Catégorie : Algérie

  • Algérie : Les porteurs d’espoir

    Ils étaient en première ligne de l’insurrection citoyenne du 22 Février. Certains en étaient des précurseurs. Leur engagement permanent contre les absurdités d’un régime politique a été essentiel dans la prise de conscience collective des Algériens qui ont massivement fait éruption. C’est aussi grâce à leur sens des responsabilités élevé doublé d’une remarquable lucidité politique que le Hirak n’a pas basculé dans la violence. Par leur patriotisme éclairé, ils ont réussi à maintenir serrés les rangs et reconstruire l’union d’un peuple longtemps travaillé par les divisions. Porteurs d’une belle ambition pour le pays, ils forment une génération fondatrice.

    Connus du grand public ou anonymes, d’extractions sociales diverses, issus d’horizons politiques pluriels et aux voix multiples, ces porteurs d’espoir incarnent une Algérie généreuse. Ils ne peuvent, en aucune manière, porter atteinte ou nuire au pays qu’ils chérissent tout autant que la liberté qu’ils portent en emblème. Ils sont des constructifs, non pas des destructeurs.

    Les Hamou Boumedine, Fethi Ghares, Nacer Meghnine, Fatiha Briki, Mohamed Tadjadidt, avant eux, Karim Tabbou, Fodil Boumala et bien d’autres détenus d’hier et d’aujourd’hui ou de demain, chacun à sa manière, rêvent tous d’une Algérie meilleure. Ils y déploient une inépuisable énergie. Leur “radicalité” est puisée dans la profonde sincérité de leur engagement politique et citoyen. Leur saine colère est à la hauteur des espérances suscitées par la vague insurrectionnelle.

    Ils savent combien les conséquences du désenchantement général sont fâcheuses pour l’ensemble de la société, d’où leur intransigeance. Ces figures qui font la fierté d’un peuple ne sont pas vouées à remplir les prisons. Mais, ont vocation à libérer les énergies qui sommeillent en chaque citoyen et en faire un moteur d’un changement radieux. Opposants, ils le sont. Mais faire d’eux des ennemis de la nation à déférer devant le tribunal de l’antinational ne fait qu’aggraver les blessures dont souffre trop le pays.

    Avant eux et dans un passé, pas si lointain, de grands et valeureux patriotes ont connu le même sort carcéral et l’exil pour les mêmes raisons quant à leurs divergences politiques. Il aura fallu des années pour que l’État admette une erreur politique impossible à corriger. C’était trop tard et l’État a laissé un peu de sa gloire. Sommes-nous condamnés à revivre les mêmes séquences ? Ouvrir les portes des prisons aux détenus d’aujourd’hui ne fera que redonner à l’État sa grandeur et restituer à la société ses enfants chéris. Cela donnera au 5 Juillet son sens plein.

    Liberté, 03/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, 5 juillet, fête de l’indépendance,

  • Algérie : Défis et attentes

    Investi mercredi par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le nouveau Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, doit vite se mettre au travail, pour d’abord former son gouvernement et ensuite mettre en musique le plan d’action de la nouvelle équipe exécutive.

    Mais à première vue la mission du nouvel exécutif est claire et précise puisque sa priorité première est de donner plus de tonus, de vitalité et de performance au domaine économique. D’ailleurs dès sa première rencontre avec le chef de l’État, le nouveau Premier ministre a compris ce qui était attendu de lui. Le président lui a clairement répété que ce qui vient est économique et social et donc financier. La finance qui est, pour rappel, l’atout majeur de ce technocrate. Pour le président Tebboune le nouveau Premier ministre ne peut donc que reussir car il a déjà prouvé ses qualités de grand financier, qui a déjà dessiné les dernières lois de finance du pays, et qui connaît donc, au sou près, ce que chaque département a eu, et ce qui est attendu de lui.

    Le nouveau chef de l’exécutif n’a pas beaucoup de temps et il doit former son équipe dans un délai court d’une semaine ou juste un peu plus. Avec cette autre difficulté qui veut que ce gouvernement ne sera pas fait uniquement que de technocrates, mais avec des ministres issus des rangs des partis vainqueurs des dernières Législatives.

