Catégorie : Algérie

  • Algérie : Le FLN fort ambitieux, les Indépendants pas exigeants

    CONSULTES HIER PAR LE PRESIDENT SUR LA FORMATION DE SON GOUVERNEMENT : Le FLN fort ambitieux, les Indépendants pas exigeants

    Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a reçu hier le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abou Fadl Baadji, et une délégation des indépendants dans le cadre des consultations en prévision de la formation du nouveau gouvernement, qui doit être technocrate ou politique issu de la majorité des formations «gouvernement d’unité nationale», dont le bloc des partis dits nationalistes, totalisant 282 sièges, soit largement plus que la majorité absolue.

    Ainsi, après avoir été reçu par Tebboune, Abou El Fadl Baadji a affirmé que « le prochain gouvernement sera composé des partis qui ont gagné les dernières législatives », précisant toutefois que « le choix du Premier ministre est une prérogative du président de la République », également le même SG a indiqué que le président de la République a profité de cette rencontre pour présenter le tableau de la situation générale du pays et pour proposer au FLN d’être dans le prochain gouvernement. Par ailleurs, en plus des nationalistes, le MSP du courant islamiste a appelé jeudi le président de la République Abdelmadjid Tebboune à entamer un dialogue « stratégique », exprimant son choix de former un « gouvernement d’unité nationale ». Jusqu’à présent la majorité des vainqueurs à l’APN n’ont pas proposé un gouvernement technocrate, or ils ont annoncé leur soutien à la formation d’un gouvernement de la majorité présidentielle, pour privilégier l’option de nommer un Premier ministre proche de la politique du président. Ce qui n’exclut pas cette hypothèse (gouvernement technocrate).

    En outre, et selon la Constitution, dès que le président de la République accepte la démission du gouvernement, il entame directement des consultations avec les dirigeants des partis ayant remporté les élections pour nommer le nouveau Premier ministre. Cependant la formation du gouvernement dépend de la nature de la majorité contrôlant le parlement, mais les résultats des élections n’ont permis à aucun des partis d’obtenir une majorité parlementaire (50 % +1). Ces élections législatives anticipées ont vu le Front de libération nationale arriver en tête avec 98 sièges, suivi des indépendants avec 84 sièges, puis du Mouvement de la société pour la paix avec 65 sièges. Le parti Rassemblement national démocratique est arrivé en quatrième position avec 58 sièges, suivi du Front El Moustakbal avec 48 sièges, et du Mouvement El-Bina avec 39 sièges, tandis que le reste des sièges a été réparti entre d’autres partis. Avec ces résultats, une coalition d’au moins trois blocs parlementaires est nécessaire pour former une majorité au Parlement, pour atteindre 204 sièges sur un total de 407. Il est a précisé dans ce cadre que la Constitution a fixé le début de la législature de l’Assemblée populaire nationale (APN) « de plein droit » au 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle (actuellement Conseil constitutionnel), une disposition accomplie mercredi. Conformément à l’article 133 de la Constitution de 2020, « la législature débute de plein droit le 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle sous la présidence du doyen d’âge de l’Assemblée populaire nationale (APN), assisté des deux députés les plus jeunes ». «L’Assemblée populaire nationale procède à l’élection de son bureau et à la constitution de ses commissions », lit-on dans le même article. « Le Président de l’Assemblée populaire nationale est élu pour la durée de la législature », stipule l’article 134.

    Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a entamé hier des consultations politiques avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants vainqueurs aux législatives du 12 juin 2021, selon l’ordre des résultats définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel, et ce en prévision de la formation du nouveau Gouvernement.
    Sarah Oubraham

    Déclarations

    ABOU EL-FADHL BAADJI, SG DU FLN :
    Au sortir de l’audience que lui a accordé le président Tebboune, le SG du parti du FLN, Abou El-Fadhl Baadji, a réagi : « J’ai été reçu par le président de la République dans le cadre des consultations entamées samedi, sur la base des résultats des élections législatives, le parti du FLN ayant remporté la première place avec 98 sièges », a-t-il introduit, précisant que les discussions ont porté sur « les conditions de déroulement des élections législatives, avec une analyse de leurs résultats sous tous leurs aspects, ainsi que la situation politique et socioéconomique du pays et les voies de relance du développement en général ». Baadji a indiqué avoir présenté, lors de l’audience, la vision du parti concernant le prochain gouvernement et l’Assemblée populaire nationale à la lumière des résultats des élections législatives du 12 juin, précisant que le dialogue entre les deux parties était « franc et transparent ». Et au chef de l’ex-parti unique de conclure : « Nous avons écouté les orientations du président sur la situation générale dans le pays et les moyens de l’améliorer avec la participation de tous », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour « l’avenir du pays sur tous les plans ». À noter que la délégation de ce parti comprend des membres du Bureau politique.

