Catégorie : Algérie

  • Algérie : Polémique malsaine

    par Abdelkrim Zerzouri

    Mémoire nationale, symboles de la nation et histoire occupent la scène à la veille de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance, le 5 juillet 2021. Une date évocatrice de 59 années de souveraineté nationale de notre pays, qui rappelle à la mémoire le fruit d’un très long parcours de militantisme et de lutte d’un peuple contre le colonialisme, mais ce n’est, hélas, pas le débat qu’on voit et qu’on entend de nos jours. De nos jours, il y a plutôt une polémique malsaine, concentrée sur les atteintes aux symboles de la nation depuis l’éclatement de ce scandaleux outrage contre l’Emir Abdelkader et Houari Boumediene, qui nous fait oublier, surtout, que le contentieux mémoriel n’est pas interne. Qu’un Algérien ou deux aient des avis différents sur un héro de la révolution ou du mouvement nationaliste, cela ne peut voiler les hauts faits et les sacrifices que les Algériens ont consentis en gage d’amour à leur patrie tout au long de l’histoire de la lutte contre le colonialisme.

    Y a-t-il une volonté de jouer sur la fibre sensible émotionnelle des Algériens et chercher à dévier, maintenant, le cours de ce débat évènement autour des pires souffrances infligées à un peuple et les grands sacrifices d’hommes et de femmes qui ont offert leur vie, leur sang pour libérer le pays du joug colonial ? On peut tout croire, tant les rancœurs se saisissent de la moindre perche trouvée sur le chemin pour nous faire oublier la «fête» de l’indépendance, qu’on doit au peuple héros et à ses grands hommes qui ont marqué l’histoire du pays. Ce n’est vraiment pas le moment, donc, de focaliser entièrement le débat sur les outrages, aussi choquants soient-ils, aux symboles de la nation, contre lesquels la justice aura son mot à dire, afin de ne pas tomber dans le piège qui nous ferait traverser l’étape à côté de l’histoire, la véritable histoire héroïque du peuple qui devrait inspirer les générations de l’indépendance à aimer leur pays et faire le tiers minimum de ce qu’ont fait leurs aïeux pour lui rendre sa liberté.

    Dans le feu de l’actualité, outrageante contre les hommes qui ont marqué l’histoire du pays, on devrait rebondir sur le débat réel, soit comment préserver la mémoire de la nation et protéger ses symboles dans le contexte du discours de haine et de remise en doute de la glorieuse histoire de l’Algérie, comme le suggère la conférence placée sous le thème «Fidélité aux symboles de l’Algérie» et organisée, mardi dernier, par des jeunes de l’Organisation nationale des étudiants libres (ONEL), à l’Université d’Alger ‘2′.

    Plus loin encore, pour répondre aux discours de la haine, rien de mieux que de semer l’amour de la patrie. Et, ce n’est pas uniquement du rôle ou du pouvoir des historiens de le faire, mais également des pouvoirs publics, qui doivent instaurer un climat de confiance et d’égalité des chances, un pays de droit et de valeurs pour lesquels ces symboles de la nation ont tout sacrifié. Les nouvelles générations seraient immunisées contre les outrages et les atteintes aux symboles de la nation si les gouvernants concrétisaient leurs idéaux, résumés dans la déclaration du 1er novembre, dans le temps présent. C’est le serment qu’on doit aux symboles de la nation.

    Le Quotidien d’Oran, 01/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Mémoire nationale, symboles de la nation, histoire, Emir Abdelkader, colonialisme, guerre de libération, Houari Boumediene,

  • Algérie : S’approprier le développement dans toutes ses dimensions

    Par B. Chellali

    Plus que jamais, les économistes conseillent au prochain gouvernement de mener une politique macroéconomique « prudente » et engager des « réformes structurelles » dans le secteur des exportations. Ils estiment qu’il y a deux types de politique qu’il faut conduire, dans cette conjoncture difficile, notamment de baisse des prix du pétrole. Aussi s’agit-il d’une politique macroéconomique prudente qui permet de réduire, d’une part, la demande intérieure et d’assurer, plus particulièrement, la consolidation budgétaire et, d’autre part, d’améliorer la compétitivité extérieure du pays et d’éviter que le taux de change soit réévalué.

