Catégorie : Algérie

  • Algérie: 7 ans de réclusion requis contre Louh et Bouteflika

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    Le procurer général près la chambre criminelle du tribunal de Dar El-Beida a requis, lundi, des peines allant de 3 ans à 10 ans de prison ferme contre les accusés dans l’affaire de l’ancien ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh.

    La peine maximale a ainsi été requise contre Tayeb Louh, accusé principal, avec 10 ans de prison ferme assortie d’une déchéance des droits civiques. Louh est, pour rappel, poursuivi pour «abus de fonction», «entrave au bon déroulement de la justice», «incitation à la partialité» et «faux et usage de faux en écritures administratives». Une peine de 7 ans de réclusion criminelle a été requise contre Saïd Bouteflika, frère et conseiller du défunt président de la République. La même peine (7 ans de réclusion) est requise pour l’homme d’affaires et patron du groupe ETRHB, Ali Haddad, idem pour Tayeb Benhachem et Zouaoui Laâdjine, respectivement ancien inspecteur général et ancien SG au ministère de la Justice.

    Le parquet requiert 3 ans de prison ferme à l’encontre du juge d’instruction près le Pôle judiciaire spécialisé du tribunal de Sidi M’hamed, Sid Ahmed S., ainsi que pour l’ancien président de la cour d’Alger, Mokhtar, et l’avocat de la famille de Chakib Khelil, Mustapha D., et pour l’ancien procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, Khaled B. Dans son réquisitoire, le procureur général a relevé, d’emblée, que ce procès «servira de leçon pour tous».
    «L’ affaire est inédite, dit-il, très suivie par une opinion publique qui aspire à la justice. Personne ne peut se soustraire à la loi, quel que soit son statut», déclare le PG, qui est revenu longuement sur «les crimes et délits (qui) sont confirmés, preuves à l’appui».

    Le PG rappelle les déclarations faites par les magistrats, lors de l’instruction par le parquet près la Cour suprême, notamment dans le volet de l’affaire ayant trait à l’annulation des mandats d’arrêt émis contre l’ancien ministre de l’Énergie, Chakib Khelil, et des membres de sa famille.

    «C’est M. Louh qui a instruit le procureur de la République et le juge d’instruction et leur a remis le numéro de téléphone de Chakib Khelil. Tayeb Belhachemi a confirmé l’intérêt qu’accordait Louh à cette affaire. De même, pour l’ancien procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed qui déclara qu’il a été contacté par Benhachem pour régler l’ affaire», rappelle le PG. Il rappelle, dans la foulée, la déclaration de Sid Ahmed S., faite à l’audience, faisant état de «pression» subie pour annuler les mandats d’arrêt. Me Mustapha Derfouf déclare qu’il a été «contacté par Benhachem». «Il a révélé que c’est l’ancien inspecteur général au ministère de la Justice qui lui a demandé de se constituer avocat de la famille Khelil et que c’était lui qui lui a remis le numéro du téléphone de Khelil», poursuit le PG, qui série, dans le même ordre d’idée, le cas de la juge Sihem Sakhri — auditionnée comme partie civile par le parquet près la Cour suprême — victime, elle aussi, de «pression» et de «harcèlements» pour régler le litige opposant la société SNVI au groupe CIMA en faveur du PDG de ce dernier, Mahieddine Tahkout. «Cette juge, enchaîne le PG, a été harcelée par l’ancien PG à la cour de Boumerdès, Djamila Zigha (accusée), qui lui a demandé de prononcer des jugements en faveur de Tahkout (…) De même pour la présidente de la chambre commerciale à la cour d’Alger, Souhila Bayou, elle aussi instruite pour régler le litige opposant Saïd Alik à Ali Haddad en faveur de ce dernier. Devant son refus, elle a été dégradée (…).»

    Le Trésor public, partie civile

    Le procureur général revient sur les incidents ayant émaillé le renouvellement partiel du Conseil de la nation à Tlemcen. «Des magistrats membres de la commission électorale ont été agressés et séquestrés pendant 3 heures (…) sans qu’une enquête soit diligentée. Or, la commission rogatoire démontre que le suspect principal, Sid Ahmed A., beau-frère de Tayeb Louh, a effectué plusieurs appels lors des faits», relève-t-il. Le PG, sans le dire, réfute le caractère prétendument politique de l’affaire. C’est un «procès judiciaire», insiste-t-il.

    Les plaidoiries de la défense se sont poursuivies, hier dans la journée. Me Ahmed Sai, un des avocats de Louh et de Benhachem, salua la conduite du procès mené dans de «bonnes conditions», mais a regretté la détention de l’ancien ministre de la Justice et les poursuites engagées contre d’anciens magistrats.

    «C’est la justice algérienne qui est en prison (…), c’est le procès de la justice algérienne», plaidait-il. Avocat du Trésor public, Me Zakaria Dehlouk s’est présenté, plutôt dans la matinée, pour se constituer partie civile, considérant le «préjudice grave (porté) à la justice», du fait du «statut des accusés», argue-t-il. Un avocat du collectif de défense de Louh s’y oppose. «Ce n’est pas une affaire de corruption ni de dilapidation de deniers publics, mais plutôt d’erreurs juridiques», insiste-t-il. Le verdict est attendu après la clôture des auditions et délibération.
    Neila Benrahal

    Houda Feraoun au box des accusés

    Le procès de l’ancienne ministre de la Poste et des Télécommunications, Imane Houda Feraoun, et d’anciens cadres du secteur et des entreprises sous tutelle, a débuté lundi au Pôle pénal spécialisé dans la lutte contre les crimes financiers et économiques près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger).

    Imane Houda Feraoun et le reste des accusés sont poursuivis pour corruption, dilapidation de deniers publics, octroi d’indus privilèges et abus de fonction.

    Le procès a débuté par l’audition de l’ancien directeur général d’Algérie Télécom, Kebbal Tayeb, qui a nié les charges retenues contre lui, et déclaré qu’Algérie Télécom «était contrainte» de traiter avec Huawei afin d’accélérer la mise en œuvre des projets, notant qu’Algérie Télécom «a traité avec Huawei de 2007 à 2016».

    De son côté, Houda Feraoun a déclaré qu’elle «travaillait dans le cadre du programme du gouvernement dans son volet relatif au renforcement des investissements liés aux nouvelles technologies», à l’instar de la mise en place de la fibre optique, et dans sa réponse aux questions du juge, elle a nié s’être «intervenue» auprès d’Algérie Télécom pour conclure une transaction de gré à gré avec Huawei, soulignant que son intervention était dans les limites de «ses prérogatives en tant que ministre».

