Catégorie : Algérie

  • Algérie/Pain béni, dites-vous ?

    Jadis quand la vie avait toutes ses saveurs. Et les valeurs leurs vertus. Là, juste avant que l’on ne fût de futurs ‘’has been’’.

    Alors, l’on prenait le bout de pain au sol, on le portait sur les lèvres, puis sur le front avant de le poser sur un espace pur.

    Façon de sacraliser un nutriment véritablement béni. Par Dieu et les hommes d’antan.

    Par ces temps d’opulence et d’abondance, synonymes -allez savoir pourquoi- d’hérésie socio-économique en plein mois sacré, les chiffres donnent 535 tonnes en dix jours ; au tout près, 45 tonnes par jour qui coûtent aux caisses de l’Etat, deux milliards de centimes du fait de la subvention. Du gaspillage plein la vue. Et la voirie.

    Une honte. Voire, un quasi blasphème, en terre de piété. Réelle ou supposée !

    Algérie1, 01 mai 2021

    ETiquettes : Algérie, Ramadan, pain, déchets alimentaires, gaspillage, abondance, opulence,

  • Algérie/ 19 partis admis à l’épreuve des signatures –

    Le processus électoral a bouclé une autre séquence et pas des moindres, la redoutable épreuve de collecte des signatures qui est arrivé à son terme définitif hier soir, après avoir été prolongée de cinq jours par le président de la République. L’occasion pour le président de l’ANIE d’animer une conférence de presse pour une première évaluation de cette opération qui a vu des dizaines de partis et de centaines d’indépendants battre la campagne, faire du porte -à -porte obtenir le précieux parrainage.

    A la faveur de cette première évaluation, il ressort que 19 partis politiques ont définitivement validé leurs dossiers de candidatures, après avoir répondu à toutes les conditions fixées par le nouveau régime électoral, alors que le nombre de listes indépendantes admises à l’examen des signatures n’est pas révélé par Charfi qui précise que « les chiffres pourraient possiblement bouger, en raison des derniers dossiers déposés aujourd’hui (hier.NDLR) ».

    En égrenant les chiffres qui, il est vrai, sont très nombreux, Mohamed Charfi s’est emmêlé les pinceaux, si bien qu’il a dû s’y prendre à plusieurs fois pour rattraper ces erreurs. Mais en gros, indiquera-t-il, il y a eu en tout 4.882 dossiers déposés entre partis politiques et listes indépendantes, dont 1813 dossiers retirés par 53 partis politiques et 3076 listes indépendantes.

    Concernant la communauté nationale à l’étranger, seuls quatre partis politiques et deux listes indépendantes ont réussi à cocher toutes les cases, ajoute Charfi qui a promis de revenir en détail sur ces chiffres une fois l’opération d’examen des dossiers finalisée par ses services. Concernant, le total des signatures, il est de 1.249.000 en Algérie et de 86.000 pour la communauté à l’étranger.

    Mais au-delà des premiers chiffres, le président de l’ANIE a également parlé d’ « assaut » des jeunes et des cadres universitaires composant une grande proportion des listes déposées, que ce soit pour les partis politiques comme pour les indépendants. Ce qui correspond aux vœux exprimés par le président Tebboune de voir se concrétiser, à travers les élections du 12 juin un renouvellement de l’échiquier politique et particulièrement l’Assemblée.

    Mohamed Charfi s’est montré vent debout, voire même agacé à propos d’une question relative à la présence d’observateurs étrangers, répondant de façon véhémente. « Il n’y aura pas d’observateurs, c’est vous les observateurs, c’est aussi les citoyens qui sont invités à assister aux différentes opérations de vote, à surveiller les bureaux, les dépouillements », tranchet-il. Et d’ajouter à ce propos : « Nous sommes souverains, nous n’avons pas à nous mettre sous tutelle étrangère ». La souveraineté est quelque chose qui s’entend, mais le souci de transparence et de régularité, vu les pratiques du passé, est aussi nécessaire. Pour la crédibilité d’un vote sur lequel planent bien des doutes.

