Catégorie : Algérie

  • Algérie: Le geste de Tebboune envers l’Espagne

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    Alger, APS.- Le président Abdelmadjid Tebboune, a reçu, jeudi à Alger, le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération du Royaume d’Espagne, José Manuel Albares Bueno, indique un communiqué de la Présidence de la République.

    « Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu aujourd’hui le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la coopération du Royaume d’Espagne, M. José Manuel Albares Bueno, qui effectue une visite en Algérie, accompagné de la Secrétaire d’Etat à la coopération internationale et de la Secrétaire d’Etat à l’Energie », précise le communiqué.

    La rencontre a porté « sur le renforcement de la coopération bilatérale et son élargissement aux secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture et de la construction navale, en soutien au partenariat économique étroit qu’il convient de hisser au niveau des relations privilégiées entre les deux pays voisins ».

    La rencontre s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, du directeur de Cabinet à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf et du Ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, ajoute la même source.

    L’Algérie, un partenaire « fiable ayant toujours honoré ses engagements »

    ALGER- L’Algérie est un partenaire économique « fiable » et de « premier ordre » qui a « toujours honoré ses engagements » envers l’Espagne, a affirmé jeudi à Alger, le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération du Royaume d’Espagne, José Manuel Albares Bueno.

    « L’Algérie est un partenaire économique de premier ordre pour l’Espagne, et a toujours été un partenaire fiable qui a honoré ses engagements. Jai également été rassuré aujourd’hui quant à la continuité de l’approvisionnement (en hydrocarbures) », a indiqué M. Albares Bueno au sortir de l’audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    Affirmant que les deux pays aspirent à ce que leur coopération économique atteigne « le niveau souhaité » et soit « mutuellement bénéfique », le chef de la diplomatie espagnole a exprimé le « souhait » des deux pays de « hisser leur partenariat énergétique à des secteurs novateurs permettant d’aller vers la transition énergétique ».

    Sur le plan politique, il a fait part de la « volonté de l’Espagne d’entamer la préparation de la prochaine réunion de Haut niveau, prévue en Espagne », et devant permettre d’ »identifier les secteurs novateurs, notamment les énergies renouvelables, l’agriculture et la construction navale ».

    M. Albares Bueno a indiqué, par la même occasion, avoir transmis au Président Tebboune les messages d’amitié du Roi et du Président du gouvernement espagnols, soulignant le « caractère stratégique des relations entre les deux pays qui sont non seulement voisins mais également amis ».

    S’exprimant sur les relations de l’Algérie avec l’Union européenne, il a indiqué que « l’Espagne est toujours prête à travailler pour un approfondissement bénéfique (des ces relations) pour toutes les parties », réitérant que « l’Espagne continuera à renforcer davantage ses relations avec l’Algérie ».

  • Alger: Sortie de piste à l’atterrissage d’un avion d’Air Algérie

    Alger: Sortie de piste à l’atterrissage d’un avion d’Air Algérie

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    Plus de peur que de mal pour les passagers à bord de l’ATR d’Air Algérie en provenance de Béchar à destination de l’aéroport d’Alger qui a fait une sortie de piste après son atterrissage. C’est ce qu’ a indiqué ce jeudi 30 septembre 2021 la compagnie nationale dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

    Air Algérie a précisé que « le vol AH type ATR a connu un incident technique lors de son arrivée à l’aéroport Houari Boumediene en provenance de Béchar ».

    A l’issue de son atterrissage, il s’est immobilisé avec le train avant partiellement en dehors de la piste, a précisé la compagnie aérienne qui a indiqué qu’« il n’y a eu aucun blessé ni dégât matériel les passagers de ce vol ont pu rejoindre le terminal ».

    Après cet accident technique à son arrivée à l’aéroport Houari Boumediene en provenance de Béchar ce soir, jeudi 30 septembre 2021, le ministre des Transports, Aïssa Bekkai, accompagné du Wali d’Alger, s’est rendu les lieux de l’accident au niveau de la piste de l’aéroport international Houari Boumediene, a indiqué le ministère das Transports, dans un communiqué publié sur sa page.

    Jeune Indépendant, 30/09/2021

  • Algérie: Il y a 27 ans l’assassinat de Cheb Hasni

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    Il y a 27 ans, l’icône de la chanson du Rai, et porteur de l’espoir de la jeunesse algérienne, tombera sous les balles de la barbarie, du terrorisme et de l’obscurantisme.

    27ans après, il est primordial de rendre un vibrant hommage de ce fils d’Oran,qui réussira à faire vibrer des millions d’algériens qui aspiraient à vivre dans la dignité et la liberté, loin du joug de l’obscurantisme qui envahira le pays, pour imposer la fin de l’État-nation, fruit des sacrifices de millions de dignes fils de l’Algérie, depuis 1830, date de la colonisation.

    Commémorer aujourd’hui l’anniversaire du lâche assassinat de Cheb Hasni, c’est de se mobiliser pour défendre l’État national et faire barrage aux commanditaires, et théoriciens des égorgeurs de la décennie noire qui n’ont pas abdiqué au même titre que les terroristes de la répartition de l’Algérie qui se sont mis au service du néocolonialisme et sionisme.

