Catégorie : Algérie

  • Algérie: Un hirak populaire contre… le Maroc

    Le Maroc , ce lointain…proche voisin.

    L’attitude du Makhzen qui prend conseil auprès de ses anciens-nouveaux alliés montre qu’il est loin de connaître cette nature de l’Algérien aux caractéristiques si singulières qui en font un citoyen totalement engagé dès qu’une partie exterieure manifeste sa tentation contre son pays.

    Un acte franc contre l’unité de l’Algérie que l’imprudente diplomatie du makhzen a commis , sans se soucier des conséquences attendues, ne pourra que produire l’effet inverse dans cette Algerie endurcie par tant d’épreuves. Le Maroc se laisse emporter par cette autre dérive pour s’en prendre à ce qui est evidemment plus fort que toutes ses manoeuvres. Et il le sait. Il est hors sujet. L’Algérien n’etant ni sujet ni complément du roi.

    En s’essayant dans ce sale jeu , avec cette maudite carte perdante du MAK , qu’il confond à toute la kabylie , le maroc commet la grave erreur d’ignorer la sociologie et l’histoire de l’Algerie. Les kabyles sont des algeriens , occupant tout le territoire national, sans délimitation de terrain ou de frontières, du sud au Nord et de l’Est à l’Ouest.

    Mieux encore, ils sont à l’unanimité contre toute organisation ou un quelconque plan qui viserait à les soustraire de leur appartenance profondément algérienne. Les kabyles se révolteraient contre leurs propres chefs si ces derniers venaient à promouvoir la moindre idée de séparatisme. Pour preuve, le MAK est réduit à une sombre petite aventure massivement dénoncée par les kabyles eux mêmes.

    Le makhzen aurait dû tirer les leçons de ce hirak algérien où l’union de tout un peuple a été encore une fois prouvée et sans concession .

    Ce que ne semble pas bien apprecier le maroc de Mohamed 6, c’est que l’algerien , en homme libre est un farouche opposant, un etérnel mécontent qui dénonce le pouvoir dans son pays mais qui réagit promptement à toute ingérence étrangére. Surtout quand elle est averée.

    L’opposant d’hier devient un allié féroce du pouvoir en place auquel il joint sa force le temps d’une guerre contre tout ce qui vient de l’etranger.

    Plus que jamais, les calculs et le timing qui ont dû motiver la diplomatie marocaine ont provoqué ce sursaut populaire et cette union de toute une nation. Les algériens font une pause. Ils abandonnent leurs revendications et autres querelles internes pour passer à l’essentiel.

    Le Maroc a réussi enfin à ressouder les enfants de ce pays. Qu’il en soit remercié.

    Karim. A

    Etiquettes : Algérie, Maroc, MAK, Kabylie, Omar Hilale, #Algérie #Maroc

  • Affaire Pegasus et Sahara Occidental, symptômes d’une crise géostratégique au sein de l’OTAN

    1) « Au commencement était un tweet »

    Courant décembre dernier, un tweet du président sortant, Donald Trump, annonçait la reconnaissance d’une prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental en échange de la normalisation du royaume avec l’entité sioniste.

    Les réactions ne se firent pas attendre. A commencer par la 1ère puissance européenne.

    L’Allemagne avait, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, Christoph Heusgen, déclaré son attachement à une solution conforme aux dispositions du conseil de sécurité et aux intérêts de toutes les parties de la région.

    Il y a peu, l’Espagne boudait l’exercice de l’OTAN, African Lions, qui se déroulait à nos frontières, au motif que certaines opérations incluaient des territoires du Sahara Occidental occupé. Ce qui, toutefois, fut formellement démenti par la partie américaine.

    Nous laisserons, au passage, à l’appréciation du lecteur, les réels objectifs de ces exercices, dont il en aura également un aperçu dans sa version orientale en Mer Noire.

    Pourquoi donc, sont-ce précisément les voix de ces 2 membres de l’UE qui se sont élevées et qui ont exprimé leur plus vive opposition ? Et pourquoi leur position vis à vis de la question sahraoui tend-elle à converger avec celle de l’Algérie?

    2) Comme une odeur de gaz

    Faut-il considérer comme l’effet d’un pur hasard le choix de l’Allemagne comme destination du président Tebboune pour des soins suite à sa contamination au covid ?

    N’y a-t-il été en effet question que bilans de santé du président et n’en a-t-on pas profité pour discuter d’autres diagnostics ? Gardons un instant à l’esprit l’orientation stratégique de l’Allemagne vers l’hydrogène issu du gaz naturel comme principale source d’énergie.

    Autre fait remarquable, le rôle de premier plan joué par l’Algérie dans le dossier libyen à la conférence de Berlin et à laquelle le Maroc avait été royalement ignoré.

    Quant au Mali, où l’accord d’Alger est à la base de toutes discussions pour parvenir à une paix durable, le rôle central de l’Algérie n’est plus à démontrer. A noter l’immense potentiel gazier découvert dans le nord du pays en 2010, soit peu avant l’arrivée de « jihadistes » en 2011…dans le nord du pays.

    Pour ce qui est de l’Espagne, 1er client du gaz algérien, il n’est fait secret pour personne de leur étroite relation dans ce domaine avec notre pays. De même, du reste, que l’Italie.

