Catégorie : Algérie

  • Algérie : Les consultations discrètes de Benabderrahmane

    par Kamel Amarni

    Aussitôt installé dans son nouveau poste de Premier ministre, Aïmen Benabderrahmane s’est attelé à accomplir la toute première phase de sa mission : poursuivre les consultations avec les partis politiques et la société civile en vue de constituer son gouvernement. Des consultations qui sont en fait menées depuis la fin de la semaine dernière.

    Kamel Amarni – Alger (Le Soir) -C’est ce que nous apprenons de source très bien informée, qui confirme, en effet, que le nouveau chef de l’Exécutif a déjà entamé ces consultations dans la plus grande discrétion. Cela, nous précise encore notre source, «en prenant contact avec les responsables des partis politiques appelés à intégrer le nouveau gouvernement et précédemment reçus par le Président Abdelmadjid Tebboune, à savoir le FLN, le RND, El Mostaqbal et El Binaa, en plus du groupe des indépendants». Loin des feux de la rampe, Benabderrahmane a préféré mener ses consultations dans la discrétion la plus totale, non pas en recevant ses interlocuteurs, mais en les contactant au téléphone. «Les consultations ont atteint une phase très avancée. On en est au stade des détails», nous confie-t-on à ce propos.

    Il s’agit, en fait, de la répartition des portefeuilles ministériels et de l’identité de leurs futurs titulaires. Répartis au prorata des scores électoraux aux législatives du 12 juin, les quotas réservés pour les partis font l’objet d’intenses tractations, nous explique-t-on encore et ce, en raison des prétentions exprimées par les interlocuteurs du nouveau Premier ministre. «Les partis se sont montrés exigeants en termes de nombre de portefeuilles à prendre dans le nouvel Exécutif, mais aussi en termes d’importance des départements à gérer.»

    Or, et comme cela a été le cas pour la désignation du Premier ministre lui-même, Tebboune n’est tenu par aucune obligation envers les partis ou les indépendants vainqueurs des dernières législatives, aucun d’entre eux n’ayant décroché la majorité parlementaire. L’implication des partis dans la gestion de l’Exécutif répond, en l’occurrence, à des considérations d’ordre politique, sans plus. Aucune partie donc, les indépendants compris, ne peut influer sur la décision présidentielle et la configuration générale du futur gouvernement. Tebboune nommera certainement ses hommes de confiance aux postes clés de souveraineté et n’est en tout cas nullement tenu de consulter les partis à ce propos. N’empêche, ces derniers seront tout de même associés à la gestion de secteurs importants dans le nouvel Exécutif, notamment les secteurs économiques et sociaux. Deux volets du reste qui constituent la priorité absolue du nouveau Premier ministre, chargé en premier lieu de vite relancer l’appareil économique du pays et, partant, garantir une paix sociale, dangereusement menacée par la galopante érosion du pouvoir d’achat. Issu du monde de la haute finance et de l’économie, Benabderrahmane se montre d’ailleurs à son tour exigeant en termes du choix des ministrables proposés par les partis, l’expérience du précédent gouvernement, avec de novices responsables à la tête de départements importants ayant, en effet, démontré les limites du «tout technocratique». L’inexpérience de plusieurs ministres avait considérablement plombé de nombreux secteurs, de l’aveu même du Président Tebboune.

    Certes, des partis comme le FLN ou le RND, qui ont de longues années d’expérience en matière de gestion à ce niveau, disposent de suffisamment de cadres à même de répondre aux exigences de la situation. Mais encore faut-il présenter ceux, parmi eux, qui soient «acceptables», tant pour la mission, bien sûr, que vis-à-vis de l’opinion publique. Les nouveaux ministres, une partie d’entre eux du moins, seront-ils choisis parmi les députés fraîchement élus ? Auquel cas, nous précise une source sûre, l’annonce de la composante du nouveau gouvernement ne peut en aucun cas se faire avant l’installation de la nouvelle Assemblée, prévue après-demain jeudi. Il faut, pour cause, que la commission de validation des mandats de la nouvelle Assemblée officialise la qualité de député pour les parlementaires élus le 12 juin dernier, faute de quoi, ils seront toujours considérés comme de simples citoyens ! Un détail qu’il faut donc prendre en considération, avant toute éventuelle nomination de ces élus dans une institution hors Parlement ou même à l’intérieur de l’Assemblée. Tenant compte de ce détail, nos sources prévoient l’annonce du nouveau gouvernement pour jeudi après-midi.
    K. A.

