Catégorie : Algérie

  • Algérie : Partis : la mort subite ?

    Algérie, partis politiques, #Algérie,

    De nombreux partis politiques y compris ceux qui écument le paysage depuis plus de 30 ans risquent de laisser des plumes à l’issue des élections locales prévues le 27 novembre prochain.

    En effet, l’article 318 de la loi organique relative aux parrainages électoraux place la barre très haut pour ceux qui ambitionnent de présenter des listes dans toutes les communes et les wilayas du pays. Ils doivent réunir pas moins de 800.000 signatures pour ouvrir droit à présenter des listes dans toute l’Algérie.

    Un chiffre astronomique qui relève objectivement de la gageure alors même que les partis et plus généralement la pratique politique, sont vomis par la population. Le fait est que ce seuil de signatures exigé dépasse même et de loin celui des élections présidentielles censé être plus « sérieuse » et plus stratégique pour un pays.

    Le texte stipule ainsi que chaque liste présentée par un parti politique ou un groupe d’indépendants doit obligatoirement être accompagnée de 35 parrainages d’élus de la circonscription électorale. De fait, et compte tenu de la de nos partis, il paraît extrêmement difficile pour n’importe quelle formation de réussir cette épreuve mis à part peut-être l’ex parti unique le PFLN et son clone le RND qui disposent de relais locaux. Et encore !

    Question à un dinar fortement dévalué : Pourquoi le gouvernement à-t-il dressé ce barrage insurmontable devant les partis politiques alors même qu’il y a déjà une abstention record lors du référendum sur la constitution et surtout les élections législatives ? La logique politique aurait voulu que le gouvernement fasse en sorte que les partis et les citoyens-électeurs soient encouragés à participer à cette double consultation électorale.

    Or, curieusement, ce fameux article 318 leur dresse au contraire un vrai barrage. Des formations politiques qui disposent de bases populaires respectables n’ont pas manqué de dénoncer cette disposition. A commencer par le MSP d’Abderrazak Makri qui a qualifié, hier, le chiffre de 800.000 signatures d » imaginaire qu’aucun esprit sain ne peut accepter dans le contexte actuel ».

    Pour le parti islamiste cette exigence va également « impacter le droit de contrôle des commissions des élections au niveau des communes. Et si un parti comme le MSP présent pratiquement dans toutes les communes du pays s’inquiète, que dire alors des micros partis ?

    Alors que les dernières élections législatives ont supprimé de la carte près une quinzaine de formation n’ayant obtenu aucun siège à l’APN, article 318 risque de leur fermer carrément la barrière et mourir ainsi de leur belle mort. L’on s’achemine vers un double scrutin qui sera organisé exclusivement pour un petit groupe de trois ou quatre partis au maximum au niveau national.

    Certains observateurs n’hésitent pas à pointer la volonté du pouvoir d’imposer une reconfiguration politique de sorte à mettre les anciens partis hors d’état de nuire à travers la promotion des listes des indépendants qui vont rafler la mise en prévision de la création d’un parti politique après le 27 novembre prochain pour servir d’appareil au président Tebboune.

    Les chefs du groupe des indépendants à l’assemblée ne se sont d’ailleurs pas caché il ya quelques jours en annonçant la mise sur pied d’un nouveau parti politique qui aura à porter le programme de la « nouvelle Algérie ».

    Par Imane B.

    L’Est Républicain, 08/09/2021

  • Algérie: Une relance du MAEP

    Algérie: Une relance du MAEP

    Algérie, Israël, diplomatie, Union Africaine, #Algérie,

    Chaabane BENSACI

    La diplomatie algérienne a retrouvé des ailes et la cadence effrénée des déplacements du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, en témoigne pleinement. L’ampleur des défis et des menaces est telle qu’il importe de réveiller les consciences, les unes assoupies et les autres anesthésiées, d’une part, et que la mission à laquelle se dévoue le MAE algérien, d’autre part, vise à raviver la mobilisation pour la défense des intérêts et des principes chers à tous les peuples du monde arabe et du continent africain.

    Pour ceux qui s’en souviennent, l’ancien président Barack Obama, à l’occasion d’une de ses rares visites au Ghana, avait déclaré: «l’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts». Un constat qui n’a trouvé aucun écho, dans bien des cas, la majorité des pays de l’UA étant toujours en quête de telles institutions. Même l’UA se découvre, soudain, menacée par des appétits sionistes qu’il n’est pas besoin de qualifier tant le moteur expansionniste est déterminant au plus haut point.

    En se dressant face à cette décision par laquelle l’Etat hébreu pourrait devenir membre observateur de l’UA, avec un soutien inconditionnel du royaume marocain, l’Algérie et sa diplomatie ressourcée s’efforcent de remettre les choses à leur juste dimension, à savoir les principes inaliénables qui ont guidé les pères fondateurs de l’organisation panafricaine.

    Une position qui dérange, naturellement, les visées du sionisme, et des puissances occidentales qui le parrainent. Leur soif de mainmise sur les richesses du continent est inaltérable et, pour perpétuer un ordre fondé sur la domination et la division, ils n’hésitent pas à fournir les armes, encourager la sédition et dresser les ethnies les unes contre les autres, comme on l’a vu en maintes circonstances et dans diverses contrées africaines.

    Parfois, cette approche provoque des drames terribles, comme au Soudan, mais, la fin justifiant les moyens, peu importe que les peuples se déchirent et qu’ils s’enfoncent dans un sous-développement et une misère indescriptibles. C’est, dit-on, la fatalité et la malédiction des ressources qui «expliquent» la perpétuelle régression à laquelle semblent condamnées les populations malgré une indépendance chèrement payée et toujours virtuelle.

