Catégorie : Algérie

  • Touristes étrangers: L’Algérie va faciliter l’octroi de visas

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    L’Algérie, qui voit ses réserves de changes s’effriter d’année en année, n’a d’autres choix que de diversifier ses sources de revenus en devises, qui proviennent actuellement principalement de la rente pétrolière. Pour ce fait, le gouvernement algérien exploite plusieurs pistes pour sortir de la dépendance pétrolière.

    Le développement du secteur touristique fait partie des chantiers en voie de lancement pour atteindre les objectifs fixés. Avec un potentiel énorme et varié qui va des côtes sublimes du nord au grand Sahara dans le sud, l’Algérie accuse un certain retard dans ce domaine par rapport à ses voisins les plus les proches, le Maroc et la Tunisie ou encore l’Égypte, un peu lointaine.

    Les atouts touristiques indéniables de l’Algérie qui n’ont rien à envier à ceux des pays cités ne sont pas exploités. Vers un allègement des procédures du visa algérien À cela, il faut ajouter les lourdes démarches et les difficultés d’obtenir un visa pour les étrangers souhaitant visiter l’Algérie. Appliquant le principe de réciprocité, l’Algérie impose le visa plupart des pays dans le monde.

    Or, les touristes n’aiment pas les formalités qui durent plusieurs jours. Ils préfèrent des destinations sans visa ou avec un visa à l’arrivée. Au pire, ils opteraient pour un pays qui délivre le visa en quelques heures. Un problème dont l’exécutif en Algérie semble conscient.

    Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a abordé, ce lundi 13 septembre, cette question lors de la présentation du plan d’action de son Gouvernement devant l’assemblée populaire nationale. Il a promis des avancées.

    « En ce qui concerne le tourisme et dans le but de bâtir une industrie touristique, le gouvernement s’engage à mettre en exécution un plan de la destination Algérie en s utenant le travail des agences de voyages et de tourismes en particulier par la facilitation des procédures de visa pour les touristes étrangers », a annoncé le Premier ministre devant les députés. Le ton est donné.

    L’Algérie entend bien alléger les procédures d’obtention de son visa. Reste à savoir comment et surtout à quelle échéance. Selon nos informations, un projet est en cours d’élaboration mais rien n’a filtré concernant les détails.

    Le Premier ministre s’est également engagé à moderniser le tourisme intérieur par la promotion des pôles touristiques d’excellence qui répondent aux normes internationales notamment ceux à caractère culturel et religieux dans le sud du pays.

    Le Midi libre, 14/09/2021

  • Propos de Lakhdar Brahimi: « C’est une chose ahurissante! » (ONM)

    Propos de Lakhdar Brahimi: « C’est une chose ahurissante! » (ONM)

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    Propos de Lakhdar Brahimi sur la Guerre d’Algérie : « C’est une chose ahurissante ! », affirme l’ONM

    En attendant la réaction officielle aux propos de l’ancien diplomate et ministre Lakhdar Brahimi ayant remis en cause le combat de tout un peuple pour le recouvrement de son indépendance, c’est le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui sort de son silence.

    « Un diplomate et un politicien algérien a déclaré ces derniers jours que le départ des américains d’Afghanistan ressemble à celui de la France d’Algérie. C’est une chose ahurissante ! », a asséné Mohand Ouamar Benelhadj, dans une vidéo mise en ligne sur le chaîne youtube de l’ONM.

    « Il n’y a aucune comparaison. Le diplomate algérien semble halluciner. La France est partie d’Algérie après avoir tué un million et demi d’algériens entre 1954 et 1962 », a-t-il soutenu comme pour rappeler le prix fort payé par les Algériens durant les 130 années d’occupation française.

    Lakhdar Brahimi avait pour rappel affirmé dans un entretien au journal Le Monde que la France n’avait pas été vaincue militairement en Algérie, mais avait décidé de « partir ».

    L’ancien diplomate renie ainsi le passé des siens, des nôtres,en ignorant (ou faisant semblant) la réalité du caractère massif de la torture pendant la guerre d’indépendance, des exécutions sommaires, des tortures et des autres violences illégales accomplies par les forces de l’ordre françaises.

    Y.O

    Algérie Breve News, 13/09/2021

  • Algérie : Une stratégie fondée sur les changements

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    L’essor de l’Algérie passe tout naturellement par la stabilité, la cohésion sociale et la sécurité des valeurs qui sont à l’évidence, des ferments indispensables qui déterminent le succès des chantiers du renouveau de l’Algérie nouvelle. Il est donc indéniable que la marche vers le progrès et la prospérité s’inscrive dans un processus participatif et inclusif qui engage toute la nation.

    En effet, la dimension des chantiers, qui attendent l’action du nouveau gouvernement impose une mobilisation de tous et une nouvelle culture de responsabilité pour redresser la barre pour ajuster la voie du remodelage économique et financier surtout que le pays est soumis à une rude épreuve sous l’effet de la crise économique et sanitaire qui perdure.

    Cette période d’adversité économique, voire sociale est l’occasion d’entamer l’enthousiasme et l’ardeur à anticiper et réinventer le futur. Le moment est donc propice à renforcer la capacité collective et commune de résilience, de régulation afin de décupler une mobilisation à imprimer un nouvel élan à l’économie nationale.

    Il est à relever dans cette direction que le Plan d’action du gouvernement revêt une pertinence qui semble à même d’apporter à terme des réponses satisfaisantes aux sérieux problèmes, aux sérieuses préoccupations relatifs à la sphère sociale et économique, en lui donnant la légitimité de ses priorités et la suite qu’elle mérite dans les meilleurs délais possibles.

