Catégorie : Algérie

  • Algérie: Le Maroc doit présenter des excuses (politologue)

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    Le politologue Abderrazak Saghour : «L’Algérie est dans son droit d’attendre des excuses de la part du Maroc»

    La rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc et les risques d’instabilité que peut générer cette décision sur la région a poussé l’Union européenne à proposer sa médiation pour «une solution diplomatique et durable».

    Les relations qui demeurent très convulsives depuis plusieurs années entre les deux parties pourraient, au vu des changements géopolitiques que connaît la région, déboucher sur des discussions sérieuses sur les problèmes en suspens, selon certains observateurs. Celles-ci seront probablement sous les auspices d’un pays de la région, un Etat membre de la Ligue arabe ou la France qui a déjà appelé au dialogue entre les pays de la région pour y consolider la stabilité et la prospérité.

    L’Hexagone qui entretient une relation étroite avec les deux pays, deux partenaires stratégiques, ne cesse toutefois d’afficher une certaine partialité vis-à-vis de nos voisins. La Libye a appelé, pour sa part, à une réunion des membres de l’Union du Maghreb arabe.

    Pour Abderrazak Saghour, enseignant des sciences politiques à l’Université d’Alger, «il est certain que les relations diplomatiques entre les deux pays finiront par reprendre un jour».

    Et de poursuivre  : «L’Algérie a décidé de rompre ses relations avec le Makhzen après mûres réflexions, sachant que les sujets de discorde sont nombreux et les griefs contre le Maroc ne manquent pas, à commencer par l’appel de son représentant aux Nations unies à soutenir la prétendue autodétermination de la Kabylie, l’affaire Pegasus et les déclarations du ministre israélien depuis Rabat.»

    On ne peut pas, dit-il, parler aujourd’hui de médiation si le royaume continue de faire tout ce qui est dans son possible pour nuire à l’Algérie. «L’Algérie a besoin de voir son voisin changer de position et revoir sa politique hostile et malveillante à son égard», fait-il remarquer.

    Selon le politologue, l’Etat algérien est dans son droit d’attendre des excuses de la part du Makhzen, notamment en ce qui concerne la bavure diplomatique commise par son ambassadeur à New York. Une condition préalable légitime et justifiée pour la reprise du dialogue.

    D’après Saghour, les relations ne peuvent en aucun cas rester éternellement rompues. «Elles reprendront sans aucun médiateur si toutes les conditions sont réunies.»

    Les déclarations du Premier ministre marocain, Saâd-Eddine El Othmani, qui a réagi aux propos de l’ambassadeur de son pays aux Nations unies auraient pu constituer un signe de bonne volonté s’il s’était exprimé pendant la longue période d’attente de l’Algérie qui avait demandé une réponse ferme à travers les usages qu’exigent les traditions diplomatiques.

    «Dire aujourd’hui que ce discours est une réaction individuelle et ne représente nullement une position politique de l’Etat marocain est en soi une provocation qui traduit l’absence flagrante de volonté d’apaiser la situation. L’ambassadeur du Maroc n’a pas fait de déclarations ni prononcé de discours sur le prétendu droit à l’autodétermination du peuple kabyle. Il a présenté une note officielle à ce propos qui engage le roi et toutes les institutions de l’Etat marocain», a rappelé Amar Belani, l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles.

    Assia Boucetta

    Horizons, 29/08/2021

  • Algérie: Performance et confiance ‘Edito du Moudjahid)

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    Le président de la République préside aujourd’hui une réunion exceptionnelle du Conseil des ministres consacrée à l’étude et à l’approbation du Plan d’action du gouvernement, qui sera soumis à l’APN et au Conseil de la nation, conformément aux dispositions de la Constitution.

    Le chef de l’État a enjoint au Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, immédiatement après sa nomination à la tête de l’Exécutif, de poursuivre le redressement économique, tout en préservant le caractère social de l’État. «Les disparités sociales peuvent être une bombe à retardement», avait affirmé le Président, qui a instruit l’Exécutif de recourir aux différents mécanismes de solidarité pour la prise en charge des franges les plus vulnérables.

    L’amélioration du cadre de vie des zones d’ombre et des périphéries urbaines, souffrant de marginalisation, le désenclavement des régions isolées, la réduction des inégalités de développement figurent en bonne place dans ce plan d’action. «Les questions futures seront économiques et sociales, et sont liées aux finances, et vous êtes au courant de tous les dossiers financiers.»

    Le talon d’Achille demeure, pour l’économie nationale, sa trop grande dépendance des revenus de la rente pétrolière, en raison d’une faible diversification.

    Le pays ne peut plus s’accommoder de la posture d’éternel exportateur de pétrole et de gaz. Les nations qui ont misé sur la mono-exportation finissent par se plier aux injonctions et aux oukases du FMI et de la Banque mondiale, hypothéquant leur souveraineté. L’un des objectifs assignés au plan d’action du gouvernement est de consolider les facteurs de résilience de l’économie, d’en élargir les marges de manœuvre et surtout de raffermir les liens de confiance avec les citoyens.

    À ce propos, le chef de l’État avait ordonné la mise en place d’un mécanisme de contrôle sur le terrain des décisions de l’Exécutif dans tous les domaines. Une mesure qui mérite d’être relevée, tant les Algériens s’étaient accoutumés, dans un passé pas très lointain, à subir les méfaits d’une affligeante carence dans la prise en charge de leurs aspirations, à faire les frais d’une cadence nonchalante dans la réalisation des projets d’utilité collective.