    A la source, il y a, évidemment, le déficit de bonne gouvernance, malgré le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.

    L’Algérie, avec les pays majeurs de l’UA, travaille à approfondir ce mode grâce auquel les masses accéderont à une éducation politique réelle qui leur permettra de défendre les mécanismes constitutionnels et les intérêts supérieurs de leur nation. D’où l’exigence d’une unité et d’une solidarité sans failles pour protéger le socle de l’Union africaine, envers et contre tout.

    L’Expression, 09/09/2021

  • Algérie-USA: L’exception à la règle

    Etats-Unis, Algérie, #USA, #Algérie,

    Avec le retour des démocrates à la Maison blanche ou, pourrait-on dire, après le départ du très particulier Donald Trump, les relations entre l’Algérie et les Etats Unis ont retrouvé leurs normes. Le secrétaire d’Etat US, Antony Blinkin, sitôt installé, a évoqué avec ses homologues algériens, Sabri Boukdoum, puis Ramtane Lamamra la volonté de son pays de développer la coopération sécuritaire, politique et économique.

    L’on est là au stade des intentions. Il ne s’agit pas de vendre la peau de l’ours avant de le tuer. Il reste sans doute beaucoup à faire pour s’assurer, côté algérien, d’un partenariat réellement gagnant-gagnant, mais disons que les choses évoluent dans le bon sens.

    Le secrétaire d’Etat US a tenu des propos très intéressants, très éloignés en tout cas, des « petites phrases » de Trump sur la suprématie américaine et autres propos qui «cassent l’ambiance». On n’est plus dans le registre du «je suis le plus fort», mais dans celui du «respect de la volonté populaire».

    Antony Blinken, dont l’administration ne s’embarrasse pas de détails, lorsqu’elle veut «corriger» un pays, a, à l’égard du notre des propos tout à fait acceptables.

    On peut dire sans trop de risque de se tromper que le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, confirme l’évolution très positive de l’image qu’ont les Etats Unis de l’Algérie.

    On pourrait n’y voir rien de bien spécial, au sens où ce sont les Algériens qui sont les premiers concernés pour ce qui concerne l’image de leur pays. Mais, il est une vérité établie en ce bas monde. Une vérité qui a cour depuis la chute du mur de Berlin, à savoir qu’il vaut mieux être dans les bonnes grâces du gendarme du monde.

    Mais on dit aussi que les Américains n’accordent pas gratuitement leur quitus. Tous les gouvernements qui composent avec Washington ont un fil à la patte, disent les mauvaises langues.

    Voyons donc ce que l’Algérie accorde de sa souveraineté pour mériter le fameux quitus. Le pétrole reste chez-nous, notre armée ne se déploie pas en dehors de nos frontières sur ordre de n’importe quelle puissance et aucune base militaire d’un quelconque pays étranger n’est admise.

    Antony Blinkin semble avoir admis tout cela. Preuve en est, le président de la République le dit assez clairement. Faut-il donc penser que le quitus américain n’est rien d’autre que respect pour l’Algérie ? Fondamentalement, on pourrait répondre positivement à cette question. On pourrait affirmer sans rougir que l’Algérie est l’une des exceptions qui confirme la règle établie par le gendarme du monde.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 09/09/2021

  • Algérie: Un commando aux Affaires étrangères

    Algérie: Un commando aux Affaires étrangères

    Algérie, diplomatie, diplomatie économique, #Algérie,

    par El-Houari Dilmi

    «La diplomatie est l’art de parler sans blesser pour garder ses amis», disait je ne sais quel esprit éclairé. Depuis son arrivée à la tête de l’Etat, Tebboune a repris en main sa première attribution régalienne et chasse gardée: la politique étrangère.

    Le dernier mouvement opéré dans le corps des chefs de postes diplomatiques et consulaires traduit la volonté clairement affichée du président de redéployer l’action diplomatique de l’Algérie, connue pour son efficience et son prestige partout dans le monde. Mais c’est la nomination d’un véritable commando aux affaires étrangères, composé de sept envoyés spéciaux, qui semble constituer la nouvelle doxa diplomatique du pays.

    Pour Amar Belhimer, ministre de la Communication, «la grande expérience dont jouissent ces cadres leur permettra de présenter un accompagnement bénéfique et global au ministre des affaires étrangères, notamment en matière d’analyse et de prévention dans le cadre de la voie tracée par le président de la république pour mettre en place une diplomatie réellement dynamique et de prévention, surtout pour ce qui est des grands dossiers régionaux et internationaux, ce qui confortera l’Algérie dans son rôle de puissance médiatrice qui apporte la paix, la stabilité et la sécurité».

    Il faut dire que jusque-là, les diplomates algériens en poste dans les différentes capitales à l’étranger n’ont presque jamais rien apporté de positif au pays, tant la fonction d’ambassadeur ou même de consul a toujours été prise sous le prisme du «parachute doré» pour service rendu ou de «sanction positive» pour ceux qui deviennent encombrants ou «opposants» de l’intérieur de la sphère du pouvoir.

    La posture, peu enviable, dans laquelle se trouve l’Algérie, confrontée à des enjeux majeurs géopolitiques et géostratégiques, fait du rôle du commando nommé aux Affaires étrangères une véritable Task force pour d’abord redorer l’image du pays à l’international, surtout en matière de diplomatie économique tant le pays a besoin de la ressource étrangère pour développer son savoir-faire et booster son formidable potentiel de développement.

    L’art de la diplomatie n’est pas aussi un autre moyen de désarmer ses ennemis pour en faire des amis ? C’est le mouvement qui crée l’immobilisme en Algérie», avait déclaré, avec beaucoup d’à-propos, un ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, en référence à la peur qui prenait à la gorge les ambassadeurs la veille de chaque mouvement opéré par la chancellerie.