    ABDELHAMID BELAKHEL, REPRÉSENTANT DES INDÉPENDANTS :
    Deuxième délégation à être reçue par le chef de l’Etat, et conduite par Abdelwahab Ait Menguelet, la formation des indépendants a réagi à la fin de la séance de consultation auprès de la présidence de la République. « Nous avons eu une rencontre avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui nous a mis à l’aise et qui était attentif à nos propositions, a indiqué à la presse Abdelhamid Belakhel au nom de la délégation des indépendants. Selon lui, le Président était « au fait de tout ce qui se passe dans notre cher pays », précisant avoir perçu chez lui une volonté de « cristalliser toutes les réformes qu’il avait promis d’engager, à commencer par les dernières législatives jusqu’aux points inscrits à l’ordre du jour de son programme présidentiel ». Après avoir affirmé que le dialogue avec le locataire d’El Mouradia avait porté sur « les aspirations de la société algérienne qu’elle désire atteindre via les assemblées élues, le représentant des indépendants a fait savoir que Tebboune avait promis d’œuvrer à « la mise en œuvre de tous les points inscrits au titre de son programme pour une Algérie nouvelle ». La délégation des indépendants comprenait Ali Mounsi, Saker Berri, Abdelhamid Belakhel, Benaouda Betahar El-Hadj, Abdelkader Kouri et Mme Fatma Bida.
    R. N.

    Le Courrier d’Algérie, 27 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, consultations, partis politiques, élus indépendants, formation du gouvernement,

  • Algérie : Changement en perspective

    Les institutions démocratiques se mettent progressivement en place pour ancrer l’Algérie nouvelle dans l’ère de la modernité. En attendant le rendez-vous des élections communales et de wilaya, prévu en septembre, le parachèvement du processus de refondation de l’Etat a enregistré des avancées notables qui laissent espérer un avenir meilleur.

    Dans quinze jours, le lancement de la 9e législature destinée à élire les membres du bureau du Parlement élu et des commissions est l’aboutissement d’une démarche consensuelle privilégiée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, appelant au dialogue sans exclusive avec les représentants de la classe politique, les acteurs socioprofessionnels, les milieux universitaires et les personnalités influentes.

    Moins de 2 ans après la tenue de la présidentielle, il est permis de mesurer le chemin parcouru par l’Algérie nouvelle dotée d’une Constitution et d’un Parlement représentatif de la volonté populaire. A portée des urnes transparentes et crédibles, le changement en profondeur prend toute sa signification dans le renouvellement du paysage politique frappé de discrédit et la consécration du rôle catalyseur de la jeunesse et des universitaires représentés en force dans le Parlement. Justice est donc faite pour ces catégories sociales qui retrouvent leur place naturelle dans l’édification de l’Algérie nouvelle et la contribution efficace dans la poursuite des réformes politiques et sociales. C’est le principal défi qui attend le gouvernement arrimé incontestablement à une majorité présidentielle revendiquée par les principaux partis vainqueurs des élections, les indépendants et les compétences nationales.

    Loin de toute forme de diktat et de marchandage, l’approche consensuelle a tracé la voie du renouveau qui impose la conjugaison de tous les efforts pour concrétiser les aspirations au changement des citoyens dans la nouvelle Algérie de la stabilité et de la réconciliation. Au lendemain des législatives, la relance des consultations avec les partis vainqueurs des élections et des indépendants, selon l’ordre établi par le Conseil constitutionnel, conforte une tradition bien ancrée et la volonté d’ouverture à toutes les forces nationales soucieuses de consolider les bases d’une Algérie au service des citoyens.

    Horizons, 27 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, changement, transparence, démocratie, consultations, formation du gouvernement,

  • Algérie-Russie: En quête d’une coopération militaire stratégique

    Le chef d’état-major de l’armée algérienne, Said Shengriha, est arrivé en Russie suite à l’invitation qu’il a reçue du ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu.

    Selon le rapport d’Ennaharonline, le ministère algérien de la défense a publié un communiqué annonçant que le chef d’état-major de l’armée algérienne, Said Shengriha, avait été invité par le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, à participer à la neuvième conférence de deux jours sur la sécurité internationale.