    Moraliser la vie publique, libérer les initiatives des jeunes porteurs de projets, réunir les conditions de réussite des petites et moyennes entreprises et des start-up sont finalement les bases pour asseoir un développement socio-économique durable.

    El Moudjahid, 29/08/2021

  • Algérie: L’importation des marchandises, suspendue à partir du 31 octobre

    Algérie, importation, règlement bancaire,

    La décision s’applique à tous les importateurs privés officiellement.

    Le gouvernement a décidé de suspendre toutes les opérations de règlement bancaire liées à l’importation de marchandises destinées à la revente, en application des résultats de la réunion ministérielle conjointe tenue le 27 juillet dernier.

    Dans sa correspondance émise le 24 août, adressée aux directeurs régionaux des douanes et à leurs homologues centraux, ainsi qu’au directeur du Centre national de la signalisation et du système d’information douanier, la Direction générale des douanes a confirmé que le ministre des Finances a noté que cette procédure s’applique aux importateurs titulaires d’un certificat d’engagement en cours de validité et disposant d’extraits de registres commerciaux.

    Pas encore soumis à modification en vertu du décret exécutif 94-21 du 9 mars 2021, qui a modifié et complété le décret exécutif n° 5-458 du 30 novembre 2005 précisant les modalités d’exercice des activités d’importation de matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l’état.

    Dans l’instruction transmise à la Direction générale des douanes, le ministre des Finances a précisé que cette décision oblige les importateurs actifs dans le secteur à se mettre en conformité avant la date du 31 octobre prochain, sans attendre l’échéance fixée au 31 décembre 2021.

    Le Réveil d’Algérie, 28/08/2021

  • Algérie: Slimane Bouhafs, interpellé à Tunis

    Algérie, Slimane Bouhafs, Tunisie, #Algérie,

    L’ancien détenu et réfugié politique, Slimane Bouhafs, interpellé à Tunis

    Réfugié en Tunisie depuis 2018, année durant laquelle il a obtenu officiellement son statut de réfugié, «l’ancien détenu et militant indépendantiste, Slimane Bouhafs, a été interpellé hier, mercredi 25 août 2021, à Tunis», affirment ses proches établis en Tunisie, joints par l’Avant-Garde Algérie.

    Si rien n’a filtré jusque-là sur les raisons et les motifs de son interpellation ou sur la partie responsable de son arrestation, les proches du militant, contactés par l’Avant-Garde Algérie, craignent que «cela n’ait une relation avec les interpellations des militants indépendantistes en Algérie». «Slimane Bouhafs a été arrêté à l’issue de la visite de Ramtane Lamamra en Tunisie. Nous pensons que le dossier des indépendantistes a été discuté et nous craignons qu’il a été interpellé pour être extradé vers l’Algérie !», s’inquiètent-ils.

    Interpelé le 31 juillet 2016, chez lui à Boussellam dans la wilaya de Sétif, et placé sous mandat de dépôt dans un procès expéditif, Slimane Bouhafs écope de «cinq ans de prison ferme» en première instance, puis de «trois ans de prison ferme» lors de son procès en appel. Slimane Bouhafs a été condamné pour «sa foi chrétienne» qu’il exprime, notamment sur les réseaux sociaux. Accusé, entre autres, d’«outrage à la religion musulmane» et d’«atteinte à la personne du prophète», il quitte la prison, le 1er avril 2018, après avoir purgé sa peine à Jijel.

    Slimane Bouhafs quitte l’Algérie pour la Tunisie où il a formulé une demande d’asile politique auprès de la représentation du Haut Commissariat des Réfugiés (HCR) à Tunis. Il obtient le statut de réfugié en août de la même année et s’installa définitivement à Tunis où il a continué a exprimé ses idées politiques à travers les réseaux sociaux.

    Interpellé hier de son domicile tunisois, ses proches ignorent encore les raisons de son arrestation et le lieu de sa détention.

    L’Avant-garde, 26/08/2021

  • Algérie: L’armée, 27e armée plus puissante du monde (GFP)

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    Selon le dernier classement de Global Fire Power : L’ANP une des plus puissantes armées du monde

    Par Meriem Maram Houali

    L’Armée populaire nationale (ANP) a connu une modernisation profonde en se dotant d’équipements modernes et sophistiqués ces dernières années.

    Parallèlement à ses nobles missions, ANP, a ainsi, poursuivi son processus de modernisation, conformément aux exigences de développement professionnel du point de vue de la formation et de l’équipement, en faisant le pari de l’excellence et de l’adaptation à la conjoncture et l’évolution de la situation.

    Aujourd’hui, tous les spécialistes s’accordent à dire que « l’Algérie a réussi à mettre en place une véritable armée professionnelle, avec la consolidation de sa stratégie d’acquisition de technologies militaires nouvelles et de modernisation d’anciens équipements ».

    Depuis 2006, le site mondial Global Fire Power (GFP) classe les armées de 137 pays à travers le monde en fonction des différentes armes, y compris les avions, les chars et les navires.

    Outre ces paramètres, le classement du site américain est basé sur des dizaines d’autres variables, telles que le personnel, le budget, le secteur de la sécurité, les capacités logistiques, la géographie, etc.

    C’est donc en toute connaissance de cause, et selon des données paramétrées, que le GFP 2021, classe l’Armée nationale populaire algérienne (ANP) à la 27e place mondiale.

    En 2006, elle était à la 55e place, c’est dire le bond qualitatif et quantitatif effectué en si peu de temps.