    Suite à l’affaire Pegasus, la réaction de la France, confinée dans un silence gêné jusqu’ici, traduit un mouvement d’humeur vis à vis de son protectorat et sans doute sonne comme un rappel à l’ordre dans ce qui lui semble une volonté ou du moins une tentative de lui échapper pour les faveurs d’un autre protecteur.

    Nous évoquerons au passage la découverte d’un important gisement offshore que partagent l’Algérie et la Tunisie. Cette dernière est également partie de la stratégie énergétique européenne, ne serait-ce qu’au regard des gazoducs passant par son territoire.

    Ce qui explique sans doute les problèmes politiques, sociaux et économiques qu’elle rencontre.

    Ainsi pour résumer, l’on pourra faire le constat suivant qui se vérifiera infailliblement : les troubles, les conflits que connaissent tous les pays déstabilisés ont la fâcheuse manie de surgir aussitôt que l’on découvre des réserves de pétrole ou de gaz.

    3) Le Nigal

    D’aucuns s’étonnent des gesticulations intempestives du makhzen, qu’ils jugent désordonnées, absurdes.

    Ils considèrent le tweet de Trump comme une initiative personnelle, en somme une énième bourde d’un « illuminé » ignorant des usages diplomatiques.

    Or il nous semble que ce fameux tweet n’est en réalité que l’affirmation, la divulgation au grand jour de la guerre du gaz que livre l’Uncle Sam (ou plutôt la faction actuellement aux commandes de l’état profond) aux pays producteurs pour imposer son monopole dans la distribution de cette énergie.

    Nous en avons vu les effets dans le conflit syrien où se sont opposés 2 projets de gazoducs rivaux, l’un porté par l’Iran et l’autre soutenu par le Qatar et l’OTAN. Bachar eut le tort, selon les impérialistes atlantistes, de privilégier la solution iranienne.

    Les faucons étasuniens semblent projeter 2 scénarii pour le cas algérien :

    – soit une redite de la guerre Iran-Irak, avec pour protagonistes l’Algérie et le Maroc. L’armement octroyé par le pentagone à ce dernier a drastiquement augmenté dernièrement.

    – soit une répétition de la guerre civile syrienne.

    Ainsi, se dessine aux portes de l’Algérie, qui se trouve au cœur de cet enjeu géostratégique dans cette partie du monde, une configuration similaire au cas syrien : deux projets de gazoduc antagonistes. L’un prévu de longue date, le Nigal, livrant à l’Europe le gaz du Golfe de Guinée (riche en gaz mais connaissant une instabilité du fait notamment de l’intervention des puissances étrangères) et passant par le Niger et l’Algérie et le second longeant et traversant une dizaine de pays africains par la côte ouest dont le Maroc pour alimenter l’UE.

    Le Maroc, dans la vision du Pentagone, est un pion destiné à renforcer la suprématie étasunienne. Grisé de s’entendre promu au rang « d’allié stratégique » et flatté de se voir intégré dans ce plan américano-sioniste de domination mondiale, il croit avoir acquis un « totem d’immunité » dans ce jeu des grandes puissances.

    Il ose désormais afficher officiellement des positions et des déclarations allant à l’encontre des principes des nations unies, et de sa propre population, allant jusqu’à blesser ses sentiments religieux. Il se sent donc libre de faire publiquement son coming-out.

    Que le royaume prenne garde toutefois de ne pas oublier le sort réservé par l’oncle Sam à ses « alliés » ou « amis » d’un moment et le peu de cas qu’il accorde à ses pactes et à ses accords au gré de ses intérêts. Le cas de Sadam Hussein, pour ne prendre que celui-ci, en est à cet égard un exemple édifiant.

    4) L’Histoire se répète-t-elle sous nos yeux ?

    Bon nombre d’analystes s’inquiètent des multiples tensions et conflits de par le monde, qui n’attendent qu’une étincelle pour finir en conflagration mondiale.

    Et le contexte actuel n’est pas sans rappeler la situation qui prévalait à la veille de la 1ère guerre mondiale, dont l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand a constitué le détonateur.

    C’est ainsi que l’Allemagne et la Turquie (l’Empire Ottoman en ce temps) conclurent un accord pour la construction d’une ligne de chemin de fer Berlin-Baghdad (le fameux Bagdadbahn) financé par la Deutsche Bank et dont le tracé coïncidait avec les champs pétroliers de la région.

    Ainsi le gouvernement allemand, s’étant auparavant immiscé dans le capital de la Turkish Petroleum Company en acquérant 24% des parts, entrait de facto en conflit avec la France et l’Angleterre dans une région qui constituait leur sphère d’influence.

    L’Empire Ottoman céda un moment à la suite de pressions exercées par l’Angleterre qui envoya des bâtiments de guerre au large de la Turquie, plaçant cette dernière sous la menace de leurs bombardements (manœuvred’une extrême gravité qui constituait en soi une déclaration de guerre).

    Les travaux reprirent toutefois, ce qui déclencha, nous en sommes convaincus, la 1ère guerre mondiale, qui opposait les principaux protagonistes avec d’un côté le tandem franco-anglais et de l’autre l’alliance turco-allemande.

    Plus près de nous, la crise de Tanger en 1905 et d’Agadir en 1911 avaient cristallisé les tensions entre puissances impérialistes (France, Espagne, GB et Allemagne) dans cette partie de la région, objet de convoitises. Puis durant la 2ème guerre mondiale, les troupes américaines débarquaient à Casablanca et Marrakech entre autres pour prendre à revers et en étau les forces de l’axe. Ils décident d’y demeurer encore pour « endiguer l’expansion soviétique ».

