Catégorie : Algérie
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Yasmina Khadra: « L’Algérie refuse crânement de couler »
Je n’avais jamais vu mon père aussi heureux. Il ne le sera jamais autant, après. Ses yeux étincelaient de mille feux d’artifices. Ses jambes avaient du mal à le porter. Je le croyais ivre, et il l’était. Il était ivre d’un bonheur que me le rendait presque inquiétant. « Nous sommes libres », haletait-il en chancelant. Ma mère courut lui apporter un verre d’eau qu’il repoussa. Alors, elle l’en aspergea pour qu’il se reprenne. Mais comment peut-on se reprendre lorsque, d’un coup, l’horizon de toutes les promesses vous ouvre ses bras ? C’était le 5 juillet 1962.
L’Algérie indépendante venait de naître au forceps, après tant de convulsions tragiques, de larmes et de sang. Je n’étais qu’un enfant, ce jour-là. Je ne comprenais pas grand-chose au tohu bohu qui s’était déclaré dans les rues alentour, mais je savais que l’euphorie en train de s’emparer de la ville me concernait, moi, en premier. J’étais l’enfant d’une nouvelle ère, l’enfant des prières exaucées. Je me souviens, mon père était monté sur la terrasse et s’était mis à tirer en l’air avec sa carabine. Chaque détonation faisait rentrer d’un cran mon cou dans mes épaules. Ensuite, nous avions rejoint la foule en liesse sur le boulevard. Casablanca tonitruait de youyous, de klaxons, de vacarmes assourdissants. Mon père sautillait sur sa jambe endommagée. (Blessé lors d’un accrochage avec une patrouille de l’armée française en 1958, mon père avait été évacué sur un hôpital en Bulgarie avant d’être muté à la base-arrière de l’ALN au Maroc.) Soudain, il jeta sa béquille sur la chaussée, prit ma mère par la taille et se mit à tournoyer avec elle. J’ignore pourquoi j’avais éclaté en sanglots. Peut-être avais-je cru que le monde était devenu fou.
Ma mère exigea que l’on rentre au pays sans tarder. Sa tribu lui manquait. Elle ne savait pas qui, des siens, avait survécu à la guerre et qui n’était plus. Mon père, officier, renonça à la promotion d’attaché militaire et mit le cap sur Oran. Nous retrouvâmes notre pays comme des orphelins rendus à leurs parents. Oran était belle comme le sourire de nos héros. Il y avait du rêve en vrac dans le regard des badauds. Si les murs gardaient encore les traces des mitrailles, les fenêtres avaient fait « vitre » neuve et se voulaient aussi généreuses que les devantures des magasins. Tout était enchantement, à l’époque. Le fantasme le plus improbable réclamait sa part de légitimité. On était partis pour ne rien se refuser, certains de cueillir mille soleils dans chaque verger.
Il n’y a pas plus émouvant que la naïveté d’un enfant qui s’éveille aux beautés du monde et la foi d’un peuple qui renaît de ses cendres après quatre mille ans d’enfer. Nous étions, peuple d’Algérie, preneurs de n’importe quel serment, de n’importe quel défi aussi improbable soit-il. Comment ne pas croire au miracle lorsqu’on l’incarne !
Puis, il y eut le coup d’état du 19 juin 1965. Une question taraudait les esprits : pourquoi ?… Les frères d’armes d’hier ne se reconnaissaient plus. Des chars étaient de nouveau dans les rues. Les arrestations rouvraient les frayeurs comme le couteau dans la plaie que l’on croyait cicatrisée. Etait-ce le cauchemar qui nous rattrapait ? Cependant, notre foi en notre patrie refusait de renoncer à ses idéaux et nous avions pardonné aux putschistes avant de finir par les vénérer. Nous avions besoin d’idoles, de guides car nous ne savions pas quoi faire de cette chose qu’on appelait « liberté » et qui n’avait de cesse de surenchérir en dépit de la pauvreté de nos repères.
Aujourd’hui, soixante ans plus tard, nous continuons de chercher nos repères. Nous avons tout subi, la vacherie des slogans creux, la tyrannie par moments, l’exclusion par endroits, le terrorisme, nous avons touché le fond, connu l’humiliation, l’injustice, la spoliation, les gouvernements voyoucratiques, la démagogie assassine, l’une des corruptions les plus ahurissantes, exercée comme une seconde nature à tous les niveaux, du portier au directeur, du guichetier au ministre; chaque jour, nous assistons, impuissants et encombrants à la fois, à la fuite éperdue de nos enfants, de nos cadres, de nos élites qui ont choisi l’exil à la déréliction, de repartir de zéro malgré tant de sacrifices, tant de diplômes et tant de patience, mais, au fond de nous, subsiste encore, semblable à une braise récalcitrante, cette brûlure qui nous interdit d’être insensibles au naufrage de notre patrie et de croire que tout est perdu.
Nous sommes le peuple-boomerang. Le sort nous catapulterait à travers mille déconvenues que nous finirions par retourner chez nous fleurir nos monuments, renouer avec le serment fait à nos morts et nous reprendre en mains afin que naisse, sur le bassin méditerranéen, un joyau nommé Algérie. Nous sommes le peuple-saumon, les vertiges abyssaux, la féerie des coraux, le clinquant illusoire, l’espace infinie des océans ne sauront guère nous détourner de notre source natale et aucun torrent ne nous empêchera de remonter à contre-courant jusqu’au coeur de notre patrie.
Certes, beaucoup reste à faire après tant de gâchis. Les mentalités sont polluées, l’école et l’université sont quasiment sinistrées, la médiocrité continue de gangréner les secteurs névralgiques de la nation. Plus personne ne croit en personne ni en un idéal, et c’est tout à fait normal après six décennies de mensonges, de népotisme et de clochardisation idéologique. Aucun peuple ne pourrait rester lui-même s’il venait à subir ce que les Algériens ont subi. Mais il arrive, parfois, aux forêts de survivre aux incendies et à la flore que faire d’un terrain vague un jardin d’éden. Il sera ainsi pour l’Algérie, j’en suis absolument convaincu. Maintenant que nous avons touché le fond, et creusé encore et encore, nous sommes obligés d’admettre que notre salut n’est pas là où nous creusons, mais là où il va nous falloir ériger.
Nous avions presque atteint ce rêve avec le Hirak, sauf que nos objectifs ne convergeaient pas et ce qui devait nous unir nous a misérablement disloqués. Avons-nous retenu la leçon ? Je l’ignore; ce dont je suis certain est que si nous avons survécu au terrorisme et aux manœuvres scélérates de vingt ans de règne mafieux, ce n’est point un hasard, mais notre destin.
Aujourd’hui, on parle d’une ère nouvelle, d’une Algérie guérie de ses vieux démons. Je ne demande qu’à le croire, en dépit d’un manque flagrant de projet de société, d’ une gestion catastrophique tous azimuts, des arrestations aussi arbitraires qu’absurdes qui frappent de simples facebookers pleins de rêves pour un pays qui prend l’eau de toute part et qui refuse crânement de couler. J’espère que la raison triomphera bientôt, même si la sagesse est une vertu qui a déserté depuis longtemps cette fantastique terre numide, vivier de tous les espoirs et de tous les paradoxes.