    Une difficulté de plus pour ce technocrate qui a une courte expérience de ministre d’une année, mais qui reste plus importante que celle de son prédécesseur, Abdelaziz Djerad, qui n’en avait aucune et qui a du découvrir et faire avec la gestion d’une équipe qu’il devait maîtriser et lui donner une homogénéité et une obligation de résultat qui n’a pas toujours été au rendez-vous, comme on a eu à le vivre lors du ramadhan où le gouvernement donnait l’impression de ne rien contrôler. Et même avant cela, le président Tebboune n’a pas caché son insatisfaction du travail de l’exécutif de Djerad, juste avant son départ pour l’Allemagne pour des soins.

    Cette fois, les choses doivent manifestement changer, et les importants objectifs assignés au nouveau gouvernement exigent des compétences et des hommes et des femmes capables d’être à la hauteur des grands défis, mais aussi des grandes ambitions d’une nation qui est foncièrement et totalement tournée vers des horizons meilleurs sur tous les plans.

    La composition du nouveau gouvernement que présentera très prochainement le Premier ministre Aymen Benabderrahmane sera déjà une première lecture sur les priorités, les ambitions et les capacités de cette équipe qui devra, déjà et très vite, imprimer un rythme à la hauteur des attentes des Algériens.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 03/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Aymen Benabderrahmane, technocrate, finances, économie,

  • Qualité de vie : l’Algérie première en Afrique (CEOWORLD)

    SELON LE MAGAZINE « CEOWORLD » / Qualité de vie : l’Algérie première en Afrique

    Le magazine américain « CEOWORLD » a, dans une récente étude publiée sur son site web, dressé le classement mondial des pays où il fait bon vivre, dont il place l’Algérie première en Afrique et 48e dans le monde concernant une liste de 165 pays. Ce classement portant « qualité de vie », explique le magazine, mesure les perceptions mondiales de 165 pays dont le choix est édicté par le niveau de contribution élevé au PIB (Produit intérieur brut) mondial.

    Cette étude a impliqué plus de 258 000 personnes dans le monde, lesquelles ont participé chacune à l’évaluation des 165 pays concernés par ce classement. Cette évaluation de la qualité de vie de chacun de ces pays est effectuée sur la base de 10 paramètres, allant de la stabilité à la transparence en passant par l’égalité. Il s’agit, précisément, de la stabilité économique et politique, l’égalité, les revenus, la transparence, la sécurité, l’influence culturelle, le marché du travail, ainsi que l’efficacité des systèmes de l’éducation et de la santé publiques.

    Ainsi, l’Algérie arrive en première position en Afrique en matière de « qualité de vie », suivie par le Maroc (53e mondial), la Tunisie (54e) et l’Afrique du sud (64e), alors qu’à l’échelle mondiale notre pays se place à la 48e position.

    Dans le monde arabe, les Emirats arabes unis occupent la première place et 30e mondiale, suivis par le Qatar (42e) alors que l’Egypte occupe la 69e place.

    Enfin, il convient de noter que la tête du podium mondial est occupée par la Finlande qui est le pays où la qualité de vie est la plus élevée sur 165 pays, alors que le Danemark et la Norvège arrivent respectivement en deuxième et troisième positions.
    F. B.

    Le Courrier d’Algérie, 03/07/2021

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  • Algérie : Le gouvernement de tous les défis

    A la veille de la célébration du 59e anniversaire du recouvrement de l’indépendance nationale, la nomination du Premier ministre, Aïmen Benabderrahmane, à la tête du premier gouvernement post-législatives procède d’un ressourcement aux valeurs qui ont fait la grandeur de l’Algérie.

    Au sortir d’une grave crise qui a ébranlé les fondements de l’Etat national, la nouvelle Algérie est déterminée à combattre les séquelles d’une dérive autoritaire et sectaire, et à renouer avec les promesses du renouveau politique économique et social. Cet engagement se décline dans la mise en place d’un ordre aux antipodes des errements d’un passé révolu et porté par le souffle nouveau impulsé par la nouvelle génération vouée à une marginalisation éhontée.

