Catégorie : Algérie

  • Algérie : Des obsèques officielles et sobres pour Bouteflika

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    L’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a été inhumé aujourd’hui après la prière de Dohr au carré des martyrs, aux côté des anciens chefs de l’Etat décédés (Houari Boumèdiene, Ali Kafi, Chadli Bendjdid et Mohamed Boudiaf).

    Le président de la République Abdelmadjid Tebboune, les présidents des deux chambres du Parlement, le Premier ministre, des membres du gouvernement et des représentants de la diplomatie algérienne accrédités en Algérie ont assisté aux obsèques, dans une atmosphère intimiste et sobre.

    Le déroulé des funérailles a été préservé de l’œil des caméras et des cliquetis des appareils photos des journalistes, massivement présents à l’extérieur du cimetière.

    Le ministre des Moudjahidine, Laid Rebika, a rappelé, dans l’oraison funèbre, les faits d’armes du défunt pendant la guerre de libération nationale.

    Après le départ des officiels à l’issue d’une cérémonie courte et protocolaire, les citoyens ont été autorisés à se recueillir sur la tombe encore fraiche.

    La dépouille mortelle a été convoyée, sur environ 30 kilomètres, de la résidence d’Etat de Zeralda vers le cimetière d’El Alia, dans un cercueil enveloppé de l’emblée national et placé su un affut de canon tiré par un char de l’ANP.

    Le cortège funèbre, escorté par des motards de la sûreté nationale, est arrivé au lieu du repos éternel à Bab-Ezzouar, aux alentours de midi-trente, sans marquer de halte au Palais du peuple, pour un dernier hommage. Pourtant, l’édifice a été préparé, la veille, pour un recueillement de circonstance, selon des sources concordantes. Aucune information n’a filtrée sur l’annulation de cette étape du cérémonial protocolaire.

    Les hautes autorités du pays ont conféré, néanmoins, aux obsèques d’Abdelaziz Bouteflika le caractère officiel, dû au rang élevé qu’il a occupé dans la hiérarchie de l’Etat pendant presque vingt ans (septembre 1999 à avril 2019). A ces années au Palais d’El-Mouradia, il faudrait compter une carrière de 15 ans à la tète du département des Affaires étrangères.

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la mise en berne du drapeau national pendant trois jours, à partir du samedi 18 septembre, en signe de deuil. L’ancien conseiller à la présidence, Saïd Bouteflika, a obtenu une dérogation spéciale de l’administration des centres pénitentiaires samedi soir, pour pouvoir assister, pendant une heure, à la veillée funèbre de son frère ainé, aux côtés du reste des membres proches de la famille. Il n’a pas été autorisé, toutefois, à assister à l’enterrement.

    Pour rappel, l’ancien chef de l’Etat est décédé vendredi en fin de soirée, à l’âge de 84 ans révolus. Son état de santé ne cessait de se détériorer depuis l’attaque vasculaire survenu en avril 2013. Il souffrait d’une grave aphasie et d’une mobilité réduite. Le 2 avril 2019, il a démissionné de sa fonction de premier magistrat du pays.

    Soulef Biskri

    La Patrie News, 19/09/2021

  • Le modèle algérien de la grande distribution

    Le modèle algérien de la grande distribution

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    En ces temps de hausse intempestive des prix de nombreux produits de large consommation, les gouvernants réfléchissent au moyen de réduire l’impact de ces augmentations sur le consommateur final. Soutiens aux producteurs et réductions de certaines taxes sont les armes que déploient les pouvoirs publics. Or, avant d’en arriver là, il y a bien entendu la mission de régulation, censée être attenante aux différentes structures de l’Etat.

    Le développement de la grande distribution est l’une des voies efficaces pour éviter des épisodes de trop fortes inflation. Il faut savoir à ce propos que la grande distribution fonctionne avec sa propre logique et finira par s’imposer à l’ensemble des acteurs sociaux.

    Ces derniers n’auront d’autres choix que celui d’assumer leur nouveau statut au « sommet de la chaîne alimentaire » et tout autour, tourne une méga industrie qui emploie des centaines de milliers de travailleurs. Les patrons s’engageront, à n’en pas douter, dans une course perpétuelle à qui offrira le meilleur produit aux meilleurs prix aux consommateurs que nous sommes.