    La deuxième solution consiste selon les mêmes voix à mettre en place des « réformes structurelles qui permettent de diversifier le secteur des exportations et de le rendre beaucoup plus compétitif ». D’où l’impératif pour le futur gouvernement à promouvoir de nouvelles réformes économiques structurelles de grande envergure, c’est-à-dire en créant des institutions innovantes et stables fondées sur des théories standards internationales et les meilleures pratiques du moment, notamment en raison de la chute continue du prix du pétrole Dans ces conditions, il ne peut s’agir que de relance et la promotion d’un vaste plan d’action économique visant la stabilisation et un retour à la croissance.

    Dans ce cadre, la diversification des activités économiques ne peut-être que prioritaire pour le nouvel exécutif gouvernemental à travers un large éventail de réforme dans le but de lutter contre l’hyperinflation et de catalyser le nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et l’économie de la connaissance. Cependant, avec le taux de change, les salaires, la protection des actifs financiers et les hausses récurrentes des prix des produits de consommation, l’inflation est, effectivement ancrée dans l’économie nationale. Avec l’instabilité du prix de l’or noir, on peut s’attendre à un pic d’inflation si les mesures prises par le nouveau gouvernement sont « faibles » et largement inefficace face à la crise grandissante. Il faut dans cette direction que le gouvernement développe une expertise considérable. La croissance économique est de fait un désir de diversification et de modernisation mais comme il est constaté, elle a donné lieu à l’abandon des institutions budgétaires clés.

    Depuis des années, l’élaboration de la politique macroéconomique en Algérie était basée sur le trépied de la fluctuation des taux de change, des objectifs d’excédent primaire et des objectifs en matière d’inflation. Désormais, l’orientation vers de nouvelles réformes macroéconomiques est nécessaire. Le manque de stratégie et de coordination claire par le passé a conduit à une approche contradictoire de la politique économique du pays car c’est la croissance qui permet de pénétrer les bons résultats budgétaires. Les engagements économiques pour le prochain gouvernement sont considérables. Il s’agit d’abord de placer l’Algérie dans une position de leadership effectif dans la prise en charge de son destin.

    Il s’agit aussi de s’approprier un développement dans toutes ses dimensions et d’abord celle de la paix, de la sécurité et de la bonne gouvernance qui sont les conditions incontournables pour la viabilité de tout processus de développement durable et harmonieux. Il s’agit de la concentration des efforts et des ressources, accès aux marchés, infrastructures, nouvelles technologies de l’information et de la communication, développement humain et renforcement des capacités.

    Il est indéniable que l’ensemble de ces efforts dénotent dans la conjoncture difficile actuelle que traverse le pays le sérieux du volet économique du futur gouvernement surtout que dans le domaine économique, les experts qualifient l’Algérie comme un nouvel espace pour l’investissement et la croissance. Ceci est dû non seulement aux importantes ressources naturelles, mais de plus en plus aux progrès qui sont en train de se réaliser en matières de gestion économique, mais qui restent encore à peaufiner.

    Le Maghreb, 01/07/2021

    Etiquettes : Algérie, formation du gouvernement, développement, crise économique, crise sanitaire,

  • Algérie : Signaux

    Bien que les élections législatives se soient déroulées dans des conditions plus au moins correctes, les résultats mais surtout le taux de participation laissent trop à désirer en termes de crédibilité politique et de légitimité populaire. De fait, avec un taux de participation historiquement bas de 23%, la prochaine assemblée populaire nationale est d’ores et déjà «mal élue» d’autant plus qu’elle sera dominée comme la précédente par les ex -partis formant l’alliance présidentielle sous Bouteflika. Le président Tebboune gagnerait donc à tenter de combler ce cap entre le peuple et cette institution et plus généralement l’Etat, à travers des décisions et des signaux qui vont dans le sens de l’apaisement.

