Catégorie : Algérie

  • Un muezzin condamné à mort en Algérie pour avoir égorgé sa femme enceinte

    Des désaccords sévères et continus seraient la principale raison du crime

    Dubaï : Un muezzin de 42 ans a été condamné à mort en Algérie pour avoir poignardé et égorgé sa femme – qui était enceinte de jumeaux – dans un crime qui a choqué la société algérienne, ont rapporté les médias locaux. Elle était âgée de 39 ans.

    Le condamné est père de quatre enfants et avait épousé la victime il y a dix ans.

    Le crime remonte à la mi-octobre 2019 lorsque l’auteur a emmené ses quatre enfants dans une pièce séparée afin qu’ils ne voient pas le crime. Il est ensuite revenu vers sa femme enceinte et l’a poignardée à quatre reprises dans différentes parties de son corps avant de lui trancher la gorge.

    La raison principale de ce crime serait des désaccords graves et continus entre le couple.

    Le tribunal compétent en Algérie a accusé le tueur de meurtre avec préméditation et l’a condamné à mort.

    Au cours du procès, l’accusé a affirmé qu’il souffrait d’une maladie neurologique et d’autres maladies chroniques, mais le rapport médical a réfuté ses affirmations.

    Selon les premières investigations, l’auteur du crime a avoué avoir menacé sa femme de mort et a reconnu qu’il s’était préparé à l’avance à commettre son crime après avoir caché le couteau dans sa chambre.

    Gulf News, 21 mars 2021

    Tags : Algérie, crime, meurtre, fémicide,

  • Que cache la révélation de l’Obs sur ‘‘Mouf, cet insaisissable roi du shit’’, qui se réfugierait en Algérie?

    L’affaire de « Mouf, l’insaisissable roi du shit », révélée par l’hebdomadaire français, L’Obs dans sa version électronique et reprise par des sites d’information algériens, a créé de l’agitation dans le milieu médiatique algérien, en attendant son impact sur les cercles officiels. L’homme qui « ferait entrer entre 40 et 50 tonnes de shit chaque année en France, sans parler de la Belgique et de l’Italie est en fuite en Algérie », selon la publication parisienne.

    « Ce que l’on connaît de sa vie est un roman noir : meurtres, enlèvements, trahisons et grosses cylindrées », détaille L’Obs en traçant les grandes lignes du portrait d’un narcotrafiquant de grosse pointure, qui fait circuler annuellement quelques 70 millions d’euros grâce à une « logistique d’envergure internationale », et qui se trouverait en Algérie, où parait-il, il a de la famille. Un itinéraire digne d’Escobar, à l’issue duquel, « Mouf » est passé du statut de simple trafiquant à celui de patron parmi les patrons de l’immense industrie du haschich, en toute sérénité, même si ça été entrecoupé par une incarcération de 4 ans.

    Condamné en 2004 à 8 ans de réclusion criminelle, il est libéré en 2008 et reprend son activité, en renforçant son réseau transméditerranéen sans le moindre problème ! Fut-elle un scoop, l’information ressemble ou a l’air d’une fuite organisée. Sauf si elle est destinée à influencer la scène maghrébine, marquée d’un côté par la légalisation au Maroc de l’usage thérapeutique du cannabis et une guerre sans merci déclarée aux barons des stupéfiants en Algérie. Le tout dans un contexte de ni guerre ni paix. Dans quel sens et pour quel objectif ?

    Donner une réponse est encore prématuré, mais les autorités à Alger possèdent assurément tous les éléments leur permettant de décoder le message. Que cache cette affaire, qui n’a pas du tout l’air d’un trafic sordide ? Pour qu’elle ait le privilège d’être mise en avant par le magazine français où ont collaboré de nombreuses personnalités politiques françaises, dont Jacques Delors, il faudrait qu’elle soit porteuse de prévisions.