    Shengriha a reçu, jeudi 17 juin, au siège de l’état-major de l’armée algérienne, une délégation russe conduite par Dimitri Shugayev, chef du Service fédéral de la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie.

    Au cours de la réunion, les deux parties ont discuté de la coopération militaire et technique entre les deux pays et des moyens de la développer et de la renforcer autant que possible. Ils ont également souligné la nécessité d’étendre la coopération dans les domaines communs importants et de les élever au niveau du partenariat stratégique.

    Le général de corps d’armée Saïd Chengriha a réitéré jeudi à Moscou « l’engagement indéfectible » de l’Algérie à œuvrer avec ses partenaires pour relever les défis sécuritaires auxquels est confrontée la communauté internationale, notamment dans la région du Maghreb et du Sahel, indique un communiqué du ministère algérien de la Défense.

    « (…) Je vous réitère l’engagement indéfectible de l’Algérie à œuvrer aux côtés de ses partenaires pour relever les défis sécuritaires auxquels est confrontée la communauté internationale, notamment dans la région du Maghreb et du Sahel, à travers le développement des mécanismes de coopération nécessaires, dans le cadre du respect de la légalité internationale », a déclaré Chengriha dans un discours prononcé au deuxième jour de la neuvième conférence internationale sur la sécurité, abritée par la Fédération de Russie.

    Selon un rapport d’Algeriepatriotique, la situation au Maghreb et au Sahel est telle que la puissance militaire de l’Algérie ne peut se limiter à sa seule force de frappe, même si celle-ci est formidablement efficace. Forte de ses capacités de défense éprouvées et reconnues, l’armée algérienne a entamé sa mutation vers une stratégie offensive bien avant l’introduction dans la nouvelle Constitution d’un paragraphe lui permettant d’agir au-delà de ses frontières. Pour les spécialistes militaires, le type d’armement pour lequel l’Algérie a opté au fil des ans la prédestine à faire la guerre en territoire ennemi, grâce à sa supériorité maritime et aérienne.

    Dotée de six sous-marins capables de lancer des missiles de croisière à une distance de 300 km sur plusieurs cibles terrestres avec une très grande précision, la marine algérienne a également acquis d’autres navires dont un porte-hélicoptères, ce qui montre le tournant décidé par l’Algérie. L’Algérie, constatant les évolutions géostratégiques défavorables, savait qu’un jour ou l’autre elle devrait affronter l’ennemi avant même qu’il ne s’approche de ses espaces maritimes et aériens souverains. Le renforcement de son armée de l’air avec l’avion furtif le plus puissant du monde, le Su-57, et le bombardier tactique à très longue portée, le Su-34, sera inclus dans cette nouvelle doctrine militaire algérienne construite par étapes et à moyen terme.

    Source : Press TV

    Al Manar, 26 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, armée, Russie, Maghreb, Sahel, ANP, puissance de feu,

  • Exercices African Lion : l’Algérie dans le collimateur ?

    Exercices américains sans précédent en Afrique du nord: l’Algérie dans le collimateur ?

    L’Algérie serait visée par des manœuvres militaires sans précédent réalisées par les forces américaines, a indiqué Military Watch, le magazine spécialisé dans l’actualité militaire.

    Dans un article publié le 11 juin, il souligne que les exercices menés par les États-Unis et baptisés African Lion 2021 en Afrique du Nord comportent des indications inédites en termes d’objectifs et de portées.

    Ayant commencé le 7 juin et s’étant terminées le 18 juin, ces manœuvres étaient « au centre de l’intérêt » pour plusieurs raisons, car leur portée était « sans précédent et comprenait de nouveaux types de cibles qui simulent la mise en œuvre d’une guerre par les Etats-Unis et leurs alliés », estime le média.

    Il rapporte, citant une source que ces exercices interviennent après « une décennie d’expansion de la présence militaire américaine sur le continent africain, laquelle avait commencé lorsque les USA ont mené une campagne militaire pour démanteler le pouvoir libyen en 2011 avec le soutien européen ».

    La source a noté que ces exercices « simulent remarquablement des attaques contre deux pays imaginaires Rouane et Nihon, tous deux situés sur le territoire de l’Algérie ».