    Le Quotidien d’Oran, 08/09/2021

  • Gazoduc Trans-saharien: Des consultations entre Alger et Niamey

    Algérie, Niger, Gazoduc Trans-saharien, NIGAL, #Algérie, #Niger,

    L’Algérie et le Niger entendent redynamiser tous les mécanismes de coopération et engager des consultations sur le gazoduc Trans-saharien (Nigal).

    Ce gazoduc, qui relie le Nigéria à l’Algérie, traverse le Niger du sud au nord pour transporter du gaz naturel vers l’Europe occidentale. Il s’étend sur plus de 4100 km entre Warri, au sud du Nigéria, et Hassi R’mel, en Algérie. Il aura une capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes. La société nigérienne du pétrole détient 10 % dans ce gazoduc, les 90 % restants sont partagés par la Sonatrach et la Nigerian National Petroleum Corporation(NNPC).

    « L’objectif est de mettre à disposition de l’Europe du gaz canalisé nigérian. La viabilité technique et commerciale de ce projet est cependant étudiée à travers une étude de faisabilité réalisée par un consultant pour le compte de la NNPC et de la Sonatrach », précise la NNPC sur son site.

    En visite de travail à Niamey, les 5 et 6 septembre 2021, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a abordé ce projet avec son homologue nigérien, Massoudou Hassoumi, lors d’une séance consacrée, selon l’APS, à un examen exhaustif de l’État des relations bilatérales et à la projection de projets communs « dans le contexte de la mise en oeuvre des orientations des deux chefs d’État ». Relance du projet du bloc Kafra Selon l’Agence nigérienne de presse (ANP), les deux parties ont convenu d’approfondir les consultations sur le questions du pétrole et de l’énergie, notamment le projet de gazoduc transsaharien, lors de la prochaine visite du ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab au Niger en cours de ce mois de septembre.

    Alger et Niamey se sont entendus aussi pour relancer le projet du bloc Kafra au nord du Niger. « Il existe des perspectives favorables pour permettre à Sipex de poursuivre ses activités et de passer à la phase de l’exploitation le plus rapidement possible », est-il précisé. Sipex, filiale internationale de Sonatrach, a annoncé, en 2018, la découverte d’hydrocarbures après le forage du premier puits d’exploration KAFRA-1 (KFR-1) dont le contrat a été signé en 2005.

    À l’ordre du jour également, selon les médias nigériens, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la migration, la santé et la formation professionnelle. Alger et Niamey ont décidé de réactiver les mécanismes bilatéraux, comme la grande Commission mixte et le Comité Bilatéral Frontalier (CBF).

    Examen de la situation des migrants nigériens en Algérie

    Les deux pays ont, d’après l’ANP, convenu d’examiner la situation des migrants nigériens travaillant en Algérie dans le cadre des consultations prochaines « qui auront lieu entre les deux ministres chargés de l’Intérieur ». « Il faut à présent travailler d’arrache pied, en synérgie, pour réaliser les objectifs que nous nous sommes assignés. Nous avons ensemble cette volonté.

    Et nous avons ensemble la capacité de faire franchir à ce partenariat stratégique algéro-nigérien une étape qualitative décisive pour le projeter dans l’avenir et pour le hisser au niveau du destin commun de nos deux peuples frères et voisins », a déclaré Ramtane Lamamra lors d’une conférence de presse. Massoudou Hassoumi a salué « la relation stratégique avec un grand voisin » et a qualifié d’exemplaire la coopération en matière de défense et de sécurité entre les deux pays. Il a rappelé la réunion à Alger de la commission militaire mixte du 24 au 26 août 2021. « Les deux pays se sont engagés à faire face ensemble aux multiples défis sécuritaires en particuliers dans la région du Sahel », a-t-il dit. Discussions sur la situation en Libye et au Mali

    Ramtane Lamamra a été reçu par le Président nigérien Mohamed Bazoum et le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou. Selon l’APS, l’audience a donné lieu à un échange sur la situation dans la bande sahélo-saharienne marquée par « la recrudescence de la menace terroriste et les voies et moyens susceptibles de renforcer les réponses qui y sont apportées aux niveaux régional et continental ».

    Les crises en Libye et au Mali ont été également abordées. « Les échanges ont été marqués par une large convergence des vues et une volonté commune d’oeuvrer au renforcement de la tradition de consultations et de coordination sur toutes les questions d’intérêt commun entre les deux pays », est-il précisé.

    Condamnation du coup de force en Guinée

    Selon l’Office de Radiodiffusion Télévision du Niger (ORTN), les deux ministres ont condamné « le coup de force » en Guinée. Les forces spéciales guinéennes ont, pour rappel, pris le contrôle du palais Présidentiel, dimanche 5 septembre, arrêté le président Alpha Condé et décidé de dissoudre les institutions et la Constitution. « C’est au sommet de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) d’Alger, en juillet 1999, que les chefs d’États africains ont adopté pour la première ois le principe de la prohibition des changements anti Constitutionnels des gouvernements.

    Par la suite, cette doctrine s’est développée au point où au niveau de l’Union africaine il y a un régime de sanctions contre les pays où se déroulent des changements anti Constitutionnels de gouvernements tels que qualifiés par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine », a déclaré Ramtane Lamamra. La visite du chef de la diplomatie algérienne à Niamey fait suite à celle effectuée en Algérie par le Président du Niger en juillet 2021.

    Lors de cette visite, Alger et Niger ont annoncé la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays restée fermée pendant presque deux ans. L’Algérie et le Niger partagent une frontière de 958 km.