    La médiatisation de « Mouf » n’est pas innocente, du moins sous l’angle «politico-politique ». Un puissant baron de la drogue, tel que présenté par L’Obs, n’aurait jamais existé, s’il n’agissait pas au sein d’une ramification hyper-protégée, en France, au Maroc et en Algérie principalement. On n’est pas devant une histoire de self made man, mais d’un « phénomène » monté de toutes pièces, que l’on s’apprête aujourd’hui à démanteler. Au profit de qui et dans le cadre de quelle stratégie ? Toute la question est là. Quels sont ses rapports avec les barons locaux ?

    Quoi qu’il en soit, l’affaire de « Mouf, l’insaisissable roi du shit », n’est pas anodine. L’écran est encore noir, mais quand il sera éclairé, on verra des pyramides s’affaisser comme de vulgaires châteaux de cartes. Un feuilleton en perspective, si tout fonctionne selon les prévisions des scénaristes.

    Mohamed M.

    L’Est Républicain, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Maroc, Mouf, roi du shit, cannabis, haschich, trafic de drogue, Moufide Bouchibi,

  • Algérie : Le décor électoral se met en place

    Les Algériens sont à un peu moins de trois mois des législatives anticipées du 12 juin prochain, rendez-vous relativement assez loin, tout de même, mais le décor électoral est en train de se mettre en place au fil des jours. Ce sont les partis politiques, les acteurs principaux des prochaines consultations qui sont déjà sur le pont depuis plusieurs jours, les uns (en fait la majorité) pour exprimer leur adhésion au processus électoral, les autres (en fait la minorité) pour rejeter le rendez-vous du 12 juin prochain.

    Les positions affichées par les uns et les autres, dessinent une ligne de fracture limpide sur la carte politique sur laquelle « participationnistes, d’un côté et boycotteurs, de l’autre vont se livrer bataille dont l’issue paraît néanmoins déjà entendue. Car les formations qui adhèrent à l’agenda électoral du président Tebboune, constituent aujourd’hui un large front, à en croire le président de l’ANIE qui s’est exprimé hier sur les ondes de la radio nationale.

    Mohamed Charfi, avec son enthousiasme habituel pro élections a indiqué que pas moins de 619 dossiers de candidatures sont déjà retirés dont 456 par les partis politiques et 297 listes indépendantes. Et ce n’est pas encore fini, se félicite le président de l’ANIE qui parle de « conscience démocratique », par rapport à cette dynamique des candidatures. FLN, RND, Taj, en quête de rédemption, après avoir changé leurs vitrines respectives se trouvent être les plus engagés dans le processus électoral avec d’autres partis comme El Moustakbel, ANR, Jil Djadid, PRA, Talaia El Hourriet, pour ne citer que quelques-uns.

    Du côté des islamistes, l’option participationniste est plus forte avec un MSP dont le chef, Abderazak Makri, juge que « le climat politique et économique n’est jamais aussi propice aux élections ». Makri a-t-il reçu des assurances pour lever subitement ses craintes et ses critiques par rapport aux élections?

    La participation du MSP n’est pas de nature à plaire à un Bengrina dont le parti, El Adala (promu par feu Gaid Salah comme partenaire par défaut) puise dans le même vivier électoral. Nahda, El Islah ont également choisi d’aller aux élections, en attendant le parti de Djaballah qui ne s’est pas encore prononcé officiellement. Mais tout porte à croire qu’il s’inscrira dans le même courant qui constitue aujourd’hui la majorité.

    Finalement les partis, dont le PT qui a choisi le boycott le 10 mars dernier et le RCD qui a fait le même choix samedi dernier, en attendant le FFS (pour qui le choix est cornélien), constituent une minorité à assumer le rejet des élections législatives. Il va de soi qu’autant de partis politiques, sans compter les indépendants favorisés par la nouvelle loi électorale qui seront sur la ligne de départ le 12 juin et un pré requis favorable à la démarche électoraliste du président Tebboune. Mais toute la question est de savoir si cette majorité des partis politiques appelant aux élections du 12 juin sera suivie par une majorité de citoyens. C’est toute l’inconnue de la démarche électorale du président Tebboune, avec un Hiak difficile à placer dans l’équation.

