Catégorie : Algérie

  • El Moudjahid : Le 17 octobre 1961, un crime d’Etat

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    Le 17 octobre 1961, l’Etat français, drapé de la toge des droits de l’Homme, commettait un crime contre des Algériens qui manifestaient pacifiquement pour leur indépendance et contre un couvre-feu discriminatoire.

    Crime d’État, en ce sens qu’il a été perpétré par des forces de police qui relevaient de l’autorité souveraine de la France et ordonné en haut lieu. Soixante ans après, aucun coupable n’a été jugé ni condamné. Une censure impitoyable a été orchestrée pour empêcher la vérité d’apparaître au grand jour et pour que les instigateurs de cette forfaiture ne soient pas inquiétés.
    Comment était-il possible que la police française tue plusieurs dizaines de personnes, en plein cœur de la capitale, sans que cela suscite un scandale de grande ampleur ?
    Une police aidée dans cette sanglante chasse aux Algériens par des supplétifs.

    Un bilan officiel, minimaliste à souhait, ajouta le mépris au crime et au déshonneur. Il fallut attendre 1991 et l’ouvrage de Jean-Luc Einaudi La Bataille de Paris, 17 octobre 1961, pour que le voile soit levé de façon décisive sur une violence instrumentalisée au plus haut sommet de l’État. Les prétoires furent aussi des lieux où la parole vint déliter un mensonge d’État, ébranlé par l’accumulation de témoignages, de travaux d’historiens… Du côté des acteurs algériens, le livre d’Ali Haroun sur la Fédération de France du FLN en 1986, a apporté d’autres éléments.

    Le temps de l’occultation s’érode, des brèches sont ouvertes dans ce mur du silence.
    Il faut saluer la probité d’un Pierre Bourdieu qui déclara : «J’ai maintes fois souhaité que la honte d’avoir été témoin impuissant d’une violence d’Etat haineuse et organisée puisse se transformer en honte collective.» L’eau a donc fini par user la pierre.

    Plus que jamais, les revendications d’une reconnaissance des crimes de la police du sinistre Maurice Papon, actionné par les plus hautes sphères de la décision du régime gaulliste, sont d’actualité non seulement de la part des descendants des victimes de ces atrocités, mais aussi à la faveur d’une mobilisation citoyenne en France et en Algérie. Soixante ans après ces évènements tragiques, les chefs d’Etat français persistent dans une politique de dénégation qui exclut toute reconnaissance officielle. Pire, Macron remet même en cause l’existence de la nation algérienne avant la colonisation. N’est-ce pas là l’expression la plus abjecte du déni raciste ?

    La France doit impérativement reconnaître et condamner les crimes commis contre des manifestants algériens pacifiques, mais aussi tous les crimes commis en Algérie depuis 1830.

    Il importe de faire comprendre que les Algériens ne sauraient exister en dehors de l’histoire et du traitement des dossiers de la Mémoire qui ne sauraient faire l’objet d’aucune renonciation. C’est dans cet esprit que le président Tebboune a affirmé le «souci ferme de traiter les dossiers de l’Histoire et de la Mémoire, sans complaisances, ni compromissions et avec le sens aigu des responsabilités que requiert le traitement impartial et intègre, loin des engouements et de la prédominance de la pensée colonialiste arrogante sur des lobbies incapables de s’affranchir eux-mêmes de leur extrémisme chronique».

    L’attachement de l’Algérie à l’exigence d’un règlement global du dossier mémoriel reposant sur la reconnaissance définitive, par la France, de ses crimes contre le peuple algérien est une position de principe qui fait l’unanimité auprès de la nation tout entière.

    EL MOUDJAHID, 17/10/2021

  • Les initiatives d’apaisement de Macron ne sont pas suffisantes

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    Le président français, Emmanuel Macron, a tenu à éviter l’improvisation lors de sa participation, samedi, aux cérémonies de commémoration des martyrs tués lors des manifestations qui ont eu lieu à Paris le 17 octobre 1961, et a préféré publier une déclaration écrite distribuée aux médias.

    Il semble que le président français était convaincu que les propos qu’il a tenus de manière impromptue il y a plus de deux semaines devant la jeunesse d’origine algérienne sur l’Algérie et son passé lui ont valu de gros ennuis politiques auxquels il ne s’attendait pas, aussi a-t-il préféré cette fois-ci une déclaration écrite pour éviter tout dérapage.

    Fait inhabituel, le président français a gardé le silence lors de la commémoration des massacres, sous le pont où les Algériens ont manifesté le 17 octobre 1961, en réponse à un couvre-feu strict imposé aux Algériens qui réclamaient la fin de la domination coloniale française en Algérie, avant de déposer une gerbe en l’honneur des victimes, dont le nombre a été limité par la France coloniale à seulement trois personnes, alors que les statistiques indépendantes parlaient de centaines.

    Macron a observé une minute de silence sur le bord de la Seine, où les Algériens ont été tués alors qu’ils étaient menottés par la police du criminel Maurice Papon dans le fleuve français.

    Ses compagnons, qui sont des familles de manifestants martyrs et des représentants d’associations actives dans le domaine de la mémoire, ont jeté des roses dans le fleuve, dans une image symbolique en hommage aux victimes.

    Quelques minutes après la fin de la cérémonie de commémoration, l’Elysée a publié un communiqué dénonçant « les crimes inexcusables commis contre les Algériens le 17 octobre 1961. »

    Le communiqué de la présidence française indique que « le chef de l’État a avoué les faits. Les crimes qui ont été commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon (le chef de la police de Paris de l’époque) étaient inexcusables pour la République », selon l’agence de presse française « AFP ». Il était clair ici dans la déclaration que le criminel Papon était tenu pour responsable, mais que l’acte avait été commis au nom de l’État français.

    Il est connu qu’environ 25.000 Algériens sont sortis le 17 octobre 1961, dans une manifestation dans la capitale française, Paris, à l’invitation de la Fédération française du Front de Libération Nationale, pour exprimer le rejet du cinquième décret d’octobre, qui interdit seulement aux Algériens de quitter leurs maisons après 20:30, parce qu’ils considèrent ce décret une décision discriminatoire et inacceptable.

    Comme le déclarent la présidence française et les écrits historiques, « Dans la soirée du 17 octobre 1961, et malgré le couvre-feu, plus de 25.000 hommes, femmes et enfants ont quitté leur domicile et se sont rendus dans de nombreux endroits de Paris où ils se sont rassemblés, mais la répression de la police française a été très brutale. »

    La présidence française reconnaît que « la répression a été brutale, violente et sanglante. » En outre, environ 12 000 manifestants ont été arrêtés et transférés au stade Pierre-de-Coubertin. Au cours des manifestations, de nombreux Algériens ont été blessés et des dizaines d’entre eux ont été tués, et des centaines, selon des historiens indépendants, ont péri après avoir été jetés dans la Seine par la police française alors qu’ils étaient brutalement enchaînés. À ce jour, les familles n’ont toujours pas retrouvé les corps de leurs proches disparus cette nuit-là », indique le communiqué de la présidence française.

    Macron, le premier président français à assister à une cérémonie commémorative pour les personnes tuées, a observé une minute de silence en leur mémoire au pont de Bezons sur la Seine, dans la banlieue de Paris, où la manifestation a commencé, mais les participations précédentes étaient limitées à l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, en plus de quelques élus.