Yasmina Khadra
Journal du Dimanche
03 juillet 2022 -
L’Algérie dément les mensonges émanant du Maroc
L’Algérie dément les allégations émanant du Makhzen sur une prétendue réunion extraordinaire de la Ligue arabe
Réagissant à des informations circulant sur les réseaux sociaux et relatives à la crise politique qui oppose l’Algérie à l’actuel gouvernement espagnol, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a rendu public un communiqué dont voici le texte intégral :
« Certains sites sur les réseaux sociaux ont rapporté des informations fabriquées dans les laboratoires de propagande du Makhzen sur une prétendue incapacité de l’Algérie à mobiliser le soutien nécessaire pour organiser une réunion extraordinaire de la Ligue des États arabes en vue de d’en sortir avec une déclaration de solidarité avec l’Algérie ».
Le ministère qui dément formellement ces allégations, en contradiction totale avec les valeurs de la diplomatie algérienne qui exerce ses fonctions en toute transparence et souveraineté, souligne une nouvelle fois le caractère strictement bilatéral et politique de la crise actuelle avec le gouvernement espagnol actuel en raison du manquement de ce dernier à ses devoirs envers la décolonisation du Sahara Occidental selon le droit international.
De ce point de vue, l’Algérie, qui est convaincue du bien-fondé de sa position et de la justesse des décisions politiques souveraines qu’elle a prises à cet égard, se passe de l’obtention des positions de soutien, que ce soit des pays frères ou amis ou des organisations internationales », conclut le communiqué. -
Edito d’El Djeïch: Notre pays triomphera de toute adversité
Algérie, ANP, Palestine, Sahara Occidental, Maroc,
Avec l’organisation des élections communales et de wilaya, le 27 novembre 2021, l’Etat s’est doté de traditions républicaines dignes d’un Etat moderne et a posé un autre jalon dans la série de réformes institutionnelles globales contenues dans le programme présidentiel, dans le cadre du renforcement de la confiance entre les citoyens et les institutions de l’Etat. Une démarche non moins importante que les précédentes représentées, entre autres, par le référendum sur la Constitution et les élections législatives.
Les élections de novembre dernier constituent le point d’orgue de l’édifice institutionnel de l’Etat et la concrétisation des aspirations du citoyen à une vie meilleure car «mettant l’Algérie en sécurité et répondant aux changements attendus par les citoyens», comme l’a affirmé Monsieur le président de la République dans un message à l’occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954, avant d’ajouter que ces élections locales viennent «compléter le processus d’édification des institutions de l’Etat sur des bases saines, loin des soupçons et des insuffisances», dans le cadre d’un «processus vital de réformes», entamé afin d’adapter le nouvel édifice institutionnel aux dispositions de la Constitution.
Comme à son accoutumée, dans le cadre de ses missions constitutionnelles, l’ANP était au rendez-vous dans la sécurisation de ces élections, à travers le territoire national, sans enregistrer aucun dépassement ou atteinte au bon déroulement de l’opération électorale.
Il ne fait aucun doute que ces acquis réalisés au cours du processus d’édification nationale, dans un délai relativement court et conformément à un calendrier mûrement réfléchi, sont de nature à permettre à notre valeureux peuple de voir progressivement se concrétiser ses espoirs et ses aspirations. Ce qui ne manquera pas de se refléter positivement sur son quotidien et démasquera une fois de plus les intentions des semeurs de désespoir, leurs affidés ainsi que ceux qui se tiennent derrière eux, et mettra à nu leurs objectifs malveillants et leurs vaines et récurrentes tentatives visant à saper les constantes et les fondements de l’Etat.
Des tentatives auxquelles font face les institutions de l’Etat avec force, fermeté et rigueur, réussissant à faire avorter certaines dans l’œuf et à démonter la trame d’autres, ce qui traduit ainsi leur détermination à suivre la voie tracée par le sang pur de nos valeureux Chouhada, une voie qui fera de notre pays, malgré tous les complots des ennemis, un Etat fort sur tous les plans, craint, attaché à ses principes, dont celui de la non-ingérence dans les affaires internes des pays et sa disposition à l’établissement de relations de coopération avec les autres. Cela a lieu à un moment où le Makhzen a choisi d’intensifier ses actes d’hostilité envers notre pays. En s’alliant avec une entité spoliatrice et en étendant sa «coopération» avec elle au volet militaire et sécuritaire, le Makhzen prouve cette fois-ci, et sans doute aucun, qu’il entame le dernier chapitre d’une longue série de trahisons et de conspirations contre la cause palestinienne, dans le but de la liquider au service du sionisme. Le voisin malveillant n’a pas seulement vendu la cause palestinienne, son larbinisme et sa soumission sont allés jusqu’à permettre à l’entité sioniste de faire de son territoire un pied à terre, dans une région jusque-là interdite pour elle. Il est on ne peut plus clair que le Makhzen tente de se présenter aux yeux de la communauté internationale dans l’habit d’un Etat pacifique ne nourrissant aucune hostilité envers l’entité sioniste, malgré la violation par celle-ci des droits légitimes du peuple palestinien et son occupation des territoires de pays arabes, bien plus, leur annexion.
Tout cela afin qu’elle ferme les yeux sur l’occupation par le Maroc du territoire du Sahara occidental, sur les déplacements de sa population, l’exploitation de ses richesses, en permettant aux entreprises étrangères de piller les potentialités du peuple sahraoui, ainsi que sur sa tentative d’imposer la politique du fait accompli en ignorant les résolutions de la légitimité internationale qui, dans leur totalité, sont en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui et de son droit à l’établissement de son Etat indépendant sur son territoire.
La conjoncture qui prévaut dans notre région exige, comme l’a souligné Monsieur le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Saïd Chanegriha, de «renforcer notre unité nationale et œuvrer à mettre en relief tout ce qui nous unit, en bannissant tout ce qui nous divise, à restaurer la confiance en nos capacités et aptitudes, car à chaque fois que nous avons eu confiance en nous-mêmes et cru en nos capacités, nous avons réalisé des miracles. Tout ceci afin de préserver le legs de nos valeureux Chouhada et contribuer efficacement à l’édification de l’Algérie nouvelle, sous la conduite de Monsieur le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale».
Sur cette base, la guerre déclarée et celles plus en coulisses menées contre notre pays et les attaques féroces à travers le recours à ce qui est désormais connu sous l’appellation de guerres de nouvelle génération, seront inéluctablement vouées à l’échec devant le haut degré de conscience du peuple en le caractère sensible de l’étape et la capacité de notre pays et de notre armée à relever tous les défis et à faire échec à toute tentative visant à attenter à sa sécurité et à sa stabilité. Alors que nous nous apprêtons à accueillir une nouvelle année, au cours de laquelle nous serons plus forts et plus unis face à quiconque tenterait de nuire à notre peuple et porter atteinte à notre Etat, l’ANP, comme à son accoutumée, demeurera au service de l’Algérie et de son peuple, insensible aux rumeurs et aux mensonges, inexpugnable face aux ennemis et aux traîtres, fidèle aux principes de Novembre et loyale envers le legs des glorieux Chouhada.