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 28 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin, partis politiques, candidatures, listes électorales,

  • Affaire MAK : L’ambassadeur d’Algérie à Paris adresse une mise au point à l’AFP

    L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud a adressé une mise au point à l’Agence française de presse AFP, suite à la publication d’une dépêche sur le MAK.

    Pour Mohamed-Antar Daoud, «le fait d’ouvrir son fil aux responsables de ce mouvement qui planifie des actions criminelles et attentats terroristes” contre les marches populaires pacifiques revêt une forme de “sympathie” et de “légitimation” ».

    Le 26 avril dernier, l’AFP a publié, en effet, une dépêche intitulée : « le mouvement kabyle MAK réfute tout projet d’attentat ». Cette dernière s’appuie, selon l’ambassadeur d’Algérie à Paris, sur « les proférations de cette organisation subversive ».

    L’ambassadeur a ajouté que « les graves aveux donnés par l’ex-membre du mouvement subversif MAK, le dénommé H. Nouredine, aux services de sécurité, ont révélé l’existence d’un plan criminel perfide visant à perpétrer ces attentats pour exploiter ensuite les images dans leurs campagnes subversives et implorer I ‘intervention étrangère dans les affaires internes du pays ».

    « Force est de constater aujourd’hui que le fait d’ouvrir son fil aux responsables de ce mouvement revêt une forme de légitimation voire de sympathie en direction des responsables de ce mouvement séparatiste qui planifie, selon les informations vérifiées du ministère de la Défense nationale, des actions criminelles et attentats terroristes contre les marches populaires pacifiques », a-t-il affirmé.

    Daoud regrette, dans ce contexte, le manque de professionnalisme et d’éthique de l’AFP « dans ses couvertures médiatiques », en dépit de « sa posture éditoriale critique et négativiste » en ce qui concerne l’Algérie.

    “De ce qui précède, il me parait utile de rappeler que l’Algérie, forte de son parcours et de son vécu, a toujours su démontrer sa capacité de protéger son unité nationale, à travers ses institutions soutenues par son peuple, qui ensemble, se sont érigés en rempart contre les récurrentes menaces et tentatives de déstabilisation”, lit-on encore dans la mise au point de Mohamed-Antar Daoud.

    Enfin, le chef de la mission diplomatique algérienne en France rappelle que l’Algérie « a toujours su démontrer sa capacité de protéger son unité nationale, à travers ses institutions soutenues par son peuple, qui ensemble, se sont érigés en rempart contre les récurrentes menaces et tentatives de déstabilisation », lit-on encore dans la mise au point de Mohamed-Antar Daoud.

    Maghreb Info, 01 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, AFP, MAK, Kabylie,

  • Algérie / Il n’y a pas de “succession dynastique” au FLN (Baâdji)

    Le Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abou El Fadhl Baâdji a nié l’existence d’une “succession dynastique” au sein de son parti, à travers la candidature aux législatives prévues le 12 juin prochain, ajoutant que le parti avait mis en place des lois. qui empêchent les enfants des Mouhafedhs et des membres du Comité des candidatures de figurer dans les listes électorales.

    Baâdji a déclaré, à la télévision algérienne, jeudi soir, que cinq cadres dans le parti ont présenté leurs enfants, mais ce n’est pas une violation à la loi, argumentant qu’ils sont des ex-cadres, “alors que nous avons empêché tous les cadres actuels de désigner les leurs”, souligne-t-il.

    S’agissant le financement avec de l’argent sale dans les prochaines élections, le SG de l’ex parti unique a ajouté que les listes du Front de libération nationale “ne contiennent aucun homme d’affaires corrompu”, poursuivant que tout ce qui a été dit ici et là est tout simplement “absurde”.

    ” Nous avons empêché un nouveau militant connu pour être riche de se présenter sur les listes du FLN et il s’est présenté dans d’autres listes”.

    Abou El Fadhl Baâdji a accusé l’ancien régime de salir l’image de sa formation politique et de la classe politique en Algérie en général, refusant de lier le nom du FLN aux pratiques de l’ancien régime et à la corruption et aux pots-de-vin.