    En effet, l’Algérie maintient sa place indiscutable de la deuxième puissance militaire du continent africain, selon le classement du portail américain Global Fire Power pour l’année 2021.

    Au niveau mondial, le pays est monté d’une place – passant en une année de la 28ème à la 27ème place du classement.

    Le pays fait également partie du Top 10 des principaux importateurs d’armements au niveau mondial.

    « La puissance et la capacité défensive de l’armée algérienne est d’autant plus importante que suite à l’intervention de l’Otan contre la Jamahiriya libyenne de Mouammar Kadhafi, le chaos et la menace terroriste se sont propagés à de nombreux endroits de la région, notamment au Sahel. Un Sahel en proie à l’instabilité et dans lequel la présence militaire de troupes françaises et étasuniennes n’a apporté aucune amélioration de la situation. Au contraire, de nombreux observateurs parlent d’une détérioration évidente, qui risque d’autant plus de s’amplifier », rapportent les sites spécialisés.

    « Le Haut commandement de l’Armée nationale populaire poursuit la mise en œuvre de sa stratégie de développement et de modernisation de l’ANP et l’application du programme de préparation au combat de toutes les forces et à différents niveaux. Ce qui reflète réellement la préparation des unités de l’ANP et leur pleine disponibilité à faire face à toute agression éventuelle et à l’écarter en toutes circonstances », relevait récemment l’édito d’El Djeich.

    Les succès enregistrés par les nombreux exercices exécutés dans les différentes Régions militaires confirment en effet, le haut niveau de compétence des éléments des unités engagées ainsi que leur maîtrise des différentes armes en dotation.

    La Patrie News, 27/08/2021

  • « L’Algérie refuse d’entretenir une fausse normalité »

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    Rupture des relations avec le Maroc: «L’Algérie refuse d’entretenir une fausse normalité»

    A entendre des diplomates en parler, la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc plonge la région dans une atmosphère de suspicion et d’inquiétude qui laisse présager les pires des situations.Avant tout, ils reconnaissent que «si l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc c’est parce qu’elle veut éviter le pire à ses territoires et à la région». Le pire, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger l’a évoqué mardi dans sa longue conférence de presse durant laquelle il a répondu à des questions dont un nombre important était lié à cette décision de rupture des relations avec un pays voisin. Les réponses de Ramtane Lamamra laissent apparaître qu’Alger a épuisé toutes les circonstances atténuantes qui pouvaient lui permettre de pardonner au Maroc « ses bévues et ses actes hostiles ».

    Le MAE en a d’ailleurs énuméré plusieurs en commençant par convoquer l’acte 1 du Maroc contre l’Algérie au lendemain de sa libération du joug de la France coloniale. C’est en toute évidence «la guerre des sables» déclenchée par le Royaume en octobre 1963 pour réclamer des territoires algériens. « Sept ans, ça suffit ! Notre plaie n’est pas encore guérie (Sebaa snin barakat, djorhna mazal ma bra…)», avait lancé Ahmed Ben Bella alors président de la République. Soutenue notamment par l’Egypte et Cuba, après un mois de lutte armée qui lui a coûté 850 martyrs, l’Algérie a réussi à panser ses blessures et à étouffer les velléités expansionnistes d’un « Grand Maroc » exprimées violemment par Rabat.

    De 1969 et jusqu’à 1988, l’Algérie a voulu tourner la page de ce que Lamamra a qualifié d’«animosité, dont le caractère systématique, méthodique et prémédité est documenté». Le MAE estime ainsi que «malgré les blessures béantes laissées par cette confrontation armée, l’Algérie a patiemment bâti des relations d’Etat à Etat avec son voisin marocain. Un Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération et une Convention de délimitation des frontières entre les deux pays sont venus, à Ifrane en 1969 et à Rabat en 1972, consacrer le principe de l’intangibilité des frontières héritées aux indépendances». Sauf qu’en 1976, rappelle-t-il, « le Maroc a rompu brutalement les relations diplomatiques avec l’Algérie qui venait, avec quelques autres pays, de reconnaître souverainement la République Arabe Sahraouie Démocratique ».

    Quand le Maroc renie ses engagements

    Douze ans après, continue-t-il d’énoncer, « les deux pays ont décidé en 1988 de normaliser leurs relations et de les inscrire dans une perspective historique centrée sur la «communauté de destin des peuples algérien et marocain» et sur une coopération féconde à impulser entre les deux pays ». Lamamra n’omet pas de souligner que «cette normalisation est intervenue après les efforts méritoires déployés par des chefs d’Etat de bonne volonté dont le Serviteur des deux Lieux saints, le Roi Fahd Ibn Abdelaziz, dont l’engagement personnel dans une médiation active avait permis de créer un climat politique favorable à une évolution positive de la situation ». Il fait état du «communiqué commun du 16 mai 1988 qui sert de fondement et d’ancrage à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, (est) rédigé dans une telle perspective ambitieuse et responsable». Communiqué qui comporte « 4 paramètres essentiels qui constituent autant d’engagements inter-reliés que le Royaume du Maroc a acceptés, faute de quoi la normalisation des relations entre les deux pays n’aurait pas été possible: Une volonté de promouvoir entre les deux peuples algérien et marocain des relations permanentes de paix, de bon voisinage et de coopération, et réaffirmation de la pleine validité des traités, conventions et accords conclus entre les deux pays. Une contribution efficace à l’accélération de l’édification du Grand Maghreb arabe, une contribution au resserrement des rangs arabes autour de la cause sacrée du peuple palestinien, en vue de la satisfaction de ses droits nationaux, y compris son droit à la création d’un Etat dans sa patrie, et de la libération de tous les territoires arabes occupés, y compris la ville sainte d’El-Qods, le soutien à une « solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental à travers un référendum d’autodétermination, régulier et libre se déroulant dans la sincérité la plus totale et sans aucune contrainte».