    Ainsi présenté, on ne trouverait que des aspects positifs à « la machine alimentaire ». Ce tableau est plutôt positif, voire flatteur pour tout citoyen, puisqu’il lui donne l’opportunité de participer à la création d’emplois et le propulse « roi », étant au centre de cette industrie, actuellement naissante en Algérie. Mais ces aspects, certes bénéfiques, ne sont que la partie apparente de l’Iceberg.

    En Europe et ailleurs, où la grande distribution s’est considérablement développée, l’on a eu le loisir de constater les dégâts causés au métier de base de cette industrie, qu’est l’agriculture. La recherche du profit à tout prix a conduit à des situations que l’on ne voudrait pas voir chez nous.

    Nous faisons nos premiers pas dans ce domaine, il s’agit de profiter de l’expérience des autres pour en éviter les effets négatifs.

    Stimuler la concurrence au grand bénéfice des consommateurs est une excellente chose pour l’économie nationale, mais il ne faudrait pas que cette concurrence se fasse sur le dos des agriculteurs et des petits commerçants.

    Le défi n’est certes pas facile à relever, mais les Algériens ne doivent pas se sentir condamnés à subir les conséquences d’une entrée brutale dans le monde de la grande distribution.

    Un débat entre professionnels, société civile et experts en la matière devrait s’engager au plus vite pour construire le « modèle algérien » de la grande distribution.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 19/09/2021

  • Algérie: La fin d’une époque honnie

    Algérie: La fin d’une époque honnie

    Algérie, Abdelaziz Bouteflika, #Algérie

    Décès de Bouteflika: La fin d’une époque honnie

    Par Mohamed Kouini

    Avec la mort de l’ex-président déchu, Abdelaziz Bouteflika, c’est toute une histoire politique du pays qui s’achève. Fin d’une époque, d’un mythe. A 84 ans, l’homme avait étroitement collé son destin personnel à celui de son pays, depuis la guerre de libération contre le système colonial, aux soubresauts de l’indépendance, au modèle socialiste et à l’idéologie tiers-mondiste, aux différents coups d’Etat et enfin à la magistrature suprême en 1999.

    Né presque pour le pouvoir, l’homme était façonné pour ce périlleux exercice. Plus qu’une bête politique, c’est un loup solitaire et séducteur qui ne reconnaît que la petite tribu, dans la recherche risquée de la gloire. Imbu de son narcissisme primaire, de sa double culture et de sa maîtrise des langues arabe et française, Bouteflika excellait dans l’art de l’esquive, de la feinte, du double jeu langagier et, parfois, de son ton direct.

    Apprécié pour ses diatribes arrachées de la tradition populaire, l’homme était aussi un génie dans les jeux d’appareils, dans la recherche des équilibres les plus impossibles et dans les calculs les plus fins sur les gestations du pouvoir et ses tourbillons.

    L’homme est parti, emportant avec lui des secrets du système, autrefois parmi les plus fermés du monde, des secrets, les plus lourds sans doute, sur les tiraillements du sérail, sur les clashs au plus haut sommet de l’Etat, sur des reniements, sur des trahisons. Sur aussi ses fantasques décisions, sur ces erreurs et autres choix les plus pernicieux. Sur ces castings politiques les plus affreux et ses incommensurables dégâts.

    C’est sous la pression de l’Armée et des manifestations de rue, chaque vendredi, qu’il va connaître une chute spectaculaire en avril 2019. Il a eu beau tenter de faire, dans ses dernières semaines de pouvoir, des propositions de feuille de route pour contenir la colère de la rue et les exigences de la hiérarchie politique et militaire, ce fut peine perdue. Aveuglé par tant d’ambitions et d’autorité, il n’a jamais réellement pu comprendre la voix de son peuple.

    Après une démission médiatisée à outrance, il rédigea le lendemain, dans son style qu’on lui connaît, une lettre pathétique destinée aux Algériens, au vocabulaire codé, sorte de mea-culpa et de pardon.

    Ensuite, il se mura dans un silence total. Plus personne ne put l’approcher. Ni ses anciens amis ni ses plus proches alliés. Ni entretien, ni déclaration, ni même la rédaction d’une biographie pour quelqu’un qui fut une véritable bête politique et une personnalité nationale de premier plan pendant plus de soixante ans.

