Catégorie : Algérie

  • BD : Les femmes dans la guerre d’Algérie (version anglaise)

    En mémoire des femmes algériennes combattantes de la liberté

    Traiter d’un sujet sensible comme la guerre d’indépendance algérienne sous la forme d’un roman graphique peut sembler irritant au premier abord. Mais « Algériennes » – maintenant traduit du français en anglais par Ivanka Hahnenberger – défie toutes les idées préconçues sur les limites de ce genre.

    Par Richard Marcus

    Algériennes (Eng : Algerian Women) est principalement consacré aux femmes dans la guerre d’indépendance algérienne, comme le suggère le titre. De nombreuses publications ont été consacrées aux femmes qui ont enduré les plus grandes souffrances sur le front intérieur ou qui ont été victimes d’abus pendant la guerre. Les récits de femmes qui ont participé activement à la lutte pour la libération sont toutefois rares. Le fait que les histoires racontées dans le roman graphique soient vraies, ou du moins basées sur les expériences de personnes réelles, le rend encore plus fascinant.

    Nous faisons d’abord la connaissance de Béatrice, la fille d’un homme qui a servi dans l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Un jour, elle tombe sur un article de journal sur cette guerre qui la bouleverse. Entre autres choses, il indique qu’il existe un terme défini pour les enfants des soldats de l’armée française en Algérie, les « enfants d’appelés ». Lorsqu’elle veut parler à son père de la guerre, il la rejette.

    Un voyage de découverte

    Sa mère est différente : elle raconte des fragments de son séjour en Algérie, notamment le fait qu’elle a failli être victime d’un attentat à la bombe alors qu’elle voyageait avec la sœur de Béatrice dans un landau. Si elle veut en savoir plus, dit-elle, elle doit contacter un ami algérien. Ainsi commence le long voyage de Béatrice à la recherche de la vérité sur la guerre d’Algérie.

    L’ami de sa mère s’avère être l’un de ces Algériens qui se sont rangés du côté des Français et ont dû quitter le pays après l’indépendance algérienne, laissant derrière eux leur maison et leur ancienne vie.

    Le père de Béatrice avait à l’origine combattu pour les insurgés. Lorsqu’un groupe rival décapite le frère de son père, celui-ci devient un harki, c’est-à-dire un partisan de la France dans la guerre d’Algérie. La famille a été emmenée en France après la guerre pour être protégée des représailles.

    Lorsque Béatrice entend l’histoire de sa mère, elle prend la décision de se rendre elle-même en Algérie pour en savoir plus. Grâce à une rencontre fortuite avec une femme au monument des martyrs à Alger, qui commémore les morts de la guerre d’indépendance, Béatrice entre en contact avec un certain nombre de femmes qui ont vécu le conflit.

    Elle rencontre d’abord un ancien combattant de la liberté (moudjahida en algérien) qui a combattu aux côtés des hommes. Cette femme ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit des soi-disant « héros de la révolution ». Elle commence par raconter comment elle et d’autres se sont radicalisés pendant leur jeunesse en réaction au racisme des maîtres coloniaux français.

    Mais ce n’est qu’après que son père a été arrêté et torturé par les Français qu’elle a rejoint la résistance – peu de temps avant d’être elle-même emmenée par l’armée française. Elle s’est vite rendu compte que les résistants algériens ne valaient guère mieux que les Français, surtout en ce qui concerne les femmes.

    Certains révolutionnaires sont plus égaux que d’autres

    La première chose qu’ils ont faite est de lui demander de passer un test de virginité, ce qu’elle a refusé. Même parmi les insurgés, les femmes sont encore tenues de servir les hommes et d’effectuer des tâches subalternes. Les hommes étaient préoccupés par le pouvoir et par le fait de laisser leur empreinte dans l’histoire : Il n’y avait pas de place pour le rôle de soutien des femmes dans la résistance. Quand l’un de ses amis a été tué, les moudjahidines en ont eu assez et ont fui.

    Au cours de son pèlerinage en Algérie, Béatrice rencontre une Française qui est restée en Algérie après la guerre parce qu’elle y avait trouvé sa place. Elle est l’une des dernières résistantes. Son histoire touche particulièrement le lecteur. Au cours d’un échange de tirs avec des soldats français, la femme a été blessée et a d’abord reçu des soins médicaux, non pas par pitié, toutefois, mais pour lui extorquer ensuite des informations sous la torture. Un soldat la prend en pitié et parvient à convaincre un médecin de l’admettre à l’hôpital.

    Normalement, on ne s’attend pas à ce qu’un roman graphique enseigne l’histoire ou explique des faits historiques. Mais dans ce cas, le texte de Swann Meralli et les dessins de Zac Deloupy parviennent à faire les deux. Tout d’abord, ils nous donnent une vision impartiale du conflit du point de vue des femmes qui y ont survécu. Les auteurs n’hésitent pas à parler des atrocités commises par les deux camps dans une guerre qui est toujours considérée comme l’une des guerres révolutionnaires les plus brutales du XXe siècle.

    Des images obsédantes de l’illustrateur Zac Deloupy.