El Djeïch nº 701, décembre 2021
#Algérie #ANP #Palestine #Sahara_Occidental #Maroc
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Macron se rend en Algérie pour panser ses blessures
PARIS (AP) — Le président français Emmanuel Macron se rend en Algérie pour une visite officielle de trois jours visant à relever deux défis majeurs : dynamiser les relations économiques futures tout en cherchant à panser les blessures héritées de l’ère coloniale, 60 ans après la victoire du pays d’Afrique du Nord son indépendance vis-à-vis de la France.
Cette visite intervient moins d’un an après une crise diplomatique de plusieurs mois entre les deux pays qui a attisé les tensions postcoloniales et alors que la guerre en Ukraine a renforcé le statut de l’Algérie en tant que partenaire clé pour l’approvisionnement en gaz du continent européen.
Ces dernières années, Macron a pris des mesures sans précédent pour reconnaître la torture et les meurtres commis par les troupes françaises pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie de 1954 à 1962, dans le but d’apaiser les relations encore rancunières entre les deux pays. Pourtant, la série de gestes symboliques n’a pas été à la hauteur des excuses de la France pour ses actions pendant la guerre – une demande de longue date de l’Algérie.
Macron doit rencontrer jeudi le président algérien Abdelmajid Tebboune au palais présidentiel El Mouradia.
Lors d’un entretien téléphonique avec Tebboune samedi, il a déclaré que le voyage contribuera à « approfondir les relations bilatérales », selon l’Elysée. Il a exprimé le soutien de la France après les incendies meurtriers dans l’est de l’Algérie .
C’est la deuxième fois que Macron se rend en Algérie en tant que président. Lors d’une brève escale en décembre 2017, il a appelé à un « partenariat entre égaux ». Des mois auparavant, lors d’un voyage à Alger en tant que candidat à la présidentielle, il avait qualifié la colonisation de «crime contre l’humanité».
Macron, qui est le premier président français né après la fin de la brutale guerre d’indépendance de sept ans en Algérie en 1962, a promis un règlement des torts de l’ère coloniale. Le pays a été occupé par la France pendant 132 ans.
En 2018, Macron a reconnu la responsabilité de l’État français dans la mort en 1957 d’un dissident en Algérie, Maurice Audin, admettant pour la première fois l’utilisation par l’armée de la torture systématique pendant la guerre. Il a ensuite pris une décision clé pour accélérer la déclassification des documents secrets liés à la guerre, entre autres gestes.
Macron aura une deuxième réunion avec Tebboune vendredi en présence du chef de l’armée française et des ministres de la Défense et des Affaires étrangères pour discuter de la paix et de la stabilité dans la région, après que la France a achevé le retrait de ses troupes du Mali au début du mois. Paris maintient toujours des troupes dans la région élargie du Sahel, le cœur de l’opération étant déplacé au Niger.
La coordination avec les autorités algériennes est cruciale car le pays partage de longues frontières au Sahara avec le Mali, la Libye et le Niger, qui sont des voies empruntées par les passeurs et les extrémistes islamiques, a souligné l’Elysée.
Aucun approvisionnement énergétique ou autre gros contrat commercial n’est prévu pendant le voyage de Macron, mais l’accent sera mis sur les relations économiques futures, selon l’Elysée.
Le statut de l’Algérie en tant que fournisseur clé de gaz pour l’Europe a été renforcé au milieu des craintes que la Russie pourrait couper les gazoducs . Le pays d’Afrique du Nord est le troisième fournisseur de gaz de l’UE, représentant 8,2 % des importations du bloc des 27 pays en 2021.
Alger a déjà commencé à augmenter ses approvisionnements en gaz vers le continent, principalement via deux gazoducs qui relient le pays à l’Italie et à l’Espagne. Il a signé un contrat gazier de 4 milliards de dollars avec le groupe américain Occidental Petroleum, la société italienne Eni et le géant français Total.
Le politologue Mohamed Saidj a déclaré à l’AP qu’il considère qu’il s’agit de la visite la plus importante d’un président français depuis 1975, car elle intervient après la crise diplomatique majeure de l’année dernière.
Les tensions entre les deux pays se sont intensifiées à la suite d’une décision française de réduire considérablement le nombre de visas délivrés aux personnes en Afrique du Nord, y compris en Algérie, car les gouvernements refusaient de reprendre les migrants expulsés de France.
Les relations se sont encore aggravées après que l’Algérie a rappelé son ambassadeur en France citant de prétendus « commentaires irresponsables » attribués à Macron sur l’histoire précoloniale et le système de gouvernement postcolonial de l’Algérie. En représailles, l’Algérie accuse Paris de « génocide » à l’époque coloniale.
Les deux pays ont convenu de reprendre leur coopération en décembre.
La situation des visas sera discutée lors du déplacement de Macron, a précisé l’Elysée. Il y a plusieurs millions de ressortissants algériens ou d’ascendance algérienne en France.
Les tensions de l’an dernier ont répandu dans l’opinion publique algérienne un sentiment d’hostilité à l’égard de la France, repris par les pressions des autorités pour remplacer la langue française à l’école et dans l’administration publique par l’anglais.
L’Elysée a déclaré que Macron soulèverait également des questions de droits de l’homme, dans un pays où les militants critiquent un système de gouvernance injuste qui considère les dissidents comme des criminels et n’autorise pas la liberté d’expression.
L’analyste politique Hassan Moali a souligné que la visite « devrait être l’occasion de clarifier toutes les questions et de dire la vérité. … La France est certes un partenaire économique, mais la question historique reste centrale dans les relations bilatérales.»
Le président français se rendra vendredi au cimetière chrétien et juif de Saint-Eugène à Alger. Il visitera également la Grande Mosquée.
Il prendra ensuite la direction d’Oran, deuxième ville du pays, où il assistera samedi à un spectacle de breakdance, qui deviendra sport olympique en 2024 à Paris.
https://apnews.com/article/africa-france-paris-6e3cc314fdffd1a8c8f1edbeedb9ddb7 -
Le Maroc corrompent des ONG africaines pour s’attaquer à l’Algérie et au Polisario
Au même titre que les fonctionnaires de l’ONU, le Maroc a corrompu des ONG aficaines des droits de l’Homme, au nombre de six (06), dans le seul but de les utiliser comme arme de propagande contre l’Algérie et le Polisario.
Parmi ces ONG africaines on peut citer:
– L’Action Internationale pour la Paix et le développement dans la Région des Grands Lacs (AIPD-GL);
– Le Comité International pour le Respet et l’Application de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CIRAC)
– L’Organisation dpour la Communication en Afrique et de Promotion de la Coopération Economique Internationale (OCAPROCE International).
Ces ONG africaines sont actionnées par le Maroc à l’occasion des sessions annuelles du Conseil des Droits de l’Homme et du Haut Commissaire pour les Réfugiés, en organisant des événements parallèles et en intervenant devant le Conseil, ou pour envoyer des lettres de dénonciation au Secrétaire Général des Nations Unies.
Cette stratégie d’hostilité obéït à un plan d’action globale concocté par le Ministére des affaires Etrangéres et de la Coopération et distribué notamment à ses Missions permanentes de genéve et New York.
A Généve, le Conseiller diplomatique de la mission permanente du Maroc en charge des relations avec ces ONG africaine, tient réguliérement des réunions de préparation avec les responsables desdites ONG, en prévision de la mise en oeuvre d’actions hostiles contre le Polisario et l’Algérie.
