Catégorie : Algérie

  • Des lobbies freinent la coopération algéro-française ‘ambassadeur d’Algérie en France)

    L’ambassadeur de l’Algérie à Paris, Mohamed-Antar Daoud, a indiqué que l’Algérie et la France sont appelées à connaître des «lendemains meilleurs grâce à la volonté politique affichée par les deux chefs d’Etat».

    «Je pense honnêtement que l’Algérie et la France sont appelées à connaître des lendemains meilleurs grâce à la volonté politique affichée par les deux chefs d’Etat. Cependant, il y a en dessous des lobbies qui freinent cette coopération et ne souhaitent pas voir une entente cordiale entre l’Algérie et la France.

    Ce sont des lobbies organisés, financés par certains milieux que nous connaissons fort bien. Ils n’ont pas intérêt dans un rapprochement entre Alger et Paris. Ils connaissent parfaitement le poids de l’Algérie et de sa diaspora en France, qui englobe la quasi-totalité des secteurs d’activités. On a beau avoir la même religion, appartenir à la même région mais pas forcément les mêmes intérêts», a souligné Daoud dans un entretien accordé mardi au quotidien francophone l’Expression.

    «Les gestes de rapprochement se sont multipliés entre l’Algérie et la France depuis l’élection de Abdelmadjid Tebboune le 12 décembre 2019. La volonté politique affichée par les deux présidents, MM. Tebboune et Macron, est une opportunité inespérée pour évoluer sur un terrain constructif et de manière apaisée», a-t-il ajouté dans le même contexte.

    «Le couple Algérie-France a bien le droit, après 59 ans, d’en finir avec les malentendus et de baliser la voie à un avenir serein dans l’intérêt de nos deux peuples. Nous n’avons pas le droit de tourner le dos aux interpellations de l’heure. Moi, je dis “assumons-nous”. Et cela, quels que soient les obstacles qui peuvent s’ériger sur cette voie», a-t-il dit, relevant que «dans les relations entre Etats, à un moment ou à un autre de la phase de leur développement, peuvent survenir des malentendus, parfois, d’appréciation, mais qui peuvent être comparés à des scories, lorsqu’on les prend à bras-le-corps».

    Il a, à ce propos, rappelé que le président de la République Abdelmadjid Tebboune en a «clairement dressé le constat, lorsqu’il a déclaré qu’il fallait désormais donner la priorité aux attentes des peuples algérien et français sans rien renier de notre passé commun», soulignant que l’Algérie et la France possèdent chacune de «formidables atouts» à faire valoir dans tous les domaines, que ce soit en matière d’échanges économiques, de coopération, de partenariat, et d’entraide pour le maintien de la paix et de la stabilité dans la région.

    Daoud a ajouté qu’entre les deux pays «de nouvelles opportunités s’offrent», estimant que «la sagesse recommande de les saisir toutes parce que les enjeux sont importants».

    Concernant la délégation française conduite par le Premier ministre Jean Castex, attendue le 11 avril prochain à Alger dans le cadre de la 5ème session du Comité interministériel de haut niveau (Cihn), le diplomate algérien a indiqué que cette rencontre «permettra la signature de quelques accords algéro-français, ainsi que des contacts susceptibles de sortir certains dossiers de l’impasse».

    Interrogé sur les questions mémorielles entre l’Algérie et la France, Daoud a affirmé que «les relations entre nos deux pays ont connu une nouvelle dynamique grâce à la volonté affichée par les deux présidents», rappelant que ces questions mémorielles «visent la restitution des restes mortuaires, les archives, l’indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires, les anciens sites d’essais nucléaires français au Sahara et la question des disparus».

    Selon lui, ces dossiers «ont connu des développements au cours de l’année 2020, à la faveur de la demande officielle formulée par l’Algérie, concernant le rapatriement des restes mortuaires et la restitution des archives (…)».

    En réponse à une question sur l’opération de récupération des biens algériens en France, l’ambassadeur algérien a indiqué qu’il a remis «il y a quelques jours» au président de la République un dossier sur la situation de tous les biens immobiliers de l’Algérie en France et que «l’ambassade a lancé une opération qui a permis de récupérer des châteaux, des bâtisses et autres grands domaines».

    «L’important patrimoine qui totalise 46 propriétés doit faire l’objet d’une prise en charge efficiente. Plusieurs options méritent d’être examinées. Certains biens doivent être vendus. J’entends par là, ceux non utilisés, non rentables, en état de délabrement très avancé ou menaçant ruine. La deuxième option consiste en la réhabilitation, le réaménagement et la rénovation de certaines constructions, en vue d’un investissement par location, la réaffectation pour utilité ou intérêt national», a-t-il expliqué, ajoutant que «l’autre possibilité est la mise à disposition de certains biens au profit d’associations activant en direction de notre pays par la communauté nationale établie en France».