    Les romans graphiques s’appuient sur le mariage des mots et des images. C’est donc le cas ici. Parfois, les images racontent même une histoire à part entière. C’est là que brillent les qualités artistiques de l’illustrateur, blogueur et dessinateur Zac Deloupy. Ses images sont aussi obsédantes qu’évocatrices. Nous reconnaissons en elles le désespoir, la haine, la douleur, mais aussi l’humanité que ces femmes ont éprouvée.

    Certaines des scènes représentées sont d’une clarté qui pourrait perturber les lecteurs sensibles. Mais l’intrigue se déroule dans une période sombre, et la décision de la montrer dans ses excès sans rien ajouter de superflu est justifiée.

    Les auteurs sont manifestement soucieux de ne pas dépeindre les femmes combattantes de la liberté comme des victimes qui subissent passivement leur sort. Ces femmes ont agi par conviction et dans l’espoir d’un monde meilleur. Pour beaucoup trop d’acteurs, la révolution était moins une libération qu’une prise de pouvoir. Pour les auteurs, il est clair que les femmes, contrairement aux hommes, se sont accrochées plus longtemps à leurs idéaux.

    Algériennes de Swann Meralli et Zac Deloupy peut en déranger certains : il ne dresse pas un tableau noir et blanc de la guerre d’indépendance algérienne avec les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Mais l’œuvre est peut-être l’une des représentations les plus fidèles de cette guerre que l’on ait pu lire ou voir depuis longtemps.

    Ce roman graphique n’est certainement pas destiné à un public plus jeune. Mais c’est un brillant exemple de la façon dont un roman graphique peut parfois raconter une histoire plus efficacement que la prose pure.

    Richard Marcus

    Qantara.de, 24 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Guerre d’Algérie, bande dessinée, BD, colonisation, colonialisme,

  • Algérie : Pari sur la compétence (Edito du Moudjahid)

    Le président de la République poursuit ses consultations avec les formations politiques et les indépendants, vainqueurs des législatives du 12 juin, pour la formation d’un nouveau gouvernement. Les concertations s’annoncent sous de bons augures. Le représentant des indépendants a fait savoir que le chef de l’État avait promis d’œuvrer à la concrétisation de tous les points inscrits au titre de son programme pour une Algérie nouvelle.

    Le secrétaire général du Front de libération nationale a déclaré, au terme de sa rencontre avec le Président Tebboune, que les débats ont été francs et transparents. Sans détours ni conditions astreignantes de part et d’autre, le respect d’un dialogue constructif se confirme encore une fois, traduisant une évolution qualitative de la praxis politique dans notre pays. C’est là un acquis à fructifier, et l’on se félicite d’une telle démarche.

    Cela étant, les Algériens attendent impatiemment la composition du nouveau gouvernement. Les nombreux commentaires, analyses et autres articles de presse traduisent tout l’intérêt porté à ce sujet par les citoyens, sans occulter le fait qu’ils ne cachent pas leur espoir de voir leurs aspirations et leurs préoccupations majeures prises en charge par un exécutif particulièrement compétent, hardi et rompu à la gestion des affaires publiques. Il y va de la sortie définitive du pays de la mal-gouvernance, de l’impératif d’une mobilisation de tous les efforts cristallisés autour de dénominateurs communs, hautement consensuels, à l’égard des tâches fondamentales à accomplir au service des intérêts supérieurs de l’Algérie.

    Qu’il soit composé de politiques ou de technocrates, ou un dosage des deux, l’Exécutif, placé sous la conduite d’un Premier ministre désigné par le chef de l’État, sera appelé à impulser fortement l’élan pris pour l’application des 54 engagements du programme électoral du Président Tebboune, à être à la hauteur des espérances placées par tous ceux qui lui ont fait confiance dans son travail de redressement national et dans sa volonté d’opérer une rupture radicale avec le passé, pour asseoir les fondements d’un État de droit. Cela passe par des déficits à combler, des dysfonctionnements à éliminer, par une valorisation des résultats enregistrés et la fructification des réalisations engrangées.

    Le gouvernement sera amené à, notamment, consolider les facteurs de résilience de notre économie, à en élargir ses marges de manœuvre et à garantir à nos concitoyens un bien-être durable. Il aura pour tâche de continuer à lutter contre l’impact négatif du «tout-pétrole», dont les résultats n’ont pu dépasser le stade des simples intentions et des effets d’annonce, d’affranchir le pays de l’emprise d’une rente qui le maintient encore dans une posture d’exportateur de pétrole et de gaz.

    Sous peine d’avoir à souffrir en permanence d’un tel handicap, la relance d’une économie suffisamment diversifiée, créatrice de richesse et d’emploi, favorable aux porteurs de projets innovants est un des préalables qui font largement consensus, même si l’environnement n’a pas été clément en raison de la pandémie.

    EL MOUDJAHID, 28 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, formation du gouvernement, consultations, élus,

  • Algérie : critères et spécifications pour le poste de premier ministre

    Voici les critères et les spécifications pour le choix du poste de premier ministre.

    Les Algériens sont impatients de connaître l’identité du prochain Premier ministre ou chef du gouvernement qui succédera à Abdelaziz Djerad, qui supervise la gestion des affaires courantes du gouvernement démissionnaire.

