Catégorie : Algérie

  • Algérie: Regain diplomatique

    Algérie: Regain diplomatique

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    L’Algérie est entrain de se réapproprier sa place d’acteur régional et international qu’elle a perdue durant ces trois dernières décennies. Sa diplomatie n’a jamais été aussi dynamique que ces derniers temps. L’intense ballet diplomatique dont Alger a été le théâtre ces jours-ci renseigne sur ce retour en force du pays dans les affaires continentales et internationales.

    Les visites officielles effectuées par le président Tebboune dans de nombreux pays, l’arrivée incessante à Alger de chefs d’états, de premiers ministres et d’envoyés spéciaux, montrent que l’Algérie est entrain de vivre réellement un second âge d’or diplomatique, après celui des années soixante-dix où Alger s’est imposée comme une capitale incontournable du tiers-mondisme et du règlement de certains dossiers sensibles. L’Algérie retrouve enfin peu à peu la place qui est sienne après un repli sur soi et une traversée du désert qui l’ont complètement réduit au silence et à l’impuissance.

    La tenue du sommet de la ligue arabe les 1er et 2 novembre prochains à Alger, les efforts soutenus de l’Algérie dans le processus de paix et de réconciliation au Mali, son rôle remarquable dans la prise en charge du dossier libyen, sa lutte payante contre le terrorisme transfrontalier, sa signature du mémorandum d’entente de concrétisation du projet du gazoduc transaharien, son investissement à renforcer les liens entre les pays de l’Union africaine et à préserver cette Union de l’intrusion sioniste…sont autant d’exploits qui autorisent de tresser des lauriers à la diplomatie algérienne. La reconnaissance par le Conseil de sécurité de l’ONU du rôle déterminant de l’Algérie dans le règlement du conflit malien est l’un de ses lauriers que l’Algérie mérite amplement.

    C’est reconnue par tous, le rôle international de l’Algérie s’affirme de jour en jour. Elle est sur tous les fronts pour hâter le règlement de plusieurs questions internationales restées en instance depuis de longues années et pour hâter l’avènement d’un Nouvel ordre mondial multipolaire et plus juste.

    L’arrivée hier à Alger du Président du Conseil Européen, Charles Michel, en visite de travail prouve encore une fois le rôle incontournable de l’Algérie dans la résolution des bon nombre de crises qu’elles soient politiques où économiques. Que ce soit dans le domaine du pétrole et du gaz, que ce soit dans la lutte contre le terrorisme international, que ce soit dans la stabilité et la sécurité au Sahel et en Afrique, que ce soit dans la reconfiguration des règles du jeu mondial… Alger est devenue un passage obligé.

    L’Express, 10/09/2022

    #Algérie #Diplomatie

  • L’Algérie expulse des centaines de migrants vers le Niger

    L’Algérie expulse des centaines de migrants vers le Niger

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    Plus de 800 migrants expulsés cette semaine par l’Algérie ont atteint la ville d’Agadez, dans le nord du Niger, ont indiqué les autorités locales à l’AFP.

    « En tout, nous avons 847 personnes, dont 40 femmes et 74 enfants non accompagnés », a indiqué jeudi soir la mairie d’Agadez.

    Le ministère de la protection de l’enfance a pris en charge les mineurs, a-t-il ajouté.

    De source humanitaire, « quelque 800 migrants » sont arrivés à la frontière en début de semaine après y avoir été « escortés » par des responsables algériens.

    Les migrants, pour la plupart originaires du Niger, recevront des soins médicaux et des produits de première nécessité, a indiqué la source.

    Depuis 2014, l’Algérie a expulsé des dizaines de milliers de migrants d’Afrique occidentale et centrale, selon les Nations unies.

    De nombreux voyageurs empruntent la route dangereuse à travers le Sahara pour tenter d’atteindre la côte méditerranéenne et de là pour traverser vers l’Europe.

    L’association caritative française Médecins sans frontières (MSF) a enregistré une augmentation du nombre de personnes expulsées d’Algérie ces dernières années.

    Quelque 23.171 ont été expulsés en 2020, 27.208 en 2021 et 14.196 de janvier à mai de cette année, selon MSF.