    Mais encore une fois, le Maroc écrase tout sur son passage en « reniant en totalité ou en partie, de manière grave et répétée, ses quatre engagements fondamentaux, qui constituent la base essentielle et le socle normatif sur lesquels s’appuie la normalisation des relations entre les deux pays », tel que souligné par Lamamra. Il complète d’ailleurs sa liste des événements fâcheux et hostiles envers l’Algérie par « la guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure menée par les services marocains de sécurité et de propagande contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants, n’hésitant pas à forger des scénarios fantaisistes, à inventer des rumeurs et à propager des propos diffamatoires ».

    Les fautes marocaines de trop

    Si jusque-là l’Algérie a toujours laissé passer toutes les frasques marocaines même en leur ajoutant «l’imposition unilatérale, injuste et injustifiée du régime des visas aux ressortissants algériens en 1994 (y compris aux ressortissants étrangers d’origine algérienne) à la suite de l’attentat de Marrakech commis par un réseau de terroristes marocains et étrangers» ainsi que « la violation injustifiable de l’enceinte du Consulat général algérien à Casablanca, avec la profanation du drapeau national un certain 1er novembre 2013, cette grave atteinte aux symboles et valeurs du peuple algérien (qui) n’a pas donné lieu à des excuses ou explication, et son auteur, un activiste issu d’un mouvement dit de la jeunesse royaliste, a écopé d’une peine outrageusement laxiste de deux mois de prison avec sursis pour un acte perpétré contre une institution de souveraineté internationalement protégée, «complaisamment qualifié d’»atteinte à propriété privée», elle considère par contre que les événements récents sont des fautes marocaines de trop contre lesquelles elle se doit d’agir fermement. Parce qu’a dit son MAE, «la provocation a atteint son paroxysme ». Ceci, « à propos d’un plénipotentiaire du Royaume (qui) s’est illustré en juillet dernier par une dérive particulièrement dangereuse et irresponsable en invoquant un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle». Après qu’elle ait fait « preuve de retenue en demandant publiquement une clarification de la part d’une autorité marocaine compétente », comme affirmé par le MAE, l’Algérie a estimé que «le silence assourdissant de la partie marocaine à ce propos qui persiste depuis le 16 juillet dernier, traduit clairement la marque d’une caution politique de la plus haute autorité marocaine ». Pire encore, Lamamra relève avec regret le fait que « le Royaume du Maroc (ait) fait de son territoire national une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie ». Les dernières en date concernent, note-t-il, « les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables ». Il fait remarquer que «il faut bien se rendre compte que jamais depuis 1948 un membre d’un gouvernement israélien n’a jamais été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe, cette performance inégalable de l’Etat marocain, contraire à la cohérence de l’Histoire, est révélatrice d’une hostilité extrême et d’une fuite en avant sans discernement ni limites ». Il dénonce ainsi le fait pour les autorités marocaines «d’introduire une puissance militaire étrangère dans le champ maghrébin et d’inciter son représentant à tenir des propos fallacieux et malveillants à l’encontre d’un pays voisin ».

    Ce qui constitue, dit-il, « un acte grave et irresponsable qui viole les dispositions de l’article 5 du Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération ainsi que les engagements souscrits au titre du communiqué conjoint du 16 mai 1988 ». Il ajoute à toutes ces dérives, « la collaboration active et documentée du Royaume du Maroc avec deux organisations terroristes dites MAK et Rachad dont les derniers crimes odieux sont liés à leur implication préméditée dans les incendies qui ont ravagé plusieurs wilayate du pays et dans le supplice et l’assassinat abjects de notre compatriote Djamel Bensmaïl ». En plus de « l’affaire, non moins grave, du scandale Pegasus (qui) a révélé au grand jour l’espionnage massif et systématique auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériens ciblés par les services de renseignement marocains ».

    Pour les autorités algériennes, «le Royaume du Maroc a sapé, systématiquement et durablement, la base consensuelle sur laquelle les deux pays ont tracé le cap et les contours harmonieux d’une relation bâtie sur la bonne foi, la confiance mutuelle, le bon voisinage et la coopération. Ce faisant, ses dirigeants portent une très lourde responsabilité dans la succession de crises, dont la gravité ne fait que s’accentuer, et qui vouent sans rémission la relation algéro-marocaine à suivre péniblement un chemin étroit côtoyant l’abîme », comme le dit Lamamra. Il souligne que «l’attitude marocaine condamne les peuples de la région à la mésentente et à la confrontation. Cette attitude hypothèque dangereusement le présent et l’avenir de nos peuples. La mise en cause publique et solennelle de ladite attitude par l’Algérie met en évidence la nécessité urgente de la prévalence de la raison en lieu et place du pari sur le pire qui semble animer la posture du Royaume du Maroc envers l’Algérie ». En tout état de cause, dit le MAE, « l’Algérie refuse de subir des comportements et des actes condamnables et qu’elle condamne énergiquement. L’Algérie refuse les faits accomplis unilatéraux aux conséquences funestes pour les peuples maghrébins. L’Algérie refuse de continuer à entretenir une fausse normalité ayant pour effet de maintenir l’ensemble maghrébin dans une situation de grave précarité, en porte-à-faux par rapport au droit international ». Il affirme alors que «c’est pourquoi et sur la base de tous ces facteurs et de toutes ces données, l’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc avec effet immédiat ». Il a cependant précisé que les consulats des deux pays géreront les affaires courantes de leurs ressortissants respectifs de sorte que la dimension humaine ne soit pas atteinte.