    Elle a également révélé qu’elle «intervenait» afin d’accélérer la délivrance d’autorisations pour les projets approuvés par l’État dans ce secteur.

    À noter que le tribunal a auditionné, dans la matinée, un membre de la commission des transactions d’Algérie Télécom, en l’occurrence Ahmed Alilèche, ainsi que le chef de cette commission et son Secrétaire technique, qui ont nié les charges retenues contre eux.

    Un représentant de ZTE a également été auditionné (via un interprète), et a admis «qu’une transaction de gré à gré a été négociée avec le directeur général d’Algérie Télécom», tandis que le représentant de Huawei a nié l’accusation d’influence de l’autorité des agents et d’implication à la dilapidation de deniers publics.

    APS

  • Comment la France a vidé l’accord de 1968 de son contenu

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    Dans sa dernière rencontre avec les médias locaux, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que les autorités françaises devraient respecter les accords conclus entre les deux pays, notamment les accords d’Evian signés en 1962, ainsi que l’accord de 1968, qui accorde de nombreux droits et privilèges aux Algériens dans leurs déplacements entre l’Algérie et la France.

    Commentant les déclarations du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanain, concernant le nombre d’immigrés clandestins, que Paris insiste pour expulser, le président Tebboune a évoqué les privilèges que ces accords accordent aux Algériens : « La question des visas est une question liée à la souveraineté de tous les pays, y compris l’Algérie, à condition de respecter les accords d’Évian et les accords de 1968 qui dictent certaines mesures ».

    Ces accords donnent aux Algériens le droit de bénéficier d’un régime spécial qui facilite leur entrée sur le territoire français et leur donne la liberté de s’y établir pour y pratiquer le commerce, le travail ou les études sans difficultés ni obstacles, ainsi que des facilités pour obtenir des titres de séjour d’une durée maximale de dix ans. Comment sont nés ces accords et que prévoient-ils ?

    Les accords d’Évian, qui ont abouti au cessez-le-feu entre l’Algérie et la France en 1962 et à l’engagement de cette dernière de reconnaître l’indépendance de l’Algérie, avaient prévu des privilèges en faveur des Algériens, notamment la liberté de circulation entre leur mère patrie et l’ancienne colonie, mais la partie française a travaillé dur pour parapher un nouvel accord qui a été convenu et signé en Algérie le 27 décembre 1968 par les ministres des affaires étrangères des deux pays de l’époque.

    Cet accord mettait l’accent sur les privilèges accordés aux Algériens, les distinguant des autres ressortissants des autres pays du Maghreb, notamment les Tunisiens et les Marocains. Les Algériens pouvaient se rendre en France avec un visa de tourisme, et pendant la période de validité du visa, ils pouvaient travailler et étudier en France, et y obtenir la résidence.

    Cependant, la partie française a persisté à limiter les privilèges des Algériens dans le cadre de cet accord, ce qui a conduit à la signature du premier amendement aux termes de cet accord, le 22 décembre 1985, aux termes duquel les articles 1 et 2 ont été abandonnés.

    Le coup le plus dur porté à l’accord de 1968 reste la révision qui a eu lieu en 1994, sous la forme d’un décret portant le numéro 94/1103 publié le 19 décembre 1994, signé par l’ancien président français, François Mitterrand, son premier ministre, Edouard Balladur, et le ministre des affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, qui a abrogé l’article VI dudit accord.

    Il ressortait clairement de cet amendement qu’il émanait d’un seul parti, le parti français, à un moment où l’Algérie vivait une situation très difficile, caractérisée par la crise sécuritaire qui ravageait le pays, ainsi que par le transfert du pouvoir du chef de l’État, Liamine Zeroual, à la même personne que le président élu de la République.

    Le plus dangereux dans ce décret est de priver les Algériens d’un privilège qui leur était garanti, puisqu’ils ont la condition d’obtenir un visa d’étude pour ceux qui veulent y pratiquer leurs cours, ou un visa touristique pour ceux qui veulent faire du tourisme, mais le droit de travailler comme par le passé, a été retiré à la partie algérienne.

    Le décret stipulait aussi que toute personne qui n’a pas de documents algériens doit passer au consul algérien compétent, afin de délivrer un permis de passage pour son expulsion, et dans le cas où le consul accepte l’expulsion, et qu’ensuite il s’avère que sa nationalité n’est pas algérienne, il est renvoyé sur le sol français aux frais du trésor français.

    Le troisième amendement est intervenu en 2001, il est entré en vigueur deux ans plus tard, et malgré la régression enregistrée, il existe toujours des privilèges pour les Algériens, mais la partie française abuse souvent de ses dispositions.

    Echourouk online, 11/10/2021

  • France: Tebboune expose les conditions d’Alger

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    La crise dans les relations algero-francaises ne connaîtra sans doute pas le dégel de sitôt. A moins que Paris ne fasse les gestes qu’il faut pour transcender cette crise sans précédent.

    Pour Alger la balle est en effet dans le camp français et cela a été dit de vive voix par le président de la République. Abdelmadjid Tebboune,qui s’est exprimé pour la première fois sur cette situation de crise avec la France, a clairement mis un ensemble de conditions pour un retour à la normale. « Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris est conditionné par le respect total de l’état algérien » a indiqué le Président Tebboune avant-hier soir dimanche lors d’une rencontre avec des journalistes algériens. Il a ajouté que « l’Histoire ne peut être falsifiée et que les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’Histoire ». Le président de la République a rappelé dans ce contexte que « la France doit oublier que l’Algérie était une colonie ».