    Cependant, les observateurs préfèrent parler des caractéristiques, du cahier des charges et des critères de choix du successeur de Djerad.

    La recherche des critères de sélection du Premier ministre est le moyen le plus simple de connaître l’identité de celui qui sera chargé par le président Abdelmadjid Tebboune de gérer les rouages de l’exécutif lors de la prochaine étape, qui est censé avoir des particularités et des qualifications qui lui ouvrent la voie pour accéder au palais du Premier ministre du Dr Saadane.

    Avant de discuter des critères de sélection du Premier ministre, il convient de se poser certaines questions, telles que : que signifie le gouvernement en cours de formation ? En particulier, quelles sont les priorités pour la prochaine étape ? La situation exige-t-elle un gouvernement politique, ou une équipe à dimension économique, pour faire face aux défis auxquels le pays est confronté ?

    Certes, le premier critère est celui de la décision du Président de la République, compte tenu de la nature du système politique qui encadre le pays. C’est le système présidentiel qui donne, comme on le sait, toute liberté au chef de l’État de choisir la personne qu’il juge appropriée. Le deuxième critère est régi par les résultats des élections législatives du 12 juin.

    Ces dernières, qui n’ont pas donné lieu à une majorité parlementaire de l’opposition, comme l’indique la constitution, et c’est un autre fait qui renforce le premier critère.

    Dans ce contexte, l’analyste politique et ancien wali ou gouverneur, Bachir Farak, estime que le pays a dépassé les grandes échéances politiques en organisant les élections législatives, et donc le pari que les autorités doivent relever est la dimension économique, car elle est liée aux problèmes dont souffre le citoyen.

    « Le président a terminé les rendez-vous politiques et, par conséquent, il s’apprête à entrer dans des rendez-vous sérieux et décisifs.

    Le pays, en plus de la situation politique difficile qu’il traverse, souffre également d’une crise économique étouffante, exacerbée par la crise sanitaire provoquée par la pandémie du virus Corona, qui a balayé le monde », explique M. Farak.

    Par conséquent, le premier critère est que le président se rende compte que le pays a besoin d’un réveil économique, et cela nécessite un premier ministre ayant les caractéristiques d’un « commando » armé d’une expérience économique, capable de découvrir les sources d’achoppement au niveau du développement, et la cause de problèmes sociaux complexes pour les Algériens.

    Farak conclut en affirmant que : « Face aux circonstances évoquées précédemment, je dis qu’il est logique et prudent pour le président Tebboune de choisir un homme bureaucratique ayant une formation économique, pratique et intellectuelle, et une mentalité de terrain. Si on veut approfondir la recherche, il y a des universitaires qui existent, et je pense que le cas tunisien n’est pas loin de nous. »

    Par ailleurs, l’analyste politique met en garde : « Il faut éviter les visages familiers dans les tribunaux, tant qu’il y a d’autres noms mieux formés et prêts à l’emploi hors de vue, qu’il faut atteindre en approfondissant la recherche ».

    Farak ajoute : « Si j’étais le président Tebboune, j’élaborerais un plan économique d’urgence. Quant à ce qui est dit sur le gouvernement politique, ce n’est qu’un luxe moderne, car le problème n’est pas politique. Ceux qui réclament un gouvernement politique n’ont pas participé aux élections du 12 juin et n’ont voté pour personne.

    Quant aux noms avancés pour la direction du gouvernement, chacun a ses particularités, et le président a la liberté de choisir en fonction de la feuille de route qu’il a définie.

    Echourouk online, 27 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, formation du gouvernement, Premier Ministre,

  • La Turquie est déterminée à renforcer ses relations avec l’Algérie

    Sinem Cengiz*

    En 1955, la Turquie s’est rangée du côté du monde occidental et s’est abstenue d’un vote sur l’autodétermination de l’Algérie à l’Assemblée générale des Nations unies grâce à sa ligne de politique étrangère orientée vers l’Occident. Malgré un héritage historique commun, la Turquie et l’Algérie, en raison de leurs tendances politiques et idéologiques différentes, ont entretenu des relations distantes pendant toute la durée de la guerre froide. Même après la chute du rideau de fer, les deux pays n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente sur lequel bâtir des relations plus étroites.
    Toutefois, les équilibres changent très vite en politique internationale. Lorsqu’il s’agit du Moyen-Orient, la région la moins pacifique du monde, la dynamique change encore plus vite, et le plus souvent de manière inédite. Après de nombreuses années de relations distantes, la Turquie et l’Algérie ont récemment commencé à développer leurs liens. La guerre civile en Libye a été le tournant qui a conduit les deux pays à augmenter la fréquence de leurs réunions politiques de haut niveau et à signer plusieurs accords.

    La Turquie tente de consolider sa présence politique et militaire en Libye, de régler ses problèmes avec l’Égypte et de maintenir une relation prudente avec la Tunisie et le Maroc. Ankara accorde également une grande importance à ses relations avec l’Algérie, qui partage une frontière avec la Libye, où la Turquie a accru son activité militaire, et qui est un pays considéré par la France – psychologiquement – comme son arrière-cour.