    Alarabiya, 09/09/2022

    #Algérie #Niger #Immigration #MSF

  • La Russie ne s’oppose pas à l’adhésion de l’Algérie aux BRICS

    La Russie ne s’oppose pas à l’adhésion de l’Algérie aux BRICS

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    Le nouvel ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, a révélé la possibilité que le président algérien Abdelmadjid Tebboune se rende dans la capitale russe, Moscou, avant la fin de l’année.

    Lors de sa première apparition médiatique au siège de l’ambassade de son pays en Algérie, l’ambassadeur russe a révélé que Tebboune pourrait se rendre en Russie avant la fin de l’année. Il a souligné que certains développements sont attendus concernant les relations entre Alger et Moscou dans les mois à venir, mais il n’a pas donné plus de détails sur ce qu’ils sont.

    Il a ajouté que Moscou ne s’opposait pas à la volonté de l’Algérie de rejoindre le groupe des BRICS, ajoutant que Tebboune avait envoyé une lettre à son homologue russe, Vladimir Poutine, sur la question de l’adhésion d’Alger.

    L’Algérie est impatiente de rejoindre le groupe BRICS, qui comprend les plus grandes économies mondiales en dehors du système occidental, Tebboune ayant annoncé son intention de le faire fin juillet. Tebboune a déclaré qu’il est possible de rejoindre le groupe BRICS étant donné qu’il s’agit d’une « puissance économique et politique ».

    En mai dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait déclaré lors de sa visite en Algérie que les deux pays avaient l’intention de signer un accord qui reflète la nouvelle qualité des relations bilatérales entre les deux pays, notant que cet accord répond au développement rapide des relations amicales entre les deux pays.

    MEMO, 09/09/2022

    #Algérie #Russie #BRICS

  • Algérie. Enjeux et victoires d’un Sommet

    Algérie. Enjeux et victoires d’un Sommet

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    L’Algérie est-elle en passe de fermer la parenthèse du printemps arabe ouvert par l’alliance israélien en 2011 ? Cette question est très pertinente, à voir l’enthousiasme qui entoure les préparatifs au prochain Sommet de la Ligue arabe, le 1er et 2 novembre prochain à Alger. L’on pourrait même répondre par « oui » à cette interrogation, sachant le formidable travail accompli par la diplomatie algérienne et le tournant que prend la géopolitique mondiale qui met en difficulté l’alliance israélo-occidentale.

    Le seul fait d’une certaine indépendance clairement affichée par l’Arabie Saoudite sur le dossier des hydrocarbures est, quelque part, suffisant pour attester que les évolutions que connaît la planète ces derniers mois plaident en faveur d’un avenir multipolaire du monde et l’émergence de nations affirmant leurs indépendances au sein du Croissant fertile. Comment ne pas penser de la sorte, lorsqu’on voit clairement une tentative de dédollarisation de l’économie pétrolière. Un acte stratégique, dont l’impact sur l’économie américaine sera cataclysmique.

    Le Sommet arabe, qui intervient dans cette conjoncture particulière, est pris à bras le corps par une diplomatie algérienne d’une redoutable efficacité. Elle a réussi l’extraordinaire exploit d’effacer les terribles contradictions qui minaient les relations inter-arabes, jusqu’à ouvrir la porte de la Fitna et permettre à l’alliance israélo-arabe de créer le chaos dans le corps social et politique de la nation arabe. Le pari pris par Alger consiste justement à faire de cette nation, l’un des pôles de la multi-latéralité qu’annoncent les récents chamboulements que vit la planète.

    Le Sommet d’Alger aura la mission historique de boucler la boucle du printemps arabe, en éloignant l’ensemble des États des thèses mortifères de l’alliance israélo-occidentale et de détricoter la fable occidentale des Libertés individuelles. Cet exclusivisme dans le traitement du développement des sociétés arabes a été en réalité, le cheval de Troie qui a accompli sa mission, celle de déchirer l’unité arabe. Les traumatisantes expériences irakienne, syrienne, libyenne et Yéménite sont là pour le rappeler.