    Il a affirmé: “dans notre parti, il y a des dirigeants et des cadres corrompus, mais d’un autre côté il y a des dirigeants et des cadres honnêtes qui ont résisté à ceux-ci lors de l’ère précédente”, ajoutant que de telles accusations sont menées par des parties qui “visent la présence du FLN et le courant national en général dans la scène politique et veulent, poursuit-il, ouvrir la voie à des courants qui ne veulent pas du bien pour le pays et pour le peuple”.

    Baâdji a affirmé, dans le même sens, que la nouvelle direction du parti “procède conformément à une nouvelle vision”, accusant, en effet, ceux qui appellent à mettre le vieux parti au musée de perturber le travail politique du parti.
    Il a souligné, par la suite, que le Front de libération nationale est entré dans la phase de “renouvellement et éloignement des pratiques corrompues des dirigeants précédents”.

    Assia M.

    Crésus, 30 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, FLN, Abou El Fadhl Baâdji, élections législatives, succession dynastique, 12 juin, candidats,

  • Algérie / Dépôt des listes électorales : La bataille des législatives lancée

    Avec la clôture officielle de l’opération de dépôt des listes électorales il est évident que les élections législatives anticipées du 12 juin sont entrées dans une nouvelle phase.

    Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, a révélé l’essentiel sur cette opération lors de sa conférence de presse. Il a, du coup, donné moult précisions sur cette opération, à l’exemple des partis ayant réussi le véritable parcours du combattant qui est la collecte de signatures des citoyens requises par la loi électorale pour pouvoir participer au prochain scrutin législatif. « 39 partis politiques ont déposé des dossiers de candidature auprès de l’Anie à travers les 58 wilayas dont 19 dossiers remplissent les conditions légales, notamment l’atteinte du quorum de 25.000 signatures », a précisé M. Charfi. Le président de l’Anie a aussi indiqué que son organisme a reçu 756 listes indépendantes. Charfi a refusé de communiquer les noms des partis politiques ayant réussi à passer le cap des signatures de citoyens et surtout le nombre de signatures obtenu. Mais il semble que ce sont des partis islamistes qui ont décrochés les deux premières places. Il s’agirait, selon certaines sources, du MSP et du mouvement

    El Bina. En tout cas tous les partis politiques qui ont une certaine représentativité ont réussi le cap des signatures ; à l’exemple du RND, du FLN, du front El Mousakbal, de Jil Djadid, de Fajr Jadid, du Fan, etc. Et sans surprise, en tout cas comme cela a été prévu par les observateurs, les listes indépendantes sont en force dans cette compétition électorale. En somme la société civile risque fort bien de jouer un mauvais tour aux partis politiques et pouvoir ainsi constituer une majorité parlementaire, mais on est encore loin du 12 juin car les listes doivent être validées de manière officielle. Cependant il est évident que la bataille est déjà lancée. Nous « serons présents dans 54 wilayas », a révélé Abderrezak Makri hier lors d’une conférence de presse en ajoutant que « le MSP de par son implantation à travers le territoire national et sa récente mobilisation our porter sa voix aux citoyens, ira en conquérant à ces législatives qui constituent pour nous une étape décisive pour l’instauration d’un État démocratique et une Assemblée populaire nationale qui répond aux critères classiques de résonanc de la voix du peuple », a indiqué Makri en regrettant l’absence de son parti dans la région de Kabylie. « Nos listes sont propres et on n’a pas d’argent sale chez nous », dira de son côté Abdelkader Bengrina le président d’el Bina qui s’est félicité, hier, de « l’adhésion populaire aux listes électorales de son parti ». La bataille électorale, qui franchira une autre étape avec le début de la campagne électorale, sera rude et promet des surprises le 12 juin prochain.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 29 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, candidatures, listes électorales,

  • Algérie/ Mobilisations (Edito de Reporters)

    Porter un masque n’est pas signe de maladie ! Une affirmation qui semble tellement évidente que cela peut paraître surprenant de la mettre noir sur blanc, mais pourtant la mentionner est devenue une urgence. Le constat est là. Dans la majorité des régions algériennes, les gens ne portent plus de masques. Les raisons sont multiples, mais le résultat est le même, les risques de contamination sont de plus en plus grands. Le relâchement est général et le danger a sensiblement augmenté ces derniers jours. Deux faits observés avant-hier sont venus pour démontrer que les menaces sur la santé des citoyens sont bien réelles.

