Catégorie : Algérie

  • Gaz algérien pour l’Espagne et le Portugal : Le contrat sécurité !

    La menace brandie par Rabat à la suite de son contentieux avec Madrid sur les questions migratoire et du Sahara occidental de ne pas renouveler l’accord d’exploitation du gazoduc «Maghreb-Europe» qui traverse son territoire pour approvisionner l’Espagne et le Portugal à partir de l’Algérie n’inquiète pas Sonatrach. Au cas où le Royaume du Maroc met à exécution sa menace, la compagnie algérienne des hydrocarbures continuera d’honorer son contrat de fournisseur et poursuivra l’approvisionnement des deux pays de la péninsule Ibérique en recourant à ses capacités de liquéfaction.

    Par Feriel Nourine

    La menace lancée par le Maroc, il y a quelques semaines, de ne pas renouveler l’accord d’exploitation du gazoduc «Maghreb-Europe», qui traverse son territoire pour approvisionner l’Espagne et le Portugal en gaz à partir de l’Algérie, ne semble pas inquiéter outre mesure les responsables de Sonatrach.

    Au cas où le Royaume met à exécution sa menace, l’Algérie continuera à approvisionner les deux pays de la péninsule Ibérique en recourant à ses capacités de liquéfaction, a en effet indiqué le PDG de la compagnie nationale d’hydrocarbures Tewfik Hakkar. «Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires en cas de non-renouvellement du contrat d’excellence du gazoduc concerné», a assuré M. Hakkar, lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier après la présentation des bilans d’activités de l’entreprise.

    «Même en cas de non-renouvellement de ce contrat qui prend fin en octobre prochain, l’Algérie pourra fournir l’Espagne, mais également répondre à une éventuelle demande supplémentaire du marché espagnol sans aucun problème», a insisté le premier responsable du premier groupe énergétique sur le continent africain.

    Rapportant l’information sur cette affaire d’un éventuel non-renouvellement de contrat, brandi comme menace parmi tant d’autres par le Maroc, El Confidencial Digital avait souligné, il y un peu plus d’un mois, que le gouvernement espagnol avait déjà pris les devants en cas d’aggravation de crise avec le Maroc pour conserver ses approvisionnements en gaz algérien.

    «L’Espagne a réussi à sauver avec l’Algérie un possible problème d’approvisionnement si une escalade de représailles à l’encontre de notre pays par le Maroc commençait», avait indiqué le journal en ligne espagnol, citant une source locale proche du dossier. Il s’agira pour les deux pays de recourir au gazoduc Medgaz, installations appartenant pour 51% à Sonatrach et 49% à son partenaire espagnol Naturgy, en guise de réplique à la stratégie déployée par la partie marocaine au détriment de l’accord de partenariat portant sur le gazoduc «Maghreb-Europe». Et c’est visiblement ce que viennent confirmer les propos du PDG de Sonatrach, rassurant ainsi sur les ventes de gaz du pays vers ce gros acheteur qu’est l’Espagne, tout comme le Portugal d’ailleurs. Durant le premier trimestre de l’année en cours, ces deux pays se sont approvisionnés pour un volume de 4,3 milliards de mètres de cubes de gaz algérien, soit une augmentation de 122% par rapport à la même période de l’année dernière.

    Reporters, 30 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Espagne, Portugal, Maroc, gaz, gazoduc,

  • Algérie : Un expert financier à la tête du gouvernement

    Le président Abdelmadjid Tebboune vient de nommer Aymen Benabderrahmane nouveau premier ministre, en remplacement de Abdelaziz Djerad.

    C’est ce qu’indique un communiqué de la présidence qui précisera , en outre, que Tebboune a chargé le nouveau premier ministre de poursuivre les consultations avec les partis politiques en vue de constituer son gouvernement.

    Lors de son accueil, le président Tebboune lui a indiqué que le gouvernement doit être prêt la semaine prochaine. « Vous êtes habilité pour cette mission parce que l’avenir est plutôt économique et social, et, par conséquence, financier. Et vous êtes un expert du dossier financier. Je vous souhaite plein le même succès que vous avez eu à la tête du ministère des finances », a-t-il ajouté.

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Aymen Benabderrahmane, formation du gouvernement, finances,

  • Femmes harraga : Un phénomène qui se banalise en Algérie

    La Méditerranée n’est plus qu’un vaste cimetière pour les migrants clandestins. Depuis deux ans, le phénomène de la harga, ou migration clandestine, a pris des dimensions effarantes en Algérie. Le fléau qui était exclusivement réservé aux hommes, voit dorénavant ses rangs renforcés par des centaines de femmes rongées par l’espoir de trouver mieux ailleurs.