    Appelé familièrement «Boutef» par une majorité d’Algériens et par la presse, l’homme resta retranché dans la solitude dans sa résidence médicalisée de Zéralda, à l’ouest d’Alger. Proche, comme toujours, de sa famille, érigée comme un clan inviolable et sacré, il s’est éteint en silence, après plusieurs rumeurs sur sa mort, toujours démenties.

    Sa chute était devenue inéluctable après des semaines de manifestations massives lancées le 22 février 2019 contre sa volonté de briguer un cinquième quinquennat, après 20 ans au pouvoir, et ce malgré sa maladie. Une annonce qui fut considérée comme une pure provocation.

    Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc), Bouteflika s’est engagé dans les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) pendant la guerre de libération contre le colonialisme français. Il était chargé des approvisionnements en armes à l’Ouest, notamment à partir du Mali, ce qui lui a valu le nom de “Abdelkader El Mali”.

    A l’Indépendance, il est élu député de Tlemcen en 1962, puis devient rapidement ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme dans le premier gouvernement d’Ahmed Ben Bella, de 1962 à 1963. Après l’assassinat de Khemisti, il occupe les fonctions de ministre des Affaires étrangères de 1963 à 1979. C’est durant cette période qu’il s’excella dans la diplomatie et les relations internationales, caractérisées par la guerre froide.

    Il devint pratiquement le porte-parole de la voix de l’Algérie révolutionnaire, celle qui défend le droit des peuples à la liberté et à la justice. C’est durant cette époque que le mouvement des non-alignés connut ses heures de gloire. Bouteflika y joua un rôle majeur aussi bien aux Nations unies que dans les autres organisations internationales.

    Après la mort de Boumediène en décembre 1978, il est pressenti, avec un autre candidat, à la magistrature suprême. Mais la hiérarchie militaire lui préféra un autre. Il devint alors de 1979 à 1980 ministre conseiller du président de la République Chadli Bendjedid, puis fut forcé à l’exil en 1981. Après les émeutes du 5 octobre 1988, il fit une apparition remarquée en signant une pétition contre la torture et un appel avec des personnalités historiques. Il rejoignit même l’activité partisane de son parti de toujours, le Front de libération nationale, lors des élections municipales, et ce en animant des meetings populaires.

    A la fin de l’année 1993 et au début de l’année 1994, alors que le pays s’était englué dans le chaos et le terrorisme, il fut approché pour gérer l’Etat en faillite et redresser la situation économique et sociale. Il retourna dans son exil pour quelques années encore, notamment dans les pays du Golfe et en Suisse.

    Rentré au pays en 1999, il se présenta à l’élection présidentielle anticipée, après la démission de Zeroual. Un vote mouvementé qui fut marqué par le retrait de tous les candidats, au nombre de six, accusant les autorités de l’époque de fraude préméditée. Il gagna ces élections, sans vraiment combattre le moindre rival. Il mit presque un an avant de désigner son gouvernement, après un bras de fer avec l’Armée. Il resta au pouvoir près de 20 ans, après avoir effectué 4 mandats consécutifs. Son règne fut le plus long dans toute l’histoire des chefs d’Etat algériens. En vingt ans, il modifia à plusieurs reprises la Constitution, forma une quinzaine de gouvernements, désignant plusieurs dizaines de ministres.

    Cependant, son règne fut marqué par des scandales de corruption et de détournement de deniers publics. Des procès retentissants éclaboussèrent des dignitaires politiques, qui furent parmi les plus proches alliés, comme les affaires de Khalifa Bank, de Sonatrach, de l’autoroute Est-Ouest. Durant les derniers mandats, ce fut toute une faune d’hommes d’affaires sans scrupules, épaulés par des politiques et de hautes personnalités de l’Administration, qui tinrent l’affiche. La corruption, la pratique des pots-de-vin, la concussion et la dilapidation des ressources devinrent monnaie courante.

