Catégorie : Algérie

  • Le citoyen de l’Algérie profonde garde le cap sur l’avenir du pays et de la Nation

    L’importance de la stabilité de l’Algérie est actuellement au cœur de toutes les préoccupations nationales pour en finir avec la crise qui secoue le pays depuis des années. La voie indiquée dans ce sens n’est tout autre que le dialogue et la concertation.

    Le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune qui vient d’entamer une série de rencontres avec des responsables politiques montre les signes d’un début de rapprochement, d’apaisement afin que vraiment chacun soit conscient de ses responsabilités, qu’on prenne conscience de l’intérêt supérieur du pays, de la nation, du peuple algérien, que le peuple ne veut plus ni de crise, ni encore moins d’improvisation. L’ouverture du bureau présidentiel à la classe politique et à la société civile plaide de fait pour une issue démocratique à l’imbroglio politique actuel hérité du passé et allant de l’avant vers la légalité et à la légitimité des institutions de l’Etat, de la démocratie participative et la souveraineté populaire pour mettre un terme aux crises successives. A court terme, cette issue à la crise ne peut être que le dénouement de l’acte politique sans son propre moule démocratique qui conduira inéluctablement à une nouvelle ère républicaine avec de nouvelles institutions légitimes cautionnées par le peuple à travers des élections incontestées et légitimées par les électeurs et électrices.

    L’autorité nationale indépendante des élections qui vilipende d’emblée toute dérive électorale et lutte contre les pratiques du passé notamment l’association de l’argent sale à la politique sous n’importe quelle forme. Appelant l’ensemble des acteurs politiques, les candidats à concentrer leur engagement et leurs efforts vers cet objectif démocratique qui vise un scrutin libre, transparent et crédible rétablissant dans son sillage la confiance du peuple, la légitimité et la légalité. L’évolution du processus démocratique amplement soldé par la nouvelle Loi organique relative au régime électoral est une évidence forçant la marche de l’Histoire contemporaine du pays et répondant aux revendications du peuple pour un changement du mode de gouvernance et l’avènement d’une nouvelle ère fondée sur le respect des principes démocratiques, de l’Etat de droit et de la justice sociale. Cette aspiration légitime au changement et la métamorphose de la bonne gouvernance a été pleinement entendue par le chef de l’Etat et se trouve désormais au cœur des préoccupations nationales de sortie de crise. C’est pour cette raison que le président Abdelmadjid Tebboune estime que le dialogue est plus que nécessaire, pour débattre de toutes les questions et préoccupations du moment et de parvenir à des solutions consensuelles nécessaires à l’ensemble de la vie nationale politique, économique et sociale, parce que c’est la meilleure voie pour parvenir à la sortie de crise.

    Pour ces considérations et d’autres, certains aujourd’hui doivent mettre de côté les calculs politiciens et marginaux et les exigences irréalistes qui sont de nature à prolonger la crise et d’entraîner le pays dans une pire situation à l’instar de ce qui s’est passé durant la décennie noire et qui a été source d’incertitude et d’instabilité. Face à ce  » vouloir  » d’un recul de l’Algérie, en dépit des manipulations, intrigues et autres stratagèmes de certains politiciens à jeter la confusion et le doute parmi la société algérienne, l’exploitation des marches populaires pour la déstabilisation du pays, le citoyen de l’Algérie profonde est tout à fait conscient et convaincu qu’il y a complot contre la Nation et dans son quotidien place les intérêts de la Nation et ses intérêts au-dessus de toute considération.

    Le grand sens de patriotisme, de civisme a toujours guidé le citoyen apolitique dont la conviction continue de cibler l’espoir pour voir émerger une nouvelle Algérie, réconciliée avec elle-même. Des pressions trop fortes sont exercées pour conduire à une situation de désobéissance civile. Mais ce même citoyen de l’Algérie profonde vigilant comme il l’est depuis longtemps est là, présent sur le terrain pour mettre fin et ces pressions afin d’éviter les divisions et ainsi garder le cap sur l’avenir du pays et de la Nation.

    Le Maghreb, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, Abdelmadjid Tebboune,

  • Air Algérie se prépare pour une éventuelle reprise des vols à l’étranger

    En prévision « d’une reprise progressive », de ses vols, la compagnie nationale, aérienne, Air Algérie, a dans un communiqué rendu public, fait état de nouvelles « dispositions » et d’un programme « adapté et mis à la disposition de ses clients » alors que toutes les destinations sont maintenues.

    Toutefois précise-t-on de même source, le maintien dates, dépend de deux facteurs, à savoir, de la décision les pouvoirs publics pour l’ouverture les frontières» et «les décisions des pays de destination concernant les modalités d’entrée sur leurs territoires».

    Air Algérie, assure par ailleurs, « offrir des options de changement de réservation flexibles ».

    Il s’agit de « la modification de vos billets achetés avant le reprise effective les vols » qui « est gratuite dans le même classe, durant toute leur validité et avant le date de voyage prévue ».

    Pour ce qui est de la validité les billets arrivant à expiration elle, « est prolongée au 31 décembre 2021 », ajoute encore la même source.

    S’agissant des clients qui désirant modifier leurs voyages, Air Algérie met à leur disposition plusieurs choix.