Toutefois, le Maroc, en raison de la crise financiére que traverse ce pays, avait du mal à honoré ses obligations financières envers ses ONG aficaine, comme l’atteste la note qu’a adressé Omar Hilal à sa centrale, datée du 17 avril 2014.
https://t.co/xNp7kYsZNI
https://t.co/TxNpuS3qHm
https://t.co/fPheArMYAd
https://t.co/9wtO2IO6Qc -
UA : L’Algérie refuse le suspension de la RASD
Alors que le Maroc évoque la suspension de la RASD, l’Algérie refuse le chanatage du royaume
L’Algérie s’emporte contre le Maroc qui veut revenir à l’Union Africaine (UA) en exigeant le retrait du Sahara Occidentl de l’organisation -
L’Algérie 60 ans après son indépendance
Jour 214 de « l’opération spéciale » contre l’Ukraine. En mars 1962, les accords d’Evian sont signés entre le gouvernement français et les représentants du GPRA, le gouvernement provisoire de la République algérienne. C’est la fin d’une longue et sanglante guerre entre la guérilla du Front de libération nationale et l’armée française avec sa contre-guérilla algérienne. La tragédie n’a pas pris fin car les accords sont restés lettre morte. Au moment de l’indépendance, en juillet, « l’armée des frontières », les militaires algériens stationnés au Maroc et en Tunisie, prend le pouvoir. Certains massacres provoquèrent la fuite, chose que personne n’avait prévue, de la quasi-totalité de la communauté créole française, plus d’un million de personnes, et la mort d’environ cent mille harki, les alliés de l’armée française, abandonnés par la France. L’un des fruits amers de la tragédie fut le Front national de J-M. Le Pen, dont la fille joue désormais un grand rôle dans la vie politique française.
A mon retour du Mexique à l’automne 1962, j’ai été tenté d’aller en Algérie, mais mes amis algériens Ahmed Benzidun, Ramdan Ouahes et le Marocain Alal Si Naceur m’en ont dissuadé. On disait qu’il allait subir une trop grande déception, car tout avait été gâté ; qu’un colonel, un certain Huari Bumedien avait pris le pouvoir durant l’été contre le GPRA et les chefs de provinces ; que les civils, partisans d’une démocratie, avaient perdu la partie face à l’armée frontalière ; que le pauvre président Ahmed Ben Bella était son otage.
De fait, en 1965, le colonel le supplanta et s’empara ouvertement du pouvoir, à jamais, mettant au placard les résolutions du fameux Congrès (clandestin) de la vallée de Sumam, qui en 1956 avait affirmé le principe républicain romain du cédant arma togae, « les armes donnent devant la toge ». Ce courant civiliste défendait le concept d’une « Algérie algérienne », non exclusivement définie par l’islam et l’arabisme, mais capable d’intégrer chrétiens et juifs, kabyles et berbères, et d’émanciper les femmes.
Mes amis avaient raison. Le système politique militarisé, en partie sur le modèle cubain, avec l’armée qui dirige l’économie (et des généraux corrompus et riches), a perduré jusqu’à ce jour. Si l’armée a perdu une partie de son contrôle politique avec la constitution de 1989, la menace islamiste, avec la victoire électorale du Front islamique du salut (FIS), lui a rendu tout son pouvoir : annulation de l’élection, début d’une terrible et longue guerre entre les militaires et les « barbus » du FIS. 200 000 morts. De 1999 à 2019, l’armée a utilisé le président Abdelaziz Bouteflika, un civil trié sur le volet par le colonel Bumedien, comme façade. L’armée l’a mis en place, l’armée l’a renversé et a réprimé le grand mouvement civil, non violent et non islamiste appelé Hirak, qui appelait à la démission de Bouteflika et, surtout, à « un État civil et non militaire ».
Massensen Cherbi, spécialiste de droit constitutionnel ayant participé au Hirak, affirme, au moment de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance, que « les Algériens ont l’impression d’un immense gâchis alors que le pays a un potentiel énorme » (Le Monde, 5 juillet). Il y a des progrès indéniables : en 1954, 15 % des Algériens étaient scolarisés, alors qu’aujourd’hui presque tous le sont ; Une classe moyenne a émergé, mais dans les campagnes, les remises envoyées par ceux qui sont partis en France sont toujours vitales. Les militaires, propriétaires des énormes revenus des hydrocarbures, ont pu acheter la paix sociale sur la base du clientélisme, sans se soucier du développement réel du pays. L’islam est une religion d’État depuis 1963 et un décret de 2006 interdit le « prosélytisme », c’est-à-dire le fait de quitter l’islam pour une autre religion. La réforme constitutionnelle de 2020 a annulé la liberté de conscience. Tout cela va à l’encontre de la sécularisation progressive de la société et explique le malaise de la jeunesse qui avait cru au Hirak, cette « révolution du sourire ».
Historien chez CIDE -
Le Maroc et la farce de la normalisation avec l’Algérie
A l’occasion du 12ème anniversaire de son accession au trône, le Roi Mohammed VI n’a pas manqué de relever dans son discours à la nation l’occasion d’exprimer ses vœux d’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc. Mieux encore, le roi souhaite une normalisation des relations entre les deux pays.
« Nous voulons le début d’une nouvelle dynamique ouverte au règlement de toutes les questions en suspens comme prélude à une normalisation totale des relations bilatérales, y compris la réouverture des frontières terrestres », a déclaré Mohammed VI.
Dans un rapport envoyé à la Maison Blanche et révélé par Wikileaks, la CIA a exprimé ses inquiétudes quant à la possibilité que le Maroc recoure à la guerre contre le Front Polisario et l’Algérie pour saper les principes d’autodétermination et de décolonisation prônés par l’ONU.
D’autres sources affirment que la poursuite des protestations du Mouvement du 20 février pourrait conduire le gouvernement marocain à enflammer le conflit du Sahara Occidental pour stopper la mobilisation du peuple marocain en dirigeant les yeux d’une crise vers les sahraouis au lieu de la crise du Maroc royal. Un argument trop crédible si l’on considère que feu le roi Hassan II avait utilisé l’invasion du Sahara Occidental pour créer un consensus politique autour de son trône menacé par plusieurs tentatives de putsch.
Partant de ces réalités, il devient difficile de croire à la bonne foi des autorités marocaines lorsqu’elles demandent la réouverture des frontières et la normalisation des relations avec le pays voisin. En effet, quel crédit accorder à une invitation, certes officielle, alors qu’en parallèle le Maroc, à travers ses médias, continue de faire campagne contre l’Algérie pour la simple raison que ce pays soutient une cause juste ? Pour quoi qu’en pense Rabat, la décolonisation du Sahara Occidental n’est pas un casus belli entre l’Algérie et le Maroc. C’est la seule responsabilité de l’ONU et du Conseil de sécurité.