    «Ce sont les volets secrets de la diplomatie»

    Le MAE a préféré indiquer à propos de l’affaire Medgaz dont une partie transite par le Maroc, qu’elle relève de la responsabilité de Sonatrach et de ses partenaires. Mais des sources avancent déjà que le contrat ne sera pas renouvelé au Maroc. « L’Algérie a déjà pris ses précautions pour assurer la livraison de son gaz à travers ce qu’elle a construit comme pipes depuis la rallonge de Remchi à Tlemcen », rappelle-t-on. Lamamra a pris le soin de noter plus loin que jamais l’Algérie n’a rompu ses relations diplomatiques avec un pays quelconque excepté quand il s’est agi pour elle d’honorer une décision prise dans ce sens par une entité régionale dont elle est membre.

    Tout au long de ses précisions sur la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, le MAE a comme refusé de cracher sur l’avenir. Il semble qu’il a opté pour une sorte de pondération dans tous ses propos. « Je ne veux pas aller plus loin, ce sont les volets secrets de la diplomatie », a-t-il lancé à un certain moment pour éviter de trop s’étaler sur cette épineuse et contraignante question. Il est toutefois admis que cette rupture va provoquer des remous au sein du monde arabe et en particulier dans la région. Elle devrait en principe susciter des tentatives de médiation de certains pays dont le rôle dans le règlement des conflits est reconnu. Des diplomates pensent qu’il en sera ainsi parce que, soutiennent-ils, «le pire n’est pas encore arrivé, la détérioration de la situation sécuritaire partout dans le Moyen-Orient, le Maghreb et l’Afrique ne va pas s’arrêter de sitôt, il est craint de nouvelles guerres fratricides un peu partout(…) ».

    Dans toutes ses réponses aux questions relatives à la médiation de l’Algérie dans le conflit qui divise l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie, ses inquiétudes à propos de la crise tunisienne, ses efforts pour aider la Libye à sortir de l’impasse politique et militaire, la réunion que l’Algérie va abriter les 30 et 31 août, la crise au Mali et le terrorisme dans la bande sahélo-sahélienne, la cause palestinienne, le conflit sahraoui, le statut de membre observateur d’Israël au sein de l’UA, Lamamra a fait preuve d’une remarquable sérénité. «La réunion à Alger des MAE des pays voisins sur la Libye est une étape importante dans l’assainissement de ce qui entrave la progression sereine du processus de la tenue des élections en décembre prochain, il y a certaines difficultés techniques liées à la sécurité de la Libye à lever avant, pendant et après les élections, on est conscient qu’il est plutôt difficile de lever tous les obstacles(…), mais on doit poursuivre l’effort pour réunir un consensus des forces libyennes et des différentes parties, il faut donner les possibilités et les moyens aux Libyens pour régler leurs problèmes », a-t-il noté.

    Le pire est à craindre

    « C’est clair qu’il y a des ambitions et des situations de droits acquis(…), l’Algérie a décidé avec les pays voisins de ne pas baisser les bras(…), l’Algérie se trouve à égale distance de toutes les sensibilités libyennes, nous restons tout à fait engagés, la situation demande des efforts constants, persévérants, la contribution de l’Algérie est encouragée, son intervention attendue, le règlement de la crise relève de la responsabilité libyenne et aussi celle des pays voisins », a-t-il précisé calmement. Il a affirmé au sujet de la crise au Mali qu’«il s’agit de préparer la réconciliation nationale, l’expérience de l’Algérie est reconnue par tous(…) ». Il note par ailleurs que « l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie nous font confiance, la médiation continue en coordination avec les entités régionales (UA et Ligue des Etats arabes), nous sommes en contact permanent avec le président de l’UA, nous échangeons des informations (…) ». La Tunisie, a-t-il déclaré aussi, «passe par une phase particulière de son histoire, l’Algérie coopère avec la Tunisie sur la sécurité et le partage de renseignements mais respecte sa souveraineté et son indépendance territoriale et refuse que des parties étrangères s’ingèrent dans ses affaires internes, elle refuse que des ordonnances soient dictées au peuple tunisien, il est le seul à décider de l’ordre constitutionnel à mettre en place pour régler ses problèmes(…) ». «L’Afghanistan est otage de politiques qui le dépassent », a-t-il encore lancé. A propos de la présence d’Israël au sein de l’UA, il a indiqué que « c’est une décision administrative, la question est politique et stratégique, le nombre des pays africains qui la rejette est en augmentation(…) ». Mais avant, il a avoué à propos du Mali qu’ «on s’est engagé à faire appliquer l’accord d’Alger(…), les dangers menacent toute la région entre autres l’Algérie ». Lamamra doit certainement sous-entendre le pire qui est craint par tous.

    Le Quotidien d’Oran, 26/08/2021

  • Israël vole au secours du Maroc

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    Après la décision de l’Algérie de rompre ses relations avec le Royaume

    Le nouvel allié du Maroc, en l’occurrence Israël n’a pas digéré la rupture des relations diplomatiques avec le Royaume, annoncée avant-hier par l’Algérie.

