Catégorie : Algérie

  • Burkina Faso : le HCR alarmé par la hausse des déplacements forcés

    Le HCR s’est dit alarmé par l’accélération des déplacements forcés en provenance du Burkina Faso, rapporte un communiqué de l’agence onusienne.

    Depuis janvier 2021, plus de 17 500 burkinabé ont fui vers les pays voisins, indique le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), dans le communiqué publié vendredi et consulté par Anadolu.

    Le nombre total de réfugiés burkinabés a presque doublé en seulement six mois. On compte désormais 38 000 réfugiés et demandeurs d’asile burkinabés à travers la région, indique la même source.

    Le Niger voisin accueille 11 400 demandeurs d’asile burkinabés, alors que leur nombre s’élevait à 7400 au début de l’année.

     » Le HCR, ses partenaires et les autorités fournissent des vivres, des abris, des articles de secours et des soins de santé. Malheureusement, la violence et l’insécurité continuent d’entraver l’accès humanitaire », indique le communiqué.

    Le mois dernier, quelque 900 demandeurs d’asile sont arrivés au Niger en provenance de Solhan au Burkina Faso, après avoir fui l’attaque la plus meurtrière dans le pays depuis 2015, lors de laquelle 130 personnes avaient été tuées.

    Le Mali accueille actuellement 20 000 demandeurs d’asile burkinabés, dont 6600 personnes qui sont arrivées dans la région de Tombouctou durant l’année 2021. Alors que les conditions de sécurité limitent l’accès humanitaire dans cette partie du Mali, il est possible que ce nombre soit encore plus élevé.

    Au nord du Bénin, une mission du HCR a récemment enregistré 179 demandeurs d’asile burkinabés. Mais des milliers d’autres vivraient dans des zones frontalières inaccessibles aux travailleurs humanitaires pour des raisons de sécurité.

    Le partenaire gouvernemental du HCR au Bénin, le Comité national pour les réfugiés, prépare actuellement un plan d’urgence pour aider au moins 4500 demandeurs d’asile.

    La Côte d’Ivoire, qui est également le théâtre de cette tendance inquiétante, a reçu ses premiers demandeurs d’asile burkinabés en mai, lorsque quelque 430 personnes sont arrivées en quête de sécurité, note encore le HCR.

    Le HCR réitère son appel à une action concertée pour la paix et la stabilité au Burkina Faso et dans les pays voisins du Sahel central, le Mali et le Niger, qui connaissent également une forte augmentation de la violence et des déplacements forcés.

    Selon les nouveaux chiffres publiés cette semaine par le gouvernement du Burkina Faso, le nombre de déplacés internes a dépassé les 1,3 million en un peu plus de deux ans. Six pour cent de la population du Burkina Faso est désormais déplacée à l’intérieur du pays.

    Durant le premier semestre 2021, 237 000 personnes ont été forcées de fuir leurs foyers et ont rejoint d’autres régions du Burkina Faso, soit une forte hausse par rapport aux 96 000 personnes qui avaient été enregistrées au cours du second semestre 2020, selon la HCR.

    AA

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  • Maroc-Algérie: Cyber-espionnage à large échelle

    Maroc, Algérie, espionnage, Pegasus, logiciels espions, NSO Group,

    par Abdelkrim Zerzouri

    Faut-il s’étonner devant cette affaire de cyber-espionnage à large échelle par les autorités de certains pays, et tout particulièrement par le Royaume du Maroc, à l’aide d’un logiciel d’espionnage dénommé « Pegasus », contre des responsables et d’autres citoyens algériens, ainsi que des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme, à travers le monde? Cela choquerait des pays amis du Maroc, comme la France, également concernée par cette affaire de cyber-espionnage révélée par des médias français, le mardi 20 juillet, qui ont annoncé dans leurs comptes-rendus qu’un numéro du chef de l’État Emmanuel Macron figurait « dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l’État marocain, utilisateur du logiciel espion ‘Pegasus’, pour un potentiel piratage », mais pas l’Algérie, qui a des preuves formelles à propos de l’hostilité de ce pays à son égard plus graves que ce spyware.