    Algérie54, 29/09/2021

  • Algérie : Une souveraineté sanitaire nommée CoronaVac

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    Engagement pris, pari gagné. Ce mercredi, le premier vaccin algérien anti-covid CoronaVac est sorti de l’unité Saidal de Constantine. A son accueil une forte délégation ministérielle conduite par le premier ministre Aïmene Benabderrahmane. Le groupe pharmaceutique Saidal a tenu sa promesse et l’accord passé avec la firme chinoise Sinovac, a été concrétisé quelques mois seulement après la signature de ce partenariat. L’Algérie peut s’enorgueillir de mettre sa pierre à l’édifice de la prévention et de la protection contre le coronavirus qui bouleverse le monde depuis près de deux ans. Une souveraineté sanitaire garantie, une consolidation de l’économie nationale. Ce 29 septembre vient conforter la décision politique de faire face à la pandémie quoiqu’il en coûte aux finances de l’Etat. Et voilà que l’Algérie trouve en cette production de son propre vaccin la solution idoine à parer à la propagation du virus en vaccinant les deux tiers de la population.

    Ce mois d’octobre verra la fabrication d’un million de doses, puis crescendo, plus de 5,3 millions autres à partir de janvier 2022. Il est aussi dans cette perspective de production d’approvisionner l’Afrique en CoronaVac pour répondre aux besoins d’exportation dans le cadre de l’initiative Africa-Vac.

    Le Premier ministre a jugé que la confection du premier vaccin contre la Covid-19 en Algérie reste «un exploit étant donné les techniques et leur maîtrise, requise pour ce genre de réalisation». Valorisant ce projet pharmaceutique, Benabderrahmane a tenu à lever une ambiguïté à propos de la production du vaccin, soulignant qu’il ne s’agit pas d’un simple conditionnement de la matière première. «Ce conditionnement nécessite autant de maîtrise technique garantie par des cadres algériens et algériennes dont nous sommes fiers. Sans oublier le ministre des Industries pharmaceutiques, la directrice générale du groupe Saidal, outre ces jeunes cadres qui ont matérialisé cette réalisation.» C’est la première semence de l’Algérie nouvelle, a-t-il lancé. Et d’ajouter : «Nous allons conclure avec d’autres groupes à l’image du groupe Saidal qui a acquis une maîtrise technologique et la biotechnologie complexe. Il aura fallu beaucoup de sacrifices des cadres algériens pour avoir atteint ce niveau.»

    Lors de la présentation du projet à l’hôtel Marriott en présence de tous les partenaires, dont l’ambassadeur chinois à Alger, le Premier ministre a mis en relief l’engagement du président de la République, pendant la rencontre walis-gouvernement, quant à la sortie de la première dose de vaccin le 29 septembre en cours. Une promesse matérialisée. «C’est un défi que nous avons relevé tous pour lancer l’opération de la production du vaccin anti-Covid-19 en Algérie.» «Un produit matérialisé par des compétences algériennes.» «Le contrat paraphé avec la firme chinoise pour l’utilisation du nom commercial du vaccin en obtenant la licence de production CoronaVac permet à l’Algérie d’être le premier pays africain à produire le produit.»

    «L’unité Saidal assurera la production d’un million de doses au mois d’octobre, deux millions en novembre, trois millions en décembre et près de 6 millions de doses à la fin 2021» , avec des prévisions de la production annuelle estimée à 96 millions d’unités d’ici à la fin 2022. Cela étant tributaire de la disponibilité de toutes les conditions nécessaires, notamment la matière première et le staff afférent au niveau régional et local. La firme Saidal, à travers son expérience acquise en matière de production des médicaments stérile et les compétences de ses acteurs, renforcera l’autosuffisance sanitaire du pays.
    96 millions de doses d’ici à la fin 2022.

    «Il pourrait s’engager dans la fabrication d’autres vaccins», a soutenu le Premier ministre, ouvrant une porte d’exportation du vaccin pour les pays africains. Plus loin, le chef du gouvernement a mis en valeur la décision prise par le président de la République concernant «la mise en place d’une industrie pharmaceutique demeure une des priorités stratégiques dont sur laquelle l’Algérie s’articule pour ranimer l’économie nationale visant à diversifier l’économie». De plus, ajoutera-t-il, les résolutions ont été fondées judicieusement dans les domaines de la sécurité sanitaire, alimentaire, de l’eau et de la solidarité. La production pharmaceutique en Algérie vise la protection sanitaire des citoyens et la constitution d’un pivot essentiel, celui du capital de ressources humaines. «L’Algérie occupe la quatrième place dans la zone du Moyen-Orient concernant ‘’la création des médicaments’’ conformément à l’appréciation de l’Institut mondial selon les indications des industries pharmaceutiques en 2019.»