    Dans une déclaration reprise, hier par des médias étrangers, un diplomate israélien parle « d’accusations» algériennes « infondées et sans intérêt » à l’égard de son pays qui pourtant a utilisé le territoire marocain pour s’attaquer à l’Algérie. C’était le 12 août dernier, lorsque le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, s’était exprimé à Casablanca.

    Pour ce diplomate de l’Etat hébreux dont le nom n’a pas été cité, « l’Algérie doit se focaliser sur ses problèmes économiques ».

    « Ce qui compte, ce sont les très bonnes relations entre Israël et le Maroc (…). L’Algérie devrait se focaliser sur ses problèmes auxquels elle est confrontée, en particulier les problèmes économiques sérieux », estime-t-il, en citant la dernière visite de Yaïr Lapid au Maroc.

    Ce diplomate va encore plus loin et accuse l’Algérie de faire partie de ce qu’il appelle « l’axe du mal ». « La coopération entre les deux pays pour le bien de leurs citoyens et de toute la région. Israël et le Maroc sont une partie importante d’un axe pragmatique et positif dans la région face à un axe qui va en sens inverse et qui inclut l’Iran et l’Algérie», lance-t-il.

    Yaïr Lapid, rappelons-le, avait, lui aussi, exprimé lors d’une récente visite officielle au Maroc ce qu’il appelle ses « inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région ou encore son rapprochement avec l’Iran ».

    Lors de sa dernière conférence, Ramtane Lamamra affirme que «sur le plan de la sécurité régionale, le fait pour les autorités marocaines d’introduire une puissance militaire étrangère dans le champ maghrébin et d’inciter son représentant à tenir des propos fallacieux et malveillants à l’encontre d’un pays voisin constituent un acte grave et irresponsable ».

    Comme son nouvel allié, le Maroc joue aussi « l’innocent ». Dans une première réaction à la décision algérienne, le ministère marocain des Affaires étrangères dit « avoir regretté une décision complètement injustifiée de l’Algérie ». Il prétend ainsi que l’Algérie « a avancé des prétextes fallacieux, voire absurdes ». «Les motifs avancés par Alger ne sont pas sérieux », juge-t-il.

    Samir Rabah

    L’Est Républicain, 26/08/2021

  • Wikileaks : L’Algérie, allié des Etats-Unis au Maghreb

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    Câbles WikiLeaks : l’Algérie passe de blague sécuritaire à alliée des Etats-Unis au Maghreb

    Après les attentats suicide de 2007, les diplomates américains ont fustigé les forces de sécurité du pays, mais les relations se sont considérablement améliorées depuis lors

    Le gouvernement algérien a été gravement secoué par les attentats d’Al-Qaida il y a trois ans alors que l’organisation terroriste ouvrait un nouveau front en Afrique du Nord et que les forces de sécurité « sclérosées et méfiantes » du pays avaient du mal à réagir, selon des câbles diplomatiques américains.

    Mais des rapports secrets de l’ambassade américaine à Alger révèlent que la coopération en matière de renseignement avec les États-Unis s’est tellement améliorée depuis que Washington considère l’Algérie comme le pays le plus important combattant al-Qaida dans la région du Maghreb.

    En décembre 2007, cependant, il y a eu un silence embarrassé du président Abdelaziz Bouteflika après que des attentats-suicides quasi simultanés contre un bâtiment de l’ONU et la Cour suprême de la capitale ont tué 41 personnes.

    Les câbles de l’ambassade américaine montrent le désarroi, la confusion et une incapacité à gérer les problèmes de sécurité de base. Bouteflika a demandé l’aide européenne « pour mettre sur écoute les téléphones portables dont les cartes SIM sont changées », tandis que les États-Unis avaient été invités plus tôt à lutter contre les attentats à la voiture piégée, selon les documents.

    De nombreux contacts algériens de l’ambassade ont attribué le silence du président après les attentats « à son embarras que les kamikazes étaient auparavant connus des services de sécurité » et avaient bénéficié d’un programme officiel de réconciliation pour les anciens djihadistes. Certains des plus de 250 islamistes qui avaient été amnistiés avaient rejoint al-Qaida au Maghreb islamique (Aqim).

    En février 2008, cependant, la coopération des États-Unis avec le renseignement militaire algérien s’était améliorée et avait porté ses fruits. « C’est un groupe épineux et paranoïaque avec lequel travailler », a indiqué l’ambassade, « mais avec eux, nous avons mis en place plusieurs réseaux qui ont envoyé des djihadistes algériens en Irak ».

    Un bureau du FBI avait été installé à l’ambassade pour établir des programmes de collaboration avec le ministère de l’Intérieur, « mais les Algériens ne se précipitent pas pour coopérer ». Dans la coopération militaire et sécuritaire, les Algériens sont restés « exceptionnellement prudents ».

    En septembre 2008, AQMI a appelé à l’assassinat de la secrétaire d’État américaine de l’époque, Condoleezza Rice, lors de sa visite à Alger. Les forces de sécurité algériennes ont déjoué un complot visant à attaquer l’aéroport de Hassi Messaoud, agissant apparemment sur la base d’informations reçues d’une cellule d’Al-Qaida en Europe. Le plan présumé impliquait le détournement d’un avion et d’une voiture piégée.

    Fin 2009, les documents américains montrent que l’Algérie avait « pris l’initiative » en persuadant ses voisins mauritanien, nigérien et malien de mettre en place un commandement régional pour des opérations conjointes de lutte contre le terrorisme à Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie.