    La participation de Macron à la commémoration était le plus qu’il a osé offrir aux Algériens qui exigent une reconnaissance française des crimes de l’État français en Algérie pendant un siècle et 32 ans, avec des excuses pour ces crimes, puis une compensation pour les richesses qui ont été pillées pendant cette période sombre de l’histoire de Paris, dont les responsables continuent d’échapper à la responsabilité de ce que leurs pères ont fait, à l’exception de quelques initiatives isolées qui, de l’avis des Algériens, ne restent que de la poussière dans les yeux.

    Echourouk online, 16/10/2021

  • Pourquoi la France perd son influence au Maghreb et au Sahel

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    La crise actuelle entre l’Algérie et la France révèle l’émergence d’un nouvel ordre en Afrique du Nord, dans lequel la France n’a pas grand-chose à dire.

    Lorsqu’Emmanuel Macron s’est lancé dans la course à la présidence française il y a cinq ans, il s’est présenté comme le candidat du changement. Indépendant, non lié aux partis politiques traditionnels, il semblait voir l’histoire coloniale de la France sous un angle nouveau et être favorable à des solutions innovantes. Sa voix était inattendue – et résolument moderne.

    Le candidat à la présidence française a même prononcé des mots qu’aucun président français, même de gauche, n’avait jamais osé prononcer, qualifiant la colonisation française de l’Algérie de crime contre l’humanité.

    Cinq ans plus tard, le même Macron, dans son rôle actuel de président de la France, a fait des déclarations incroyablement condescendantes remettant en question l’identité précoloniale de l’Algérie en tant que nation.

    Touchant un sujet difficile s’il en est un – le passé colonial de l’Algérie – ses remarques ont suscité une colère généralisée parmi les Algériens.

    Cette réaction de colère est la conséquence d’une divergence d’opinion fondamentale sur un sujet hautement sensible. Car remettre en cause l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française revient à justifier implicitement le colonialisme lui-même.

    Un revirement spectaculaire

    Comment s’est opéré le spectaculaire retournement de Macron ? Comment un homme qui avait auparavant des opinions politiques et économiques intérieures et internationales aussi peu conventionnelles a-t-il pu utiliser une rhétorique remettant en cause non seulement la notion d’existence d’une nation algérienne précoloniale, mais suggérant un fossé entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et les militaires algériens ?

    S’agit-il d’une simple gaffe ou d’une nouvelle interprétation de l’histoire visant à recadrer la perception des relations franco-algériennes ?

    Ou Macron a-t-il été influencé par les courants politiques algériens et français qui soutiennent que le régime algérien est sérieusement affaibli à la suite du Hirak, ou du mouvement de protestation ? Serait-ce une simple question de complaisance, voire d’arrogance, de la part du président français ?

    Seul le temps et les futurs biographes de Macron nous le diront. Mais une chose est sûre : les accusations de propagande électorale ne tiennent pas la route. Les commentaires controversés de Macron risquent de lui faire plus de mal que de bien.

    Pendant ce temps, le Macron d’aujourd’hui semble avoir perdu son chemin. Le seul président français à avoir montré une volonté, du moins au début, de remettre en question les politiques hégémoniques de la Francafrique – sans toutefois réussir à rompre complètement avec elles – tente maintenant de nettoyer le désordre diplomatique dans l’espoir de conserver des privilèges français qui sont clairement intenables à long terme.

    Car la France est aujourd’hui une puissance économique et militaire réduite qui n’a pas les moyens de façonner les politiques de l’Afrique.

    C’est ainsi que Macron a renié sa très attendue nouvelle politique africaine, tout en se laissant entraîner dans la spirale infernale de la Francafrique, où il tente de colmater les fuites d’un navire manifestement en perdition.

    Car, en termes économiques, la France ne peut pas rivaliser avec la Chine. Non seulement les investissements chinois en Afrique éclipsent ceux de la France, mais ils dépassent également les investissements de tous les pays occidentaux réunis. Les exportations de la France vers l’Afrique en 2020 représentaient 5,3 % du total de ses exportations mondiales pour cette année-là. Elles sont désormais inférieures à celles de l’Allemagne, bien que l’Afrique ne soit pas une priorité pour l’Allemagne.

    Les exportations françaises vers l’Afrique représentent à peine un quart de celles des Chinois, malgré l’arrivée relativement récente de la Chine sur le continent.

    Les limites de l’intervention

    Sur le plan militaire, la France a atteint les limites de son intervention au Sahel, les opérations Serval et Barkhane n’ayant pas permis d’éliminer les groupes islamistes armés qui prolifèrent dans la région.

    La France avait espéré former une coalition de nations africaines et européennes, mais les premières n’avaient pas les moyens de s’engager, et les secondes ne voulaient pas s’impliquer dans ce qu’elles craignaient être une guerre ingérable et impossible à gagner.

    Mais pour la France, le coup le plus dur est survenu au début de l’automne, après l’annonce que les États-Unis formaient un pacte de sécurité dans le Pacifique sans la France.

    Avec le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et d’Irak, Washington signale son intention de se concentrer sur ce qu’il considère comme le plus grand défi du 21e siècle : la bataille économique du Pacifique.

    En signant le pacte avec la Grande-Bretagne et l’Australie d’abord, puis avec l’Inde et d’autres pays d’Asie du Sud-Est, les États-Unis ont déclenché une crise avec la France en annulant de fait le contrat de sous-marins de 57 milliards de dollars conclu entre Naval Group et l’Australie.

    Le marché a été arraché à la France au profit d’entreprises américaines, et le camouflet infligé à la France a été profondément ressenti.

    Négligée par ses anciens alliés occidentaux, la France pensait pouvoir s’imposer sur la scène internationale en affirmant son leadership dans certaines régions déchirées par des conflits.

    Hélas, la junte militaire intérimaire au Mali, qui entretiendrait des liens étroits avec la Russie, s’est détournée de Paris de manière inattendue. Après la décision unilatérale de la France de réduire sa présence dans la région, le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maiga a accusé la France d’ »abandonner le Mali en plein vol ».

    Le nouveau régime malien n’a pas apprécié que la France lui présente une affaire réglée. Là encore, la réponse française a été remarquablement maladroite, affichant un niveau d’arrogance que les alliés de la France ont de plus en plus de mal à supporter. La ministre française des Armées, Florence Parly, a qualifié les propos du Premier ministre malien d’ »indécents » et d’ »inacceptables ».

    La Russie prête à intervenir

    Convaincue qu’elle a toujours le dessus, la France poursuit cependant une stratégie malienne fondée sur l’hypothèse que la survie de la junte au pouvoir est liée à la présence de l’armée française – et ignore deux faits cruciaux.

    D’une part, si elle a permis de contenir l’expansion des groupes extrémistes armés, la présence française n’a pas permis de résoudre la crise malienne. D’autre part, d’autres options sont disponibles.

    Dans l’éventualité d’un retrait des troupes françaises, la Russie est prête à intervenir. Des discussions seraient en cours entre le Mali et l’organisation mercenaire russe controversée, le Groupe Wagner.

    La Russie, qui a déjà un pied en Libye, espère étendre son influence au Sahel. Historiquement, les États-Unis ont fourni un soutien logistique aux opérations militaires françaises dans la région, bien qu’aucune troupe américaine ne soit présente sur le terrain.

    Mais avec l’abandon des théâtres symboliques de l’Afghanistan et de l’Irak et le refus d’intervenir directement au Yémen, les efforts des États-Unis sont entièrement axés sur la garantie de la prééminence stratégique de l’Amérique dans la région du Pacifique – la question de savoir s’ils vont continuer à le faire est une autre question.