    Rien d’étonnant, donc, pour l’Algérie, sauf que cela appelle à une vigilance accrue en matière de cyber-sécurité, voire une riposte sur tous les fronts, face à ces attaques répétées contre la sécurité et la stabilité du pays. D’ailleurs, cela ressort clairement dans les positions adoptées par les deux pays, l’Algérie et la France, qui ont tous deux ouvert des enquêtes pour éclaircir cette affaire.

    La France estime, selon le porte-parole du gouvernement que « c’est une affaire qui, si ce qui a été révélé par un consortium de médias, est confirmé et avéré, est très grave », alors que l’Algérie a laissé entendre, selon le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, qu’on se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et se tient prête à participer à tout effort international destiné à établir collectivement les faits et à faire la lumière sur la matérialité et l’ampleur de ces crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales, ainsi que la sécurité humaine ».

    Si le mal est fait par ce logiciel espion, livré par Israël aux pays arabes « amis », contre lequel on ne peut que se prémunir davantage sur le plan de la lutte contre les cyber-attaques et le renforcement des protocoles de sécurité des moyens de communication sensibles, il ne serait pas vain de dévoiler au monde entier, avec les preuves nécessaires, les visées agressives du Maroc, afin de lui ôter toute possibilité de se présenter en tant que victime, un rôle qu’il a l’habitude de jouer, à tout bout de champ. Pourrait-on s’attendre dans cette optique à une quelconque coopération entre les pays ciblés par ce logiciel espion et trouver, ensemble, les voies et moyens des sanctions à mettre en œuvre ? Difficile à imaginer quand on sait que le cyber-espionnage est une pratique, très répandue dans le monde, qui reste encore très complexe à cerner avec des preuves concrètes. Mais, dans cette affaire précise, on pourrait ne pas avoir besoin d’aller chercher loin et trop longtemps les preuves qui incrimineraient le Maroc. Ce dernier pays a annoncé qu’il va attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories, à l’origine des révélations sur les clients de ce logiciel espion, devant le tribunal correctionnel de Paris. Un procès qui promet.

    Le Quotidien d’Oran, 23/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Pegasus, espionnage, logiciels espions,

  • Espionnage marocain contre l’Algérie: Inadmissible atteinte

    Par Mohamed K

    Comme attendu, l’Algérie a exprimé sa “profonde préoccupation” suite à l’utilisation par le Maroc du logiciel d’espionnage “Pegasus” contre des responsables et citoyens algériens et condamne “vigoureusement cette inadmissible atteinte systématique aux droits de l’homme et libertés fondamentales”.

    Suite aux révélations émanant d’un consortium de nombreux organes de presse de grande renommée professionnelle faisant état de l’utilisation, à large échelle par le régime monarchiste du Maroc, du logiciel d’espionnage israélien “Pegasus” contre des responsables et citoyens algériens, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a exprimé sa profonde préoccupation en condamnant le procédé qualifié comme une atteinte flagrante aux droits de l’homme.

    “L’Algérie condamne vigoureusement cette inadmissible atteinte systématique aux droits de l’homme et libertés fondamentales qui constitue également une violation flagrante des principes et normes régissant les relations internationales”, affirme la même source dans une déclaration diffusée dans la soirée de jeudi. Pour le MAE, “cette pratique illégale, malvenue et dangereuse, met en péril le climat de confiance qui doit présider aux échanges et interactions entre les responsables et représentants des Etats”.

    “Etant directement concernée par ces attaques, l’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et se tient prête à participer à tout effort international destiné à établir collectivement les faits et à faire la lumière sur la matérialité et l’ampleur de ces crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales, ainsi que la sécurité humaine”, souligne le communiqué.

    “Toute impunité constituerait un précédent extrêmement dommageable à la conduite de relations amicales et de coopération entre les Etats conformément au droit international”, conclut la même source.

    Dans le même registre de riposte, l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a déposé plainte pour diffamation contre Reporters Sans Frontières (RSF) qui a accusé l’Algérie d’utiliser le logiciel d’espionnage israélien Pegasus, dans une liste de 180 pays publiée par l’organisation de défense des droits des journalistes dans le monde. L’annonce a été faite par la représentation diplomatique algérienne dans un communiqué ce vendredi à Paris.