    Dans ce contexte de démoralisation, il va falloir en effet montrer la volonté de l’État de corriger le tir pour amener un peuple qui a majoritairement tourné le dos au spectacle du 12 juin, à croire que les choses peuvent changer et que leur cri a été entendu. A commencer par la nomination d’un Premier ministre compétent et consensuel. C’est tellement important de choisir un homme qui jouit du respect d’une bonne partie de la classe politique et des observateurs en raison de sa compétence, sa probité et son passé. Il y a sûrement une belle brochette de personnalités nationales non partisanes qui pourraient servir à redonner espoir aux Algériens loin du discours ampoulé et des professions de foi habituelles.

    Vu sous cet angle, le président Tebboune ne devrait pas reconduire Abdelaziz Djerad dont le bilan au palais du Dr Saadane ne restera pas dans les annales algériennes comme l’un des plus brillants, loin s’en faut. L’homme avait entamé son magistère par la pénurie des fonds dans les bureaux de poste et des feux de forêts, et l’a terminé par une redoutable pénurie d’eau. Chemin faisant, on a vécu une tension sur l’huile, les carburants et le lait. Pas de quoi pavoiser en termes de gestion et d’anticipation. Souvent, et à court d’arguments, Abdelaziz Djerad brandissait la bonne vieille recette du «complot» pour justifier l’incapacité de son gouvernement à prendre en charge les préoccupations des Algériens.

    Passons sur la gestion à tâtons de la crise sanitaire et la fermeture à double tour des frontières à la face de nos ressortissants à l’étranger auxquels sont imposées des conditions d’entrée absolument incroyables. La logique et le bilan plaident donc pour la nomination d’un nouveau Premier ministre qui soit un «politique» et non point un fonctionnaire qui ne saisit pas l’impact politique de certaines décisions non réfléchies. Aussi, et malgré le fait que le président doive puiser des ministres parmi les partis ayant gagné les législatives, le choix devrait porter sur des profils politique et éviter des personnes connues pour leur populisme qui ne cadre plus avec la situation intenable dans plusieurs secteurs.

    Le fait est que le gouvernement Djerad s’en est allé sans même présenter un bilan. Mais quel bilan tirer de la gestion d’une équipe productrice de polémiques et de décisions irréfléchies (importation de véhicules usagés, gestion du confinement, coupures d’internet durant le BAC contrairement à la promesse du président…). En un mot, le prochain gouvernement n’a plus le droit à l’erreur tant la tension est à son paroxysme dans la société. Il va sans dire que la poursuite des arrestations et les emprisonnements dans le contexte actuel sont une mauvaise politique qui élargit un peu plus le fossé entre l’Etat et une bonne partie du peuple.

    Ce sont là autant de signaux positifs que le prochain gouvernement pourra donner pour détendre quelque peu l’atmosphère, à travers le choix des hommes et des femmes. Attendons pour voir.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 27/06/2021

    Etiquettes : Algérie, gouvernement, Abdelaziz Djerad,

  • Algérie : «Le chef de l’Etat a fait un très bon choix»

    NABIL DJEMAÂ, économiste et spécialiste en finances «Le chef de l’Etat a fait un très bon choix»

    La désignation d’Aïmen Benababderrahmane comme Premier ministre a été qualifiée de logique et d’opportune par l’économiste et spécialiste en finances Nabil Djemaâ. Selon lui, le choix du président Abdelmadjid Tebboune s’est porté sur un «technocrate opérationnel», qui arrive au bon moment en cette période de crise économique.

    «Le chef de l’Etat a eu la clairvoyance de désigner Aïmen Benabderrahmane comme Premier ministre. Ce qui est très logique en cette conjoncture», estime l’économiste avant de rappeler le parcours professionnel du nouveau Premier ministre, un ancien de l’Inspection générale des finances (IGF) avant d’être désigné responsable du contrôle et de la comptabilité de la Banque d’Algérie.

    Pour Djemaâ, l’Algérie a besoin d’un technocrate qui connaît et maîtrise parfaitement son secteur. «Le plan de la relance économique du Président ne peut être réalisé qu’avec un cadre d’Etat comme Aïmen Benabderrahmane. Ce dernier connaît parfaitement le tableau de bord des finances de l’Algérie. C’est un aspect important que Djerad ignorait», observe-t-il.