Concernant l’UMA, il faut se demander si les pays membres sont prêts à cautionner la construction « d’un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. « Un Maghreb que certains construiront sur le dos de certains. Un événement inadmissible pour Alger. Mais il est probable que ce point de vue ne pouvait plaire à Rabat, même si la logique voulait que le Maroc prenne le temps de s’attarder et de méditer. Mais Rabat est trop occupé par son aveuglement, il imposerait aux autres leur propre conception de l’espace régional dans lequel il opère avec d’autres peuples – dont un à qui le Mekhzen a nié le droit d’exister sous prétexte de Marocain le territoire dans lequel il habite. Ainsi,
F ormule que la demande du Maroc, personne n’est en mesure de lui interdire. Il tente d’exploiter à d’autres fins la position de principe de l’Algérie sur la question du Sahara Occidental qui est juste, bien que le droit international soit là pour montrer qui a raison et qui a tort sur cette question dit-il. Mais le peuple marocain ne se trompera pas éternellement. Le printemps marocain est là pour le prouver. Cela signifie donc que Rabat devrait revoir sa politique avant de reformuler son offre. -
Le sommet arabe dans la presse algérienne
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Un tournant décisif – Ouest Tribune–
L’Algérie est entrée dans la phase cruciale du sommet arabe qui coïncide avec la célébration du premier novembre. Un double moment particulier pour le pays des un million et demi de martyrs. Ce 1er novembre verra donc les leaders arabes discuter, sur les terres algériennes, de ce qui doit dessiner l’avenir de toute la nation pour les prochaines années.
Un avenir qui doit naître de ce présent tumultueux qui caractérise les relations politiques internationales dans une conjoncture géostratégique des plus compliquées, avec le conflit ukrainien qui semble déborder de ses seules frontières d’affrontement actuelles.
Consciente de cette phase particulière par laquelle passe le monde aujourd’hui, l’Algérie a placé ce sommet sous la bannière de l’unité et de l’engagement commun de tous les pays arabes. Brossant ce tableau de tensions extrêmes dans le monde, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a indiqué que «ces situations exceptionnelles risquent d’aggraver les défis communs auxquels fait face la région arabe». Il a appelé pour cela les pays arabes à l’impératif de «multiplier les efforts en agissant dans le cadre d’un groupe cohérent et unifié tenant en ligne de compte le principe de l’unité du destin et les valeurs et engagements sous tendus, tout en oeuvrant à valoriser les constantes de son intégration et de sa renaissance en tant que Nation», ajoutant «nous fondons beaucoup d’espoirs sur la contribution de tout un chacun lors du Sommet d’Alger pour amorcer un nouveau départ à l’action arabe commune suivant une démarche qui puisse transcender les approches traditionnelles pour répondre aux exigences du présent, et nous permettre, collectivement, d’esquisser les contours d’un avenir meilleur pour nos peuples et nos pays».Lors de son intervention, le Secrétaire général de la Ligue arabe, l’Egyptien Ahmed Aboul Gheit a abondé dans le même sens, déclarant «nous aspirons tous à ce que le 31e Sommet arabe puisse constituer un tournant décisif pour la relance de l’action arabe commune et le renforcement de ses performances».
Ainsi, les défis sont grands et les décisions de ce sommet doivent être la hauteur des attentes et des espoirs des peuples arabes qui savent qu’une grande partie de l’avenir de toute la nation arabe se joue dès ce sommet qui se doit d’être unificateur pour pouvoir appréhender les grands bouleversements qui attendent le monde, dans la meilleure posture qui soit.
Par Abdelmadjid BlidiL’ordre du jour du 31e Sommet arabe ficelé : La voie du consensus – La Sentinelle–
Tous les indicateurs laissent penser que le sommet de la Ligue arabe d’Alger va se distinguer des précédentes rencontres de l’organisation panarabe par la qualité des décisions qui seront prises.L’ordre du jour tout comme des projets de décisions discutés n’ont aucun amendement. Un large consensus s’est dégagé sur les principaux dossiers qui intéressent le monde arabe.Les travaux de la 31e réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, préparatoires au Conseil de la Ligue arabe au niveau du Sommet prévu les 1er et 2 novembre à Alger, se sont clôturés hier avec l’adoption par les participants de l’ordre du jour du Conseil de la Ligue au niveau du sommet, d’un projet de résolution sur la sécurité alimentaire arabe, ainsi qu’un projet de résolution sur les travaux émanant de la réunion du Conseil économique et social. La réunion s’est aussi caractérisée par un consensus sur la question palestinienne à la lumière de la conférence de réconciliation entre les factions palestinienne, mais aussi sur le règlement de la crise en Libye, tributaire de l’organisation d’élections libres.
A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a indiqué que la réunion avait permis de parvenir à des résultats « consensuels » à la faveur de « concertations riches et approfondies ». Le chef de la diplomatie algérienne a également remercié les participants pour « l’esprit positif et constructif » qui a caractérisé les concertations et « permis de parvenir à des résultats consensuels », ajoutant que ces résultats « faciliteront le travail de nos dirigeants ».
Les participants aux travaux de la réunion ont appelé à cette occasion à faire du Sommet arabe qu’abrite Alger, « un rendez-vous pour engager une action décisive vers l’unification des positions arabes et permettre au monde arabe de retrouver la stabilité ». «La réunion s’est déroulée dans une atmosphère de respect et de convivialité. L’ordre du jour tout comme des projets de décisions discutés n’ont aucun amendement. Un large consensus s’est dégagé sur les principaux dossiers qui intéressent le monde arabe. Pour nous tout est clair, les conditions sont réunies pour que le sommet d’Alger de la Ligue arabe soit un événement réussi sur tous les plans », a soutenu pour sa part Hossam Zaki, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe dans une déclaration à la presse.
Effectivement, tous les indicateurs laissent penser que le sommet de la Ligue arabe d’Alger va se distinguer des précédentes rencontres de l’organisation panarabe par la qualité des décisions qui seront prises. Il faut dire que l’Algérie a déployé d’énormes efforts diplomatiques pour rapprocher les points de vue et faire prendre conscience aux Arabes des principaux enjeux auxquels est confronté le monde arabe et de l’urgence d’y faire face. Le mérite revient en grande partie au ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a su trouver les mots justes pour convaincre ses homologues arabes d’adopter «une approche qui puisse transcender les approches traditionnelles» pour faire de ce 31e sommet de la ligue un nouveau départ pour le monde arabe. Il les a persuadés par ailleurs de la nécessité de resserrer les rangs pour faire face collectivement aux menaces et aux incertitudes que font notamment peser sur la région les bouleversements géopolitiques provoqués par la rivalité entre les grandes puissances.
Lors de son discours prononcé samedi à l’ouverture de la réunion, Ramtane Lamamra, a d’ailleurs évoqué la crise en Ukraine et ses dimensions sécuritaires, politiques et économiques, soulignant que cette crise a « engendré une situation annonciatrice de répercussions majeures sur le système international, y compris dans la région arabe ». « Ces situations exceptionnelles risquent d’aggraver les défis communs auxquels fait face la région arabe », a-t-il fait observer. M. Lamamra a appelé, face à ces développements, à l’impératif de « multiplier les efforts en agissant dans le cadre d’un groupe cohérent et unifié tenant en ligne de compte le principe de l’unité du destin et les valeurs et engagements sous tendus, tout en œuvrant à valoriser les constantes de son intégration et de sa renaissance en tant que Nation ».L’Algérie abrite, rappelle-t-on, mardi et mercredi la 31e session ordinaire du sommet arabe. Ce rendez-vous se veut une nouvelle étape pour la réunification des rangs arabes en vue de renforcer la coopération dans divers domaines et consolider l’esprit de fraternité et solidarité interarabe. En faisant de la question palestinienne un des principaux points inscrits à l’ordre du jour de ce sommet, l’Algérie entend insuffler à cet événement l’esprit et les valeurs qu’elle a toujours défendus avec la ferme volonté de redonner à la Nation arabe la place qui lui sied dans le giron international. A cet effet, la réconciliation entre les différentes factions palestiniennes est perçue comme un prélude à la réussite de ce sommet à travers lequel l’Algérie affiche sa ferme volonté et conviction de parvenir à l’unité des pays arabes.