    Un espoir qui mène parfois à la mort. Crise économique et sociale, flou politique, pouvoir d’achat en berne… rien ne va plus en Algérie. Si la harga ne concernait autrefois que les jeunes hommes maintenant, les femmes et les enfants s’y mettent, eux aussi, et comme il n y a pas de galanterie dans le business, les candidates à la traversée de la Grande Bleue doivent payer parfois plus que les hommes.

    Une mort au prix fort

    Inconscience ou désespoir ? De plus en plus de femmes défient la Méditerranée, se fiant à des passeurs sans foi ni loi, qui se font pourtant passer pour des sauveurs, et qui sont, hélas, souvent vus comme tels.

    « Sois assurée de la sécurité ma soeur, je ne vais pas t’embarquer dans une vieille chose qui va s’arrêter au milieu de la traversée. C’est du nouveau matériel que je propose » promet un des passeurs à une journaliste d’El Chourouk qui menait une enquête sur les prix de la traversée clandestine. « Fais-moi confiance ma soeur, travailler avec l’argent des gens et les faire traverser n’est pas chose facile », ajoute le passeur qui tente d’amadouer la journaliste qui se faisait passer pour une candidate à la harga.

    En ce qui concerne les prix, le passeur indique que « on demande 70 millions, cependant je peux t’aider un peu en te faisant une remise de 2 millions ou 1 million Autre chose ? On pourra toujours se mettre d’accord ».

    Sur la barque pour la traversée, de cinq mètres de long, vont s’entasser cinq autres femmes, dont une maman avec ses deux enfants, ainsi que trois jeunes hommes. Le convoi devrait arriver à San José, en Espagne, après trois heures et demie de navigation.

    Le Midi libre, 30 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, harga, harragas, migration, trafic de migrants, traite humaine,

  • Les élections algériennes vues par Open Democracy

    Ces élections étaient censées livrer une « Nouvelle Algérie ». Alors pourquoi les Algériens n’ont-ils pas voté ?
    Le pays vient de connaître son taux de participation le plus bas jamais enregistré, affaiblissant la position des élus et exposant un fossé persistant

    Samedi 12 juin, les Algériens se sont rendus aux urnes pour voter pour un nouveau parlement. Il s’agissait de la première élection depuis la démission du président Bouteflika en 2019, à la suite des manifestations de masse appelées mouvement Hirak.

    L’élection a vu d’importants boycotts de la part d’une grande partie de l’opposition et le scepticisme d’une grande partie de la population quant à la probabilité d’un changement significatif. Le taux de participation a été le plus bas jamais enregistré dans le pays, confirmé à seulement 23% par l’Autorité électorale nationale indépendante (ANIE), qui a été créée à la suite des manifestations de 2019. La faible participation nuit à la réputation des élus et des efforts bien plus importants seront nécessaires pour inclure les Algériens dans les institutions politiques de leur pays.

    Plus de 20 000 candidats se sont présentés pour 407 sièges, représentant 58 régions électorales. Un peu plus de 10 400 de ces candidats provenaient de 28 partis politiques, qui se présentaient avec 646 listes, mais un nombre encore plus important (12 086) étaient des indépendants, qui se présentaient avec un nombre sans précédent de 837 listes.

    Dans certaines régions, des bureaux de vote ont été fermés en raison d’affrontements entre manifestants et autorités, selon des journalistes.

    Le chef de l’ANIE, Mohamed Chorfi, a annoncé les résultats mardi 15 juin et le président de la Cour constitutionnelle Kamel Fenniche a confirmé et mis à jour les résultats une semaine plus tard, mercredi 24 juin.

    Les partis nationalistes traditionnels, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), alignés, qui dominent la scène politique en Algérie depuis son indépendance, ont été durement touchés. Bien que le FLN remporte encore globalement, il perd 57 sièges, passant de 155 à 98. Les candidats indépendants, dont de nombreux jeunes sans affiliation politique, arrivent en deuxième position avec 84 sièges. Le parti islamiste modéré, le Mouvement pour une société pacifique (MSP), a augmenté sa part des voix pour prendre la troisième place, suivi par le RND.

    Un changement significatif est la baisse du nombre de femmes députées de 35 % à 8 % du parlement, malgré le fait que les femmes candidates représentent la moitié de tous ceux qui se sont présentés. Cela peut s’expliquer par l’atmosphère politique très patriarcale qui a accompagné la campagne électorale. De même, des responsables de l’ANIE nous ont fait remarquer que le processus de sélection des candidats permettait des dérogations si les quotas de genre ne pouvaient pas être respectés. Une directive informelle signée par l’ANIE demande aux délégués de ne pas être trop stricts sur la question des quotas pour les femmes, au lieu de donner la priorité, semble-t-il, à de nouveaux quotas pour les jeunes candidats. le peuple et les partis politiques.