    Dans une récente interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré que son pays visait à établir un partenariat stratégique avec la Turquie, envoyant ainsi un message implicite à la France. « L’Algérie entretient d’excellentes relations avec la Turquie, qui a investi environ 5 milliards de dollars en Algérie, sans aucune condition politique. Quiconque est ennuyé par cette relation n’a qu’à investir dans notre pays », a-t-il ajouté. L’influence régionale de la France s’estompant, l’Algérie, qui s’inquiète de l’instabilité en Libye, considère que sa relation avec la Turquie fait partie de sa politique de diversification de ses relations internationales.

    Tebboune a signé ce mois-ci un décret présidentiel visant à ratifier un accord avec la Turquie qui était en suspens depuis 23 ans. Cet accord, signé en 1998 mais non approuvé par le gouvernement algérien, vise à accroître les échanges commerciaux entre les deux pays et à renforcer la coopération dans les domaines du transport et des affaires maritimes. Aucune déclaration n’a été faite par la partie algérienne concernant le retard de plusieurs années de l’accord. Toutefois, il est probable qu’il s’agisse d’un autre geste destiné à améliorer les relations.

    L’année dernière, Ankara aurait déjà remis un soldat algérien en fuite accusé d’avoir divulgué des informations militaires confidentielles, à la suite d’une demande formulée par M. Tebboune lors d’une conversation téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

    Les deux présidents se sont souvent téléphoné, la dernière fois en mai. Les relations entre les deux hommes ont atteint un point tel que, lors de sa visite en Algérie en janvier, Erdogan aurait demandé aux autorités algériennes l’accès à leurs bases aériennes et navales pour aider les opérations turques en Libye. Les deux États ont également commencé à travailler à la réactivation de l’accord stratégique qu’ils ont signé en 2003.

    L’amélioration des relations entre les deux pays est encore un phénomène relativement nouveau, façonné par les récents changements géopolitiques régionaux et les préoccupations communes. Cependant, la relation, qui s’est éloignée pendant des années en raison de divergences politiques, n’est pas un lit de roses et présente des défis qui ne peuvent être ignorés. Tout d’abord, la relation a été fondée sur le pragmatisme et sur des circonstances temporaires dues à l’insécurité de l’environnement régional. Deuxièmement, il existe encore des sujets, tels que la Syrie, l’OTAN et la Libye, sur lesquels leurs intérêts divergent. Troisièmement, la transformation intérieure de l’Algérie qui a déposé l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, dont la politique étrangère était marquée par un accent sur les relations franco-algériennes, a conduit à des relations plus étroites avec la Turquie. Par conséquent, la dynamique intérieure compte toujours lorsqu’il s’agit de cultiver de nouvelles relations.

    Lors de sa visite en Algérie en janvier, Erdogan aurait demandé aux autorités algériennes l’accès à leurs bases aériennes et navales.

    L’Algérie est encore un nouveau terrain de politique étrangère pour la Turquie, qui souhaite établir une relation permanente fondée sur des intérêts mutuellement bénéfiques. Il est donc important de comprendre la dynamique interne d’un pays et de dialoguer avec chaque partie pour établir une relation à long terme.

    Malgré la présence de certains rapports d’information faisant état de tensions récentes entre la Turquie et l’Algérie concernant le soutien d’Ankara à un groupe islamiste algérien, les deux parties font face à la tempête. La Turquie, en particulier, considère l’Algérie comme une porte vers sa politique maghrébine, dans laquelle elle a des objectifs économiques, énergétiques et militaires, et ne veut donc pas que leurs relations bilatérales en pâtissent.

    Toutefois, pour la Turquie, les faits sur le terrain doivent également être pris en considération. Les dynamiques géopolitiques changeantes et la polarisation accrue de l’Afrique du Nord constituent des défis pour Ankara. Afin de protéger ses intérêts, la Turquie doit se montrer très prudente dans la rivalité qui oppose depuis des décennies l’Algérie et le Maroc au sujet du territoire contesté du Sahara occidental. Ankara a donc exprimé son soutien ferme à une solution politique fondée sur le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et s’abstiendra probablement de prendre parti dans cette rivalité.

    À l’heure où la Libye est déjà instable et où l’Égypte doit encore se rapprocher de la Turquie, même après les récentes ouvertures de cette dernière, la région du Maghreb offre à la fois des défis et des opportunités à la Turquie.

    *Sinem Cengiz est un analyste politique turc spécialisé dans les relations de la Turquie avec le Moyen-Orient. Twitter : @SinemCngz

    Arab News, 25 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Turquie, relations bilatérales, coopération, Alger, Ankara, échange commercial,

  • En Algérie, la sécheresse augmente le risque de pénurie d’eau

    Les Algériens en ont assez. Les habitants de la capitale algérienne ont récemment exprimé leur mécontentement après les coupures d’eau potable imposées depuis le printemps dernier par les autorités locales, rapporte le site d’information algérien TSA.