    De plus, c’est l’impunité totale qui exacerba l’opinion publique, scandalisée par cette gestion maffieuse des affaires de l’Etat. L’annonce de sa volonté de briguer un autre mandat en 2019 propulsa la population dans les rues de la capitale et dans les chefs-lieux de wilaya. C’est le début du Hirak, ce mouvement citoyen qui ébraDécès de Bouteflika: La fin d’une époque honnienla définitivement son pouvoir en quelques vendredis.

    Après une première maladie en 2005, il fut victime en 2013 d’un grave accident vasculaire cérébral (AVC). Son état de santé se dégrada, sa mobilité fut réduite et il n’effectua que de rares apparitions sur fauteuil roulant. C’est certainement à partir de cette date que son pouvoir se déplaça et changea de main.

    Le Jeune indépendant, 19/09/2021

  • Un milliardaire espagnol menace à nouveau l’Algérie !

    Un milliardaire espagnol menace à nouveau l’Algérie !

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    Le milliardaire espagnol Juan Miguel Villar Mir, propriétaire du groupe OHL, a proféré de nouvelles menaces contre l’Algérie et la Sonatrach, lui demandant de choisir entre un règlement à l’amiable de la question de la société Fertial à Annaba (est algérien) et autoriser le transfert de 200 milliards de DZD à titre de bénéfices, ou de recourir à l’arbitrage international dans les 6 mois.

    Un communiqué du groupe espagnol OHL, publié jeudi dernier à Madrid, précise que le groupe exige un règlement à l’amiable de la question de l’impasse dans laquelle se trouve la société Fertial à Annaba, dont la filiale de Sonatrach Asmidal détient 34% et 17% à l’homme d’affaires incarcéré, Ali Haddad, ou de recourir à l’arbitrage international dans les six mois.

    Selon le même communiqué, Juan Miguel Villar Mir a dénoncé le gel des comptes de Fertial par les autorités algériennes pendant plusieurs mois sans justifications claires, une mesure qui, selon lui, a entraîné l’impossibilité de payer les salaires des ouvriers et employés, ni d’acheter la matière première et payer les cotisations des fournisseurs, et selon lui, les employés et les ouvriers doivent actuellement à l’entreprise 12,3 millions de dollars en salaires résiduels.

    Le milliardaire espagnol Juan Miguel Villar Mir a accusé les autorités algériennes de l’avoir empêché de transférer des bénéfices à l’entreprise estimés à 14,8 millions de dollars (200 milliards de DZD), en plus de refuser des licences d’exportation des produits Fertial, dont les activités reposent à 80% sur les exportations.

    L’homme d’affaires espagnol Villar Mir a affirmé que la société Fertial, en raison de l’impasse dans laquelle elle se trouve, a subi des pertes d’environ 100 millions de dollars de chiffre d’affaires et a endommagé les relations avec le groupe norvégien GVM, qui est le principal client de la société, avec des importations d’engrais atteignant 80 $. millions par an.

    Le communiqué du groupe espagnol indique que les autorités algériennes souhaitent nationaliser et indirectement transférer la propriété de Fertial. Il a également accusé les autorités algériennes d’avoir violé l’accord conjoint de protection des investissements entre l’Algérie et Madrid.

    En mars 2019, OHL Group a conclu un accord avec Sonatrach pour racheter la part de la société espagnole estimée à 34 %, en plus de la part de l’homme d’affaires emprisonné Ali Haddad, 17 %, et ce au profit de la société « Asmidal » de Sonatrach.

    Cet accord fait suite à un accord qui l’a précédé quelques jours avant sa conclusion entre le groupe espagnol « OHL » et l’homme d’affaires Ali Haddad, qui prévoyait le rachat par Ali Haddad de la part du parti espagnol estimée à 49 %, pour devient actionnaire majoritaire de l’entreprise spécialisée dans la production d’engrais (Ammoniac) à hauteur de 66%, compte tenu de sa part de 17%.

    L’homme d’affaires emprisonné pour des affaires de corruption, Ali Haddad, avait acquis 17% de Fertial pour 45 millions d’euros en 2016.

    Le groupe « OHL » a constitué un casse-tête pour l’Algérie il y a des années en tant que plus grande entreprise étrangère qui a combattu des affaires d’arbitrage contre l’Algérie dans les secteurs de l’énergie et des travaux publics, comme il avait déjà combattu des affaires contre Sonatrach dans l’affaire du Centre international des conventions en Oran, réclamant 260 millions de dollars d’indemnisation, en plus du deuxième projet d’autoroute de contournement de la capitale Alger (Bouduaou Zeralda) contre l’Agence nationale des autoroutes automobiles.