    Participation des jeunes

    Le président Tebboune a appelé à ces élections législatives anticipées, dans le cadre de sa feuille de route pour une « Algérie nouvelle ».

    Pour inciter les jeunes à participer, des quotas ont été mis en place dans la nouvelle loi électorale de 2021 pour garantir qu’au moins la moitié des candidats de chaque liste aient moins de 40 ans et qu’au moins un tiers soit titulaire d’un diplôme universitaire.

    Des subventions d’environ 2 000 £ ont également été offertes aux candidats âgés de 40 ans ou moins, pour financer leurs campagnes électorales. De nombreux Algériens plus âgés ont ironiquement appelé cela le « parlement de l’emploi des jeunes ».

    Cela a certainement tenté un groupe de jeunes, déçu par l’absence d’une feuille de route tangible du Hirak, à s’engager dans les élections et à réfléchir à la manière de contribuer à l’avenir du pays.

    Le Dr Loubna Nacer, membre d’un réseau de jeunes chercheurs, de l’Université de Bordj Bou Arreridj, a souligné que le mouvement Hirak « a vraiment changé les mentalités et les mentalités des jeunes ». En particulier, a déclaré Nacer, cela les a rendus «plus engagés dans la protection de leur environnement local. C’était une question politique. Faire quelque chose de positif au niveau local faisait partie de la création de la « Nouvelle Algérie » à laquelle tant de jeunes aspiraient. »

    Divers forums de la société civile, en particulier depuis 2011, ont fait campagne pour un changement politique en Algérie, ciblant le Parlement et la presse, ainsi que travaillant activement sur le terrain sur un large éventail d’actions, de la solidarité à l’environnement et à l’entrepreneuriat social. Les jeunes ont été à l’avant-garde de tout cela.

    Perte de confiance

    Le mouvement Hirak de 2019 a démontré la frustration de toute une génération face à son exclusion de la vie politique. Il a dénoncé avec éloquence la corruption et la hogra (le mépris des citoyens ordinaires) des anciennes manières de gouverner. La réponse positive des manifestants algériens, qui ont brisé le mur de la peur autour de la protestation politique et revendiqué leurs droits de manière toujours pacifique, pendant de nombreuses semaines, a été remarquable.

    Les récents entretiens que le président Tebboune a accordés aux journaux français Le Point et Al Jazeera, ainsi que les conférences de presse, à la fois le jour des élections et avant, ont mis en évidence les mesures prises par le gouvernement pour communiquer plus ouvertement.

    S’adressant aux Algériens dans le pays et à l’étranger, pour exposer les aspirations et les défis et risques auxquels le pays est confronté, les discours du président semblaient être une tentative de rétablir la confiance dans les institutions algériennes.

    L’élection a suscité le scepticisme d’une grande partie de la population quant à la probabilité d’un changement significatif

    Alors que d’importants débats sont en cours, notamment en ligne, le Hirak est affaibli car il ne propose pas de solutions de terrain aux problèmes auxquels le pays est confronté.

    Le Hirak a appelé à la démocratie, et c’est lors des élections, aussi problématiques soient-elles, que la voix du peuple se fait entendre. L’élection des représentants au Parlement est primordiale pour garantir que les personnes qui détiennent le pouvoir l’exercent équitablement et pour aider les personnes à exercer leurs droits sociaux, civils et politiques.

    Avant ces élections, de grandes grèves ont frappé différents secteurs, notamment l’éducation, la santé et les services postaux. La pandémie, les confinements et les fermetures de frontières ont durement touché l’Algérie et sa diaspora, tout comme la chute des prix du pétrole à la suite des ralentissements mondiaux. Le chômage reste un défi majeur. Soutenir les entreprises pour sortir de la crise, diversifier l’économie, améliorer les soins sociaux, la santé et l’éducation, passer aux énergies renouvelables et restaurer la confiance dans les institutions, sont tout aussi importants à réaliser.

    Une nouvelle Algérie

    Des scandales de corruption – notamment des candidats payant pour être à la tête d’une liste de parti, et des salaires triplés sous le président précédent, Abdelaziz Bouteflika – et l’impression du parlement comme inefficace, simplement un tampon pour les décisions prises par l’exécutif, soulignent besoin de changement. Les divisions sur le vote et le faible taux de participation indiquent le scepticisme des Algériens quant à son exécution, ainsi qu’un rejet de la feuille de route de Tebboun par le Hirak.