    Echourouk Online, 30 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, France, lobby, Guerre d’Algérie, Mémoire, colonisation,

  • Législatives du 12 juin: la campagne électorale débutera le 17 mai 2021

    DIA-29 mars 2021: La campagne électorale s’étalera du 17 mai au 8 juin 2021 pour les élections législatives du 12 juin prochain, selon le calendrier rendu public par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), indiquant aussi que 24.392.438 électeurs seront appelés aux urnes à travers les 58 wilayas du pays et à l’étranger.

    Après la convocation du corps électoral par le Président de la république, Abdelmadjid Tebboune, le 11 mars dernier, en vue de l’élection des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN), la révision exceptionnelle des listes électorales a été ouverte le 16 mars pour être clôturée le 23 du même mois.

    Ainsi, les candidats à cette élection qui sont appelés à déposer leurs dossiers de candidature aux élections législatives du 12 juin prochain avant le 22 avril, ont un délai de 22 jours et ce, du 13 avril jusqu’au 14 mai, pour introduire un recours concernant la candidature et aussi son renouvellement avant le 18 mai, selon le calendrier de l’Anie.

    Les candidats à l’élection législative qui doivent déposer les listes de leurs représentants avant le 23 mai, sont tenus également d’introduire des recours concernant la liste des encadreurs des bureaux de vote à partir du 24 avril et ce jusqu’au 12 mai. La publication de cette liste se fera, suivant le calendrier de l’Anie, du 23 avril au 7 mai 2021.

    Quant à la campagne électorale, l’article 73 de la loi organique relative au régime électoral précise qu’”à l’exception du cas prévu à l’alinéa 3 de l’article 95 de la Constitution, la campagne électorale est déclarée ouverte, vingt-trois (23) jours avant la date du scrutin(…)”.

    Ainsi, les candidats aux élections législatives sont tenus de se conformer aux dispositions de la nouvelle loi organique relative au régime électoral qui stipule, dans son article 75, que “tout candidat ou personne qui participe à une campagne électorale doit s’abstenir de tenir tout discours haineux et toute forme de discrimination”, comme cela a été souligné dans le préambule de la nouvelle Constitution.

    Autre nouveauté dans la même loi, celle concernant le financement de la campagne électorale, notamment au profit des jeunes qui ont été appelés par le Président de la république à prendre part au processus de construction de nouvelles institutions qui inspirent “confiance et crédibilité”.

    Le chef de l’Etat a, lors du dernier Conseil des ministres, donné des instructions pour encourager la participation des jeunes à cette échéance électorale , ordonnant “d’assurer la gratuité des salles, des affiches publicitaires et de le leur impression au profit des jeunes candidats et de charger les services des walis de créer un mécanisme administrativement adéquat”.

    Dans le même contexte, les dispositions de la nouvelle loi électorale visent la lutte contre l’emprise de l’argent sur l’opération électorale, et stipulent que la campagne électorale se déroulera sous la loupe d’une commission indépendante auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections qui sera composée de représentants du Conseil d’Etat, de la Cour des comptes et de la Cour suprême.

    Cette commission, avait souligné le président de l’Anie, Mohamed Charfi, “sera chargée de surveiller le financement des comptes des campagnes électorales et référendaires, et permettra de mettre le financement des campagnes électorales sous la loupe de l’ANIE qui veille à éloigner l’argent suspect de l’opération électorale”.

    Pour ce qui est de l’annonce des résultats provisoires du scrutin, elle se fera 48 heures après la réception des procès-verbaux des commissions électorales des wilayas et de l’étranger, et ce en attendant la proclamation des résultats définitifs, dans un délai de 10 jours, par la Cour constitutionnelle, au lieu du Conseil constitutionnel, comme il se faisait précédemment.

    Dans son article 191, la loi organique portant régime électoral stipule que ” la Cour constitutionnelle examine les recours relatifs aux résultats provisoires des élections présidentielles, des élections législatives et du référendum, et proclame les résultats définitifs de toutes ces opérations”.

    Le président Tebboune avait déclaré, au lendemain de son élection à la tête du pays, de créer la Cour constitutionnelle qui sera dotée des plusieurs attributions en remplacement du Conseil constitutionnel.

    Au total, 10.702 candidats au niveau des 58 wilayas prendront part aux prochaines élections législatives, et les 407 membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) qui seront élus au suffrage universel direct, vont siéger pour un mandat de 5 ans.

    DIA-Algérie, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, campagne électorale,

  • Guerre médiatique : le Maroc s’en prend-il à l’Algérie ?

    Alors que le statut quo est maintenu pour le dossier du Sahara Occidental , le torchon brûle encore entre l’Algérie et le Maroc. La guerre médiatique entre les voisins est à son apogée. Chronique de Mounira ELBOUTI.

    Malgré les changements politiques internes dans les deux pays, le conflit perdure depuis les années 70. Et si la région n’est plus ce qu’elle était avant, il reste difficile de comprendre comment ce dossier est géré et surtout quelle en sera l’issue.