Khider LarbiSommet arabe: ce que l’on sait sur l’ordre du jour et sur la déclaration d’Alger – L’Algérie aujourd’hui–
Le Sommet arabe se penche désormais sur les dossiers liés aux pays membres en commençant par les réunion préparatoires. A ce titre, les ministres des AE sont parvenus à la réunion préparatoire clôturée ce dimanche « à des consensus autour des dossiers examinés ».
En effet, le SG adjoint de la Ligue arabe, Houssam Zaki, a estimé qu’il s’agit là d’indicateurs laissant augurer du succès du Sommet d’Alger.La crise libyenne au cœur du sommet arabe
La question libyenne était au cœur des discussions lors des travaux de la réunion préparatoire. Un consensus autour de l’importance de la tenue des élections en Libye se dégage, selon la ministre des AE libyenne.
« Plusieurs décisions relatives à la sécurité arabe ont fait l’objet de consultations samedi et dimanche et nous avons convenu de la nécessité d’organiser des élections qui soient à la hauteur des aspirations du peuple libyen, à même de mettre fin aux périodes de transition et consacrer la stabilité politique », a fait savoir Mme Al-Mangouche.
Le sommet d’Alger traite les dossiers syrien et palestinien
La diplomate libyenne a indiqué que des questions inhérentes à nombre de pays à l’image du Yémen, de la Syrie, du Djibouti, de la Somalie et de la Palestine, qui est la « cause centrale » de l’action arabe.Elle a souligné que des « décisions équilibrées en faveur des intérêts des peuples arabes ont été prises ». La cheffe de la diplomatie libyenne a mis en avant « la sagesse et la souplesse des dirigeants algériens qui ont toujours su résoudre les divergences et parvenir à un terrain d’entente », ajoutant que « l’Algérie est capable de rassembler les rangs arabes ».
S’exprimant à l’issue de la séance consultative organisée dans le cadre de la réunion préparatoire des MAE, le SG adjoint de la Ligue arabe, M. Houssam Zaki, a fait état de « consensus autour des dossiers et des crises dans certains pays arabes ».
Les points inscrits à l’ordre du jour du Sommet
Le SG adjoint de l’organisation panarabe a également révélé que « tous les points à l’ordre du jour ont été maintenus pour examen ».
Concernant des prétendus « désaccords sur certaines clauses » de la Déclaration d’Alger évoqué par certains, le SG adjoint de la Ligue arabe a assuré que « toutes les tensions ont été contenues » et que « les réunions se sont déroulées dans un climat amical et dans le respect ».
A une question sur la révision de la Charte de la Ligue arabe, M. Houssam Zaki a répondu que le dossier ne figurait pas à l’ordre du jour du Sommet.Quant à l’Initiative soudanaise sur la Sécurité alimentaire, il a indiqué que le Sommet soutenait l’initiative du Soudan dans le cadre de la résolution présentée par le CESA relative à la stratégie intégrée de la sécurité alimentaire arabe.
La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes s’est achevée ce dimanche à Alger. A noter que le sommet des chefs d’Etat aura lieu le 1er et 2 novembre en cours.Interview accordé par Tebboune à un média Qatari : « La Palestine, une cause centrale pour l’Algérie…» – Algérie Breve News –
ALGER – Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la question palestinienne a, de tout temps, été une « cause centrale » pour l’Algérie, souhaitant que le sommet arabe d’Alger prévu les 1er et 2 novembre puisse replacer cette cause au cœur des priorités aux niveaux arabe et international.Le Sommet d’Alger marquera « un nouveau départ pour dynamiser et conforter l’action arabe commune », a déclaré le Président Tebboune dans un entretien accordé à l’Agence de presse qatarie (QNA), ajoutant que la présence de l’Emir de l’Etat du Qatar à ce rendez-vous « consolidera la cohésion et apportera un plus à l’unification des rangs arabes ».
A cet effet, le président Tebboune a salué les efforts déployés par l’Emir de l’Etat du Qatar pour « unifier les rangs arabes et renforcer la complémentarité et la solidarité arabes », soulignant que « la vision équilibrée, loin de la logique de l’intérêt, sont les principaux facteurs que la diplomatie qatarie a employés pour trouver des solutions aux conflits ».
« Le choix de la date du 1er novembre pour la tenue du Sommet de la Ligue arabe n’était pas fortuite… il y va de la sacralité et de l’importance de ce jour qui marque l’anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale », a-t-il ajouté.Evoquant le Mondial 2022 qu’abritera le Qatar, le Président Tebboune a souligné qu’ »il restera gravé dans l’histoire du football », se disant convaincu que le Qatar « surprendra le monde en assurant une bonne organisation à tous les niveaux ».
Il a exprimé le plein soutien de l’Algérie à l’Etat du Qatar concernant le Mondial 2022, soulignant que « l’Algérie dénonce les campagnes tendancieuses qui ciblent ce pays frère ».Sommet arabe d’Alger: des résultats importants attendus – Algérie 54–
L’ambassadeur d’Algérie en Egypte et son délégué permanent auprès à la Ligue arabe, Abdelhamid Chebira a souligné, dimanche à Alger, que la 31e session ordinaire du Sommet arabe, prévu les 1er et 2 novembre, sera sans doute couronnée par des résultats « importants » qui feront de ce rendez-vous « une station historique » pour le renforcement de l’action arabe commune.De nombreux indicateurs augurent de la réussite du sommet d’Alger, notamment après le consensus enregistré autour des questions principales et des dossiers inscrits à l’ordre du jour, avec en tête la question palestinienne, a déclaré M. Chebira à l’APS au terme des travaux de la réunion préparatoire des ministres arabes des Affaires étrangères.
Dans ce cadre, l’ambassadeur a mis en avant les efforts de l’Algérie qui ont été sanctionnés par la signature de la « Déclaration d’Alger » pour la concrétisation de la réconciliation nationale palestinienne, qui, a-t-il dit, constitue un « apport essentiel au soutien de la cause palestinienne ».
Pour l’Algérie, « la question palestinienne compte parmi les constantes de sa politique étrangère d’ou son soutien indéfectible à la lutte du peuple palestinien et au recouvrement de ses droits légitimes », a-t-il soutenu, ajoutant que l’Algérie honore tous ses engagements en faveur des Palestiniens.Concernant la formation du Comité arabe de suivi de la mise en œuvre de l’accord de réconciliation qui sera présidé par l’Algérie, le diplomate a fait savoir qu’un projet de résolution sera présenté aux dirigeants sous la présidence du Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune pour adoption, précisant qu’il concerne les pays devant assurer aux côtés de l’Algérie la gestion du comité.