    Par : RIAD EL HADI

    Le Midi Libre, 08/09/2021

  • Ammar Belhimer : «L’Algérie a démasqué traîtres»

    Ammar Belhimer : «L’Algérie a démasqué traîtres»

    Algérie, Maroc, Israël, Sionisme, #Algérie, #Maroc,

    Ammar Belhimer évoque l’alliance maroco-sioniste: «L’Algérie a démasqué traîtres»

    Un grand effort est déployé en Algérie même. Des complots qui se tramaient contre l’Algérie ont été déjoués. La perspicacité de ces experts algériens a permis de «démasquer les parties étrangères qui se cachent derrière, ainsi que leurs agents traîtres».

    La diplomatie algérienne revient en force, ces derniers temps. C’est un fait établi que le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, met en évidence dans un entretien accordé au quotidien Aldjazaïr Elyoum. Cette conviction, le ministre l’argumente de fort belle manière en soulignant la force de la politique étrangère du pays est axée sur «l’action proactive». M.Belhimer explique cette posture comme un renforcement du «rôle de l’Algérie aux plans, régional et international, et la vision prospective dans la lecture et la compréhension des différents développements permettant de les traiter avec la méthodologie adéquate, au moment opportun».

    Cette approche qui a largement montré son efficacité repose sur l’expertise de «cadres qui ont engrangé une vaste expérience qui devrait leur permettre d’accompagner utilement et collectivement le ministre des Affaires étrangères». Le ministre révèle qu’un grand travail est mené par des «compétences nationales, toutes spécialités confondues». Un bataillon d’hommes et de femmes qui «sont à pied d’œuvre pour procéder à une analyse objective et sérieuse de la réalité». Il y a, pour ainsi dire, un grand effort qui est déployé en Algérie même et a porté ses fruits puisque, affirme M.Belhimer, des complots qui se tramaient contre l’Algérie ont été déjoués. La perspicacité de ces experts algériens a permis de «démasquer les parties étrangères qui se cachent derrière, ainsi que leurs agents traîtres». La révélation est de taille.

    Dans le même chapitre et abordant le volet espionnage, le ministre a mis en exergue l’existence depuis deux ans environ l’opération d’espionnage maroco-sioniste. Evoquant le programme Pegasus, M.Belhimer affirme que le grand scandale maroco-sioniste «vient confirmer nos affirmations sur cette dangereuse opération d’espionnage, qui n’est pas la première du genre.»

    Sur le cyber-harcèlement dont est victime l’Algérie à travers les faux comptes sur les réseaux sociaux et les fausses informations destiné à provoquer le chaos dans le pays, le ministre a indiqué que l’administration de Facebook avait confié la détection des fake-news relatives à l’Algérie à des médias étrangers, une décision à laquelle «nous nous sommes opposés en prenant des mesures pratiques consistant en la formation d’un groupe de suivi et d’évaluation, sous la supervision du ministère de la Communication avec la participation de représentants de nombre de secteurs, d’organismes et d’institutions concernés».

    Mais il reste que cette campagne anti-Algérie est bel et bien orchestrée à partir de Rabat. Ceci amène M.Belhimer à noter que «l’achat des consciences par le régime marocain n’est pas surprenant, car il a coutume d’user de telles méthodes immorales», faisant savoir que «les médias internationaux dont une partie s’est lancée dans ce sale jeu sont très au fait des méthodes du Maroc, notamment des chantages et pots-de-vin, en vue d’influencer les positions soutenant la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ainsi que son recours à tous les moyens pour ternir la réputation de l’Algérie».

    Le ministre a par ailleurs insisté sur «la faillite des laboratoires de la conspiration maroco-sioniste visant à influencer l’opinion publique et à démoraliser le peuple algérien, car ils se heurtent toujours à un front interne uni et conscient de ce qui se trame contre lui».

    A une question sur le secteur de la communication, M. Belhimer a affirmé que le secteur «s’emploie à contribuer à la consolidation de la prise de conscience des citoyens et à leur immunisation contre les contre-vérités et les mensonges des mouches électroniques dissimulées sur les réseaux sociaux derrière des masques, de faux slogans et des identités numériques qui s’acharnent à cibler la légitimité de l’Etat». Il relèvera à ce propos que «la cyberguerre visant la légitimité de l’Etat et ses institutions s’intensifie à l’approche de certaines dates à l’instar de l’anniversaire des évènements du 5 octobre».

    Enfin, il a estimé que «la fermeture temporaire ou définitive de certaines chaînes de télévision privées entre dans le cadre des missions et prérogatives de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), prévues dans la loi sur l’audiovisuel». Il signalera que «les raisons de leur fermeture étaient strictement professionnelles et objectives».

    Anissa Mesdouf

    Ouest Tribune,08/09/2021

  • Algérie/ Crise au FLN : Baâdji vers la porte de sortie?

    Algérie, FLN, Abou Fadhl Baaji, #Algérie,

    Par Mohamed K.

    La crise ne cesse de s’amplifier au sein du vieux parti. Pourtant sorti victorieux d’une manière inattendue, lors des législatives anticipées du 12 juin dernier, le conflit organique et politique qui oppose la direction actuelle à des membres du comité central persiste toujours. Chaque semaine, de nouveaux rebondissements et des changements surviennent.

    C’est ainsi que ce mardi le secrétaire général du FLN, Abou Fadhl Baâdji, aurait émis le souhait de déposer sa démission devant les membres du bureau politique. Lassé par une opposition persistante et une farouche contestation interne, Baâdji aurait compris qu’il ne pouvait continuer à gérer une formation politique dans des conditions aussi lamentables, sans consensus et sans véritable légitimité.