    Seulement ce qui change, c’est le degré de propagande atteint autour de l’affaire, les deux pays voisins se transforment en ennemis et campent chacun sur sa position. Cependant, les temps aussi changent.

    Propagande digitale et guerre médiatique

    L’ère des réseaux sociaux facilite l’accès à l’information et la rapidité de celle-ci, par conséquent, on peut voir désromais ce qui se dit et se trame dans les deux pays, en temps réel.

    Et le constat étant tel que la quantité de haine déferlée sur l’Algérie du côté marocain est spectaculaire : des forums, aux réseaux sociaux, aux vidéos. Tous les formats et tous les supports sont bons pour lyncher son voisin.

    Ce qui est surtout regrettable c’est l’armée digitale sollicitée par le royaume pour déformer l’histoire et coller à l’Algérie des faits d’histoire avec lesquels, en vérité, elle n’a rien à voir. Cela ne concerne pas uniquement des personnes anonymes mais des intellectuels et des personnages de renom.

    La guerre médiatique à laquelle se livre le royaume chérifien contre l’Algérie est sans merci, le voisin joue la carte de la propagande et de la division face au silence de l’Algérie qui préfère, quant à elle, jouer la carte de l’ignorance de cette provocation ciblée.

    Sur les réseaux, on refait l’histoire, on redessine les cartes géographiques, on fait dans l’intox et les fake news pour accabler l’Algérie, qui reste fidèle à sa démarche et à ses principes ; le dernier exemple en date est celui d’une vidéo de la chaîne de télévision sionniste i24 accusant l’Algérie d’importer des vaccins anti covid 19 depuis l’Etat sionniste. La blague de l’année.

    Normalisation avec l’Etat sionniste

    C’est pourtant le voisin marocain qui a normalisé ses relations avec l’entité sionniste et qui devra sûrement en assumer les conséquences. L’élection de Joe Biden semble pourtant désservir la cause marocaine dans le dossier Sahara qui, rappelons le, n’a pas bougé d’un cran. On se demande alors si la politique du royaume n’avait pas surestimé l’attente ?

    Car comme beaucoup le savent, la contre partie de la normalisation était d’avantager le Maroc dans le dossier du Sahara mais pour l’heure, il n’est rien. L’Algérie garde le contrôle. Et les cartes géopolitiques ne sembent pas prêtes d’être redessinées, tant la combinaison actuelle arangent les puissances mondiales.

    Stratégie de com à deux axes

    La stratégie de cette guerre médiatique se base sur deux grands axes : la désinformation et le vol intellectuel. La premier repose sur les fakes news mouillant l’Algérie dans des dossiers pour le moins, inconfortables et le second repose sur l’appropriation de tout le patrimoine maghrébin pour grandir sa réputation.

    En effet, cela fait quelques années maintenant que le marketing, garde fou de la stratégie marocaine, veut faire reluire l’image culturelle du royaume dans le monde et vanter ses traditions et son patrimoine ce qui semble, de prime à bord, légitime et astucieux, sauf que le royaume ne se contente par de son patrimoine mais vient piocher dans celui de ses voisins.

    Il s’attribue la gastronomie, la culture, la musique, le habits tranditionnels qui appartiennent à autrui. Et cela a un nom : vol de propriété intectuelle.

    Car manifestement, en plus de piétiner les territoires au sens propre, il le fait aussi au sens figuré.

    Une grande partie de l’histoire du continent est ignorée et celle du Maroc est glorifiée ; bien sûr on ne vend que les belles histoires qui font rêver, sans montrer le côté osbcur : les droits de l’Homme.

    Vol de propriété intellectuelle

    On ne parle pas du taux de pauverté, de la prostitution, de la répression des journalistes et des intellectuels , des affaires internes mais on pointe du doigt ce qui concerne les autres. Voici un sous axe de la stratégie mentionnée ci-dessus.

    Et la Tunisie n’a pas échappé à la règle : nous étions surpris de voir tout un projet de marketing digital s’en prendre à des influenceusess tunisiennes qui essaient de faire découvrir la culture de leur pays…

    Aux dernières nouvelles , le couscous c’est marocain ! Et le malouf aussi .

    Chanceux sont ceux qui savent, qui lisent, qui savent que la première université marocaine a été construite par des Tunisiens, que le Caftan existe aussi en Algérie et en Tunisie ( caftan carthaginois), que le couscous est un plat berbère et que le thé est chinois !

    Chanceux ceux qui ont compris aussi, le pourquoi du comment de la normalisation et qui ont suivi comment celle-ci a servi les intérêts personnels de Nathanyaho qui a été réellu.