    Ainsi, en cas de modification de vos projets de voyage, suite à l’annulation de votre vol, les clients peuvent choisir entre un avoir sous forme d’EMD/Voucher émis par Air Algérie valable pour un voyage jusqu’au 31 décembre 2021 et remboursable en cas de non-utilisation

    « En cas de rapatriement, les billets à tarifs réduits ou promotionnels feront l’objet d’un réajustement tarifaire selon le tarif de rapatriement applicable le jour de vol », conclue Air Algérie, qui rappelle toutes les mesures sanitaires sont prises en compte pour garantir la protection et la santé des voyageurs.

    La Patrie News, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Air Algérie, voyages, vols,

  • Algérie : Intense activité de Sabri Boukadoum à Madrid

    Sabri Boukadoum, chef de la diplomatie algérienne, effectue ce lundi 29 mars une visite de travail à Madrid sur invitation d’Arancha González Laya, son homologue espagnole, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

    A la capitale espagnole, Sabri Boukadoum enchaîne les entretiens et les visites. Il a été reçu par Meritxell Batet Lamaña, présidente du Congrès des députés (chambre basse du parlement espagnol). La coopération parlementaire entre l’Algérie et l’Espagne était au cœur des entretiens.

    Aussi, le ministre des Affaires étrangères s’est rendu Casa Árabe, une institution publique créée en 2006 sur le modèle de l’Institut du monde arabe à Paris. Dans le détail, il s’agit d’un centre culturel et de recherche sur le monde arabe et musulman ainsi que sur l’histoire espagnole d’Al-Andalus.

    La Patrie News, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Espagne, Sabri Boukadoum,

  • Algérie : Première sortie du Président Tebboune sur le terrain après sa convalescence Les start-up l’autre chantier du président

    Par : Med Wali


    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, présidera aujourd’hui au Centre international des conférences, une importante rencontre sur l’économie du savoir. Les membres du gouvernement et de hauts responsables y prendront part, en plus des porteurs de projets et des dirigeants des start-up.

    Afin d’encourager les jeunes porteurs d’idées innovantes, le gouvernement compte entreprendre plusieurs mesures pour accompagner et encourager l’activité des start-up, et ce, dans le but de relancer l’économie nationale hors le secteur des hydrocarbures. Plusieurs économistes et professionnels ayant adopté ce concept  » anglo-saxon », expliquent la nécessité de l’accompagnement de ces jeunes porteurs des idées innovantes pour que leurs start-up se transforment en entreprises, et même de grand groupe opérateur économique, par la suite.

    En effet, un bon encadrement assure un processus de reconstruction et de développement d’une économie convenable, sachant que des jeunes algériens pétris de qualité, et très talentueux possèdent des idées innovantes et extraordinaires dans plusieurs domaine. Cela a poussé l’Etat à accorder toutes les facilitations possibles aux jeunes porteurs de projets, afin de trouver des alternatives utiles pour dynamiser l’économie nationale.


    D’emblée, Mustapha Kamel, ingénieur en électronique et porteur d’un projet dira que « les start-up sont désormais le vivier duquel les entreprises pourront constituer le tissu industriel de demain, avec un objectif de relancer l’économie nationale, en dehors du marché pétrolier », a-t-il souligné avant de poursuivre son point de vue  » le gouvernement en place a mis la lumière sur les start-up, une très belle initiative, faut-il souligner, et justement c’est cet aspect qu’on cherche tandis qu’il implique en profondeur les jeunes porteurs des projets qui possèdent des idées innovantes ».  » Ces derniers temps, plusieurs pays ont adopté l’idée pour promouvoir les start-up, afin de créer l’emploi et absorber le chômage. Donc la start-up est un ensemble d’idées innovantes qui solutionne un problème, ou elle apporte un début d’une solution. Toutes ces idées deviennent une entreprise qui peut apporter un plus à l’économie et à l’industrie nationale, une fois qu’ils entrent dans la phase commerciale », s’est-il exprimé.

    Concernant l’organisation de ce type d’évènement, Mustapha Kamel comme beaucoup de jeune entrepreneur ont apprécié l’initiative entreprise par l’Etat, en disant  » les start-up atteignent le niveau de la concrétisation de l’idée sur le terrain, tandis que l’Etat a l’intention d’accompagner et encadrer ces jeunes. Puisque un jeune est censé d’être porteur d’idées, il restera donc toujours créateur, en continuant à faire des recherches, soit qu’ils feront suite aux premières idées, ou aller vers d’autres horizons. »

    Le Maghreb, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, startups, économie,

  • Algérie : Les partis face à l’opinion

    Premières sorties sur le terrain pour défendre les législatives

    Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a présenté avant-hier un bilan de la révision exceptionnelle des listes électorales, révélant le chiffre de 23.486.979 qui correspond à la masse du corps électoral. L’autre chiffre décliné par Mohamed Charfi et qui vaut le détour, comme on dit trivialement est celui en rapport avec le retrait des dossiers des candidatures pour les législatives du 12 juin prochain. On apprend ainsi que pas moins de 3270 dossiers ont été retirés par 50 partis politiques agréés et 1863 par des listes indépendantes et l’opération se poursuit toujours, selon Mohamed Charfi qui n’a pas écarté la possibilité de proroger les délais.