    Selon des informations émanant du siège du parti, le SG aurait été contacté par certaines personnalités influentes du FLN qui lui auraient suggéré de quitter le navire par la grande porte. D’ailleurs, on estime qu’il aurait reçu des signaux assez parlants de la part d’institutions étatiques. Il faut dire que la contestation est vive contre lui, et ce depuis plusieurs mois. Le groupe qui dirige la révolte a recueilli plus de 300 signatures de membres du comité central, exigeant la tenue d’une session extraordinaire du CC, la mise en place d’une commission de préparation pour la tenue d’un congrès extraordinaire et la nomination d’un nouveau SG sur la base d’un vote démocratique et transparent.

    Le groupe de révolte, mené par un mouhafedh de Blida, est allé jusqu’à déposer un dossier consistant auprès des services compétents du ministère de l’Intérieur, demandant une autorisation pour l’organisation d’une session extraordinaire du CC. A deux reprises, la demande n’a pas reçu de suite. Le groupe a même écrit une lettre explicative au président de la République pour tenter de débloquer l’affaire.

    Pour ces opposants à Baâdji, le SG actuel est un intérimaire dont la mission est allé au-delà de son terme (six mois). Légalement, il ne pouvait être le dépositaire et le signataire de factures de dépense ou d’achat, comme il ne peut décider de nommer un quelconque responsable au sein des appareils du parti, selon leurs assertions.

    Il y a deux semaines, approché lors d’un évènement banal, Baâdji semblait serein et tranchant. Il est passé directement à l’action en prenant de nouvelles décisions en vue de mettre fin à la crise et remettre de l’ordre au sein de son parti, et ce en excluant, via la commission de discipline du parti, dix-huit membres du comité central. Evidemment, il s’agit de membres parmi les plus actifs de la rébellion.

    Les 18 membres définitivement exclus ont été auditionnés devant la commission de discipline pour les accusations liées à «la présentation sur des listes autres que celles du parti, ou d’avoir appuyé des listes autres que celles du parti lors du dernier scrutin législatif anticipé».

    Peine perdue, ces opposants sont revenus à la charge en créant une instance de coordination pilotée par le mouhafedh de Blida, Mohamed Issaâd. Celle-ci s’est réunie à plusieurs reprises, ficelant le dossier juridique. Cette instance, qui se dit référer au CC, structure souveraine et délibérante entre deux congrès, s’appuie sur les statuts du parti et les résolutions de la dernière session du comité central.

    Selon les dernières nouvelles, en cas de démission de Baâdji, le BP devrait se réunir en toute urgence, et ce en mettant en place un comité restreint d’une douzaine de membres, dont la mission serait de préparer rapidement la tenue d’un congrès pour nommer un nouveau SG, juste après la tenue des élections locales et de wilaya.

    Parti majoritaire au sein des deux Chambres du Parlement, le FLN fait face, depuis la démission d’Abdelaziz Belkhadem en 2012, à une fronde politique majeure. Tous les SG qui se sont succédé ont subi les foudres de la critique interne, du volubile Amar Saidani au fantasque Ould Abbès, en passant par d’autres de moindre envergure. Tous sont critiqués, car soit parachutés de cercles externes au parti, soit imposés en foulant tous les règlements et le statut du parti.

    Depuis, le FLN ne semble être qu’un gros navire en quête d’un amiral acceptable par ses matelots et ses marins, charismatique et profondément ancré dans l’idéologie nationaliste, socialiste et révolutionnaire.

    Le Jeune Indépendant, 08/09/2021

  • Redéploiement de la diplomatie algérienne : Une stratégie offensive

    Algérie, diplomatie, #Algérie,

    Le redéploiement, tous azimuts, de la diplomatie algérienne se veut une manière de propulser l’activité diplomatique, laquelle sera épaulée par des envoyés spéciaux chargés de l’action internationale. Cette nouvelle stratégie répond aux défis et enjeux géopolitiques de l’heure de l’environnement international.

    C’est ce qui ressort de la lecture de l’enseignant en sciences politiques, Idir Ghenaiet, concernant le vaste mouvement dans le corps diplomatique effectué par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’expert en relations internationales fait état d’une transition d’une stratégie «défensive» à celle «offensive et prospective».

    «L’Algérie a toujours su réadapter sa diplomatie en fonction des développements que connaît la scène internationale tout en restant fidèle aux principaux axes de sa politique étrangère, à savoir le dialogue, le respect de la souveraineté des Etats et le non recours à la force. Le monde assiste ces derniers temps à des évolutions où certaines puissances font montre de vouloir renouer avec le chaos semé de par le monde. À partir de cette réalité, l’Algérie retrace l’architecture de sa diplomatie et passe d’une stratégie défensive à celle offensive», indique-t-il.

    L’universitaire explique que ce redéploiement s’inscrit dans les dispositions de la Constitution de 2020 qui redéfinit également le rôle de l’armée nationale en dehors des frontières dans les opérations de maintien de la paix et la gestion des crises sécuritaires régionales. Il s’inscrit aussi dans le sillage des nouvelles missions assignées au département des Affaires étrangères dans le plan d’action du gouvernement remis au Parlement pour débat et approbation.

    La diplomatie algérienne, note l’expert, se démarque par sa présence «tranquille» et «efficace» loin des manigances et des marchandages sous la table et dans les coulisses. Et ce mouvement au sein du corps diplomatique va, poursuit-il, dans ce sens pour propulser son efficacité.

    L’expert en relations internationales étaye ses propos, en citant les visites africaines du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Il met en valeur sa médiation dans le dossier du barrage de la renaissance de l’Ethiopie, en plus de la reprise en main du dossier libyen avec le retour à l’approche algérienne dans le règlement du conflit inter-libyen qui perdure depuis 10ans.