    Pour ce faire le gouvernement a défini les objectifs à atteindre et une configuration de l’architecture qui doit indéniablement être bâtie aux niveaux national et local pour répondre à une gouvernance efficace de la relance économique et sociale. Celle-ci est dictée par de nouvelles exigences, de nouvelles réformes qui prolongent le programme présidentiel, les conquêtes du peuple et engagent le pays dans de nouvelles performances.

    C’est dire donc toute l’importance de la phase actuelle fondée sur une stratégie globale politique, économique, sociale et culturelle totalement orientée vers les changements. La dimension gigantesque des défis, impose un patriotisme économique exemplaire.

    Au plan strictement économique il s’agit d’un concept charnière pour la bataille de la métamorphose-transformation structurelle et la modernisation de l’économie nationale. Au demeurant, la diversification économique doit à présent être une réalité sur la base d’un engagement d’une nouvelle politique de développement indépendant de la rente des hydrocarbures, laquelle doit être un précieux levier de croissance économique et non l’essentiel.

    Dans ce sillage il s’agit de la valorisation de la production nationale manufacturière agricole, industrielle et de service par l’incitation fiscale, la limitation des importations et la mise en œuvre d’une nouvelle politique d’industrialisation orientée vers la micro, petite et moyenne industrie avec comme objectif : satisfaire la demande nationale ; remplacer les produits importés par des produits nationaux afin de réduire drastiquement l’importation et économiser les réserves de changes ; multiplier les start-up, orienter la consommation nationale et la commande publique vers cette production et favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs ; réviser totalement la politique de CKD et SKK pour garantir une intégration très élevée dans ce domaine ;favoriser et encourager tout investissement industriel qui utilise des intrants et des matières premières nationaux, créer l’emploi et le soutien à la croissance économique ; promouvoir la production nationale comme premier facteur de création d’emploi, de richesse, de revenus au budget national et d’exportation.

    Ce lexique économie très largement contenu dans le volet économique du programme du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune est automatiquement l’essence d’action pour le nouveau gouvernement, un plan d’action dans la stratégie de doper la croissance avec comme cible son évolution à plus de 7 % ; aussi le patriotisme économique doit être de mise, une urgence et une nécessité absolue pour investir dans davantage de secteurs vitaux.

    C’est d’ailleurs à juste titre que le chef de l’Etat n’a de cesse d’interpeller sur la contribution directe du secteur privé à la relance de l’économie nationale et à donner le ton de la grande offensive à se lancer dans les secteurs de développement industriel et d’autres secteurs porteurs. A ce propos, le Plan d’action du gouvernement vise une large promotion et encourage le secteur privé associé, partenaire du secteur public pour qu’ensemble ils sonnent le tocsin de la mobilisation autour de la relance économique et sociale à travers des investissements massifs et porteurs dans divers créneaux qui aiguillonnent la prospérité, le progrès et préparent la bataille de l’après-pétrole et ainsi être en phase avec les impératifs de l’heure et tenir effectivement ce grand pari socio-économique.

    B. C.

    Le Maghreb, 14/09/2021

  • Diplomatie algérienne : Un sens politique exemplaire

    Diplomatie algérienne : Un sens politique exemplaire

    Algérie, diplomatie, #algerie,

    PAR : ammar zitouni

    De l’avis de tous les observateurs, l’Algérie se trouve aujourd’hui sur la scène internationale comme un Etat responsable diplomatiquement, mûr et moral. Ils décrivent l’attitude d’Alger, dont la discrétion le disputait au sang-froid, à la patience, à l’absence de toute velléité, de vanité, de condescendance ou de paternalisme, dans son rôle diplomatique à travers le monde.

    En effet, l’Algérie sollicité de toute part pour sa sagesse et sa compétence dans la solution des conflits lance prudemment en tant que médiateur entre les différents protagonistes sur la base d’informations, des assurances et des témoignages recueillis par sa diplomatie les actions de bons auspices en tant que médiateur loyal et désintéressé.

    Le problème qui préoccupait le plus la diplomatie algérienne, qui s’est toujours gardée de vouloir imposer sa présence ou ses interventions dans l’un des pays ou une région des plus explosives de la planète, qui touche directement les intérêts vitaux du tiers-monde, et particulièrement de l’Afrique et du Monde arabe, ce problème essentiel était de s’assurer de la bonne foi, de la volonté réelle et profonde des interlocuteurs, sans arrière-pensées, sans réserve ou sans ambigüité aucune, sans intentions inavouées. Pouvait-on faire réellement confiance à ceux qui ont provoqué le soi-disant  » printemps arabe « , dont la nation arabe a tant souffert, à l’impérialisme associé au sionisme qui continue à menacer le monde directement à travers duplicité, mensonges er mises en scènes nombreuses et variées ?

    Pour des raisons diplomatiques, l’Algérie au vu de la résurgence des clivages antagoniques propres à la scène internationale souvent explosive sur le plan politique, économique et surtout sécuritaire, la multiplication des conflits imposant un éparpillement proprement dit, avance prudemment tant l’Afrique, le Monde arabe et le non-alignement manquent de cohésion mais pour certains avec une tendance vers les grandes puissances, voire même vers Israël comme le cas du Maroc qui appuie la demande d’admission de l’entité sioniste en tant que membre observateur auprès de l’Union africaine (UA) dont il n’est même pas membre fondateur. Acter cette décision sulfureuse est un acte qui porte en lui-même des réactions qui, non jugulées, risquent de compromettre le caractère panafricain de l’organisation.