    « Cette action en justice porte sur l’assertion contenue dans un communiqué publié par RSF le 19 juillet 2021 sur son site web, selon laquelle l’Algérie figure parmi les pays en possession du logiciel Pegasus et qu’elle l’utiliserait pour espionner d’autres parties », a précisé la représentation diplomatique algérienne à Paris.

    L’ambassade a qualifié ces « allégations » de « diffamatoires » et de « mensongères », qui sont « inadmissibles » et relèvent de la « manipulation de RSF connue pour son acharnement vis-à-vis de l’Algérie ».

    L’Algérie « ne dispose aucunement de ce logiciel et n’a jamais eu à l’utiliser, ni à traiter ou à collaborer, de quelque manière que ce soit, avec les parties détenant cette technologie à des fins d’espionnage visant à porter atteinte à l’honneur et à la réputation d’un pays respectueux de la légalité internationale », a expliqué la représentation diplomatique algérienne.

    Ces accusations farfelues du RSF semblent être une tentative de détournement des graves révélations faites par un consortium de presse occidentale sur l’utilisation de ce logiciel par le régime marocain contre des pays voisins et des personnalités politiques, ainsi que des journalistes et des militants des droits de l’homme. Cette organisation se tait étonnamment sur cette affaire, en créant de nouvelles accusations contre des pays et des Etats, dont l’Algérie, ciblés par leurs alliés marocains et israéliens dans cette grosse affaire d’espionnage international et dont on ne connait pas encore en détail ni l’ampleur, ni les ramifications.

    Pour rappel, plusieurs personnalités algériennes dont de hauts responsables de l’Etat parmi eux l’ancien président déchu Abdelaziz Bouteflika , le défunt vice-ministre de la défense et chef d’Etat major Ahmed Gaid Salah et le diplomate Abdelaziz Rahabi ont été espionnées par les services de renseignements marocains à travers le logiciel israélien Pegasus.

    Les Algériens ciblés par cette opération d’espionnage, on trouve des hauts responsables politiques, mais aussi les militaires, les diplomates, et même les chefs de partis politiques et des chefs d’entreprise, selon une liste révélée récemment le journal français Le Monde.

    Ainsi, ce sont plus de 6.000 numéros algériens qui ont été ciblés par le Maroc dans le cadre de cette vaste opération d’espionnage.

    Dans cette liste des numéros infectés, on y trouve ceux présumés de Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP décédé en décembre 2019, Ramtane Lamamra, l’actuel chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, Nourredine Bedoui ainsi que Noureddine Ayadi, qui a occupé successivement les postes de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères puis de directeur de cabinet de la Présidence de la République, selon le Monde.

    Le royaume chérifien s’est également intéressé à des journalistes et à des personnalités politiques comme Abdelaziz Rahabi et Zoubida Assoul.

    Le Maroc a normalisé ses relations diplomatiques avec Israël en décembre dernier, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de sa souveraineté sur le Sahara occidental occupé.

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  • Pegasus: Des noms d’Algériens espionnés par le Maroc

    « Projet Pegasus »: Voici les noms d’Algériens espionnés par le Maroc

    Selon les données consultées par Forbidden Stories et « Le Monde », Rabat est l’un des plus gros utilisateurs du logiciel espion Pegasus, au détriment du pouvoir algérien.

    Plus de 6 000 numéros sélectionnés par le Maroc

    Dans ce pays, plus de 6 000 numéros de téléphone appartenant a des responsables politiques, des militaires, des chefs des services de renseignement, des hauts fonctionnaires, des diplomates étrangers en poste ou des militants politiques ont été sélectionnés comme cibles potentielles du logiciel espion Pegasus par le client marocain de l’entreprise israélienne NSO.

    Selon les données partagées par l’organisation Forbidden Stories et Amnesty International au Monde, le Maroc est un gros utilisateur du logiciel et ces 6 000 numéros constituent une cohorte importante, au regard des 50 000 coordonnées téléphoniques sélectionnées dans le monde, entre 2017 et 2019.

    Dans cette liste des numéros infectés, on y trouve ceux présumés de Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP décédé en décembre 2019, du chef de la DGSI (services intérieurs), le général Wassini Bouaza, les frères et sœur de Abdelaziz Bouteflika : Saïd, Nacer et Zhor.