    Par conséquent, la région délaissée du Sahel est à saisir, et la Russie, alliée de longue date de l’Algérie, est prête à intervenir.

    Et les dirigeants frustrés de la France ne peuvent rien y faire. Ils ne peuvent ni rivaliser avec la Chine sur le plan économique, ni avec la Russie sur le plan militaire.

    Pire encore, les dirigeants français n’ont pas réussi à saisir la nature changeante des structures de pouvoir tant en Algérie qu’au Mali, dont les nouveaux régimes au pouvoir ont moins de liens historiques et économiques avec la France.

    Ainsi, lorsque Macron a annoncé la décision du gouvernement français de réduire considérablement le nombre de visas accordés aux dirigeants algériens, il s’est trompé de cible : les personnes visées par cette nouvelle politique ne sont plus aux commandes.

    En fin de compte, le schéma général des choses en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest va changer de façon spectaculaire. La France ne peut plus se permettre de régner en maître, et les États-Unis ont d’autres priorités. La Chine et la Russie – la première sur le plan économique, la seconde sur le plan militaire – vont inévitablement supplanter les anciens réseaux et intérêts, la Turquie entrant également dans la danse.

    La main forte de l’Algérie

    Dans le contexte actuel, précaire et en mutation rapide, l’Algérie a les coudées franches et entend s’imposer comme un partenaire stratégique, et non comme un simple sous-traitant. Grâce à ses relations économiques étroites avec la Chine et à ses accords militaires avec la Russie, l’Algérie est déjà prête à devenir un élément central, sinon central, du bloc régional émergent.

    Macron a négligé d’envisager les relations franco-algériennes sous un tel angle, se contentant de jouer le jeu traditionnel de la politique étrangère française, dans laquelle les pays africains sont considérés comme des alliés naturels, voire des vassaux. Qu’une nation africaine rappelle son ambassadeur à Paris, ferme son espace aérien aux avions militaires français et envisage de prendre d’autres mesures encore plus radicales était pratiquement impensable.

    Avec le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et d’Irak, Washington signale son intention de se concentrer sur ce qu’il considère comme le plus grand défi du 21e siècle : la bataille économique du Pacifique.

    En signant le pacte avec la Grande-Bretagne et l’Australie d’abord, puis avec l’Inde et d’autres pays d’Asie du Sud-Est, les États-Unis ont déclenché une crise avec la France en annulant de fait le contrat de sous-marins de 57 milliards de dollars conclu entre Naval Group et l’Australie.

    Le marché a été arraché à la France au profit d’entreprises américaines, et le camouflet infligé à la France a été profondément ressenti.

    Négligée par ses anciens alliés occidentaux, la France pensait pouvoir s’imposer sur la scène internationale en affirmant son leadership dans certaines régions déchirées par des conflits.

    Hélas, la junte militaire intérimaire au Mali, qui entretiendrait des liens étroits avec la Russie, s’est détournée de Paris de manière inattendue. Après la décision unilatérale de la France de réduire sa présence dans la région, le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maiga a accusé la France d’ »abandonner le Mali en plein vol ».

    Le nouveau régime malien n’a pas apprécié que la France lui présente une affaire réglée. Là encore, la réponse française a été remarquablement maladroite, affichant un niveau d’arrogance que les alliés de la France ont de plus en plus de mal à supporter. La ministre française des Armées, Florence Parly, a qualifié les propos du Premier ministre malien d’ »indécents » et d’ »inacceptables ».

    La Russie prête à intervenir

    Convaincue qu’elle a toujours le dessus, la France poursuit cependant une stratégie malienne fondée sur l’hypothèse que la survie de la junte au pouvoir est liée à la présence de l’armée française – et ignore deux faits cruciaux.

    D’une part, si elle a permis de contenir l’expansion des groupes extrémistes armés, la présence française n’a pas permis de résoudre la crise malienne. D’autre part, d’autres options sont disponibles.

    Dans l’éventualité d’un retrait des troupes françaises, la Russie est prête à intervenir. Des discussions seraient en cours entre le Mali et l’organisation mercenaire russe controversée, le Groupe Wagner.

    La Russie, qui a déjà un pied en Libye, espère étendre son influence au Sahel. Historiquement, les États-Unis ont fourni un soutien logistique aux opérations militaires françaises dans la région, bien qu’aucune troupe américaine ne soit présente sur le terrain.

    Mais avec l’abandon des théâtres symboliques de l’Afghanistan et de l’Irak et le refus d’intervenir directement au Yémen, les efforts des États-Unis sont entièrement axés sur la garantie de la prééminence stratégique de l’Amérique dans la région du Pacifique – la question de savoir s’ils vont continuer à le faire est une autre question.

    Par conséquent, la région délaissée du Sahel est à saisir, et la Russie, alliée de longue date de l’Algérie, est prête à intervenir.

    Et les dirigeants frustrés de la France ne peuvent rien y faire. Ils ne peuvent ni rivaliser avec la Chine sur le plan économique, ni avec la Russie sur le plan militaire.

    Pire encore, les dirigeants français n’ont pas réussi à saisir la nature changeante des structures de pouvoir tant en Algérie qu’au Mali, dont les nouveaux régimes au pouvoir ont moins de liens historiques et économiques avec la France.

    Ainsi, lorsque Macron a annoncé la décision du gouvernement français de réduire considérablement le nombre de visas accordés aux dirigeants algériens, il s’est trompé de cible : les personnes visées par cette nouvelle politique ne sont plus aux commandes.

    En fin de compte, le schéma général des choses en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest va changer de façon spectaculaire. La France ne peut plus se permettre de régner en maître, et les États-Unis ont d’autres priorités. La Chine et la Russie – la première sur le plan économique, la seconde sur le plan militaire – vont inévitablement supplanter les anciens réseaux et intérêts, la Turquie entrant également dans la danse.

    La main forte de l’Algérie

    Dans le contexte actuel, précaire et en mutation rapide, l’Algérie a les coudées franches et entend s’imposer comme un partenaire stratégique, et non comme un simple sous-traitant. Grâce à ses relations économiques étroites avec la Chine et à ses accords militaires avec la Russie, l’Algérie est déjà prête à devenir un élément central, sinon central, du bloc régional émergent.

    Macron a négligé d’envisager les relations franco-algériennes sous un tel angle, se contentant de jouer le jeu traditionnel de la politique étrangère française, dans laquelle les pays africains sont considérés comme des alliés naturels, voire des vassaux. Qu’une nation africaine rappelle son ambassadeur à Paris, ferme son espace aérien aux avions militaires français et envisage de prendre d’autres mesures encore plus radicales était pratiquement impensable.

    Historiquement, la politique étrangère française a considéré les nations africaines comme de simples sentinelles veillant sur les intérêts de la France, qui se trouvaient également être dans leur intérêt. Cela a été le cas pour un certain nombre de pays, et certains acceptent encore aujourd’hui de jouer le rôle de sous-traitant ou de vassal.

    Mais même la voix soi-disant impeccablement moderne de Macron n’a pas pu se défaire de la vieille habitude de la Francafrique. D’où la réprimande cinglante des nations aspirant à une nouvelle donne plus équitable.

    Même le Mali, malgré son extrême instabilité, change de cap. Pourquoi un des pays les plus pauvres du monde, sans perspectives sérieuses, choisirait-il de rester dans la sphère d’influence étouffante de la France ? Après tout, en 50 ans de post-indépendance, les politiques de la Francafrique n’ont rien accompli.