    Le Soir d’Algérie, 06/07/2021

    Etiquettes : Algérie, gouvernement, APN, députés, Aymen Benabderrahmane, Abdelmadjid Tebboune,

  • Algérie : Les néoharkis et les néocolonialistes

    Des Algériens se plaignent de la prévalence de la corruption dans leur pays. Ils n’ont certainement pas tort de dénoncer un fléau qui empêche le pays de rebondir. Mais à trop en faire, et en suggérant que l’Algérie est corrompue de nature, le risque est d’obtenir le même résultat, à savoir un blocage de l’économie nationale et un sérieux coup au moral des Algériens. Les pseudonymes qui fleurissent sur les réseaux sociaux, des anonymes qui se prennent pour de bons samaritains, à leurs heures perdues, croient dur comme fer qu’ils suffiraient de semer autour d’eux la vindicte et les accusations fantaisistes pour passer pour des « héros » des temps modernes. Leur côté «Samaritain» vient de leur tendance à dire tout ce que les occidentaux veulent entendre de méchant sur l’Algérie. Ils sont «Samaritains» parce qu’ils jurent sur tout ce qu’ils possèdent qu’ils ne prennent pas un sous en échanges des insultes qu’ils profèrent à l’endroit des Algériens.

    Dans la vraie vie, ils n’hésitent pas à s’acoquiner avec de hauts fonctionnaires d’ambassades occidentales pour demander l’aide de leurs gouvernements afin de s’ingérer dans les affaires du pays, prétendument parce que «l’Algérie est complètement corrompue», disent-ils. Du pain béni pour les fonctionnaires des représentations diplomatiques en poste à Alger, qui n’hésitent pas à «câbler» leurs capitales respectives pour leur annoncer la disponibilité d’une catégorie d’Algériens prête à tous pour gagner leurs faveurs.

    Nos vaillants Samaritains sont généralement super-satisfaits d’être reçus par de hauts responsables occidentaux. Ils le disent autour d’eux. Certains d’entre ces «bons Samaritains» reçoivent des invitations au Parlement européens qu’ils honorent avec beaucoup de zèle, faut-il le rappeler. On les voit écumer les plateaux des télévision de la propagande occidentale, exclusivement destinée à la consommation de la population de la région Mena pour vanter les «mérites» des démocraties occidentale et vilipender leur propre pays.

    On attend bien entendu qu’un beau jour, une association américaine affiliée à Transparency international s’adresse aux ambassades algériennes dans les capitales occidentales pour leur demander d’informer le gouvernement algérien sur les combines des responsables américains, français et autres britanniques qui continuent de piller l’Irak, la Libye, l’Afghanistan et autres pays qui ont reçu leurs tonnes de bombes. Sauf si dans les pays occidentaux, ils n’ont pas de Harkis. En ces temps de célébration de l’indépendance du pays, il est bon de rappeler qu’en Algérie, il y a aussi des néoharkis qui adorent servir les néocolonialistes.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 06/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Harkis, néoharkis, néocolonialisme, corruption, ingérence étrangère,

  • Algérie : Le devoir de mémoire

    La fête ne peut être que plus belle. A l’occasion de la célébration du 59e anniversaire, dédié à la jeunesse en digne héritière de leurs aînés, la distribution de 100.000 logements traduit pleinement les valeurs de la justice sociale que l’Algérie nouvelle s’emploie à traduire dans les faits. Le rêve algérien, obstrué par le siècle colonial de la dépossession, de l’acculturation, de la paupérisation et de l’alphabétisation touchant 90% d’Algériens, prend forme dans la constitutionnalisation des droits citoyens à l’éducation, à la santé et à un enseignement gratuit.

    En acteur majeur, le peuple algérien a transcendé tant d’épreuves historiques marquées du sceau indélébile des énormes sacrifices et de l’engagement patriotique des martyrs de la liberté et, en temps de terrorisme négateur des libertés fondamentales, du devoir démocratique. La voix immuable des urnes a tranché pour consacrer la renaissance de l’Etat national arraché des griffes du colonialisme barbare et menacé d’effondrement par la déferlante du terrorisme et d’un régime prédateur et autocratique.