    Les importations de l’Algérie dans le domaine pharmaceutique ont atteint deux milliards de dollars pendant ces quatre dernières années. Et 850 millions de dollars durant le premier semestre de 2021. «Le gouvernement veille sur l’application d’une stratégie pour réduire les importations et du coup basculer vers l’exportation notamment vers le matché africain. Cela étant faisable après avoir garanti la couverture sanitaire nationale à hauteur de 70%. L’Algérie encourage et appuie les projets versés dans l’industrie pharmaceutique.» «Avec la réforme du système juridique spécifique à cette industrie. Les importations en produits pharmaceutiques nationale», dira le Premier ministre. Avant de renchérir : «Le gouvernement a aussi misé sur les investissements dans la recherche et la motivation des centres de recherche dans les universités pour favoriser la compétitivité et l’innovation.» In fine, Benabderrahmane n’a pas manqué de remercier les partenaires chinois pour leur accompagnement dans la concrétisation de ce partenariat dans un délai record ainsi que les cadres de Saidal et l’industrie pharmaceutique.
    Nasser Hannachi

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    Historique !

    Par Amirouche Lebbal

    Depuis hier, l’Algérie a désormais intégré le cercle restreint des producteurs mondiaux des vaccins anti-Covid-19, reconnus par l’OMS. L’évènement est franchement historique, et ce, à bien des égards. En produisant le vaccin CoronaVac, fruit d’une collaboration stratégique avec la Chine, notre pays s’immunise davantage contre la pandémie ravageuse, qui s’attaque depuis près de deux ans à la planète, et consolide sa souveraineté sanitaire au moment où l’accès au vaccin est inéquitable d’un continent à un autre, voire d’un pays à un autre.

    Compte tenu de cet enjeu, éminemment sanitaire d’abord, c’est le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, accompagné d’une forte délégation ministérielle, qui s’est rendu hier à l’usine de Constantine du groupe pharmaceutique public Saidal pour inaugurer la chaîne de production du vaccin made in Algeria.

    En soi, la production du CoronaVac est un acquis qui intervient dans le sillage d’une grande campagne lancée début septembre, dont l’objectif est de maximiser le taux de vaccination à l’échelle nationale avant la fin de l’année et en prévision d’une éventuelle quatrième vague, surtout.

    En ce sens, l’Algérie s’est donné les moyens de sa stratégie, dont l’efficience n’est plus totalement tributaire des successives opérations d’importation des doses vaccinales. L’usine de Constantine va produire jusqu’à un million de doses de vaccin en octobre et le double en décembre, avant d’atteindre 5,3 millions de doses à partir de janvier.

    La performance ne s’arrête pas justement à ce seuil, dès lors que les installations du laboratoire peuvent fournir 320.000 doses quotidiennement pour 8 millions de vaccins par mois, avec une marge en mesure de doubler la production en recourant au système par équipe soit deux fois huit heures.

    Pour schématiser, Saidal a une capacité de production pouvant atteindre si besoin est les 200 millions de doses par an. Une quantité qui permet à notre pays de conquérir des parts du marché à l’international, notamment en Afrique qui souffre de l’inégalité en termes de répartition de vaccins.

  • Algérie. Les Fakhamatouhou meurent aussi

    Algérie. Les Fakhamatouhou meurent aussi

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    Le mot fakhamatouhou sacralisant le président de la République est mort dès le premier discours de Abdelmadjid Tebboune du 12 décembre 2019. La copie originale est récemment enterrée au carré des martyrs. Paix à son âme. Avant de tourner cette page troublée, jetons-y un coup d’œil rapide. «Sa grandeur», traduction approximative mais très parlante du mot fakhamatouhou. Elu pour la première fois en 1999, n’avait-il pas dit : «L’Algérie, c’est moi» ? Son subconscient avait aussi parlé. Un premier indice, vite oublié dans le sillage d’une campagne électorale où il avait vraiment suscité des espoirs.

    Sans être candidat unique, il était seul en course, les six autres s’étaient retirés. Son grand projet était un paquet cadeau offert par les militaires, connu sous l’appellation de réconciliation nationale. Pourquoi pas ? Tous les nouveaux mariés se voient offrir des présents. Cependant, sa véritable offrande, au sens sacrificiel, n’était autre que l’Algérie et sa manne financière mais alors personne ne le savait. C’était au siècle dernier.

    Mon propos n’est pas de faire son bilan pris partiellement en charge par la justice algérienne. Je veux seulement préciser que la véritable réconciliation nationale n’a commencé que vingt ans après : le 22 février 1999 : le Hirak. Révolution moyennement spontanée et qui a regroupé autour du drapeau des millions d’Algériens pour mettre un terme au règne de Bouteflika.

    Comme toute révolution, le Hirak a ses contre-révolutionnaires et ses déçus tant les agendas sont différents et les attentes très hautes. Pour les premiers, ils se retrouvent à la fin du printemps 2019 dans un dégagisme outrancier avec de nombreuses déclinaisons : une constituante, «Madania la Askaria», des cris pour l’indépendance et j’en passe ! La première revendication doit être éclairée par l’exemple tunisien. Une Assemblée constituante qui a délibéré durant deux années et demie pour que tout président post Ben Ali ne dispose pas de pouvoirs réels. Trente mois d’économie perdue, il en résulte un immobilisme constitutionnel.

    Presque dix ans plus tard, l’inattendu Président tunisien Kaïs Saïed, un constitutionnaliste confirmé, tente de remédier au péché originel de la révolution tunisienne. Le palais de Carthage siffle la fin de la récréation, le Président prend les rênes et veut mettre un terme à la cacophonie. «Madania la Askaria» est un ancien slogan du FIS durant les années 1990, faut-il le rappeler ? Quant à la revendication de l’indépendance, faut-il rappeler aussi le poids de la colonisation française et ses méfaits ?