    Il y a le bilan publié ce jour là par le ministère de la santé et de la planification concernant la situation sanitaire en relation avec la Covid-19. La barre des 200 cas avait été franchie mardi, avec 232 cas enregistrés. Une augmentation sensible qui confirme la tendance à la hausse constatée depuis plusieurs jours déjà.

    Le même jour a eu lieu une réunion « d’évaluation de la situation pandémique en Algérie », présidée par le Chef de l’Etat et à laquelle ont participé (en plus du Premier ministre) pas moins de 8 membres du gouvernement (7 ministres et un secrétaire d’Etat). Aux dix personnes citées plus haut, il faut ajouter, tel indiqué dans le communiqué d’El Mouradia, « des responsables des organes sécuritaires et des membres du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus ».

    Le profil des présents à cette réunion est déjà un indice de la gravité de la situation sanitaire du pays. Il est maintenant clair que le temps est à la mobilisation. Cette dernière est différente selon le niveau de responsabilité de chacun. Aux tenants du pouvoir de trouver des solutions pour la disponibilité des vaccins et pour contrer les variants de la Covid-19 qui ne cessent de se propager.

    En attendant la concrétisation des promesses et l’application des solutions, les citoyens algériens vont devoir compter sur eux-mêmes pour s’épargner et épargner leurs proches. Il faut à chaque fois le noter et le rappeler, vaut mieux prévenir que guérir. Et comment ne pas sonner l’alerte quand le bilan des dernières 24 heures, donné hier par le ministère de la Santé faisait état de 236 nouveaux cas contaminés !

    Reporters, 29 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie, contaminations, troisième vague,

  • Algérie / Contribution : Basta le drame des haragas

    Le phénomène des « boti » people est devenu, depuis des années une grande tragédie internationale avec ses dizaines de milliers de morts et de disparus lors des tentatives d’émigration clandestine par voie de mer vers l’Europe avec des embarcations de fortune, hiver comme été.

    Cet incommensurable drame qui semble être accepté comme une fatalité inéluctable aussi bien par les dirigeants politiques des pays du sud et du nord de la « mare nostrum» que par les différentes franges des sociétés concernées par ce phénomène.

    Et, ce malgré le travail titanesque des ONG, toujours mobilisées pour le secours des naufragés. Cependant comme l’aspect répressif, à lui seul, ne peut endiguer ces innombrables vagues d’émigration clandestine, à l’assaut d’un Eldorado factice, le phénomène a toujours tendance à s’accentuer, malgré les risques mortels.

    Mais, comme il ne faut jamais désespérer de mettre fin à cette tragédie, il ne faut pas baisser les bras, même si la situation sociale, économique et politique dans les pays «fournisseurs » de « migrants clandestins marins » ne semble pas s’améliorer ou si peu.

    Pour notre pays, et malgré les difficultés traversées, le phénomène peut être réduit considérablement, sauf pour certains irréductibles, pour peu que la conjugaison des efforts de tous, pouvoirs publics, société civile, familles, proches, devienne une réalité tangible. S’il est vrai que l’histoire de l’humanité est avant tout, une histoire de migration, cela ne doit pas empêcher de refuser, et refuser catégoriquement, de s’habituer à cette « boucherie ».

    De verser dans l’indifférence et même dans l’occultation de la catastrophe, hécatombe internationale, avec ces dizaines de milliers de jeunes victimes, en quête d’un Eden fictif au péril de leur vie car les rescapés, eux aussi, ne sont pas au bout de leurs peines,

    Sauvés, ils sont retenus dans des camps de la honte avant d’être expulsés vers leurs pays d’origine. Les victimes repêchées, sont inhumées dans des cimetières de fortune quand elles ne sont pas ensevelies dans des fosses communes sans identification, laissant derrière elles des familles dans le désarroi, incapables de faire leur deuil.

    Pour notre pays, la lutte contre l’émigration clandestine maritime, ne peut être dissociée des programmes du développement, notamment des zones déshéritées socialement, économiquement et territorialement car, c’est de là que vient le gros des « troupes » d’émigration, en étant érigée cause nationale, avec la multiplication des offres d’emploi et d’opportunités pour les jeunes.