    M.E.B

    Etiquettes : Algérie, Maroc, conflit, guerre médiatique, couscous, normalisation, Israël,

  • Algérie : Tebboune prône la rupture radicale

    Assises sur l’économie de la connaissance

    Le président Abdelmadjid Tebboune et son gouvernement tablent désormais sur l’économie de la connaissance pour sortir de la dépendance de la rente pétrolière. Cette thématique qui revient, ces derniers jours, tel un leitmotiv, a fait l’objet, hier, d’une rencontre nationale à laquelle ont pris part 1300 participants. Placée sous le thème de « assises nationales sur l’économie de la connaissance », le rendez-vous a été une occasion pour le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, de réitérer son attachement au développement de ce créneau devenu le moteur de l’économie mondiale.

    Dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le président de la République affirme d’emblée que son programme plaçait « l’excellence et l’efficacité du système national de l’éducation et de la formation » à la tête des priorités. Et cela en vue de développer « l’économie de la connaissance qui requiert une dimension stratégique dans notre démarche politique ».

    Dans ce sens, il insiste sur l’encouragement des filières techniques et des mathématiques au niveau du secteur de l’éducation. « Notre pays fait face à des défis qui nous imposent un passage obligatoire de l’économie de rente à une économie productrice de richesses, ce qui exige une rupture radicale », souligne-il. Le président Tebboune relève également que le pays dispose de « 600 laboratoires, 109 instituts universitaires, 44 incubateurs et des centaines de start-up ».

    Dans ce sens, le chef de l’Etat s’est dit « convaincu que l’Algérie dispose d’atouts et de capacités qui lui permettent de se positionner en matière d’économie de la connaissance ». Il invite ainsi, l’ensemble des institutions étatiques à participer à la démarche de transformation vers cette économie et à développer des outils et des mécanismes d’évaluation et de suivi des acquis dans ce domaine. « Toutes les institutions étatiques doivent dorénavant participer à la démarche de transformation vers l’économie de la connaissance et développer des outils et des mécanismes d’évaluation et de suivi des acquis dans ce domaine », recommande le président Tebboune.

    Et d’ajouter : « Dans le cadre de la mise en place de l’environnement institutionnel, des réalisations tangibles se sont concrétisées, à savoir le lancement officiel du Fonds national de financement des startups en tant que mécanisme clé de soutien à la création de ce type d’entreprises, l’inauguration du premier accélérateur de startup au niveau de Dounia Parc dans la capitale et le lancement des services de certification et de signature électroniques en tant qu’outil permettant de sécuriser les transactions en ligne et d’améliorer le climat des affaires ».

    Amélioration du climat des affaires

    Le chef de l’Etat rappelle aussi que l’Etat avait « attaché un intérêt particulier à l’amélioration du climat des affaires au profit des startups à travers la simplification des procédures administratives et l’accélération de la numérisation au niveau de tous les départements ministériels et des institutions étatiques, notamment en lien direct avec le service public et l’investissement ». Il précise aussi que « l’aboutissement » de la démarche de l’économie de la connaissance était tributaire de « la réussite du passage vers la diversification industrielle, grâce à l’exploitation du savoir de manière à augmenter la croissance économique ».

    Abdelmadjid Tebboune rappelle aussi que ce type d’économie va de pair avec « le transfert de la technologie, l’encouragement de l’investissement national et étranger et l’augmentation des dépenses pour la recherche et le développement ». S’entretenant avec des représentants de start-up ayant pris part à ses assises, le premier ministre Abdelaziz Djerad a invité les opérateurs à prendre en charge les jeunes inventeurs algériens pour leur permettre de concrétiser leurs idées novatrices.

    Samir Rabah

    L’Est Républicain, 30 mars 2021

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  • Algérie : Un prêche dans le désert ?

    par Abdelkrim Zerzouri


    Quelle probabilité a-t-il cet appel du ministre des Affaires religieuses, qui plaide pour une application des règles de la jurisprudence islamique, en matière de vente et en concrétisation du principe de miséricorde, à l’approche du mois sacré de Ramadhan, d’être entendu par les commerçants ?

    Les principes de charité et de générosité sont à chercher ailleurs, chez les particuliers, les anonymes, ainsi qu’au niveau des actions de solidarité citoyenne et étatique, qui font de ce mois sacré un parfait exemple de l’entraide sociale. Hors de ce cadre, c’est la jungle.

    Les commerçants, eux, qui jeûnent et qui font les cinq prières, ainsi que les tarawihs, ne voient pas leur comportement cupide comme une attitude contraire à l’esprit de la Chariâ. C’est là, peut être, le plus grand décalage entre les principes religieux et les pratiques commerciales qui, loin du riba, laissent croire, presque légitimement, que tout est permis pour faire des gains licites dans le cadre commercial de la liberté des prix et l’accord mutuel, y compris tacite, entre vendeur et acheteur.