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, 12 juin,

  • Algérie : «La mémoire est le meilleur antidote à l’oubli»

    Mu par « le devoir de vérité », Kamel Beniaiche est l’un des rares journalistes en activité à s’intéresser au fleuve de sang de mai 1945. Depuis plus de 15 longues années, le chef de bureau du quotidien El-watan à Sétif, sillonne le pays profond à la recherche de nouveaux indices. Pour enrichir sa banque de données, approfondir ses enquêtes, exhumer les drames enfouis, alimenter son deuxième ouvrage par de nouvelles informations, le reporter, remettant en cause les thèses de certains nostalgiques de la colonisation, profite de la moindre opportunité pour aller fouiner dans les centres d’archives de l’autre rive de la méditerranée. Dans cet entretien, notre confrère nous donne sa vision de la « mémoire », revient sur l’actualité, parle sans détour de la décision du Président Tebboune …

    Quelques mois après son investiture, le Président Abdelmadjid Tebboune, donne une autre dimension aux commémorations des massacres du 8 mai 1945. Ce pan de notre histoire contemporaine est désormais « journée nationale de la mémoire ». Que pourriez-vous dire de la décision du Président et du vote de l’assemblée populaire nationale (APN) ?

    La démarche brise un tabou, répare une injustice. Lancée à la veille du 75e anniversaire des massacres de mai 1945, l’autre épisode honteux de la colonisation, l’initiative fera date. La décision du Président est le fait saillant du début de la mandature. Elle est aussi et surtout le plus important acte politique de ces vingt dernières années. Pléthorique en non-dits, l’initiative du Président replace la question de la mémoire au-devant de la scène. Faisant fi des vociférations des idéologues, des porteurs de la mémoire coloniale et de certains lobbys, le Président a non seulement voulu rendre hommage aux victimes de 130 ans d’asservissement, mais rompu avec les tâtonnements de l’ancien régime allergique qui ne voulait en aucune manière chatouiller l’ex-colonisateur, lequel n’est pas encore disposé à regarder en face son passé colonial et à reconnaître les crimes commis en son nom. Elle répond aux appels des derniers rescapés, des parents et des descendants d’une tragédie n’ayant toujours pas divulgué tous ses secrets. Le vote de l’assemblée populaire nationale honore l’institution

    La décision du 7 mai 2020, remet les questions mémorielles au devant de la scène nationale ?

    En réparant une injustice, Tebboune donne le ton, ouvre la voie à une prochaine réouverture du chapitre de la criminalisation du colonialisme, renvoyée aux calendes grecques par l’ancien système qui ne voulait certainement pas embarrasser la France. La Métropole a reconnu en 1995 son rôle dans la déportation des juifs de France durant la guerre mondiale. La reconnaissance est suivie par un dispositif d’indemnisation et de réparation. Le moment est donc venu pour qu’elle mette fin à la politique des deux poids deux mesures. Assumant pleinement son passé, l’Allemagne est allée loin dans le processus de reconnaissance et d’indemnisation. Pour preuve, elle vient de verser des indemnités à des juifs originaires d’Algérie,victimes de mesures antisémites de la France de Vichy, alliée du régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale. La France doit non seulement emboîter le pas à sa voisine mais doit comprendre que la dette est imprescriptible

    Selon vous pour quelles raisons la France demeure réticente face à la reconnaissance de ces crimes ?