    La déception de nombreux hirakistes est compréhensible car naturelle. Leur patience est à bout et est aggravée par la pandémie planétaire. Seulement, la reconstruction d’un Etat est chronophage mais la feuille de route doit être encore plus explicitée, aussi les grands chantiers prioritaires. Je préfère le terme grands chantiers à celui de réformes trop galvaudé. Tout d’abord, je considère le fait que l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika ne fût pas traîné devant les tribunaux est une bonne chose après réflexion. Hâtivement, j’avais pensé que la ligne de défense «responsable mais pas coupable» n’était pas indiquée.

    J’ai révisé ma première réaction. Un étalage judiciaire des actes du premier magistrat du pays aurait rendu la reconstruction de l’État encore plus complexe, déjà que la tâche est titanesque. J’entends aussi le débat concernant les incarcérés qui pose les jalons d’un allégement des peines contre restitution des fortunes au Trésor public. C’est du presque déjà vu. Succédant à Boris Eltsine, Vladimir Poutine avait exigé des oligarques et mafieux russes de rendre une partie de leur fortune et de quitter la politique contre une immunité. Ils ont tous accepté, seul Mikhaïl Khodorkovski, ancien patron de Gazprom, a refusé, il a eu droit au tarif syndical : 10 ans de prison. Aujourd’hui, la société gazière russe est la cinquième au monde par la capitalisation boursière devancée par la Saoudi Aramco.

    Ainsi, Poutine a fait sortir l’État russe de son coma éthylique. Il en est différemment en Algérie. Nos oligarques ont été jugés et condamnés, il n’y a pas eu de négociations en amont, les Algériens ne l’auraient pas compris. La question du dilemme cornélien qui oppose pragmatisme et morale ne peut être rejetée d’un revers de main. Sans être prioritaire, elle mérite une analyse froide : coûts et avantages.

    Je n’ai pas de réponse, je rappelle seulement que la récupération des biens mal acquis est un processus qui s’étale sur au moins une dizaine d’années. Les fortunes colossales de Ben Ali, Moubarak, Kadhafi, entre autres, ne sont pas encore restituées. Le seul exemple abouti est celui du Président philippin Ferdinand Marcos, déchu en 1986 et dont la fortune détournée du Trésor public estimée à 10 milliards de dollars de l’époque n’a été que partiellement récupérée dix-sept ans plus tard. À titre de comparaison, le carnet de commande de l’oligarque Ali Haddad est évalué aux environs de 17 milliards de dollars, soit le quart du PIB du Malawi en 2018. À méditer, surtout aujourd’hui avec la multiplication des sociétés-écrans qui résistent aux plus sévères lois anti-blanchiment.

    Maintenant, pour la nouvelle Assemblée nationale, élue sans fraude, les défis sont énormes. En premier lieu, l’économie. Comment mobiliser l’épargne nationale constituée en grande partie par l’informel ? Des nouvelles lois incitatives sont à voter et pourquoi pas à travers un grand emprunt national ? Le cœur du sujet, c’est d’alimenter le crédit en faveur des entreprises, grand facteur de croissance. En même temps, refonder les systèmes éducatif et sanitaire. Le premier devrait reposer sur une offre structurée de culture générale, socle pour l’organisation de toute réflexion. À commencer par former les formateurs de demain notamment pour la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe, question d’enrichir l’identité nationale et de la retirer des mains monopolisatrices de certains.

    Quant au secteur de la santé mis à nu par la pandémie, s’inspirer de l’expérience cubaine est une approche parmi d’autres. En effet, les Cubains ont créé les techniciens de la santé, premier accueil des patients pour mieux les orienter par la suite. Prise en charge plus rapide et plus efficace. Aucun responsable cubain n’a été soigné à l’étranger. Bien au contraire, des célébrités ont séjourné dans des hôpitaux de La Havane, Gabriel Garcia Marquez et Maradona, entre autres. Même sous embargo, Cuba vient de fabriquer son deuxième vaccin, efficace à 92%, qui dit mieux ? Le pays de Pasteur qui en importe encore !

    Les prochaines municipales renferment un enjeu d’importance. Tout appel au boycott est non seulement irresponsable mais criminel. La mairie constitue le lien principal du citoyen avec la représentation de l’État. Une relation à consolider pour rapprocher l’Algérien au centre de décision de son environnement immédiat. Un premier pas vers un énorme chantier : la territorialisation de l’Algérie. Je préfère ce vocable à celui de régionalisation trop connoté et encore plus à celui de fédéralisation dont les relents séparatistes sont sournois. Il s’agit de créer des territoires aux spécificités économiques, culturelles, climatiques communes. Le tout pour entamer une décentralisation nécessaire pour la transformation du citoyen ou de son représentant le plus immédiat en acteur politique quotidien. Responsabilisé, les élus d’un territoire vont le valoriser sur le plan agricole, industriel, culturel et touristique. Jusqu’à quand l’Algérien doit rouler des centaines de kilomètres pour faire un plongeon sur les plages de Hammamet ? Alors que le pays dispose de 1 200 kilomètres de côtes. Un tel édifice ne peut tenir que si les territoires ont des complémentarités économiques. Un grand chantier mais d’avenir. «Sa grandeur» est décédée alors que la grandeur éternelle repose sur des projets ambitieux réalisés en commun.