    Quand quelqu’un accepte d’acheter un produit à un prix fixé par le commerçant, sans intérêt usuraire, sans pression ou autre chantage d’une quelconque forme, la transaction obéit au principe de la Chariâ et le commerçant peut dormir tranquille. D’autre part, le commerçant est le dernier maillon de la chaîne, et il arrive que la spéculation contribue à l’augmentation des prix des marchandises à d’autres niveaux invisibles avant d’atterrir sur les étals du commerçant, pourquoi alors lui en vouloir et lui rappeler qu’il doit se conformer à la Chariâ ?

    Les autres, ceux qui recourent au monopole et à la spéculation pour parvenir à la flambée des prix, ils font fi de tous les principes de probité et d’honnêteté. Les spéculateurs ne sont pas des commerçants, et ils n’ont aucunement la prétention d’accéder, comme l’a promis le messager d’Allah (QSSSL), au rang des compagnons des prophètes et des martyrs. Leur souci unique est de faire des affaires durant ce mois sacré pour couvrir les dépenses ou les pertes de toute une maigre année à cause des restrictions dues à la crise sanitaire. Il est fort à craindre que plus que tout autre mois de Ramadhan, celui de cette année s’annonce, pour les spéculateurs, comme un mois salvateur pour combler le trou de plusieurs mois de disette.

    Il n’y a qu’à prendre ce petit exemple frappant de l’huile de table qui fait l’objet d’une forte spéculation, sans aucun égard aux principes ou règles de la jurisprudence islamique. Il est toujours utile de sensibiliser, à la veille du Ramadhan, les commerçants afin de leur rappeler qu’il ne sert à rien de jeûner toute la journée, faire ses prières et aller au détour mettre le feu aux prix. Pourrait-on espérer qu’un jour, aujourd’hui plus que jamais, en raison de la crise économique, nos commerçants se préoccupent de leur spiritualité plutôt que de leur comptabilité et revendent les produits sans s’assurer une trop grosse marge bénéficiaire durant ce mois de piété ?

    Le Quotidien d’Oran, 30 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Ramadhan, prêche, prix, produits de consommation,

  • Algérie Télécom lance de nouvelles offres

    Par Yahia Maouchi

    Algérie Télécom a lancé de nouvelles offres inhérentes aux tarifs d’Internet. Ainsi dans une publication sur sa page officielle Facebook, a indiqué que ses clients peuvent passer à la vitesse maximale avec un accès Internet illimité.

    Selon la même source, les offres concernent «ADSL» et «IDOM FIBRE».

    Les offres pertinentes étaient de 4 mégaoctets pour 1 600 dinars, 10 mégaoctets pour 2 599 dinars, 20 mégaoctets pour 3 999 dinars et 7 999 dinars pour 100 mégaoctets.

    Yahia Maouchi

    La Patrie News, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Algérie Télécom, ADSL, IDOM FIBRE,

  • Algérie : Les naufragés du ciel

    par Madjid Khelassi

    27 ressortissants algériens établis au Royaume-Uni sont bloqués depuis plus d’un mois dans la zone internationale de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.

    Tout commence le 26 février dernier, jour où ces passagers en provenance de Londres, devaient juste faire escale à Roissy et rejoindre Alger dans la même journée.

    Mais surprise…ils sont interdits d’embarquement par les services d’Air Algérie, qui leur signifient qu’ils ne peuvent regagner le pays en raison des restrictions liées à la pandémie Covid 19.

    Et depuis c’est la galère. Un mauvais remake du film « Terminal », campé par Tom Hanks et qui incarne un touriste, bloqué à l’aéroport de New-York et inspiré de l’histoire réelle, d’un iranien qui a vécu 18 mois au sein de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

    Si la situation de nos compatriotes n’est pas encore comparable , elle tout de même gênante voire honteuse.

    Parmi les passagers , il y’a des familles avec enfants, des voyageurs isolés, des personne âgées et beaucoup de cas de voyageurs n’ayant plus de titre de séjour valable au Royaume-Uni.

    La France, via le Quai d’Orsay affirme multiplier les démarches pour chercher une solution, et dit qu’on ne peut les ces passagers dans cette situation et que nos terminaux ne sont pas des « lieux de vie »….Belle gifle qui accentue l’indignité de la situation de nos compatriotes…qui dorment à même le sol et qui ne se nourrissent que grâce à la charité des passagers internationaux en transit à Roissy.

    Pourtant , il ne faut pas aller chercher loin la solution…car au début de la pandémie, un protocole sanitaire fut mis en place en Algérie, et qui consistait à mettre en «quatorzaine» les passagers venant de l’étranger, dans des hôtels limitrophes à l’aéroport d’Alger. Simple comme bonjour. Surtout que récemment on crie aux…2 poids 2 mesures, au vu de l’arrivée à Alger des joueurs algériens Mahrez et Benrahma (évoluant et vivant en Grande Bretagne), sans qu’on invoque pour eux le motif du variant anglais, collé aux passagers de Roissy.