    Ces chiffres pourraient se lire comme l’expression d’une forme d’engouement des Algériens (partis politiques et listes indépendantes) pour la prochaine consultation populaire que le président de l’ANIE présente d’ailleurs comme le point d’orgue de la démarche électoraliste du président Tebboune en vue d’asseoir « La nouvelle Algérie » Sauf que l’ampleur de ces chiffres, comparativement aux précédentes consultations et l’engouement qu’il susciterait ne trouve pas son prolongement dans les premiers meetings animés ce week-end par les partis politiques sortis à la rencontre des Algériens.

    En dehors d’Abderazak Makri, qui a fait salle comble, vendredi passé, à la salle El Amel d’ El Méchéria, d’ailleurs moins pour appuyer le processus électoral que pour mettre en garde contre les velléités de fraude dont il a cru voir déjà quelques prémices (il cite le cas d’un consul dans un pays arabe qui roule déjà pour une liste indépendante), les autres chefs de parti ont prêché devant des parterres clairsemés. Ce sont les images de la télévision nationale qui, pour le coup, a mis les petits plats dans les grands ce week-end pour conférer toute la solennité et toute la résonnance à la sortie de ces leaders politiques ressuscités pour les besoins de la consultation du 12 juin prochain.

    Les Lamine Osmani, Redouane khelaf, Abelkader Bengrina,Soufiane Djilali, Filali Ghouini, au vu de leur piètre prestation dans les différentes wilayas où ils se sont rendus pour prêcher l’électoralisme, ont visiblement du pain sur la planche. Il leur en faut plus en termes d’arguments pour rameuter les foules et les convaincre du bienfondé des élections législatives, comme voie idéale pour sortir de la crise politique et institutionnelle.

    La tâche sera d’autant redoutable que dans le camp d’en face, celui qui est vent debout contre les élections, c’est déjà la grande mobilisation, comme on a pu le constater lors des dernières marches du Hirak où, les marcheurs ont clairement et fortement rejeté le vote dans son principe même. Certes, il reste encore deux mois et quinze jours pour le rendez-vous avec les urnes le temps suffisant pour les partisans du processus électoral de fignoler leur stratégie, de la concerter, de trouver les mots justes pour convaincre les Algériens, échaudés par les fraudes successives, d’aller voter.

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, ANIE, élections législatives, partis politiques,

  • Algérie / Migrants subsahariens : un problème récurrent !

    par Cherif Ali

    L’on se rappelle encore de cette polémique déclenchée par Ahmed Ouyahia alors directeur de cabinet à la présidence de la République, qui dans une déclaration à vif, avait clairement fait savoir que l’immigration clandestine en Algérie est «source de crimes, de drogue et d’autres fléaux » !

    Ses propos avaient été confortés par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Abdelkader Messahel qui avait estimé pour sa part que l’immigration clandestine africaine constituait une «menace pour la sécurité nationale » ; il avait ajouté que « le gouvernement était en phase de prendre des mesures urgentes pour faire face aux flux importants de migrants clandestins, derrière lesquels se cachent des réseaux organisés ».

    Ce qui a déclenché des remontrances à l’international, l’Algérie ayant été traité de pays « raciste » et obligé le Premier ministre de ce temps là, Abdelmadjid Tebboune, de rectifier le tir à partir de la tribune de l’APN où il avait déclaré « nous ne sommes pas des racistes, nous sommes des Africains, des Maghrébins et des Méditerranéens. L’Afrique et le monde arabe sont le prolongement naturel de l’Algérie et l’espace dans lequel elle évolue et se développe» !

    Humanité ou fermeté sur les migrants, en l’état le discours officiel est contrasté et pour le moins, il suscite l’inquiétude des associations qui redoutent un durcissement à venir concernant le séjour des migrants, ou ceux parmi leurs adversaires qui y voient un risque d’ « un appel d’air » si l’on venait a décider de les « régulariser » !

    Pour l’heure, notre pays est de plus en plus, assailli par des grappes d’Africains, Maliens et Nigériens majoritairement, qui ont élu domicile dans les rues pour s’adonner à la mendicité.

    A croire que le mouvement migratoire, même s’il a connu des reflux ces deux dernières années, à l’occasion des opérations «onéreuses » de retour enclenchées conjointement par l’Algérie et le Niger, et aussi le Mali avec lesquels nous avons un traité de reconduction des ressortissants, reste malgré tout stable, voire en croissance continue car il s’installe dans la durée.

    Même si on relève que des migrants de 8 nationalités différentes résident de manière clandestine en Algérie, la migration subsaharienne est essentiellement malienne et nigérienne, car les ressortissants de ces deux pays n’ont aucune peine à circuler, librement, dans le grand Sahara.

    Commerçants par le passé, ils s’adonnaient à l’économie frontalière du troc. C’était aussi des saisonniers qui venaient travailler ponctuellement dans les oasis du Sud. On appelait ce genre de déplacement « migration alternante ».

    Dans les années noires, à un moment où l’Algérie était durement frappée par le terrorisme, d’autres mouvements suspects de passeurs d’armes et de contrebandiers, en tous genres, ont commencé à prendre forme ce qui a pour effet de perturber le système du troc frontalier.