    Le magazine considère que l’accent est mis sur l’Algérie non seulement parce qu’elle est « la première puissance militaire de la région et qu’elle est toujours en dehors de la sphère d’influence du monde occidental, mais aussi en raison des types d’armes auxquelles les participants aux exercices African Lion se sont appliqués dans leur simulation de riposte à une attaque, à savoir les S-400 de longue portée et les systèmes de missiles aériens ».

    « L’Algérie est le seul opérateur du système S-400 sur le continent africain, et elle déploie également les anciens systèmes S-300 et plusieurs systèmes à plus courte portée tels que Pantsir et Bock » fait remarquer Military Watch.
    De plus elle est depuis 2013 « le seul importateur d’armes russes parmi les pays arabo-africains ».

    Selon l’article, « l’Algérie a intensifié ses efforts pour moderniser ses défenses depuis début 2010 en raison du sort de son voisin libyen ».
    « L’Égypte aurait elle aussi après 2013 mis l’accent sur l’acquisition d’armes de défense aérienne russes en réponse à l’attaque contre la Libye », lit-on dans l’article.

    Le magazine cite une déclaration faite par le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Saif al-Islam, pendant la guerre de 2011, lorsque son pays était sous les bombardements. Il affirme que la guerre en Libye est « la preuve que les pays qui ont des relations apparemment positives avec les puissances occidentales peuvent être attaqués soudainement si c’est dans l’intérêt de l’Occident ».

    Selon la source, l’armée de l’air algérienne a commencé à partir de cette date à moderniser ses avions et à en acheter de nouveaux à la Russie, mais elle souffre d’une pénurie d’avions de reconnaissance et d’alerte précoce.

    Selon l’article, l’Algérie présente un « énorme défi » à tout attaquant potentiel, car son réseau de défense aérienne est « bien plus performant » que n’importe quel réseau de défense aérienne auquel les États-Unis ont été confrontés depuis la guerre de Corée.

    Source: Al Manar, 21 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Military Watch, Libye, Syrie, Kadhafi, OTAN, Occident, Russie, armée,

  • Algérie: Crispations identitaires

    Dès qu’il s’agit de questions identitaires, les passions se déchaînent, les esprits s’excitent et les surenchères s’enflamment. Jamais abordées dans un climat apaisé. Les postures névrotiques l’emportent outrageusement sur les positionnements rationnels. Signe d’un rapport bien particulier qu’ont les Algériens avec leur passé tronçonné, fantasmé, avec leurs langues sacralisées et violentées, avec leur culture et leur civilisation anesthésiées et dévitalisées. Le lien à la religion congèle carrément la pensée. Cet ensemble de représentations sociales et imaginaires devant servir naturellement de libérateur du génie créatif d’une société a conduit, chez nous, à un assèchement des facultés intellectuelles. Les idées novatrices et iconoclastes sont comme assignées à résidence. La réappropriation du soi culturel a longtemps été suspectée et vigoureusement combattue.

    En opposant à l’extrême les éléments constitutifs d’une identité plurielle, les identitaristes ont fini par installer le corps social national sur une poudrière où les populistes tiennent la flamme. Conséquence de la pensée unique stérilisante qui tient lieu d’un programme national, la culture algérienne, dans ce qu’elle a de matériel et d’immatériel, est sclérosée. Jamais comme élément dynamique, évolutif et enrichissant. Pis encore : le choix idéologique opéré au lendemain de l’indépendance n’avait aucun enracinement local et réel. Mais, une construction artificielle bâtie sur le sable d’Arabie et l’Algérie a fini par être arrimée à un monde qui n’a jamais été le sien. Un détournement du moi algérien au profit d’un surmoi importé.

    L’entreprise de ré-ancrage de la personnalité algérienne dans son sillon naturel a été laborieuse et non sans dégâts. Il a fallu des décennies de lutte pour décomplexer les Algériens vis-à-vis d’eux-mêmes et de leur appartenance. Une prouesse intellectuelle collective. L’Algérie algérienne ouverte sur l’universel est un fait d’engagement citoyen. Une construction par en bas. La régression politique d’en haut n’a pas pu empêcher cette Algérie d’advenir. Un acquis historique qui passe mal chez les nouveaux Don Quichotte. Minoritaires mais trop bavards, ils occupent le centre vidé de sa substance et poussent à la marge les esprits lucides. Ces derniers doivent reprendre le dessus pour anéantir les capacités de nuisance des nostalgiques d’une nation fantasmée. En perte de vitesse, ils sont capables de tout brûler.

    Liberté, 26 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, identité, patrimoine culturel, monde arabe, amazighité,

  • Algérie : Quel bilan pour Djerad ?