    Aujourd’hui, se retrouvent à nos portes quasiment les mêmes acteurs avec les mêmes objectifs : le contrôle du gaz et de sa distribution.

    5) Quelle perspective pour l’Algérie ?

    Une situation qui semble à priori menaçante pourrait toutefois constituer une opportunité pour l’Algérie.

    Ainsi de par sa position géographique privilégiée, ses infrastructures gazières existantes, l’Algérie est à même de s’imposer naturellement comme le partenaire logique et évident de la stratégie énergétique européenne.

    Par ailleurs sa neutralité et son attachement au principe de non-ingérencedans les affaires internes, maintes fois (ré)affirmés, privilégiant les solutions politiques, diplomatiques et économiques en font un pays exportateur de paix dans la région et un acteur crédible et sûr, dont la constance ne s’est jamais démentie au cours de son histoire.

    En outre les principaux partenaires européens sont conscients de la non viabilité, de l’inefficience du Gazoduc ouest-africain, qui, plus est, contribuerait à accroître la domination et l’emprise des USA dans un secteur vital comme celui de l’énergie.

    Les Européens qui sont déjà sous la coupe des USA dans le domaine militaire via l’OTAN, voient en effet d’un mauvais œil l’étau étasunien se resserrer autour d’eux au prétexte de la lutte contre l’ogre russe et le dragon chinois, notamment dans le blocage du projet Northstream et en Afrique du Nord dans le verrouillage et le sabotage du projet Nigal. Nous suggérons à l’occasion l’idée de participer au Northstream car ce dernier aboutira vu son importance pour la patience européenne, en premier chef l’Allemagne qui ne ménagera aucun effort pour que ce projet aboutisse.

    L’Europe a donc, on le voit, tout intérêt à s’associer à l’Algérie pour sa sécurité énergétique, un pays reconnu comme un médiateur crédible, susceptible non seulement de prévenir une 3ème guerre mondiale qui gronde à nos portes mais également de contribuer à l’avènement d’un monde apaisé, inaugurant un nouvel âge d’or des relations internationales.

    Miloud Boumaza

    La Patrie News, 02/08/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pegasus, espionnage, Etats-Unis, Union Européenne, UE, Allemagne, gaz, OTAN,

  • En toute honnêteté

    A l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de l’Indépendance et de la Fête de la jeunesse, la revue El-Djeich dans son éditorial a rappelé que la sécurité et la stabilité dont jouit aujourd’hui le pays et l’adhésion du peuple au projet d’édification de la nouvelle Algérie « n’est pas du goût de certains agitateurs et revanchards « , appelant les Algériens à se méfier des  » prêtres de chapelle  » au service d’agendas étrangers activant contre l’Algérie et son peuple. En effet, la volonté de l’Algérie à construire un Etat démocratique dérange énormément ceux qui ne veulent pas la voir adosser à des bases solides et saines.

    Le redressement de l’Algérie réside plus que jamais en l’édification d’un Etat de droit et de justice. Comme il fallait s’y attendre certaines sirènes ne se sont pas faites attendre pour riposter vertement à cette volonté politique d’immuniser l’Algérie pour le présent et le futur. Ces revanchards continuent de critiquer les réponses de l’Etat aux questions économiques et sociales et surtout la gestion de la crise sanitaire. Au regard de la situation sanitaire inquiétante et qui ne touche pas seulement l’Algérie mais tous les pays du monde, il fallait s’attendre à de telles réactions de ces  » ces prêtres de chapelle  » qui ont habitué l’opinion publique à cette thématique de critiques envers tout ce qui bouge dans le pays.

    Il a donc été inévitable pour les chefs de file de cette opposition de louper une telle occasion, de chercher à tirer profit de ces difficultés conjoncturelles pour tenter de redresser la tête et à retrouver des points d’appui dans les régions du sud du pays puisque les Kabyles, toujours fiers de leurs valeurs et de leur nationalisme, leur ont complètement fermé les portes du Djurdjura, de la vallée de la Soummam et d’une grande partie des Bibans.

    Maintenant que tout a été dévoilé le 25 juillet dernier par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune lors de l’installation du gouvernement en ce qui concerne la relance de la dynamique économique nationale créatrice de richesse, la recherche de solutions efficientes aux problèmes et préoccupations des citoyens. Il a assuré quant à la situation macroéconomique du pays, en l’absence de toute perturbation d’approvisionnement du marché et la capacité de l’Algérie à acquérir tous les moyens nécessaires pour faire face à tout imprévu. Il a avancé pour preuve le non recours de l’Algérie à l’endettement extérieur contrairement aux multiples prévisions fixant la fin de l’année 2020 et le début 2021 comme date de recours à cette mesure, réitérant le principe de non recours à l’endettement extérieur en vue de consolider la souveraineté de l’Algérie et exhortant à davantage de travail pour la pérennisation de cet objectif.