    Les refugiés, se laisse-t-on dire, ne sont pas n’importe quels migrants ; ce ne sont pas des migrants économiques mais des femmes et des hommes qui fuient leur pays pour leur liberté ou parce qu’ils sont en guerre. Cela est valable, peut-être, pour les ressortissants maliens dont le pays est secoué par des troubles qui trouvent refuge en Algérie et sont, forcément, bien accueillis.

    Pour les autres, notamment les Nigériens, il en va autrement, car là aussi il faut apporter la précision : un migrant climatique, est-ce économique ou politique ?

    Pour l’heure, le gouvernement algérien continue de tolérer cette migration clandestine, entrecoupée d’opérations ponctuelles, d’arrestations et de reconduites aux frontières, signe manifeste qu’il n’est pas disposé à la régulariser.

    Les pouvoirs publics sont dit-on, pour « un règlement global » de l’émigration clandestine à travers, notamment, le développement des économies subsahariennes et le renforcement de la stabilité interne des pays concernés.

    Dans le même temps, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, a été chargé de reprendre les choses en main, en l’occurrence recenser les migrants clandestins et établir un fichier.

    La tâche est difficile, il n’existe aucune statistique sur le marché de migrants irréguliers en Algérie !

    Même le Haut Comité aux réfugiés (HCR) n’est pas parvenu à dénombrer ceux qui, parmi eux, ont fui des conflits locaux, au Sierra Léone, au Libéria, en République démocratique du Congo, au Nigéria, en Côte d’Ivoire et surtout au Mali.

    Condamnés aussi à la clandestinité au plan du séjour, interdits d’emploi du fait de la réglementation algérienne, ces migrants subsahariens vivent d’expédients, de mendicité, de trafic de devises et de drogue etc…

    En un mot, en marge de la société allant jusqu’à menacer ses fondements !

    En effet, les services de sécurité, même si cela n’a pas été médiatisé, ont eu à traiter de nombreuses affaires liées à la drogue, la fausse monnaie, la prostitution et même de crimes impliquant les migrants. Des bidonvilles, des « no man’s land » ont été érigés dans toutes les villes d’Algérie du Nord et du Sud ; elles abritent ces populations ce qui exacerbe les populations locales qui y voient un danger pour leur sécurité, celle de leur famille et de leurs biens.

    De nombreux affrontements ont eu lieu ces dernières années dans de nombreux points du territoire avec à la clé des victimes de part et d’autre.

    Le gouvernement et notamment le ministre de l’intérieur, pourront-ils juguler les vagues de plus en plus nombreuses des migrants, notamment pendant cette saison estivale propice aux mouvements migratoires, sans compter la ténacité hors du commun de ces personnes qui, autant de fois refoulées, réussissent souvent, avec femmes et enfants, à forcer les points faibles du dispositif sensé contrôler leur flux ?

    Même les restrictions imposées par la pandémie de la Covid-19 et les risques en découlant, n’ont pas eu raison de leur volonté de passer les frontières algériennes et de s’installer vaille que vaille dans le pays !

    Et aux observateurs de s’interroger :

    1. doit-on continuer d’accueillir les migrants conformément à notre tradition car, ce sont les invités de l’Algérie, comme l’avait affirmé le premier ministre d’alors, et président de la République aujourd’hui ?

    2. Ou se dire qu’on est contre cette politique parce que :

    – ces personnes sont rentrées en Algérie de manière illégale

    – et que le séjour en Algérie doit obéir à des règles.

    3. Autre question, l’Algérie a-t-elle vocation à accueillir toute la misère de l’Afrique ?

    Auquel cas, il faudrait interroger les Algériens dont la patience n’a d’égale que la générosité dont ils font montre à l’égard des migrants clandestins dont 10000 mineurs non accompagnés livrés, faut-il le dire, à eux-mêmes !

    Certes, il y a la nécessité de comprendre ici qu’on a à faire à des êtres qui méritent cet humanisme évident qui fonde l’existence même de notre civilisation ; ces gens-là, pour la plupart, fuient la guerre et l’oppression ; ils recherchent un meilleur avenir économique et tentent simplement d’améliorer leurs conditions, en prenant le risque de laisser leurs vies dans le désert du Sahara.

    Cela devrait rappeler qu’il est dans la caractéristique même de chacun d’entre nous de toujours chercher à améliorer son sort !

    Difficile de reprocher à ces individus, à ces familles, à ces groupes, ce que nous serons les premiers à tenter, ce que nos harragas tentent, d’ailleurs, chaque jour, si nous avions à subir la même situation !

    Il faut aussi rappeler et avec force que la situation de ces migrants est créée au départ par la déstabilisation et l’effondrement politique et économique de leurs pays aux mains de potentats qui refusent l’alternance et s’accrochent au pouvoir, quitte à tout brûler.

    Avec la bénédiction des grandes puissances qui profitent de leurs richesses naturelles !!!

    De ce qui précède, il faut dire que les cohortes des migrants iront croissant au regard de la crise économique et sanitaire qui n’en finit pas de durer et aussi des énormes disparités entre le Nord et le Sud de la planète, de la xénophobie ambiante, du changement climatique, de l’émergence de nouvelles guerres, et aussi du caractère insoluble des vieux conflits qui menacent d’exacerber ce problème de déplacement déjà massif.