    A la faveur de l’avènement des institutions nationales fortes et crédibles, marqué par une représentativité réelle, le nouveau gouvernement est interpellé en toute urgence par le parachèvement des réformes politiques. A deux mois des élections communales et de wilaya, la nouvelle Algérie «proche des citoyens» s’attache fondamentalement à la consolidation de l’édifice institutionnel et à la concrétisation des attentes citoyennes dans la vie de tous les jours.

    Ce sont les bases de la stabilité indissociable du plan de relance appelé à connaître un approfondissement pour amener, dira le Premier ministre, «l’Algérie à bon port». Cette mission délicate correspond parfaitement au profil de technocrate du Premier ministre loué par les partenaires politiques pour son expérience et sa maîtrise des dossiers financiers et économiques.

    Le choix adéquat dicte les urgences du gouvernement pour réussir le bond en avant d’une économie diversifiée, compétitive et débarrassée de la dépendance pétrolière à forte vulnérabilité sur la souveraineté politique et économique.

    Les potentialités agricoles, énergétiques, minières et industrielles attestent de la diversité des sources de croissance qu’il s’agit de conforter par les réformes du système bancaire et financier, l’intégration du marché informel et le développement de la finance islamique.

    Loin de toute forme de surenchère et de marchandage, le gouvernement de tous les défis impose un consensus porté par la majorité présidentielle confortable. Tout le reste n’est que pure agitation dans l’Algérie consensuelle et des compétences.

    Horizons, 03/07/2021

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  • Algérie: Le FFS réitère son appel pour un dialogue global

    Le Front des forces socialistes (FFS) a dénoncé, ce vendredi 2 juillet 2021, « une gestion ultra-sécuritaire des affaires du nationales » et réitéré son appel à « un dialogue global et inclusif entre toutes les forces vives de la société, dans un cadre apaisé et consensuel ».

    Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le FFS a réitéré son appel pour un « dialogue global et inclusif entre toutes les forces vives de la société, dans un cadre apaisé et consensuel, où toutes les parties seraient empreintes d’esprit de responsabilité, en prenant en considération la réalité du pays et les données politiques actuelles à l’échelle intérieure et extérieure. Le parti considère que le dialogue est «la seule voie pour l’édification d’un État national et démocratique, et un bouclier contre tout plan pouvant mener à l’affrontement .»

    Le plus vieux parti de l’opposition met en garde contre l’option sécuritaire prise par les autorités suite à l’arrestation de Fethi Ghares, coordinateur national du MDS. « Notre pays connait une gestion ultrasécuritaire des affaires nationales caractérisée par une atteinte systématique aux libertés, en recourant à la répression pour faire taire toutes les voix qui appellent au changement», estime le FFS, soulignant que « par la mise sous mandat de dépôt de Fethi Ghares, coordinateur national du MDS, le pouvoir s’obstine à criminaliser l’action politique, ce qui est inacceptable, et risquerait de nous renvoyer à l’ère du parti unique. »

    Pour le FFS, « l’autoritarisme ne servira nullement les aspirations nationales et populaires à la démocratie et la construction d’un État de droit, ce qui exposerait la cohésion sociale au péril et alimenterait toutes les formes d’extrémisme », estime le FFS, qui condamne « toutes les pratiques qui visent à spolier les libertés et à priver les Algériens de leurs droits, les droits civiques et politiques, et condamne les discours qui sèment la haine dans la société et les discours qui portent atteinte à l’unité nationale. »

    Tout en exigeant la libération de tous les détenus d’opinion et leur réitérant sa solidarité pleine et entière. Le FFS considère que « le reniement du caractère politique de la crise algérienne vise à rééditer les anciens scénarios qui ont privé notre pays de plusieurs opportunités pour le changement. »

    Le Jeune Indépendant, 03/07/2021

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  • Algérie: L’urgence de la diversification

    Désigné à la tête du nouveau gouvernement par le Président Abdelmadjid Tebboune, le nouveau Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, doit former son staff gouvernemental dans les prochains jours.