    Un changement significatif proviendra plus probablement du véritable activisme dans les rues d’Algérie, comme cela a été le cas pendant le Hirak, et du travail de terrain des jeunes, des associations, des groupes communautaires, du journalisme et des débats en ligne organisés par des universitaires et des personnalités de la société pays.

    Les jeunes sont engagés et participent à des projets communautaires, tels que la protection de leur environnement et la création de petites et moyennes entreprises dans une multitude de secteurs contribuant à la reprise post-COVID et à la régénération au niveau local. Rétablir leur confiance dans les institutions politiques et renforcer ces institutions est une prochaine étape importante.

    A l’issue des élections, le président Tebboune a annoncé que « la participation n’était pas importante ». Il est certain que pour son gouvernement, la principale priorité était de restaurer la relation endommagée entre la gouvernance algérienne, et en particulier le processus électoral, et les citoyens. Les administrations électorales, les ministères et les missions diplomatiques ont tous dû accepter le rôle indépendant de l’ANIE. Il n’est pas clair si cela s’est produit.

    La reconstruction et la revitalisation des institutions politiques du pays seront primordiales pour garantir que l’Algérie se redresse de manière juste et durable et prospère au cours des prochaines décennies.

    Open Democracy, 30 juin 2021

    Etiquettes: Algérie, élections législatives, Abdelmadjid Tebboune, Abdelaziz Bouteflika, Hirak, corruption,

  • Cannes: Un réalisateur brésilien pour l’histoire de l’Algérie

    Le nouveau film de Karim Aïnouz. Le retour de trois jeunes actrices adorées en France. Et un italo-irakien à la vitrine des réalisateurs. Une sélection de titres liés au monde islamique arrivant sur la Croisette. Extrait de la newsletter L’Espresso sur la galaxie de la culture arabe

    Peut-être que j’exagère : je me souviens avoir pensé que, lorsque j’ai remarqué un nom qui sonnait arabe parmi ceux des lauréats du Festival de Cannes en 2019 et que j’ai commencé à rechercher si dans les œuvres de ce réalisateur brésilien il pouvait y avoir un lien avec ses racines. En fait, jusqu’à ce moment-là, la réponse était non : jusqu’à « La vie invisible d’Euridice Gusmão », primée dans la section « Un certain regard » du festival français, l’origine algérienne du père de Karim Aïnouz n’avait laissé aucune trace dans le ses films.

    Juste à cette période, cependant, le réalisateur s’est rendu en Algérie et a commencé à réaliser une série de films liés à ce que, lui, né à Fortaleza et a grandi au Brésil, appelle maintenant « mon pays ». Le premier effet de la découverte des racines a été « Nardes A. Une journée dans la vie d’un manifestant algérien », un documentaire tourné avec un téléphone portable, présenté dans divers festivals et lauréat du prix Amnesty au MedFilmFest en 2020. Maintenant c’est au tour d’une fiction, l’un des rendez-vous les plus attendus parmi ceux du prochain festival de Cannes, prévu du 6 au 17 juillet, qui sont en quelque sorte liés au monde arabe.

    Le nouveau film d’Aïnouz s’intitule « Marinheiro das Montanhas » et une séance spéciale lui sera consacrée. C’est l’histoire d’une femme abandonnée par son mari, mais c’est aussi « un film qui cherche mes origines, qui parle d’identité », a expliqué le réalisateur au journal brésilien Estadao. Au début, il était censé s’appeler « Algérien par hasard » « mais en réalité rien n’arrive par hasard ici ». Un film né pour parler de son père est devenu une lettre d’amour pour sa mère. C’est une histoire de l’Algérie post-coloniale : aussi parce que l’histoire de ses parents est liée à l’histoire du pays : « C’était une très belle histoire d’amour, un amour révolutionnaire ».

    Une histoire née à New York, où les deux jeunes ont étudié, immédiatement après l’indépendance algérienne qui a fait entrer le pays dans l’orbite américaine, et s’est terminée lorsque le père, arrivé aux États-Unis grâce à une bourse, a été expulsé persona non grata parce que pro -Cubain. De retour à la maison, l’homme forme une autre famille, tandis que la femme élève Karim « comme un guerrier, d’une mère célibataire, à une époque où cela était mal vu » : c’est l’histoire qu’Aïnouz a retrouvée dans le roman de Martha Batalha qui a inspiré « L’Invisible Vie ».