    Du référendum sur l’indépendance nationale, portée par le vote unanime ( 99,72%), au processus de redressement, l’Algérie a su faire face à toutes les épreuves pour consolider les bases de la légitimité populaire et s’imposer en puissance régionale incontestée. De la libération nationale à l’aube du changement démocratique, conforté par la mise en place des institutions élues et l’émergence d’une nouvelle élite, le bond qualitatif repose fondamentalement sur la volonté populaire et le libre choix du destin national.

    Face au négationnisme, le devoir de mémoire et de solidarité s’impose pour combattre les agissements criminels des nostalgiques de l’Eden perdu, de leurs relais locaux et des faux prophètes au service des agendas étrangers. L’Algérie est engagée dans la consécration de la vérité historique, loin de toute forme de marchandage. La création d’une chaîne thématique sur l’histoire, destinée à favoriser un enseignement pour les générations, procède d’une volonté visant à réduire à néant le révisionnisme et toutes les formes d’amnésie.

    Les défis sont nombreux dans un monde impitoyable. L’urgence d’une économie compétitive, débarrassée des affres de la dépendance pétrolière dont tout un chacun a pu apprécier les conséquences sur la souveraineté nationale durement conquise, fonde le renouveau aux mains d’une élite engagée.

    Horizons, 06/07/2021

    Etiquettes : Algérie, fête de l’indépendance, 5 juillet 1962, Mémoire, colonisation, colonialisme, crimes coloniaux,

  • Algérie : Les youyous de l’indépendance

    « En vrac » par Madjid Khelassi : Les youyous de l’indépendance

    5 juillet 1962- 5 juillet 2021 : 59e anniversaire de l’indépendance pays…Tant que ça ! Dieu que cela est passé comme un éclair.

    Sexagénaire…déjà, l’Algérie indépendante, s’étonnent les populaces . Si jeune et tellement défigurée , disent les déçus de l’istiqlal.

    5 juillet 1962…La pellicule, aux images sépia, défile. Liesse et incrédulité , chants et danses , treillis et Haïks , calots et grades rigides…Sauf que la mitraillette est déjà le joujou préféré des libérateurs.

    Et le chemin de halage pour la conquête du pouvoir est déjà tracé par certains.

    5 , 6 , 7 , 8, juillet 1962…Les fêtards, d’une indépendance si longue à étrenner, sont épuisés. Les uns rentrent chez eux , d’autres dans un nouveau « chez eux ». Tout est vacant. Et la vacance durera toujours.

    La trêve est de courte durée…car les postulants aux premières loges affrontent ceux qui déjà contestent leur légitimité. Ils appelleront ça : les nuages de l’été 62 que chantera un refrain intitulé : « Sebaa snine barakat »…allusion à la lutte fratricide qui fait rage.

    Mais dans ce tableau traversé de taches cruelles , apparaît la course au koursi…et qui ne s’arrêtera jamais.

    Ben Bella est porté au pouvoir dans l’euphorie de l’indépendance. La mitraillette prêtant toujours ses cartouches à ses préférés. Et Ben Bella en est un. Il pérore, agite les foules. Il passe, de la juva 4 à la DS 19, avec la bouffonnerie assumée du rôle. Il s’américanise, puis se cubanise en 24 heures. Et au retour au pays , il dissout la 1ère assemblée algérienne présidée par Ferhat Abbas.

    Boumedienne est aux aguets. En juin 65 il dépose H’mimed selon l’expression de Zbiri.

    Chadli succède à Boumedienne puis vinrent des années difficiles pour le pays, puis Zeroual , puis Boutef et ses 4 mandats, qui ne quittera son koursi que malade et sous l’estocade d’une rue nommée hirak.

    Tebboune est élu président dans le sillage du Hirak. Une énième constitution voit le jour, suivie par des élections législatives au taux d’abstention effarant.

    5 juillet 2021…Le président gracie quelques détenus d’opinions, élève quelques généraux au grade supérieur. Mais une chose manque : les youyous de l’indépendance. Disparus à jamais des gorges et des octaves déçues d’une indépendance confisquée… selon la formule inusable de Ferhat Abbas.