    D’autres personnalités politiques ont été sélectionnées par les services marocains : Ramtane Lamamra, l’actuel chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, Nourredine Bedoui ainsi que Noureddine Ayadi, qui a occupé successivement les postes de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères puis de directeur de cabinet de la Présidence de la République, selon le Monde.

    L’ancien patron du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE), Ali Haddad, (actuellement en détention), et l’adjudant Guermit Bounouira, secrétaire particulier de Gaid Salah, selon la même source.

    Le royaume chérifien s’est également intéressé a des journalistes et a des personnalités politiques comme Abdelaziz Rahabi et Zoubida Assoul, selon la même source.

    Dans cette opération de surveillance, le Maroc ne s’est pas limité au territoire algérien. Les numéros présumés de citoyens algériens, diplomates pour la plupart, ont été visés au moins en Afrique du Sud, en Angola, en Belgique, au Burkina Faso, au Canada, en Côte d’Ivoire, aux Emirats arabes unis, en Egypte, en Espagne, en Ethiopie, en Finlande, en Indonésie, en Iran, au Kenya, en Mauritanie, au Maroc, en Namibie, au Niger, au Nigeria, en Ouganda, en République tchèque, au Rwanda, au Sénégal, en Suède, en Suisse, en Syrie, en Tunisie, en Turquie et au Zimbabwe.

    En France, l’opérateur de Pegasus s’est sans surprise intéressé a l’ambassade d’Algérie et au numéro de l’ambassadeur d’Algérie, Abdelkader Mesdoua, ou a celui attribué au colonel Karim Hadj Sadok, l’attaché militaire.

    Echourouk online, 22/07/2021

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  • Pegasus: Après avoir accusé l’Algérie, RSF corrige le tir

    Dans un erratum collé à un article publié le 19 juillet, Reporters Sans Frontières (RSF) a reconnu sans mea culpa dans l’accusation visant l’Algérie sur l’utilisation du logiciel espions israélien Pegasus.

    « Erratum : Dans un premier temps, nous avons fait figurer l’Algérie dans la liste des pays clients de NSO. Cette erreur, que nous regrettons, a été corrigée », a écrit RSF.

    Suite à cette accusation, l’Algérie, via son amabassade à Paris, a porté plainte contre l’association française RSF pour « diffamation ». Une accusation qui porte les traces d’une animosité caractérisant l’ensemble des élites françaises envers leur ancienne colonie.

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  • Maroc-Algérie: L’«oeil» du roi borgne

    Le nouveau scandale qui éclabousse le roi «choque» en France et est «complètement inacceptable» pour l’Europe. Mais l’Algérie sait et depuis longtemps, que la traîtrise est devenue une vertu chez les monarques chérifiens.

    Hasna YACOUB

    Dans l’affaire «Pegasus», découvrir que le Maroc espionne l’Algérie et a placé sous écoute plus de 6 000 téléphones de personnalités politiques, militaires et autres, n’est pas une surprise en soi.

    Le Royaume chérifien tente, depuis très longtemps déjà, d’affaiblir l’Algérie, non seulement pour exercer des pressions sur Alger et l’amener à plus de souplesse dans le dossier de colonisation du Sahara occidental, mais aussi pour s’ériger comme première force de l’Afrique du Nord.

    Cependant, dans ce scandale mondial d’espionnage, il y a un second degré de lecture qu’il faut faire. Le logiciel Pegasus est conçu par la firme NSO d’Herzliya, au nord de Tel-Aviv, dans la «Silicon Valley» israélienne. Créé en 2011, NSO travaille étroitement avec le gouvernement israélien qui décide par le biais d’autorisations d’exportation, à qui le groupe peut vendre des logiciels offensifs comme Pegasus?.

    C’est dire que dans cette affaire, les agents sionistes avancent, eux, masqués et s’abritent derrière le Royaume chérifien. Leur but? Faire pression sur le monde pour la reconnaissance de l’Etat hébreu? Cela pourrait en fait n’être qu’un aspect parmi bien d’autres inclus dans la théorie du «complot juif» visant la domination du monde, longtemps considérée comme un simple mythe.