    Tebboune a, lors de cette rencontre, évoqué tous les sujets qui fâchent avec la France en usant d’un ton ferme qui en dit long sur la volonté de l’Algériebde ne pas céder face aux chantages de la partie française. Rappelons que l’Algérie a rappelé son ambassadeur en France, comme elle a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français. Cette réaction vigoureuse de l’Algérie intervient en réaction aux propos malveillants du Président français, Emmanuel Macron, qui a poussé l’outrecuidance jusqu’à s’interroger sur l’existence de la nation algérienne. Ainsi, pour Tebboune, le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris est conditionné par « le respect total de l’état algérien ». Sur la question des visas, qui a été la première salve de la France adressée en direction de l’Algérie lorsqu’elle a réduit de moitié le nombre de visas accordés aux Algériens, Tebboune à une question su la réduction du nombre de visas accordés par la France aux Algériens, a affirmé que « cela est une affaire de souveraineté pour chaque état, mais à condition que les Accords d’Evian et ceux de 1968 soient respectés ». Il a expliqué que le cas de l’Algérie « demeure à part, car il y a des accords avec la France », refusant ainsi que l’Algérie « soit mélangée à d’autres pays ». Ferhat Mhenni « doit être livré » à l’Algérie Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que le chef de file du Mouvement séparatiste et terroriste « MAK », Ferhat Meheni, « doit être livré » à l’Algérie, soulignant détenir des preuves qu’il est terroriste. « Nous continuons à demander à ce que le chef de file, le terroriste du MAK nous soit livré. C’est un terroriste, il le dit et nous avons des preuves quant à la collecte de fonds (menée par le MAK) pour l’achat d’armes », a affirmé le Président. Il a souligné que le chef de file du MAK bénéficie de

    « la bénédiction du pays où il a trouvé des échos médiatiques et autres ». A une question relative à la coopération de la France en ce qui concerne le mandat d’arrêt de Ferhat Meheni, le Président Tebboune a affirmé avoir exigé de ce pays qu’ »il l’applique », relevant que « pour le moment, il n’y a rien et c’est un silence qui signifie refus ». Sur le sujet des migrants irréguliers qui constitue un autre dossier litigieux entre les deux pays le Président Tebboune a qualifié de « grand mensonge » les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, Gérald-Moussa Darmanin, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers qui seraient de nationalité algérienne et que Paris veut expulser. « En ce qui concerne le ministre de l’Intérieur français, Moussa Darmanin, c’est un grand mensonge, il n’ y a jamais eu 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne », a affirmé Tebboune, précisant que « la France n’a jamais évoqué plus de 94 cas ». Il a expliqué qu’entre la liste parvenue à l’Algérie en 2020 et les trois autres listes de 2021, « il y a un total de 94 cas, dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme ».

    Le président de la République a ajouté que « parmi ces 94 individus, il y a eu aussi des personnes impliquées dans l’extrémisme en France, un ou deux binationaux, alors que d’autres n’ont pas de familles en Algérie ». Le ministre français a, pour rappel, communiqué ces chiffres à la presse française. A ce propos, Tebboune a indiqué que « ces choses ne se règlent pas par le biais de la presse », ajoutant qu’ »il y a des règles pour préserver la souveraineté d’un pays. Même s’il y a des problèmes (entre les deux pays), on ne va pas pérorer dans un journal pour le populisme et la campagne électorale », a-t-il precisé. Tebboune a, en outre, fait observer que « ce mensonge a servi de socle à des choses non conventionnelle entre deux pays souverains et des paroles malheureuses ont été dites sur un peuple et un état », relevant que « cela nous rappelle celui qui voulait sortir le Karcher pour nettoyer les banlieues ».

    Migrants, visas, endettement extérieur…
    Les précisions de Tebboune

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a qualifié dimanche soir de « grand mensonge » les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers qui seraient de nationalité algérienne et que Paris veut expulser.

    En ce qui concerne le « ministre de l’Intérieur français, Moussa Darmanin, c’est un grand mensonge, il n’y a jamais eu 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne », a affirmé le Président Tebboune lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux, précisan que « la France n’a jamais évoqué plus de 94 cas ». Il a expliqué qu’entre la liste parvenue à l’Algérie en 2020 et les trois autres listes de 2021, « il y a un total de 94 cas, dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme », selon le compte rendu de l’agence officielle.

    Le président de la République a ajouté que « parmi ces 94 individus, il y a eu aussi des personnes impliquées dans l’extrémisme en France, un ou deux binationaux, alors que d’autres n’ont pas de familles en Algérie ». Pour rappel, les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur ont été communiqués à la presse locale. A ce propos, le président de la République a indiqué que « ces choses ne se règlent pas par le biais de la presse », précisant qu’ »il y a des règles pour préserver la souveraineté d’un pays ». Même s’il y a des « problèmes (entre les deux pays), on ne va pas pérorer dans un jou nal pour le populisme et la campagne électorale », a-t-il ajouté. Le Président Tebboune a, en outre, fait observé que « ce mensonge a servi de socle à des choses non conventionnelles entre deux pays souverains et des paroles malheureuses ont été dites sur un peuple et un état », relevant que « cela nous rappelle celui qui voulait sortir le Karcher pour nettoyer les banlieues ».

    A une question sur la réduction du nombre de visas accordés par la France aux Algériens, le Président Tebboune a affirmé que « cela est une affaire de souveraineté pour chaque état, mais à condition que les Accords d’Evian et ceux de 1968 soient respectés ». Il a expliqué que le cas de l’Algérie « demeure à part, car il y a des accords avec la France », refusant ainsi que l’Algérie « soit mélangée à d’autres pays ». Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris conditionné par « le respect total de l’État algérien » Le Président Tebboune, a affirmé : « Le retour de l’ambassadeur d’Algérie Paris est conditionné par le respect total de l’Etat algérien ». Il a souligné que « l’Histoire ne peut être falsifiée et les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’Histoire ». Le président de la République a rappelé dans ce contexte que « la France doit oublier que l’Algérie était une colonie ». L’Algérie a rappelé ambassadeur à Paris samedi 2 octobre, suite aux propos du Président français, sur le système algérien et la colonisation, les qualifiant d’ »ingérence inadmissible dans ses affaires intérieure « .

    Pas de vaccination obligatoire

    Le Président Tebboune a exclu le recours à la vaccination obligatoire dans le cadre de la lutte anti-Covid-19, soulignant que lui-même s’est fait vacciner à l’instar d’autres citoyens. Il a rappelé, dans ce cadre, que la vaccination demeure un « acte technique et médical » auquel ont recours tous les pays, mettant en garde contre une nouvelle vague de la pandémie. Le Président Tebboune a en outre rassuré que l’Algérie, en plus d’être un pays producteur du vaccin anti-Covid- 19, dispose de « quantités suffisantes de doses ». Criminatisation de l’acte de spéculation Le président de la République a affirmé que « l’acte de spéculation commis par des individus sans scrupules exploités par des bandits aux fins de semer l’anarchie – des bandits animés par des motifs politiciens -, sera criminalisé et ses auteurs encourront des peines de pas moins de 30 ans de prison, qui pourront aller jusqu’à la perpétuité, voire la peine capitale ». Ma « décision est prise et j’en ai informé le ministre de la Justice, Garde de sceaux : la prochaine réunion du Conseil des ministres verra la présentation d’une loi incriminant les spéculateurs… », a soutenu Abdelmadjid Tebboune.