    La Nation, 05/07/2021

    Etiquettes : Algérie, fête de l’indépendance, 5 juillet, 1er novembre, révolution, guerre de libération, Guerre d’Algérie, France, colonisation, colonialisme,

  • Une Algérie rassembleuse

    Le message de fidélité aux valeurs de la glorieuse révolution de Novembre marque de son empreinte la fête de l’indépendance et de la jeunesse dont l’apport à la lutte de libération et à la sauvegarde de l’Etat national fragilisé par des décennies de corruption et de l’autoritarisme est indéniable. Les acquis historiques de la liberté durement arrachée, du progrès et de la justice sociale sont le fondement de la nouvelle Algérie des libertés publiques et des droits citoyens pleinement consacrés dans la Constitution amendée. La distribution de 100.000 logements et la grâce présidentielle accordée aux 18 personnes «poursuivies pénalement et emprisonnées pour attroupement ou des faits y afférents» illustrent la marche en avant de l’Algérie fraternelle et rassembleuse en rempart aux tentatives de déstabilisation incessantes.

    «La voie de la loyauté aux chouhada et à notre serment envers le valeureux peuple algérien demeure, elle, inébranlable, en dépit de ceux qui se sont laissés emporter vers la propagande et la désinformation, notamment ceux dépourvus d’objectivité et de probité et qui ne lésinent pas pour porter atteinte à l’Etat et à ses institutions», a souligné le président de la République dans un message adressé au peuple algérien, à l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance nationale. A l’épreuve des défis , elle saura puiser dans le génie national qui a fait la fierté et la grandeur de l’Algérie triomphante pour mener à bon port le processus de redressement amorcé, à la faveur du sursaut patriotique du Hirak authentique et béni, par le vaste chantier des réformes politiques, économiques et institutionnelles.

    Dans un combat sans concession, la lutte contre le fléau ravageur de la corruption et la moralisation de la vie publique caractérisent une démarche qui vise à la libération des forces créatrices, à la relance d’une économie de la connaissance et de l’innovation et à la construction d’un ordre démocratique fondé sur la transparence et la représentativité réelle dans des institutions démocratiquement élues.

    Le processus de refonte institutionnelle avance sereinement, en partenariat avec la classe politique et la société civile, acquis à la voie du dialogue et au devoir de stabilité, bien loin de toutes formes de surenchères politiciennes, du marchandage et du diktat d’une minorité tournant le dos à la volonté populaire imprescriptible et aux intérêts supérieurs de l’Etat.

    EL MOUDJAHID, 06/07/2021

    Etiquettes : Algérie, révolution du 1er novembre, fête de l’indépendance,

  • Algérie: Les 46 postes les plus convoités à l’APN

    APN : Les 46 postes de toutes les convoitises

    par Mohamed Kebci

    Bien avant leur installation qui interviendra jeudi prochain, les nouveaux députés se livrent d’ores et déjà une bataille en sourdine pour s’emparer des 46 postes de prestige qu’offrent les diverses structures de l’Assemblée populaire nationale.

    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Une bataille acharnée est déclenchée parmi les groupes parlementaires au lendemain des résultats définitifs des élections législatives anticipées du 12 juin écoulé proclamés par le Conseil constitutionnel, il y a près de quinze jours.

    Avec l’enjeu que constituent les postes que procurent les diverses structures de l’Assemblée populaire nationale au nombre de 46, à savoir, en tout premier lieu, le poste de président de la Chambre basse du Parlement dont le choix du titulaire se fait ailleurs que dans l’hémicycle, comme le veut une règle non écrite. Un poste dont l’occupant obéit à bien des critères dont, notamment, celui de l’équilibre régional et de charisme que suggère ce rang, le troisième après celui du président de la République et celui du président du Conseil de la Nation. Mais il y a le reste, le gros reste des postes, ceux des vice-présidents de l’Assemblée au nombre de neuf et les bureaux des douze commissions permanentes de l’Assemblée, constitué chacun de trois membres : un président, un vice-président et un rapporteur. Ce qui donne un total de 45 postes à très forts privilèges matériels, mais également de prestige et de relations, puisque permettant d’être en contact direct avec les hauts responsables de l’état. Autant de paramètres qui font que ces postes sont fortement convoités à telle enseigne que l’on ne fait pas l’économie du moindre effort et de la moindre «ruse» pour accaparer l’un d’eux.