    La diplomatie algérienne a démontré aux uns et aux autres les vertus du débat contradictoire. Les peuples s’étaient prioritairement libérés pour vivre mieux. Et dans le « vivre mieux », il y a la liberté d’expression, certes mais aussi une inflation gérable et des opportunités d’emplois pour un grand nombre de jeunes chômeurs. Il y a évidemment la question centrale, celle de la libération de la Palestine occupée. L’Algérie a remis le dossier au goût du jour. Les observateurs craignaient que le dossier palestinien bloque le sommet. Il n’en est rien. Preuve que tout est possible et que le nouvel ordre mondial arrive à point nommé pour donner du sens au positionnement algérien.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 09/09/2022

    #Algérie #Ligue_Arabe #Sommet_arabe #Palestine #Nouvel_ordre_mondial

  • Miniremaniement en Algérie: Un nouveau ministre de l’intérieur

    Miniremaniement en Algérie: Un nouveau ministre de l’intérieur

    Algérie, gouvernement, Abdelmadjid Tebboune, remaniement,

    (Belga) Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé jeudi un nouveau ministre de l’Intérieur à la faveur d’un remaniement ministériel restreint.

    Brahim Merad, qui occupait le poste de Médiateur de la République, a été nommé ministre de l’Intérieur, en remplacement de Kamel Beldjoud, qui a hérité du ministère des Transports, selon un communiqué de la présidence. Les autres ministères clefs –Affaires étrangères, Justice, Energie et Finances– conservent leurs titulaires.

    Ce remaniement a vu également le départ du ministre de la Santé Abderahmane Benbouzid, en poste depuis janvier 2020, remplacé par Abdelhak Saihi qui était auparavant secrétaire général de ce département ministériel.

    Une nouvelle figure fait son apparition dans le nouveau gouvernement: Lakhdar Rekhroukh est nommé aux Travaux publics et Infrastructures après avoir dirigé depuis 2002 le premier groupe public de BTP en Algérie, Cosider.

    (Belga)

    RTL Info, 09/09/2022

    #Algérie #Remaniement

  • Algérie-Naples par ferry assurée toute l’année

    Algérie-Naples par ferry assurée toute l’année

    Algérie, Naples, ferry,

    Le pont maritime lancé fin juillet par Algerie Ferries, reliant le port de Naples et l’Algérie, ne sera pas arrêté à la fin de la saison estivale mais prolongé pour toute l’année.

    L’annonce a été faite par l’ambassadeur d’Algérie en Italie lors d’une cérémonie tenue à Naples.

    Michele Giromini, patron de CNAN Italia, agent général de la compagnie de ferries en Italie, a déclaré à Ferry Shipping News que la liaison opérée avec le navire ropax EL DJAZAIR II a été un succès. « Au cours de cette première phase de test, la ligne a bien fonctionné tant en termes de trafic que d’un point de vue opérationnel. Par conséquent, la connexion se poursuivra jusqu’en janvier prochain avec deux appels par mois et ensuite elle sera portée à quatre appels mensuels à chaque port.

    #Algérie #Naples #Ferry

  • L’Algérie exporte du sucre vers la Tunisie

    L’Algérie exporte du sucre vers la Tunisie

    Algérie, Tunisie, exportations, sucre,

    Selon l’agence officielle tunisienne qui cite Nabil Kasmi, chef du département du stockage et de la distribution à l’Office tunisien du commerce au Kef, l’Algérie va exporter, dans les jours à venir, pas moins de 70 000 tonnes de sucre vers la Tunisie dans le cadre d’un accord commercial.

    Dans un premier temps, 20 000 tonnes de sucre devrait être acheminées ce mercredi soir, via la frontière terrestre, plus précisément par « le poste frontière de Sakiet Sidi Youssef », précise le même responsable.

    Ce dernier a ajouté « que toutes les procédures douanières ont été achevées, s’attendant à ce que la cargaison arrive au plus jeudi ».

    Une deuxième cargaison identique sera livrée le 15 septembre prochain via le port commercial de Bizerte. Enfin, une troisième expédition de 30 000 tonnes aura lieu au mois d’octobre.