    Aussi a-t-il assuré quand au niveau des réserves de changes s’élevant actuellement à 44 milliards USD contre 53 milliards USD en 2019, on est tenu avec la généralisation du vaccin contre le coronavirus (Covid-19) de se demander en toute honnêteté si l’actuelle pratique socio-politique telle qu’elle est menée sur le terrain, est capable de se ressaisir, de s’acquitter des tâches de plus en plus considérables qui lui incombent au titre de la stabilité du pays, en faveur du développement et l’établissement d’un champ autour de la préservation du climat et de l’unité nationale. A cette question, on estime ne pas pouvoir répondre par l’affirmative. C’est au contraire une opinion mûrement réfléchie que, pour être en mesure de mener à bien cette grande entreprise dont il s’agit, la pratique politique et démocratique doit être considérablement revue par certains acteurs pour le bien de toute la Nation. C’est seulement à cette condition que le dialogue national, les mesures d’organisation sur le plan économique, social et sur celui de la démocratie aux fins d’épanouissement global de la société algérienne deviendront le fait délibéré de la collectivité nationale et mettront une fin à cette gymnastique politicienne. Mais parallèlement, il n’est que juste aussi que la société civile qui a la conviction de le faire augmente sensiblement sa sérénité et son engagement aux sources du champ de l’unité nationale.

    Les difficultés conjoncturelles économiques, financières et cette arène politique des plus polluées ne sauraient dispenser certains d’affronter les défis avec une juste compréhension des réalités et des responsabilités.

    La fièvre à la fois politique et sociale que des agitateurs ont tenté de provoquer à la suite de la pénurie de l’oxygène médical dans les établissements hospitaliers, ne peut que retomber, les pouvoirs publics ayant fait preuve d’une prise en charge de la chose, ne se laissent pas prendre au piège et de la provocation tendue par nombre de manipulateurs.

    B. C.

    Le Maghreb, 03/08/2021

    Etiquettes : Algérie, crise sanitaire, Kabylie, situation macroéconomique, covid 19, #Algérie


  • Revirement ou tactique ? Mohamed VI feint l’apaisement

    Revirement ou tactique ? Mohamed VI feint l’apaisement

    par El-Houari Dilmi

    Rabat a-t-elle voulu demander implicitement pardon à Alger, à en juger par le « discours mielleux » du monarque marocain à l’égard de l’Algérie ? Alors que l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, rappelé le 18 juillet dernier, n’a toujours pas rejoint son poste, le roi du Maroc Mohamed VI a déploré samedi, dans un discours prononcé à l’occasion de la fête du Trône, les « tensions » entre son pays et l’Algérie, réitérant son appel à rouvrir les frontières terrestres avec son voisin. « Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc (…) La sécurité et la stabilité de l’Algérie et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc », a assuré le monarque marocain dans un discours en grande partie consacré à l’Algérie. Mohamed VI a invité le président Abdelmadjid Tebboune « à œuvrer à l’unisson au développement des rapports entre les deux pays voisins ».

    Cette nouvelle « sortie » du roi du Maroc intervient au moment où les relations entre l’Algérie et le Maroc sont plombées depuis plusieurs décennies par la question du Sahara occidental. Ces rapports, déjà tendus, ont été marqués par un nouvel accès de tension il y a deux semaines quand l’ambassadeur marocain à l’ONU a annoncé durant une réunion du mouvement des non-alignés soutenir « l’autodétermination » du « peuple kabyle » en Algérie, en réaction au soutien de l’Algérie aux Sahraouis. Alger n’a pas tardé à riposter en rappelant son ambassadeur à Rabat pour consultations.

    « A sa plus proche convenance, j’invite le Président algérien à œuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par nos deux peuples durant des années de lutte commune », a déclaré Mohamed VI. Il a également réitéré son appel à rouvrir les frontières fermées depuis l’été 1994 à l’initiative de l’Algérie. Alger avait, rappelle-t-on, riposté à la décision de Rabat d’imposer un visa d’entrée à son territoire aux Algériens. Depuis 2004, le visa a été supprimé et les lignes aériennes entre les deux pays rétablies mais l’Algérie refuse de rouvrir ses frontières terrestres.

    «Une dérive dangereuse»

    Pour rappel, le 16 juillet dernier, l’Algérie, via un communiqué du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, avait condamné une « grave dérive dangereuse de la diplomatie marocaine » au sujet d’un prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle ». En effet, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger avait condamné « énergiquement » « une dérive particulièrement dangereuse » de la représentation diplomatique marocaine à New York. « La représentation diplomatique marocaine à New York a fait distribuer à tous les pays membres du Mouvement des Non-Alignés une note officielle dont le contenu consacre formellement l’engagement du Royaume du Maroc dans une campagne hostile à l’Algérie, à travers un soutien public et explicite à un prétendu droit à l’autodétermination du peuple kabyle qui, selon ladite note, subirait la plus longue occupation étrangère », avait souligné le MAE dans son communiqué. « Cette double assertion vaut reconnaissance de culpabilité en ce qui concerne le soutien marocain multiforme actuellement accordé à un groupe terroriste connu, comme cela a été le cas du soutien aux groupes terroristes qui ont ensanglanté l’Algérie durant la décennie noire », toujours selon le communiqué du MAE.

    « Cette communication diplomatique marocaine est aventuriste, irresponsable et manipulatrice ; elle relève d’une tentative à courte vue, simpliste et vaine, destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne», avait ajouté le ministère des Affaires étrangères, précisant que « dans la situation ainsi créée par un acte diplomatique douteux commis par un ambassadeur, l’Algérie, République souveraine et indivisible, est en droit d’attendre une clarification de la position définitive du Royaume du Maroc sur cet incident d’une gravité extrême ».