    Ces contradictions réelles ont conduit l’Algérie à réagir énergiquement contre l’admission de l’entité sioniste en tant qu’observateur auprès de l’UA ; le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra a déclaré que l’octroi à l’entité sioniste du statut d’observateur à l’UA  » était une décision administrative qui porte préjudice à l’unité  » de l’organisation panafricaine, ajoutant  » Nous souhaitons vivement que les esprits et les consciences s’éveillent et que des décisions soient prises afin de préserver la crédibilité de l’Afrique et l’unité de l’UA « , d’autant que des pays amis qui ont un poids politique considérable soutiennent entièrement la position algérienne.

    Que l’Afrique soit aujourd’hui ballottée par des conflits par une situation sécuritaire des plus explosives, c’est une réalité. Mais cette réalité impose à l’UA sans nier aucune des contradictions de l’époque actuelle, et sans renoncer à faire de la vérité, de l’indépendance des peuples à l’instar du peuple palestinien et du peuple sahraoui la base de son action. De chercher comme le véhicule la diplomatie algérienne à dépasser les tensions et les conflits si réellement les Etats africains et même arabes agissent ensemble en conformité avec les principes de la paix, de la sécurité et du développement durable.

    Devoirs de l’histoire, mission proactive, solidarité afro-arabe, la diplomatie algérienne se trouve aujourd’hui sur le podium de la scène internationale. Un rôle militant qui remonte à l’époque de la lutte de libération nationale lorsque les militants-diplomates du FLN et, plus tard, du GPRA, étaient sollicités pour intervenir afin d’aider à régler des différends entre pays amis, qui se souvient des responsabilités assumées à l’époque, dans ces rôles par Mohamed Benyahia, M’hamed Yazid ; Saad Dahlab, Abdelhamid Mehri, Abdelkader Chanderli, bien d’autres.

    Cela signifie que les hommes diplomatiques algériens ne se sont jamais contentés d’être de simples  » intermédiaires  » ou des  » facteurs « . Ils conçoivent leur rôle comme celui de tout militant : ils interviennent s’ils sont sollicités et, s’ils sentent qu’ils sont en mesure d’aider au règlement d’un contentieux, d’un conflit ou d’une divergence et s’ils estiment que leur conseils, leurs recommandations, leurs pressions discrètes sont nécessaires pour surmonter un obstacle. Ils n’hésitent pas à le faire. Mais sans hésiter on plus à dire aux uns et aux autres ce qu’ils pensaient être l’erreur de telle ou telle partie et comment ils pourraient l’éviter. Une présence forte et active dans les forums internationaux qui lui a permis de contribuer ainsi à la recherche des solutions aux défis multiples imposés à la communauté internationale, dont le terrorisme, la sécurité et le désarmement.

    C’est dans la foulée de ces mutations profondes que, sous l’impulsion du ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra et sur décision du Président Abdelmadjid Tebboune s’initie un redéploiement diplomatique à l’extérieur pour assurer une meilleure prise en charge des intérêts géostratégiques et économiques de l’Algérie et se mettre également à l’écoute de la communauté nationale à l’étranger. Forte de ses capacités, la politique extérieure à conforter la place de l’Algérie dans le concert des nations, en dépit d’un contexte régional et mondial complexe, marqué par des défis politique, sécuritaire, économique mais aussi par la crise sanitaire du coronavirus (Covid-19).

    L’action internationale de l’Algérie telle que visée par le programme politique en vigueur milite pour une politique étrangère dynamique et proactive dont la révision des objectifs et des missions classiques diplomaties (relations bilatérales et multilatérales) ; pour une diplomatie économique offensive au service du développement national et des entreprises et investisseurs publics et privés ; pour une diplomatie cultuelle au service du rayonnement national ; pour la protection et la promotion d’une communauté nationale à l’étranger et d’une diaspora pleinement impliquée dans le renouveau national.et enfin la mise en place de la diplomatie économique au service du Plan de relance économique 2020-2024.

    Ce redéploiement à l’extérieur vient d’être appuyé par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune à travers la création des postes d’envoyés spéciaux chargés de conduire l’action internationale de l’Algérie. Ces nominations ont été suivies par un vaste mouvement dans le corps diplomatique.

    La détermination du chef de l’Etat vise à ajuster et d’affûter les outils de la diplomatie algérienne pour l’engager résolument dans les nouvelles formes d’action moderne de la diplomatie mondiale telles qu’elles se déploient aujourd’hui au niveau des grandes puissances et au sein des organisations internationales. Une mission qui a pour objectif de conférer à l’appareil diplomatique la flexibilité, l’efficacité et la réactivité nécessaires devant permettre à l’Algérie de faire face aux multiples enjeux de l’heure. Mais aussi l’actualisation des objectifs et missions de la diplomatie algérienne à la lumière des valeurs et des principes inébranlables de la politique étrangère, la poursuite de la défense de la souveraineté des Etats et l’appui aux causes justes et légitimes.

    A. Z.

    Le Maghreb, 14/09/2021

  • Algérie: Au FLN, les dobermans sont toujours lâchés !

    Algérie: Au FLN, les dobermans sont toujours lâchés !

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    par Noureddine Khelassi

    Au FLN, où la réalité dépasse la fiction, les légendaires dobermans du «redressement» politicien sont toujours lâchés !