    La femme avait toujours rêvé que son fils connaissait l’Algérie, et après sa mort, Karim a décidé de réaliser son rêve. Un parcours qui a changé la carrière de ce réalisateur qui a grandi au Brésil et s’est spécialisé comme vidéaste à Berlin : « Je ne m’étais jamais senti arabe avant d’arriver à Paris, que je considérais comme la ville de mon père », a-t-il déclaré dans une interview : c’était une sensation agréable, pas pour rien Aïnouz en France ne revient que pour les festivals.

    Il est très difficile d’avoir des détails sur les autres films liés au monde arabe à venir à Cannes. «Casablanca Beats» de Nabil Ayouch, portrait de jeunes des bidonvilles réalisé par le réalisateur marocain transplanté en France, sera en compétition. Le réalisateur turc Hasan Semih Kaplanoglu présente « Engagement Hasan », l’Iranien Asghar Farhadi (deux fois oscarisé, pour « Une séparation » et « Le client ») revient avec « Le héros » sur son travail sur les secrets qui émergent au quotidien d’apparemment familles sereines. Le jeune Abdullah Mohammad Saad (« Rehana Maryam Noor ») arrive de Balngladesh, tandis que le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun dans « Lingui » suit une femme musulmane qui tente de faire avorter sa fille adolescente : mais l’avortement au Tchad n’est pas seul illégal, il est considéré comme tabou, et le voyage devient une coupe sociale.

    Trois jeunes comédiennes talentueuses sont attendues à Cannes ; Leïla Bekhti (« Paris je t’aime », « Le Prophète ») revient en protagoniste d’un drame familial du réalisateur belge Joachim Lafosse : dans « Les Intranquilles », elle est l’épouse d’un homme atteint du syndrome bipolaire. Au lieu de cela, Hafsia Herzi et Luàna Bajrami passent à la réalisation. Herzi, récompensée en tant que première comédienne à Venise pour « Cous cous » d’Abdellatif Kechiche, présente son deuxième film en tant que réalisatrice, « Bonne mère », dans la section « Un certain regard ». Bajrami, kosovar de dix-neuf ans déjà lauréat d’un César pour un rôle dans « Portrait de jeune fille en flammes », dans « La Colline où rugissent les lionnes » raconte l’histoire de trois jeunes filles qui planifient un braquage : un extrait de quelques minutes a été récompensé par un parterre d’initiés au Festival du Film des Arcs en décembre 2019.

    Enfin, un film italien : « Europa » de Haider Rashid, né et élevé à Florence. C’est l’histoire d’un jeune Irakien qui tente de rejoindre l’Europe par la « route des Balkans », en traversant à pied la frontière entre la Turquie et la Bulgarie. Après avoir échappé à la police, Kamal se retrouve à vivre dans une forêt, au milieu d’un groupe de réfugiés sans toit ni loi. Après sa présentation à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, le film sortira dans les salles italiennes distribué par I Wonder Pictures.

    Espresso, 29 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Cannes, France, colonisation, racines,

  • L’Azerbaïdjan et l’Algérie cherchent à doper leur échanges commerciaux

    L’Azerbaïdjan et l’Algérie cherchent à accroître leur potentiel d’exportation et d’investissement

    Le directeur de la Fondation azerbaïdjanaise de promotion des exportations et des investissements, Yusif Abdullayev, et l’ambassadrice d’Algérie, Salima Abdelhak, ont tenu une réunion d’affaires consacrée à l’augmentation du potentiel mutuel d’exportation et d’investissement Azerbaïdjan-Algérie.

    Au cours de la réunion, les parties ont discuté des possibilités d’établir une coopération avec l’Agence nationale algérienne pour la promotion du commerce extérieur.

    En outre, les parties ont échangé leurs points de vue sur le développement des relations dans divers domaines économiques, notamment l’exportation de produits non pétroliers et l’expansion de la coopération mutuelle en matière d’investissement.

    M. Abdullayev a présenté les activités d’AZPROMO, le développement du secteur non pétrolier en Azerbaïdjan, l’amélioration continue de l’environnement commercial et l’expansion des exportations. En outre, il a noté le travail accompli pour promouvoir la marque « Made in Azerbaijan » et attirer les investissements étrangers.

    À son tour, l’ambassadeur a partagé une vision sur le développement du partenariat économique, soulignant l’importance des réunions d’affaires dans ce domaine.

    Il convient de noter que le chiffre d’affaires commercial entre l’Azerbaïdjan et l’Algérie s’est élevé à 897 080 dollars de janvier à mai 2021. En outre, le chiffre d’affaires commercial entre les deux pays s’est élevé à 1,3 million de dollars en 2020.