    Système d’espionnage visant l’Algérie

    Les relations entre Alger et Rabat se sont encore détériorées par l’affaire « Pegasus ». L’Algérie avait réagi via l’ouverture d’une enquête judiciaire, ordonnant l’ouverture d’une enquête préliminaire sur l’existence d’un système d’intelligence informatique d’écoute et d’espionnage ayant visé les intérêts de l’Algérie, mais aussi des personnalités algériennes espionnées par le Maroc. « Si les faits, objet de cette enquête, sont avérés, ils constitueraient des infractions réprimées par la législation algérienne sous sa forme criminelle pour avoir rassemblé des renseignements, objets et documents au profit d’une puissance étrangère aux fins de nuire à la défense nationale et constitueraient également des infractions d’accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données et d’atteintes aux secrets des communications», selon le parquet du tribunal de Sidi M’Hamed.

    Le Quotidien d’Oran, 02/08/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Kabylie, MAK, Espionnage, Pegasus, #Algérie #Maroc #Pegasus

  • Maroc-Algérie: Il faut des excuses !

    Le roi est-il bien informé ?

    par Maâmar Farah

    En qualifiant le climat trouble qui préside aux relations algéro-marocaines d’héritage du passé, Mohammed VI fait abstraction de toutes les hostilités présentes dirigées contre notre pays. Le silence sur le dérapage de son ambassadeur à l’ONU et l’«oubli» de l’affaire Pegasus nous donnent à penser que le souverain marocain est peut-être mal renseigné sur l’ampleur de la crise.

    Croire qu’une réouverture des frontières réglerait tout relève de la légèreté en politique.

    Vous avez touché à notre unité nationale en demandant officiellement à New York «l’indépendance de la Kabylie» et vous avez espionné nos dirigeants en collaboration avec les sionistes. Il faut un peu plus qu’un discours conciliant pour réparer le mal ! Il faut des excuses !

    M. F.

    Le Soir d’Algérie, 02/08/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Kabylie, MAK, Pegasus, Espionnage, #Algérie #Maroc

  • Algérie: Dossiers cruciaux

    Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a présidé, samedi dernier, une réunion du Gouvernement, consacrée essentiellement aux secteurs de la Communication, de l’Industrie, de l’Agriculture et de la Santé. Des secteurs stratégiques devant jouer un rôle important dans le processus de renforcement du programme de développement du Président Abdelmadjid Tebboune.

    La stratégie de communication gouvernementale demeure un facteur essentiel en vue d’accompagner les efforts de l’Etat dans la consécration du principe de rapprocher les institutions du citoyen, regagner sa confiance, renforcer la démocratie participative par une information de proximité plus efficace, en phase avec les préoccupations de la population.

    L’Algérie étant confrontée à des messages électroniques fictifs, des programmes nichés dans des sites web piégeurs, à l’heure où Internet et les réseaux sociaux s’immiscent partout, et pas souvent pour la bonne cause, où la violence cybernétique monte en puissance, il est plus que nécessaire de refermer la boîte de Pandore. L’industrie, de par son rôle dans la création d’emploi et la diffusion de l’innovation, constitue un enjeu majeur pour faire éclore des entreprises industrielles performantes, et ce pour en faire une locomotive de croissance.

    Le pays a besoin d’un tissu industriel varié, secteur longtemps freiné par des atermoiements, des projets avortés ou repoussés aux calendes grecques, ou des demi-mesures inopérantes. Un des blocages qui entravent le développement de ce secteur demeure celui des assiettes de foncier industriel. souvent attribuées, mais inexploitées. On cite encore la libération de l’acte d’investir, la réforme fiscale, la dépénalisation de l’acte de gestion.

    La relance de l’activité agricole est un enjeu stratégique dont la concrétisation est tributaire d’un investissement structuré, d’un développement efficace des filières stratégiques qui ont un impact sur l’économie en termes d’importations et de sécurité alimentaire. Conjoncture oblige. Le chef de l’Exécutif a rappelé les directives du président de la République pour la mobilisation de tous les moyens nécessaires aux établissements de santé ainsi que les efforts engagés pour l’acquisition de nouvelles quantités de vaccins et instruit les membres du gouvernement d’accélérer la cadence de vaccination.

    A ce propos, il est réconfortant d’observer que les citoyens éligibles à la vaccination se font vacciner, de plus en plus convaincus qu’ils accomplissent un acte de prévention indispensable. Il faut sans cesse rappeler que le vaccin demeure le moyen le plus efficace pour réduire le nombre de contaminations et que les citoyens doivent maintenir un haut degré de vigilance, respecter les règles d’hygiène et de distanciation physique, outre le respect des mesures de confinement et le port obligatoire du masque de protection.