    Et à la lumière de la nouvelle composante de l’Assemblée issue du dernier scrutin législatif anticipé, avec aucune force politique majoritaire comme ce fut le cas auparavant, il est prévu une quote-part presque similaire pour chacun des six groupes parlementaires constitués, avec, ceci dit, une légère ascendance pour le parti du Front de libération nationale. Avec ses 98 sièges parlementaires, le vieux Front du pouvoir est parti pour accaparer quatre des postes de vice-présidents de l’Assemblée, alors que les indépendants et le MSP avec, respectivement, 84 et 65 sièges, auront, chacun, 2 postes, alors que le RND avec 58 sièges, le Front el Moustakbal avec 48 sièges et El Binaa avec 39 sièges se verront attribuer un poste chacun. En ce qui concerne les commissions permanentes, le FLN bénéficierait du contrôle de quatre d’entre elles, les indépendants en auraient trois, le MSP deux, alors que le RND, El Moustakbal et El Binaa se verront attribuer, chacun, une commission.

    Des commissions dont certaines, comme celles des affaires étrangères, de la coopération et de l’émigration, de la défense nationale, celle des finances et du budget, celle des affaires juridiques et administratives et des libertés font l’objet de convoitises plus que les autres, notamment de la part du FLN au vu de leur caractère de «souveraineté». Ceci dit, et selon l’article 37 du règlement intérieur de l’APN, la répartition des fonctions de président, vice-président et rapporteur au sein des bureaux de commission se fait en accord avec les présidents des groupes parlementaires réunis avec le bureau, sur convocation du président de l’Assemblée populaire nationale.
    Les candidats sont désignés et élus en fonction de l’accord arrêté.

    Et à défaut d’accord, les présidents de commission ainsi que les vice-présidents et les rapporteurs sont élus en fonction de la mesure énoncée à l’article 13 dudit règlement intérieur. Ce dernier stipule que les groupes représentant la majorité établissent la liste des vice-présidents conformément aux critères convenus entre les groupes désirant participer au bureau de l’Assemblée. Et pour pourvoir à ces divers postes, les partis vainqueurs du scrutin du 12 juin dernier semblent adopter le mode de désignation alors qu’au sein des indépendants, l’option d’un vote semble inévitable de par l’hétérogénéité de leur composante.
    M. K.

    Le Soir d’Algérie, 05/07/2021

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  • L’indépendance : un acquis historique et précieux

    L’Algérie célèbre demain l’anniversaire de l’indépendance. Cela n’empêche pas que les relations entre l’Algérie indépendante et l’ancienne puissance coloniale ne sont pas ce qu’on voudrait qu’elles soient. Cinquante neuf ans après la fin de la guerre de libération et malgré d’innombrables témoignages sur les méfaits de la colonisation, l’Etat français continue à voir cette même guerre comme un fait presque anodin. En fait, c’est ce qu’ils veulent faire croire.

    En réalité, tous les dirigeants français, quelque soit leur couleur politique, savent très bien que pour refonder des relations, il faut solder le passé. Entre l’Algérie et la France, il n’y a pas eu qu’une petite guerre coloniale. Le peuple algérien était victime d’une entreprise d’acculturation, une tentative d’extermination pure et simple. Un véritable crime contre l’humanité a été commis en Algérie. Il serait temps que la France reconnaisse cette vérité historique et s’en repend.

    Malgré ce déni historique, la France tente un retour dans l’économie algérienne en déployant un drapeau blanc du «gagnant-gagnant». Le président Macron a compris le poids de l’Algérie, mais les lobbies colonialistes français l’obligent à ne pas voir l’histoire en face. La réponse du président Tebboune est sans équivoque. Dans le « gagnant-gagnant », il y a une dimension historique à prendre en compte.

    A voir la lourdeur du passé commun, l’on ne peut que faire un constat malheureux, surtout lorsqu’on s’appuie sur les discours des uns et des autres. En effet, formellement, les dirigeants des deux nations disent leur volonté de refonder les relations politiques, économiques et culturelles, aux fins de construire de nouvelles passerelles et instaurer un climat dépassionné et de coopération mutuellement profitable.

    Force est de constater que ce genre de propos n’ont pas connu une concrétisation sur le terrain. Si du côté algérien, on affiche clairement l’ambition du pays, celui d’assumer pleinement le passé, pour bien avancer avec son partenaire, dans l’Hexagone, par contre, ce sont les tergiversations qui font l’essentiel de l’attitude des officiels.