    La Fondation azerbaïdjanaise pour la promotion des exportations et des investissements (AZPROMO) est une initiative conjointe publique-privée, créée par le ministère de l’Économie azerbaïdjanais en 2003 dans le but de contribuer au développement économique en attirant les investissements étrangers et en stimulant les exportations dans le secteur non pétrolier.

    Azer News, 28 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Azerbaïdjan, exportation,

  • Algérie – Blé : La Russie cherche à supplanter la France

    Importations algériennes de céréales : La Russie cherche à supplanter la France

    Après avoir refusé l’accès à une cargaison de blé en provenance d’Europe et blacklisté le fournisseur, l’Algérie ouvre-t-elle la voie de son marché à la Russie ? Le marché algérien du blé était interdit à la Russie pour raison de qualité (taux de grains punaisés trop élevé), mais le cahier des charges de l’Office des céréales OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), s’est assoupli en portant le taux de 0,2 % à 0,5%, ouvrant ce gros débouché au blé d’origine russe. Même si la France est déjà bien enracinée dans le marché algérien, en raison de sa présence historique, de nouveaux entrants entendent bien contester ce quasi-monopole. Et la Russie ne cache pas ses ambitions à cet égard.

    Par Réda Hadi

    Ayant envoyé, il y a quelques semaines, une cargaison de 28 000 tonnes de cette céréale vers le pays, l’ex-URSS se donne désormais pour objectif d’y expédier 1million de tonnes durant la campagne 2021/2022, qui démarrera en juillet prochain. L’annonce a été faite par Eduard Zernin, responsable de l’Association russe des exportateurs de blé. Un tel volume devrait permettre à la Russie de tirer profit des opportunités économiques liées à un marché céréalier qui compte parmi les plus dynamiques du monde.

    D’après les données du Département américain de l’agriculture (USDA), l’Algérie est en effet, le deuxième consommateur africain de blé, derrière l’Egypte, mais devant le Maroc, avec un volume estimé à 11 millions de tonnes en 2020/2021. Pour atteindre son objectif, la Russie bénéficiera, notamment, de l’assouplissement des exigences phytosanitaires de la part des autorités locales.

    Une vieille ambition russe

    L’intention des Russes de pénétrer le marché algérien n’est pas récente. Selon des sources proches de ce dossier, cela fait au moins deux ans en effet que ce pays négocie avec les autorités algériennes, échantillons de blé à l’appui, pour trouver un moyen de commercer avec Alger.

    Les céréaliers européens (surtout français) qui commerçaient sur du velours et en terrain conquis, se disent inquiets et préoccupés par l’intention des autorités algériennes d’ouvrir le marché national de blé à la Russie. L’Algérie, qui a déjà importé du blé russe en 2017, envisage de s’approvisionner totalement en Russie. L’Algérie n‘a, en réalité, jamais caché ses intentions de diversifier ses approvisionnements, particulièrement pour des produits sensibles ou stratégiques.

    M. Radja, expert en agronomie et consultant à la FAO, estime que «l’Algérie est dans son droit de diversifier ses sources d’approvisionnements, et ce, d’autant plus que c’est la loi de l’offre et de la demande. Pourquoi refuser un blé qui répond aux critères de qualités/prix,», s’interroge l’expert, qui explique aussi que du point de vue technique « la hausse du taux de matière punaisée, entre dans les normes internationales admises et agréées. Le changement de taux n’influe en rien sur la qualité . Le blé est jugé sur des critères tels que l’itinéraire technique, le type de sol, la méthodologie de culture. Le stress hydrique, surtout pendant la période de l’accumulation des réserves dans le grain. Or, apparemment, nos spécialistes l’ont jugé apte, faisons leur confiance » a-t-il conclu.

    Quant à l’UGC (United Grain Company), elle confirme et révèle à l’agence Reuters : «Nous comptons stimuler nos exportations de céréales et ne plus nous suffire des gros clients que sont la Turquie, l’Egypte et le Bangladesh, en visant l’Algérie et l’Irak, deux marchés de blé d’importance mondiale. »

    Le blé n’est pas d’ailleurs le seul produit russe auquel l’Algérie s’intéresse. Selon des sources citées par les médias russes, Moscou et Alger ont également évoqué les exportations de produits laitiers et de viande bovine russes.

    L’Algérie est dépendante des importations de blé tendre avec des volumes annuels d’environ sept millions de tonnes venant, principalement, de la France (premier fournisseur), du Canada et d’Allemagne.