    Faut-il préciser que dans le domaine du renseignement numérique, Israël est très loin en tête du classement mondial avec 3,3 compagnies pour un million d’habitants contre 0,4 aux Etats-Unis et 1,6 en Grande-Bretagne, selon l’ONG britannique Privacy International. Sous prétexte d’aider à faire du monde un lieu plus sûr en fournissant à des gouvernements légitimes une technologie qui les aide à combattre le terrorisme et le crime, les compagnies de surveillance et du tracking informatique, sous contrôle d’Israël, accèdent à la caméra, au micro ou à la géolocalisation des appareils piratés, aux contenus de messages, d’appels et de toute une série d’applications globales comme Gmail, Facebook, Skype, WhatsApp, Viber…

    Et il s’agit d’appareils de téléphone non pas de terroristes, pédophiles ou narcotrafiquants, mais ceux des chefs d’Etat, de hauts fonctionnaires militaires et tout responsable ayant un pouvoir décisionnel ou d’opposants de grande influence.

    L’objectif est clair: connaître les faiblesses des uns et des autres et les placer sous contrôle. Cela dure depuis des décennies.

    La collaboration entre le Maroc et Israël, elle aussi, n’est pas nouvelle. La normalisation de leurs relations n’est d’ailleurs que le couronnement d’une soixantaine d’années de coopération secrète. Faut-il rappeler l’épisode de 1965 lorsque Hassan II n’a pas hésité à collaborer avec le Mossad, en lui permettant d’espionner les rencontres à Casablanca entre les leaders et commandants arabes en vue d’une préparation d’une attaque contre Israël.
    Les informations obtenues ont été cruciales dans la victoire d’Israël lors de la guerre des Six-Jours en 1967.

    En Algérie, ces pages de l’Histoire ne s’oublient pas. Et si ce nouveau scandale qui éclabousse le roi «choque» selon le porte-parole du gouvernement français et est «complètement inacceptable» pour la présidente de la Commission européenne, les responsables algériens, eux, sont sereins car ils savent, depuis longtemps, que la traîtrise est devenue une vertu chez les monarques chérifiens.

    L’Expression, 22/07/2021

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  • Espionnage marocain: L’Algérie exprime sa «profonde» préoccupation

    L’Algérie a exprimé ce jeudi sa « profonde préoccupation » suite à l’utilisation par le Maroc du logiciel d’espionnage «Pegasus» contre des responsables et citoyens algériens et condamne « vigoureusement cette inadmissible atteinte systématique aux droits de l’homme et libertés fondamentales ».

    « L’Algérie exprime sa profonde préoccupation suite aux révélations émanant d’un consortium de nombreux organes de presse de grande renommée professionnelle et faisant état de l’utilisation à large échelle par les autorités de certains pays, et tout particulièrement par le Royaume du Maroc, d’un logiciel d’espionnage dénommé (Pegasus) contre des responsables et citoyens algériens, ainsi que des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme à travers le monde », selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.

    « L’Algérie condamne vigoureusement cette inadmissible atteinte systématique aux droits de l’homme et libertés fondamentales qui constitue également une violation flagrante des principes et normes régissant les relations internationales », ajoute la même source, affirmant que « cette pratique illégale, malvenue et dangereuse, met en péril le climat de confiance qui doit présider aux échanges et interactions entre les responsables et représentants des Etats».

    « Etant directement concernée par ces attaques, l’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et se tient prête à participer à tout effort international destiné à établir collectivement les faits et à faire la lumière sur la matérialité et l’ampleur de ces crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales, ainsi que la sécurité humaine », souligne le communiqué.

    « Toute impunité constituerait un précédent extrêmement dommageable à la conduite de relations amicales et de coopération entre les Etats conformément au droit international », conclut la même source.

    Existence d’un système d’espionnage visant l’Algérie : Ouverture d’une enquête préliminaire

    Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire sur l’existence d’un système d’intelligence informatique d’écoute et d’espionnage ayant visé les intérêts de l’Algérie, mais aussi des citoyens et des personnalités algériennes, indique ce jeudi un communiqué du Parquet général près la Cour d’Alger.