    La diplomatie économique en appoint

    Évoquant la diplomatie économique, Ghenaiet estime que la nouvelle orientation diplomatique mise sur la redynamisation de l’action économique de la diplomatie à travers la conquête de nouveaux marchés en Afrique de l’Ouest et l’impulsion de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Ce marché africain devant intégrer 55 Etats africainsest censé accélérer les échanges économiques entre les pays membres. Il s’agit également de jouer un rôle crucial, analyse-t-il, dans le mégaprojet économique chinois, à savoir la relance de la route de la soie. Ces «passerelles» répondent, dit-il, à l’orientation du gouvernement qui met le paquet sur la relance économique.

    «L’Algérie est en train de s’outiller en étant à la tête de la commission économique de l’Union africaine, outre la mise en œuvre les infrastructures nécessaires en ouvrant des points frontaliers facilitant les échanges commerciaux avec les pays voisins à l’image de la Mauritanie et de la Libye.», appuie-t-il.

    Aujourd’hui, l’Algérie gagne, grâce à sa diplomatie rationnelle, des points qu’ont perdus des puissances mondiales suite à «de faux pas» dans la gestion des crises sécuritaires, lesquelles ont exacerbé les tensions à travers leurs interventions militaires au lieu d’instaurer un climat de stabilité conclut-il.

    A. Mehdid

    Horizons, 08/09/2021

  • Mauritanie: Ramtane Lamamra reçu par le président El Ghazouani

    Algérie, Mauritanie, Ramtane Lamamra, #Algérie,

    Les algériens et mauritaniens partagent le même destin déclare l’envoyé spécial du Président algérien

    Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a reçu, mardi en audience, au palais présidentiel, le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Ramdane Lamamra envoyé spécial de Son Excellence Abdelmajid Tebboune, Président de la République algérienne démocratique et populaire.

    A sa sortie d’audience, l’envoyé spécial a déclaré à l’AMI, qu’il a été honoré par l’audience que lui a accordée le Président de la République à qui il a transmis un message de son frère le Président algérien, ses salutations et ses meilleurs vœux.

    M. Ramdane Lamamra a précisé que le message a trait aux excellentes relations unissant les deux pays frères, soulignant qu’il s’inscrit également dans le cadre des consultations entre les deux Présidents et les deux gouvernements.

    Le ministre algérien des Affaires étrangères a fait remarquer qu’il y a des perspectives dans le domaine du développement d’un partenariat stratégique poussé de l’avant par la ferme conviction des dirigeants des deux pays. Il a ajouté que les peuples algérien et mauritanien, qui partagent un même destin, ont le devoir de déployer tous les efforts pour assurer un développement solidaire et les perspectives d’un avenir prometteur pour les générations présentes et futures.

    L’envoyé spécial algérien a noté que le destin commun des deux peuples s’inscrit naturellement dans un cadre régional et international marqué par beaucoup d’énormes défis et dangers qui imposent des convictions et des engagements partagés permettant de faire évoluer une vision d’avenir commune afin de défendre les principes des deux pays, leurs intérêts, ceux des générations futures et de la zone à laquelle ils appartiennent.

    « Nous avons des occasions qui vont se répéter dans l’avenir à commencer par ma rencontre avec le respecté ministre des Affaires étrangères et de la coopération suivi d’un sommet qui regroupera les Présidents des deux pays et nous avons bon espoir que ce sommet se tiendra après les préparatifs nécessaires à sa réussite et permettant d’ouvrir des perspectives prometteuses pour les deux pays et la sous-région » , a conclu M. Ramdane Lamamra.

    L’audience s’est déroulée en présence de MM :

    -Ismail Ould Cheikh Ahmed, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur

    -Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, directeur de cabinet du Président de la Répulique

    -Mohamed Lemine Ould Abey Ould Cheikh El Hadrami, chargé de mission à la Présidence de la République

    -Nourdine Khandoudi, ambassadeur d’Algérie en Mauritanie

    -Boujema Dlimi, ambassadeur, envoyé spécial

    -El Arbawi Mohamed Nedhir, ambassadeur, envoyé spécial

    Le Premier ministre reçoit le ministre algérien des Affaires étrangères

    Le Premier ministre, M. Mohamed Ould Bilal a reçu en audience, mardi à la primature, le ministre algérien des Affaires étrangères et des colonies algériennes de l’étranger, M. Ramtane Lamamra, en visite en Mauritanie.

    L’audience a porté sur les relations de coopération entre les deux pays frères ainsi que les moyens permettant de les développer davantage.

    L’entrevue s’est déroulée en présence de :

    -Ismail Ould Cheikh Ahmed, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur

    -Mme Aïcha Vall Mint Vergès, directrice de cabinet du Premier ministre

    -Mme Mekfoula Mint Agatt, chargée de mission au cabinet du Premier ministre

    -Nourdine Khandoudi, ambassadeur d’Algérie en Mauritanie

    -Boujema Dlimi, ambassadeur, envoyé spécial

    -El Arbawi Mohamed Nedhir, ambassadeur, envoyé spécial

    AMI, 07/09/2021

  • Le Maroc et les atteintes aux usages du bon voisinage

    Le Maroc et les atteintes aux usages du bon voisinage

    Par Dr Boudjemaâ Haichour(*)
    Le Maroc est en train d’installer des instabilités en termes de menaces qui augurent une configuration maghrébine marquée par des ingérences troublantes, non seulement envers son voisinage proche, mais aussi dans la région du Sahel et en Afrique. La gravité de la situation est telle que les pays voisins s’inquiètent, tant l’ampleur des risques et menaces se décline, non seulement à la lisière des frontières algériennes, mais aussi sa connivence avec l’entité sioniste, s’offrant un siège d’observateur sous forme de lobbying marocain au sein même de l’Union africaine.