    Ce groupe a également eu recours à l’arbitrage international contre l’Algérie, réclamant une indemnisation estimée à 200 millions d’euros (320 milliards de DZD), pour un projet de chemin de fer du Nord Annaba, Ramadan Djamel (Skikda, Est de l’Algérie), contre l’Agence nationale d’études et de suivi. d’Investissements Ferroviaires dénommés ANESRIF

    Echourouk online, 18/09/2021

  • Algérie: « Hirak et propagande médiatique en contexte postcolonial »

    Algérie: « Hirak et propagande médiatique en contexte postcolonial »

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    Les éditions ANEP annoncent la parution de Hirak et propagande médiatique en contexte postcolonial

    Hirak et propagande médiatique en contexte postcolonial est un essai critique écrit par l’anthropologue et chercheur Yazid Ben Hounet qui analyse l’attention portée notamment par les médias français à ce mouvement, et dont le discours s’inscrit dans des « relations d’hégémonie et de domination (coloniale et postcoloniale) qu’ils tentent de prolonger ».

    Cet essai jette un regard critique sur la propagande médiatique visant à déformer la réalité algérienne. Il éclaire en retour l’intérêt porté, par les autorités algériennes, à la guerre de quatrième génération – comprenant la manipulation des médias – destinée à déstabiliser les Etats qui ne s’inscrivent pas dans les logiques des puissances et lobbys néocoloniaux et impérialistes, explique le chercheur dans cet ouvrage qui vient de paraitre aux éditions ANEP.

    Dans l’avant-propos de cet essai, le chercheur note que depuis 2019, l’Algérie a connu plusieurs changements politiques via des élections « qui, si elles n’ont pas mobilisé beaucoup d’électeurs, se sont néanmoins déroulées de manière transparente  » et «  l’armée n’a pas été utilisée pour réprimer la population algérienne, ni d’autres populations d’ailleurs » et « les seuls militaires morts dans leur mission l’ont été en sauvant des citoyens lors des incendies survenus au mois d’août 2021 en Kabylie ».

    Développant son argumentaire, l’auteur relève que sur la même période (2019- 2021), «  la France, septième puissance militaire du monde, en opération dans plusieurs pays – dont le rapport Duclert (2021) a mis en avant le rôle d’appui dans le génocide au Rwanda -, soutenait militairement encore le dictateur tchadien Idriss Déby (mort en 2021) ».

    En métropole et dans les territoires ultra-marins, le mouvement social des Gilets jaunes faisait l’objet d’ « une des répressions les plus féroces depuis 1962 » et au Maroc, « une bonne partie de l’armée demeurait employée à occuper illégalement le Sahara occidental et à y réprimer les populations locales  », alors qu’Israël « utilisait encore son armée pour maintenir son occupation coloniale, mettre au pas les Palestiniens et bombarder Ghaza de manière répétée », a souligné l’auteur.

    Curieusement, dans les médias mainstream français, notamment, observe Yazid Ben Hounet, l’Algérie est toujours dépeinte comme «  une dictature ou un régime militaire  », alors que dans ces médias « il est à peine permis de s’inquiéter de la dérive autoritaire de la France », le Maroc est « encore présenté, en particulier dans Le Monde, comme un ami de la France, ‘’à l’inquiétante régression autoritaire’’ – pas encore un régime autoritaire donc », et « Israël est, bien entendu, toujours ‘’la seule démocratie au Proche-Orient’’ ».

    Dans la préface de l’ouvrage, le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, dénonce l’action déstabilisatrice de certaines ONG étrangères et leurs relais médiatiques, dont l’objectif concernant l’Algérie est « on ne peut plus clair : éloigner l’Armée nationale populaire de son rôle historique naturel de protection de l’Etat-nation – seul garant de la souveraineté nationale, du progrès et de la justice sociale  ».

    «  Les relais internes de ces ONG feignent d’ignorer qu’aucun des pays ayant emprunté la voie du processus constituant issu des laboratoires atlantistes n’est sorti indemne de l’effondrement de l’Etat national, de la partition territoriale et de la guerre civile  », met en garde Ammar Belhimer.