    Naoufel Brahimi El Mili

    Le Soir d’Algérie, 30/09/2021

  • Maghreb: Entre Alger et Rabat, le temps vire à l’orage

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    La normalisation des relations entre le Maroc et Israël est venue envenimer une relation traditionnellement houleuse. Entre les deux voisins, la tension est à son paroxysme.

    Le ton est monté crescendo, tout l’été. Jusqu’au point de rupture. Le 24 août, Alger décidait de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat, en invoquant « les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc ». « Les services de sécurité et la propagande marocains mènent une guerre ignoble contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants », accusait alors le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Son homologue marocain, Nasser Bourita, déplorait aussitôt une décision « complètement injustifiée, mais attendue », traduisant selon lui une « logique d’escalade » sous-tendue par des « prétextes fallacieux, voire absurdes ».

    Entre les deux voisins, depuis les indépendances, les relations sont houleuses ; les embellies, fugaces. Le legs empoisonné de la colonisation n’est pas étranger à ces rivalités enkystées : le traité de Lalla Maghnia fixant, en 1845, la frontière entre le Maroc et l’Algérie sous domination française, dans la zone tellienne, stipule ainsi qu’ « un territoire sans eau est inhabitable et sa délimitation est superflue ». Après la colonisation du Maroc, en 1912, la France n’entend pas figer de frontière entre des territoires placés tous deux sous son administration : les tracés, mouvants, bifurquent d’une carte à l’autre.

    La guerre des Sables a installé un climat de défiance
    Quand éclate l’insurrection de 1954, le combat de libération du peuple algérien précipite l’émancipation des deux protectorats voisins ; Marocains et Tunisiens offrent au FLN de précieuses bases arrière et leur appui matériel et politique ; la langue et la culture communes, les liens tribaux et familiaux se jouent des frontières tracées à Paris. Mais la découverte de gisements pétroliers et miniers attise les convoitises. Elle encourage les manœuvres de la métropole pour perpétuer son emprise sur le désert : la loi du 10 janvier 1957 donne corps, au moins sur le papier, à l’Organisation commune des régions sahariennes, une collectivité territoriale dédiée à « la mise en valeur, l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française ».

    Au lendemain de l’indépendance algérienne, alors que les nationalistes de l’Istiqlal exaltent le mythe d’un Grand Maroc incluant la Mauritanie, le Sahara espagnol, un tiers du désert algérien et le nord-est du Mali, Rabat revendique la souveraineté sur les régions de Tindouf et Colomb-Béchar. Ce contentieux territorial donnera lieu à une brève, mais meurtrière confrontation armée en octobre 1963. De part et d’autre, des travailleurs, des familles entières sont expulsés. La guerre des Sables installe entre les deux pays un climat de défiance qui ne se dissipera jamais vraiment ; elle creuse aussi, au nord du continent, les premières tranchées de la guerre froide. Soutenue par Cuba et par l’Égypte de Gamal Abdel Nasser, l’Algérie indépendante embrasse les idéaux tiers-mondistes, se range du côté des non-alignés ; depuis son exil, l’opposant marocain Mehdi Ben Barka, l’un des initiateurs de la Tricontinentale, dénonce une « guerre d’agression » et la « trahison » de la monarchie chérifienne ; Rabat se rallie à l’Occident anticommuniste.

    Une même aversion pour la démocratie
    Les deux régimes en gestation partagent pourtant la même aversion pour la démocratie. Après le coup d’État militaire de 1965, le colonel Houari Boumediene tient l’Algérie d’une main de fer ; à Rabat, Hassan II consolide un pouvoir absolu, persécute ses opposants, tisse la toile d’un implacable système de prédation. Le chauvinisme tient lieu de ciment pour ces fragiles États-nations postcoloniaux. Les relations finissent par sombrer dans une franche inimitié avec la Marche verte par laquelle le roi du Maroc s’empare, le 6 novembre 1975, du Sahara occidental, au moment même où les Espagnols quittent la colonie. L’Algérie, qui voit se fermer à elle un accès stratégique à la façade atlantique, prend fait et cause pour les indépendantistes du Front Polisario.

    Un conflit intrumentalisé par les grandes puissances
    La rupture des relations diplomatiques, à l’initiative du Maroc, inaugure alors un nouveau cycle d’hostilités. Instrumentalisé par les grandes puissances, au premier rang desquelles la France, ce conflit de décolonisation n’en finit plus de s’enliser, en dépit des résolutions onusiennes affirmant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Il envenime encore aujourd’hui les relations entre Alger et Rabat, faisant entrave à toute marche vers une indispensable intégration régionale. Entre les deux pays, la frontière terrestre reste fermée depuis 1994 – et depuis le 23 septembre, l’espace aérien algérien est interdit aux avions marocains. La crispation domine ; le fracas des mots fait régulièrement planer la menace d’une confrontation ouverte et la course aux armements fait les bons comptes des fournisseurs russe, chinois, français, allemand, états-unien, israélien.