    Pendant ce temps, l’Algérie, dont la population devrait dépasser les populations respectives de l’Italie et de l’Espagne au milieu du siècle, sera sans doute une force avec laquelle il faudra compter à la future table des négociations, malgré les défaillances institutionnelles et économiques qui la freinent pour l’instant.

    Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Abed Charef

    Middle East Eye, 15/10/2021

  • Bengrina: Macron affiche « sa haine » envers le passé algérien

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    Le président du Mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina a affirmé, samedi, que la président français, Emmanuel Macron a affiché sa haine envers la nation algérienne et son « déni » de sa souveraineté et de son indépendance à des fins électorales. A la veille de la célébration du 60e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 perpétrés par la police de Paris contre des manifestants pacifiques, M. Bengrina a souligné que la France coloniale et la France de Macron a affiché sa haine envers le passé de la Nation algérienne et son déni de sa souveraineté et de son indépendance à des fins électorales, reniant par sa démarche le principe des intérêts et de l’avenir commun de l’Algérie et de la France ».

    « Le président français a emprunté la voie de la provocation et du chantage, pis encore il a tenu des propos fastidieux d’un colonisateur arrogant », a-t-il ajouté, ajoutant que cette attitude témoignait de « la vision réservée à l’Algérie, celle d’un marché et non d’un partenaire ». « On ne saurait lui mettre fin (France) que par la détermination et les réactions fortes de l’Etat algérien qui se remet progressivement de ses crises cumulées provoquées par la Issaba et ses alliés d’outre-mer et son organisation terroriste réfugiée en France et ailleurs », a-t-il fait savoir.

    M. Bengrina a souligné en même temps que l’Etat algérien est « obligé » de prendre les mesures qui s’imposent, en vue de faire face à l’arrogance française et « mettre un terme définitif à l’ingérence flagrante dans ses affaires et à tout ce qui est lié à ses intérêts vitaux et à sa souveraineté », ajoutant que les Algériens établis à l’étranger étaient conscients quant à l’importance de leur position pour ce qui est des prochaines élections présidentielles.

    Pour M. Bengrina, son mouvement politique considère à l’occasion, la Journée nationale de l’émigration coïncidant avec l’anniversaire du 17 octobre 1961, comme  » une opportunité de renouveler le devoir de la mémoire (…), de faire la lumière en vue de révéler davantage de vérités liés à ces événements tragiques, comme une partie importante de l’histoire de la Nation algérienne ».

    « La répression et la brutalité dont la rivière de La Seine était le théâtre, constituaient une terreur d’Etat et un génocide commis par le colonisateur français », a-t-il soutenu avant d’ajouter qu’ »en dépit de plus d’un demi siècle d’indépendance, le peuple algérien n’a pas oublié ces évènements et bien d’autres tout aussi douloureux, ni renoncé à son droit légitime d’exiger des excuses officielles pour tous les crimes coloniaux, alors que la France qui s’estime une source des droits de l’Homme, refuse de reconnaître officiellement les massacres du 17 octobre 1961, niant ainsi son passé colonial obscur ».

    APS, 16/10/2021

  • 17 octobre 1961: Macron reconnaîtra-t-il la responsabilité de l’Etat ?

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    Lors de sa campagne présidentielle, Macron avait déclaré qu’il reconnaitrait une fois président « la colonisation comme un fait contradictoire aux valeurs de la République ». Le collectif attend du président français qu’il respecte son engagement.
    « La France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, -en particulier la guerre d’Algérie – non plus dans les drames et horreurs qu’elles ont entraînés comme le crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961 » peut-on lire dans cette lettre.
    Le 17 octobre 1961, des manifestants algériens pacifistes ont été massacrés de sang froid et furent jetés sur la Seine à Paris par la police française avec indifférence et mépris les droits de la personne humaine.
    Le 17 octobre 1961, des manifestants algériens pacifistes de la région parisienne ont répondu favorablement à l’appel du Front de la libération nationale en vue de protester contre le couvre-feu dont seuls les Nord-Africains faisaient l’objet.

    Ce couvre-feu était également accompagné de violences lors des contrôles et d’arrestations.
    Lors du rassemblement, la police française a fait usage d’une violence excessive, allant jusqu’à tirer sur les manifestants ou les violenter. Au moins 200 personnes auraient perdu la vie lors de ce « massacre ». Depuis, l’Etat français rejette sa responsabilité dans la mort des manifestants pacifistes algériens.

    Quelques jours auparavant, le collectif du 17 octobre 1961 comptant notamment des historiens, a envoyé une lettre au président Emmanuel Macron pour le presser à faire part de sa position sur les crimes d’Etat commis par la France.
    Le choix de la France pour la signature et l’adoption d’une résolution phare de l’Assemblée générale de la naissante ONU le 10 décembre 1948, au Palais de Chaillot à Paris, de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Etait-il judicieux et pertinent ?

    L’Empire colonial français, avec ses lots de violations de ces mêmes droits de l’Homme, et son palmarès tristement célèbre en la matière, dans le continent africain, en particulier en Algérie, n’avait-il pas empreint à jamais ce pays du sceau de la honte ?

    De tels actes ne peuvent que plonger dans l’effroi et la tristesse de nos sociétés toutes entières et non uniquement les français. Le monde libre partage ces émotions et tient à exprimer sa solidarité ainsi que ses condoléances les plus sincères aux familles des victimes et à leurs proches. C’est aussi le rôle des élites des peuples et des associations parlementaires d’un côté comme de l’autre de rappeler aux autorités françaises à quel point il est essentiel de respecter les droits humains et l’État de droit dans leur réponse à des situations aussi extrêmes.
    La France a pris des engagements, en signant et en ratifiant divers textes internationaux, pour protéger l’ensemble des droits fondamentaux sans établir de hiérarchie entre eux. Ainsi, elle doit protéger la liberté d’expression de tous les citoyens, même lorsque celle-ci peut conduire à offenser ou choquer, dès lors qu’il ne s’agit pas d’un « appel à la haine, nationale, raciale ou religieuse, qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence » (article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques).

    Elle a aussi l’obligation de garantir la liberté de religion et de conviction, sans distinction entre les diverses croyances. Les seules restrictions possibles doivent servir l’objectif légitime et spécifique de protection de la sécurité, de l’ordre et de la santé publics ou des droits fondamentaux et libertés d’autrui.

    Si l’État doit garantir la sécurité de tous et toutes sur son territoire, cet objectif ne saurait être poursuivi à n’importe quel prix. Les mesures que le gouvernement français prendra doivent être conformes aux principes du droit international que la France s’est engagée à respecter.

    Or dans les faits, la France devient progressivement un pays de répression, censure et restrictions des libertés les plus basiques. En effet, et bien que les exactions, dont la barbarie le disputait à l’horreur, furent perpétrées par la France, indifféremment en Indochine, en Afrique subsaharienne et au Maghreb, il n’en demeure pas moins que c’est en Algérie, pays colonisé pendant un siècle et un tiers de siècle et annexé à la Métropole, où la France a fait le plus étalage de sa sauvagerie.

    De la baignoire et la corvée de bois à la gégène et au sérum de vérité en passant par les viols, les pendaisons, l’arrachage d’ongles, la guillotine, l’emmurage et les enfumades, la France a doublé d’ingéniosité pour inventer et sophistiquer des méthodes de torture, aussi abjectes les unes que les autres.