    Selon le site, « des quartiers entiers de la capitale sont privés d’eau potable pendant une bonne partie de la journée. À Reghaia, par exemple, les habitants doivent parfois se lever la nuit pour remplir leurs bidons d’eau. Pendant la journée, les robinets restent secs. A Bouzareah et dans les autres quartiers situés sur les hauteurs de la capitale, la municipalité d’Alger-Centre a annoncé hier [mercredi 25 juin, ndlr] la mise en place d’un système de citernes pour aider les populations « .

    Un déficit hydrique « assez important, pratiquement chronique »

    Jeudi 24 juin, la wilaya d’Alger a également annoncé sa décision de réduire « partiellement et temporairement » l’activité des stations de lavage de voitures. Grandes consommatrices d’eau, les stations de lavage sont désormais autorisées à n’ouvrir que le week-end et un jour sur deux en semaine.

    Le même jour, un calendrier d’approvisionnement en eau potable de la wilaya d’Alger a également été annoncé. Il entre en vigueur ce samedi 26 juin et répartit les 57 communes de la wilaya en trois catégories. Chacun d’eux sera doté d’un système d’approvisionnement en eau différent, selon le site web d’Algeria-Eco. Le wali d’Alger a expliqué que ce plan de rationnement de l’approvisionnement en eau potable était structuré de manière à distribuer l’eau pendant la journée et à reconstituer les stocks pendant la nuit. « Nous avons arrêté la distribution de l’eau de 18 heures à 6 heures du matin, afin de pouvoir reconstituer le stockage au niveau des réservoirs », a-t-il déclaré.

    A l’origine de ces restrictions, « un déficit d’approvisionnement assez important, pratiquement chronique », selon le Wali d’Alger. « Ces dernières années, nous étions disponibles car les eaux souterraines étaient très importantes et nos barrages étaient pratiquement pleins. Aujourd’hui, nos barrages diminuent drastiquement et nos apports d’eau de surface ont diminué drastiquement ; ils sont passés de 500 000 m3 d’eau/jour à 170 000 m3/jour », a déclaré le wali.

    Bientôt de nouvelles stations de désalinisation et de nouveaux puits ?

    La wilaya d’Alger n’est pas la seule à être touchée par cette réduction drastique de la disponibilité de l’eau potable. Selon le magazine Jeune Afrique, une vingtaine de wilayas sont actuellement en état de stress hydrique. « Nous accumulons les déficits pluviométriques. Les deux dernières années hydrologiques ont toutes deux été déficitaires de 30% », explique à l’hebdomadaire Malek Abdesselam, docteur en hydrogéologie, qui enregistre quotidiennement les précipitations à l’échelle nationale.

    Fin mars, le taux de remplissage des barrages n’était que de 44%, selon l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT). Que peut-on donc faire pour atténuer ce déficit hydrique inquiétant ? Le wali d’Alger a assuré que cette situation n’est que « temporaire et conjoncturelle », promettant la mise en place « d’autres alternatives et solutions », dont le recours à la construction de nouvelles stations de dessalement et la réalisation de nouveaux puits.

    Au niveau national, le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, a indiqué que l’État envisageait de renforcer le système de dessalement de l’eau de mer, selon Jeune Afrique. L’objectif est de porter la capacité nationale (561 millions de m3 par an) à 2 milliards de m3 d’ici 2024. Une solution qui prend du temps et qui risque de contraindre les Algériens à recourir longtemps à des systèmes ingénieux.

    Noticias Ultimas, 26 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, pénurie d’eau, sécheresse,

  • Le flux de cigarettes de l’Algérie vers la France a diminué de 78 %.

    Une récente étude préparée par le bureau d’études KPMG sur la consommation de cigarettes illégales et leur flux vers 30 pays européens a révélé que les flux entrants de l’Algérie vers la France ont diminué de 78%, pour atteindre 0,4 milliard de cigarettes durant l’année 2020, sachant que le total des cigarettes non domestiques consommées en France a atteint 15,44 milliards de cigarettes, ce qui a poussé Philip Morris International à appeler les représentants des secteurs public et privé à redoubler d’efforts conjoints pour lutter contre le commerce illicite de cigarettes.

    Le rapport indique également que la consommation de cigarettes contrefaites a enregistré une augmentation de plus de 600% en France au cours de l’année 2020, alors que la part des cigarettes illégales consommées dans les 27 pays de l’Union européenne a augmenté, atteignant 7,8% du volume de consommation au cours de l’année 2020, soit 34,2 milliards de cigarettes.

    Cette augmentation des cigarettes illégales est due à la hausse sans précédent de 87% de la consommation de cigarettes contrefaites, qui comprend les cigarettes de contrebande, les cigarettes contrefaites et les cigarettes blanches illégales, et les pertes fiscales encourues par les gouvernements de l’UE sont actuellement de 8,5 milliards d’euros au cours de 2020.

    Le rapport de la société KPMG indique que la baisse significative des quantités de cigarettes illégales importées d’Algérie vers la France est due à la diminution du nombre de vols aériens et maritimes entre la France et l’Algérie après la fermeture des frontières imposée par la crise de Covid-19, ce qui confirme que les flux en provenance d’Algérie sont principalement liés au déplacement de millions de personnes et de passagers qui voyagent annuellement des deux côtés de la Méditerranée et qui transportent plusieurs colis.