    « AQMI », a déclaré un haut responsable algérien aux responsables américains, « veut s’implanter dans la région et, par conséquent, l’Algérie entendait mener le combat au-delà des frontières de l’Algérie. Comme un boxeur qualifié… la clé est de maintenir la pression sur votre adversaire et augmentez votre marge de manœuvre. »

    Lorsque les Algériens ont insisté pour plus de partage de renseignements, un responsable américain de la défense a rétorqué que les survols de surveillance devraient être liés à une action directe sur le terrain puisque le coût d’une mission était d’environ 50 000 $, « nous devions donc être sûrs du résultat ». L’Algérie avait également besoin de brouilleurs d’engins explosifs improvisés sophistiqués, car les insurgés utilisaient des téléphones portables pour faire exploser ces bombes à distance.

    Les câbles montrent que les Algériens étaient cinglants à l’égard du Mali, se plaignant que les responsables de la capitale, Bamako, « ont alerté les insurgés que leurs appels sur leurs téléphones portables étaient surveillés et la fuite de renseignements sensibles ». L’Algérie a également accusé le Mali de faciliter le paiement des rançons pour les otages et a qualifié le pays de « environnement commercial favorable pour les terroristes ».

    Fin 2009, l’Algérie a tardé à répondre à une demande américaine d’autoriser des vols de surveillance par des avions EP-3 « pour surveiller l’environnement sigint (signal intelligence) dans les zones de Mauritanie et du Mali où AQMI opère ». Cela faisait suite à une visite du chef du commandement américain pour l’Afrique, le général William Ward, et était « une démonstration de la coopération renforcée en matière de sécurité que nous voulons soutenir face à la menace AQMI dans la région transsaharienne ».

    Les vols ont ensuite été approuvés, mais un nouveau problème est apparu en janvier lorsque le ministre algérien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur des États-Unis, David Pearce, pour protester contre l’inscription du pays sur une liste de « contrôle renforcé » par l’Administration américaine de la sécurité des transports. Cela faisait suite à la tentative du jour de Noël dernier du « Lamikaze » envoyé par al-Qaida au Yémen pour abattre un avion de ligne au-dessus du Détroit.

    « L’inscription de l’Algérie sur une liste qui inclut les Etats sponsors du terrorisme et les pays d’intérêt crée l’impression que l’Algérie fait partie du problème et n’est pas un partenaire à part entière dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré l’envoyé.

    « Au cours de l’année écoulée, nous avons eu le feu vert pour développer de nouveaux liens à tous les niveaux, des militaires aux forces de l’ordre », a-t-il déclaré à Washington. « Cette lumière est maintenant devenue jaune ». Pearce a ajouté : « Il convient de rappeler qu’aucun pays n’est plus important que l’Algérie dans la lutte contre al-Qaida au Sahel et au Maghreb.

    The Guardian, 06/12/2010

  • Algérie-Maroc: Vaine hostilité (Edito du Moudjahid)

    Algérie-Maroc: Vaine hostilité (Edito du Moudjahid)

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    L’esprit de Novembre 1954 reste vivace dans le cœur des Algériens. Il attise leur patriotisme, leur dévouement, galvanise leur union, dès lors que l’Algérie est menacée par des attaques et des complots d’où qu’ils viennent, quels que soient leurs instigateurs et leur degré de nuisance.

    Face à de telles circonstances, nos compatriotes ont appris, à travers les enseignements du passé, que le resserrement des rangs, la prise de conscience dans les moments les plus cruciaux, la cohésion, sont un rempart infranchissable. Les Algériens se sont soulevés à l’appel du FLN pour être au rendez-vous de l’histoire, ne déposant les armes que lorsque l’indépendance fut arrachée de haute lutte.

    La plateforme du Congrès de la Soummam a été une autre étape particulièrement significative d’un rassemblement de courants politiques à l’effet d’insuffler une dynamique au mouvement de Libération. Les dirigeants du Mouvement national et les chefs militaires, dans leur écrasante majorité, dans la diversité de leurs stratégies de conquête de la souveraineté spoliée, ont mis leurs divergences de côté pour ne s’en tenir qu’à l’essentiel, en dépit des manœuvres de diversion, du travail de sape, de la propagande mensongère de la presse coloniale et des services d’action psychologique.

    Insister sur cet indéfectible sentiment d’appartenance des Algériens à la nation, leur intransigeance à l’égard de la défense de l’Algérie, de ses valeurs, renseigne sur l’esprit de corps qui anime les Algériens. Il ne serait guère envisageable de sous-estimer ce formidable potentiel national ou courir le risque de se refuser à en prendre acte. Ce serait verser dans l’illusion et le désenchantement. Les récents incendies qui ont ravagé l’espace forestier de plusieurs wilayas, meurtri les populations, la fabuleuse solidarité des citoyens et de la diaspora ont été un exemple retentissant à marquer d’une pierre blanche.

    Ce rappel indique combien l’hostilité du régime marocain, qui ne cessait de monter en cadence, est vaine, même si elle s’adosse à son allié sioniste. Ses provocations flagrantes et répétées, ses tractations éhontées ne pourront trouver qu’une réponse cinglante des Algériens, des partis politiques, du mouvement associatif qui jugent unanimement qu’à l’égard d’un régime aussi hostile, aussi vindicatif, qui ne respecte plus rien, la réaction de l’Algérie mérite un soutien franc et une ferme adhésion.