    Dans ce sillage, l’économiste estime que si la mission du nouveau Premier ministre est très difficile, elle n’est pas impossible même si le pays traverse une crise économique. «Un Etat peut faire face à toutes sortes de crises politiques mais il peut s’effondrer en cas d’une crise économique majeure. Le président Teboune est conscient de la situation économique du pays et c’est pour cette raison qu’il s’appuie sur l’expérience d’Aïmen Benabderrahmane», soutient-il.

    A une question sur les priorités du nouveau Premier ministre, Djemaâ estime que l’urgence repose sur la relance des PMI-PME avec une répartition équitable du budget de plus de mille milliards de dinars alloué à la relance économique. «Je pense que le nouveau Premier ministre est le premier à être au courant de la situation financière du pays. Il saura trouver l’argent nécessaire pour concrétiser les différents projets», souligne l’expert, expliquant que sa désignation à la tête du gouvernement va lui permettre de rectifier certaines lacunes enregistrées dans la loi des finances 2020-2021.

    De ce fait, il rappelle que la réforme du secteur financier est l’un des dossiers urgents que Benabderrahmane doit lancer pour stabiliser et rééquilibrer le marché financier «victime de la saignée provoquée par le marché informel».

    Toutefois, l’économiste note que la réussite du Premier ministre est tributaire de la valeur de son staff gouvernemental. «Il faut des ministres opérationnels qui sortent de leurs bureaux», dit-il, ajoutant que «le choix des ministres doit être basé sur un seul critère : la compétence».

    M. Benkeddada

    Horizons, 01/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Aymen Benabderrahmane, économie, gouvernement, finances, compétence, technocrates,

  • Algérie : Fidélité au serment

    Le message est clair. Il sonne comme un avertissement dénué de toute ambiguïté. Le général de corps d’Armée, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, Saïd Chanegriha, a affirmé, depuis la 4e Région militaire à Ouargla, que l’Algérie n’acceptera aucune menace, quelle que soit la partie qui la profère, quelle que soit sa puissance, réitérant son engagement à soutenir le retour de la stabilité dans les pays du voisinage. À l’adresse de toute partie qui pousse le délire et l’inconscience jusqu’à vouloir porter atteinte à la réputation, à la sécurité et à l’intégrité territoriale de l’Algérie, la mise en garde cinglante du chef d’état-major se passe de tout commentaire. L’ANP, digne héritière de l’ALN, forte de l’adhésion du peuple algérien et de son soutien scellés au plus fort de notre lutte de Libération, saura défendre la patrie, préserver son indépendance, sa souveraineté, l’inviolabilité de ses frontières, son unité et son intégrité territoriales. Elle est capable de faire face avec force, intransigeance et fermeté à toutes les entreprises, avouées ou inavouées, qui nourrissent le fol espoir de vouloir nuire au pays. Le peuple et son armée savent que ce qui se passe dans notre voisinage géographique global, en termes d’événements accélérés, constitue un motif essentiel pour faire preuve davantage de veille et de vigilance, de dévouement et d’esprit de corps, car la terre d’Algérie doit demeurer à jamais préservée et protégée par ses fils mobilisés sur chaque parcelle du territoire, déterminés à faire face à toute malveillance, quelle que soit sa nature ou son origine. L’Algérie ne tolérera, de quelque manière que ce soit, nulle menace, d’où qu’elle vienne, nulle velléité d’attenter à sa dignité et à sa réputation.

    Le peuple algérien et son armée se sont toujours dressés, avec une extrême volonté, contre tous les agissements hostiles, les manœuvres perfides visant à déstabiliser le pays. Les Algériens, avec leur fer de lance, l’ANP, n’ont jamais faibli ni renoncé au serment de fidélité à nos valeureux martyrs et moudjahidine. Ils relèveront les défis sécuritaires dans le cadre du respect des engagements de l’Algérie, s’érigeant en rempart contre le terrorisme et le crime transfrontalier, contre les différentes formes de trafic qui rongent l’économie nationale, ainsi que la criminalité organisée et l’émigration clandestine, conscients du rôle important que joue le pays dans la région et son attachement à la consolidation de la paix.