    La France a mis plus de 37 ans à se rendre à l’évidence que la glorieuse révolution de novembre 1954, était la « Guerre d’Algérie ». 58 ans après l’indépendance de l’Algérie, l’ex- colonisateur refuse de regarder en face son histoire coloniale. Il éprouve des difficultés à assumer ce passé, à affronter ces périodes dramatiques. Comme le passif est lourd, la France trouve encore du mal à franchir le pas. Les nostalgiques de la colonisation, l’aile dure des rapatriés d’Algérie et les partis de droite et d’extrême droite posent leur veto. Ils refusent toute idée de reconnaissance. Otage d’une partie de son électorat, la France officielle a peur de s’engouffrer dans ce sable mouvant.

    La position d’une grande partie de la société civile française a beaucoup évolué, non ?

    Absolument ! Les échanges entre universitaires, historiens et forces vives des deux rives ont permis à la société civile française conditionnée des années durant par un important tissus de mensonge et de contrevérité , de faire connaissance avec une partie de l’histoire vraie. Pour forcer la main au gouvernement français de reconnaître et de présenter des excuses pour tous les crimes commis par la colonisation qui n’a jamais été une « mission civilisatrice » desfemmes et des hommes politiques de gauche, des universitaires, des philosophes, des historiens, des écrivains, des journalistes, des artistes, des comédiens, des enseignants de lycées et de centres de formation , des citoyens lambda , de nombreuses associations, des conseils municipaux de nombreuses villes françaises, dont le conseil de Paris, ne cessent de demander à l’Etat français de reconnaître officiellement les massacres du 8 mai 1945. Pour paraphraser, l’ex- Maire de Paris, Bertrand Delanoë qui a osé ériger une stèle à la mémoire des victimes du 17 octobre 1961 , « on ne s’abaisse pas quand on reconnaît ses fautes »

    Vous travaillez sur la cicatrice de mai 1945 depuis maintenant 15 ans, comment a été accueilli votre premier livre « Sétif, la fosse commune-Massacres du 8 mai 1945 » de l’autre côté de la méditerranée ?

    Préfacé par l’historien Gilles Manceron, l’ouvrage a été très bien perçu par les lecteurs de Paris, Lyon, Rennes et à Nant (Larzac) où j’ai animé une conférence en marge de l’assemblée générale de l’association, les 4 ACG (association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre). Les anciens appelés, le citoyen lambda ainsi que les lycéens sont surpris par des témoignages émouvants, l’ampleur des atrocités. Ils ont beaucoup apprécié ladémarche refusant la hiérarchisation des victimes.Les critiques de certains idéologues indisposés par une portion de vérité , me réconfortent

    Les questions mémorielles continuent donc de plomber les relations bilatérales, selon vous a qui la faute ?

    Tant que la France continue à tourner le dos aux crimes commis en son nom de 1830 à 1962, les relations bilatérales ne se hisseront jamais à la dimension des attentes et aspirations des citoyens des deux pays. Il est difficile de parler de relations apaisées, tant que les innombrables questions de 130années de colonisation ne sont pas encore discutées et réglées. Avant l’ouverture d’une nouvelle page et permettre aux deux peuples et aux futures générations de se tourner vers l’avenir et faire de nos relations le modèle méditerranéen de partenariat et de coopération, on doit au préalable aplanir tous les contentieux inhérents à la mémoire. On attend la restitution de nos archives emprisonnées dans divers centres de la Métropole. Le dossier des 500 millions d’anciens francs volés par le Marchal de Bourmont, le 5 juillet 1830, demeure d’actualité 188 ans après …

    Pour certains, l’instauration de la « journée nationale de la mémoire » va réveiller les « vieux démons » ?

    Ne s’immisçant jamais dans les affaires internes des autres , l’Algérie n’a pas commenté ou critiqué la décision de la France faisant du 19 Mars de chaque année, une journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Il est vrai qu’une telle démarche ne va pas plaire aux nostalgiques d’une ère révolue. Intervenant dans une conjoncture difficile marquée par la pandemie de la COVID 19, la démarche perpétue le souvenir de l’absent, rend hommage aux victimes de la barbarie coloniale. Sincère, la convocation de l’histoire est à l’honneur de son auteur, répare une injustice faut-il le rappeler une nouvelle fois ? Sans repères, un peuple ne connaissant rien de son passé, ne peut construire son présent et penser au futur.