    La décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec la monarchie marocaine a été bien accueillie par les Algériens, car en harmonie avec les positions d’un État souverain. Ce n’est pas verser dans l’alarmisme ou brandir un épouvantail que d’affirmer que le pays est confronté à une guerre de quatrième génération, dont la capacité de nuisance n’est plus à démontrer.

    En témoigne la toute dernière étude publiée par la revue Afrique-Asie. Cette étude met le doigt sur une évidente ingérence dans la politique intérieure de l’Algérie. En plus de l’institution présidentielle, c’est l’institution militaire qui a été dénigrée par le rapport Graphika.

    El Moudjahid, 26/08/2021

  • L’Algérie bouscule l’échiquier en Afrique du Nord

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    L’Algérie secoue l’échiquier en quête d’une plus grande influence au Maghreb et au Sahel

    Alger, 25 août (EFE) – La décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, son rival dans la région, est le résultat d’une décision méditée depuis des mois et semble répondre à une stratégie visant à regagner de l’influence en Afrique du Nord et au Sahel et à isoler le Maroc dans une zone vitale de grande valeur pour les États-Unis et l’UE dans la nouvelle géostratégie mondiale.

    C’est ce qu’expliquent aujourd’hui à Efe des experts et des diplomates basés dans la région, qui s’accordent à dire que le moment semble avoir été « soigneusement choisi » par Alger pour tenter de profiter de ce qu’elle perçoit comme la « faiblesse diplomatique » du Maroc après la décision du président américain Joe Biden d’ignorer la politique pro-marocaine de son prédécesseur, Donald Trump, sur le Sahara occidental, et les conséquences du conflit avec l’Espagne et l’Allemagne.

    La nouvelle administration démocrate a non seulement décidé de ne pas appliquer l’ordre présidentiel républicain reconnaissant la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole, mais a également envoyé des signaux indiquant qu’elle préférait reprendre le dialogue par le biais de l’ONU, rompu depuis que Rabat a annoncé en 2018 que l’indépendance n’était plus une option et qu’elle n’accepterait qu’une « large autonomie ».

    Berlin et Madrid ont reçu, pour leur part, le soutien fermé de l’Union européenne (UE), qui a assumé comme sien un conflit que la diplomatie marocaine entendait être bilatéral et qu’elle a encadré dans le cadre de son ambition que les puissances européennes rejoignent le courant de Trump et acceptent la souveraineté marocaine sur les territoires occupés comme condition de négociation.

    « L’Algérie a observé avec inquiétude la stratégie du Maroc au Sahara et en particulier l’offensive conçue par (le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser) Burita », a déclaré à Efe un analyste militaire européen basé dans la région.

    « Ces dernières années, elle a été très occupée à régler la situation interne avec le Hirak, mais maintenant elle veut retrouver son influence traditionnelle dans la région, en particulier en Libye et au Sahel, une zone essentielle avec laquelle elle partage une large et dangereuse frontière », ajoute l’expert, qui pour des raisons de sécurité préfère ne pas être identifié.

    PERSPECTIVES RÉGIONALES

    L’annonce de la rupture des relations, que les experts prédisaient depuis la normalisation des liens entre le Maroc et Israël et le début des échanges commerciaux et des visites, est intervenue un mois avant une importante réunion des pays voisins sur l’avenir de la Libye à Alger, que Washington a applaudie.

    Lundi, Lamamra lui-même s’est rendu à Tunis pour l’occasion, au cours de laquelle il a rencontré et partagé ses projets avec l’envoyé spécial américain en Libye, Richard Nolan.

    Un jour plus tôt, le ministère algérien des affaires étrangères a fait part de la crainte de l’Algérie d’une flambée de violence terroriste dans des pays tels que le Mali, le Niger et le Burkina Faso, où les États-Unis et l’UE ont des bases, des soldats et des intérêts militaires, tandis que le général Said Chengriha, chef de l’armée et homme fort, a exhorté les forces armées à être « plus vigilantes ».

    « La décision a un aspect régional important, elle bouscule l’échiquier au Sahel et au Maghreb, mais elle peut aussi être une opportunité », explique un diplomate arabe à Tunis.

    « Il est clair que la géographie de l’Algérie, qui partage ses frontières avec le Sahel et la Libye, en fait un facteur nécessaire dans toute stratégie prévue pour la zone. En cela, elle a un avantage sur le Maroc, mais elle a aussi des obligations et des faiblesses », a déclaré la source militaire.

    ÉNERGIE ET DJIHADISME

    Analystes, militaires et diplomates s’accordent également à dire que la manœuvre algérienne – que Rabat a qualifiée d’ »injustifiable » et fondée sur des « prétextes fallacieux et absurdes » – aura un impact important sur la question énergétique, car elle pourrait affecter les gazoducs qui approvisionnent l’Europe et en particulier l’Espagne.

    Et elle pourrait contribuer à déstabiliser une région où la pauvreté, le djihadisme et les mafias dédiées à la contrebande d’armes, de personnes et d’autres produits se développent, parallèlement à des systèmes économiques obsolètes gravement affectés par la croissance démographique et la crise climatique.

    « En tant qu’Européens, nous devons garder un œil plus attentif sur cette région, qui a un impact direct sur nous », explique un diplomate européen basé à Alger. « Il ne semble pas s’agir d’une colère d’un jour, mais d’une décision qui vise à changer la dynamique dans une région fondamentale pour le présent et l’avenir », prévient-il. EFE

    Swissinfo, 25/08/2021