    Il n’est donc pas fortuit ni surprenant que cette position inamovible et éminemment patriotique dérange toutes sortes d’ennemis, alimente leur vindicte et leur rancune, et ce pour une bataille perdue d’avance. L’Armée nationale populaire a prouvé en maintes occasions qu’elle est décidée et prête à répondre avec l’efficacité et le professionnalisme nécessaires, pour dissuader quiconque osera porter atteinte à l’Algérie.

    EL MOUDJAHID, 29 juin 2021

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  • Algérie: Benabderrahmane, l’argentier aux commandes

    Nommé hier par le chef de l’Etat, le ministre des Finances succède à Abdelaziz Djerrad à la tête de l’Exécutif. L’argentier du pays aura la lourde tâche de «poursuivre les consultations» pour former «d’ici une semaine» le nouveau gouvernement post-législatives, mais surtout de relancer la machine économique frappée de plein fouet par le double choc sanitaire et pétrolier.

    Par Nazim Brahimi

    Une semaine après la démission d’Abdelaziz Djerad, c’est Aïmen Benabderrahmane, jusque-là ministre des Finances dans le même gouvernement, qui a été nommé au poste de Premier ministre à la suite de la tenue des élections législatives anticipées du 12 juin.

    La première mission pour le désormais nouveau Premier ministre, qui a pris ses fonctions le jour même, consiste à poursuivre les consultations en cours pour la formation du staff gouvernemental, selon le communiqué rendu public hier par la Présidence de la République.

    «En vertu des dispositions de la Constitution, notamment l’article 91, les alinéas 5 et 7, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a nommé aujourd’hui M. Aïmen Benabderrahmane, Premier ministre, en le chargeant de poursuivre les consultations avec les partis politiques et la société civile pour la formation du gouvernement dans les meilleurs délais», a précisé la Présidence.

    En attendant, bien entendu, ce que donneront les consultations en cours en vue de la formation du nouvel Exécutif, le profil du successeur de Djerad suggère la lecture selon laquelle la priorité de l’heure pour le premier magistrat du pays est plutôt financière et économique.

    Le natif de Mostaganem en 1960 a fait des études à l’Ecole des impôts de Clermont-Ferrand (France), après un cycle de licence en droit en Algérie et avait pris les destinées de la Direction générale des impôts, avant d’atterrir à la Banque d’Algérie dont il prendra les rênes en 2019. Il y a une année, le 23 juin 2020, il devient ministre des Finances dans le gouvernement Djerad auquel il succède avec la difficile mission de redresser la barre dans un contexte peu favorable à la relance et à la croissance. Le chef de l’Exécutif sortant avait alerté, une semaine avant son départ, quant à la problématique de mobiliser des ressources financières pour l’investissement et le déficit budgétaire.
    Hier, à l’occasion de sa prise de fonction, M. Benabderrahmane a évoqué davantage «les défis économiques» que le pays doit relever, estimant que «le programme du président Tebboune permettra à l’Algérie de traverser cette étape sereinement et d’amorcer le développement économique escompté». Cependant, et bien que le gouvernement Djerad n’avait pas convaincu, y compris parmi ceux qui ne sont pas forcément dans des postures d’opposition, son successeur s’inscrit dans la poursuite «des résultats du travail assidu du Gouvernement (qui) commencent à voir le jour. L’Algérie arrive graduellement à bon port grâce aux efforts déployés par le Gouvernement 18 mois durant».

    Benabderrahmane hérite, sans l’ombre d’un doute, d’une situation économique, financière et sociale difficile qui avait contraint le gouvernement, en 2020, à recourir au financement monétaire à travers la mobilisation des dividendes de la Banque centrale ainsi que la dépréciation de la monnaie nationale pour augmenter artificiellement les revenus libellés en dinars de la fiscalité pétrolière.

    Cependant, le regain du prix du pétrole et les prévisions optimistes pour le court terme peuvent vraisemblablement constituer une bouffée d’oxygène pouvant accorder quelques marges de manœuvre pour le gouvernement, attendu, également, sur la question de la révision de la politique des subventions publiques annoncée justement il y a quelques mois par… Benabderrahmane, en qualité de ministre des Finances. Pour ce dernier, il s’agit de «cibler les catégories sociales qui en ont le plus besoin», faisant savoir qu’un «calendrier de la mise en œuvre de cette réforme a déjà été arrêté».