    « Nous frapperons les spéculateurs d’une main de fer et traquerons les lobbies politiciens qui sont derrière cet acte, qui aurait pu mener à une explosion sociale, notamment à la lumière de la propagation de la pandémie de Covid-19. Nous serons sans merci avec ceux qui tentent d’entamer la détermination de l’armée blanche (personnel soignant), et dont l’implication est établie. Ceux-là encourent la peine capitale ». Le Président Tebboune a souligné que la spéculation est « l’ennemi juré de l’économie nationale et du citoyen », qualifiant d’ »injustifiée » la hausse des prix de certains produits alimentaires. Le président de la République a indiqué que « cette hausse n’est pas innocente. Des intrus sans scrupules qui ne servent que leurs propres intérêts sont exploités par des bandits », ajoutant que « rien ne saurait justifier la hausse des prix des produits alimentaires » Il a cité, à titre d’exemple la hausse des prix des pâtes alimentaires, alors que les prix de la semoule qui en est la matière première n’ont pas bougé, précisant que « l’eau et l’électricité utilisés dans le processus de production sont toujours subventionnées ». Dans ce contexte, le Président Tebboune a mis en avant l’importance des textes juridiques en cours d’élaboration par le ministère de la Justice, lesquels criminalisent l’acte de spéculation. « La spéculation sur le marché local s’ajoute à des facteurs externes liés aux répercussions économiques de la pandémie de Covid-19, la majorité des pays ont connu des hausses des prix », a affirmé le président de la République.

    « L’état tente d’amortir ce choc par le truchement du Trésor qui assume ces répercussions à la place du citoyen, sans oublier les mesures proactives appliquées depuis 2020, notamment l’augmentation du Salaire national minimum garanti et la suppression de l’Impôt sur le revenu global sur les salaires ne dépassant pas 30.000 DA, une mesure qui a coûté au Trésor plus de 100 milliards de dinars », explique le Président. Pas de recours à l’endettement extérieur Le Président Tebboune a réaffirmé le refus de l’Algérie de recourir à l’endettement extérieur, un choix qui serait un « suicide politique ». Il a indiqué que « le Fonds monétaire international agit comme s’il préparait le terrain à l’endettement. Nous n’opterons jamais pour ce choix, c’est impensable. Nous ne mènerons pas l pays vers un suicide politique ». A cet effet, le président de la République s’est dit sceptique vis-àvis des recommandations du FMI qui prône le report de la mise en oeuvre des réformes structurelles, affirmant que « l’état algérien poursuivra ces réformes en toute souveraineté ». Le Président Tebboune s’est, en revanche, félicité des rapports de la Banque mondiale qui a salué « la résilience de l’économie algérienne dans un milieu instable ». L’économie algérienne devra enregistrer un taux de croissance de près de 4 %, dépassant, ainsi, les prévisions de la Banque mondiale (2,6 %).

    A la fin de l’année, les « recettes de l’Algérie couvriront toutes ses acquisitions de l’étranger, sans toucher aux réserves de change », a affirmé le Président Tebboune, ajoutant que si « nous ne connaîtrons pas de situation exceptionnelle, nous pourrons atteindre l’équilibre financier vers la fin 2021, sans toucher aux 44 milliards de dollars de réserves de change, qui étaient estimées à 57 milliards USD à la fin 2020 ». Revenant sur les résultats de l’économi nationale en 2021, le Président Tebboune prévoit des exportations hors-hydrocarbures estimées à 4,5 milliards USD, un chiffre jamais atteint « depuis 25 ans ». A ce propos, il a mis en avant le rôle de la politique mise en place en matière de rationalisation des importations en vue de réaliser l’équilibre de la balance commerciale du pays, faisant état par là même de la révision « structurelle et sans créer de pénurie » de la politique d’importation. Une telle démarche a fait passer la facture d’importation de 60 milliards USD à 32 milliards USD.

    Le Midi Libre, 12/10/2021

  • France-Algérie : La sale guerre

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    Le dernier tabou des Harkis restés en Algérie après l’Indépendance. Enquête de Pierre Daum. Koukou Editions, Alger 2016, 535 pages, 1.200 dinars (Fiche déjà publiée. Pour rappel). À sa sortie, le livre est attaqué par certaines associations françaises de harkis et d’enfants de harkis qui l’accusent notamment de «négationnisme des massacres [de harkis] de 1962». En octobre 2015, Pierre Daum est déprogrammé du Salon du livre de Mouans-Sartoux, dans les Alpes Maritimes, ville qui a accueilli un camp de harkis en 1962. Une conférence de Pierre Daum prévue à Toulon en novembre 2015 est également annulée.

    En Algérie, l’ouvrage est qualifié de «livre-enquête» par la presse. En 2015, des extraits du livre, traduits en arabe et comportant certains passages falsifiés, sont publiés sans autorisation par le journal arabophone El Hayat. La sortie du livre à Alger, initialement prévue en octobre 2015, est brusquement annulée par l’éditeur algérien (ndlr : Sedia). Finalement, le livre est publié en mai 2016 chez Koukou Éditions» (Extrait de Wikipédia).

    Harki ? un mot encore difficile à manier… signifiant «rapatrié» en France et pour beaucoup de Français, et «traître» en Algérie et pour la quasi-totalité des Algériens. Un mot «essentialisé» qui parle, depuis plus de cinquante ans, du présent au passé. En Algérie, il est devenu un terme générique, parfois très éloigné du sens originel, mais toujours chargé de haine et de violence, et souvent utilisé dans les discussions normales… même dans les cours des écoles… comme le mot «goumi».

    Pour son enquête, l’auteur dit avoir parcouru 20.000 km, visité une soixantaine de villages de plusieurs régions d’Algérie et mené plusieurs mois d’enquête. Il a rencontré soixante anciens harkis…Trente-huit témoignages retenus, complétés par cinq de harkis présents en Algérie pendant plusieurs années après l’indépendance, avant de s’exiler en France. Aucun n’a parlé de «tueries collectives» et de «massacres» (thèse abondamment et volontairement propagée depuis 1962 par la droite et l’extrême-droite revancharde qui avance continuellement le chiffre de 150.000 harkis tués). Tout juste des «meurtres», des «exécutions» et des «assassinats»… surtout par des «marsiens» («résistants de la vingt-cinquième heure»). Les Français, après la Libération, en 45, ont fait bien pire ! Le fait même que les «collabos» (aux motivations complexes dont l’extrême misère, si l’on compare aux collabos français ayant fait, la plupart, en 1940, le choix du fascisme) sont, dans leur écrasante majorité, restés en Algérie (sur au moins 450.000 hommes, seuls 30.000 au maximum sont partis en France… Il en est donc resté 420.000), certains ou beaucoup (qui sait ?) occupant des postes-clés, montre bien que les Algériens, les politiciens y compris, malgré leurs «colères» et leur vocabulaire, sont bien plus tolérants et moins rancuniers que tous les autres. Révolutionnaires mais pas fascistes !