    La mauvaise gouvernance et la corruption sévissant notamment en Afrique et dans le monde arabe sont à ajouter à ce constat !!!

    A exiger plus de fermeté au niveau des frontières et demander, à minima, l’expulsion de tous ces Africains en situation irrégulière, il va se trouver, bien évidemment, quelques «humanistes» pour dire qu’il ne faut surtout pas le faire, alors que la grande majorité d’entre ces Subsahariens n’a ni diplôme ni formation encore moins un métier la rendant éligible au séjour régulier dans notre pays.

    A la question fort épineuse que l’Etat et nos gouvernants se posent de savoir que faire de ces migrants clandestins qui s’amassent par paquets et s’essaiment dans tout le territoire national, il a été répondu officiellement que le gouvernement allait prendre des mesures urgentes pour y faire face.

    Il pourrait, toutefois, faire l’effort de «régulariser» tous ceux parmi les migrants qui, qualifiés, expriment le souhait de rester en Algérie pour y travailler, par exemple dans le secteur de l’agriculture et du BTPH qui connaissent d’énormes déficits en matière de main-d’œuvre.

    A charge, néanmoins, pour le gouvernement d’Abdelaziz Djerad de réformer notre réglementation au plan du séjour et de l’emploi des étrangers. Quant à ceux parmi les migrants qui n’ont pas vocation à rester, ils doivent être reconduits aux frontières, car ils constituent une «menace pour la sécurité nationale» !

    Le Quotidien d’Oran, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, migration, subsahariens, Mali, Niger,

  • Algérie : Les enjeux d’un scrutin

    Les élections législatives du 12 juin prochain entrent petit à petit dans leurs derniers réglages. Les préparatifs désormais sous la coupe exclusive de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), voient de facto l’administration écartée de toute participation à cette opération, et ce du début jusqu’à la fin de l’opération et la proclamation des résultats. Il faut dire que l’Algérie tend de plus en plus à garantir aux différentes élections un maximum de transparence et d’honnêteté, dans un processus devant être démocratique de bout en bout.

    L’enjeu, il faut le souligner, est des plus capital dans cette nouvelle Algérie qui se dessine. La voix du peuple doit être protégée et mise au dessus de toute autre considération. Il y va de la crédibilité et de la légitimité des institutions qui auront à sortir des urnes, et qui ne peuvent plus souffrir d’aucune remise en cause, comme nous l’avons eu à le vivre par le passé, où les assemblées élues étaient le fait de tripotage des résultats et la conséquence de différentes manipulations où l’argent sale était érigé en faiseur de roi, loin des choix du peuple.

    Selon le président de l’ANIE, et après révision des listes électorales, le corps électoral compte plus de 24 millions d’électeurs, alors que le nombre des candidats à ces joutes du 12 juin dépasse lui les 10.000 candidats, qui devront cette fois se présenter non sur 48 wilayas, mais 58, avec la dernière promotion des 10 nouvelle wilayas. Pour ce qui est des partis qui ont annoncé leur participation et retiré les imprimés à cet effet, le même responsable a annoncé que « le nombre des imprimés de candidatures retirés a atteint, jusqu’à ce samedi, 3.270, dont 1420 imprimés retirés par 55 partis agréés, et 1863 autres dans le cadre des listes d’indépendants ».
    Donc et même si certains partis ont annoncé le boycott de ces élections pour des raisons diverses, il faut dire qu’ils restent très minoritaires face aux 55 qui sont partants, en attendant d’autres encore qui devront retirer les imprimés dans les jours à venir.

    Autant dire que la classe politique se mobilise grandement pour cet important événement qui devra reconfigurer le paysage politique national en faisant émerger de nouvelles forces politiques et rompre avec un paysage politique qui dure depuis de longues années, avec les mêmes visages et les mêmes noms qui ont fini par lasser les Algériens. Et comme l’a souligné, un chef de parti, candidat malheureux aux dernières présidentielles, les prochaines joutes électorales sont un défi pour le changement et une occasion pour le retour de la confiance entre gouvernants et gouvernés. Tout l’enjeu est là.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, élections législatives,

  • Algérie : Ali Belhadj est-il l’avenir du Hirak ?

    par Arezki Metref

    Je sais, la question est un brin excessive mais franchement, je ne sais plus trop où on en est. Ah oui ! Le Hirak, la transition… Disons les choses simplement, peut-être même au ras des pâquerettes. Eh bien, il m’est avis que tout cela se résume à ceci : on y va avec les islamistes (Rachad, Ali Belhadj…) ou sans eux, ou même contre eux !

    Sommes-nous dans cette régression qui, en dépit des avancées considérables du mouvement de février 2019, nous ravale dans cette quadrature du cercle des années 1990 ? Souvenons-nous ! L’importance octroyée alors au Front islamique du salut (FIS), gonflé aux hormones par les manipulations politico-policières du pouvoir nationaliste, avait fini par nous infliger cette équation impossible : on ne peut rien faire avec le FIS, on ne peut rien faire sans le FIS !