    De nouveau, nerfs à vif et esprits chauffés à blanc. Tintamarre, noms d’oiseaux et torgnoles que les uns et les autres ont distribués aux uns et aux autres. Il y avait récemment de l’électricité à haute tension au siège de l’ancien parti unique qui est vraiment unique à bien des égards. Cette fois-ci, les nouveaux «redresseurs» sont venus «redresser», c’est-à-dire virer brutalement dans le lexique FLN, l’actuel secrétaire général aux nom et prénom atypiques de Baâdji Abou El Fadl. Un avocat sorti de nulle part, c’est-à-dire d’une éprouvette politique magique. Mais le promu au «redressement» râle, renâcle et résiste, car il refuse d’être «redressé» à son tour, croyant encore que son tour de «redressement» n’est pas encore venu.

    Mais son sort semble tout de même scellé car il sera vraisemblablement remplacé par un collège de «sages», en l’occurrence des «redresseurs» bcbg cornaqués par un «redresseur» au long cours, et chargés de préparer un congrès extraordinaire qui désignera son successeur. Voilà pour l’aspect factuel de la tambouille de l’actuel FLN qui est décidément un front loufoque national !

    Reste la question du fond du problème, car le départ ou même le maintien à son poste de Baâdji Abou El Fadl, quelles que soient les bonnes ou les mauvaises raisons à la base, n’est pas le thème du jour. Le sujet essentiel, c’est ce que signifie et représente le FLN aujourd’hui. En fait, rien ne doit surprendre de la part de ce FLN-là, dont les remugles politiques, les miasmes organiques et les exhalaisons putrides des querelles picrocholines diffèrent peu des émanations toxiques de Oued El Harrach ! Le FLN, c’est évident, est de nouveau en profonde crise, une crise cyclique. Le mal qui le ronge est une maladie endémique qui y sévit par intermittence depuis 1996. Elle porte un nom qui est une marque de fabrique : Le «redressement». Euphémisme politique né du complot dit «scientifique» inventé cette année-là par un cacique multiservices du parti pour «redresser» définitivement un certain Abdelhamid Mehri qui, lui, que Dieu lui en rende grâce, voulait «redresser» le FLN pour l’engager sur la voie rectiligne du vrai « redressement » démocratique.

    Mais, à propos du FLN, cadavre politique perpétuellement à la renverse — malgré son dernier succès législatif dopé à l’EPO électoral —, on se demande toujours qui «redresse» qui, au nom de qui et de quoi, à quel propos et au profit de qui ? On tend l’oreille à chaque fois pour mieux comprendre les subtilités de cette science-FLN du «redressement», mais à chacun de ses remakes, on ne comprend plus ce qui nous paraissait évident juste avant. Sauf que les «redresseurs» de tout bord du FLN sont des politiciens comme les autres. La classe en moins, puisqu’ils règlent leurs différends à coups de poing, de postillons et d’injures de soudards, quand ce n’est pas à l’aide des crocs de dobermans qu’un «redresseur» bien en vue a un jour lâché sur d’autres «redresseurs» destinés alors au «redressement» du moment !

    Tout compte politique fait et tout mécompte politicien effectué, le fond du problème ne réside pas dans le fait de «redresser» un secrétaire général qui n’arrange plus les affaires de tierces parties à l’origine du «redressement» en cours. Il n’est même pas dans le fait que «redresseurs» et candidats au «redressement» ont offert au pays le spectacle d’une pièce de boulevard jouée à ciel ouvert par de piètres acteurs du présent ectoplasme tragicomique du FLN historique. Des clientèles composées de malandrins et de bien d’autres margoulins qui se sont emparés du glorieux sigle FLN pour en faire une rente viagère. À savoir un crédit-rentier leur assurant un revenu politique captif à vie, comme beaucoup en rêvent encore !

    Tous ces «redresseurs» qui veulent «redresser» les autres «redresseurs», doivent être «redressés» eux-mêmes. Pour le bien d’un parti à la ramasse éthique et à la dérive politique. Par-dessus tout pour le bien commun, et ce serait même une œuvre d’utilité publique de restituer le parti à ses rares vrais militants en le libérant de tous les rentiers du «redressement». Le faire en se rappelant que le nettoyage des écuries d’Augias fut le cinquième des douze travaux d’Hercule. Ces écuries étaient tellement dégueulasses qu’on ne pouvait plus y entrer. Elles n’avaient plus été lavées depuis trente ans, presque autant que le temps passé depuis le premier «redressement» qui a écarté Abdelhamid Mehri de la direction d’un parti astreint alors à une cure d’opposition et sur la voie du «redressement» démocratique. Héraclès les avaient nettoyées en une seule journée, en y détournant les eaux des fleuves Alphée et Pénée. Hercule fut donc dans l’histoire de l’humanité, le premier grand «redresseur».

    Le FLN, ex-parti unique est vraiment unique en son genre, on ne le dira jamais assez ! Jugez-en, à la suite d’Abdelhamid Mehri qui en connaissait les arcanes comme formation politique post-indépendance et les qualités comme organisation révolutionnaire du mouvement de libération : «C’est un parti du pouvoir qui n’a jamais été au pouvoir» ! Un parti de pouvoir, une façade politique du pouvoir réel. Ses secrétaires généraux n’ont jamais dirigé le pays, mais des présidents de la République l’ont dirigé en son nom. Le premier dirigeant du FLN ne devient pas président de la République, mais c’est le président de la République qui devient ensuite président de l’ancien parti unique, comme on a connu ça sous les trois mandats de Chadli Bendjedid. Durant les deux décennies du bouteflikisme bonapartiste, le FLN n’était pas au pouvoir, mais le chef de l’État en était cependant le «président d’honneur». En réalité, le seul maître d’un parti qui lui servait de béquille partisane, au titre de pilier d’une coalition d’allégeance politique englobant les courants nationaliste et islamiste du pays.