    Fin de mission pour Abdelaziz Djerad et son gouvernement. Après dix-huit mois à la tête de l’exécutif, le Premier ministre a présenté, jeudi dernier, la démission de son gouvernement au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. Le chef de l’Etat, selon un communiqué de la présidence de la République, a accepté cette démission et il a chargé Abdelaziz Djerad « de gérer les affaires courantes », et cela en attendant la désignation du nouveau gouvernement.

    Ainsi donc, Abdelaziz Djerad ne sera pas reconduit. Celui qui a pris la tête de l’exécutif en janvier 2020, cédera définitivement sa place dans les prochains jours. Peut-être juste après l’installation de la nouvelle assemblée populaire nationale, issue des dernières législatives qui ont été marquées par un fort taux d’abstention. Jusque-là rien d’anormal. Mais quand on se rappelle que le gouvernement Djerad, remanié à deux reprises en 18 mois, rend le tablier sans présenter de bilan, on se pose des questions sur le respect de la constitution.

    En effet, Abdelaziz Djerad confirme que le respect de la Constitution n’est pas le point fort des tenants du pouvoir. Comme ses prédécesseurs, il ne présente aucun bilan, après plus d’une année et demi de gestion des affaires du pays. En effet, depuis la présentation de son plan d’action, Abdelaziz Djerad n’est plus été revu à l’APN, même avant sa dissolution, pour présenter sa déclaration de politique générale. Malgré le fait que la Constitution l’obligeait à repasser par le Parlement pour présenter un bilan annuel.

    « Le Premier ministre ou le Chef du Gouvernement, selon le cas, doit présenter annuellement à l’Assemblée Populaire Nationale, une déclaration de politique générale. La déclaration de politique générale donne lieu à débat sur l’action du Gouvernement. Ce débat peut s’achever par une résolution. Il peut également donner lieu au dépôt d’une motion de censure par l’Assemblée Populaire Nationale conformément aux dispositions des articles 161 et 162 ci-dessous. Le Premier ministre ou le Chef du Gouvernement, selon le cas, peut demander à l’Assemblée Populaire Nationale un vote de confiance.

    Si la motion de confiance n’est pas votée, le Premier ministre ou le Chef du Gouvernement, selon le cas, présente la démission du Gouvernement », stipule l’article 111 de la Constitution. Mais il ne l’a pas fait, alors que, et ce n’est un secret pour personne, le bilan du gouvernement Djerad est catastrophique sur tous les plans. Navigant à vue, l’homme et ses collaborateurs se sont contentés de crier au complot à chaque fois qu’ils sont confrontés à une problématique de taille.

    Sur le plan économique, le gouvernent Djerad a fait plutôt du surplace, avec, comme le confirme le Première ministère dans un document publié récemment sur son site, des investissements étrangers (IDE) qui ne se bousculent pas au portillon et une situation financière du pays des plus catastrophiques.

    Samir Rabah

    L’Est Républicain, 26 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelaziz Djerad, bilan du gouvernement,

  • Algérie: Fabriquer le consensus pour produire la démocratie

    Par Badis Khenissa
    Le 12 juin 2021 fut une date-clé dans l’histoire de l’Algérie post-22 février 2019 ! L’Algérie, et pour la première fois, a connu ses premières élections législatives sans instructions verticales ni connivences transversales !

    Un scrutin tant attendu car il marque la fin d’une amputation institutionnelle qui avait assez duré. Beaucoup de partis politiques ont répondu présents afin de jauger et mesurer leur poids sur la scène politique, d’autres ont préféré faire l’autruche, pendant que certains, fidèles à tous les scrutins précédents, ont opté pour l’abstention, voire le boycott extrême ; pis encore, dénoncer ces élections qu’ils qualifiaient de «mascarades».

    Oui, une incompréhension mélangée à de la schizophrénie saute aux yeux ! Comment peut-on concevoir, l’espace d’une fraction de seconde, participer et chanter les louanges d’un processus électoral sous le joug d’un régime révolu et déchu grâce au Hirak el mubarak, et rejeter machinalement d’un revers de main un autre, fruit d’une lutte pacifique de millions d’Algériens pendant des semaines ?! Le syndrome du balancier ! Oui, c’est le principe de la girouette qui, au fond d’elle, pense profondément qu’elle dirige le vent ! Comble de l’ineptie, ces prophètes de la vingt- cinquième heure récusent ces élections et se targuent des chiffres historiques de l’abstention fournis par l’Anie (Autorité nationale indépendante des élections), cette même autorité dont ils mettent à mal la probité et la transparence dans sa gestion du scrutin.