    « Suite aux informations divulguées à travers des organes de presse nationaux et internationaux, ainsi que des rapports émanant de certaines chancelleries, faisant état de l’existence d’un système d’intelligence informatique d’écoute et d’espionnage ayant visé les intérêts de l’Algérie, mais aussi des citoyens et des personnalités algériennes, et en application des dispositions de l’article 11 du Code de procédure pénale, le Parquet général près la Cour d’Alger informe l’opinion publique que le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les faits en question, diligentée par les services de police judiciaire spécialisée en matière de répression d’infractions liées à la cybercriminalité et aux technologies de l’information », précise la même source.

    « Si les faits, objet de cette enquête, sont avérés, ils constitueraient des infractions réprimées par la législation algérienne sous sa forme criminelle pour avoir rassemblé des renseignements, objets et documents au profit d’une puissance étrangère aux fins de nuire à la défense nationale et constitueraient également des infractions d’accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données et d’atteintes aux secrets des communications », conclut la même source.

    APS

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  • Algérie: La sécurité nationale en mode 2.0

    Les révélations d’espionnage entrepris par l’encombrant voisin marocain via le programme NSO-Pegasus que lui a généreusement refilé l’entité sioniste, contre l’Algérie posent un grave problème de sécurité nationale. N’ayons pas peur des mots mais il s’agit bien d’une cyberguerre qui vient de nous être déclarée par le royaume de l’intrigue qui n’a visiblement aucun scrupule à s’allier avec Satan pour déstabiliser notre pays.

    Loin de tout effet de manche patriotard, nous sommes bien face à un ennemi prétendument « frère » qui multiplie les coups au-dessous de la ceinture pour nous faire plier sur le dossier du Sahara occidental. Le fait que ce programme aussi insidieux que dangereux cible d’autres pays dont la France ne nous dédouane pas de notre responsabilité à y faire face de la manière la plus ferme qui soit.

    Nos responsables nous avaient longtemps chloroformés avec leur discours faussement rassurant que l’Algérie était imperméable à ce genre « d’attaques » et qu’elle avait les capacités de les mettre hors d’état de nuire. Mais ce scandale de NSO Pegasus vient de nous rappeler notre triste réalité d’un pays ouvert aux quatre vents de tous les coups bas venant de nos ennemis éternels. Cette vaste opération d’espionnage à grande échelle menée par les services marocains contre des responsables, des journalistes et autres activistes algériens en filtrant toutes leurs communications téléphoniques est une gravissime atteinte à la sécurité nationale.

    Si le téléphone du président français, Emmanuel Macron, pourtant ami du monarque M6 à été mis sur écoute ainsi que d’autres hauts responsables de l’Hexagone, que dire alors des téléphones de ceux qui nous gouvernent ? Il y a tout lieu de penser que les manœuvres diplomatiques et les couacs internes en Algérie soient le résultat de cette opération d’espionnage téléguidée depuis Rabat et mise à exécution chez nous en Algérie grâce aux petites mains assassines qui mangent dans la main du roi et sa cour. A ce stade, toutes les hypothèses doivent être mises sur la table.

    La tension maximale qui règne en Algérie est peut être provoquée et attisée. Nous avons désormais une preuve grandeur nature que le Maroc et ses retrouvailles officielles avec l’entité sioniste, tendait une oreille attentive aux échanges téléphoniques de nos responsables. Il en sait peut-être plus que nous autres algériens. Et au delà des implications politiques et géopolitiques de ce casus Belli, il y a une réalité que nos gouvernants ne peuvent nous cacher : l’Algérie est largement en retard en termes de transition numérique et du développement des technologies de l’information et de la communication. Et s’il fallait une preuve, ce programme d’espionnage made in Israël dont le royaume de M6 à usé et abusé contre nous, est venu nous le rappeler.

    Faut-il par ailleurs souligner que le rapport mondial annuel de 2020 sur l’économie numérique (Network Readiness Index(NRI2020) a classé notre pays à la peu glorieuse 120éme sur 134 pays concernés par l’enquête sur la gouvernance numérique ! Il ne suffit de pas gloser sur « l’économie de la connaissance », « la transition numérique »,  » l’Algérie 3.0… » ou encore manipuler des concepts aussi racoleurs que « startup », « clusters », etc.. pour faire croire que nous sommes à la page et que nous avons réussi notre mise à niveau technologique.