    Le nombre de passagers entre la France et l’Algérie a connu une baisse de 75% durant l’année 2020 par rapport à 2019, ce qui a largement contribué à la diminution du flux de cigarettes en provenance d’Algérie vers les cellules de commercialisation illégale au niveau français.

    Dans ce contexte, Christian Akiki, directeur général de Philip Morris Development en Algérie, a déclaré : « Dans le cadre de la lutte contre le commerce illégal, Philip Morris International poursuit son important investissement dans le contrôle de la chaîne d’approvisionnement en prenant des mesures de prévention et de protection et en adoptant les dernières technologies en matière de contrôle. traçabilité, et dispose de protocoles stricts applicables à tous les clients et fournisseurs ».

    Il convient de noter que la disponibilité de cigarettes illicites bon marché et non réglementées sur le marché noir entrave les efforts visant à réduire la prévalence du tabagisme et à décourager les jeunes de fumer. Le commerce illicite doit être éliminé partout où il existe pour que Philip Morris International réussisse dans sa mission de construire un avenir sans tabac dans le monde. Pour lutter contre le commerce illicite du tabac, Philip Morris International travaille en étroite collaboration avec un large éventail d’acteurs privés et d’organismes chargés de l’application de la loi dans le monde entier afin d’identifier et de mettre un terme à la contrefaçon et à la contrebande.

    L’entreprise a récemment annoncé le lancement de la troisième phase de financement de son initiative mondiale PMI IMPACT, qui soutient les projets de tiers visant à freiner ou à prévenir le commerce illicite et qui crée un environnement favorable aux secteurs public et privé pour lutter contre le commerce illicite sous ses nombreuses formes.

    Philip Morris International est à la tête d’un changement dans l’industrie du tabac pour un avenir sans fumée et le remplacement des cigarettes par des produits sans fumée comme meilleure alternative pour les adultes qui continuent à fumer.

    Au 31 mars 2021, les produits de la société contenant des matériaux non brûlés sont devenus disponibles à la vente sur les marchés mondiaux, comme nous le constatons aujourd’hui dans 66 pays, et les statistiques de la société indiquent qu’environ 14 millions d’adultes du monde entier sont déjà passés à l’utilisation des produits IQOS et ont arrêté de fumer.

    Echourouk online, 26 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, France, cigarettes, contrebande, Philip Morris,

  • Algérie : La formulation d’une nouvelle ère républicaine

    L’opinion publique nationale ne se contente plus des résultats politiques acquis. Elle exige aujourd’hui plus de transparence sur les actions et les motivations des perspectives économiques et sociales perçues comme la voie royale pour sortir de la conjoncture difficile que traverse le pays. En ces moments précis, l’Algérie a besoin de tous ses fils sans aucune exception pour réussir sa propre et véritable nouvelle ère. Elle ne dépend que du peuple à la réaliser. Les élections législatives du 12 juin, leur réussite sont un signal fort de la victoire populaire. De toute évidence, le succès des élections législatives, qui ont élu la première Assemblée nationale post-mouvement populaire de février 2019, a été la victoire du civisme des électeurs et du patriotisme du peuple, luttant pour le changement.

    C’était la victoire d’une nouvelle ère républicaine, une République démocratique établie pour la première fois en Algérie vers l’Etat de droit et la justice. Le succès des élections législatives a témoigné de la maturité et de la conscience politique des citoyens qui, pour la première fois depuis longtemps, ont exercé leur droit d’être  » maîtres  » du pays et de la société par leurs votes, montrant l’unanimité de la société à la stabilité du pays et ses institutions. N’est-ce pas là un authentique effort national qui vise à rassembler les Algériens pour relever les défis auxquels est confronté le pays et semer des résultats et acquis nouveaux pour tous ? C’est aussi un effort plus large qui est de mise poussé vers une étape extraordinairement positive pour réellement atteindre les résultats et les objectifs en présence, et rendre ces objectifs complètement significatifs pour le futur de la nation. Une suite logique du redressement du pays qui explique que l’heure est donc au dépassement des sentiments néfastes pour faire place à un comportement nouveau qui, certes n’oublie pas l’histoire et les acquis mais qui verra le futur à travers des sentiments de patriotisme pour le développement du pays.

    Il s’agit d’une étape inévitable à mettre en place pour valoriser de nouvelles réformes et des décisions inédites sur les questions nationales importantes, contribuant ainsi grandement à la construction d’un Etat de droit et la formulation d’une nouvelle ère républicaine, améliorant ainsi l’état de la nation, renforçant par la même le rôle et la position de l’Algérie sur la scène internationale. Cette vision générale incluant tous les Algériens est une volonté à visée sociale, politique afin de valoriser démocratiquement le peuple algérien, notamment du fait de la crise de gouvernance générée par l’incompétence, le laisser-aller, la corruption, la prédation et la dilapidation des deniers publics mais aussi un conflit intergénérationnel et une crise de confiance entre un pouvoir autiste et un peuple bridé et désillusionné pendant une vingtaine d’années.

