujourd’hui les 80 dollars le baril

    La reprise des cours du pétrole ces dernières semaines qui tutoient aujourd’hui les 80 dollars le baril est assurément une bonne nouvelle pour l’économie nationale qui souffre de la contraction drastique des recettes en devises depuis 2018. Alors que notre pays subit les contrecoups financiers et économiques du Covid-19, ce renchérissement de l’or noir est de nature à donner un peu d’air frais aux finances de l’État mises à mal depuis deux années, pour relancer l’investissement productif et les programmes bloqués. Mais il semble bien que le gouvernement ne compte plus sur la rente pétrolière si volatile et dont les recettes sont loin du volume des années Bouteflika durant lesquelles le pays croulait sous les pétrodollars.

    Le gaz de schistes qui soulève les passions et les polémiques pourrait bien être le principal levier pour pallier la raréfaction des recettes pétrogazieres. Le président directeur général de la Sonatrach a implicitement confirmé la volonté du gouvernement de reprendre le dossier du gaz de schiste qui a été mis sous le coude dans le sillage de la levée de bouclier de la société civile dans le grand sud sur les présumés impacts de son exploitation sur l’environnement et notamment les nappes d’eau.

    Invité lundi à la télévision publique, Toufik Hakkar a asséné que les réserves du gaz non conventionnels (comprendre le gaz de schiste notamment) pourrait couvrir environ 150 ans de la consommation actuelle. Il serait naïf de croire que le patron de Sonatrach ait lancé cette affirmation fortuitement. Cette déclaration sonne comme une préparation de l’opinion publique à un probable retour au processus d’exploitation de cette ressource rare dont l’Algérie dispose des plus grandes réserves au monde après l’Argentine et l’Afrique du Sud notamment.

    Le PDG de la compagnie nationale des hydrocarbures sait pertinemment que le temps du pétrole cher est définitivement révolu et que les transitions énergétiques qui s’opèrent dans de nombreux pays, mettent l’Algérie en demeure d’explorer d’autres ressources rares qui pourraient suppléer les énergies fossiles. Il apparaît donc clair que le début de l’exploitation du gaz de schiste figurerait dans les prochaines années comme un recours quasiment inévitable.

    Ceci d’autant que la production du gaz mais surtout du pétrole suffit à peine à la consommation interne qui attirent des pics. De fait, l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste s’avère être une nécessité vitale pour les finances publiques avant d’être un impératif économique. Il reste à convaincre les opposants à cette opération que cette exploitation n’impactera pas l’environnement. Une mission il est vrai qui est loin d’être une sinécure.

    Par Imane B.

    L’Est Républicain, 20/10/2021