    Dans ces relations belliqueuses, un dangereux cap a encore été franchi le 10 décembre 2020, avec la reconnaissance par l’administration Trump, au mépris du droit international, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv. Une ligne rouge pour Alger, traditionnel soutien de la cause palestinienne. Dans la foulée, les révélations de la plateforme Forbidden Stories, associée à un consortium de 17 médias internationaux, sur le scandale mondial d’espionnage via le logiciel israélien Pegasus ont soulevé, côté algérien, l’indignation. Selon le quotidien français le Monde et le site d’information francophone Tout sur l’Algérie (TSA), des milliers de numéros de téléphones algériens – dont ceux de hauts responsables politiques et militaires – figuraient parmi les cibles potentielles sélectionnées par un service de sécurité de l’État marocain. Au même moment, dans une note officielle, la représentation diplomatique marocaine à l’ONU apportait son soutien à un mouvement séparatiste kabyle. « Provocation irresponsable », selon Alger qui, en guise de mesure de rétorsion, menace, en pleine flambée des cours mondiaux de l’énergie, de dérouter ses approvisionnements gaziers à destination de l’Espagne vers le gazoduc Medgaz, au détriment du gazoduc GME transitant par le Maroc.

    Mais c’est surtout les propos du chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, lors d’une visite officielle le 12 août à Casablanca, qui ont conduit à la rupture formelle. Celui-ci avait manifesté ses « inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine ». « Des accusations insensées et des menaces à peine voilées », estime son homologue algérien Ramtane Lamamra. Rien ne va plus entre les deux « pays frères », pris au piège d’une équation stratégique qui se calcule bien loin de leurs peuples.

    Rosa Moussaoui

    Humanité, 30/09/2021

  • Covid: Après le Coronavac, l’Algérie produira d’autres vaccins

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    Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a fait savoir que l’Algérie compte poursuivre le projet de fabrication de vaccins contre le Covid-19. Après le Coronavac, d’autres vaccins seront également fabriqués chez-nous, a-t-il déclaré, allusion faite au vaccin Russe « Sputnik-V ».

    S’exprimant hier depuis l’usine Saidal de Constantine où il supervisait la sortie du premier lot du vaccin Chinois Sinovac, le Premier ministre a indiqué que l’activation de cette usine permettra la production de 6 millions de doses de vaccins d’ici la fin de l’année 2021. Benabderrahmane estime que les capacités de productions peuvent même atteindre les 96 millions de doses annuellement, si la matière première reste disponible ainsi que la demande au niveau local et régional et même mondial.

    Toujours dans le même contexte, le Premier ministre a expliqué que la conformité des installations de SAIDAL aux exigences des experts chinois a permis au groupe d’obtenir la licence de production du vaccin en Algérie par la société chinoise Sinovac. «Nous sommes les premiers sur le continent africain à avoir obtenu la licence CoronaVac », s’est-il félicité.

    D’autre part, l’hôte de la ville de Constantine a relevé que le groupe Saidal, à travers son expérience, permettra à l’Algérie d’atteindre, son autosuffisance et d’assurer sa sécurité sanitaire, après l’ouverture de l’usine de production du Coronavac qui permettra, selon lui, de poursuivre cette expérience et d’aller vers la production d’autres vaccins. Benabderrahmane, a salué, par ailleurs, la décision du président de la République pour la création du ministère de l’Industrie pharmaceutique, le considérant parmi les secteurs stratégiques. Une décision, ajoute le chef du gouvernement, qui a vite prouvé son importance, notamment après l’avènement de la pandémie du Covid-19.

    Sur un autre volet, le PM a indiqué que l’Algérie est classé quatrième dans le Moyen-Orient en matière de consommation de médicaments, notant que le montant des importations de produits pharmaceutiques au cours des 4 dernières années a atteint les 2 milliards de dollars, et 850 millions de dollars rien que pour le premier semestre de l’année 2021. Il a ajouté que le gouvernement tente d’appliquer une stratégie nationale pour réduire justement la facture d’importation en se dirigeant vers l’exportation à travers l’ouverture à des partenariats avec des pays connus pour être leaders dans la production pharmaceutique, et à travers l’investissement dans la recherche et le développement.

    Ania Nait Chalal

    Le Courrier d’Algérie, 30/09/2021

  • Insolite: Un harrag en fauteuil et une autre avec des béquilles

    Insolite: Un harrag en fauteuil et une autre avec des béquilles

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    « Je n’ai jamais vu ça avant » : un immigrant en fauteuil roulant et un autre en béquilles sur les bateaux à Alicante
    En 48 heures, 138 personnes sont arrivées sur la côte d’Alicante, dont deux bébés et deux femmes enceintes. L’un des 43 migrants secourus mercredi après-midi par les secours maritimes au large des côtes du sud d’Alicante est à mobilité réduite et transportait un fauteuil roulant à bord du bateau dans lequel il a été intercepté. Un autre, comme l’a fait remarquer la Croix-Rouge de la province à ce média, se déplace avec des béquilles.