    L’étape actuelle, dans laquelle la réhabilitation de la démocratie a attiré l’attention sur l’interdépendance de la société et la légitimité et la valeur de nouvelles institutions, a créé une sorte d’opportunité, un moment dans le temps, dans la vie nationale où vraiment le peuple algérien a toute la possibilité de revigorer et dynamiser sa voix, ses énergies pour créer une Algérie plus sûre, plus prospère et plus sereine. Donc ce n’est pas le moment de reculer. C’est le moment d’appuyer sur le gaz.
    B.C.

    Le Maghreb, 27 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, élus, consultations, formation du gouvernement,

  • Algérie : La drogue, l’autre «gangrène»!

    Plus de 25 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en Algérie durant les quatre premiers mois de l’année en cours, selon un bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui relève que la quantité saisie a enregistré une «baisse» par rapport à la même période de 2020. «Au total, 25 206,589 kg de résine de cannabis ont été saisis durant les quatre premiers mois de l’année 2021, dont 45,50% dans la région Ouest du pays», a précisé l’Office dans son rapport, se référant au bilan des services de lutte contre les stupéfiants.

    La quantité de cocaïne saisie a, par contre, baissé de 42%, passant de 9 417,349 grammes à 5 462,168 grammes durant la même période de référence. En revanche, les saisies des substances psychotropes ont connu une «augmentation», passant de 1 526 894 à 1 610 592 comprimés durant cette même période, soit une hausse de 5,48%, note le même rapport. Le trafic de l’héroïne reste insignifiant.

    Souvent, on a tendance à évoquer le trafic de la drogue en insistant sur le démantèlement des réseaux et de la lutte contre la drogue, mais on oublie souvent le «drogué». Le «drogué», ou le toxicomane ou encore tout simplement le consommateur de cette drogue est aussi un citoyen que l’Etat et la société devront prendre en charge. Souvent, on feint de répondre à la question: «pourquoi un jeune se drogue?».

    Déjà, les centres de thérapie ou de désintoxication ne sont pas nombreux en Algérie où il faudra se pencher sur cette question. Ces centres devront être au centre de la lutte contre la toxicomanie. Il faudrait faire appel à l’aide et soutien des experts étrangers et organismes internationaux et autres ONG activant dans le domaine de la lutte contre la drogue et ayant un capital-expérience.

    Le kif a toujours été disponible en Algérie même si son prix a beaucoup grimpé, par rapport aux années précédentes. Ce qui explique le recours à la consommation des substances psychotropes, qui a pris de l’ampleur chez nos jeunes.

    La consommation de ce «poison» ne se limite plus aux hommes mais aux femmes aussi, ce qui est nouveau. Comment cette drogue est acheminée vers notre pays? On en parle peu. Les campagnes de sensibilisation contre les diverses drogues devront être plus «modernes», «frappantes» et permanentes, soit à longueur d’année. Les parents ne connaissent rien de ces substances psychotropes où il faudrait les «prévenir et les impliquer dans cette lutte.

    Le Carrefour d’Algérie, 27 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, cannabis, haschich, Kif, psychotropes, Maroc,

  • Algérie : Il y a Wali et wali

    par El Yazid Dib

    Le seul avantage qu’ont Tebboune et Beldjoud Ministre de l’intérieur, c’est leur parfaite connaissance du profil idéal de leur personnel préfectoral. Ils savent bien ce que valent des walis par rapport à d’autres. De par leur expérience devenue, cœur de métier, les exigences du poste, l’esprit de débrouillardise en cas d’impasse; ils savent aussi différencier la mollesse et la compréhension au vol, la fuite et la feinte. Il y a de ces walis qui s’habillent de ces faux sourires, de ces belles emphases enlevées au biceps d’un désir de paraitre meilleur que le prédécesseur. Un sourire n’est pas une empreinte de compétence ; Il n’est qu’une échappatoire déguisée en mauvaise galanterie et érigée comme mode de gouvernance locale. Une comédie managériale.

    Un wali qui ne bat pas le pavé, qui ne fait même pas un tour, à pied dans le périmètre tant de sa résidence que de son siège, est un wali de paperasse. Car parfois c’est dans ses alentours ou un peu loin de ses parages qu’existent des signes d’insalubrité urbaine, des clôtures aveugles, des monticules inertes, des rues défoncées, une municipalité boiteuse, une APW figée etc.

    Une page Facebook ne vaut rien si elle ne sert que de devanture fallacieuse à un semblant de communication beaucoup plus qu’elle se présente en vitrine d’exhibition. L’interaction est inexistante. On se donne seulement l’air du temps et dire qu’on est à la page. Les commentaires sont l’expression anonyme d’une doléance collective. Ces pages officielles ressemblent à des murs de lamentations et là, on a l’impression de parler vraiment à un mur. Aucune réaction.

    Si une promesse devient peu après un mensonge, c’est que l’honneur de servir l’Etat n’est qu’une honteuse abdication, voire une indignité. «La parole» donnée de par et chez certains ne tombe que dans l’oreille de ceux qui croient encore au père-wali.