    Dans cet épisode de ces « naufragés du ciel », la déliquescence, faite voyagiste, est montrée ici sous son essence la plus vile. Image boomerang, qui claque sur la face d’un système, qui soigne ses potentats à l’étranger, mais qui abandonne ses enfants dans les aéroports étrangers.

    Cet événement peu glorieux, nous convainc que nous ne sommes pas encore dans l’Algérie nouvelle…pompeusement claironnée.

    La Nation, 29 mars 2021

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  • Algérie : Alternative démocratique

    À quelques encablures du rendez-vous décisif du 12 juin, le processus électoral connaît un rythme accéléré, pour garantir, dans les meilleures conditions, un déroulement régulier et transparent du scrutin. En attendant le lancement de la campagne électorale, prévue du 17 mai au 8 juin, les préparatifs vont bon train sous la houlette de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), aux prérogatives constitutionnellement renforcées pour mener à bien sa mission d’organisation, de surveillance et de contrôle.

    L’expérience acquise pendant la présidentielle et la révision constitutionnelle autorise une optimisation du rôle central de l’Anie et une maîtrise du processus électoral, favorisées par la qualité des ressources humaines, le recours aux nouvelles technologies et les moyens matériels et financiers placés à sa disposition. Dans le nouveau mode électoral, les vertus de l’impartialité, du mérite et de l’égalité des chances président à la rupture radicale avec l’ère de l’omnipotence de l’Administration, du tripatouillage des urnes et du clientélisme codifié par le système discriminatoire des quotas. Il y a beaucoup à espérer de cette mutation profonde aux prémices fort encourageantes. Tout est effectivement dans le frémissement démocratique perceptible dans l’engagement de la société civile et de la jeunesse dans la compétition électorale.

    Dans sa conférence de presse, organisée il y a deux jours, le président de l’Anie, Mohamed Charfi, a fait état de la formidable mobilisation des indépendants qui ont procédé, en tête du peloton, au retrait de 1.863 formulaires de candidature. Il s’agit d’un intérêt certain conforté par la mise en ordre de bataille des partis politiques qui, pour 55 d’entre eux, ont déjà retiré 1.420 formulaires. À moins de deux mois de la campagne électorale, une majorité active se dégage nettement pour mettre fin au diktat d’une minorité totalement opposée à la logique incontournable des urnes et au choix libre et souverain des citoyens.

    La voie est donc toute tracée pour jeter les bases d’une nouvelle Algérie ambitieuse, rassembleuse et forte de ses institutions légitimes et crédibles. Telle est la trajectoire du hirak originel, érigé aujourd’hui en nébuleuse aux mains des extrémistes de tous bords et des résidus de l’ancien régime aux abois. La présence des dirigeants de certains partis et des porte-paroles autoproclamés à la tête des dernières manifestations, pourtant chassés au commencement du mouvement du 22 février, prouve la volonté de récupération et de manipulation politicienne aux velléités de déstabilisation incontestables. Face au défi de l’ingérence étrangère, par relais politico-médiatiques interposés, la légitimité populaire reste l’alternative démocratique au bénéfice de l’Algérie et de ses enfants.

    EL Moudjahid, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, démocratie, transparence,

  • Algérie : Le Nouveau Modèle De La Connaissance

    Le défi de la nouvelle économie est lancé. Il s’inscrit dans le processus de réforme engagé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, appelant, lors du conseil des ministres du 5 janvier, à la mise en place d’un «programme urgent» pour développer l’économie du savoir en locomotive d’une économie productive et diversifiée.

    «A vous le terrain, pour concrétiser vos projets au profit des jeunes», a lancé aux ministres concernés, le Président de la République attaché à garantir les conditions de l’émergence du réservoir des start-up et de la petite et moyenne entreprise. Toutes les garanties financières ont été apportées à travers, notamment une exonération fiscale, la création d’un fonds de financement et d’un conseil de l’innovation placée auprès du chef de l’Etat.

    Les impératifs d’une économie du savoir dictent la volonté de mettre en place un cadre réglementaire, juridique et financier pour favoriser le développement de la recherche, le financement de l’innovation, le transfert technologique, la formation et la protection de la propriété intellectuelle. Cette démarche est au centre des assises nationales dédiées à l’élaboration d’un modèle algérien.

    Une rencontre qui a pour ambition de fédérer toutes les énergies créatrices pour renforcer les bases de la réforme économiques. Elle se prévaut, dira le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid, d’une «volonté inclusive» ouverte à toutes les bonnes volontés pour dégager une vision commune à hauteur des exigences de la nouvelle économie du savoir et de la connaissance en socle d’une économie durable et ambitieuse.

    En levier de la croissance, elle constitue un véritable atout pour sortir de la dépendance pétrolière et forger une place de choix dans le nouveau monde de la compétitivité et de la concurrence. Les énormes potentialités matérielles, souvent inexploitées, et la richesse des compétences marginalisées ou en exil à l’étranger sont la source du modèle algérien aux chances de réussite réelles tributaires de la mobilisation de toutes les ressources, une ouverture sur le monde des technologies nouvelles et une organisation efficiente.