    Aussi rageant et aussi menaçant que puisse être ce sulfureux programme Pegasus, il doit servir à réveiller nos responsables et leur rappeler leur devoir de protéger le pays de ses nombreuses vulnérabilités contre ces attaques technologiques de haut vol. Le gouvernement devrait se concentrer sur ces scabreuses opérations qui ciblent le pays de l’étranger.

    Par Imane B.

    L’Est Républicain, 22/07/2021

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  • Espionnage marocain : Communiqué du MAE algérien

    L’Algérie exprime sa profonde préoccupation suite aux révélations émanant d’un consortium de nombreux organes de presse de grande renommée professionnelle et faisant état de l’utilisation à large échelle par les autorités de certains pays, et tout particulièrement par le Royaume du Maroc, d’un logiciel d’espionnage dénommé « Pegasus » contre des responsables et citoyens algériens, ainsi que des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme à travers le monde.

    L’Algérie condamne vigoureusement cette inadmissible atteinte systématique aux droits de l’homme et libertés fondamentales qui constitue également une violation flagrante des principes et normes régissant les relations internationales.

    Cette pratique illégale, malvenue et dangereuse, met en péril le climat de confiance qui doit présider aux échanges et interactions entre les responsables et représentants des Etats.

    Étant directement concernée par ces attaques, l’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte, et se tient prête à participer à tout effort international destiné à établir collectivement les faits et à faire la lumière sur la matérialité et l’ampleur de ces crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales, ainsi que la sécurité humaine.

    Toute impunité constituerait un précédent extrêmement dommageable à la conduite de relations amicales et de coopération entre les Etats conformément au droit international.

    Source: Akram Kharief, 22/07/2021

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  • Comment le général Belkecir a obtenu un passeport étranger

    Par Mohamed Mecelti

    Un formulaire en ligne, un consultant à votre disposition et le tour est joué pour obtenir un passeport qui vous permettra de circuler librement dans au moins 140 pays. Une aubaine pour un Algérien soumis à des restrictions draconiennes pour décrocher un visa, notamment de type Schengen pour voyager plus librement.

    Mais ce sésame est cependant destiné à une poignée d’individus prêts à verser des centaines de milliers de dollars pour l’obtenir, dont l’ex-commandant de la gendarmerie algérienne, le général Ghali Belkecir.

    Sur la base de recoupements rigoureux, le Jeune Indépendant a pu lever le voile sur la procédure suivie par le général Ghali Belkecir, ainsi que le montant exact qu’il a déboursé pour s’offrir la nationalité de Vanuatu, un archipel de l’Océanie.

    En fuite entre l’Espagne et la France depuis août 2019, Ghali Belkecir a payé une petite fortune de 330 mille USD (plus de cinq milliards de centimes algériens), pour devenir un citoyen vanuatais. Une citoyenneté qui lui permet d’acquérir une nouvelle identité et d’échapper par conséquent aux poursuites judiciaires lancées par la justice militaire en Algérie.

    Dans cette voie suivie par l’ancien homme fort de la gendarmerie, de nombreux riches issus des pays sujets à des restrictions sur les visas, ou qui sont recherchés par la justice, ont eu recours aux services de bureaux spécifiques disponibles pour les nantis dont l’origine de la fortune est suspecte. Parmi ces bureaux, spécialisés dans l’obtention de la nationalité des pays des Caraïbes et du Pacifique, il y a notamment Citizenship Invest (CI), société britannique basée à Dubaï.

    Le bureau se charge via un conseiller d’orienter le demandeur sur la nationalité qui lui convient en fonction du domaine d’investissements choisi et des moyens financiers à sa disposition.
    Généralement, les fonds versés sont investis dans l’hôtellerie contre des dividendes de 1% par an.
    Le dépositaire du fonds ne pourra revendre ses actions qu’après cinq ans.

    Belekcir a ainsi fait un don de 200.000 USD (plus de trois milliards de centimes) au gouvernement du Vanuatu, pour que son dossier de naturalisation soit rapidement accepté. Si le demandeur souhaite ajouter son épouse ou ses enfants ou ses parents pour la naturalisation, il devrait ajouter pour chacun la somme de 14.000 USD.