    La nouvelle équipe gouvernementale aura la lourde tâche de conférer sa pleine efficacité au développement économique et de valoriser les résultats obtenus, grâce aux efforts déployés par le gouvernement précédent durant ses 18 mois d’exercice. Le chef de l’État a, quant à lui, fixé une priorité : poursuivre le redressement économique et financier du pays dans des conditions, certes, difficiles, mais surmontables. «Les questions futures seront économiques et sociales. Elles sont liées aux finances, et vous êtes au courant de tous les dossiers financiers», a-t-il rappelé. La pandémie de la Covid-19 et la chute des prix du pétrole, ainsi que la baisse de la demande d’hydrocarbures à l’échelle mondiale ont, certes, affaibli l’environnement macroéconomique de l’Algérie, mais le problème de fond reste la trop grande dépendance aux revenus de la rente pétrolière, d’autant que les assises d’une économie suffisamment diversifiée ne sont pas encore consolidées. Cette diversification revêt un caractère d’urgence, dans la mesure où l’économie est exposée aux fluctuations du prix du baril, dont les cours ne cessent de baisser depuis 2014. Ce repli spectaculaire a amputé les revenus du pays et contrarié fortement ses plans de développement.

    Cela étant, les conditions d’une mobilisation de l’ensemble des compétences en faveur de la relance économique existent. Le pays a l’avantage d’avoir une marge de manœuvre intéressante pour réussir sa relance économique, principalement grâce à une dette extérieure nulle. Il dispose de précieuses ressources alternatives et d’atouts, comme l’agriculture, le secteur industriel, le tourisme, un capital appréciable de jeunes entrepreneurs enthousiastes et pleins d’idées innovantes, une diaspora industrieuse et qualifiée. La réforme économique en cours devrait encourager les investissements étrangers, permettre à un éventail plus large d’acteurs socio-économiques, non guidés par leurs seuls intérêts individuels, de contribuer aux efforts de redressement économique.

    L’expérience malheureuse de pseudo-capitaines d’industrie fabriqués de toute pièce est encore vivace dans tous les esprits. La conjoncture que vit le pays ne l’autorise pas à se contenter de simples ajustements techniques à sa politique économique. Les dysfonctionnements d’un modus vivendi, générés par la mauvaise gouvernance de l’ancien régime, sont suffisamment apparents pour y remédier. Tout l’enjeu pour le Premier ministre est de trouver très rapidement le bon rythme, de placer le curseur au bon endroit, avec un staff aguerri, compétent, soudé, travaillant dans la cohésion et avec détermination.

    Le gouvernement doit également améliorer sa communication et sa capacité à reconquérir la confiance des citoyens, pour leur expliquer les défis à affronter, la nécessité de justifier son action et les résultats qu’il est censé concrétiser. La défiance de nombreux Algériens à l’égard des institutions de l’État est un problème à régler.

    EL MOUDJAHID, 03/07/2021

    Etiquettes : Algérie, gouvernement, Abdelmadjid Tebboune, Aymen Benabderrahmane, pandémie, Covid-19, chute des prix du pétrole, baisse de la demande d’hydrocarbures, dépendance aux revenus de la rente pétrolière, agriculture, secteur industriel, tourisme, 

  • Algérie : Appel du fond du cœur d’un rescapé du coronavirus

    Covid-19 : un journaliste sort de l’hôpital et lance un appel alarmant

    Malik Boumati, notre ami et collègue journaliste à Tizi Ouzou, après avoir contracté le coronavirus, et après un séjour à l’hôpital, lance un appel alarmant à toutes et à tous, nous demandant instamment de ne pas négliger les gestes barrières afin de contrer cette terrible maladie. Voici ci-dessous son appel :

    « Appel du fond de mon cœur :

    Mes chers amis, Si j’ai quitté l’hôpital de Tizi Ouzou, ce n’est pas parce que je suis rétabli de ma contamination à la covid-19… Mais, c’est parce qu’il y de moins en moins de places dans les services du CHU dédiés à cette redoutable maladie…

    La situation est grave à Tizi Ouzou, pour ne pas dire à la limite de la catastrophe… Dans les autres wilayas également, j’en suis sûr… C’est pour cela que j’ai décidé de vous lancer cet appel… Un appel du fond de mon cœur …

    SVP ! Le personnel médical ne peut rien faire seul… Il est débordé par la hausse des cas de contaminations… Surtout avec les nouvelles souches qui semblent plus dangereuses…

    LA SOLUTION NE PEUT VENIR QUE DE VOUS !!