    Par ailleurs, et au-delà du contexte dominé par les priorités économiques qui semblent avoir recommandé un profil économique pour le gouvernement, les formations politiques qui misaient sur un gouvernement politique ont été contrariées dans leurs calculs. C’est le cas, notamment du FLN qui, par la voix de son secrétaire général, a soutenu que le Premier ministre «doit être politique pour refléter le poids de chaque parti à l’APN».

    Reporters, 1 juillet 2021

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  • Algérie : Fethi Gheras sous mandat de dépôt

    Le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Bainem, rapporte ce Jeudi 1 Juillet 2021, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

    Fethi Ghares, qui a été arrêté mercredi 30 juin à son domicile à Gué de Constantine dans le sud d’Alger, est poursuivi pour « atteinte à la personne du président de la République, outrage à corps constitué, diffusion au public des publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national, diffusion d’informations pouvant porter atteinte à l’unité nationale, diffusion d’informations pouvant porter atteinte à l’ordre public », indique la même source.

    Son épouse a publié mercredi une vidéo dans laquelle elle montrait le moment de son arrestation et les traces de perquisition en son domicile.

    Le Jeune Indépendant, 01 juillet 2021

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  • Algérie : “Nous voulons être au pouvoir, pas sa façade” (Makri)

    Arrivé troisième derrière le FLN et les indépendants, lors des dernières législatives, et tout auréolé de ses 68 députés, le MSP vient de valider officiellement son refus d’intégrer le nouveau gouvernement qui sera dirigé par l’ex ministre des Finances Aymen Benabderhamane.

    Cette décision prise par le Conseil consultatif, lors d’une session extraordinaire, ce mardi, a été largement explicitée par le président du parti, Abderrezak Makri, lors d’une conférence de presse tenue ce mardi en fin de matinée.

    « Notre option, au début, était de participer au prochain gouvernement, mais en cas de majorité parlementaire et non pas en cas de majorité présidentielle », a déclaré Makri. « Nous avons compris que les autres partis qui ont gagné ces législatives vont finalement former une majorité présidentielle », a indiqué le président du MSP, qui au passage n’a pas manqué de souligner que les quatre partis en question, le FLN et le RND ont “soutenu un autre candidat rival à Tebboune lors des présidentielles de 2019″ , alors que El Bina et Moustakbel avait leur propre candidat.

    Pour le patron du plus grand parti islamiste, le MSP visait la majorité dans le Parlement, mais il a été victime de fraude. Il évoquera ainsi « la double fraude électorale, celle de certains partis qui ont bourré les urnes et qui se sont accaparés des bureaux de vote, et celle, systématique, de certaines forces et des résidus, au sein du système, de la ‘’issaba’’ ».

    Makri estime que le refus d’intégrer ce gouvernement est motivé par le fait que les propositions ou les offres du président Tebboune ne ” nous permettait pas d’influer sur les processus politiques et économiques ». Il dira que « le président tient à son programme, qu’une majorité présidentielle va appliquer. Nous avons proposé de créer un mécanisme concernant la question du programme du prochain gouvernement pour trouver des éléments communs entre le programme du président et celui du MSP. Mais celle ci n’a pas eu de suite ».

    Plus explicite, Makri lâchera cette phrase lapidaire, mais pleine de sens: « nous voulons être dans le pouvoir, pas dans sa façade ».

    Selon lui, la présidence a réclamé 27 noms parmi lesquels quatre ou cinq devaient être retenus pour des postes de ministres. Cependant, le chef du MSP a indiqué que son parti restera dans l’opposition, mais soutiendra le président Tebboune sur quatre axes « prioritaires », selon ses termes : le développement socio-économique, la résistance aux « forces étrangères » et « colonialistes », l’unité nationale et la « défense de l’identité nationale ».