    Réfléchir à d’autres paradigmes
    Alors que la géopolitique est en pleine effervescence, notre diplomatie se doit de réexaminer les rapports entre États pour être à la page des événements lorsque les politiques étrangères de ce XXIe siècle acquièrent d’autres paramètres et les paradigmes s’enchaînent au cœur de cette «tectonique des plaques diplomatiques».
    Nous sommes en plein dans un autre récit de géopolitique qui nécessite une présence active de notre diplomatie où le terrorisme transnational affecte la gouvernance de tous les États. Le crime organisé, le trafic de drogue et ses réseaux relèvent d’un autre répertoire. Les questions de sécurité se posent avec acuité. Notre diplomatie doit revoir son agenda politique, économique, numérique, scientifique, sportif pour ne pas être en perte de vitesse.

    Une nouvelle diplomatie en communion avec le xxie siècle
    Chacun de nous s’interroge sur l’état de non-vigilance de nos diplomates pour n’avoir pas anticipé sur les agissements d’un voisin ou d’un adversaire nostalgique du vieux monde. Il faut se référer à la diplomatie militante durant la guerre de Libération nationale où la voix de l’Algérie en lutte était écoutée est respectée. La politique du bon voisinage est l’affaire de toutes les parties, sans quoi il y a risque de crise qui peut affecter tout le Maghreb mais aussi l’espace de la Méditerranée. Il faut donc recomposer la géopolitique régionale et continentale. C’est le rôle du diplomate. Il faut être armé de vigilance dans sa proximité tant humaine, culturelle que sécuritaire.
    Notre pays a une position stratégique au cœur du Maghreb, mais aussi en tant qu’interface entre l’Afrique et l’Europe. C’est un lieu de passage des populations et de circulation venant du Sahel. L’Algérie a aussi été un lieu d’exil et de savoir durant des siècles. Et parce que sa configuration a évolué avec le temps, notre diplomatie se doit de réviser sa vision. C’est une terre d’arrivée pour des populations venant par la mer depuis les Phéniciens jusqu’à la colonisation française.
    La gestion des flux n’est pas l’apanage d’un seul État, mais l’objet d’une coopération entre plusieurs pays (transit et destination). Ainsi, la gestion de nos frontières doit occuper une place importante d’autant que notre pays est le plus grand du pourtour méditerranéen et d’Afrique. Notre territoire s’étend sur 6 343 km de frontières terrestres et 1 200 km de frontières maritimes. D’où la nécessité d’une surveillance accrue avec des équipements modernes et une connaissance sans cesse renouvelée des populations des pays voisins.
    La sécurité à nos frontières s’avère compliquée qui demande la coopération de diplomates chevronnés et d’agents d’autres institutions.
    Cette entreprise devient délicate surtout que l’insécurité produite par le crime organisé, le terrorisme et le trafic de tous genres induit des phénomènes difficiles à cerner.

    Une rupture diplomatique raisonnée et réfléchie
    Enfin, la raison a prévalu face à l’adversité d’un voisin qui n’a cessé de proférer les menaces tous azimuts contre une Algérie force tranquille, d’équilibre et de stabilité de la région. La décision des autorités algériennes de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc est une réponse à l’entêtement du Makhzen. Ce dernier continue, en collusion avec des forces extérieures, de déstabiliser toute une région, partenaire de la rive nord de la Méditerranée.
    Mais les faits sont têtus. Qui ne se souvient pas des faits d’histoire dont le plus récent est celui de 1963, appelé «Guerre des sables», alors que l’Algérie sortait d’une longue nuit coloniale et de sept ans et demi de guerre des plus féroces et meurtrières où les plaies sont encore béantes. La mémoire algérienne n’est pas courte, mais le Makhzen n’a pas appris la leçon.

    L’Algérie fidèle à l’intangibilité des frontières
    L’Algérie est restée fidèle à l’intangibilité des frontières et le tracé tel que le droit international le stipule et l’impose à tous les pays qui étaient sous domination coloniale et des puissances coloniales. Il y eut engagement en signant les accords de 1972 et 1988 relatifs au tracé des frontières, que le MAE rappelle dans sa conférence de presse, précisant que le 16 mai 1988, l’Algérie avait décidé de normaliser ses relations avec le Maroc. Ces dernières s’inscrivaient en droite ligne des efforts déployés par l’Arabie Saoudite, à savoir :
    1- La volonté de renforcer les relations de bon voisinage en mettant en œuvre les conventions et les accords bilatéraux conclus entre les deux pays.
    2- Œuvrer pour la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
    3- Renforcer les rangs arabes en faveur de la cause palestinienne et la libération de toutes les terres arabes colonisées.
    4- Soutenir la tenue du Référendum d’auto-détermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Union africaine pour la décolonisation de cette dernière colonie.

    L’Algérie se refuse de s’ingérer chez le voisin marocain
    L’Algérie se refuse de s’ingérer dans les affaires intérieures du Maroc. Mais le Maroc continue de propager une campagne médiatique des plus attentatoires contre l’Algérie, la plus récente étant celle du représentant du Maroc à l’ONU qui déclare soutenir l’autodétermination du peuple kabyle, sans oublier les menaces proférées par le ministre israélien depuis le sol marocain en présence du MAE du royaume, constituant une «des provocations qui ont atteint leur paroxysme».
    Le maroc a eu recours au logiciel de cyber-espionnage Pegasus pour espionner les responsables algériens. Ces incidents successifs ont créé cette crise diplomatique provoquée d’abord par Omar Hilale, représentant marocain, ambassadeur permanent du Maroc à l’ONU.
    Il s’est permis, lors de la réunion du Mouvement des non-alignés, de faire passer, les 13 et 14 juillet 2021, à New York, une note où il affirme que «le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination».
    Le fameux plan du Makhzen sur une prétendue autonomie a connu une vive controverse entre les parties en conflit. Il était reproché au Maroc de faire table rase de toutes les résolutions des Nations-Unies et de nier le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. La position de la RASD à laquelle s’identifie le Polisario, c’est l’indépendance à travers l’organisation d’un référendum libre, équitable et transparent.