    Yazid Ben Hounet est anthropologue, chercheur au Centre national de recherche scientifique et membre du Laboratoire d’anthropologie sociale (CNRS – Collège de France – EHESS). Il est docteur de l’Ecole des Hautes études en sciences sociales (Paris).

    R. C.

    Le Maghreb Info, 19/09/2021

  • Le dernier message d’adieu du président Bouteflika au peuple Algérien

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    En quittant ses fonctions, l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, décédé vendredi 17 septembre, avait adressé le 3 avril 2019, un message au peuple algérien, lui rappelant ce qui a été réalisé durant ses mandats à la tête de l’Etat, indiquant que « L’erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard. », tout en assurant avec gouverné avec « sincérité et loyauté ». Ci-dessous un rappel de ce message d’adieu.

    « Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux,

    Prière et paix sur Son messager, les siens et ses compagnons jusqu’au jour du jugement dernier,

    Mes chères sœurs, Mes chers frères,

    En quittant mes fonctions, je ne puis achever mon parcours présidentiel sans vous adresser un ultime message afin de ne pas quitter la scène politique nationale sur une séparation qui me priverait de demander pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j’aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes, sans distinction ni exclusive.

    Maintenant que j’ai mis fin à mon quatrième mandat, je quitte mes fonctions avec à l’esprit la collaboration que nous avons eue ensemble, avec dévouement et abnégation, et par laquelle nous avons ajouté des jalons à notre édifice national et réalisé quelques uns des objectifs auxquels nous aspirions en terme de dignité et de grandeur, grâce à tous ceux qui m’ont aidé parmi les enfants de notre pays.

    L’Algérie aura bientôt un nouveau président, et je prie Allah de guider ses pas pour poursuivre la réalisation des aspirations et attentes de ses valeureux enfants, en s’appuyant sur leur sincère dévouement et ferme détermination dans la contribution, désormais, sérieuse et tangible au parachèvement de la construction de leur pays en retroussant les manches et par la pertinence de leurs idées et leur vigilance citoyenne.

    En effet, malgré la conjoncture tendue depuis le 22 février, je n’ai de cesse été confiant, et je rend grâce à Allah, que le processus national ne s’arrêtera pas et que viendront ceux qui continueront sa conduite vers des horizons de progrès et de prospérité en accordant, et c’est mon vœu, une attention particulière aux jeunes et aux femmes pour leur permettre d’accéder aux fonctions politiques, parlementaires et administratives.

    Ma confiance est grande en leur capacité à contribuer à relever les défis qui se posent à notre nation et à construire son avenir.

    Mes chères sœurs, Mes chers frères,

    Aujourd’hui simple citoyen, il n’en demeure pas moins que je reste fier de ma contribution à ce que l’Algérie ait amorcé le 21e siècle en étant dans une situation meilleure et que je me félicite des progrès notables, réalisés dans tous les domaines, en faveur du peuple algérien qui m’a fait l’honneur d’être son président, vingt années durant.
    Et comme toute chose a une fin, je vous fait mes adieux même s’il n’est pas facile pour moi de vous exprimer toute la sincérité de mes sentiments.

    Les mots ne sauraient suffire pour dire toute ma gratitude à la majorité d’entre vous pour les mains qui m’ont été tendues et pour les signes d’affection et d’égard qui m’ont été témoignés.

    J’ai accepté volontairement la magistrature suprême de notre pays afin de parachever les missions qu’Allah m’a aidé à assumer depuis mon adhésion, en tant que Djoundi, à la glorieuse Armée de Libération nationale et jusqu’à la première phase Post-indépendance, mais également par fidélité au serment fait à nos vaillants Chouhada. J’ai consacré ces vingt dernières années à votre service, et Dieu est témoin de ma sincérité et de ma loyauté.

    Les jours et les années se sont succédé, tantôt maigres et tantôt prospères, donnant lieu aux actions qui ont été les miennes, certaines satisfaisantes et d’autres moins, le propre de l’action humaine étant qu’elle est toujours à parfaire.
    Rien n’étant jamais éternel dans la vie, je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l’avenir de notre pays. Je demeure confiant, que vous poursuivrez, avec la nouvelle direction du pays, le processus de réforme et d’action pour garantir à notre pays davantage de prospérité et de sécurité, grâce à la vaillance, à l’ambition et à l’optimisme de notre jeunesse, le cœur battant de notre Nation.