M. Chebira a évoqué également « les tentatives visant à semer la confusion concernant le sommet arabe, depuis l’annonce de la tenue à Alger de la réunion au sommet, certaines parties ayant relayer des informations inexactes et des allégations fallacieuses » .Ces tentatives d’entrave à l’organisation du sommet arabe ont échoué grâce à « la politique de l’Algérie, basée sur le principe de crédibilité et de non ingérence dans les affaires internes d’autrui ainsi que le respect de la souveraineté des Etats ».
L’Algérie a contribué efficacement à l’enrichissement du projet de l’ordre du jour du sommet
M. Chebira a également affirmé que toutes les questions politiques inscrites à l’ordre du jour du sommet ont été débattues par les délégations, tant au niveau des délégués permanents qu’au niveau des hauts responsables ou des ministres des affaires étrangères, notamment celles relatives aux crises en Libye, en Syrie et au Yémen ou dans les pays en difficulté économique et politique, à l’instar du Soudan et du Liban.Dans ce cadre, l’ambassadeur a rappelé la position ferme de l’Algérie concernant le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Libye, outre ses démarches pour amener les parties du conflit dans ce pays au dialogue, ajoutant que l’Algérie plaide en faveur de l’organisation d’élections présidentielles et parlementaires de manière à permettre au peuple libyen de sortir de la crise qui n’a que trop duré.
Il a ajouté que les réunions préparatoires du sommet arabe ont abouti à un consensus sur le projet de résolution sur la crise libyenne, qui sera soumis aux dirigeants arabes pour adoption.
Evoquant les points les plus importants inscrits à l’ordre du jour du sommet arabe lors de la 31e session ordinaire, M. Chebira a indiqué que le volet politique traitait de nombreuses questions à leur tête la question palestinienne.
L’Algérie a contribué « efficacement et intensément » à l’enrichissement du projet de l’ordre du jour du sommet, notamment concernant le volet économique, a précisé l’ambassadeur.Le 31ème Sommet d’Alger pour consacrer l’unification des rangs. Novembre pour inspirer les pays arabes – Le Carrefour d’Algérie –
Pourquoi le Sommet arabe d’Al-ger en 2022 est-il si décisif ? Qu’est-ce qui fait son importance ? Pour les observateurs, il doit redessiner la carte économique arabe et reconfigurer le rôle politique des pays arabes sur les plans régional et international. Une occasion en or à ne pas rater. Pour ce Novembre 2022, le ton est plus que jamais voué à l’unité arabe. Mois hautement symbolique de l’histoire de l’Algérie. Il marque le début de la Guerre d’indépendance mais doit inspirer les pays arabes. Le choix de la tenue du Sommet arabe d’Alger en ce mois n’est nullement fortuit. Une date phare qui doit désormais servir d’un socle de l’unification des rangs. Novembre 1954- Novembre 2022: entre le déclenchement la révolution avec son lot de martyrs et Novembre 2022, les leçons sont désormais à tirer. Le choix du 1er Novembre renferme aussi un message.Dans sa forme expressive la plus simple, l’Algérie exprime sa reconnaissance en ce 1er Novembre 2022 aux pays arabes. Il est vrai que l’Algérie abrite officiellement, mardi et mercredi, la 31e session ordinaire du Sommet arabe. Ce dernier sera dédié à l’unification des rangs et l’adoption d’une vision commune en vue de renforcer l’action commune arabe notamment politique et économique. L’Algérie tient son Sommet arabe par un 1er Novembre. Il ne faut pas être dupe pour deviner l’enjeu qui n’est autre que la fidélité au serment de Novembre en pareille circonstance de tenue du Sommet arabe. Ce n’est donc pas un hasard de calendrier. Le déclenchement de la Révolution pèse lourd sur le Sommet arabe de 2022.
Le 1er Novembre 1954 a marqué la naissance de la lutte armée du peuple algérien sous le FLN. La tenue de ce Sommet se tient en ce mois et se veut, ce faisant, une référence pour les pays arabes afin de s’inspirer de l’esprit de Novembre et de la glorieuse Guerre de libération. Une lutte qui a unifié les rangs des Algériens pour combattre le colonialisme et recouvrer la souveraineté nationale. C’est cette symbolique que l’Algérie veut imprimer à cette 31ème session du Sommet arabe. A juste titre, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a relevé l’importance de ce Sommet exceptionnel à travers le choix du lieu et du temps de la tenue de ce rendez-vous. Ce dernier constitue de ce fait une nouvelle étape pour la réunification des rangs en vue de renforcer la coopération arabe dans divers domaines et consolider l’esprit de fraternité et solidarité interarabe. La question palestinienne, un des principaux points inscrits à l’ordre du jour de ce Sommet, sera une référence.
L’Algérie entend insuffler à cet événement l’esprit et les valeurs qu’elle a toujours défendus avec la ferme volonté de redonner à la Nation arabe la place qui lui sied dans le giron international. Le Président Tebboune avait déjà affirmé que le Sommet arabe « sera un succès, car l’Algérie n’a aucune autre intention derrière l’organisation de ce rendez-vous que d’œuvrer à l’unification des rangs arabes », faisant observer que « les dernières années ont été marquées par une détérioration des relations et l’apparition de désaccords et de divergences entre plusieurs pays arabes ».
Malgré ces différends, « tous les pays vont se retrouver en Algérie qui respecte tous les Etats », a-t-il souligné, relevant « l’intérêt pour la Nation arabe de se rencontrer en Algérie qui est, de surcroît, la mieux placée pour unifier les rangs et mener des médiations pour régler certains différends ». A cet effet, la réconciliation entre les différentes factions palestiniennes est perçue comme un prélude à la réussite de ce Sommet à travers lequel l’Algérie affiche sa ferme volonté et conviction de parvenir à l’unité des pays arabes.
Les efforts de l’Algérie ont été couronnés, le 13 octobre dernier, par la signature de la « Déclaration d’Alger » par les 14 factions palestiniennes ayant participé à la conférence d’unification des rangs palestiniens. Une Déclaration qui a mis fin à une division de 15 longues années et qui constitue en même temps une plateforme solide pour la réalisation de l’unité nationale palestinienne. La cérémonie de signature s’était déroulée au Palais des nations à Alger, sous la supervision du Président Tebboune qui avait affirmé que la signature de cette Déclaration constituait « une Journée mémorable » dans l’attente de « la concrétisation effective de l’édification de l’Etat palestinien indépendant avec El Qods pour capitale ».
Fidèle à son engagement et ses principes en faveur de l’action arabe commune, l’Algérie a toujours été à l’avant-garde lorsqu’il s’agissait d’initiatives favorables à la réconciliation et à l’entente entre les pays arabes de manière à concrétiser les aspirations des peuples pour la paix, la solidarité, la cohésion et l’intégration. A cet effet, le 31ème Sommet d’Alger aspire à unifier les positions, coordonner les efforts politiques et diplomatiques collectifs et élaborer une vision commune face à l’escalade des crises politiques et sécuritaires qui touchent la région. Le rôle influent de la diplomatie algérienne, sous l’impulsion du Président Tebboune, sera déterminant dans le renforcement des positions arabes concernant plusieurs questions et défis auxquels la région est confrontée.