    Je vous en supplie !! Arrêtez de vous serrer la main, avec les poings ou même les coudes… Cela ne sert à rien et c’est une source de danger grave… Saluez-vous oralement sans vous toucher… Ne jouez avec vos vies et avec les vies de vos proches…

    J’ai vu des scènes horribles durant mon hospitalisation… Et la seule solution pour éviter tant de drames, c’est respecter scrupuleusement les gestes barrières…

    Parce que, croyez-moi, la covid-19 est en train d’emporter des vies à tour de bras… Protégez-vous, je vous en supplie !! La vie humaine est trop précieuse ».

    Algérie, 02/07/2021

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  • Algérie : Le grand chantier de la confiance

    Le prochain gouvernement devra songer à lancer une véritable opération marketing politico-sociale.

    Mohamed OUANEZAR

    Le gouvernement sera-t-il entièrement partisan? Les indépendants seront-ils intégrés dans la prochaine équipe gouvernementale? Autant de questions qui restent sans réponses, en tout cas pour le moment? Mais pour d’autres concitoyens, plus portés par l’analyse de la chose politique, les préoccupations sont ailleurs. En effet, ils sont de plus en plus nombreux ces Algériennes et Algériens à exprimer leur ras-le-bol vis-à-vis de la manière dont sont gérés nombre de portefeuilles ministériels. Les réseaux sociaux sont saturés de critiques, de vidéos, de scènes mettant en exergue des ministres en visites ratées, de walis furieux contre des femmes revendiquant des logements, des jeunes réclamant davantage de dignité, du travail, un mariage, etc. Ou encore des déclarations de hauts commis de l’Etat, perçues par le commun des mortels comme étant provocantes. Des faits qui renvoient à un seul constat.

    L’une des grandes priorités du prochain gouvernement sera de rétablir les ponts avec le citoyens, reconstruire la confiance avec les Algériennes et les Algériens. Oeuvrer à dépasser le seuil des 23% du taux de participation. Ce sera «la priorité» du prochain gouvernement, qui devra prendre en considération les aspects d’une démocratie participative à ériger en véritable mode de gestion future, comme cela est le cas dans plusieurs pays de l’Occident et au Canada, notamment. Bien évidemment, le rétablissement de la confiance réclame un travail en résilience et en systémique, impliquant une stratégie globale avec une feuille de route claire et hardie.

    Les nouveaux ministres dont les profils seront, souhaitons-le, pointus et adaptés aux attentes actuelles ne doivent pas craindre le citoyen, s’ils veulent réussir dans leurs secteurs respectifs. D’où l’impératif de développer une meilleure communication sociale et politique et d’en maîtriser les contours. Pour ce faire, le prochain gouvernement doit réfléchir à élaborer et à lancer une véritable opération marketing politique et sociale en direction de la société algérienne, noyée dans des difficultés, somme toute, surmontables au demeurant. Quitte à organiser des assises citoyennes autour de différentes problématiques considérées, à juste titre, comme primordiales aux yeux des citoyens.

    Ce sont là quelques pistes à suivre, en guise de contribution citoyenne, loin des surenchères politiciennes, des vendeurs de désespoir, et ces intellectuels qui broient du noir partout, sans pouvoir assumer leur rôle d’élite, censée mener à bon port une société en proie à des vicissitudes et des menaces bien réelles. Mais en attendant, on devra se contenter des volte-face de Makri et de sa formation.

    S’il est vrai qu’en exercice démocratique, le MSP a parfaitement le droit de se positionner en dehors de la cohésion politique parlementaire. Seulement, en temps de guerre, l’on se doit d’enterrer sa hache de guerre et de partir en patrouille les rangs serrés. Dans ce cas de figure, le MSP donne le mauvais exemple. Tel un enfant gâté, il réclame plus et mieux, sinon il ne mange pas, ne s’assied pas, ne révise pas ses leçons. Et c’est le cas de le dire. Après avoir «cautionné» une opération politique, assurément déterminante et décisive, il change encore le fusil d’épaule. Une surenchère politicienne qui n’est pas étrangère au parti islamiste de Makri qui, sans doute, visait plus haut et plus grand. Mais, la situation politique étant telle, que le parti islamiste doit faire prévaloir les intérêts de la nation, sur ceux de sa formation politique. Car, en définitive, personne n’est dupe, encore moins le citoyen. Faut-il le rappeler, l’ex- Hamas est l’une des formations qui a été au centre de vives critiques et appréhensions, de la part du Hirak.