    Reconnaissant mollement l’aspect odieux du système colonial, les responsables français donnent l’impression de vouloir tirer leur épingle du jeu, dans une vaine tentative de mettre la victime et le bureau dans le même sac.
    Cela étant dit, les Algériens connaissent leur histoire, leurs souffrances, la magnificence de leur révolution et n’attendent rien de la France. Ils ont vaincu un colonialisme de peuplement. Cela personne ne peut leur enlever.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 04/07/2021

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  • Algérie : traversée inaugurale du navire Djanet avec 900 EVP à bord

    Transport maritime: le navire Djanet achemine 900 EVP lors de sa traversée inaugurale

    Le nouveau navire porte conteneurs Djanet, propriété de la compagnie CNAN-MED et battant pavillon national, a transporté une totalité de 900 EVP (équivalent vingt pieds), lors de son voyage inaugural dans le cadre de son activité sur la ligne régulière desservant les principaux ports de la rive sud de la Méditerranée occidentale, a indiqué jeudi à l’APS, son directeur général, Noureddine Koudil.

    Le Djanet a chargé, durant cette traversée, une totalité de 900 EVP (conteneur équivalent vingt pieds), ce qui équivaut à près de 560 boites entre 20 pieds et 40 pieds, sachant que le navire est en mesure, en charge complète, de transporter 1100 EVP, a précisé M. Koudil. A ce propos, il a ajouté que le Djanet est en mesure de transporter 1478 EVP lorsque les conteneurs sont vides.

    Ce navire a été affecté au service dénommé SIFAX pour (Spain, Italy, France, Algeria express) en compagnie d’un autre navire dans le but d’assurer la régularité de la desserte de ces destinations ce qui permettra de fidéliser la clientèle du pavillon algérien et de la rassurer quant à la constance de son service, a expliqué le responsable du pavillon national.

    Le Djanet a fait escale dans trois ports en Italie, à savoir Marina di Carrara, La Spezia et Gênes, avant de rallier Valence en Espagne et puis rentrer sur Alger, a ajouté M. Koudil. Concernant les conditions de cette première traversée, le responsable de la CNAN MED les qualifieront de « bonnes », du fait que ce soit un « navire neuf doté de toutes les commodités ».

    En plus d’avoir un moteur Green Ship, ce navire bénéficie d’une qualité de fuel supérieure produite par Naftal et qu’ »on ne retrouve nulle part ailleurs dans la région avec une viscosité de l’ordre de 80 cSt (Centistokes), a fait savoir M. Koudil.

    Pour rappel, le navire Djenet est un porte conteneur cellulaire de construction neuve classé « Green Ship » qui a été acquis dans le cadre du plan de développement du transports maritime en Algérie et du renforcement de la flotte nationale marchande déjà existante.

    Le Maghreb, 05/07/2021

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  • Lettre d’Afrique : Déplorer la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc

    Dans notre série de lettres de journalistes africains, le journaliste algéro-canadien Maher Mezahi se demande pourquoi la frontière entre l’Algérie et le Maroc est fermée depuis tant d’années.

    Le principal point de passage entre le Maroc et l’Algérie s’appelle Zouj Beghal, ce qui se traduit par « Deux mules ».

    La légende veut qu’une paire de mules ait été attelée à un joug au Maroc et qu’on lui ait ordonné de marcher vers l’est jusqu’à ce qu’elle trace effectivement ce qui deviendrait la frontière entre le Maroc et l’Algérie.

    Sur un continent où la majorité de nos frontières sont arbitraires, je n’ai jamais douté de la véracité du mythe.

    Naturellement, la frontière, qui s’étend sur près de 2 000 km, a été une source de tension pour les deux pays depuis leur indépendance, à commencer par la guerre des sables de 1963, au cours de laquelle le Maroc a revendiqué des territoires en Algérie.

    Les deux pays se sont de nouveau brouillés lorsque l’Algérie a soutenu la campagne du Front Polisario pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, ce qui a conduit à la guerre du Sahara occidental de 1975 à 1991.

    La frontière a été fermée une nouvelle fois en 1994, soi-disant pour des raisons de sécurité, après l’attentat à la bombe perpétré par des militants islamistes contre un hôtel de la ville historique marocaine de Marrakech.

    Tous les détails de la relation entre les deux nations d’Afrique du Nord sont terriblement fastidieux et incroyablement complexes, mais je tiens à exprimer, au nom de ma génération, ma frustration face à la fermeture de la frontière.