    Mes chères sœurs, Mes chers frères,

    Vous avez été les meilleurs frères et sœurs, les meilleurs assistants et compagnons et j’ai passé, avec vous et parmi vous, les plus riches années de mon parcours au service de notre pays. Le fait de me retirer désormais chez moi n’est nullement une rupture des liens d’affection entre nous, encore moins l’oubli de mes souvenirs avec vous. Vous serez toujours au plus profond de mon cœur.

    Je vous remercie tous pour le plus précieux acquis de ma magistrature à la tête de notre pays, la fierté et l’honneur dont vous m’avez comblés et qui ont été mon leitmotiv pour vous servir quand j’étais en bon état et même en étant malade.

    L’erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard.
    Je vous invite à demeurer fidèles au devoir de respect et de révérence à l’égard de ceux qui ont signé le miracle de notre libération nationale, qu’ils soient Chouhada ou Moudjahidine toujours en vie. De même que je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous diviser et à être à la hauteur de la responsabilité de préserver le message de nos vaillants Chouhada.

    « Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. certains d’entre eux ont atteint leur fin, et d’autres attendent encore, et ils n’ont varié aucunement » (verset 23, El-Ahzab).

    Gloire et éternité à nos Chouhada ».

    Le Maghreb.dz, 19/09/2021

  • Algérie: Avec Bouteflika, la France a reconnu son passé colonial

    Algérie: Avec Bouteflika, la France a reconnu son passé colonial

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    Le mandat de Bouteflika en Algérie marqué par la reconnaissance par les présidents français du passé colonial

    Au cours des 20 années de mandat de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, les relations entre l’Algérie et son ancien maître colonial, la France, ont connu des hauts et des bas. Alors que les présidents français depuis Nicolas Sarkozy ont pris des mesures pour reconnaître les actions néfastes de la France, l’Algérie n’a pas encore reçu d’excuses officielles de l’Élysée.

    L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, décédé vendredi à l’âge de 84 ans, n’a jamais hésité à rappeler à la France son passé colonial au cours de sa carrière politique. À la veille de son élection en 1999, lorsque Paris craignait que de nombreux partis boycottent le vote, voici sa réponse :

    “La France a mené de très mauvaises politiques en Algérie parce que lorsque la France est arrivée ici, elle a vu un vaste espace vide – un terrain de jeu ouvert qu’elle a ensuite utilisé et abusé”, a-t-il déclaré.

    Une fois élu, Bouteflika a demandé à plusieurs reprises à la France d’admettre ses méfaits coloniaux – pourtant il a poussé à la coopération entre les deux pays.

    Mais en 2003, un traité d’amitié bilatéral n’a pas été signé lorsque le président français de l’époque, Jacques Chirac, n’a pas voulu discuter ouvertement du passé colonial de la France. Ce n’est qu’en 2007 qu’un président français, Nicolas Sarkozy, dénonce publiquement le colonialisme.

    « Le système colonial était profondément injuste et allait à l’encontre des trois principes fondateurs de la République française : liberté, égalité et fraternité », a déclaré Sarkozy.

    Comme son prédécesseur, François Hollande a refusé de s’excuser, mais a reconnu la brutalité des actions de la France en Algérie.

    Lors de sa campagne présidentielle en 2017, Emmanuel Macron a fait un commentaire qui a suscité les éloges de nombreux Algériens, mais a choqué la communauté des Français qui avaient autrefois vécu en Algérie.

    « C’est un crime. C’est un crime contre l’humanité, une barbarie, et cela fait partie d’un passé auquel nous devons faire face en nous excusant auprès de ceux contre qui nous avons commis ces actes », a-t-il déclaré.

    En janvier de cette année, l’historien français Benjamin Stora a publié un rapport détaillé, commandé par Macron, recommandant plus de 20 actes « pratiques » de reconnaissance, mais sans s’excuser pour les actions de la France.

    Le gouvernement algérien a salué le geste comme une étape positive – mais attend toujours des excuses officielles de la France.