    La vaccination ajoutera un outil majeur à la trousse d’outils dont dispose le personnel soignant, mais, à elle seule, elle ne fera pas le travail d’éradication d’une pandémie inédite, qui bouleverse le monde entier.
    EL MOUDJAHID, 02/08/2021

    Etiquettes : Algérie, relance économique, #Algérie

  • L’Algérie se tourne résolument vers l’Afrique

    Après l’Ethiopie, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a poursuivi son périple africain en se rendant au Soudan où il a été reçu hier en audience par le Président du Conseil de Souveraineté, le Général d’Armée Abdel Fattah Al-Burhan à qui il a transmis un message du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune

    L’audience a permis de réaffirmer les liens de fraternité et de solidarité unissant l’Algérie et le Soudan et leurs peuples frères, et de mettre en relief la volonté et la détermination qui animent les dirigeants des deux pays pour imprimer une nouvelle impulsion aux relations bilatérales. A cet égard, le Président Al Burhan a chargé M. Lamamra de transmettre ses meilleures salutations à son frère le Président de la république, M. Abdelmadjid Tebboune, tout en se félicitant des efforts de l’Algérie et de son engagement constant en faveur du règlement pacifique des crises et conflits et de son rôle constructif dans la promotion des relations de fraternité et de coopération, notamment au sein du continent africain.

    D’autre part, M. Lamamra a été reçu par le Président du conseil des ministres Abdallah Hamdok. A cette occasion, les deux parties ont exploré les voies et moyens à même de leur permettre de traduire la volonté commune visant à rehausser la coopération bilatérale dans tous les domaines et à promouvoir les efforts conjoints en face des défis multiples à la paix et à la sécurité dans leurs espaces respectifs. enfin, le ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger a eu une séance de consultations approfondies avec son homologue soudanaise, Mme Mariam Sadek Al-Mahdi. les deux chefs de la diplomatie se sont félicités de la qualité des relations politiques prévalant entre les deux pays et ont renouvelé leur engagement à œuvrer de concert au renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines stratégiques.

    A cet égard, il a été convenu de réactiver les mécanismes bilatéraux et de promouvoir une coopération renforcée dans les secteurs de la formation, de l’énergie, de l’agriculture et de la sécurité. Au titre des questions régionales et internationales, les deux ministres ont passé en revue les situations de crise et de conflit prévalant dans la corne de l’Afrique, l’espace sahélo-saharien et le Maghreb, ainsi que les questions d’intérêt partagé inscrites sur l’agenda de l’union africaine. Ils ont exprimé leur satisfaction quant à la convergence des perspectives et analyses des deux pays et ont réitéré leur engagement à travailler davantage pour la consolidation de l’heureuse tradition de consultation et de coordination mutuelle sur tous ces sujets.

    La situation prévalant dans le monde arabe et les perspectives de renforcement du partenariat afro-arabe ont été, également, au menu des discussions au regard des derniers développements et des futures échéances importantes impliquant les deux ensembles. les deux parties ont, par ailleurs, échangé sur les conditions de succès du prochain Sommet arabe devant se tenir à Alger dans le but de renforcer l’unité des pays arabes et leur action commune en faveur de la cause palestinienne.

    Crésus, 01/08/2021

    Etiquettes : Algérie, Afrique, diplomatie, Ramtane Lamamra, #Algérie

  • Abdelaziz Bouteflika : la fumisterie politique

    Par Mustapha Hadni

    Pour tenter de comprendre la longévité du règne de Bouteflika et ses effets dévastateurs sur le pays dans les différentes strates de la société, il convient de revisiter, d’une part, les conditions historiques et politiques qui ont précédé son intronisation à El Mouradia et déceler, d’autres part, les leviers et les mécanismes s’appuie de l’exercice de son pouvoir.

    Après l’ouverture frelatée, issue des événements d’octobre 1988, l’Algérie se retrouve en 1991 au bord d’un gouffre sans fond. L’installation annoncée d’un état théocratique mettait en danger l’état-nation et l’exclusion programmée de la démocratie est alors inéluctable. Profitant d’un désenchantement national né de la faillite provoquée du système national, les islamistes intégristes menacent l’identité Algérienne dans sa vocation ancienne de progrès, de tolérance et de liberté.

    La direction suprême du pays, rappelle alors Mohamed Boudiaf de son exil marocain pour lui confier la tâche difficile de sauver le pays d’un imminent péril national. S’adressant à une jeunesse frustrée et contestataire du système, le père fondateur du FLN historique clame sa fidélité au projet du mouvement national, aux idéaux de la révolution de Novembre et à sa doctrine politique. Il croyait à une Algérie libérée de toutes les oppressions et archaïsmes, et tournée résolument vers la modernité.

    Au bout de six mois, il est assassiné et l’espoir tant suscité fut de courte durée. Cette brève parenthèse d’enchantement national cède à la folie meurtrière des partisans de l’état théocratique. Des années durant, le peuple Algérien fait face à un combat inégal et à une période de dérives et de barbarie sans précédent dans l’histoire de l’humanité, en dépit du déficit de consensus national contre l’islamisme totalitaire, et souvent, dans l’indifférence totale des sociétés occidentales. Ce moment douloureux a été pour le peuple Algérien une grande épreuve nationale suscitant diverses formes de solidarité, de lutte, d’organisation efficace, de prise de conscience nationale, au cours de laquelle ont été tramées des conspirations contre l’Algérie et son idéal démocratique.

    C’est à la fois dans les conditions d’une posture victorieuse contre la nébuleuse islamiste armée et face à l’épuisement national que s’installe aux commandes Abdelaziz Bouteflika. Vingt ans de règne, durant lesquels, il substitut le système, par un sous-système, cynique, machiavélique, perfide, paternaliste, et falsificateur, et ce, dans le même état d’esprit à contester et à nier l’Algérie démocratique. Il le bâtit sur deux fondements : les structures sociales archaïques et la rente.