    Deux grandes parties distinctes: D’abord, le cadre historique dans lequel s’inscrivent les parcours de tous ces «harkis» et de leurs familles restés dans leur pays après 1962. Pas de grandes révélations mais seulement des réponses à diverses questions. Ensuite, l’enquête et le témoignage.

    L’AUTEUR : D’abord enseignant, installé en Autriche en 1994, il devient correspondant de Libération en Autriche et il effectue régulièrement de grands reportages pour le Monde diplomatique depuis 1996, parallèlement à des travaux de recherche sur le passé colonial de la France. Première enquête historique sur «Les Immigrés de force. Les travailleurs indochinois en France» avec une préface de Gilles Manceron : un film en est tiré et le livre est traduit en vietnamien. 2012. Second livre sur «Les Pieds-Noirs restés en Algérie» avec une préface de Benjamin Stora.

    Avis : «Pierre Daum révèle que la majorité des harkis, bien qu’ayant traversé une période effroyable après guerre, n’ont pas été victimes de massacres et ont continué, non sans difficultés évidemment, leur vie en Algérie». L’avis de l’historien François-Xavier Hautreux qui salue «la grande qualité de cet ouvrage, qui permet de faire entendre ces voix si longtemps tues».

    Ni valise, ni cercueil.Les pieds-noirs restés en Algérie après l’indépendance.Ouvrage historique de Pierre Daum. Préface de Benjamin Stora. Média-Plus, Constantine 2012, 451 pages, 1.500 dinars (Fiche déjà publiée. Pour rappel)

    Je me souviens d’une petite vieille de 90 ans ou plus, à Annaba, dans les années 80, qui passait son temps (depuis les années 40 et jusqu’à sa mort) à soigner gratuitement les Algériens. Mlle (ou «mamma») Paulette était une infirmière (et sage-femme) retraitée de l’armée française et elle avait fait la Seconde Guerre mondiale. Elle parlait couramment l’arabe algérien (avec l’accent annabi, s’il vous plaît). Elle est morte, toujours plus que fidèle à sa religion catholique, dans un foyer musulman ami, au début des années 90, respectée, …vénérée… Elle avait été enterrée dans le cimetière chrétien de la ville en présence d’une foule immense et mise en terre juste au moment de l’Adhan du Dohr. Une vraie sainte ! Bien d’autres pieds-noirs ont suivi ce chemin de paix, d’amour et de franche fraternité… Près de 200 000 sont restés vivre normalement en Algérie après l’indépendance. La suite est une tout autre histoire… ils ne sont plus que quelques milliers ou quelques centaines… mais rien ne sert de chiffrer une communauté qui, bien souvent, s’est algérianisée presque totalement, sans cependant, pour la plupart, renier son origine ou sa foi… et, surtout, son amour profond, réel, pour un pays à nul autre pareil. Soleil, soleil de mon pays !

    A qui la faute ? Bien sûr, bien des fautes ont été commises par les «Indigènes» devenus indépendants. Et, aussi, bien des déceptions comme le Code de la nationalité adopté en mars 1963 qui reprenait les catégories raciales, la religion prenant le pas – Musulmans/Européens – établies par l’ancien colonisateur, mais cette fois-ci les premiers étant favorisés et non les seconds. Mais, l’histoire de plus en plus en vraie, celle écrite aujourd’hui, cinquante ans après, par l’auteur, entre autres, est en train de corriger les faits détournés, mal expliqués, mal compris, mal retenus… «bien exploités». L’auteur, et il n’est pas le seul, est catégorique : «Tout le monde est aujourd’hui d’accord pour considérer que l’OAS est le premier et le principal responsable des coups virulents portés contre les accords d’Evian…».

    Les 15 (5 femmes, 10 hommes) émouvants témoignages des personnes (sur les 150 recensées) qui sont soit parties puis revenues, soit séjournant encore ou ont séjourné très longtemps chez eux, en Algérie, donnent une autre image de ce que fut la «fuite» des pieds-noirs, trompés par les ultras (véritables producteurs du slogan «la valise ou le cercueil») craignant, sans raison bien souvent, on ne sait quelles représailles, enfermés dans une peur d’être «assassinés» par les Arabes, dans la peur ancestrale, réelle ou fantasmée, de l’Autre, en fait, ayant peur d’un déclassement économique, ou tout bonnement racistes sans se l’avouer. Et, une autre image de ce que furent les réactions, à la limite du compréhensible, aux crimes de l’OAS (entre autres et surtout à Oran : 1100 Algériens assassinés entre 1961 et 1962)… Après tout, selon les calculs de l’auteur, le nombre d’Européens pieds-noirs tués (depuis Sétif et Guelma) n’était que d’environ 5 000 (dont, dit-il, 1 800 enlevés au cours de l’année 1962 et jamais retrouvés)… alors que celui des civils musulmans tués par des Français était d’environ 60 000 dont 3 200 par l’OAS et le reste l’étant par les forces de l’ordre (sur un total de 20 000, militaires y compris contre 230 000 pour toute la guerre). Un pour 10 (et un pour 75 si l’on compte nos 1 500 000 martyrs). La différence parle d’elle-même !