    De nombreux spécialistes et historiens, aussi bien algériens que français, ont traité dans leurs écrits et recherches de cette question, qui demeure, six décennies environ après l’indépendance de l’Algérie arrachée au prix fort, une plaie ouverte en attente d’un mea culpa de l’Hexagone, qui tarde à être fait, malgré quelques tentatives timides mais hélas étouffées et tuées dans l’œuf.

    Mahfoud Kaddache, un des plus éminents historiens algériens (1921-2006) a, en évoquant ce sujet, dit que « La France doit assumer son passé devant le tribunal de l’Histoire ».

    « Quand on parle de torture (française) pratiquée en Algérie, il ne faut pas sous-entendre celle liée seulement à la Guerre de Libération (1954-1962), la torture a existé en Algérie depuis le début de la conquête française en 1830 », a relevé l’historien, auteur entre autres de « L’Algérie des Algériens, Histoire de l’Algérie 1830 – 1962 ».

    Ces exactions généralisées dans le temps ne se limitent pas à la torture mais s’étendent aux massacres et aux tueries, dont les plus célèbres furent celles de Sétif – Guelma -Kharrata, en mai 1945, lorsque des dizaines de milliers d’Algériens désarmés, sortis réclamer pacifiquement leurs droits les plus élémentaires, ont été assassinés par l’armée coloniale.

    Nombre d’experts et de spécialistes de la question estiment, à juste titre, qu’à côté des célèbres 1,5 million de martyrs tombés dans le champ d’honneur durant la Guerre de libération qui a duré plus de sept ans et demi, les pertes algériennes, humaines s’entend, s’élèvent à 6 millions de morts, moins connus, durant les 132 ans de colonisation.

    De son côté, l’historien français Pascal Blanchard a souligné dans ses écrits que « la torture ne fut pas seulement liée à des situations de conflit, mais elle fut consubstantielle de la colonisation » de l’Algérie.
    Blanchard, un historien spécialiste de l’Empire colonial français, d’études postcoloniales et d’histoire de l’immigration, relève que « La torture en Algérie, qui est inscrite dans l’acte colonial, elle est l’illustration ‘normale ‘ d’un système anormal ».

    Il a ajouté que « la torture n’est pas une dérive ou un aléa d’une guerre » mais il s’agissait plutôt selon lui d’une politique institutionnalisée et d’une pratique systématique, ce qui le pousse à s’interroger, en l’absence d’excuses officielles de la France de ses pratiques : « Pourquoi alors l’histoire et la mémoire coloniales restent-elles un point aveugle de notre inconscient collectif ? ».

    Les paradoxes de l’histoire ont voulu que l’un des pays les plus sanguinaires de l’histoire humaine, la France, soit aussi l’un des défenseurs des droits de l’homme, ou du moins ce que laisse croire le président Emmanuel Macron.

    Tarek Benaldjia

  • France: l’influence des lobbys et la gouvernance des coquins !

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    Nous remettons au gout du jour cet article, publié il y a 17 mois, parce qu’il sied parfaitement à la situation actuelle rendue délétère par les propos mensongers, arrogants et d’essence néocoloniale, indigne d’un chef d’État, du Président Français Emmanuel Macron à l’égard de l’Algérie. Ces propos, considérés outrageants et provocants, ont eu des réactions tranchantes des autorités algériennes, des médias et du peuple algérien. Le texte nous semble d’actualité, comme s’il était écrit pour cet évènement.

    France24, France5, TV5 …sont bien des chaînes publiques, de l’État français, financées par l’argent public ! Elles doivent bien répondre aux orientations et directives de l’État français, sinon elles n’ont pas lieu d’exister ! Un insensé comprendra cela, non ?

    Où est donc cette « liberté d’expression » ou « indépendance rédactionnelle » évoquées à chaque coup-bas des autorités françaises quand les autorités algériennes les pointent d’un doigt accusateur ?

    Incapables, à ce point, d’assumer leur responsabilité manifeste ? Incapables d’affronter l’accusation que leur porte les autorités algériennes ? Incapables de faire face loyalement aux décisions politiques et économiques courageuses, annoncées publiquement et sans craintes des nouvelles autorités en Algérie ?

    Des autorités françaises qui réagissent par de perfides mesquineries via leurs propres médias interposés leur enjoignant de faire dans l’agitation et la subversion – à défaut d’une politique intelligente, régulière – sans même en assumer la responsabilité de leur décision ? Que des provocations et « incidents » successifs, programmés, montés contre l’Algérie qui ne cherche, pourtant, que l’équilibre des relations ! Cette conception chauvine, égoïste, voire raciste aura ses conséquences que l’esprit étriqué de ces dirigeants ne peuvent encore percevoir. C’est de l’escroquerie ! Quelle déchéance ! Elles craignent à ce point le débat politique franc avec les responsables algériens pour user, sournoisement, de procédés de voyous ? Toutes ces actions absurdes resteront vaines, comme toutes les précédentes, de par son expérience éprouvée et reconnue contre le terrorisme et la subversion !

    Au regard de ce qui se déroule, de ce que l’on voit dans la gestion de la crise sanitaire en France et des décisions prises à l’occasion, sur les plans sanitaire et social, on comprend la nature vile des méthodes actuelles de gouvernance de la France ! Une gouvernance par la tromperie, la malversation, le recel et l’incompétence !

    On parle de visée « néocoloniale» de la France sur ses anciennes colonies ? Peut-être avec d’autres pays encore sans puissance apparente, mais sûrement pas avec l’Algérie ! C’est lui donner les capacités qu’elle n’a pas et n’aura jamais politiquement, voire militairement !

    Le semblant d’arrogance qu’elle fait transparaître n’est autre que l’expression de son incompétence à gouverner et à décider et surtout de sa perte d’influence dans le monde, sinon comment expliquer son suivisme absolu sur les questions internationales et les décisions qui s’y prennent ! Mêmes ses lois internes, reconnues « démocratiques et de liberté », décrétées et en vigueur depuis des décennies, ont été perverties par les influences externes, via des lobbys internes, au point où elle n’est plus maîtresse de son destin et de sa morale ! Elle ne distingue plus le bien du mal ; le réel du rêve ; les vessies et les lanternes !

    La France des «droits de l’homme» a bien soutenus des terroristes en Syrie et en Libye ! Cette France-là, impénitente a bien participé à l’assassinat d’un chef d’État ! Elle s’est bien ingérée en étant responsable de ce qui se déroule au Mali ! Elle est bien impliquée dans le martyr du Rwanda ! Elle était active dans l’affaire de l’Arch de Zoé où elle avait fait libérer, par des pressions sur le Tchad, des trafiquants d’enfants ! Sans oublier l’affaire dite des ‘infirmières bulgares’… et le paiement des rançons à des terroristes !

    Que peut-elle bien faire d’utile, de performant et de convainquant cette France d’aujourd’hui, en Afrique où elle perd de jour en jour et dans le monde où elle est de plus en plus négligeable, même avec ses capacités nucléaires inutiles (capacité contre qui ?). Surtout avec un Président immature qui semble attendre des orientations, flanqué d’un PM désactivé qui semble gérer les affaires courantes et d’un Ministre des AE hagard et distrait incapable de mener une politique extérieure engagée et cohérente et surtout de condamner clairement les propos graves et vexants, pour la France, d’un député franco-israélien !

    En Algérie, elle se sert de quelques félons encore néo colonisés et cupides, bavards souvent ignares ou paumés, des ploucs sans dignité ni valeur, mais que ses médias désorientés tentent de mettre en avant avec une incompétence crasse ! Les algériens savent tous, que la « marchandise » de « fafa » (*) est toujours frelatée ! À la limite, même le stupide sait choisir son camp entre le décideur et le suiviste !