    Des manœuvres trop populistes maintenant connues de tous et à défaut de réflexion, font le menu du jour. Prendre un fanion et le secouer comme un juge de touche, se disant donner le coup d’envoi à n’importe quelle action qui pourrait se faire sans ce folklore qui n’ébahit d’ailleurs nul autre que ceux qui sont autour ; est une image d’un album à déchirer. Miteux, mesquin, imposteur, frigide, modique, est ce mode de gestion. A qui voudrait-on faire croire que ce wali agitateur, faux calme est entrain d’œuvrer ?

    N’est pas wali n’importe qui à n’importe quelle wilaya. Paralléliser le gabarit de la personne à l’envergure de la wilaya devait être l’un des premiers paramètres sélectifs. Une mégalopole n’est pas une commune d’une zone d’ombre.

    C’est dire directement que la fonction du wali doit être reconceptualisé totalement. Le pays n’a pas besoin de carriéristes, qui viennent se vautrer sur le sofa de la république une fois atteint «el wilaya» oubliant outrageusement leur provenance ou leur indigence statutaire. Le pays n’a pas uniquement des chefs de daïra à promouvoir à de tels postes. Il n’y a pas d’exclusivité matricielle.

    Le Quotidien d’Oran, 27 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Wali, Wilaya,

  • Algérie-consultations : Les ambitions des uns et les attentes des autres

    Les concertations présidence-partis ont débuté hier:
    Les ambitions des uns et les attentes des autres

    Le poids non négligeable des indépendants peut forcer la main au FLN qui devra accepter une présence remarquée de la société civile dans le prochain exécutif. Il est même possible que ces ministres soient recrutés parmi les nouveaux députés indépendants.

    Comme souligné au lendemain de l’annonce des résultats officiels des élections législatives du 12 juin dernier, le président de la République a entamé, hier, la série de rencontres avec les représentants de la classe politique appelée à construire le prochain pouvoir législatif. Dans cette optique et comme annoncé dans le communiqué de la présidence, c’était au FLN qu’a échoit l’honneur de la réception en premier par le chef de l’Etat. C’est le Secrétaire général du parti, Abou El Fadhl Baadji, qui été reçu hier matin au siège de la présidence de la République. Le premier responsable du vieux parti n’était pas seul. Il a conduit une délégation composée de membres du bureau politique. Cette précaution de se faire accompagner renseigne sur l’importance qu’accorde le FLN à cette audience qui symbolise son retour aux affaires après une éclipse de plus de deux ans. D’ailleurs, M.Baadji n’a pas omis de souligner le poids du parti qu’il dirige sur la carte politique du pays. Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’entretien que lui a accordé le président de la République, il a mis en avant le score de son parti et insisté sur le caractère politique du prochain gouvernement.

    On ne sait pas exactement la teneur des discussions qui ont eu lieu dans le secret des négociations, mais le chef du FLN donnait la nette impression d’être satisfait de l’échange qu’il a eu avec le président Tebboune.

    Avec ces 98 sièges acquis, le FLN peut prétendre piloter la majorité présidentielle. C’est là le souhait assumé par son secrétaire général. Mais cette ambition peut être quelque peu réfrénée par ses poursuivants dans l’ordre de passage à l’APN. Les indépendants avec leur 84 sièges et dont une délégation a été reçue par le président Tebboune auront leur mot à dire. En effet, leurs représentants conduits par M. Abdelwahab Aït Menguelet, élu à Tizi-Ouzou, comptent certainement jouer un rôle majeur dans la nouvelle Algérie et donc au sein du prochain gouvernement. en vue de la formation du Gouvernement.

    «Le Président Tebboune a reçu une délégation de représentants des indépendants conduite par M. Abdelwahab Aït Menguelet composée de MM. Ali Mounsi, Saker Berri, Abdelhamid Belakhel, Benaouda Bettahar El Hadj, Abdelkader Gouri et Mme Fatma Bida», rapporte le communiqué de la présidence de la République. Le poids non négligeable des indépendants peut forcer la main au FLN qui devra accepter une présence remarquée de la société civile dans le prochain exécutif.

    Il est même possible que ces ministres soient recrutés parmi les nouveaux députés indépendants. Les profils sont on ne peut plus riches et la compétence est très présente dans le camp des indépendants, dont l’intérêt n’est pas du tout idéologique.

    Le troisième invité à la présidence est le MSP, conduit par Abderezak Makri. A l’heure où nous mettons sous presse, la présidence de la République n’avait pas encore communiqué sur l’audience accordée par le chef de l’Etat. Mais qu’il ait été reçu en fin d’après midi ou qu’il le soit aujourd’hui, le rendez-vous avec le parti islamiste est ferme. C’est d’ailleurs à l’issue de la rencontre qu’on saura si la nouvelle Algérie entamera sa première législature avec un gouvernement d’union nationale ou à majorité présidentielle.

    Enfin, il faut savoir que «M. Noureddine Bardad-Daidj, directeur de cabinet à la Présidence de la République, Mohamed El Amine Messaid, Secrétaire général de la Présidence de la République et Boualem Boualem, conseiller auprès du président de la République chargé des affaires juridiques et judiciaires», ont assisté aux audiences.

    Anissa Mesdouf

    Ouest Tribune, 27 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, consultations, formation du gouvernement, partis politiques, élus indépendants,