    Ecotimes, 29 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Russie, blé,

  • Algérie : En attendant le gouvernement

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le tour est-il fait sur la question de la formation du prochain gouvernement après les rencontres organisées par le président de la République dans le cadre des consultations politiques avec les représentants des partis et les indépendants, qui ont obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblé populaire nationale (APN) à l’issue du vote du 12 juin dernier ? Peu ou pas du tout habitué à ce genre de tractations politiques qui précèdent la constitution d’un nouveau gouvernement, dont les critères de choix des femmes et des hommes qui le composent obéissaient jusque-là à la cooptation, les chefs des partis concernés par ces rencontres étaient très avares sur les discussions qu’ils ont eues avec le président de la République.

    C’est à peine si l’opinion a eu droit à des généralités sur le sujet dans les déclarations des chefs de partis et du représentant des indépendants à leur sortie de la rencontre avec le président de la République. Globalement, loin des résultats décrochés aux dernières législatives, tous semblaient adopter un discours d’humilité qui les prédispose à composer les uns avec les autres dans l’union. Le FLN, qui veut avoir du poids dans le prochain gouvernement, a souligné à l’issue de la rencontre avec le président de la République l’importance de la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour «l’avenir du pays sur tous les plans».

    Alors que ce dernier parti, qui est arrivé en tête avec 98 sièges, a seulement précisé dans ce cadre qu’il n’exclut aucune partie dans la formation du nouveau gouvernement, le représentant des indépendants a vaguement indiqué que le président de la République était attentif à leurs propositions, le MSP y voit à l’issue de la rencontre en question que le débat a été «bénéfique et riche», le parti El Moustakbal a estimé pour sa part que les défis socioéconomiques exigent l’unité de toutes les forces politiques nationales, le RND veut «un gouvernement de compétences et non pas un gouvernement de partage de butin» et El Bina a carrément évoqué la nécessité de former un gouvernement de «commando politique» dans les plus brefs délais.

    En somme, l’opinion n’est pas plus avancée sur les têtes et leurs couleurs politiques qui vont entrer dans ce nouveau gouvernement. Les concernés n’ont-ils pas essayé d’introduire ou de proposer des noms de leurs députés «ministrables» ? La teneur du débat lors de ces rencontres a-t-elle été, à ce point, superficielle ou cache-t-on le jeu et les ambitions des uns et des autres ? Pourtant, au vu des urgences qui attendent le nouveau gouvernement, il est utile d’aller droit au but dans cette courte période pour aborder les choses plus sérieuses. Mais, dans ce brouillard, on voit bien que le programme du président de la République trouvera écho favorable au sein d’une large majorité des députés. Cela, sans qu’on voit se dessiner une quelconque alliance présidentielle, puisque des partis et les indépendants soutiennent ouvertement ce programme indépendamment les uns des autres, pour le moment. Dans cette logique, on aura un Premier ministre choisi par le président de la République à la tête du gouvernement et non un Chef de gouvernement issu d’une majorité qui aura son propre programme à appliquer, comme le stipule la Constitution. C’est ce qu’on ne sait pas sur ce nouveau gouvernement, dont le choix de sa composante n’arriverait certainement pas à contenter tout le monde. Et de là naîtrait une «opposition» de ceux qui refuserait d’y faire partie, pour ne pas de faire de la «figuration» dans des ministères de moindre importance que leur ambition politique ?

    Le Quotidien d’Oran, 30 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, consultations, formation du gouvernement, élus, FLN, RND, MSP, indépendants,

  • Algérie – Gouvernement : Quel choix pour Tebboune ?

    Fin des consultations pour la formation du gouvernement
    Quel choix pour Tebboune ?

    Le président Tebboune a achevé hier le cycle des consultations avec les six forces politiques vainqueurs des législatives du 12 juin, à savoir le FLN, les Indépendants, le MSP, le RND, El Moustakbel et El Bina dont les responsables se sont succédés à El Mouradia de samedi à lundi. Arithmétiquement, ces six partis, en totalisant le maximum de sièges sur 407, offrent une assise extrêmement large au président pour constituer sa majorité ; sauf que le faible taux de participation, à peine 23%, plombe considérablement sa légitimité. Raison pour laquelle, il n’est pas sans intérêt de se demander si le président ne va pas, dans les prochains jours, élargir le cercle de ses consultations à des personnalités politiques pour les sonder sur leur vision de la crise politique et, pourquoi pas, les hommes qu’il verrait dans le prochain exécutif.