    Pendant que d’autres, en Europe même, enregistrent des succès, voilà que cette France – ce pays souillé et ‘mis à genoux’ par les nazis, mais qu’un certain Charles, aidé par les alliés, ont rendu la dignité – ose sottement bafouer, en foulant au pied, tout ce qui a été érigé par ses véritables patriotes tout en se permettant d’imposer aux autres le remède à son affection mentale qu’elle n’arrive pas à guérir ?

    La France-ci n’est plus qu’une pâle réplique insipide, réduite à un faire-valoir, que ne peut sauver de l’outrage et du naufrage que ses véritables patriotes et compétences actuellement négligés et dévalorisés !

    (*) Ancienne appellation ironique de la France coloniale

    Amar Djerrad

    Algérie54, 15/10/2021

  • Algérie Ferries : Prix du billet, poids des bagages…

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    Algérie Ferries : Prix du billet, protocole sanitaire, taxe véhicule, poids des bagages… Ce qu’il faut savoir
    Un billet pour adulte sur les sièges est de 260 euros lors de la réservation depuis l’étranger et environ 36 000 dinars pour les réservations en Algérie Le prix de passage des véhicules à 500 Euros

    Suspendues depuis mars 2020 en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, les dessertes maritimes pour les voyageurs entre l’Algérie, la France et l’Espagne sont désormais autorisées à reprendre. C’est ce qu’a annoncé le 12 octobre dernier le ministère algérien des Transports.

    Ainsi donc, la compagnie maritime Algérie Ferries reprendra officiellement ses activités le jeudi 21 octobre, à destination d’Alicante en Espagne à raison de deux dessertes par semaines en aller-retour depuis Alger et Oran.
    Le premier voyage est prévu le 21 octobre à 19 h, à bord du navire El Djazair II, depuis le port d’Oran vers celui d’Alicante en Espagne, selon le programme dévoilé par Algérie Ferries, le 13 octobre sur son site. Le retour depuis Alicante vers Oran est programmé pour le vendredi 22 octobre à 19 heures. Algérie Ferries a également programmé sa première desserte entre Alger et Marseille en France le 1er novembre à bord du nouveau ferry Badji Mokhtar 3, qui sera mis en exploitation pour la première fois.

    Le prix des billets pour les traversées maritimes d’Algérie Ferries

    Le directeur général adjoint d’Algérie-Ferries, Karim Bouzenad, a affirmé, dans un entretien ce vendredi 15 octobre au quotidien arabophone Echorouk que les prix des billets lors de la prochaine reprise des activités « seront pratiquement au même niveau » que ceux pratiqués avant l’arrêt des dessertes en mars 2020.
    « La compagnie appliquera presque les mêmes prix qu’avant Covid 19 », affirme-t-il. « Par exemple, un billet pour adulte sur les sièges est de 260 euros lors de la réservation depuis l’étranger et environ 36 000 dinars pour les réservations en Algérie », ajoute-t-il.

    Ce qu’il faut savoir sur la taxe véhicule d’Algérie Ferries

    Le même responsable a également a expliqué que « le prix pour le passage des véhicules des voyageurs à bord des navires d’Algérie Ferries, qui était de 500 euros avant la pandémie, est le même qui sera appliqué après la reprise de l’activité » et cela « sans limitation de poids des bagages », ajoute-t-il.

    Le protocole sanitaire imposé aux voyageurs d’Algérie Ferries

    Concernant les réservations, le DG adjoint, d’Algérie Ferries a expliqué qu’ « il existe un protocole sanitaire très strict, approuvé par les services du ministère de la Santé, et est appliqué depuis le processus de réservation au niveau des agences commerciales jusqu’à l’embarquement du passager à bord du navire ». Dans le même contexte, Karim Bouzenad a indiqué que « les procédures de reprise de l’activité imposent au voyageur un test PCR de 72 heures avant de prendre le bateau, dans les deux sens, depuis ou vers l’Algérie ».

    MH

    Le Réveil d’Algérie, 16/10/2021

  • La Radio algérienne dénonce la campagne visant à ternir son image

    Algérie, Radio algérienne, Cirta FM, Mourad Boukerzaza, #Algérie,

    La Radio algérienne a dénoncé, vendredi, la campagne « douteuse et tendancieuse » qu’elle subit depuis deux jours dans le but de ternir son image par la diffusion « de fakenews », soulignant que cette campagne intervient dans le contexte où l’Algérie fait face à « tous types d’attaques visant à frapper sa stabilité et sa cohésion sociale ».
    L`Etablissement public de radio diffusion sonore (EPRS) a précisé dans un communiqué « être étonné de la campagne douteuse et tendancieuse qu’il subit depuis deux jours dans le but de ternir son image en tant que média public national prestigieux et respecté, par la diffusion des fakenews qui nuisent de facto à leurs éditeurs ».

    « Les auteurs de cette campagne n’ont pas cherché l’information à la source avant de la relayer sur leurs pages, sites, journaux et chaînes, ni respecté, en agissant de la sorte, les règles élémentaires de la déontologie de la profession et certains d’entre eux prétendent toujours donner des leçons aux autres sur le sujet ».

    « Face à cette campagne tendancieuse et méthodique contre la Radio algérienne et son administration, dont l’interprétation va de l’ignorance totale de ce qui s’est passé aux conclusions hâtives non professionnelles de certains avec une intention manifeste et préméditée de nuire à l’image de l’Etablissement et de régler des comptes dont les visées malveillantes et haineuses ne sont connues que par leurs auteurs, la Direction générale de la Radio algérienne tient à présenter à ses aimables et fidèles auditeurs et à l’opinion publique algérienne et internationale en général que ces parties veulent tromper, les clarifications suivantes:

    Premièrement: M. Mourad Boukerzaza n’a jamais été mis fin à sa relation de travail avec la Radio mais plutôt relevé de ses fonctions en tant que directeur de la Radio locale de Constantine et il est aujourd’hui en congé, dont il a bénéficié suite à une demande qu’il a présentée comme tout autre travailleur de la Radio. Il demeure un journaliste respecté qui exerce ses fonctions avec loyauté et jouit toujours de ses pleins droits.

    Deuxièmement: la fin de fonctions de M. Mourad Boukerzaza en tant que directeur de la Radio locale de Constantine a eu lieu suite à un rapport établi par l’organe d’audit et de contrôle de la gestion de l’Etablissement après une visite d’inspection effectuée à cette station à la date du 27 septembre 2021, faisant état de dysfonctionnements et de plusieurs erreurs enregistrés dans la gestion des affaires de la station , et qui verra au fond d’autres procédures juridiques que les services de l’Etablissement se réservent le droit de ne pas divulguer, et que le concerné a été notifié des motifs ayant conduit à le relever de son poste par son responsable direct Monsieur le directeur de la coordination des Radios régionales.

    Troisièmement: l’administration de l’EPRS dément catégoriquement tout lien entre la fin de fonctions du directeur de la station de radio et la diffusion de la chanson de la diva arabe, Mme Fairouz, pour laquelle la Radio nationale voue un respect et une estime incommensurables, étant l’une des icônes des musiques arabe et mondiale, de même qu’elle a l’honneur d’être parmi les radios arabes qui programment le plus les chansons de la diva Fairouz, en signe de reconnaissance à son immense talent et par respect à ses positions en faveur des causes justes de la Oumma.