    Avis : Trois années d’enquête. Un travail de fourmi. Du journalisme d’investigation de première qualité (il a, aussi, écrit un ouvrage de référence sur «les travailleurs indochinois immigrés de force en Camargue de 1939 à 1952»). Mais, un ouvrage à conseiller surtout aux pieds-noirs partis et à leurs enfants afin qu’ils sachent qui, vraiment, était leur véritable ennemi, tous les «faiseurs de haine»… qui, hélas, l’âge n’arrangeant rien, sévissent encore, en France…

    De nos frères blessés. Roman de Joseph Andras.Editions Barzakh, Alger 2016 (Actes Sud, Paris 2016), 152 pages, 600 dinars (Pour rappel. Fiche déjà publiée)

    Pour François Mitterrand, le nom Fernand Iveton est resté (selon B. Stora) comme un «nom maudit», car il ne cessait de lui rappeler son rôle de maître-bourreau alors qu’il était ministre Garde des sceaux sous René Coty dans un gouvernement (celui de Guy Mollet) menant, en Algérie occupée, une guerre coloniale sans merci. Sous couvert de la «raison d’Etat», il avait, alors permis, entre autres, la décapitation de Fernand Iveton, le militant communiste algérien engagé dans le combat du Fln. Ami de Henri Maillot, proche du couple Guerroudj, il avait posé une bombe (préparé par Abderrahmane Taleb) dans l’usine où il travaillait, l’usine à gaz du Hamma/Alger (en un endroit où il n’y aurait eu aucune victime) et, dénoncé, avait été arrêté avant qu’elle n’explose. Ni blessés, ni morts. Elle n’a pas explosé. Et, pourtant, il sera sauvagement torturé, condamné de manière expéditive à la peine capitale et exécuté le 11 février 1957 (un de ses avocats n’était autre que Henri Smadja qui sera, deux jours après la décapitation, arrêté et emprisonné au Camp de Lodi)… A peine 30 ans. Le seul Algérien d’origine européenne guillotiné : Raison d’Etat ? Sous la pression du gros colonat et des populations fascistes d’Algérie ? Par haine des «bougnoules» et de leurs «amis» ? Pour l’exemple contre les indépendantistes d’origine européenne ? Par aveuglement, le pouvoir enfermant les gouvernants dans des bulles ? Andras vient enfin redonner vie à un homme, longtemps oublié, un «pied-noir» engagé pleinement et sans calcul, amoureux de justice sociale. Mais, dans son combat, il n’avait pas, hélas, été appuyé et soutenu (même par son parti politique d’origine). Laissé presque seul face à la «machine» infernale de l’armée coloniale. Heureusement, il y avait Hélène, son épouse d’origine polonaise, qu’il aimait autant que sa terre, l’Algérie.

    L’AUTEUR: Né en 1984 en France et vivant en Normandie. C’est là son premier ouvrage… Lauréat du Goncourt du premier roman, il le refuse, arguant qu’une telle récompense serait un «frein» à son «indépendance d’écriture». On a de lui une photo (qui n’est, peut-être, pas la sienne) et on dit même qu’il écrit sous pseudonyme. Qui sait ?

    Un véritable «roman-réalité». La vie et la mort d’un de nos (grands) héros de la guerre de libération nationale… Une lecture incontournable. Et, si prenante, si émouvante. De quoi réveiller toutes nos haines ! NOTE : L’ouvrage a été adapté au cinéma (sortie en octobre 2021 en France… Il a été partiellement tourné en Algérie en 2018).

    CITATIONS : «La mort, c’est une chose, mais l’humiliation ça rentre en dedans, sous la peau, ça pose ses petites graines de colère et vous bousille des générations entières» (p 67), «La guerre et la loi n’ont jamais fait bon ménage» (p 116), «Je vais mourir, mais l’Algérie sera indépendante» (Fernand Iveton, p 148).

    Où j’ai laissé mon âme. Un roman de Jérôme Ferrari. Barzakh Editions. Alger 2011 (Actes Sud, France, 2010). 156 pages, 800 dinars (Pour rappel. Fiche déjà publiée)

    Ils ont cru, disent-ils, qu’ils se battaient pour quelque chose, «l’honneur de la France»… sans s’apercevoir que tout cela «n’existait plus».Ils ont laissé leur âme dans une «sale guerre» menée contre un peuple dont ils se refusaient à voir la justesse du combat mené pour la liberté. Devenus tortionnaires, ils ont emprisonné, «questionné», torturé, tué sans trop se poser de questions, tout sentiment étant caché par l’uniforme militaire… ne voyant pas plus loin que la porte des cachots dont ils avaient la charge… les bons sentiments rapidement refoulés par la soi-disant discipline de rigueur chez les «centurions »… l’esprit totalement «torturé» (la belle affaire !) par les défaites précédentes… oublieux, pour certains, les plus âgés, les officiers, de ce qu’ils ont eux-mêmes subi, dans des camps d’emprisonnement ou des geôles… On a même vu un jeune religieux bon teint renier les principes de base de sa foi… et jouir pleinement du pouvoir de faire et défaire les vies… Ils ont fini en enfer… alors que les hommes qu’ils ont malmenés, torturés ou/et assassinés sont libres… pour l’éternité

    L’AUTEUR : Professeur de philosophie et il a exercé en Algérie de 2003 à 2007

    Avis : Destiné surtout à des lecteurs qui s’intéressent à la psychologie des «techniciens» et autres spécialistes de la «gégène» et des exécutions sommaires… Encore qu’il faille beaucoup de patience (et un certain niveau intellectuel) pour comprendre ce (presque) essai philosophique. Fortement déconseillé à ceux qui ont subi la torture.

    par Belkacem Ahcene-Djaballah

    Le Quotidien d’Oran, 10/10/2021

  • France-Algérie: La maire de Paris critique Macron

    Algérie, France, Macron, Anne Hidalgo,Histoire, colonisation, #Algérie, #Macron, #Histoire, #Colonisation,

    L’onde de choc provoquée par les déclarations d’Emmanuel Macron sur le système algérien, l’existence de la nation algérienne avant 1830 et la colonisation continue de susciter des répliques en Algérie et en France. Si les propos du président français notamment ceux liés à la colonisation ont provoqué une crise diplomatique avec l’Algérie, en France ils ne font pas l’unanimité. Et si une partie de la classe politique de la droite et de l’extrême droite française ont approuvé les déclarations de Macron sur la colonisation et réclamé plus de fermeté sur l’immigration, les propos du président français ont aussi suscité des critiques notamment dans le camp de la gauche.

    Des historiens ont critiqué les propos de Macron notamment sur la comparaison entre la colonisation française et la présence ottomane en Algérie. « L’administration ottomane prélevait des impôts sur la population. Mais c’était une domination bien loin de ce qu’a été la colonisation française marquée par la violence et la destruction des structures sociales et religieuses locales », a souligné l’historien Gilles Manceron dans une déclaration au journal La Croix de samedi 9 octobre.

    Le 30 septembre, lors d’une rencontre à l’Élysée avec des jeunes qu’il a appelé les « petits-enfants de la guerre d’Algérie », Macron a exprimé sa fascination sur « la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée. » Le président français s’est également interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française, reprenant l’une des thèses fortes de l’extrême droite.