    Bref, un FLN symbole d’un pouvoir virtuel. Vitrine d’un pouvoir réel qui servait de cadre de mise en scène électorale du choix du candidat à la présidence de la République décidé en amont et en arrière-plan par les forces qui actionnent les «redresseurs».

    N. K.

    Le Soir d’Algérie, 14/09/2021

  • Algérie : Château de cartes

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    L’Algérie aborde la rentrée sociale dans un contexte quelque peu mitigé. En effet, autant des Algériens pestent contre la hausse des prix et la baisse visible de leur pouvoir d’achat, autant d’autres citoyens et ils sont des dizaines de milliers, chaque mois, à afficher une satisfaction certaine. Et pour cause, de très nombreux mal logés ont eu leurs nouvelles habitations.

    D’autres dizaines de milliers attendent avec une pointe d’impatience de sortir du cauchemar des bidonvilles et des loyers onéreux dans le courant du mois de novembre prochain. Cet immense acquis de la société algérienne colore l’action du gouvernement durant l’exercice de cette année finissante de la couleur de l’optimisme.

    Et pour cause, cet effort inégalé qui a consisté à réaliser tant de logements est intervenu dans un contexte économique morose. C’est d’ailleurs tout le sens d’un acquis irréversible. Et ce n’est pas le seul que les Algérien ont bien raison de vouloir conserver.

    Pour ne pas faire marche arrière, il est essentiel de conforter tous les acquis sociaux, économiques et culturels de l’Algérie. Il ne faut pas croire que la carte Chiffa et sa généralisation, qui a été une grande réalisation, ne puisse pas être remise en cause. Ou que le principe d’une allocation chômage décidé par le président de la République ne soit pas d’une manière ou d’une autre freiner par Dieu sait quel sombre bureaucrate.

    Il est impératif de considérer que tout est sujet à régression, d’autant plus que toutes ces réalisations sont le fruit d’une manne pétrolière, peut être bien orientée, mais qui demeure tout de même une ressource que nous ne maîtrisons pas.

    Et comment donc conforter tous les acquis ? La réponse est très simple, en fait. Il suffit de fructifier tout cet investissement en rendant d’une manière ou d’une autre les Algériens responsables de leur devenir.

    En un mot comme en mille, 2022 qui est aux portes devrait être l’année de la consolidation de la citoyenneté. Il faut amener les Algériens à s’approprier leurs usines, leurs produits manufacturés, leurs acquis sociaux à l’image d’une sécurité sociale qui passe pour être l’une des meilleurs au monde, leur conquête culturelle à travers les multitudes de festivals qu’il va falloir trouver des moyens de financement autre que gouvernementaux.

    Cela pour dire que si la citoyenneté n’est pas au rendez-vous dans un proche avenir, l’Algérie de 2022 est un château de cartes.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 14/09/2021

  • Algérie-Parlement: Les nouveaux députés mi-figue mi-raisin

    Algérie-Parlement: Les nouveaux députés mi-figue mi-raisin

    Algérie, Parlement, APN, députés, plan d’action du gouvernement, #Algérie,

    Crispés ou ayant des instructions pour éviter toutes déclaration à la presse, bien qu’ils sont élus pour un mandat national et pas seulement pour leurs wilayas qui exigent l’ouverture d’esprit et la communication en tant qu’élu du peuple, des dizaines de députés évitent toutes déclarations pour ce premier jour de l’ouverture des portes de l’Assemblée Populaire Nationale APN.

    Composée essentiellement de la nouvelle génération, les nouveaux députés qui sont au nombre de 407 en tout, issu des listes indépendantes principalement et des partis politiques connu sur la scène qui siègent pour la première fois à l’hémicycle, n’ont pas manqué de revenir sur la dynamique du hirak qui a permis un changement politique plus au moins acceptable.

    Le député Benslimane du parti El Moustakabel qui a intervenu en premier dans la séance n’a pas tardé à soutenir le plan d’action du gouvernement, sans pour autant apporter la moindre critique qui peut gêner.

    Massinissa, député indépendant de Béjaia qui a tenu à présenter ses condoléances aux victimes des feux de forêts de Tizi Ouzou et Béjaia, qui ont enregistré plus de dégâts humains et matériel, a également salué le mouvement hirak qui a permis l’émergence d’une nouvelle classe politique et députation.

    Par ailleurs, ce député a failli dans sa promesse avec plusieurs représentants de médias qu’il a boudés de manière volontaire ou involontaire, au lieu de répondre justement sur l’évolution de la situation en kabylie, notamment la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes des feux de forêts et autres questions d’actualités politiques.

    Plus pertinents ce sont les députés du sud du pays, notamment la wilaya d’El Meghair, Adrar, Illizi et plus, Ghardaïa, Beni Abbas, et plus, qui n’ont pas manqué de soulever la problématique du chômage qui a atteint 26% au minimum, ainsi que les insuffisances flagrantes en matière de prises en charges sanitaires qui sont très loins de répondre aux besoins des patients dans plusieurs établissements.