    Un nombre incroyable de fakenews
    Quatrièmement: l’administration de l’EPRS est très étonnée par le nombre incroyable de fakenews circulant sur ce sujet, fabriquées de toutes pièces et dont certaines parlent même de licenciement de 4 employés de la station régionale de Constantine. Tous les employés de la station exercent leurs fonctions de manière très normale et aucun d’eux n’a fait l’objet d’un licenciement ou d’une quelconque forme de sanction. Tout enquêteur novice où objectif pourra le confirmer facilement.

    Cinquièmement: la Radio algérienne dénonce rigoureusement toutes les tentatives vaines et désespérées visant à ternir son image devant l’opinion publique mondiale, particulièrement auprès de nos frères chrétiens, en prétendant faussement que la Radio algérienne adopte une position antichrétienne ou de telles mesures arbitraires du fait de la programmation d’une chanson tout à fait ordinaire, que ce soit de la grande artiste Fairouz ou d’une autre, rappelant à toute personne concernée, objective et consciencieuse que la célébration de toutes les fêtes religieuses de nos frères chrétiens sont transmises de manière régulière et sous la supervision des institutions de l’Etat algérien sur les ondes de la Radio algérienne, sans le moindre complexe ou problème. Et que les tentatives, vaines et désespérées, de certaines parties tendancieuses de tirer profit de telles questions sensibles afin de porter atteinte à la réputation du pays et de son peuple, connus pour leurs principes d’amour et de tolérance, ne sauront aboutir.

    Ainsi, la Radio algérienne -poursuit le communiqué- « dénonce une fois de plus, avec force, cette campagne effrénée qui vise sa réputation et sa stabilité en répandant des calomnies et des mensonges, dont les auteurs, quoi qu’ils fassent, ne peuvent jamais lui donner un minimum de crédibilité, car le mensonge reste un mensonge, peu importe son étendue et son écho ».
    La Radio algérienne « sait pertinemment la source de cette campagne frénétique et suspecte, qui intervient à un moment où notre chère Algérie est ciblée par toutes sortes d’attaques visant à ébranler sa stabilité et sa cohésion sociale ».

    La Radio algérienne rappelle qu’elle « se tient en première ligne face à ces attaques venimeux, ce qui évidemment ne plait pas aux esprits troublés, ainsi elle s’engage à ce que tout ce qui se trame contre elle ne la dissuadera jamais à accomplir son devoir professionnel et national, bien au contraire, il renforcera sa détermination à tenir tête à ceux qui veulent nuire au pays et aux citoyens ».

    Puisque les mensonges ont atteint un « niveau insupportable », l’EPRS « se réserve son plein droit de poursuivre légalement les auteurs de cette calomnie ».

  • Algérie : Un malaise nommé bouchons

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    Comment fluidifier la circulation routière, ou plutôt comment décongestionner les grandes villes du pays qui étouffent à longueur de journée sous un nombre sans cesse croissant de véhicules ? La réponse semble relever de la gageure, tant ce problème semble insoluble face à un réseau routier saturé, un parc automobile en constance hausse, un manque de lieux de stationnement et une centralisation des services et activités administratifs et économiques. Partir de chez soi pour rejoindre son lieu de travail est devenu le parcours du combattant, que l’on soit automobiliste ou usager des transports en commun. Mais selon les experts, rien n’est perdu si les mesures adéquates sont prises.

    Les embouteillages dans les grandes villes sont devenus un véritable problème. Arriver à destination est devenu un casse-tête quotidien pour les usagers, surtout aux heures de pointe. Un parcours de quelques kilomètres prend jusqu’à deux ou trois heures, raison pour laquelle les pouvoirs publics se sont engagés à parachever tous les projets d’aménagement routier et à éliminer les points noirs

    Selon l’Office national des statistiques (ONS), le parc automobile en Algérie est en constante hausse avec un nombre de véhicules qui a dépassé les 6,5 millions en début d’année 2021. Dans le top cinq des wilayas ayant enregistré des immatriculations et ré-immatriculations au cours de la même période, on trouveAlger, Blida, Constantine, M’sila et Sétif. Avec un premier taux pour Alger à 11,33% de la totalité,contre celui de Sétif qui arrive à la 5e place avec un taux 3,37 %. Dans le détail, le parc roulant national, tous véhicules confondus, comptait 6.577.188 unités en 2019, contre 6.418.212 unités à la fin de l’année 2018. Soit 158.976 unités supplémentaires.

    Pour ce qui est du second semestre de l’année 2019, l’organisme en question a indiqué que 861.837 automobiles avaient été immatriculées ou ré-immatriculées. Cela, contre 819.904 dans la même période en 2018, soit une hausse de 5,11 %. Mais en plus de la hausse du nombre de véhicules, le manque de signalisations, la dégradation de certaines parties du réseau routier, le stationnement anarchique des véhicules, le manque de parkings, l’expansion urbaine suite aux opérations de relogements et l’installation de ralentisseurs qui ne répondent pas aux normes, sont aussi les autres facteurs qui contribuent à la congestion de nos routes.

    Dans la capitale, les responsables locaux ont lancé la réalisation de projets de parkings à étages, les feux tricolores et l’aménagement des routespour fluidifier la circulation. Toutefois, le projet de réalisation de 200 carrefours dotés des feux tricolores, qui date de 2016, n’est pas encore achevé, ce qui complique davantage le quotidien des automobilistes. Selon un rapport du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), l’Algérie a consacré des sommes relativement importantes au développement du secteur des transports. «Pour autant, on ne peut affirmer que l’infrastructure de transport et les équipements d’exploitation répondent aujourd’hui de manière adéquate aux besoins pour soutenir le développement économique et social.

    Les contre-performances du système de transport

    Force est de constater que les difficultés de déplacement des personnes et des biens n’ont fait qu’augmenter avec la croissance de l’économie et celle de la démographie», lit-on sur le document. Les contre-performances du système de transport dans sa globalité sont en décalage avec le niveau de la demande de transport, en particulier depuis que le pays a largement libéré les échanges économiques. La série de lois libératrices des monopoles et leurs textes d’application, pour tous les modes de transport, n’a pas encore eu l’effet escompté, et le système de transport a tendance à devenir un véritable frein économique. Selon le même document, malgré l’introduction de la conteneurisation et des aménagements au niveau des infrastructures, les ports algériens ont acquis la solide réputation d’être les moins performants dans le périmètre du bassin méditerranéen.Le pays a consacré d’importants investissements au projet d’extension et de maintenance du réseau routier. Pour autant, il est difficile de dire que le réseau actuel répond efficacement, tant au plan de la qualité que de la quantité, à une demande qui ne cesse de grandir au rythme de la croissance démographique, du développement social et économique et du parc roulant. Samira Belabed

    Un problème et des solutions

    Se déplacer en véhicule en ville est devenu un véritable cassetête pour nos concitoyens. Désormais, nos villes et même le réseau routier extra muros sont en permanence congestionnés, donnant l’impression de permanentes heures de pointe. Les conséquences sont bien sûr connues : pollution de l’air, pertes économiques mais aussi malêtre des usagers. Rejoindre son lieu de travail à l’heure relève d’une gageure quotidienne qui exige d’avoir des nerfs solides. Que dire alors des détours que prennent parfois les parents pour accompagner leurs enfants à l’école avant de justement rejoindre leur travail ? Pourtant, ce ne sont pas les solutions qui manquent.