    L’ère des quotas dans les salons feutrés est révolue. Place à la politique de proximité, qui côtoie le petit peuple, qui se mélange à la populace, qui se dresse sur sa base, son socle, son ancrage populaire. Dans ces circonstances, il y a peu de prétendants. Quelques partis et personnalités évitent de prendre le risque, celui de se peser sur la place publique et se dénuder. Il est toujours préférable de garder l’effet bulle pour bien dissimuler la réalité.

    Chacun de nous, face aux enjeux sensibles et aux défis majeurs qui attendent l’Algérie, doit assumer ses responsabilités devant le peuple algérien, devant l’Histoire et son lourd héritage, mais surtout devant notre avenir commun ! L’idéalisme ne suffit plus, il faut agir en son âme et conscience. L’idéologie politique a exterminé plus d’une nation, l’histoire des civilisations l’atteste. L’ego démesuré et le militantisme narcissique ont vu bon nombre de sociétés s’écrouler, désabusées lâchées en pâtures, sacrifiées sur l’autel de la science infuse illusoire et la doctrine hermétique à toute envie de changement.

    Il n’en sera pas le cas pour l’Algérie ! N’en déplaise à ceux qui campent encore sur des diatribes stériles et contribuent, chaque jour qui passe, à confisquer l’espoir d’un peuple, l’espoir des générations futures, l’espoir d’une Algérie meilleure. Ceux qui confondent «convaincre» avec «contraindre». Ceux, enfin, de la caste du «ce n’est jamais le moment ». Même si l’Algérie a fait l’exception mondiale quant à sa révolution pacifique, il n’en sera pas le cas, en revanche, quant à sa transition, qui, elle, se soumettra immuablement à ce que l’histoire des révolutions des peuples nous a appris. Car, au final, l’Algérie reste un cas d’école en matière d’affranchissement des peuples de leur servitude et leur quête de l’accomplissement d’un rêve primaire, celui de voir émerger une Algérie nouvelle en phase avec les principales revendications du Hirak authentique.

    Tous les soulèvements et sursauts populaires, qu’ils fussent violents ou pacifiques, courts ou longs, instantanés ou prémédités, unis ou divisés, structurés ou désordonnés, ont tous abouti au même cheminement et cycle de vie. L’exemple du Chili — et des pays sud-américains — est, me semble-t-il, très évocateur. Ni la mobilisation populaire des années quatre-vingt et ses pratiques de désobéissance civile ni les stratégies révolutionnaires d’insurrection contre la dictature n’ont pu dessiner de voie chilienne vers la démocratie. Ce sont la négociation et les accords passés entre les élites d’opposition (de centre gauche) et le régime (incluant la droite politique) qui ont concrétisé ce passage d’un régime autoritaire à un État de droit. La coalition de centre gauche et la concertation des partis pour la démocratie ont fini par emporter les élections en 1990 et par gouverner le pays pendant plus de vingt ans !

    Une passation ordonnée du pouvoir qui tire son essence dans une vertu démocratique, indispensable et utile au départ : la fabrication du consensus ! Un mot encore étranger au vocabulaire d’un panel très large de la classe politique algérienne et plus particulièrement aux démocrates non pratiquants, qui, pour certains, le mot d’ordre est encore : «JE ne change pas et JE n’autorise pas le changement» ou même «JE suis le peuple, JE suis le Hirak et JE suis la République.» Pourtant, un chemin du milieu reste à notre portée et semble être le chemin le plus sûr et le plus court.
    Le consensus est plus qu’un concept, c’est la voie la plus salutaire des nations et des peuples soucieux d’amorcer un équilibre vital dans une période de déséquilibre des visions. S’accorder sur les fondamentaux et s’unir autour du changement graduel et apaisé, une équation vertueuse qui donnera naissance aux premiers balbutiements d’une démocratie effective dans l’esprit comme dans les actes.

    L’anarchie est souvent le carburant du chaos et l’alibi des « pays bienveillants». La vie politique doit obéir à un calendrier structuré et une vision éclairée pour faire de cet exercice un exercice noble et vertueux. Il est difficile de théoriser le rapport gouvernants/peuple quand on partage le vécu du peuple algérien pendant les deux décennies passées. La compassion ne suffit plus, les postures victimaires non plus.