    Africatimes, 18/09/2021

  • Violence, insécurité, délinquance… La police sur tous les fronts

    Violence, insécurité, délinquance… La police sur tous les fronts

    Algérie, Violence, insécurité, délinquance, #Algérie,

    La tâche des policiers dans une cité aussi importante qu’Oran n’est pas de tout repos. Ils quadrillent tout le territoire de la wilaya, ces derniers sont confrontés à toutes sortes de fléaux, sécurité routière, drogues vol, agressions, harraga, protection de la nature, préservation de l’environnement et bien d’autres missions.

    Notre police ne peut être au four et au moulin, surtout qu’on observe une augmentation rapide de la population algérienne. En 2016, le nombre d’habitants était de 40 millions et en 2019 43 millions”.

    Les quelques incidents enregistrés dans certaines nouvelles cités sont des actes isolés qui ne peuvent être assimilés à un phénomène de violence. La situation sur le terrain est loin de l’implication médiatique et des rumeurs relayées dans les réseaux sociaux.

    L’Etat accorde une grande importance à la lutte contre la violence sous toutes ses formes, à l’instar de celle qui se produit dans les rassemblements, dans les stades, sur les routes. Il n’en demeure pas moins que ces phénomènes ont tendance à se multiplier pour diverses raisons, la violence urbaine à Oran est nourrie par la précarité sociale, les séquelles de la décennie noire, surtout qu’une grande partie des citoyens, habitant les nouvelles cités, sont venus de diverses wilayas ou le terrorisme a fait beaucoup de morts et l’apparition de cités ghettos à la périphérie de la ville, la concentration de populations paupérisées dans des zones dépourvues de services, d’espaces verts et de transports en commun suscite des tensions.

    La violence existait bien avant la réalisation de ces ”grands ensembles”. Mais son utilisation par des bandes organisées inquiète et les policiers ne peuvent être au four et au moulin, le nombre d’habitants dans certaines cités dépasse largement le nombre d’habitants de certains pays.

    Donc les services de police font face à une situation difficile. Le non- respect des lois et mesures prises par les responsables locaux, en matière d’urbanisme et de l’environnement, est dû à l’absence d’une police municipale qui sera placée sous l’autorité du président d’APC ou relèverait de la tutelle du ministère de l’intérieur.

    Le Carrefour d’Algérie, 18/09/2021

  • Algérie: Said Bouteflika assistera aux funérailles de son frère

    Algérie: Said Bouteflika assistera aux funérailles de son frère

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    Selon Algérie Breve News, la justice a donné son accord pour permettre à Said Bouteflika d’assister à l’enterrement de son frère, feu le président Abdelaziz Bouteflika .

    La même source précise que la cérémonie funéraille aura lieu demain Dimanche au carré des martyrs d’El Alia .

    Pour rappel, L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika est décédé hier soir à l’âge de 84 ans des suites d’une longue maladie après avoir été franppé par un AVC en 2013.

  • Algérie: Deuil national de trois jours suite au décès de Bouteflika

    Algérie: Deuil national de trois jours suite au décès de Bouteflika

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    Décès du président Bouteflika : Le président Tebboune décrète un deuil national de trois jours

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décrété samedi un deuil national de trois jours, avec mise en berne des drapeaux, sur tout le territoire national, à compter d’aujourd’hui, suite au décès de l’ancien chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, vendredi soir, à l’âge de 84 ans.

    Par ailleurs, le défunt sera inhumé au cimetière d’El Alia, lors d’une cérémonie officielle qui aura lieu dimanche, selon Salim Hadjouti, membre du collectif de défense de Said Bouteflika, déclarant que « la famille du président a informé officiellement que Abdellaziz Bouteflika sera enterré dimanche au Carré des Martyrs d’El Alia ».

    L’ancien Président de la République, Abdekaziz Bouteflika est décédé, durant la nuit de vendredi à samedi aux environs de 23 heures, à l’âge de 84 ans. Son décès a été annoncé officiellement par la chaîne de télévision publique.

    Pour rappel, l’état de santé du désormais feu Abdelaziz Bouteflika ne cessait de se détériorer depuis l’AVC qui l’a terrassé en avril 2013.