    Traverser clandestinement
    En tant qu’Algérien ayant grandi dans la diaspora, j’ai rapidement appris que très peu de choses séparent les deux peuples.

    À l’étranger, nous prions dans les mêmes mosquées, nous nous prêtons main forte lors des mariages et nous nous livrons à une compétition féroce en football.

    En termes de coutumes, de culture et de langue, les Algériens de l’Ouest ont beaucoup plus en commun avec les Marocains qu’avec les Algériens de l’autre côté du pays.

    Personne ne le comprend mieux que les communautés qui vivent le long de la frontière et qui ont traversé clandestinement pendant des décennies.

    Cette année, cependant, le ton a changé.

    En mars, une communauté de cultivateurs de dattes de Figuig, au Maroc, qui exploitait un verger à El Arja, en Algérie, a été informée par les autorités algériennes qu’elle ne pourrait plus le faire.

    Certaines des familles marocaines affirment être en possession de documents prouvant que la terre appartenait à leurs familles au début du 20e siècle, avant le processus de décolonisation.

    Néanmoins, la frontière ratifiée par les Nations unies est strictement respectée par le gouvernement algérien, qui invoque le trafic de drogue pour justifier l’expulsion des cultivateurs de dattes.

    Pour de nombreuses familles de Figuig, l’agriculture est leur seul moyen de subsistance et la fermeture de la frontière pourrait sonner le glas de la prospérité économique de la région.

    Les tensions sont apparues quelques semaines seulement après qu’une législation a été proposée au Maroc pour légaliser le cannabis à des fins médicales, cosmétiques et industrielles.

    L’armée algérienne s’est alors inquiétée de l’afflux de drogues en provenance du Maroc, affirmant avoir saisi environ 200 tonnes de haschich et 6,3 millions de pilules psychotropes depuis 2018.

    « Le régime marocain utilise tous les moyens pour vendre ses drogues en dehors de ses frontières, ignorant la sécurité et la stabilité des pays voisins », a-t-elle allégué dans un communiqué.

    En juin, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exclu la possibilité d’une réouverture de la frontière, déclarant : « Nous ne pouvons pas ouvrir les frontières avec un pays qui nous attaque quotidiennement ».

    Il n’a pas donné de détails, mais les deux gouvernements s’attaquent souvent l’un à l’autre par le biais de leurs médias.

    L’histoire de Figuig m’a frappé parce que je me souviens très bien qu’elle a captivé mon imagination lors d’un étonnant voyage en train d’Oran à Bechar, il y a quelques années.

    Après m’être endormi sur la côte méditerranéenne verdoyante et accidentée, je me suis réveillé le lendemain matin dans le désert du Sahara, au passage de Figuig-Beni Ounif.

    C’était surréaliste de regarder à quelques centaines de mètres du wagon de queue et de voir des gendarmes et des patrouilles frontalières marocaines.

    Mes pairs n’ont jamais fait l’expérience du passage de la frontière terrestre et très peu ont l’espoir que la situation change bientôt.

    BBC News, 05/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Maghreb, frontières, Zouj Bhgal, Sahara Occidental, attentat de Marrakech, El Arja, Figuig, trafic de drogue,

  • Dossiers de la mémoire: Beaucoup reste à faire

    par Abed Chérifi

    La célébration du 59ème anniversaire du recouvrement de l’indépendance nationale, une autre occasion de mettre au-devant de la scène le dossier épineux de la mémoire et la relation avec l’ex-puissance coloniale. Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Tayeb Zitouni, a affirmé, dans un entretien accordé à l’agence APS, que les relations algéro-françaises avaient connu, ces derniers temps, «un progrès remarquable» en termes de suivi des dossiers de la mémoire. Tayeb Zitouni a également indiqué que la question de la mémoire, «de tout temps au centre des discussions entre l’Algérie et la France, est traitée avec sérieux et pondération loin des reliquats du colonialisme». «Ces dossiers doivent être traités dans le cadre d’un dialogue d’Etat avec Etat loin des personnes, des groupes et des autre cercles influents», ce qui exige, a-t-il dit, «une véritable lecture objective de l’Histoire sous tous ses volets».