    Aux yeux de millions d’Algériens sortis protester contre le régime d’alors, le MSP constitue l’un des symboles de l’ancien système, puisqu’ayant contribué à différents gouvernements sous Bouteflika. Makri lui-même avait été chahuté et évincé des marches du Hirak à Alger. Cherche-t-il alors à offrir une nouvelle virginité politique à sa formation, en boudant le nouveau gouvernement? Pourquoi avoir accepté de se rendre à El Mouradia alors, tout en laissant planer le suspense autour de sa participation au prochain gouvernement?

    D’aucuns demeurent convaincus que le flambeau doit être remis à qui de droit, sinon on serait encore face à cette phrase cinglante du Hirak «tout ça, pour ça»? À bon entendeur…

    L’Expression, 01/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, Gouvernement, MSP,

  • Algérie : Virée en Kabylie

    par Maâmar Farah

    Tichy, mercredi 30 juin. Il est midi passé et je suis à la plage, juste en face de l’imposante masse montagneuse qui cajole les cheveux de la ville de Béjaïa. Yemma Gouraya est cachée par des nuages installés depuis la matinée et qui ne quitteront certainement pas les lieux avant la soirée. Le soleil est déclaré absent à sa fête. Aux portes de juillet, ces cumulonimbus et cette brume persistante donnent à nos rivages un air livide, pareil à celui qui fait enrager les gens du Nord, là-bas dans ces pays où le soleil estival s’appelle Désiré.

    Hier, dans la nuit, il a même plu mais ce n’étaient que quelques gouttelettes pianotant sur l’épais feuillage des bougainvilliers blancs et lauriers roses courant sur la façade blanche de l’hôtel. Une petite pluie sans effet qui a rapidement quitté les lieux. Aux traces visibles de la pandémie qui a appauvri les gens et clochardisé l’environnement urbain s’ajoute cet été incolore qui navigue à vue comme une âme en peine.

    Tichy a perdu de son éclat coutumier. La ville est sale par endroits, même si les restaurateurs de la célèbre avenue, laminés par plus d’une année sans activité, font de leur mieux pour assurer hygiène et prix abordables. Autant dire que l’ambiance n’est pas extraordinaire. Un ami me dit que c’est la même chose partout en Kabylie. Je lui réponds : «Dans toute l’Algérie !» Mais il résiste : aux problèmes socioéconomiques latents, s’est ajoutée une vague d’inquiétude suite aux arrestations de plusieurs activistes dont il dit qu’ils «sont tout ce qu’il y a de plus pacifistes et qui sont pourtant accusés d’être surarmés et prêts à se lancer dans le terrorisme». L’affaire de Nordine Aït Hamouda est venue alourdir une atmosphère déjà bien pesante.

    Je me trouve d’ailleurs dans le même hôtel où s’est opérée l’arrestation musclée du fils d’Amirouche. J’ai cherché les raisons qui ont été avancées pour justifier l’arrestation de ce personnage controversé et véritable polémiste dont les interventions à l’APN font toujours le buzz sur YouTube. Mais, à propos de l’Émir Abdelkader, ce n’est pas le buzz qu’il a récolté ! Franchement, évoquer la vie d’un grand personnage de l’Histoire et donner son appréciation sur son parcours est-il si grave, – est-ce un crime ?- pour justifier la prison ? Depuis longtemps, les Algériens suivent les programmes télévisés de la France à travers le satellite et ils voient des personnalités célèbres descendues en flèche. Aucun responsable parmi les plus illustres, aucun chef suprême, aucun sauveur, aucun résistant, aucun héros ne sont épargnés par les critiques ! Et il n’y a aucune levée de boucliers face à ces révisions cycliques d’une Histoire qui a cessé d’être une reproduction du seul récit officiel. C’est cela la démocratie et c’est cela la liberté !