    Ennahar online, 07/09/2022

    #Algérie #Tunisie #Exportations

  • Algérie: Eni conclut un accord pour racheter les activités de BP

    Algérie: Eni conclut un accord pour racheter les activités de BP

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    Eni ( MIL:ENI ) a conclu un accord pour acheter l’activité locale de BP ( LON:BP ) en Algérie à un prix non divulgué.

    La société italienne a déclaré que l’accord avait « une grande valeur stratégique ». Il contribuera à la sécurité énergétique européenne et renforcera la présence d’Eni en Algérie.

    L’accord comprend la participation de 45,89% de BP à In Amenas et la participation de 33,15% à In Salah. Ces projets ont produit 11 milliards de mètres cubes de gaz en 2021, en plus de 12 millions de barils de condensats et de GPL.

    À la suite de cet accord et des projets d’Eni dans le bassin de Berkine, la société s’attend à une augmentation de la production. Eni prévoit que sa production algérienne atteindra 120 000 barils par jour en 2023. Sa production actuelle est d’environ 100 000 barril par jour.

    « BP travaille avec succès avec l’Algérie et nos partenaires depuis plus de 30 ans, développant et soutenant les opérations sur deux projets gaziers majeurs pour le pays », a déclaré la vice-présidente exécutive de BP pour le gaz, Anja-Isabel Dotzenrath. « Nous pensons que cet accord représente un bon résultat pour BP et Eni et pour l’Algérie. »

    Prospection

    In Salah couvre sept champs gaziers, à environ 1.200 km au sud d’Alger. Elle a commencé à produire en 2004, avec une deuxième phase démarrant en 2016. In Amenas se trouve dans le bassin d’Illizi, dans le sud-est de l’Algérie, et elle a démarré en 2006.

    BP travaille sur les deux projets avec Sonatrach et Equinor. La société a déclaré une production nette de gaz de 126 millions de pieds cubes par jour en 2021, contre 141 millions de pieds cubes par jour en 2020 et 186 millions de pieds cubes par jour en 2019.

    Diverses autorités devront approuver l’accord pour qu’il soit conclu. Il y a aussi des droits de préemption à considérer.

    Le vice-président senior de BP pour l’Egypte, l’Algérie et la Libye, Karim Alaa, a déclaré que la société appréciait le soutien du gouvernement algérien au fil des ans.

    « Avec sa présence importante actuelle en Algérie et dans la région au sens large, nous pensons qu’Eni sera bien placée pour travailler avec des partenaires et le gouvernement alors qu’ils continuent à faire avancer ces actifs », a-t-il déclaré.

    Energy voice, 07/09/2022

    #Algérie #Italie #Eni #BP

  • France-Algérie: le football peut-il être un outil diplomatique?

    France-Algérie: le football peut-il être un outil diplomatique?

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    Emmanuel Macron n’exclut pas l’organisation d’un match de football entre la France et l’Algérie. Bonne ou mauvaise idée, vingt-et-un an après le rendez-vous raté du Stade de France ?

    C’était le 6 octobre 2001. La France de Zinedine Zidane recevait l’Algérie lors d’un match resté, pour de mauvaises raisons, dans les mémoires. L’envahissement de la pelouse par une partie du public avait en effet provoqué l’arrêt de ce match amical que la presse présentait, à ce moment-là de façon assez caricaturale, comme une « réconciliation des peuples ».

    Mais cet épisode ne doit pas occulter le positif : « Il y avait une joie communicative, une ferveur », se souvient le journaliste sportif Chérif Ghemmour qui rappelle que « c’était la première fois que l’équipe algérienne venait jouer en France ». L’ambiance était alors au rendez-vous. « En arrivant au stade, il y avait la nette impression qu’il y avait plus de supporters de l’équipe d’Algérie que de l’équipe de France. C’était une impression, ils étaient en fait plus démonstratifs », insiste Ghemmour.

    « Conjurer le passé » grâce au football ?