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Algérie: 60 ans après, qu’y a-t-il derrière l’agenda de réconciliation de la France ?
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Si vous traversez la Seine dans le centre de Paris au niveau de l’emblématique Pont Saint-Michel et que vous vous promenez le long de la promenade, vous apercevrez peut-être une petite plaque sur votre chemin vers les marches qui mènent à la berge. Placée non pas sur le pont lui-même, mais sur un mur sur le côté, la plaque a été montée en octobre 2001 pour marquer les 40 ans depuis que la police parisienne, dirigée par un criminel de guerre nazi, a massacré des centaines de manifestants algériens le 17 octobre 1961.
La France et l’Algérie sont aux prises avec une guerre sanglante qui conduira finalement à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Le 17 octobre, une manifestation organisée par le Front de libération nationale algérien (Front de libération nationale – FLN) a lieu dans le centre de Paris. Les manifestants étaient composés d’Algériens – hommes, femmes, enfants, personnes âgées – qui vivaient et travaillaient à Paris, principalement en périphérie de la capitale.
Surtout, comme l’avait insisté le FLN, il s’agissait d’une manifestation pacifique, protestant contre un couvre-feu imposé aux Algériens vivant à Paris. Alors que les manifestants défilaient au cœur du centre métropolitain de l’Empire français, ils se heurtaient à une violence aveugle de la part de la police parisienne .Le chef de la police de l’époque était Maurice Papon qui, en 1998, a été reconnu coupable de complicité avec l’Allemagne nazie dans des crimes contre l’humanité suite à son rôle dans la déportation des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Alors que la police parisienne a minimisé la violence infligée aux Algériens cette nuit d’octobre 1961, il est généralement admis qu’entre 100 et 300 Algériens ont été tués
La plaque commémorative a été dévoilée en 2001 par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, mais aucun responsable gouvernemental n’a assisté à la cérémonie de dévoilement. Son emplacement discret et l’absence de présence de l’État lors de son inauguration témoignent de la longue période de silence et d’oubli en France entourant le massacre du 17 octobre 1961 et plus largement la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962).
Programme de réconciliation
Plus récemment, les politiciens français ont commencé à reconnaître ce passé difficile. En 2012, le président de l’époque, François Hollande , a reconnu tardivement le massacre et rendu « hommage » aux morts. En 2021, l’actuel président Emmanuel Macron assiste à une cérémonie de commémoration et reconnaît que des « crimes inexcusables » ont été commis par la république à cette date.
Ces reconnaissances officielles au cours de la dernière décennie reflètent à quel point le 17 octobre et la guerre d’Algérie sont devenus une partie régulière et importante des débats politiques et publics sur la façon dont la France accepte son passé colonial.En effet, Macron en a fait – et en particulier la guerre d’Algérie – un aspect clé de son agenda politique . A tel point qu’il a chargé le célèbre historien franco-algérien Benjamin Stora de présenter un rapport sur la mémoire de la guerre – et de la colonisation française de l’Algérie.
Derrière ce rapport, il y avait le désir de réconciliation entre Français et Algériens. Il a été publié en janvier 2021, dans le cadre d’une campagne de conciliation qui incluait Macron en visite officielle en Algérie en août 2022.
Mais alors que l’attention était centrée sur la mémorialisation du colonialisme et de la guerre, la visite de Macron portait également sur des préoccupations plus actuelles et urgentes . Par exemple, la France pourrait bien se tourner vers ses liens historiques avec l’Algérie pour puiser dans ses considérables réserves de pétrole et de gaz – en particulier à la lumière de la crise énergétique européenne.
La France a d’autres motivations pour la récente campagne de réconciliation. Les Algériens ont historiquement constitué l’une des plus importantes populations immigrées du pays. En conséquence, un nombre important de citoyens français – et donc de l’électorat français – ont des racines algériennes. Lorsque Macron a commandé le rapport et planifié sa visite d’État, il n’aurait eu qu’un œil sur l’élection d’avril 2022 (qu’il a remportée). Ainsi, son programme de réconciliation ne consistait pas nécessairement à accepter le passé complexe de la France, mais au moins en partie motivé par les préoccupations politiques actuelles.Interprétations culturelles
Donc, si l’approche parrainée par l’État pour se souvenir du passé, imposée d’en haut et cherchant une réconciliation facile, est insuffisante, vers qui nous tourner pour une compréhension plus nuancée de la complexité de ces événements passés sombres et violents ?
Les représentations littéraires de la guerre remontent plus loin que les débats politiques relativement récents. Plusieurs traitent les événements du 17 octobre de diverses manières. Le premier texte important à le faire fut Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx (traduit en anglais par Murder in Memoriam , un roman policier initialement publié en 1984.Le roman traite principalement de cette autre période honteuse de l’histoire de France, à savoir la collaboration avec l’Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale. Cependant, les premiers chapitres du texte comprennent une réinvention de la manifestation et du massacre qui ont suivi, tels qu’ils ont été vécus par un groupe de jeunes Algériens vivant à Paris.
Ouvrir ainsi le roman, dans un texte qui dépeint l’étendue de la collaboration française dans la déportation des Juifs vers les camps d’extermination, attire également l’attention sur d’autres événements passés sous silence, honteux et plus récents, de l’histoire de France.La Seine était rouge de Leïla Sebbar , paru en 1999, place le massacre de 1961 au centre de son récit. Dans cette courte nouvelle, non seulement le silence d’État est évoqué, mais aussi le silence intergénérationnel.
La protagoniste adolescente, frustrée que sa mère et sa grand-mère algériennes ne lui aient jamais transmis leurs souvenirs du 17 octobre, retrace les pas des manifestants du centre de Paris. Cela l’amène à d’importants monuments parisiens qui glorifient des moments de l’histoire de France. À côté de l’un de ces monuments, une plaque commémorative rappelant la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, elle peint à la bombe sa propre commémoration ad hoc aux Algériens qui ont résisté à la domination coloniale cette nuit d’octobre.Préfigurant le mouvement Black Lives Matter , cet acte invite à des parallèles avec la dégradation de statues en 2020 en France , au Royaume-Uni et ailleurs, de personnages historiques impliqués dans la traite négrière et l’exploitation coloniale. Le message qui nous reste dans le roman de Sebbar est celui de la coexistence difficile de souvenirs de résistance et de la difficulté de découvrir des histoires passées sous silence.
Le thriller de 2005 du réalisateur autrichien Michael Haneke, Hidden , traite également des souvenirs refoulés du massacre et, comme La Seine était rouge, suggère que la récupération des histoires passées sous silence est une tâche nécessaire, bien que difficile et traumatisante. Lorsqu’on lui a demandé en quoi consistait son mystère opaque, Haneke a répondu: « La vraie question que soulève le film est de savoir comment traiter notre conscience et notre culpabilité et nous réconcilier à vivre avec nos actions? »
Ce que toutes ces représentations du 17 octobre finissent par nous dire, c’est que le chemin de la réconciliation est semé d’embûches et de complexité. Un programme parrainé par l’État qui cherche à imposer la réconciliation n’y changera rien.
The Conversation, 27/10/2022
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