    Depuis longtemps, les experts appellent à revoir complètement la politique d’urbanisation avec en prime l’encouragement des transports en commun pour proposer des alternatives à la voiture et garantir les déplacements, la réalisation d’espaces de stationnement et l’implantation de parkings. A cela s’ajoutent la délocalisation et le transfert des administrations. Il s’agit aussi prendre des mesures de restriction de la circulation, histoire de lutter contre les mauvaises habitudes de certains automobilistes, comme les stationnements anarchiques.

  • France: massacre de Paris et tensions avec l’Algérie

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    Paris, France – Il y a soixante ans, des Algériens de Paris ont été arrêtés, tués et noyés dans la Seine par la police française. Ils manifestaient pacifiquement contre un couvre-feu qui leur était imposé quelques mois avant la fin de la guerre d’Algérie. Les archives estiment qu’entre 100 et 300 personnes ont été tuées, mais il n’existe pas de chiffre exact.

    Selon l’historien Fabrice Riceputi, c’est parce que ce qui s’est passé le 17 octobre 1961 dans le centre de Paris est un « massacre colonial ». « L’une des caractéristiques de tous les massacres coloniaux dans l’histoire est qu’il est impossible de faire des évaluations précises », a-t-il déclaré à Al Jazeera. Largement considéré par les historiens comme la répression la plus violente d’une manifestation dans l’Europe occidentale de l’après-guerre, beaucoup en France refusent encore de l’affronter.

    Mais aujourd’hui, dans le contexte de mouvements sociaux croissants qui réclament la justice raciale et la fin des brutalités policières, la pression est de plus en plus forte pour que la France affronte son passé violent.

    En 2012, François Hollande, alors président, a reconnu la « répression sanglante » de 1961, mais les historiens affirment que le gouvernement n’a pas pris de mesures concrètes et que les informations sur cet événement continuent d’être supprimées.

    « Ce qui est réclamé depuis les années 1990, et demandé par de nombreux groupes, c’est que le chef de la République française, donc le président, reconnaisse officiellement qu’il ne s’agissait pas d’une erreur regrettable, mais d’un crime d’État », a déclaré Riceputi. « C’est ce que nous attendons du président [Emmanuel] Macron pour le 60e anniversaire ».

    L’événement le plus douloureux

    Le 17 octobre 1961, les Algériens de Paris sont appelés à organiser une marche du Front de libération nationale algérien. Des milliers d’entre eux se sont rendus sur place pour réclamer une Algérie indépendante, malgré un couvre-feu imposé.

    La violente répression ordonnée par le préfet de police de Paris de l’époque, Maurice Papon, est sans équivalent.

    « Maurice Papon a appris à appliquer ces méthodes de terreur à Constantine en Algérie pendant plusieurs années, et il les a importées à Paris », a déclaré Riceputi à propos du tristement célèbre Papon, condamné en 1998 pour complicité avec le régime nazi.

    Pour les Algériens de France, le souvenir reste vivace dans la mémoire collective.

    « Pour moi en tout cas, c’est peut-être l’événement le plus douloureux de toute la période coloniale », a déclaré à Al Jazeera l’historienne algéro-américaine Malika Rahal, qui a grandi en France. « Cela ne remet pas en question votre relation à l’Algérie, mais cela remet en question votre relation à la France tous les jours ».

    De la censure des journaux à l’empêchement des procès des accusations déposées par les Algériens, les chercheurs ont déclaré que l’effort de l’État français pendant des décennies pour cacher des informations était institutionnalisé.

    « C’est une partie du crime », a déclaré Riceputi. « Il a été commis et immédiatement nié, et le gouvernement a tout fait pour imposer le silence, pour couvrir l’événement ».

    Rahal a déclaré que lorsqu’elle étudiait l’histoire à Paris dans les années 1990, beaucoup de ses collègues de l’époque ne connaissaient pas le massacre de Paris. Elle en a d’abord entendu parler par sa famille algérienne, mais l’événement a été si traumatisant pour son père qu’il ne s’est jamais ouvert pour parler de ce qui s’est passé.

    Même les historiens étrangers disent avoir eu du mal à accéder à certains documents.

    Amit Prakash, un professeur américain qui écrit sur la décolonisation française, a déclaré que lorsqu’il est arrivé à Paris pour étudier les archives, il a souvent été « bloqué ».

    Ils m’ont donné accès à beaucoup de choses, mais ils m’ont dit : « Le 17 octobre, les dossiers que j’ai demandés ne relèvent pas de cette question », a-t-il déclaré.

    Selon M. Riceputi, le sujet reste tabou car il déclencherait à nouveau une remise en question de l’image publique et des valeurs de la France.

    « Cela signifierait que nous acceptons enfin d’apprendre que la République française n’est pas une entité parfaite par définition. Elle est l’héritière des Lumières, de la Déclaration des droits de l’homme, mais elle est aussi l’héritière de ce passé colonial criminel. »

    Tensions de Macron

    La pression monte sur Macron pour qu’il profite du 60e anniversaire pour reconnaître les violences, une tâche qui, selon les analystes, est loin d’être simple.

    La question de l’Algérie continue de diviser en France. Les politiciens de droite ont par le passé refusé d’en discuter, et les personnalités d’extrême droite sont nostalgiques de la période coloniale de la France.

    Alors que Macron se prépare à l’élection de 2022 et que l’extrême droite monte dans les sondages, les experts estiment que si le président français devait faire un commentaire, il est peu probable qu’il bouleverse le statu quo.

    Dans le même temps, Macron navigue dans des relations diplomatiques tendues avec l’Algérie.

    Fin septembre, la France a déclaré qu’elle réduirait considérablement le nombre de visas accordés à l’Algérie – ainsi qu’au Maroc et à la Tunisie – pour avoir refusé de reprendre les migrants en situation irrégulière.

    Mais ce qui a réellement provoqué l’ire d’Alger, c’est la manière dont Macron a abordé le passé colonial de la France. Le 30 septembre, le président français a invité plusieurs jeunes d’origine algérienne au palais de l’Élysée pour discuter de la guerre d’Algérie.

    Le Monde rapporte que Macron leur a posé la question suivante : « Y avait-il une nation algérienne avant la colonisation française ? »

    Pour Arthur Asseraf, historien et maître de conférences à l’université de Cambridge, Macron a essayé d’être provocateur, mais cette démarche est en fait « la plus vieille ruse du livre » – celle utilisée pour justifier la colonisation.

    Selon des observateurs comme Rahal, la longue occupation de l’Algérie par la France – 132 ans – signifie qu’en fin de compte, même si Macron reconnaît la complicité de la France dans le massacre de Paris, « Alger ne dira jamais merci… parce que les deux pays sont très différents en termes de valeurs. L’Algérie est absolument anticoloniale et la France n’a jamais pris le tournant anticolonial. »

    Macron devrait devenir le premier président français à assister à une cérémonie officielle de commémoration du massacre, bien que l’Élysée, contacté plusieurs fois par Al Jazeera, n’ait pas été en mesure de discuter de plus amples détails.

    Une marche commémorative aura lieu à Paris, organisée par 120 syndicats et organisations.

    Et les militants demandent à l’État français de créer un site officiel de commémoration, d’ouvrir toutes les archives, d’inclure cet événement dans le programme scolaire et d’accorder des réparations aux descendants des victimes.

    « C’est un événement qui n’a peut-être jamais été autant d’actualité qu’aujourd’hui », a déclaré Riceputi. « Parce qu’il s’agit de violences policières. En France, depuis quelques années, on sait ce que c’est. Et c’est aussi une question de racisme systémique, on sait aussi ce que c’est en France (…) donc ça mobilise beaucoup de monde. »

    Aljazeera, 15/10/2021