    Mais les sifflets qui ont accompagné l’entrée des joueurs français, notamment de Zidane, puis « La Marseillaise », l’hymne français, ont vite rendu la soirée difficile. En deuxième mi-temps, alors que la France mène 4 buts à 1, une jeune femme descend sur le terrain. Les stadiers ont à peine le temps de tenter de la rattraper que le public envahit la pelouse. Le match est alors arrêté. Il ne reprendra pas malgré les appels au calme de la ministre française des Sports.

    Plus de vingt ans plus tard, un match entre les Bleus et les Fennecs est-il à nouveau envisageable ? C’est en tout cas, selon les propos du président français, tout à fait possible. Emmanuel Macron, en déplacement à Alger, a indiqué à des journalistes qu’une rencontre amicale entre les deux pays « serait une bonne chose pour conjurer le passé », ajoutant que « le sport doit réconcilier ».

    En réalité, il a déjà été question d’un match amical, en 2020, entre la France et l’Algérie, cette fois à Alger. Si les deux fédérations nationales étaient tombées d’accord, la rencontre n’avait finalement pas pu être organisée à cause des risques sécuritaires. Onze ans plus tôt, on avait également failli assister à une nouvelle opposition entre les deux équipes. Sans plus de succès.

    Politique ou simple spectacle ?

    La sortie de Macron, qui ressemble presque à une annonce, présage-t-elle cette fois que les deux fédérations, française et algérienne, aillent au bout ? « Une rencontre reste une question politique », assure Chérif Ghemmour qui rappelait, en décembre dernier, que la baisse des quotas de visas octroyés aux Algériens et les déclarations de Macron concernant la colonisation ne pouvaient permettre l’organisation d’un tel match. Depuis, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont apaisé les relations entre les deux pays.

    La situation politique et diplomatique plus favorable, organiser un match entre la France et l’Algérie est donc envisageable. Reste à savoir ce que les supporters, ou les simples observateurs, penseraient d’un tel événement.

    Une étude consacrée aux « constructions sociales du match de football France-Algérie », parue en 2010 dans la revue Staps, indique que le match France-Algérie, qui « fut présenté comme un événement comportant de fortes connotations politiques en particulier pour l’ensemble des Françaises et des Français d’origine algérienne » a été l’occasion de voir que, pour les consommateurs de football, « il existe diverses manières de vivre cette rencontre ».

    « Seuls les individus ayant bénéficié d’une socialisation spécifique permettant d’associer le football avec des sentiments d’appartenances nationales ou culturelles se trouvent en mesure de considérer une rencontre pour des éléments dépassant les seuls aspects sportifs », peut-on lire dans la conclusion. L’étude nuance cependant cette conclusion. Plusieurs entretiens avec des Français d’origine algérienne ayant « permis de faire la démonstration qu’il n’est pas nécessaire d’être un fervent supporter pour se mobiliser émotionnellement le temps d’un match ».

    Un match Algérie-France plutôt que France-Algérie ?

    Autrement dit, même si la situation politique ou diplomatique entre les deux pays est apaisée, un match France-Algérie revêt un caractère particulier. D’autant qu’il faut se rappeler, en partie, pourquoi la rencontre de 2001 a tourné au fiasco. Ce que les autorités de l’époque avaient certainement mal jaugé.

    Selon l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Ghouali, « ce match a été victime de sa propre densité passionnelle  ». Une analyse juste qui montre qu’un France-Algérie ne sera jamais anodin. Mais surtout, s’il a lieu, ce match doit être organisé avec réflexion et intelligence. Concernant par exemple l’endroit où il se déroulera. L’an dernier, Gilles Smadja, directeur de cabinet de Marie-Georges Buffet, la ministre des Sports en 2001, estimait qu’organiser le match à Paris « fut une erreur majeure ». Selon lui, « la célébration d’une amitié avait du sens en Algérie. En France, ça prend un tout autre sens, qui nous échappe, nous ramène aux enjeux de politique intérieure, aux questions sociales, d’intégration. On le savait ».