    La question sahraouie et le droit à l’autodétermination
    C’est la seule voie pour la réalisation d’une paix durable et d’une stabilité conséquente pour toute la région du Maghreb.
    L’Algérie, de par sa proximité géographique avec cette zone de tension, et par les risques que cela pourrait engendrer pour sa propre sécurité, ne peut rester insensible à ce conflit. Il revient au Conseil de sécurité la responsabilité historique de le régler conformément à la légalité internationale.
    Il fallait parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, après le départ des Espagnols, qui ont laissé une colonie où il était question d’une décolonisation à parachever à travers l’exercice du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    L’importance géostratégique de l’Algérie et du Maroc en tant qu’États-pivots de la région est telle que «lorsque leurs relations s’enrhument, c’est tout le Maghreb qui est atteint de pneumonie». Mais l’agitation marocaine frise, dira le Quotidien d’Oran, «l’acte d’hostilité diplomatique. Depuis la marche verte, le Palais royal a toujours orchestré ce type de campagnes en organisant des sit-in devant les ambassades d’Algérie, qui tendent à discréditer le voisin algérien et paraître au regard de l’opinion internationale comme un pays victime».
    Pour notre pays, cette façon peu diplomatique du représentant marocain constitue une déclaration inadmissible et une ligne rouge. Le Makhzen a dépassé les limites du bon voisinage.
    Le Sahara Occidental est une question de décolonisation. Il n’y a pas lieu de faire des amalgames en le comparant à la Kabylie, qui est partie intégrante de l’Algérie depuis des millénaires. Cette position de soutien au mouvement MAK par les officiels marocains, classé par les autorités algériennes depuis le 18 mai 2021 comme organisation terroriste, a conduit l’Algérie à rompre diplomatiquement avec le Maroc. Le MAE, au nom du Président Tebboune, a clarifié, devant un parterre de journalistes, la genèse de cette position.
    Il faut rappeler que les réseaux sociaux, toutes sensibilités, ont apporté leur soutien en dénonçant cette sédition de la part du voisin marocain. En plus de la question du Sahara Occidental qui est entre les mains des membres du Conseil de sécurité, le peuple sahraoui attend depuis plus de quatre décennies son droit à l’autodétermination.
    Viennent s’y greffer les tensions de la déclaration du ministre israélien qui, pour gagner une normalisation avec le Maroc, s’aligne, à partir du royaume chérifien, pour reconnaître la marocanité du Sahara Occidental et d’œuvrer à la déstabilisation de l’Algérie.
    Le Polisario, qui lutte pour l’indépendance du peuple sahraoui, continue de réclamer la tenue d’un référendum affirmé par l’ONU au moment de la signature d’un cessez-le-feu entre les deux belligérants.
    L’Algérie accuse le Maroc d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé la Kabylie. Le MAK est accusé de recevoir le soutien et l’aide, notamment, du Maroc et de l’entité sioniste. Plus de 90 morts et 89 000 ha de forêts brûlés. L’élan de solidarité du peuple algérien dont la diaspora vivant en Europe a été d’une contribution substantielle.
    La mort du jeune Djamel Bensmaïl, originaire de Miliana, qui fut lynché, brûlé et décapité, a profondément choqué et ému toute la population. L’Algérie s’est dressée comme un seul homme pour dénoncer cet acte barbare et criminel tout en appelant à l’unité nationale, une et indivisible. Larbaâ-Nath-Irathen et Miliana, en communion, ont démontré que le peuple algérien toutes régions confondues est un et indivisible. Le serment de nos chouhada depuis les résistances anti-coloniales jusqu’au 1er Novembre 1954 demeurent le lien indéfectible de sa cohésion et de son unité.

    Protéger les frontières dans notre stratégie sécuritaire
    Loin de tout affrontement, l’Algérie, qui considère le peuple marocain lié par les rapports de bon voisinage, ne peut rester silencieuse devant des pratiques qui n’honorent pas nos liens de sang, de religion et d’histoire des deux peuples. L’Algérie doit se forger une new doctrine dans sa stratégie, y compris en matière économique (le gazoduc qui traverse le territoire chérifien). Ce sont autant de raisons qui nous poussent à prôner une politique nouvelle qui tienne compte des intérêts suprêmes de la nation algérienne.
    Nous devrions plus que par le passé protéger nos frontières par tous les moyens. Néanmoins, notre politique qui a été longtemps pragmatique à l’égard du Maroc exige d’autres paradigmes que notre diplomatie mettra en œuvre. Il y va de notre sécurité régionale et de son environnement.
    La réactivation de l’UMA ne peut se faire que si le Maroc s’engage à faire de sa politique un choix de respecter les peuples dans leur droit à s’autodéterminer.
    Tel est l’obstacle qui freine la réactivation d’un Maghreb de prospérité partagé, loin des conspirations, atteintes et ingérences dans les affaires intérieures.
    Alors que le Maroc construit une clôture dotée de capteurs électroniques à la frontière algérienne et un mur au Sahara Occidental, quelle pourrait être cette confiance d’ouvrir les frontières fermées unilatéralement depuis 1994 par Hassan II lors des événements de Marrakech ? Ce sont autant de questionnements qu’il faut poser à un voisin qui s’acharne aujourd’hui pour l’ouverture des frontières.
    B. H.

    (*) Chercheur universitaire. Ancien ministre