    Selon vous, quelle place doit occuper la mémoire dans la vie des citoyens de l’Algérie nouvelle ?

    La mémoire est le meilleur antidote de l’oubli. Garder à l’esprit les sacrifices de l’absent, c’est immortaliser son souvenir. Pour que nul n’oublie,l’impitoyable nuit coloniale, la question mémorielle doit figurer dans les manuels et les programmes scolaires. Les structures de la culture et de la jeunesse, ainsi que nos représentations diplomatiques en France ont un très grand rôle à jouer en la matière. Contrairement aux affabulations des nostalgiques de la colonisation, la mémoireévoque grand-chose à beaucoup de fils et filles de ce grand peuple. Et plus particulièrement pour les jeunes générations, appelés à s’imprégner des sacrifices des aïeux et faire de ce précieux legs, le socle de l’Algérie nouvelle…

    Instituer « journée nationale de la mémoire », lacommémoration des massacres de mai 1945 n’est un pas fait anodin non ?

    La journée de la mémoire permet aux jeunes générations de faire connaissance avec les victimes des enfumades du Dahra perpétrées le 19 juin 1845par le général Pélissier, sur ordre du général Bugeaud, de garder à l’esprit les sacrifices des troupes de Lalla Fatma- N’’Soumer (1851-1860), de se rappeler le martyr de centaines de déportés en Nouvelle Calédonie (1864-1921). Elle remet sur la table la disparition tragique des cobayes et victimes des essais nucléaires lancés le 13 février 1960 au sud de la commune de Reggane. Ce dossier comme beaucoup d’autres incommodent l’Etat français. Le moment est propice pour que les générations des deux rives de la méditerrané puissent connaître la véritable nature des Bugeaud, Pélissier, Saint Arnaud, Bourmont, Bigeard, Aussaresse, les autres massacreurs de milliers d’Algériens. La mémoire qui écorche les nostalgiques d’une ère révolue, c’est çà.

    La question de la reconnaissance demeure en suspens même si des diplomates officiels français ont franchi des lignes …

    Les sorties médiatiques de conjoncture, les déclarations électoralistes ciblant les binationaux, ont fait leur temps. Candidat à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron avait qualifié, en février 2017 à Alger, la colonisation de l’Algérie de ‘’crime contre l’humanité’’, et de ‘’vraie barbarie’’. Face aux critiques de la droite, de l’extrême droite et du lobby représentant les harkis et l’aile dure des pieds noirs, Macron ne fait pas mieux que ses prédécesseurs, met au placard les questions de la reconnaissance, des excuses et des réparations, les principales exigences des Algériens pour lesquels la reconnaissance n’est pas repentance.

    Que pensez-vous de la création d’une chaine de télévision consacrée à l’histoire ?

    Une chaine dédiée à l’histoire est un excellent outil de transmission de la mémoire. La télévision immortalise les actes de bravoure des bâtisseurs de la grandeur et de l’histoire de ce grand peuple. Un média lourd dédié à l’histoire pourrait être un excellent support pédagogique pour aussi bien les enseignants que pour les apprenants qui auront l’opportunité de jeter un regard sur d’incommensurables faits d’armes …

    Comment voyez-vous l’écriture de l’histoire ?

    L’histoire écrite par les vainqueurs d’hier est un mensonge. Pour travestir la vérité historique des idéologues ont inversé les rôles. Pour permettre à vérité de jaillir et à l’histoire vraie de façonner en Algérie comme en France, le récit historique, le moment est venu pour décoloniser les archives….