    Emmanuel Macron n’a, dans ses déclarations, pas précisé où pourrait avoir lieu ce match. Ni quand. Conscient, certainement, des enjeux que peut avoir une telle rencontre et qu’il faudra du temps aux deux fédérations pour être prêtes. Car contrairement à ce que les commentateurs ont l’habitude de dire, un France-Algérie, ce n’est pas que du football…

    Le Journal de l’Afrique, 07/09/2022

    #Algérie #France #Match #Football

  • France-Algérie : un rapprochement qui sent le gaz

    France-Algérie : un rapprochement qui sent le gaz

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    Entre Alger et Paris, la page des malentendus semble tournée. Le récent déplacement en Algérie du président français, Emmanuel Macron, marque un nouveau départ dans les relations algéro-françaises. Dissipation de brouillard, laissant la place à un rétablissement et un réchauffement des relations entre les deux pays.

    Par Nadjoua KHelil, à Alger

    La récente visite du président français, Emmanuel Macron, à Alger confirme le rapprochement entre les deux pays qui connaissent des relations complexes depuis l’indépendance de l’ancienne colonie française, il y a soixante ans. Dernier épisode en date, la brouille diplomatique de l’automne 2021 qui s’est traduite par l’orientation de l’Algérie vers d’autres partenaires économiques, entre autres la Chine, la Turquie et l’Italie. Mais dans un contexte de crise de l’énergie que subit de plein fouet l’Europe, provoquée par le conflit armé russo-ukrainien, l’Algérie se positionne en un partenaire que Paris ne peut négliger.

    L’Algérie est d’ores et déjà un partenaire économique important de la France. En 2020, la France, avec 14,7% du total des exportations algériennes, représentait le deuxième client de l’Algérie, derrière l’Italie, avec 13,3%, suivie de l’Espagne (10%) et la Chine (5%). Au premier trimestre 2022, le solde commercial de la France avec l’Algérie est passé d’un excédent de 156 millions d’euros au premier trimestre 2021, à un déficit de 519 millions d’euros, d’après les Douanes françaises. A la même période en 2022, les échanges commerciaux entre les deux pays « progressant de 17%, passant à 2,1 milliards d’euros », poursuit la même source. Cette hausse s’explique par « l’augmentation, en valeur, des achats français de l’Algérie, portant sur 1,3 milliard d’euros, soit une hausse de plus de 62% par rapport au premier trimestre 2021 », note le document. Toujours durant le 1er trimestre 2022, les ventes en France de pétrole algérien progressent de 46%, s’élevant à 507 millions d’euros, et celles de gaz naturel augmentent de 168%, se chiffrant à 482 millions d’euros. Cependant, les importations françaises de produits pétroliers raffinés algériens reculent de 21% passant à 188 millions d’euros. Quant aux exportations françaises vers l’Algérie, elles ont reculé de 19%, par rapport à la même période de 2021, pour atteindre 807 millions d’euros. Mais désormais, c’est sur les importantes ressources énergétiques algériennes, notamment le gaz, que lorgne la France. Dans ce sens, des contrats gaziers de long terme sont en train de se mettre en place.

    L’Algérie, acteur « incontournable et décisif de stabilité énergétique dans le pourtour méditerranéen »

    En effet, la politique de l’Algérie consiste à valoriser ses ressources en tenant compte de ses capacités. Le pays est conforté dans sa position de premier exportateur de gaz naturel sur le continent africain et 7ème au niveau mondial. Ses réserves avoisinent les 2.400 milliards de m3. Le gaz fournit à l’Europe, qui veut moins dépendre du gaz russe, représente un taux de 11% contre 47% pour la Russie. Face à cette conjoncture, nombre de pays de la rive méditerranéenne se sont tournés vers Alger comme source d’approvisionnent en gaz. Aussi, l’Algérie devient-elle incontournable. La situation énergétique de l’Europe a permis à l’Algérie de s’imposer en tant que force économique sur le marché méditerranéen. Ainsi, l’Italie a fait augmenter ses flux de gaz algérien, soit 4 milliards de m3 supplémentaires à mi-juillet. L’Algérie est désormais son premier fournisseur, un partenaire énergétique privilégié, en parallèle d’une coopération dans le solaire, l’éolien, l’hydrogène et la géothermique. L’Algérie a déjà livré à l’Italie 13,9 milliards de m3 de gaz, depuis le début de l’année, dépassant de 113% les volumes prévisionnels. Il est également prévu de livrer à Rome, d’ici la fin de l’année 2022, quelque 6 milliards de m3 supplémentaires, selon des experts.