    Cette position de refus de la part du MSP de faire partie d’un cabinet exécutif s’explique par la doctrine idéologique de cette formation de l’Internationale des Frères musulmans. Une doctrine qui alterne entre deux concepts propres à leurs démarches selon des rapports de force politique: la “moucharaka” et la “moughalaba”, entre l’entrisme ou participationnisme et l’opposition. Le chef spirituel du MSP, le défunt Mahfoudh Nahnah, fut le premier à développer cette stratégie, durant les années 90 du siècle dernier, alors que le pays vivait une situation tragique. Nahnah y amena son mouvement à participer pratiquement à toutes les élections présidentielles, législatives et locales, et à tous les gouvernements successifs depuis 1995. Le fameux entrisme a trouvé toute sa plénitude avec la nomination des touts premiers ministres islamistes BCBG, dont Bengrina l’actuel patron du mouvement El Bina, dans le gouvernement de Abdelaziz Bouteflika durant son premier mandat en 1999.

    Quand la situation politique et économique est favorable, le MSP ne crache pas sur un ou deux porte-feuilles, quitte à prendre les moins influents, les moins valorisants, comme le Tourisme ou l’Artisanat, voire l’Industrie ou la Solidarité nationale.

    Cependant, le refus de l’entrisme dure depuis déjà huit ans au moins. Avec Makri comme chef de parti, le MSP lâche d’abord la fameuse Alliance présidentielle qui soutenait l’ancien régime, alors que soufflait sur le monde arabe les premiers vents de la révolte et de la contestation, dite du “printemps arabe”. A l’époque, les émeutes de l’huile et du sucre étaient perçues comme des indices d’un imminent effondrement du système. Makri voulait justement en profiter de ce contexte avec l’usage de sa “moughalaba”, choisissant de basculer vers l’opposition, d’abord feutrée, puis directe.

    Aujourd’hui, avec une conjoncture économique et financière inextricable, des défis majeurs sur le plan social, le MSP ne veut surtout pas prendre de risque politique, ni vouloir endosser les probables échecs des futures réformes que Tebboune et son tout nouveau Premier ministre veulent lancer dans l’immédiat.

    Le Jeune Indépendant, 30 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, MSP, gouvernement, crise économique, réformes, Abdelmadjid Tebboune,

  • Des scientifiques développent un masque capable de détecter le Covid-19

    Des chercheurs de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont développé des capteurs installés dans des masques faciaux afin de tester la présence du virus.

    Et si bientôt les tests PCR ou antigéniques devenaient inutiles pour détecter la présence du virus? C’est en tout cas l’ambition d’une équipe d’ingénieurs du MIT et de l’Université d’Harvard. Ces derniers ont conçu un masque facial capable d’identifier une infection au Covid-19 en seulement 90 minutes.

    Ces dispositifs sont intégrés a de minuscules capteurs jetables qui peuvent être installés directement dans des masques faciaux. Ils permettraient également de détecter d’autres virus. Dans une nouvelle étude, les chercheurs ont montré que les capteurs pouvaient être incorporés aussi dans des vêtements offrant un nouveau moyen de surveiller l’exposition des professionnels de santé a une variété d’agents pathogènes ou a d’autres menaces. Les capteurs du masque facial sont conçus de manière a pouvoir être activés par le porteur lorsqu’il est prêt a effectuer le test, et les résultats ne sont affichés qu’a l’intérieur du masque. Ces conclusions ont été publiées dans Nature Biotechnology.

    «Nous avons essentiellement réduit tout un laboratoire de diagnostic a un petit capteur basé sur la biologie synthétique qui fonctionne avec n’importe quel masque facial et combine la haute précision des tests PCR avec la vitesse et le faible coût des tests d’antigène», a déclaré le co-premier auteur, le Dr Peter Nguyen, chercheur a Harvard. Et de poursuivre: «En plus des masques faciaux, nos biocapteurs programmables peuvent être intégrés a d’autres vêtements pour permettre une détection instantanée de substances dangereuses, notamment des virus, des bactéries, des toxines et des agents chimiques».