    C’est sur le terrain encore vulnérable des tentatives néfastes du conservatisme social et religieux, sous couvert d’initiatives plus partisanes que politiques, et dans un cadre planifié et élaboré que le sous-système revigora d’une manière persistante les structures tribales, claniques, ethniques et religieuses. Elles constitueront, d’emblée, le soubassement de la force d’encadrement du sous-régime sociétal, avant de bâtir une oligarchie financière qui s’érige en forteresse de corruption et de prédation, où se cristallise plusieurs forces financières aux trajectoires plurielles pour finir par être des détonateurs.

    Enfin, l’évolution la plus marquante a trait au transfert de la dominance dans le sous-système politico-social de l’instance politico-ideologique aux forces économiques prédatrices. Ces dernières sont constituées essentiellement d’une oligarchie compradore qui doit sa richesse à sa collusion à l’appareil politico-ideologique du sous-système, qui s’est approprié les segments important de l’économie nationale. Pour Bouteflika, le pouvoir de la finance et les structures sociales archaïques ont la vertu – pour lui- de réduire à l’impuissance le peuple Algérien. Plus soucieux par sa longévité au pouvoir que par le devenir du pays, Bouteflika, empêchera, incontestablement, l’édification d’une entité nationale liée au progrès moderne sous toutes ses formes et l’émergence d’une conscience positive éclairée du peuple : un idéal Algérien qu’il a combattu et sans cesse contesté.

    L’Algérie, un pays pourtant riche de ses hommes, de son passé, de son histoire et de ses ressources vit, vingt ans durant, d’emprunts faits à des idéologies aberrantes et à d’affligeants simulacres culturels et économiques qui ne reflètent aucunement le but digne d’un peuple tourné résolument vers l’avenir. En définitive, le pays subit deux décennies de régression politique, culturelle et éducative, dont les répercussions se ressortiront à très long terme.

    L’histoire Algérienne retiendra, de toute évidence, que ce règne est des plus longs et dévastateurs de tous les pouvoirs post-independance, et que par son caractère foncièrement anti-national, porte dans son essence même, les germes de sa propre destruction. Les Algériennes et Algériens, depuis l’avènement du mouvement populaire se sont réappropries leur pays et vivent, depuis, aux rythmes de la révolution du sourire, pendant que Bouteflika, chassé du pouvoir, vit dans la déchéance et que ses courtisans honnis par le peuple croupissent dans les geôles Algériennes.

    L’Avant-garde, 26/06/2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelaziz Bouteflika, corruption, clientélisme, rente,

  • Le prix du gaz flambe, le pétrole autour de 70 dollars le baril

    par A. Maktour

    L’Algérie, à l’instar des pays ayant du mal à s’affranchir de la prédominance des hydrocarbures dans leur PIB, entrevoit une petite lueur sur le plan financier et, ainsi, devrait espérer diminuer du mieux qu’elle le pourra dans une certaine mesure ses étouffants déficits budgétaires et en partie financer l’économie nationale puisque la libération vis-à-vis des hydrocarbures n’est pas envisageable en ce moment ni à moyen terme.

    C’est donc une petite lueur qu’entrevoient les pays qui ne peuvent envisager leur présent et leur futur sans les hydrocarbures. Une embellie qui survient en ces temps mêmes où la pandémie est en train de non pas remettre en cause le redémarrage de la machine économique mondiale mais altère tout de même dans une certaine mesure l’activité. Toutefois, ceci ne semble pas remettre en cause les projections et les perspectives immédiates des analystes des deux singuliers marchés mondiaux du pétrole et du gaz.

    Le marché du gaz d’abord. Selon le Financial Times, les prix du gaz naturel augmentent en Europe et en Asie en raison d’un approvisionnement plus restreint, d’une production plus faible en Europe et d’une baisse des exportations de la Russie, le tout en assurant que la crise de l’offre pourrait s’intensifier dans les semaines à venir. L’Europe est en train, toujours selon la publication, d’assister à une montée des prix telle que le mégawatheure atteint les 40 euros pour la première fois alors qu’en Grande-Bretagne les prix n’ont jamais été aussi élevés depuis 16 années tandis qu’en Asie, le million de Btu (MMBtu) vaut 15 dollars. Une situation qui pourrait s’aggraver, selon les analystes du marché du gaz qui attestent que la demande a fortement rebondi dans le monde, citant le cas du Brésil, dont la terrible sécheresse a obligé le pays à se tourner vers l’électrification au GNL, et de l’Europe où le long hiver a vidé les stockages de gaz sans qu’ils soient jusque-là réapprovisionnés, alors qu’en Asie, après un hiver très rude qui a induit une consommation record notamment en Chine, la forte reprise économique s’est accompagnée d’un pic saisonnier de la demande durant l’été pour pousser les prix encore plus haut. Ceci alors qu’en Europe, la reprise économique implique une forte demande, entraînant les prix vers le haut. De quoi donner des idées aux producteurs de GNL à l’instar de l’Algérie, donc, à condition que les problèmes de production soient enfin surmontés et que les traders de la compagnie nationale se montrent un peu plus agressifs, sur le marché spot notamment.