    Chez les hommes politiques, Jean-Luc Mélenchon, député et candidat de son parti la France insoumise à la présidentielle de 2022 a accusé Macron de « jeter de l’huile sur le feu avec l’Algérie ». La dernière réaction en date aux propos de Macron est venue de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo.

    Dans un entretien au journal La Montagne, elle a évoqué la crise diplomatique entre la France et l’Algérie. « La France a toujours été un pays dont la parole, singulière, compte », a expliqué la candidate socialiste à la présidentielle du printemps prochain. « On voit comme elle est discréditée aujourd’hui », a-t-elle déploré. Et d’ajouter : « Je ne parle même pas de la crise diplomatique majeure déclenchée avec l’Algérie… Quelle nécessité ? ».

    La maire de Paris plaide elle pour le dialogue. « Il faut retrouver le goût du dialogue et non plus du conflit permanent », a-t-elle soutenu. Les propos de Macron sur le système algérien qu’il a qualifié de « politico-militaire » qui vit de la « rente mémorielle » depuis 1962, et la colonisation, ont provoqué une crise d’une ampleur inédite entre l’Algérie et la France. L’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris samedi 2 septembre et décidé d’interdire le survol de son territoire par les avions militaires français qui participent à l’opération Barkhane au Mali.

    L’Est Républicain, 11/10/2021

  • Air Algérie: 12 nouveaux vols, à l’international

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    12 nouveaux vols d’Air Algérie, à l’international, sont programmés à partir de le semaine prochaine, selon un communiqué du ministère des transports, rendu public, ce lundi. Le communiqué, qui met en avant que cette décision participait «des efforts du gouvernement à soutenir le programme actuel de vols d’Air Algérie», souligne que ce programme va couvrir 06 destinations différentes et sera ainsi doublé sur la base du principe de la réciprocité en usage.

    Le programme en question comporte 02 nouveaux vols à destination de Dubaï, Londres ; Francfort, Rome, Istanbul, Barcelone.

    Algérie1, 11/10/2021

    Transport aérien : 24 vols internationaux supplémentaires de et vers Alger dès la semaine prochaine

    Le ministère des Transports a annoncé, lundi, un nouveau programme de vols internationaux qui sera appliqué dès la semaine prochaine, portant augmentation du nombre des vols de et vers Alger de 24 vols hebdomadaires.

    En vertu de ce nouveau programme, le nombre des vols de et vers Alger augmentera de 12 vols hebdomadaires qui seront pris en charge par Air Algérie, a indiqué un communiqué du ministère.

    Le programme prévoit deux (02) vols hebdomadaires vers les Emirats arabes unis (Dubaï), deux (02) vols hebdomadaires vers la Grande Bretagne (Londres), deux (02) vols vers l’Allemagne (Frankfurt) passant à (03) par semaine, deux (02) vols vers l’Italie (Rome) passant à (03) vols par semaine, deux (02) vers la Turquie (Istanbul) passant à (04) par semaine, (02) vols vers l’Espagne (Barcelone) passant à (04) par semaine, selon la même source.

    Dans le cadre de la réciprocité, les compagnies aériennes étrangères activant en Algérie programmeront le même nombre de vols (12) pour atteindre un nombre global des vols supplémentaires de (24) vols hebdomadaires de et vers Alger, a ajouté le ministère.

    Ce nouveau programme intervient en application de la décision du Président de la République et s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement pour l’appui du programme actuel des vols d’Air Algérie vers les différentes destinations internationales, conclut le communiqué.

    APS

  • Corruption: Les procès n’attirent plus l’intérêt des Algériens

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    C’est un paradoxe algérien : entamé dans la foulée des premières semaines du Hirak populaire qui a avorté la perspective d’un cinquième mandat du président Bouteflika, le défilé des responsables devant les tribunaux ne semble plus susciter l’intérêt des Algériens. Rares sont ceux qui consentent aujourd’hui, en dehors des cercles intéressés, à commenter les chroniques judiciaires qui accompagnent les affaires enrôlées de ces responsables, dont certains ne sont pas des moindres, compte tenu du rang qu’ils ont pu occuper durant de longues années dans les arcanes du pouvoir.

    Les nombreux procès intentés à ces responsables, à un rythme soutenu depuis de longs mois, essentiellement pour des affaires de corruption ou d’abus de fonction, s’ils ont pu provoquer l’étonnement dans l’opinion au tout début de l’opération aux allures de “manu pulite”, ont fini, au fil des mois, par tomber dans une espèce de banalité. Des procès, presque ordinaires, sommes-nous tentés de les qualifier. Ni la qualité, ni le titre des personnes jugées, ni les révélations qui sont parfois faites, et encore moins l’étendue des affaires pour lesquelles ils sont poursuivis ne semblent capter l’intérêt des Algériens.

    Sous d’autres latitudes, des affaires similaires auraient non seulement suscité de grands débats, mais auraient fait, sans interruption, les choux gras de la presse. Cette attitude, qui fleure la circonspection des Algériens que le contexte politico-économico-social délétère ne peut expliquer à lui seul, tient sans doute au fait qu’ils peinent encore à croire à l’indépendance de la justice que les dirigeants n’ont pas cessé de clamer depuis de longues années.

    Pensé et engagé pour lutter contre la “îssaba”, selon un terme en vogue pour désigner nombre de serviteurs de l’ancien régime, accusée d’avoir dilapidé les richesses du pays et dans l’espoir de récupérer une confiance abîmée auprès de l’opinion, la cascade de procès a fini par prendre les allures de règlements de compte si l’on se fie à certaines déclarations de prévenus, à l’image de l’ex-ministre Tayeb Louh ou encore le frère du défunt président Abdelaziz Bouteflika.

    Pis encore, le nombre considérable de responsables poursuivis, dans diverses sphères de la décision (en attendant certainement d’autres) et l’ampleur de la corruption révélée, témoignent que le fléau est loin d’être un simple épiphénomène mais qu’il est structurel et presque institutionnalisé.

    Assez suffisant pour convaincre les plus réfractaires de la nécessité de la rupture et du changement des paradigmes de la gouvernance. Unique planche de salut pour rétablir la confiance des Algériens dans leurs institutions, y compris en l’appareil judiciaire.

    Liberté, 11/10/2021

  • Colère marine : l’Algérie, c’est ma chasse gardée !