    On parle à ce propos de possibilité de voir le président consulter les anciens premiers ministres Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour, Abdélaziz Belkhadem dont le nom est d’ailleurs dans le chapeau qui contient de probables chefs du futur exécutif. Dans l’optique de ces mêmes consultations, on parle aussi de l’ancien président Zeroual qui a l’oreille du président Tebboune, d’autant plus qu’au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, il a pris son téléphone pour appeler le président Tebboune pour le féliciter du « bon déroulement des législatives qui ont permis aux algériens de choisir librement leurs représentants ».

    Dès lors que la constitution donne au président de la République un délai de 30 jours pour travailler à la configuration et la composante du futur gouvernement, il a toute la latitude pour consulter tous azimuts, y compris des partis qui n’ont pas adhéré au processus électoral, s’il veut cristalliser l’objectif du consensus politique recherché. Ce consensus, s’il venait à se traduire, ne serait-ce qu’à minima, serait pour le futur Gouvernement comme une sorte de bonus pour entamer sa dure mission dans un climat moins miné et moins tendu.

    L’ampleur des défis, particulièrement sur le plan économique, qui sera la mère des batailles sur l’agenda du futur exécutif, exige du président un soin méticuleux dans le choix du Gouvernement qui doit s’appuyer exclusivement sur des critères de compétence, de conviction et d’engagement. Des critères en rupture avec les mœurs bouteflikiennes qui ont consacré allégeance, clientélisme et régionalisme pour le choix des ministres, nommés, ou pas au service d’un projet politique national, mais à la solde de l’ambition d’un homme qui se croyait destiné à un pouvoir à vie. Ce qui, de l’avis des analystes politiques, expliquent finalement les échecs successifs des différents gouvernements qui se sont succédés depuis 1999, malgré des conditions économiques idéales et un retour de la paix civile, après dix années de violence islamo-terroriste.

    En fait, le début du commencement de la solution à la crise du pays, c’est d’abord la composante de l’équipe que le président Tebboune aura choisie au bout de ses consultations.

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 29 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, formmation du gouvernement, consultations,

  • Pétrole: Le prix du baril poursuit sa remontée

    par A. Maktour

    Les traders et les pays producteurs dépendant des prix de l’or noir, entre autres intervenants sur le marché mondial du pétrole, n’ont pas encore fini de se remettre de leurs émotions de la semaine dernière, lorsque le prix du baril de Brent a franchi, jeudi, la barre des 76 dollars, les voilà de nouveau pris dans l’euphorie de la tendance haussière dès les premières heures de la séance de reprise des marchés, hier.

    Cela ne s’était plus vu depuis octobre 2018. Pour la reprise du marché en Asie, en cours de séance, le Brent affichait 76,60 dollars le baril, alors que celui du WTI était coté à 74,45 dollars. Plus les prix montent, plus l’interrogation devient lancinante.

    L’interrogation au sujet de la réaction face à la remontée spectaculaire des prix de la part des pays producteurs menés par l’Arabie Saoudite au sein de l’Opep, et leurs dix alliés regroupés autour de la Russie, dans le cadre d’Opep+. Le marché asiatique donnait en fait, hier, le ton pour la séance de réouverture à Londres pour le Brent et New York pour le WTI, les deux principaux marchés où les barils de référence ont brillé dès les premières heures par la stabilité, sur la lignée de la séance de clôture de vendredi dernier.

    Le contrôle de l’offre par l’Opep+ et la forte demande de pétrole font grimper les prix du brut dans toutes les régions du monde. Un état de fait qui devrait s’étaler dans le temps, selon toutes les perspectives, même si, dans l’immédiat, deux faits majeurs pourraient influer sur la courbe des prix. En effet, la réunion mensuelle, prévue jeudi, des membres de l’Opep+ focalisera l’attention puisqu’il est dit que les 23 membres, appelés à décider des nouveaux quotas de production à partir du mois d’août, seraient enclins à augmenter l’offre d’un demi-million de barils par jour. L’autre seconde donne à même d’influer sur le cours du marché, concerne les pourparlers sur le nucléaire iranien. Des discussions dont une des premières issues pourrait aboutir à l’allégement des sanctions qui font que l’Iran n’a pas le droit d’exporter son pétrole. Un retour du pétrole iranien sur le marché aura un effet irrémédiablement baissier sur le prix.

    Ceci, même si des analystes assurent que même si l’offre de pétrole venait à s’enrichir de la production iranienne, cela n’aurait qu’un effet relatif sur les prix, tant la demande mondiale est partie pour atteindre des proportions pour le moins «attrayantes» pour les investisseurs et les pays producteurs en mal de recettes pétrolières, à l’instar de l’Algérie.

    M. Azedine

    Le Soir d’Algérie, 29 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Pétrole, prix, barril, hausse, montée, Brent, recettes pétrolières,