    200 000 morts, des tas de traumatismes plus tard, et une atrophie politique hallucinante, sommes-nous encore condamnés à la même fatalité ? On a en effet cette funeste impression. Après la formidable mobilisation du Hirak qui a permis de dépasser, dans la paix et l’intelligence collective, les fractures idéologiques, il serait incongru de recouvrer les anciens pôles antagoniques. Les gentils « réconciliateurs », attentifs à la volonté populaire en s’alliant avec les islamistes, contre les méchants « éradicateurs », bras séculier de l’armée, déterminés à soutenir la dictature ? Trop simpliste et fallacieux !

    Nul n’a envie de revenir aux atrocités de la guerre intérieure qui a ravagé notre pays et qui a conduit à produire un autre ravage fait de déliquescence nationale et de gangrène de la corruption : 20 ans de bouteflikisme. Ces vingt années sont en elles-mêmes une autre guerre plus pernicieuse encore puisqu’elle a non seulement d’autorité passé l’éponge sur les crimes et la tragédie, mais aussi amnistié les criminels en permettant et même en promouvant l’idéologie sur laquelle ils continuent à prospérer. De plus, le bouteflikisme a parachevé la déchéance de la noblesse du politique, ravalé au rang de « marchandise » appartenant conjointement à des responsables dans l’appareil d’État et à des affairistes véreux.

    Au début du Hirak, nous avions interrogé de nombreux militants. Ils nous avaient confié que le premier vendredi, celui du 22 février 2019, la plupart d’entre eux avaient hésité à s’impliquer car ils soupçonnaient un appel des islamistes. Le texte occulte publié sur les réseaux sociaux, précisant que la marche débuterait après la prière du vendredi, ils en déduisirent qu’il s’agissait d’un appel islamiste. Ils rejoignirent le mouvement dès lors qu’ils s’aperçurent que ce n’était pas le cas. Puis, le vendredi 8 mars, dédié à la Journée de la femme, a définitivement convaincu du caractère démocratique des revendications proclamées par le Hirak.

    Il y eut, en effet, pendant toutes ces semaines une rencontre des Algériens tendus vers le même objectif, celui d’un changement du système dans le respect des idéologies et des appartenances des uns et des autres. On vit les jeunes d’El Harrach, connus pour leurs sympathies plutôt islamistes, atypiques dans la mesure où cela est teinté de pugnacité provocatrice des supporters de foot, dialoguer avec les militantes féministes opposées au code de la famille et à l’infamie de la condition de la femme telle qu’inspirée de l’islam. On vit aussi les jeunes de Belcourt et de Bab-el-Oued, ceux-là mêmes qu’avait utilisés le pouvoir de Bouteflika pour casser la marche du 14 juin 2001 du Printemps noir, répondre aux objurgations de Gaïd Salah : « Casbah, Bab-el-Oued, Imazighen ! » Puis, au fil des semaines, tant qu’il servit de levier, le Hirak vécut dans la pluralité et le pacifisme, redonnant ses lettres de noblesse à l’Algérie dont l’image était très abîmée. Gaïd Salah, qui était favorable à un cinquième mandat de Bouteflika, essaya de rallier le Hirak entre séduction et menaces, jusqu’à la démission forcée de l’ancien Président. Mais, une fois celle-ci obtenue, il commença à réprimer car le mouvement contestait son agenda politique et notamment la présidentielle qu’il avait été contraint de reporter.

    Durant toute cette période, le mouvement inventa cet état d’esprit qui allait devenir sa substance, un mouvement plus éthique que politique, sécrétant des valeurs de tolérance, d’écoute, de dialogue qui ont fait émerger ce qu’il y a en nous de plus grand. Il n’était pas anormal qu’un tel mouvement dont rêverait tout groupe politique en panne de projet, suscite la convoitise à la fois des forces politiques partisanes et du pouvoir qui ont échoué, pour des raisons diverses qu’il s’agira de déterminer, dans leur démarche. Sans compter les calculs géostratégiques des grandes puissances.

    L’autre caractéristique du mouvement, outre sa réticence à mandater des représentants,(1) c’est la capacité quasi innée à résister au défaitisme comme aux tentatives de récupération. Quand on voit à quel point Rachad, Ali Belhadj et les autres essayent de s’accaparer le mouvement par la violence tout comme par le sortilège religieux mâtiné de propagandisme de la contrainte, il y a lieu de dire stop, quitte à encourir l’étiquette bien commode d’« éradicateur », empêcheur de prier en rond. Sans être dupe des manigances du pouvoir dans le surdimensionnement de la composante islamiste du mouvement pour se donner le rôle de sauveur, il faut quand même s’interroger sur la viabilité d’un chemin commun avec un mouvement auquel appartiennent un Anouar Haddam — porte-parole des GIA qui avait revendiqué l’attentat du boulevard Colonel-Amirouche à Alger, en 1994 —, et Zitout et Dhina, ex-cadres du FIS. Quant à Ali Belhadj dont deux idées passeront à la postérité – « la démocratie c’est kofr » et « la fonction de la femme est de servir à la reproduction des croyants » —, c’est sans commentaire.

    Il y a un chemin, c’est celui que montre le Hirak depuis son commencement. Il est contenu dans ce slogan qui date des années 1990, et qui souligne l’équidistance nécessaire entre le pouvoir et l’intégrisme : « Pour une Algérie, libre et démocratique .»
    A. M.