    Le capitaine du bateau Salvamento Maritimo « Salvamar Mirfak », Juan Carlos Rodríguez, a déclaré que le premier immigrant est en bon état. Il a également exprimé sa surprise : c’est « incroyable », a-t-il dit, car en plus de vingt ans, il n’avait jamais vu » une telle situation.

    Le bateau dans lequel cet homme a été secouru a été intercepté à quelque 70 kilomètres de la côte, près de la ville d’Alicante. Ce sans-papiers est l’une des 43 personnes qui ont été secourues ce jeudi dans trois bateaux dans les eaux au sud de la Communauté de Valence, dans lesquelles se trouvent au moins cinq femmes et deux mineurs.

    L’interception de ces trois embarcations précaires intervient un jour après que six autres bateaux ont atteint les côtes d’Alicante avec un total de 95 personnes, dont cinq femmes (dont deux enceintes) et dix mineurs, la plupart d’origine syrienne, bien qu’il y ait aussi des Algériens. Cela porte à 138 le nombre de personnes secourues en 48 heures. D’autres observations de ces bateaux dans les eaux de la province d’Alicante ne sont pas à exclure.

    Bébés et femmes enceintes

    Il s’agit d’une semaine atypique en ce qui concerne l’arrivée de l’immigration clandestine sur la côte d’Alicante. Il est très rare que des personnes handicapées osent voyager dans ces embarcations précaires, mais en outre, ces dernières années, il était rare que des personnes d’origine syrienne tentent de rejoindre Alicante par la mer depuis l’Algérie.

    Il s’agit de personnes qui ont fui la guerre qui continue de ravager leur pays et qui, devant l’impossibilité d’entrer en Europe par voie terrestre, où l’agence Frontex contrôle les principales routes comme les Balkans, sont obligées d’opter pour d’autres routes plus dangereuses, comme l’Afrique du Nord.

    Comme ces personnes l’ont expliqué sur la terre ferme, elles ont traversé la Libye, un État défaillant où les migrants sont la principale cible, selon les ONG, jusqu’à ce qu’elles atteignent l’Algérie, où elles tentent de s’installer, sans succès, depuis un an et demi.

    L’objectif, cependant, n’était pas l’Espagne, mais l’Allemagne ; ou du moins, pour certains d’entre eux, à la recherche de leurs proches qui vivent et travaillent en Allemagne.

    Parmi ces personnes, deux bébés, l’un âgé de 8 mois et l’autre de moins de 2 ans, étaient parmi les plus remarquables. Les deux sont en bonne santé. Et aussi les deux femmes enceintes. L’une n’était enceinte que de huit semaines et l’autre, proche de l’accouchement (8 mois), a dû être admise à l’hôpital général d’Alicante où elle est sortie le jour même.

    El Español, 30/09/2021

  • Média : En Algérie, Albares parlera du problème des harragas

    Média : En Algérie, Albares parlera du problème des harragas

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    Selon El Confidencial, « Albares se rend en Algérie pour discuter du gaz, mais c’est l’immigration qui pose problème » . En effet, selon un journal local d’Alméria, le drame de l’immigration irrégulière vit l’un de ses pires moments dans la province avec le flot incessant de petites embarcations depuis le début de l’été et l’arrivée sur les plages ces derniers jours de près d’une dizaine de corps, dont celui d’un enfant.

    « Une vague irrépressible de migrants algériens a complètement dépassé les capacités des forces et des corps de sécurité de l’État à Almeria, qui fait face à une « situation spéciale » qui exige des « réponses spéciales », comme l’a reconnu cette semaine le subdélégué du gouvernement, Manuel de la Fuente », selon la même source.

    « Il n’y a jamais eu autant de bateaux qui arrivent à terre ». C’est ce qu’avouent ouvertement à ce journal des agents de la Garde civile ayant plus d’une décennie de travail sur la ligne de front du contrôle des flux migratoires qui ont évolué des grands infra-bateaux bondés de subsahariens aux embarcations rapides et petites avec des Algériens promus par des réseaux de trafic de personnes qui sont payés en moyenne 3.500 euros par voyage ».

    El Confidencial indique que « le ministre des affaires étrangères aurait préféré se rendre d’abord à Rabat, mais comme les autorités marocaines ne lui ont pas encore ouvert leurs portes, il a choisi de se rendre d’abord à Alger ».

    Le journal espagnole ajoute que « José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères, aurait aimé commencer son incursion au Maghreb par la traditionnelle étape de Rabat qui marque habituellement les débuts de tout nouveau chef de la diplomatie espagnole ».

    « C’est ainsi qu’il s’est exprimé lors de sa prise de fonction le 12 juillet, en ne mentionnant qu’un seul pays – le Maroc – avec lequel, a-t-il souligné, il est nécessaire de renforcer la relation d’ »amitié ». Mais Rabat n’est pas encore prêt à recevoir Albares », inidque-t-il.

  • Algérie: L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

    Algérie: L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

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    L’Espagne cherche  » in extremis  » en Algérie pour éviter un effondrement énergétique dans un mois
    Le voyage d’urgence du ministre des affaires étrangères, accompagné de Naturgy et d’Enagás, vise à renouveler les accords de fourniture de gaz qui expirent le 31 octobre. La crise entre Rabat et Alger menace le pacte.