    A titre d’éxemple, le Centre Anti Cancer « CAC » Adrar est dépourvu de tous les moyens nécessaires, a-t-on déploré. Enumérant les manques flagrants aussi bien en termes de disponibilité de spécialistes, de transports sanitaires, de médicaments, d’établissements dignes de leurs noms qui répondent aux exigences dans les meilleures conditions, M. Afif Belaila, député d’Adrar, fait appel au ministre de la santé en personne, Dr Benbouzid, afin de construire une clinique en ophtalmologie à Adrar, l’élargissement de l’établissement de santé d’Adrar qui se trouve dépasser au point de faire des centaines de kilomètres, parfois jusqu’à Bechar pour les besoins des soins sanitaires.

    Amar CHEKAR

    Algérie62, 13/09/2021

  • Algérie-Plan d’action du gouvernement: Que diront les députés?

    Algérie-Plan d’action du gouvernement: Que diront les députés?

    Algérie, Plan du gouvernement, Parlement, députés, #Algérie,

    Par Mohamed K.

    C’est le premier vrai exercice politique pour les nouveaux députés, élus en juin dernier à l’issue des législatives anticipées. Les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont entamé, depuis dimanche, le débat général du plan d’action du gouvernement, présenté dans la matinée par le Premier ministre, ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, lors d’une séance plénière présidée par Ibrahim Boughali, président de l’Assemblée.

    D’ailleurs, les journées de samedi et de dimanche ont connu une effervescence particulière, en raison de la mobilisation des groupes parlementaires des partis politiques. Ces derniers ont multiplié les rencontres avec leurs députés, comme le veut la tradition au sein de l’APN. Pour les partis politiques, il s’agit aussi de coordonner les interventions des députés, de les rendre cohérentes et de les enrichir, en raison du manque d’expérience de la plupart des nouveaux membres. Ces derniers ont eu le temps nécessaire pour examiner le document du gouvernement et préparer les questions.

    S’agissant de ce plan, il est axé essentiellement sur l’engagement de réformes structurelles destinées à relancer l’économie nationale et à moderniser le système bancaire et financier. Il intervient dans un contexte de crise sanitaire aiguë et dans une conjoncture économique et sociale des plus délicates.

    Adopté le 30 août dernier par le Conseil des ministres, ce plan d’action est composé de cinq chapitres, à savoir la consolidation de l’Etat de droit et la rénovation de la gouvernance, la relance et le renouveau économiques, le développement humain et une politique sociale renforcée, une politique étrangère dynamique et proactive, ainsi que le renforcement de la sécurité et de la défense nationale.

    Au terme de sa présentation, le Premier ministre a précisé que le plan d’action “sera concrétisé par l’adoption de feuilles de route sectorielles élaborées par chaque département ministériel, qui sera chargé de définir la matrice des activités et les objectifs attendus de chaque activité, ainsi que les délais de mise en œuvre prévus”. Il a ajouté qu’”un mécanisme sera mis en place pour suivre et évaluer, périodiquement et en continu, sa mise en œuvre selon des indicateurs quantitatifs précis”.

    “La conjugaison des efforts de tous” s’impose pour atteindre les objectifs tracés dans ce “programme ambitieux”, a soutenu le Premier ministre, assurant que le gouvernement “souhaite travailler avec toutes les bonnes volontés dans ce pays, au service des intérêts de notre pays et de nos concitoyens, sous la direction éclairée du président de la République et conformément à ses instructions”.

    Le gouvernement travaillera avec les différents partenaires “avec sincérité et abnégation afin d’atteindre les objectifs de nos programmes et plans qui visent un développement inclusif et équilibré, afin d’améliorer la situation et la stabilité de l’Algérie au niveau intérieur et promouvoir sa place dans le concert des nations”, a souligné le Premier ministre.

    Le débat devrait prendre fin demain, mercredi, avec l’intervention des chefs des groupes parlementaires et une séance consacrée aux réponses du Premier ministre aux questions soulevées par les députés lors du débat général.

    Jeudi, une séance plénière sera consacrée au vote du projet de plan d’action du gouvernement.

  • Algérie: A nous l’Afrique !

    Algérie, Afrique, diplomatie, redéploiement, #Algérie,

    Par Hassan Moali

    Lentement mais sûrement, l’Algérie amorce un recadrage stratégique de sa diplomatie qui aura subi, des décennies durant, les dommages collatéraux des années Bouteflika. Un bilan-boulet que notre pays traîne aujourd’hui comme un péché originel d’une gouvernance désincarnée dans un environnement géopolitique extrêmement crisogène.

    Le rappel de Ramtane Lamamra est en soi un signal fort que la diplomatie algérienne va désormais sortir de la diplomatie passive des «petits fours» pour une approche plus proactive qui sied aux enjeux géostratégiques et géo-sécuritaires.

    Il n’est évidemment jamais trop tard pour bien faire, bien que l’Algérie aurait largement pu tirer profit de son leadership mais surtout du précieux capital symbolique qu’elle a engrangé sur le continent africain où elle était considérée comme «La Mecque des révolutionnaires», pour reprendre la formule proverbiale d’Amiclar Cabral.

    Il est donc heureux de constater que notre pays ait retrouvé l’Afrique, notre profondeur stratégique, après lui avoir longtemps tourné le dos en ayant, hélas, le regard rivé vers le Nord… Le «safari» que vient d’effectuer le ministre des affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, qui l’a mené jusqu’au Congo Brazzaville en passant par le Niger et la Mauritanie, confirme ce redéploiement diplomatique de l’Algérie sur un continent où elle a tout à gagner et absolument rien à perdre.