    Horizons, 29 mars 2021

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  • Figuig: l’oasis qui élargit le fossé entre le Maroc et l’Algérie

    Par Manal Zainabi

    Nouvel épisode dans le feuilleton des fortes tensions entre Rabat et Alger. L’armée algérienne a expulsé dernièrement une trentaine de familles d’agriculteurs marocains d’une oasis frontalière. Résultat, une escalade inédite survient entre les deux frères ennemis. Récit et analyse de ce tournant avec des experts de la région.

    Jeudi 18 mars 2020, l’heure était au deuil chez les agriculteurs figuiguis au Maroc. Ce jour-là, les habitants de cette ville située à l’extrême-est du royaume sont sortis par milliers défiler dans les rues pour «pleurer la fin d’El Arja». Une marche pacifique qui a pris symboliquement des allures de convoi funèbre pour protester contre l’expulsion par les autorités d’Alger d’une trentaine de familles de fermiers marocains. Ces expulsés avaient jusqu’au 18 mars pour quitter la palmeraie historique d’El Arja, située dans la zone frontalière algérienne, à moins de cinq kilomètres de Figuig. Un ultimatum qui leur avait été imposé par l’armée algérienne.

    Alors qu’ils étaient laissés libres d’exploiter cette terre depuis des décennies, malgré la fermeture officielle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie, ces agriculteurs ont été sommés, du jour au lendemain, d’évacuer les lieux. Les passages ayant été complètement bloqués par la gendarmerie algérienne, il leur est désormais interdit de cultiver les dattes des 15.000 palmiers qu’ils entretenaient avec soin, de père en fils.

    «Nos terres, notre gagne-pain, nos legs et souvenirs ancestraux», scandent les manifestants sur cette vidéo, diffusée jeudi 18 mars sur Facebook.

    Les manifestants qui comptaient marcher jusqu’à El Arja, le 18 mars dernier, ont finalement été stoppés par les forces de l’ordre marocaines pour éviter toute friction avec les militaires algériens qui ont pris possession de la zone. Pacifiques, les participants se sont finalement redirigés vers le centre-ville de Figuig où ils ont observé un sit-in.

    Des vues de la marche et du sit-in qui s’en est suivi, jeudi 18 mars à Figuig, à l’extrême-est du Maroc

    Joint par Sputnik, Ahmed Nourredine, politologue marocain, spécialiste de la question du Sahara et originaire de cette région de l’extrême est de l’Oriental, affirme que le nombre de personnes affectées par «cette tragédie» avoisine les milliers, vue la cohésion sociale caractérisant cette zone. «Chaque champ de palmiers-dattiers d’El Arja faisait vivre en moyenne une dizaine de familles. Pour chacune d’entre elles, l’agriculture est la seule et unique ressource. C’est donc une question de survie économique», souligne-t-il.

    «Toute la population de la région se sent lésée. Elle en veut aux autorités algériennes qui n’ont jamais revendiqué cette terre et n’ont même jamais demandé aux cultivateurs marocains de la quitter, et ce malgré la guerre des sables en 1963 entre les deux pays et celle du Sahara entre 1975 et 1991. La mort dans l’âme, les habitants d’El Arja ont tout de même suivi les ordres et ont laissé tout derrière eux», relate Ahmed Nourredine.
    Il faut ressortir les livres d’histoire pour comprendre l’origine de ce quiproquo. Le tracé frontalier entre l’Algérie et le Maroc est défini par une convention signée entre les chefs d’États des deux pays en 1972. Cet accord donne légalement avantage à l’Algérie sur la palmeraie d’El Arja.

    «Réponse du berger à la bergère»

    Pourquoi l’Algérie ne réclame-t-elle cette terre que maintenant ? Cette question revient souvent sur les lèvres des Figuiguis, désespérés. Pour y répondre, Sputnik a interrogé le spécialiste du Maghreb, Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Cet auteur des ouvrages «Le Maroc en 100 questions» (Éditions Tallandier, 2020), «Histoire du Maroc depuis l’indépendance» (Éditions la découverte, 2016) et «Maghreb: la démocratie impossible?» (Éditions Fayard, 2005) estime que cet épisode douloureux pour les familles d’agriculteurs d’El Arja est «la suite d’un processus engagé il y a déjà quelques mois».

    En effet, cette opération d’expulsion intervient dans un contexte de crise croissante entre les deux pays voisins. Depuis près d’un an, la froideur qui distingue les relations entre Rabat et Alger depuis 45 ans a laissé place à une franche hostilité, en particulier autour de la question sempiternelle du Sahara.