    José Manuel Albares se rend ce jeudi en Algérie par mesure d’urgence. Accompagné de Naturgy et d’Enagás, le ministre des affaires étrangères cherche à renouveler le gazoduc du Maghreb qui passe par Tarifa et qui fournit environ 26 % du gaz consommé en Espagne. Le problème est que l’accord actuel expire le 31 octobre et que le pacte est loin d’être rempli compte tenu de la grave crise diplomatique entre le Maroc et son voisin régional. Et l’échec de l’extension de ce pipeline pourrait conduire à un effondrement énergétique dans notre pays.

    Le chef de la diplomatie espagnole a déjà rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra, la semaine dernière en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Cette deuxième réunion en quelques jours seulement est donc un signe clair de l’attention – et de l’inquiétude – qui existe à Madrid sur cette question.

    Le problème de l’approvisionnement en gaz algérien rejoint le front judiciaire de l’ »affaire Ghali », qui a éclaté en avril à la suite du geste de Madrid envers Alger pour qu’il admette incognito le chef du Front Polisario dans un hôpital de La Rioja en raison du risque de décès dû au coronavirus.

    Des sources diplomatiques estiment donc que le moment est venu pour l’Algérie de rembourser cette faveur à l’Espagne en augmentant les mètres cubes d’eau pompés dans le désert du Sahara ou en faisant une exception à la rupture des ponts avec le Maroc, qu’Alger a ordonnée ces derniers jours. Le dernier rebondissement a été la fermeture de l’espace aérien algérien à tous les avions civils et militaires marocains.

    L’Algérie a du gaz « à revendre ».

    Vingt-six pour cent de l’électricité produite en Espagne en septembre provenait de centrales à gaz à cycle combiné. Sans oublier qu’à l’approche de l’hiver, 29 % des chaudières espagnoles fonctionnent au gaz naturel. Ce scénario souligne l’urgence du voyage diplomatique pour répondre aux besoins énergétiques de l’Espagne à partir du 31 octobre.

    La délégation qui se rend en Algérie est confiante que les besoins des trois parties permettront de forger l’accord. L’Algérie a « beaucoup » de gaz, selon ceux qui connaissent ce scénario, et disposer d’un autre moyen de le pomper est idéal pour eux. Le Maroc perçoit une redevance pour le passage de l’infrastructure sur son territoire sous forme de fournitures de gaz. Et l’Espagne trouve ainsi le moyen de s’approvisionner en une matière première actuellement hors de contrôle sur le marché.

    Le problème est que depuis le mois d’août, l’hostilité entre le Maroc et l’Algérie s’est intensifiée en raison du différend sur la souveraineté du Sahara occidental. Ce conflit a atteint son paroxysme le 24 août, lorsque l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison d’une série d’ »actions hostiles » dont elle a accusé son voisin.

    Une décision qui a torpillé le renouvellement de ce pacte, malgré les pourparlers menés depuis avant le conflit, et qui a conduit à ce voyage d’urgence du gouvernement espagnol pour débloquer la situation.

    Que se passe-t-il s’il n’y a pas d’accord ?

    L’Espagne importe environ 51% du gaz qu’elle consomme par deux gazoducs en provenance d’Algérie. En plus du Maghreb, il existe un oléoduc maritime qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, via la côte d’Almeria, fournissant 25% de cette matière première aux consommateurs espagnols. Cette infrastructure est le Medgaz, exploité par Naturgy et la société algérienne Sonatrach jusqu’en 2041.

    Les 49 % restants sont acheminés par des navires et des voies alternatives. Le problème est qu’en l’absence d’accord, le marché actuel des gaziers est tellement tendu que l’Espagne rencontrerait de grandes difficultés d’approvisionnement.

    Les marchés européens du gaz sont pris en étau depuis des mois entre les faibles niveaux actuels de stockage, la forte demande de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Asie et la réduction de l’approvisionnement par gazoduc en provenance de Russie et de Norvège. Les prix quotidiens atteignent des sommets et les prix à terme pour cet hiver ont augmenté de 200 % pour dépasser 70 €/MWh.

    « Sonatrach a déclaré qu’elle pourrait fournir l’Espagne en cas de non-renouvellement et notre calcul confirme la déclaration de Sonatrach », expliquent les analystes de S&P Platts Analytics dans un récent rapport. « Toutefois, cette stratégie comporte des risques, comme le souligne notre analyse approfondie, notamment des pannes fréquentes dans les principales installations d’exportation de GNL », ajoutent-ils.

    Entre 2016 et 2020, l’Algérie a utilisé cette route pour transporter 34,8 kilomètres cubes de gaz naturel (Bcm), soit 52 % de ses exportations totales vers l’Espagne. « Nous pensons qu’un accord pour maintenir les flux à travers la partie marocaine du pipeline GME reste l’issue la plus probable des tensions en cours », soulignent les analystes de S&P.

    Le scénario est d’une extrême urgence. Des sources commerciales indiquent à Vozpópuli que la crise énergétique est devenue la principale préoccupation des entreprises et du gouvernement dans le cadre de la reprise post-pandémie. Et ce voyage diplomatique a tous les yeux rivés sur l’économie espagnole en raison des conséquences d’un éventuel échec.

    Voz Populi, 30/09/2021