    Cause pour ne pas s’habituer à cela. Rester au pays ne doit signifier ni se résigner à son sort, ni abandonner ses rêves. C’est préserver sa vie et ne pas endeuiller les familles, car, nous n’avons pas de bien plus précieux que la vie. Il n’y a pas de fatalité. Enfin, voici le témoignage d’un sauveteur volontaire étranger qui s’interroge, « mais comment peut-on s’habituer à ça?

    Pendant plus de 24 heures, l’Ocean Viking a été à la recherche de vies en mer, des personnes qui étaient à bord de deux embarcations en détresse, très loin l’une de l’autre. Nous n’avons trouvé aucune trace de la première embarcation et nous ne pouvons qu’espérer qu’elle ait regagné la terre ferme ou atteint un lieu sûr.

    Durant une nuit de tempête avec des vagues de six mètres, nous avons tenté de retrouver la seconde embarcation. Je n’ai aucun mal à l’admettre, j’ai passé quelques heures à vomir aux toilettes.

    La prométhazine, le dimenhydrinate et la moitié des trois dernières années passées en mer n’ont pas suffi. J’étais épuisé, déshydraté. J’ai eu beaucoup de mal à me recoucher, et pourtant j’étais protégé par un navire puissant, qui pèse des milliers de tonnes.

    Des coups secs sur la quille, des objets qui tombent dans les cabines. Dehors, quelque part dans ces mêmes vagues, un canot pneumatique transportant 120 personnes. Ou 100, ou 130. Nous ne le saurons jamais, car toutes ces personnes sont mortes.

    Nous avons repris nos recherches à l’aube, accompagnés par trois navires marchands sans coordination ni aide d’aucun État.

    Si un avion s’était écrasé dans la même zone, les marines de la moitié de l’Europe auraient été là ; mais ce n’étaient que des migrants, destinés au cimetière méditerranéen pour lesquels il est inutile de courir, et de fait, nous sommes restés seuls.

    Dans l’après-midi, l’avion envoyé par l’agence Frontex a repéré l’épave du canot pneumatique. Lorsque nous nous en sommes approchés, il flottait dans une mer de cadavres.

    Littéralement. Il ne restait pas grand-chose de l’embarcation. Ni des personnes. Il n’en reste même pas les noms.

    Impuissants, nous avons fait une minute de silence, afin qu’elle résonne à terre. Les choses doivent changer, les gens doivent savoir. Alessandro, volontaire sur l’Océan Viking, 23 avril 2021.

    De correspondante à Paris, Yasmina Houmad

    La Patrie News, 30 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, migration, harga, harragas,

  • Algérie La FAF, le FLN et Ezzerga !

    par El-Houari Dilmi

    «Trois ne réussiront jamais en Algérie jus-qu’à la saint-glinglin : la Faf, le Fln et Ezzerga », cette terrible sentence d’un truculent personnage, fort connu sur la place de Tiaret, n’a jamais été démentie par le temps à la marche victorieuse. C’est que l’Algérie va encore affronter le pays du Nil pour la Coupe arabe de la Fifa, une répétition générale avant le Mondial 2022. En même temps, le football algérien a un nouveau patron en la personne de Charaf Eddine Amara.

    C’est dire si l’Algérien accepte volontiers de prendre des coups quand il s’agit du ballon rond. Pourtant, d’aucuns croient comme en la prunelle de leurs yeux exorbités qu’en football, seul le ballon n’est pas payé, et c’est pourtant lui qui prend le plus de coup !