    «C’est évidemment l’accord dit d’Abraham entre le Maroc, les monarchies du Golfe, Israël et les États-Unis, qui entérinent entre autres la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis, qui a exaspéré les autorités algériennes. C’est une réponse du berger à la bergère. Depuis 1963, Alger a toujours lié la question des frontières maroco-algériennes à la crise sahraouie», décrypte Pierre Vermeren.
    Contacté par Sputnik, Kader Abderrahim, spécialiste du Maghreb et directeur de recherche à l’Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE) abonde dans le même sens. Il affirme à son tour que les relations diplomatiques «déjà compliquées, difficiles, chaotiques même» entre les deux plus grands pays du Maghreb se sont dégradées davantage depuis que les États-Unis, sous l’ancien Président Donald Trump, ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, fin 2020. «Le rapprochement avec Israël et les échanges diplomatiques entre les deux pays a également contribué à tendre la situation», ajoute-t-il.

    Pour ce spécialiste de la politique algérienne et auteur des ouvrages «Géopolitique du Maroc» (Éditions Bibliomonde, 2018) et «Géopolitique de l’Algérie» (Éditions. Bibliomonde, 2020), les raisons de la décision soudaine du régime algérien d’expulser les agriculteurs marocains d’El Arja sont aussi à rechercher dans la situation politique interne du pays:
    «L’Algérie s’est isolée sur le plan diplomatique. Le pays est aussi dans une impasse au niveau politique, en raison de la reprise du Hirak, de la contestation politique et sociale et du rejet du régime en place par une très grande partie de la société. Ayant le dos au mur, le pouvoir cherche à détourner l’attention de la population en faisant vibrer la corde nationaliste. Sauf que les Algériens ne sont pas dupes. Ils ne se leurrent plus par ce genre de manipulations», soutient Kader Abderrahim.
    Le spécialiste marocain de la question du Sahara Ahmed Nourredine adhère à cette thèse. Il assure même qu’il s’agit d’une riposte algérienne à l’évacuation mi-novembre 2020 par les forces marocaines du point de passage de Guerguerat, qui était alors bloqué depuis plusieurs semaines par des éléments du Polisario, soutenus par l’Algérie.

    Les protestataires sortis crier leur peine le 18 mars dans les rues de Figuig en veulent aussi aux autorités marocaines, qui n’ont ni contesté ni réagi à leur expulsion. Un silence assourdissant qui interpelle les interlocuteurs de Sputnik. Tous y voient une réponse en soi.

    Guerre silencieuse

    Les autorités marocaines ne sont pas les seules à avoir fait la sourde oreille à la situation d’El Arja. Leurs voisins de l’autre côté de la frontière ne se sont pas prononcés non plus sur cette affaire. «Les deux pays l’ont bien compris. Ils n’ont pas intérêt à aller vers l’escalade. Jusque-là, les tensions ont été diplomatiques et puis verbales, cela ne va généralement pas plus loin. Ils savent qu’il vaut mieux en rester là», analyse Kader Abderrahim. La preuve, selon ce spécialiste, en est que la police marocaine a même bloqué les manifestants avant qu’ils ne se rendent du côté algérien.

    «Depuis la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie en 1988, les deux États sont devenus virtuoses en stratégie de la tension, sans que cela ne débouche sur un affrontement direct. C’est évidemment heureux. Cela n’empêche ni les invectives ni les mauvaises manières, mais on en reste généralement à ce stade», confirme le spécialiste français du Maghreb, Pierre Vermeren à Sputnik.

    Sur l’évolution de cette situation de crise inédite dans la palmeraie d’El Arja, les trois experts contactés par Sputnik ne se montrent pas très optimistes. Ils regrettent de voir les expulsés pris en otages dans un conflit entre deux États. «Le sort de ces malheureux paysans n’est qu’un symbole dans la vaste querelle entre les deux pays», déplore le professeur d’histoire contemporaine Pierre Vermeren.

    «Il ne faut pas attendre grand-chose ni à court, ni à moyen termes. Et si jamais il doit y avoir des évolutions, elles se feront très discrètement, de telle manière que chaque partie donne l’impression de n’avoir pas perdu la face», suppose de son côté Kader Abderrahim. Et d’ajouter: «C’est une dimension psychologique très importante dans ce conflit».

    «Le sort des cultivateurs d’El Arja pourrait s’arranger sans que rien ne s’améliore au fond… Plusieurs tribus ont eu le malheur d’être coupées en deux par des délimitations frontalières et la coupure ainsi faite se perpétue comme une guigne. Parfois, c’est l’occasion d’arrangements et de trafics. Parfois, c’est le malheur», conclut le professeur Vermeren.
    Le malheur qui a frappé la palmeraie d’El Arja se lit toujours sur les visages blêmes des paysans expulsés, dans leurs regards vides vers l’horizon et leur posture affaiblie. Il se lit aussi sur les murs de leurs bâtisses désormais vides. Des murs où ils ont laissé des tags empreints de regrets.

    Sputnik, 29 mars 2021

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