    Nous avons rêvé de changement, nous avons marché pour le changement, il est temps d’agir pour le changement. Notre faculté a tous d’être en phase avec nos idéaux, avec l’ossature qui a donné vie à nos luttes justes et nécessaires doivent impérativement prendre le dessus en ces temps de doutes et de tergiversations. Notre capacité à écouter les autres et non les entendre, notre humilité puisée dans la force de construire et la volonté d’unir nous seront d’une grande utilité en cette période de prophètes et messies politiques de tous genres. Il est vrai que les élections législatives du 12 juin 2021 sont un tournant important si elles sont dotées d’une sacralité absolue, celle de faire écho enfin à la voix du peuple. Une garantie s’en dégage portée par des femmes et des hommes aux responsabilités lourdes et historiques. Gardiens du temple, ils se doivent d’être à la hauteur de leur mission première : permettre l’émergence d’une chambre basse en rupture totale avec ce qu’ont connu nos concitoyennes et concitoyens par le passé. Mais ces élections aussi souveraines et décisives fussent-elles ne sont qu’une partie de la solution de l’équation. Réconcilier le citoyen avec son député ne peut à lui seul inhiber le passif enduré. Nous ne devons en aucun cas occulter les questions de fond. Le rapport gouvernants/gouvernés doit être la priorité suprême pour les décennies à venir.

    L’édification d’un État de droit en sera la forteresse contre les «promoteurs de l’anarcho-complotisme chronique». Bâtir un État fort, fort du droit de son peuple à labelliser ses élus et ses gouvernants. Fort de sa justice territoriale et égalité des chances, matrice de l’ordre social et citoyen, l’aristocratie politique et culturelle ne devraient plus constituer un rempart contre toutes initiatives citoyennes et républicaines.

    Réfléchir collectivement sur les bases solides d’un État exige l’apport sincère de toutes et tous. En ordre de marche contre des clivages qui continuent de structurer une société incapable, pour l’heure, de conjuguer le respect du singulier et la définition du commun. Lutter contre l’archipellisation rampante des visions et la sophistication intellectuelle trop élitiste et discriminatoire a fortiori. Réinventer une Algérie moderne dotée d’un agenda progressiste et démocratique où le peuple en sera le cœur battant.

    Nous devrons faire face ensemble à des enjeux, des challenges et des défis que seules notre intelligence collective et notre combativité dans le consensus permettront de relever.
    B. K.

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, démocratie, consensus, Hirak,

  • Algérie : Le temps des tractations

    Le conseil constitutionnel a rendu son verdict et annoncé les résultats définitifs des dernières élections législatives du 12 juin dernier. Il n’y eut pas de changements profonds, mais quelques corrections qui ont vu le Fln garder toujours la victoire mais perdre 7 sièges, alors que les indépendants confortent un peu plus leur place de deuxième force politique dans le prochain parlement, en gagnant 6 autres sièges. Ce sont là les faits marquants du verdict du conseil constitutionnel, en attendant les éventuels recours dans les prochains 15 jours, qui grosso-modo n’influenceront pas les résultats ou le feront vraiment à la marge.

    Il faut dire qu’aujourd’hui, nous sommes déjà dans une autre étape. Étape qui coule de source comme suite logique des élections législatives qui doivent être suivies automatiquement de la démission du gouvernement en place comme le stipule l’article 113 de la Constitution. Et c’est désormais chose faite depuis ce jeudi où le Premier ministre Abdelaziz Djerad a presenté sa démission et celle de son gouvernement au président Abdelmadjid Tebboune qui l’a acceptée et l’a chargé de gérer les affaires courantes en attendant la composition d’un nouveau gouvernement.

    Et c’est ce gouvernement qui constituera l’essentiel de l’activité politique nationale ces prochains jours. Il faut dire que la composante du nouveau parlement élu, où ne se dégage aucune majorité franche, donne au président de la République grande latitude de choisir un Premier ministre et d’avoir la main haute dans la désignation des ministres appelés à gérer la prochaine étape de l’édification de la nouvelle Algérie qui reste le socle immuable du chef de l’État, qui a besoin d’une équipe plus performante que celle qui vient de démissionner. Un etat de fait que le président Tebboune a publiquement exprimé la veille de son départ en Allemagne, où il a lâché sa fameuse phrase «el hokouma fiha w aliha» ( au gouvernement il y a des hauts et des bas).