    Coup N°1 : parce que tout autour du combat permanent pour la vie d’ici-bas, c’est avant tout (et tous !) une affaire de coups, quelle différence y a-t-il entre un coup donné dans la fourmilière de nos déveines tenaces et un coup de boule aussi massacrant que celui de Zizou, donné en plein dans la poitrine du colonialisme positif ? Parce que sous nos cieux particuliers, chaque maillon trop faible de la grande chaîne alimentaire s’échine à réussir son coup à lui seul en donnant le meilleur coup possible (et non imaginable) dans le dos troué de son prochain; un coup donné par derrière une épaule trop large vaut toujours mieux que deux coups reçus en pleine tête… de turc. Et comme tous les Algériens se remettent à se shooter jusqu’à l’ivresse avec cette drogue douce fabriquée avec juste un morceau de cuir engrossé de beaucoup de vent, les coups vont pleuvoir de partout. Ils seront si nombreux que ça partira du coup du sort pour les uns, jusqu’au coup de pot pour les autres, en passant par le coup de foudre mortel pour le reste. Suivra un crachin de coups d’épingle dardant, de coups de dés à la manière de la bouteille jetée à la mer, jusqu’au(x) coup(s) de Jarnac assassin(s).

    Coup N°2 : le football étant d’abord un gros coup de pied donné dans le dos de son quotidien délavé, cette autre harga virtuelle qu’est le football, c’est aussi un coup de crochet du gauche infligé à l’adversaire pour tenter de toujours rester dans le coup… en se tuant à mettre hors de coup celui qui veut nous couper notre organe le plus vital : le nez national. C’est que l’Algérie, d’Oum Theboul à Tidda, est prêt à se scalper juste pour voir onze hommes sur un terrain vert venger le destin castré d’un peuple toujours en combat (sur) épique contre ses rêves détournés et son destin castré.

    Et comme une histoire de coup finit forcément par un autre mauvais coup, rien ne vaut le coup… d’un coup de savate rageur donné dans le dos trop rond de ceux qui veulent nous couper le pif, en nous laissant juste nos bouches béantes pour ruer dans les brancards de ceux qui veulent nous couper les cheveux en autant de pipes cassées…

    Dernier coup : jouer au football, ce n’est pas simplement battre les autres équipes, mais surtout se battre contre l’idée de perdre… Encore et toujours !

    Etiquettes : Algérie, FAF, FLN, footbal, Coupe du Monde,

  • Algérie/Le présent oblige à des constats inquiétants

    par Malika Boussouf

    Une situation qui pèse lourd et dicte de regarder la réalité telle qu’elle est, lourde de sens, et non pas telle que l’on aimerait nous la décrire ! Pauvres et ça ne gêne même plus d’en parler en termes aussi crus et sans même sourciller ! En cas de double peine, maladie et pauvreté emporteront plus rapidement sans que cela dérange outre mesure. Même si la précarité avance de façon inquiétante et que de plus en plus de citoyens peinent à joindre les deux bouts. L’astuce passe par un discours définitivement inopérant.

    Des assurances auxquelles plus personne n’accorde de crédit. Quand on leur affirme que le problème est passager, ils s’en vont battre le pavé pour dire leur insatisfaction. Ils gonflent les rangs d’une opposition qui, sans être structurée, sait ce qu’elle veut et pourquoi elle est dans la rue. Une rue en colère qui sait combien les promesses ne coûtent rien à leurs auteurs qui reprennent à leur compte celles qu’on lui sert depuis des décennies.

    En attendant une hypothétique concrétisation des engagements, l’Algérie d’en bas garde le cap de la contestation. Inutile donc de lui insinuer que si les moyens de la nourrir ou de la couvrir font présentement défaut, elle n’a qu’à se contenter de ce que le ciel réserve à chacun au quotidien. En réponse donc à la question que l’on se pose lorsque le désespoir nous noue l’estomac, l’administration, dans son ensemble, appellera d’une seule voix à patienter. En attendant que les choses rentrent dans l’ordre et parce qu’aucun responsable n’a expérimenté les effets d’une situation de précarité extrême, la crédibilité du discours officiel en prend un coup. Il y aurait fort à dire sur ce que l’on devient quand on a été privé de tout par des prédateurs, auparavant gestionnaires de nos manques et qui se sont empressés d’aller rouler carrosse ailleurs.

    Il n’y a pas que les mendiants qui tendent la main ou vous harcèlent en s’accrochant à votre bras pour vous faire céder. Il faut aussi parler des sans-abris. De celles et ceux qui dorment dehors parce qu’ils n’ont nulle part où aller, rien pour abriter leur dénuement et soustraire leur détresse au regard d’autrui !
    M. B.