    La révolution du 1er Novembre a, dans son esprit et sa lettre, clairement évacué la question des leaders historiques, ne reconnaissant aucune mainmise de quelque oligarchie que ce soit, de quelque dynastie princière que ce soit, de quelque chef historique que ce soit. Certes, la première critique s’adressait à Messali Hadj et d’ailleurs Ben M’hidi a été très clair dans sa condamnation du leader du mouvement national, mais la révolution n’a pas voulu se référer à un personnage précis parmi tous ces résistants qui ont pris les armes pour combattre les occupants, les considérant tous comme des martyrs de la cause nationale depuis des générations.

    Toute cette philosophie s’illustra à travers ce slogan révélateur qui naquit sur les murs de La Casbah et des douars lointains : «Un seul héros: le peuple !» C’est cette idée centrale, ce véritable programme politique qui furent défendus par les jeunes activistes déclencheurs de la grande révolution de Novembre. Ces jeunes qui, pour bien montrer qu’ils sont contre toute personnification de la lutte pour l’indépendance, se sont abstenus de mettre en valeur leur propre image, se considérant comme de simples artisans de l’œuvre de libération nationale. «Un seul héros : le peuple» signifie qu’il n’y a plus de héros parmi les personnages qui ont fait la continuité de la résistance, qu’il n’y a plus de guide, ni spirituel, ni militaire, dont l’histoire lointaine doit servir d’exemple. Tous se sont sacrifiés pour l’objectif suprême : la libération du pays.

    Le texte du 1er Novembre ne cite aucun chef historique alors que l’Histoire en pullule ; il ne prend en exemple ni les meneurs des résistances amazighes, ni les chefs des épopées numides, ni toutes ces personnalités qui, des temps obscurs à la première moitié du XXe siècle, ont jalonné l’histoire nationale. Ce n’était pas un oubli ! C’était le résultat d’une volonté ancrée chez les meneurs de la révolution : couper avec les héros et les leaders et entamer une nouvelle ère où c’est le peuple qui est le héros et le leader. Dans n’importe quel texte officiel de l’Algérie indépendante, on trouve des références aux luttes du passé sous un angle mettant en relief les chefs de cette résistance. Mais pas dans l’appel du 1er Novembre !

    A l’heure zéro de l’indépendance, nous n’avions pas de héros au compteur. Rien que des martyrs. Ceci montre clairement que le choix de personnages symboliques venus de notre passé date de l’indépendance. Bon ou mauvais choix ? Certains diront que tout État a besoin de se reconnaître dans des figures emblématiques de son passé. D’autres relèveront que c’est un choix en contradiction avec un principe sacré de la révolution. N’empêche que c’est le Président Boumediène qui fit de la récupération des restes de l’Émir Abdelkader une affaire personnelle et c’est lui-même qui portera le cercueil à son arrivée à Alger.

    Pourquoi l’Émir Abdelkader et pas La Kahina, Jughurta ou Ben M’hidi ? Pourquoi un émir qui symbolisait le pouvoir aristocratique et dynastique que Boumediène lui-même critiquait au Maroc ? Farouche opposant à la bourgeoisie terrienne et féodale, Boumediène savait-il que si l’Émir Abdelkader avait vaincu les maréchaux de la colonisation, il serait devenu, lui et ses descendants, «Émir El Mouminine» dont on baiserait la main et auquel on ferait «la moubayâ», autant de pratiques qu’il détestait chez nos voisins de l’Ouest ? Ce sont des questions que je pose mais les réponses se trouvent chez les historiens.

    Cette diversion m’amène au point de départ : était-ce utile de mettre en prison ce symbole vivant de lutte antiterroriste ? Je pense que si Nordine Aït Hamouda a choqué par ce qu’il a dit sur l’Émir, la justice algérienne n’arrête pas de nous choquer depuis juin 2019. Chapeau bas, oui, pour la mise hors d’état de nuire de l’oligarchie mais, pardon M. le Juge, je ne comprends pas votre démarche concernant la mise au pas de la parole libre.