    Des réactions chimiques

    Ce masque utilise ce que l’on appelle une technologie sans cellules lyophilisées. Dans le détail, l’eau est incrustée dans le masque et peut être libérée en appuyant sur un bouton. Une fois que l’eau et la technologie lyophilisée interagissent, cela crée une série de réactions chimiques qui révèlent si des particules de Covid-19 sont détectées dans le masque. Les capteurs peuvent être conçus pour produire un changement de couleur sur certaines zones où des particules d’un virus sont détectées, ce qui simplifie la détection des virus en laboratoire.

    L’équipe développe également un appareil capable d’envoyer instantanément les résultats des tests a un smartphone, ce qui accélérerait le processus de test et permettrait aux médecins d’obtenir les résultats a distance.

    Echourouk online, 29 juin 2021

    Etiquettes : Coronavirus, covid 19, pandémie, masque, détection,

  • Vivre 20 ans en Suisse et revenir en Algérie

    Vivre 20 ans en Suisse et revenir au pays pour apporter une valeur morale, culturelle, économique et scientifique à son peuple, ne peut être qu’un attachement digne aux sangs et sacrifice des martyrs de l’indépendance algérienne. Tous les martyrs qui ont donnés leurs vies et biens pour que l’Algérie retrouve toute son indépendance et dignité humaine et citoyenne. A peine l’ayant rencontré, Khalil exprime d’emblée un sentiment des plus cher aux algériens.

    « On peut se tutoyer. C’est comme ça que l’on peut être à l’aise et plus sincère avec nous-même et avec les autres», dit notre cher compatriote Khalil qui m’a fait rappeler les centaines d’algériens qui insultent leurs pays à tort et à travers, au lieu de se regarder en face et communiquer nos peines et joies proprement sans haine et sans préjugés. Ce n’est pas le pays qui place dans des situations de malaises, mais, ce sont les hommes avec leurs comportements et ignorance du sens et de l’échelle des valeurs.

    Khalil m’interroge pour donner mon avis sur l’avenir du pays. Partant de ma propre expérience partagée. Je ne pourrais que répondre par l’optimisme, malgré tout. Réfléchir dans le sens où ce sont d’abord, les hommes de sciences et consciences et sens de responsabilités qui construisent le pays, c’est déjà un premier jalon d’une meilleure vie culturelle, économique, politique et sociale. Si non, pourquoi a-t-on payé un prix aussi cher en vie humaine et matériels pour libérer notre pays du joug du colonialisme de 132 ans ? Si non, pourquoi il y a eu autant d’engagements et de sacrifices au prix de la vie et bien matériels non seulement de 1.5 millions de martyrs tombé au champs d’honneur de 1954 à 1962, mais, de la vie de tous les algériens qui ont résistés contre le colonialisme français depuis le 5 juillet 1830 en passant par la révolte de l’Emir Abdelkader, l’insurrection de 1871 de Belhddad et El Mokrani, les évènements du 8 mai 1945 et plus.

    Khalil, me rappelle naturellement la fuite des cerveaux et cadres, le désespoir des centaines et milliers de jeunes harragas qui paient cher pour quitter le pays au noir pour perdre leurs vies dans les larges de la méditerranées, tout en croyant trouver le paradis à l’étranger. Le pays peut les prendre en charge dans les meilleurs des cas, mieux que n’importe quel autre pays d’accueil sous condition que la valeurs de la science, du travail et de la citoyenneté soient de mises à tous les niveaux .

    Cher ami Khalil, sais-tu à quel point tes quelques mots et retour au pays nous touchent tous ? Justement, l’Algérie a besoin de toi et de tous ses enfants qui partagent les mêmes valeurs et peut être mieux et plus ou qu’ils soient dans le monde, afin de rétablir la confiance perdue entre algériens depuis 30 ans. Rien que par ta présence, c’est déjà un pas en avant vers cette algérie que nous voulons toutes et tous prospère. Il n’y a que les enfants sincères, justes et honnêtes qui peuvent faire renaître la dynamique du développement continue de l’entreprise algérienne. Je dis bien, l’entreprise de production au sens élevée culturellement, économiquement et socialement qui place l’intérêt de l’Algérie avant tout.

    Merci pour cette inspiration. «Tu honore l’Algérie entière.».

    Amar CHEKAR

    Algérie62, 28 juin 2021

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