    Le Soir d’Algérie, 29 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, pauvreté, mendiants, sans-abris,

  • Algérie/ Le Snmg à 20.000 DA entre enfin en vigueur -Publié au Journal officiel n° 28

    Il sera appliqué avec effet rétroactif à compter du 1er juin 2020.

    Très attendue par les travailleurs aux bas salaires (national), l’augmentation du Salaire minimum garanti à 20.000 DA vient enfin d’entrer officiellement en vigueur, après la publication du décret exécutif inhérent au Journal officiel n°28. Le décret présidentiel portant révision du Snmg a été publié le 7 avril dernier, soit une année après son annonce par le chef de l’Etat. À titre de rappel, le chef de l’Etat a annoncé cette révision au début du mois de mai dernier, à la suite d’une réunion en Conseil des ministres. La publication de ce décret intervient à la veille du 1er Mai et dans un contexte où le front social bouillonne. Il convient de souligner que l’effet escompté par cette mesure, sur le pouvoir d’achat, ne sera probablement pas atteint.

    L’inflation, qui reste non négligeable, risque d’atténuer les effets d’une telle mesure. De même, la dégringolade continue du dinar effacera, à coup sûr, les effets de l’augmentation du Snmg et la suppression de l’IRG pour les revenus inférieurs à 30.000 dinars. Sur un autre plan, en règle générale, le texte juridique entre en vigueur à partir de la date de sa publication au Journal officiel; cependant, le nouveau texte précise que le décret présidentiel entre en vigueur, avec effet rétroactif, à compter du 1er juin 2020. Par conséquent, le calcul, par exemple, du montant des indemnités journalières versées lors d’un accident de la circulation survenu à partir du 1er juin 2020, doit être calculé en se référant au nouveau Snmg (20 .00 DA). Cela peut amener ceux qui ont été indemnisés sur la base de l’ancien Snmg de demander la différence d’indemnisation en s’appuyant sur le nouveau salaire minimum. Le texte précise que le Salaire national minimum garanti correspondant à une durée légale hebdomadaire de travail de 40 heures, équivalent à 173,33 heures par mois, est fixé à 20.000 dinars par mois, soit un taux horaire de 115,38 dinars.

    Selon le décret, «toutes les dispositions contraires au présent décret sont abrogées, notamment le décret présidentiel n° 11-407 du 29 novembre 2011 fixant le Salaire national minimum garanti». D’après des experts, le salaire minimum a ses limites dans des pays à l’économie dominée par le commerce l’informel comme l’Algérie, où l’emploi informel représente une part importante de l’emploi total. Cela d’une part, de l’autre, l’augmentation profite généralement aux salaires élevés, qui sont indexés sur le Snmg.

    De l’avis unanime des syndicats, une augmentation de 2 000 dinars du Snmg est une revalorisation «insignifiante» qui profitera non pas aux bas salaires, mais beaucoup plus aux salaires des cadres. Tous sont unanimes à dire que ceux qui profiteront de cette revalorisation ne sont autres que les cadres des entreprises, à l’image des directeurs généraux(DG) et présidents-directeurs généraux (P-DG), les hauts fonctionnaires, les parlementaires, les ministres, les secrétaires généraux des ministères, les directeurs centraux, dont les salaires sont indexés sur le Snmg.

    En fait, seuls les fonctionnaires qui ont leur salaire indexé sur le Snmg, vont bénéficier réellement de cette augmentation, car la nouvelle réglementation a établi que le Snmg est composé du salaire de base plus les primes. L’actuelle hausse du Snmg représente 11% soit 2.000 dinars de plus, passant de 18.000 dinars à 20.000 dinars.
    À titre d’exemple, si un cadre supérieur dont le revenu est égal à 20 fois le Snmg, avait un salaire de 300.000 DA, avec cette revalorisation de 11,11%, il atteindra les 336 000 DA. Certains observateurs estiment qu’une augmentation de 2.000 dinars est très loin de l’ indispensable revalorisation des salaires, en raison d’abord de l’érosion du pouvoir d’achat qui a chuté de plus de 60%. De manière générale, la majorité des salaires ne seraient pas concernés.

    L’Expression, 29 avr 2021

    Etiquettes: Algérie, salaire, SNMG, travail, rémunération,