    Le marché pétrolier, quant à lui, même s’il a dû subir ce que d’aucuns parmi les analystes ont qualifié de «la semaine la plus faible depuis mars 2021», il n’en demeure pas moins que les perspectives s’annoncent plutôt sous de bons auspices pour les pays producteurs. Les prix du pétrole ont en effet dû enregistrer leur pire semaine depuis mars sous le double coup de l’offre supplémentaire de l’Opep arrivant sur les marchés, après l’accord difficilement conclu dans le cadre de l’Opep+, et des données défavorables sur les stocks de carburant en provenance des États-Unis. Une zone trouble plutôt bien dépassée, la semaine qui vient de s’écouler ayant été marquée par une stabilité du marché plus ou moins retrouvée. Un calme qui fait dire à des analystes et des économistes consultés par Reuters, pour les besoins de son sondage mensuel, que le baril à 70 dollars est une perspective plus réaliste pour les prix du brut Brent pour le reste de l’année qu’un baril à 80 dollars, prix suggéré par les analystes de la banque Goldman Sachs, il y a une dizaine de jours. Un baril à 70 dollars «car les variants du Covid et la géopolitique du pétrole continueront d’être une source de volatilité sur le marché», ont affirmé les 38 spécialistes consultés pour le sondage de Reuters qui estiment que le prix moyen du baril de Brent sera de 68,76 dollars au bout de cette année. Dans les prévisions de fin juillet, le prix moyen du baril de Brent (68,76 dollars) est plus élevé que l’estimation de juin, lorsque les analystes consultés par Reuters avaient prédit que le prix du Brent brut serait en moyenne de 67,48 dollars le baril en 2021.

    Par ailleurs, les analystes n’excluent pas que les prix du Brent dépassent 80 dollars et plus dans les prochains mois, selon le sondage Reuters. Mais ils ne pensent pas que ce prix serait soutenable car il ralentirait la reprise de la demande des importateurs de pétrole sensibles aux prix. Cela provoquerait également une réaction du groupe de producteurs Opep+, qui ne veut pas que les prix du pétrole soient si élevés que cela découragerait les acheteurs. Les analystes sondés par Reuters, et dont les propos ont été repris par Oil Price, estiment que la reprise économique mondiale et le retour des barils iraniens, probablement reporté à 2022, voire pas du tout, soutiendront les prix du pétrole. Cependant, la résurgence des variants du Covid devrait plafonner les gains, même si les gouvernements ne devraient pas imposer des blocages de l’activité économique à la même échelle qu’au printemps 2020.

    Azedine Maktour

    Le Soir d’Algérie, 01/08/2021

    Etiquettes : Algérie, Gaz, Pétrole, prix, économie, finances, #Algérie #Gaz #Pétrole #Prix

  • L’Algérie de la solidarité est encore forte

    Le pays passe par une phase difficile. Cela est indéniable. La progression subite de la contamination, les chiffres des décès, en hausse constante, par le Coronavirus crée une situation d’urgence au niveau des structures de l’Etat comme dans tous les milieux de la société. Les Algériens font face à une vague meurtrière de la Covid-19.

    Cet état de fait a mis toute la nation face à l’impératif de la solidarité agissante. Et lorsqu’on évoque le sujet, pour ce qui concerne l’Algérie, la solidarité n’est pas un vain mot. L’exécutif d’abord. Le gouvernement a mis en place un plan de bataille à la hauteur de la situation qui prévaut dans le pays. Des milliers de concentrateurs d’oxygène ont été commandés et les premiers lots ont déjà été réceptionnés. La totalité du matériel sera dans nos hôpitaux dans les deux semaines qui suivent.

    En parallèle, toutes les entreprises publiques et privées produisant de l’oxygène ont été réquisitionnées. La capacité de production a été nettement augmentée. Une flotte de camions a été mobilisée pour transporter les bonbonnes d’oxygène. Ce dispositif sera pleinement opérationnel dans les deux prochaines semaines.

    L’Etat a également réquisitionné de grandes infrastructures hôtelières pour recevoir les malades de la Covid-19. L’opération a été lancée et le nombre de places en sera plus que doublé dans un délais assez rapproché. Cela en plus de l’accélération de l’opération de vaccination.

    Le déploiement de l’Etat est soutenu par des apports conséquents émanant des entreprises publiques et privées. D’importantes initiatives sont prises au quotidien qui, pour produire de l’oxygène, qui pour commandes des centrales de production de ce gaz, devenu précieux, qui pour importer des milliers de concentrateurs d’oxygène. Tous ces efforts aboutiront dans les tous prochains jours à réduire la tension sur le matériel.

    Ajoutée à l’intervention de l’administration et du secteur économique, la société civile s’est mobilisée à une échelle impressionnante. Quasiment toutes les associations, de quelques natures qu’elles soient, ont mis la main à la patte. Leurs adhérents travaillent d’arrache pieds pour sauver des vies. Un véritable maillage national a été constitué pour acheminer l’oxygène à un maximum de malades. Et il y a également les initiatives de petits collectifs de quartiers qui apportent une précieuse contribution à cet immense effort de solidarité.

    L’Algérie, c’est d’abord cela. Ce n’est pas seulement les manquements que certains individus mettent en avant dans une entreprise pour briser le moral des Algériens. Les failles existent, les enfants de ce pays s’emploient à y remédier et n’ont que faire des chiens qui aboient.
    Par Nabil.G

    Le Courrier d’Algérie, 01/08/2021

    Etiquettes : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie, #Algérie