    Forcément, cette diplomatie un tantinet agressive dans le bon sens du terme agace nos voisins immédiats, notamment le royaume du Maroc qui pensait être définitivement en terrain conquis.

    Les récurrentes provocations du Makhzen qui a poussé l’outrecuidance jusqu’à oser fourrer son nez dans les affaires internes du pays à travers l’histoire de «l’indépendance de la Kabylie» sont désormais symptomatiques des certitudes ébranlées du Palais.

    Une Algérie qui revient au-devant de la scène africaine et régionale avec un discours et des positions de principe fermes sur les dossiers chauds et les foyers de tension (Libye, Sahel, Sahara occidental, etc.) qui agitent le continent noir a, assurément, de quoi inquiéter le royaume de Sa Majesté jadis si sûr de ses appuis et de ses acquis. Il doit dorénavant comprendre que l’Algérie est déterminée à étendre son influence et rentabiliser ses engagements. En un mot, s’assurer un retour sur investissement grâce à une pragmatique mise en musique de sa politique étrangère certes adossée aux idéaux de sa Révolution, mais qui tient néanmoins compte de ses intérêts vitaux au double plan économique et géopolitique.

    Il faut se féliciter de ce que la diplomatie algérienne, qui a longtemps été le jardin secret de Bouteflika, se soit enfin libérée des pesanteurs subjectives qui ont sacrifié l’image et les intérêts du pays au profit de l’ego hypertrophié de ce dernier.

    H. M

  • Pourquoi l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc : et implications pour l’avenir

    Pourquoi l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc : et implications pour l’avenir

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    La rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc en août est le produit d’une longue histoire de tensions. Les deux nations n’ont jamais eu de longues périodes d’amitié, malgré les nombreux facteurs qui les unissent. En effet, ils appartiennent à la même région du Maghreb , partagent la même religion (islam sunnite et rite maléki) et la même identité, et parlent un dialecte similaire. Ils partagent également une frontière commune de 1 550 km .

    En fait, les Algériens et les Marocains sont si proches qu’il est difficile de les distinguer. Mais, les dissemblances historiques, politiques et idéologiques depuis leurs indépendances respectives pèsent lourdement dans les relations entre ces pays « frères ».

    Comment rendre compte des tensions qui ont caractérisé leurs relations, qui connaissent désormais une seconde rupture des relations diplomatiques ? La première, initiée par le Maroc, s’est déroulée de 1976 à 1988.

    J’ai étudié les relations entre l’Algérie et le Maroc pendant plus de 40 ans et publié des études sur le sujet. Les relations entre les gouvernements algérien et marocain ont rarement été cordiales. Cela est dû à la nature différente de leur lutte anticoloniale, à leurs systèmes politiques différents et à leurs orientations idéologiques opposées.

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    Au cours de la dernière décennie, le Maroc a exploité la léthargie de la diplomatie algérienne et la paralysie du système politique pour faire avancer ses intérêts, souvent au détriment de l’Algérie. Le réveil de la diplomatie algérienne et sa décision de contrer ce qu’elle considère comme des « actes hostiles » du Maroc ont entraîné la dernière rupture.

    Leur relation tumultueuse a été un obstacle à l’intégration de la région, ce qui pourrait apporter des avantages considérables aux deux. L’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie ont fondé l’ Union du Maghreb arabe en 1989 . Mais depuis 1996, le syndicat est devenu moribonde en raison des tensions répétées dans les relations maroco-algériennes.

    Les divergences des dernières années sont potentiellement beaucoup plus conséquentes. Ils pourraient menacer la stabilité de toute la région de l’Afrique du Nord.

    Histoire des relations algéro-marocaines
    Les nationalistes algériens entretenaient des relations relativement bonnes avec le roi Mohammed V du Maroc. Il est décédé en 1961, un an avant que l’Algérie n’accède à sa souveraineté. Le Maroc est devenu indépendant en 1956 et l’ Algérie en 1962.

    Le fils du roi Mohammed, le roi Hassan II , qui lui a succédé, a revendiqué le territoire algérien. Il envahit le pays en 1963 . Cela a entraîné la mort de centaines de combattants algériens mal équipés.

    Bien que courte, cette guerre a façonné les esprits de l’establishment militaro-politique algérien. Il y a eu une ère de coopération entre 1969 et le milieu des années 1970. Mais le conflit au Sahara occidental, envahi par le Maroc sous la soi-disant Marche verte en 1975 , a entraîné une autre ère de tensions.

    En effet, en mars 1976, la reconnaissance par l’Algérie de la République arabe sahraouie démocratique, proclamée par le mouvement nationaliste sahraoui, le Front Polisario , a vu le Maroc rompre les relations diplomatiques avec l’Algérie. De nombreux autres pays africains ont reconnu la République arabe sahraouie démocratique. Les relations ont été rétablies en mai 1988 .

    Le renouvellement des relations s’est appuyé sur un certain nombre d’accords . C’étaient:

    -un engagement à des relations durables de paix

    -bon voisinage et coopération

    -hâter la construction du Grand Maghreb arabe

    -La non-ingérence de l’Algérie dans les affaires intérieures du Maroc

    -résoudre le conflit du Sahara occidental par un référendum d’autodétermination.

    -Du point de vue de l’Algérie, le Maroc a renié chacun d’eux.

    En arrière-plan, il y a eu une accumulation continue de tensions algéro-marocaines.