    1) Pourquoi le mouvement est-il si rétif à désigner des délégués ? La question suscite une curiosité légitime. Une étude sérieuse s’imposerait. Au-delà du Hirak, la défiance à l’égard du politique totalement délégitimé pousse certains mouvements de protestation contemporains, comme les gilets jaunes en France, à adopter la même attitude. S’agissant du Hirak, l’observation empirique conduit à constater que c’est le pouvoir qui, a contrario, désigne ses représentants par le biais de la répression.

    Le Soir d’Algérie, 28 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, Islamistes, FIS, Ali Belhadj, Rachad,

  • Algérie-Suisse : la Suisse veut extrader des «radicalisés algériens»

    La conseillère fédérale, ministre de la Justice et Police suisse, Karin Keller-Sutter a révélé, hier sur la chaine suisse RTS, l’objectif de sa visite en Algérie. Il s’agit d’informer les autorités algériennes du souhait des autorités suisses d’extrader vers l’Algérie les «radicalisés algériens» séjournant dans les villes helvétiques.

    Selon la ministre de la Justice et Police, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie «était prête à reprendre ses citoyens une fois les frontières de nouveau ouvertes ». «J’ai eu des entretiens avec les personnes-clés sur place, avec le président de la République algérienne, qui m’a reçue », a fait-elle savoir.

    «Nous avons aussi convenu, et c’est important, de trouver des solutions pratiques malgré ces restrictions », a rajouté la conseillère fédérale sans donner plus de détails. Selon la même source, les réunions techniques doivent en effet se poursuivre entre les deux Etats.

    RSF rappelle que la question de rapatriement de ces ressortissants algériens est déjà problématique bien avant la fermeture des frontières algériennes en mars 2020, en raison de l’épidémie de coronavirus. Un accord de réadmission a été signé entre les deux pays en 2007. Mais « les choses restent pourtant compliquées avec l’Algérie », fait remarquer RTS.

    « L’accord de réadmission, en principe, fonctionne. C’est clair qu’il y avait des restrictions. Ils n’ont par exemple accepté que les vols directs. C’est une piste que l’on peut discuter – d’accepter aussi les vols en transit, de partir de Paris par exemple, une possibilité tout à fait praticable », a-t-elle déclaré.

    Il ne s’agit pas de la seule condition évoquée par la conseillère fédérale. L’Algérie a toujours exigé des preuves de la nationalité avant d’accepter un renvoi d’un ressortissant. Une nationalité qui doit être prouvée par des documents, selon l’article 1 de l’accord ou par des auditions « dans les établissements pénitentiaires, les centres de détention ou de rétention ou dans tout autre endroit approprié agréé par les deux Parties ».

    Autre condition fixée par les autorités algériennes : il s’agit du retour, en échange d’un rapatriement, de membres d’un «parti déclaré hors-la-loi» en Algérie.

    Parmi ces personnes figurent notamment Mourad Dhina, ex-membre du Front islamique du Salut (FIS) dissous et membre fondateur du mouvement Rachad. Etabli en Suisse, il a été interpellé en janvier 2012à l’aéroport d’Orly, alors qu’il sortait d’une réunion d’opposants algériens à Paris.

    Mourad Dhina figure sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par Alger en 2003. La justice française avait finalement rejeté la demande d’extradition d’Alger.

    Il ne s’agit pas du seul activiste algérien basé à l’étranger que les autorités algériennes veulent rapatrier. Un mandat d’arrêt international a été requis contre plusieurs personnes pour des faits présumés liés au « terrorisme.»

    Lors de sa visite de travail en Algérie, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a rencontré le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati et le Président Abdelmajid Tebboune. Les délégations des deux pays ont convenu de renforcer leurs coopérations policière, migratoire et judiciaire.

    La Nation, 28 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Suisse, radicalisés, extradition, islamistes, intégristes,

  • Algérie : La nationalité française sauve Ould Kaddour à Abu Dhabi

    Par Slimane Ould Brahim

    Grâce à la nationalité française, l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour n’a pas été interpellé ou placé en détention par les autorités émiraties le 20 mars dernier sur la base de la notice rouge d’Interpol (mandat d’arrêt international) émise contre lui par l’Algérie comme annoncé par plusieurs médias. C’est ce qu’a affirmé ce samedi au Jeune Indépendant une source officielle émiratie.

    « M. Ould Kaddour qui a été l’hôte de notre pays à Abu Dhabi n’a pas fait l’objet d’une quelconque interpellation ou convocation officielle par nos instances aéroportuaires ou sécuritaires », a déclaré ce responsable émirati sous couvert d’anonymat joint par téléphone.

    Ould Kaddour qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international séjournait à Abu Dhabi du 19 au 23 mars a ajouté la même source , sans préciser les motifs de son séjour dans la capitale émiratie.
    Plusieurs médias avaient rapporté que l’ancien PDG de Sonatrach, avait été arrêté le 20 mars dernier à l’aéroport international de Dubaï en provenance de Paris alors qu’il se dirigeait à Muscat au sultanat d’Oman.
    Le responsable émirati a aussi précisé qu’aucun voyageur ne pouvait faire l’objet d’une interpellation dans la zone de transit de l’aéroport de Dubaï sauf dans le cas où il passe par des ports de sortie ou d’entrée.