    Une situation appelée à changer au vu des énormes défis et dossiers complexes qu’il faut régler au mieux et dans les meilleurs délais. Et ça commence dès aujourd’hui avec le début des consultations qu’engage le président en vue de la formation du prochain gouvernement. Un gouvernement très attendu par les Algériens qui aspirent à voir les changements tant souhaités prendre forme sur le terrain et ouvrir ainsi de nouvelles perspectives pour le pays.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 26 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, formation du gouvernement, APN, députés, partis politiques, élus,

  • Investissements : L’Algérie ouvre ses portes aux IDE

    MOUVEMENT DE DÉLOCALISATION DES ENTREPRISES APRÈS LA PANDÉMIE : L’Algérie ouvre ses portes aux IDE

    Le président du Conseil économique, social et environnemental (CNESE), Rédha Tir, a estimé que l’Algérie a toute les chances d’attirer les investissements étrangers au vu des atouts qu’elle offre sur plusieurs plans. Intervenant à l’occasion de la tenue d’un séminaire organisé au niveau de l’École supérieure d’hôtellerie et de restauration (ESHRA), Tir a affirmé que le dernier rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), paru la semaine dernière, fait état d’un recul sans précédent des investissements étrangers, ce qui représente, selon lui, une opportunité pour l’Algérie.

    Le président du CNESE a expliqué que l’Algérie a « toutes les chances » de rivaliser avec les autres pays qui ambitionnent d’attirer les grandes puissances économiques mondiales qui envisagent la délocalisation de leurs industries à la suite des problèmes qu’elles ont connus en raison de la pandémie du Covid-19. Tir a argumenté sa thèse par les atouts que présente l’Algérie, notamment sa position stratégique, la richesse de ses ressources humaines et naturelles et aussi son climat favorable.

    Cet événement visait selon Tir à débattre des dispositifs juridiques, administratifs, fiscaux et d’engineering financier nécessaires pour accompagner efficacement les opérateurs économiques algériens et étrangers. Cela dans le cadre d’investissements qui seront réalisés dans le cadre de joint-ventures créées en profitant de l’abrogation de la règle 51/49, a souligné Tir ajoutant que ces joint-ventures insuffleront une énergie nouvelle à l’économie nationale, dans divers secteurs : financiers, industriels, agricoles, touristiques ou autres, en assurant un transfert de technologie ainsi que des financements directs.

    Tir a évoqué, en outre, les actions menées dans l’objectif de réformer les textes réglementaires contraignants pour l’investissement, citant à ce titre une nouvelle mouture de la loi de commerce qui sera présentée, le code civil en ce qui concerne les contrats et les garanties sur lesquels le gouvernement a planché, le code de l’investissement qui connaîtra une refonte profonde ou encore le code de la monnaie qui sera, pour sa part, révisé.
    Ania Nch

    Le Courrier d’Algérie, 26 juin 2021

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  • Algérie : le MSP «revendique» sa place dans la prise de décision

    Consacré 2e parti politique en Algérie : le MSP «revendique» sa place dans la prise de décision

    Propulsé à la deuxième place des partis vainqueurs des législatives après l’annonce officielle des résultats, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) se donne les moyens de jouer les premiers rangs dans la prochaine législature.

    Avant l’annonce de la composition du prochain gouvernement, le parti de Abderrazak Mokri choisit un sémantique très clair, quoique diplomatique, en revendiquant sa pleine place dans la prise de décision.

    Pour lui, les résultats officiels des législatives du 12 juin 2021 sont « un fait accompli ». Traduction : la victoire est la nôtre, mais nous acceptons la décision de nous reléguer au second plan.

    Toujours est-il que le MSP s’est réjoui « des résultats qu’il a obtenus et qui l’ont propulsé à l’avant-garde et mis en exergue sa place dans la classe politique », a-t-il indiqué dans une communiqué.

    A partir de là, le parti a appelé les autorités « à un dialogue stratégique et à œuvrer d’arrache-pied à réaliser le consensus national et former un gouvernement d’union nationale ». Faut-il interpréter cet appel comme une offre de service, ou même d’une «revendication», au nom de ses 65 sièges, d’une participation au prochain gouvernement. Sans oublier le fait qu’il postule clairement à la présidence de l’Assemblée.

    En revanche, le MSP appelle les partis vainqueurs à « s’engager dans un dialogue transparent au mieux des intérêts du pays ».

    Il s’agit, là encore, d’un message au FLN, RND, El Moustakbal, leur indiquant de ne pas tenter le diable et de jouer sans lui.

    Sid Ali

    La Nation, 26 juin 2021

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