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    Pour ne pas être dépassée dans la course aux attaques contre l’Algérie, jeu favori d’une classe politique en panne d’idées novatrices, voilà que la Le Pen en rajoute une couche. La Marine n’admet pas qu’un Macron chasse sur son terrain de prédilection : l’Algérie ! Imperturbables, nous regardons passer ces crues passagères d’automne, charriant leurs lots de propos haineux et de mots dégradants contre des peuples qui ont failli être décimés par les aïeuls de ces mêmes castes réactionnaires.

    Il y a un proverbe chez nous qui dit : «Il ne reste dans l’oued que ses galets…» Un autre de là-bas dit : «La caravane passe et les… candidats aboient !»

    L’histoire tronquée

    Pourquoi avoir attendu fin 2021 pour que l’un de nos ministres daigne visiter la place publique romaine où fut exécuté Jughurta, héros d’une nation nommée Numidia qui couvrait une grande partie du territoire algérien actuel ? Hormis la lutte contre la France coloniale, on ignore presque tout de notre histoire romaine, byzantine, vandale, arabe et turque.

    Nos jeunes ne connaissent rien de l’histoire des 60 années d’indépendance. Cette incapacité à évoquer TOUTE notre histoire millénaire, cette impuissance à dérouler le fil des épopées héroïques contre TOUS les envahisseurs finissent par nourrir l’idée de l’absence d’une nation avant la colonisation. Quand la chaîne publique de la mémoire passe son temps à nous prouver que Novembre 54 fut une révolution islamique, ne consacrant aux siècles de résistance et de bravoure que quelques émissions épisodiques, on comprend qu’il faut plus qu’une condamnation des propos de Macron pour imposer l’idée d’une grande nation algérienne ayant existé avant 1830 et après 1962.

    Maâmar Farah

    Le Soir d’Algérie

  • Algérie-France: Les relations ouvertes à toutes les éventualités

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    L’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar Daoud, qui se trouve depuis une semaine en Algérie après son rappel pour consultation suite aux propos provocateurs du président français contre l’Algérie, a évoqué hier l’état actuel et l’avenir des relations entre les deux pays. Pour l’Algérie, rien n’est encore réglé, surtout que la réponse- faut-il encore qu’elle le soit- de la partie française n’a pas été à la hauteur de l’offensive diplomatique d’Alger.

    Ainsi, dans une déclaration au site d’information arabophone « Al-Tariq News », Mohamed Antar Daoud, interrogé en marge de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie, a affirmé que les relations algéro-françaises « sont ouvertes à toutes les éventualités », et que « personne ne sait comment elles le seront à l’avenir ».

    Alors qu’il se trouve toujours en Algérie depuis qu’il a été rappelé, le 2 octobre passé pour consultation au sujet des attaques françaises émanant du représentant politique de la France officielle, Antar Daoud a expliqué que « tout pays rappelant son ambassadeur pour consultation constitue le plus haut niveau de protestation diplomatique ». Diplomatiquement parlant, il n’y a aucun canal de communication avec notre pays. Ce qui signifie en langage commun que le poste d’ambassadeur d’Algérie en France reste vacant, tant que le représentant algérien n’a pas regagné ses fonctions diplomatiques. À ce titre, le même orateur a indiqué qu’actuellement l’ambassade d’Algérie en France est administrée par le chargé d’affaires.

    Quant à la reprise de sa mission diplomatique, Antar Daoud a assuré qu’il « ne connaissait pas la date de son retour pour exercer ses fonctions d’ambassadeur en France » expliquant que la décision « revient au plus haut niveau des autorités algériennes ».

    Il convient de rappeler qu’au lendemain des provocations d’Emmanuel Macron contre l’Algérie, ses Institutions, son peuple et son Histoire, Alger a rappelé son ambassadeur pour consultation. La présidence de la République a exprimé fermement son rejet de toute ingérence dans ses affaires internes. « À la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos », précise la présidence dans un communiqué.

    « Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5 630 000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale », ajoute l’Algérie, estimant que « les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes ».

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 11/10/2021

  • Algérie : Primauté à l’extérieur aussi

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    Serait-il opportun de rappeler à ces mercenaires qui, de l’autre côté de la rive et de la frontière ouest, s’emploient vainement à porter atteinte au pays ? Certainement, quitte à le clamer en boucle et à tue-tête. Et leur rappeler une autre évidence, celle du renouveau institutionnel qui se poursuit avec vigueur et détermination. Celui aussi d’une Algérie plus que jamais résolue à défendre vaille que vaille ses intérêts quels que soient les moyens employés, et Dieu sait qu’en la matière, le choix ne se pose pas. Il ne s’est jamais posé d’ailleurs.

    Cet éclat de force est, aujourd’hui, exprimé sur la scène internationale, avec le retour tant espéré d’une diplomatie engagée et pragmatique, savamment conduite, sous l’égide du président de la République, par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Depuis quelques semaines, celui-ci est sur tous les fronts, occupant les devants et parcourant tous les dossiers dans lesquels l’Algérie est de près ou de loin concernée, en tête, d’un côté, les attaques maroco-sioniste, de l’autre la cabale haineuse menée par le locataire de l’Elysée himself.

    Sur ce, Lamamra ne s’est pas borné à ressasser des formules protocolaires. Sur un ton ferme il a exhorté ces parties hostiles à revoir leur copie, sous peine d’une riposte que certains d’eux ont aussitôt accusé, sans piper mot de surcroît. Tout au long de ses pérégrinations, Lamamra s’est évertué à remettre à l’heure les pendules d’une diplomatie que l’ancien régime a réduite à sa plus simple expression.

    Respect de la souveraineté nationale et de la légalité internationale, règlement des crises par voie pacifique, diversification des partenaires avec un notable recentrage vers l’axe Berlin-Moscou-Pékin, qui irrite à la fois Français et Marocains et leurs alliés sionistes.

    Pour nombre d’observateurs, le récent dérapage du président français s’explique par le redéploiement diplomatique et même économique de l’Algérie pas uniquement dans la région du Sahel où la présence française est rejetée, y compris par le voisin malien, mais plus encore, dans l’Afrique de l’Ouest, chasse gardée de la «Françafrique» menacée, il faut bien le dire, par l’ouverture de l’économie nationale aux marchés de ces pays.

    Ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres qui dévoilent l’envergure de l’entreprise diplomatique enclenchée par l’Algérie que le ministre des Affaires étrangères a explicitée, samedi dernier, lors de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie.

    Amine Goutali