    Interrogé si Ould Kaddour avait séjourné à Abu Dhabi avec un passeport français, le responsable émirati s’est contenté d’affirmer que les ressortissants algériens sont soumis à des visas d’entrée délivrée sur place. Selon des sources sécuritaires algériennes, le mandat d’arrêt international lancé, au début du mois de mars dernier, contre Ould Kaddour indique qu’il est de nationalité algérienne ce qui a vraisemblablement empêché son arrestation s’il a utilisé un passeport français. Ould Kaddour est détenteur de la nationalité française au même titre que son fils et sa femme. Son fils Nacim est également détenteur de la nationalité américaine obtenue par le droit du sol compte tenu du fait qu’il est né à Boston (Massachussetts) .

    Une autre source émiratie a précisé au Jeune Indépendant que l’identification des personnes dans les pays du Golf exige la mention du prénom du père accompagnant le prénom de Ould Kaddour, ce qui a aussi donné lieu à un véritable quiproquo s’agissant de l’identité mentionnée dans le mandat d’arrêt émis par Alger. La même source a fait savoir également qu’Ould Kaddour « n’a pas payé de caution pour sa libération car la loi émiratie n’autorise pas la justice à accepter des cautions dans le cas des mandats d’arrêt internationaux mais plutôt de soumettre le mis en cause, si nécessaire, à un contrôle judiciaire en attendant un complément d’enquête ».

    La partie algérienne devrait rectifier, indique-t-on de même source, les éléments contenues dans la notice rouge d’Interpol qui contient une photographie, des empreintes digitales et les références des passeports ou autres pièces d’identité de la personne recherchée et transmises par la direction d’Interpol à Lyon à tous les pays. Cette notice qui est diffusée en quatre langues (français, anglais, espagnol et arabe) permet de localiser un fugitif en vue de son éventuelle arrestation. Dans les pays ayant signé un accord d’extradition avec l’Algérie, le fugitif est placé en détention provisoire.

    Pour rappel, un mandat d’arrêt international contre l’ancien du groupe Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour principal accusé dans l’affaire de l’acquisition de la raffinerie Augusta a été lancé le mois dernier.
    Le Pôle pénal économique et financier avait ouvert une enquête sur l’affaire de la raffinerie d’Augusta, dans laquelle un mandat d’arrêt international a été émis contre l’ancien PDG de Sonatrach comme principal accusé.

    L’acquisition par le groupe Sonatrach en 2018, pour un montant de plus de 700 millions de dollars, de la raffinerie d’Augusta en Sicile (Italie) a fait couler beaucoup d’encre. La transaction a en effet suscité une grande polémique, notamment concernant le montant déboursé pour l’acquisition d’une raffinerie vieille de sept décennies et pour laquelle ExxonMobil avait, en vain, cherché un acheteur depuis 2015, selon les spécialistes. La présentant comme une opportunité et « une bonne affaire », il a été surtout mis en avant le fait que la raffinerie allait traiter le brut algérien, comblant ainsi le déficit national en produits raffinés que le pays importait.

    L’argument n’a pas tenu la route longtemps, d’autant que la raffinerie était conçue pour des bruts de densités moyenne et lourde et non pour du brut léger de la catégorie de ceux que produit l’Algérie. Il faut donc acheter du brut chez un fournisseur tiers pour le raffiner. Des experts avaient alors émis des réserves et se sont opposés à cette transaction, exhortant même le gouvernement de l’époque de ne pas approuver la transaction, compte tenu du montant exorbitant auquel devait s’ajouter des sommes importantes à engager dans le cadre de sa mise en conformité avec les normes environnementales. Mais ce fut peine perdue car la transaction a finalement eu lieu.

    Pour situer les responsabilités dans l’acquisition par Sonatrach de la raffinerie d’Augusta, qualifiée de fiasco, la justice a ouvert le dossier en juillet 2020 et a placé sous mandat de dépôt un conseiller de Abdelmoumen Ould Kaddour, l’ancien P-DG du groupe pétrolier, actuellement à l’étranger, ainsi que Ahmed Mazighi, qui est poursuivi pour dilapidation de l’argent public et abus de fonctions.

    Au mois de janvier dernier, la justice a encore convoqué d’autres responsables de Sonatrach, supposés être impliqués dans cette transaction.
    Au moins une dizaine de responsables de Sonatrach, dont d’anciens membres de conseil d’administration, ont été convoqués, en janvier dernier, devant le juge d’instruction près du tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, dans le cadre de l’enquête sur la transaction ayant conduit à l’acquisition de la raffinerie d’Augusta en 2018.
    Une source chargée du dossier avait confié au Jeune Indépendant que les responsables convoqués étaient notamment les anciens membres de l’ex-conseil d’administration du groupe pétrolier ainsi que les dirigeants clefs dans le processus d’achat de la vieille raffinerie d’ExxonMobil.

    Le Jeune Indépendant, 27 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmoumen Ould Kaddour, Abu Dhabi, EAU, extradition, Interpol, nationalité française,