    Tensions croissantes

    Dans les années 1990, l’Algérie a traversé une crise plus grave qu’elle n’avait jamais connue. Le pays a été dévasté par la guerre civile opposant l’État et les groupes islamistes armés. En 1994, au milieu de cette crise, les autorités marocaines ont faussement accusé les services secrets algériens d’être à l’origine des attentats terroristes meurtriers de l’hôtel Asni à Marrakech.

    Le Maroc a imposé des visas aux Algériens, y compris à ceux qui détiennent une autre nationalité. L’Algérie a riposté en imposant des visas et a fermé ses frontières terrestres avec le Maroc. Fin 1995, le Maroc a gelé les institutions de l’Union du Maghreb arabe en raison du soutien de l’Algérie à la République arabe sahraouie démocratique.

    Un changement dans les relations semble s’être produit lorsqu’Abdelaziz Bouteflika est devenu président de l’Algérie en avril 1999. Il avait prévu de rencontrer le roi Hassan II pour aplanir les différends. Mais le roi mourut en juillet de la même année. Son successeur Mohammed VI n’a montré aucune inclination pour une résolution du Sahara Occidental selon les termes des Nations Unies.

    Étonnamment, pendant sa présidence, Bouteflika n’a pas seulement négligé la question du Sahara occidental, il a également demandé aux responsables de ne répondre à aucune action hostile marocaine.

    Suite à son expulsion forcée en avril 2019 , l’Algérie a réitéré son soutien au principe de l’autodétermination.

    Pour sa part, le Maroc avait fait pression sur l’ Union africaine , l’Europe et les États-Unis pour qu’ils soutiennent ses revendications de souveraineté sur le Sahara occidental. Deux événements au cours des 10 derniers mois ont exacerbé les tensions. Le premier était une attaque contre des manifestants sahraouis à El-Guergarat , la zone tampon au sud du Sahara occidental, par les troupes marocaines. Ensuite, il y a eu un tweet du président Donald Trump annonçant la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine au Sahara occidental.

    Ceux-ci faisaient partie de la décision de l’Algérie de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc.

    Trump avait échangé le Sahara Occidental occupé par le Maroc en échange de la normalisation des relations du Maroc avec Israël . D’autres États arabes ont fait la même chose dans le cadre des accords d’Abraham négociés par le gendre de Trump, Jared Kushner.

    Avant les accords d’Abraham, les responsables marocains affichaient une hostilité implacable envers l’Algérie à laquelle le gouvernement algérien n’a pas répondu. Le tweet de Trump le 10 décembre a semblé galvaniser l’attitude hostile du Maroc envers l’Algérie.

    L’Algérie a perçu ces deux décisions comme une menace réelle pour sa sécurité nationale.

    Le seuil de tolérance d’Alger contre des actes qu’il considérait comme hostiles a été atteint à la mi-juillet lorsque l’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU a distribué une note exprimant son soutien à un groupe luttant pour la sécession de la région côtière kabyle de l’Algérie . Le groupe est répertorié comme groupe terroriste par l’Algérie. Cela a conduit l’Algérie à rappeler son ambassadeur au Maroc pour des « consultations » et à demander au Maroc de préciser s’il s’agissait de la seule décision de l’ambassadeur ou du gouvernement. Il n’a jamais reçu de réponse.

    Un autre acte hostile aux yeux de l’Algérie a été un vaste scandale d’espionnage révélé par un consortium de journaux internationaux et d’organisations de défense des droits de l’homme. Ils ont découvert que le Maroc avait ciblé plus de 6 000 Algériens, dont de nombreux hauts responsables politiques et militaires.

    L’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc à compter du 24 août.

    Conséquences de la rupture

    La rupture peut entraîner des réalignements géopolitiques. Mais tout dépendra de savoir si le Maroc intensifiera les tensions et utilisera la carte israélienne contre l’Algérie, ou s’il cherchera à réduire les tensions.

    L’Algérie a déjà commencé à renforcer son contrôle à la frontière algéro-marocaine. Cela pourrait créer de graves problèmes pour le Maroc s’il décidait d’expulser les dizaines de milliers de Marocains (dont beaucoup sont des migrants illégaux) d’Algérie.

    Il y a aussi des implications plus larges.

    L’éclatement a sonné le glas de l’Union du Maghreb arabe, déjà en sommeil. Les relations tendues signifieront soit que le groupement régional restera à l’arrêt, soit qu’un nouveau groupement pourrait émerger.

    Et on peut s’attendre à ce que les rivalités entre l’Algérie et le Maroc s’intensifient à l’Union africaine sur le statut d’observateur d’Israël auprès de l’UA et sur le Sahara occidental.

    Dans le domaine économique, le ministre algérien de l’énergie a annoncé fin août que le contrat du gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui passe par le Maroc, ne sera pas renouvelé après son expiration le 31 octobre 2021 . La décision est maintenant confirmée . L’oléoduc part directement du nord-ouest de l’Algérie puis traverse la Méditerranée.

    Au lieu de cela, l’Algérie distribuera du gaz naturel à l’Espagne et au Portugal via le gazoduc MEDGAZ.

    L’impact à terme de cette rupture est imprévisible. Ce qui est sûr en revanche, c’est que la rivalité algéro-marocaine va s’intensifier.

    Yahia H. Zoubir. Chercheur invité au Brookings Doha Center et professeur principal d’études internationales et directeur de recherche en géopolitique, Kedge Business School

    The Conversation, 12/09/2021