    Je quitte la Kabylie et son ciel incertain avec le cœur gros. Tout reste possible aujourd’hui avec une justice moins sévère, une compréhension de part et d’autre faite de respect et d’esprit de réconciliation ; un dialogue responsable où il n’y a ni vainqueur ni vaincu, mais un seul gagnant : l’Algérie. La solution n’est jamais dans la fuite en avant des uns et le «jusquauboutisme» des autres. Elle est dans une approche réaliste et humaine des questions qui divisent. Le pouvoir ne veut pas particulariser la Kabylie mais toutes les actions de ses services et de sa justice tendent vers le résultat contraire ! Quant aux forces politiques de ces régions, elles doivent tirer les leçons des printemps noirs quand elles furent incapables d’encadrer la population. Ce fut l’échec de la modernité et de la politique : seul le recours au vieux réflexe tribal avait permis de rassembler les populations qui parlaient désormais un seul langage.

    Le temps des Arouchs est terminé ; celui des partis est en déclin, l’autorité de l’État est bafouillée par endroits : seul désormais le courage politique des uns et des autres peut remettre sur les rails une réconciliation urgente. Vitale !
    M. F.

    Le Soir d’Algérie, 01/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Kabylie, Tichy, Béjaïa, Nordine Aït Hamouda, Émir Abdelkader, révolution du 1er Novembre, Houari Boumediène, Maroc, baisemain,

  • Algérie: Une lueur d’espoir

    En ce début d’été, il y a certes le stress hydrique qui revient hanter les foyers algériens. C’est un fait que quasiment aucune famille n’est épargnée. On pourrait conclure à la loi des série en terme de mauvaises nouvelles. Sauf que ce n’est pas le cas. Sur le front du commerce extérieur la situation s’améliore de semaine en semaine et la perspective d’une année 2021, globalement bonne et sans grands déficit est du domaine du possible. Cela voudra dire que le pays quitte sérieusement la zone rouge qui le rapprochait, ces deux dernières années de l’endettement extérieur.

    Dans son volet hydrocarbures les tendances des prix et de la production sont haussières et les recettes suivent. Une bonne nouvelle donc qui vient conforter d’autres chiffres, ceux des exportations hors hydrocarbures. Leur progression significative constitue un motif de satisfaction pour les Algériens. Ces derniers avaient désespéré des capacités de leur économie à se trouver un débouché à l’international autre que le pétrole. Même si ramené au volume, cette progression peut faire sourire plus d’un, il reste qu’elle est bien là et se place comme un indicateur sérieux d’un dynamisme future de l’économie nationale.

    En d’autres termes, il nous faut fructifier sur cette base, si petite soit-elle, pour pousser les opérateurs économiques nationaux à changer d’attitude vis-à-vis du marché international et entrevoir avec le sérieux qu’il faut, l’option de l’exportation hors hydrocarbures. Cette façon de voir l’économie devrait être une constante dans le discours et de la pratique de tous les acteurs politiques, sociaux et économiques du pays.

    En fait, l’aptitude à exporter des produits fabriqués par des compétences algériennes ne relève pas seulement du fait économique. Elle replace le pays sur la scène internationale. L’Algérien à qui tout le monde rappelle son inaptitude à exporter autre chose que le pétrole a tendance à s’auto-déprécier. C’est là d’ailleurs, l’autre constance dont il faut absolument se défaire si nous aspirons au développement de notre pays.

    Dans cette équation l’un nourrit l’autre, au sens où, plus une société exporte des biens produits par son économie, plus elle prend confiance et s’assure un avenir serein. Le contraire aboutit à un résultat inverse. Lorsque la tendance est au tout import, la conséquence est une profonde apathie collective et un fort sentiment d’impuissance qui prend toutes les couches sociales.

    Un tel état conduit le pays à une situation de pays colonisable. Les néocolonialistes sont à l’affût. Ils sévissent déjà dans nombre de pays et attendent sans doute le jour où il «cueilleront» l’Algérie. Et force est de reconnaître qu’avec le pessimisme ambiant qui règne aux quatre coins du pays, nous ne sommes pas vraiment à l’abri. D’où toute l’importance de la hausse des exportations hors hydrocarbures. C’est une lueur d’espoir.

    Par Nabil G.


    Ouest Tribune, 01/07/2021

    Etiquettes : Algérie, hydrocarbures, exportation, pétrole, commerce, importation,