    L’Algérie est également le principal fournisseur de gaz d’Espagne. Cependant, entre Alger et Madrid, la situation est tendue, depuis mars dernier, après la volte-face du gouvernement espagnol qui s’est aligné sur la position de Rabat s’agissant de la question du Sahara occidental. En réaction, Alger a interrompu certains échanges commerciaux avec Madrid, sans pour autant interrompre la fourniture de gaz.

    Globalement, l’Algérie, dont « les réserves actuelles permettent d’augmenter relativement la production nationale de gaz, peut contribuer, et a les capacités, à fournir une partie du gaz russe, d’autant plus qu’elle est pratiquement le pays le plus proche de l’Europe, le seul qui a des relations directes en gazoduc ou en GLN avec le vieux continent », nous explique Abdelmadjid Attar, ancien ministre, expert sur les questions énergétiques, et ancien PDG de Sonatrach. D’après lui, les deux sites de liquéfaction dont dispose l’Algérie, celui d’Arzew et Skikda, sont en mesure d’exporter deux fois plus que ce que nous exportons actuellement ». L’Algérie constitue donc un acteur « incontournable et décisif » pour apporter son « concours à garantir la stabilité énergétique en Méditerranée », souligne Attar. Pour ce qui est de la sécurité énergétique intérieure du pays, Attar assure qu’elle est « garantie », dans la mesure où dans la politique algérienne, « le marché national est prioritaire ». Toutefois relève Attar, « aucun pays, seul, ne peut remplacer l’approvisionnement du gaz russe pour l’Europe, cela relève de l’impossible ».

    « Nouveau partenariat » : des secteurs « prioritaires »

    L’heure est également à la diversification entre Paris et Alger. Outre la recherche sur l’innovation, la coopération bilatérale économique privilégie les partenariats entre les entreprises dans les « secteurs d’avenir », porteurs de richesse et de valeur ajoutée, à savoir le numérique, le tourisme, les énergies renouvelables, les métaux rares, la santé, l’agriculture. Du coté des opérateurs économiques algériens, les attentes consistent à « sceller des partenariats fructueux gagnants-gagnants dans des secteurs porteurs notamment dans l’économie de connaissance », résume Hemamda. L’Algérie a le potentiel qui lui permet d’émerger avec « de bons partenaires » : « nous sommes le seul pays qui n’a pas de dette extérieure, une population jeune dont plus de 70% a moins de 30 ans, un pays qui a une position géostratégique ». Dans un sens plus large, il définit le partenaire de l’Algérie comme celui « qui peut transformer » le Sahara algérien en « Paradis vert » ; capable d’en faire un pôle agricole pour créer de l’emploi et renforcer la sécurité alimentaire du pays. « Le véritable partenaire, c’est celui qui construit avec nous ».

    La visite de Macron intervient à un moment où l’Algérie se trouve dans une situation plutôt confortable. Après des années d’instabilité, marquée par un recul des recettes énergétiques et des réserves en devises, qui avait secoué le pays suite à la chute drastique des cours du brut, en 2014, l’économie algérienne se redresse et revient au-devant de la scène, en raison de la crise ukrainienne qui perdure. Un tiers de la consommation de gaz de l’Europe provenant de la Russie, l’Algérie pourrait bien constituer une alternative pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz. La position de l’Algérie devrait se consolider davantage sur le marché mondial marqué par une forte demande : notamment avec le lancement, novembre prochain, par le géant algérien des hydrocarbures, Sonatrach, du gisement Lias Carbonaté «LD2», fraichement découvert à Hassi R’Mel (Laghouat), d’une capacité de production de 10 millions de m3/jour. Ce qui confirme le retour de l’Algérie sur la scène internationale et son rôle pivot « dans la stabilité de la sous- région, des espaces méditerranéens et du continent africain ».

    ANA, 07/09/2022

    #Algérie #France #Gaz #UE