    Le choix du Vanuatu n’était pas fortuit. Belkecir a opté pour ce paradis fiscal car son passeport lui permet d’accéder, sans visa, à l’Union européenne, aux pays d’Amérique Latine, d’Afrique, aux USA, au Royaume-Uni, à la Russie, à Hong Kong et à d’autres Etats habituellement difficiles d’accès pour certaines nationalités, dont l’algérienne.

    Le demandeur de naturalisation doit effectuer un paiement initial, non remboursable, de 6 000 dollars de frais de vérifications effectués par la Division de la cellule de renseignement financier du gouvernement (CRF) afin d’obtenir l’approbation du dossier. Cette procédure de vérification dure entre un et trois mois.

    Une procédure de cinq mois

    Belkecir a d’abord rempli un formulaire attestant qu’il ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire dans son pays d’origine ou ailleurs, et présenté son relevé de compte bancaire des douze derniers mois, ainsi qu’un casier judiciaire et un certificat de résidence, ou encore une copie d’une facture d’électricité pour justifier son lieu de résidence. Il a ensuite effectué un paiement unique, non remboursable, au gouvernement du Vanuatu de 200.000 USD et a payé également la somme de 135.000 USD, dont 109.000 USD partent directement dans les caisses de l’État du Vanuatu, le reste constituant la rémunération des agents fixés à 15.000 USD.

    L’enquête qui sera confiée aux services de l’Etat choisi par le demandeur dure trois mois. Une fois terminée, la procédure de délivrance du passeport prendra un mois, soit un total de quatre à cinq mois à partir de la date de dépôt du dossier.

    Interrogé sur cette procédure, un consultant de Citizenship Invest explique que cette phase prend généralement un mois, afin que la Banque Centrale du Vanuatu s’assure notamment de la bonne réception des fonds transférés.
    Une fois les fonds envoyés par le général algérien, le dossier a été traité lors d’une réunion de la Commission nationale de naturalisation, qui a, à son tour, émis son approbation finale autorisant Ghali Belkecir à prêter virtuellement serment en qualité de citoyen du Vanuatu.

    Citizenship Invest, propose ses services pour l’obtention des passeports de St. Kitts & Nevis, Grenade, la république Dominicaine, St. Lucia, Antigua & Barbade dans les Caraïbes, Chypre, Malte et le Monténégro, la Turquie et le Vanuatu.

    Outre les passeports, le bureau de conseil propose des cartes de résidences pour des pays au Portugal, Espagne, Bulgarie, Royaume-Uni, Irlande, Grèce, Bulgarie et USA pour des montants qui varient en fonction du pays et la nature de l’investissement.

    Grâce à ce système « licite » qui favorise le blanchiment d’argent, le général algérien en fuite jouit actuellement d’une « citoyenneté d’honneur », avec tous les droits de ce paradis fiscal, sans toutefois le droit de voter et de postuler à un emploi publique ou à une fonction politique.

    Il est à signaler que la vente de passeports n’est pas illégale et se pratique aussi dans d’autres pays du monde, y compris au sein de l’Union européenne, où des pays comme Chypre, Malte et la Bulgarie proposent ces « passeports dorés ». Ce système de vente de passeports représentait 42% des recettes publiques du Vanuatu en 2020, rapportant plus de 116 millions de dollars pour ce petit pays très endetté et aux ressources limitées.

    Ghali Belkecir fait l’objet de quatre mandats internationaux émis par le tribunal militaire de Blida pour corruption et enrichissement illégal. On ignore le montant des fonds transférés par Belkcir à l’étranger, mais le prix de l’achat de son passeport et l’acquisition de biens immobiliers par ses enfants, donnent à penser qu’il a détourné des sommes colossales.

    Selon des indiscrétions, il aurait acquis de nombreux biens en Espagne et en France, dont deux appartements dans le très cossu XVIe arrondissement de Paris, où le prix minimal du m² varie de 11.800 €/m² (près de 190 Millions de centimes le M²) à 14.000 €/m² (plus de 220 millions de centimes).

    Le Jeune Indépendant, 21/07/2021

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