    Le ministre des Moudjahidine a estimé que le dossier Mémoire «étant une démarche permanente ne saurait être divisé en étapes ou haltes de la période de la colonisation française de l’Algérie qui s’étale de 1830 jusqu’au 5 juillet 1962», a-t-il souligné. «Une période marquée par des crimes imprescriptibles et dont les effets de certains subsistent à ce jour à l’instar des explosions nucléaires dans notre Sud et le dossier des disparus ainsi que les stigmates des lignes de Challe et Morice, les mines et les victimes du napalm, et autres crimes», a encore rappelé le ministre, ajoutant qu’à ces crimes «s’ajoutent la question des déportés de la Calédonie et Guyane et autres colonies françaises en sus des lois iniques promulguées par le colonisateur français pour confisquer les biens des Algériens (terres et biens immobiliers) pour les redonner aux colons outre l’argent, les biens et les documents historiques précieux volés de l’Algérie, a détaillé Tayeb Zitouni.

    Ce dernier a assuré que les efforts se poursuivent «pour insuffler un élan aux relations bilatérales entre l’Algérie et la France basées sur des fondements garantissant l’intérêt commun et le respect de la spécificité et la souveraineté des deux pays». «Les dossiers liés à la mémoire sont toujours au cœur des pourparlers entre l’Algérie et la France dans le cadre du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN), des commissions ad hoc et les groupes conjoints regroupant plusieurs secteurs ministériels œuvrent constamment dans une optique globale sur les dossiers de la récupération des archives ainsi que la poursuite de la restitution des crânes de nos chouhada et notre patrimoine gardé en France outre le dossier d’indemnisation des victimes des explosions nucléaires au désert et sa dépollution des déchets nucléaires en sus du dossier des disparus de la révolution nationale», a-t-il indiqué.

    Quant aux dossiers des archives nationales et des disparus, Tayeb Zitouni a indiqué qu’ils «n’ont pas connu d’évolution, ce qui requiert de la partie française de s’engager et de répondre à la demande de l’Algérie, en lui permettant de récupérer ses archives nationales et de fournir les informations suffisantes relatives aux disparus algériens et aux lieux où ils se trouvent». Il a également rappelé que les services de son secteur, en coordination avec plusieurs départements ministériels chargés de ce dossier, «ont entamé un examen approfondi de tout ce qui est disponible comme données à ce propos», sachant «qu’il a été procédé au recensement de plus de 2.000 martyrs disparus, dont le lieu de leur enterrement n’est pas connu».

    Déchets nucléaires : la France refuse de remettre les cartes topographiques

    Au sujet des explosions nucléaires dans le Sahara algérien, le ministre des Moudjahidine a affirmé que la partie française «refuse de remettre les cartes topographiques qui permettent de déterminer les lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques non découverts à ce jour», a-t-il déclaré. «La partie française n’a mené techniquement aucune initiative en vue de dépolluer les sites et la France n’a fait aucun acte humanitaire en vue de dédommager les victimes», a encore indiqué le ministre, ajoutant que ce dossier est «le plus sensible de ceux de la mémoire qui font l’objet de consultations au sein des commissions compétentes, ce qui nécessite des mesures pratiques urgentes et un règlement et un débat autour de ce dossier en toute objectivité». Avec la parution du décret exécutif portant création de l’Agence de réhabilitation des anciens sites d’essais nucléaires et d’explosions nucléaires français dans le Sud algérien, ajoute Tayeb Zitouni, l’Algérie «aura renouvelé son engagement permanent en matière d’interdiction des armes nucléaires, en tant qu’acteur actif sur la scène diplomatique internationale, ainsi que ses efforts visant à empêcher la prolifération des armes nucléaires dans le monde».

    S’agissant de l’indemnisation des victimes d’explosions nucléaires, le même responsable a précisé que les conditions «rédhibitoires prévues dans la loi Morin du 5 juillet 2010 n’avaient permis aux Algériens de bénéficier d’aucune indemnisation jusqu’à ce jour, malgré le fait que ces essais nucléaires français constituent une catastrophe environnementale et humanitaire qui, après 55 ans, causent des maladies cancéreuses et des malformations physiques», a-t-il souligné. Le ministre a enfin réaffirmé que les autorités françaises «insistent encore sur le fait de traiter le dossier des essais nucléaires dans le plus grand secret, en dépit des nombreuses tentatives de juristes et d’associations de victimes des essais nucléaires français en Algérie, qui ont œuvré à ouvrir l’archive, propriété des deux pays, au moins pour déterminer les sites et le champ d’essais».

    Le Quotidien d’Oran, 05/07/2021

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