    Dj-Benothmane

    La Patrie News, 3 juillet 202

    Tags : Algérie, Mémoire, France, Guerre d’Algérie, colonisation, pieds noirs, Harkis,

  • Algérie : “La consolidation du front interne nous permettra de relever tous les défis et enjeux » (salah Goudjil)

    Dans un entretien exclusif accordé à la revue «El Djeich», le président du Conseil de la Nation, M. Salah Goudjil, a affirmé que la colonisation de l’Algérie par la France fut une colonisation de peuplement qui diffère de toutes les autres formes de colonisation dont ont été victimes d’autres peuples, tant elle eut pour visée l’extermination du peuple algérien qui, pour sa part, reste en permanence attaché aux sacrifices des Chouhada. Il a également estimé que, tout comme elle a libéré l’Algérie, notre Révolution libératrice a également libéré le peuple français. Le président du Conseil de la Nation a souligné avec force que la conjoncture actuelle exige le renforcement et la consolidation du front intérieur pour faire face aux complots ourdis contre notre pays.

    El Djeich : M. le Président, notre pays a célébré, il y’a quelques jours, la Journée du Chahid, coïncidant avec le 18 février de chaque année. En tant que Moudjahid de la première heure, que représente pour vous cette journée ?

    Le président du Conseil de la Nation : Je dois en premier lieu dire qu’en tant que moudjahid, je suis honoré d’avoir un entretien avec cette prestigieuse revue qui a vécu toutes les étapes franchies par l’Algérie, depuis l’indépendance à nos jours, et qui met toujours en exergue l’importance des missions dont s’acquitte l’Armée nationale populaire. En ce qui concerne votre question, et alors que nous commémorons la Journée nationale du Chahid, il est nécessaire de rappeler les sacrifices des glorieux Chouhada grâce auxquels l’Algérie jouit de l’indépendance. Aussi, nous avons en permanence à l’esprit leurs sacrifices, car peu sont les pays dont les fils ont consenti autant de sacrifices pour le recouvrement de la souveraineté nationale, comme l’ont fait les Algériens.

    J’atteste que tous les Chouhada, en particulier ceux dont j’ai eu l’occasion d’assister aux derniers instants avant leur martyre, ont prononcé une seule phrase avant la chahada, qui est : «Prenez soin de l’Algérie». Les Chouhada n’ont à aucun moment réclamé que l’on prenne soin de leurs enfants, de leurs familles ou de leurs biens, mais de préserver l’Algérie. C’est en réalité une recommandation qui ne peut quitter nos esprits ni notre mémoire, car elle constitue assurément le référent fondamental de toutes nos actions. Vous m’interrogez sur la place du Chahid, il n’y a pas une famille algérienne qui n’a pas un Chahid parmi ses membres, ce qui est un motif de fierté pour toutes ces familles. Personnellement, ma famille compte de nombreux Martyrs. Aussi, aujourd’hui, après toutes ces années, depuis le déclenchement de la glorieuse Révolution, il est d’une grande importance de préserver notre mémoire. A ce propos, il est nécessaire de rappeler que le mérite aujourd’hui revient au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d’avoir décrété la journée du 8 mai, Journée nationale de la mémoire, afin que les sacrifices des Chouhada ne sombrent pas dans l’oubli. En outre, M. le Président a ouvert le dossier de la mémoire auquel il a accordé toute l’importance nécessaire. Dans ce cadre, la récente création d’une chaîne de télévision consacrée essentiellement à la mémoire et au patrimoine historique permettra à tous ceux qui ont vécu la période de la Révolution libératrice d’apporter leurs témoignages ainsi qu’aux historiens et à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la nation, afin que la mémoire nationale demeure vive dans le cœur et l’esprit des générations futures. Sur la base de tout ce qui précède, je dirais que la Journée nationale du Chahid aura toujours une grande importance et une haute portée symbolique dans la conscience collective du peuple algérien. Elle constitue une partie indissociable du patrimoine commun des Algériens de façon à ce que chaque année, elle nous rappelle les valeurs du sacrifice et du dévouement, ainsi que la barbarie de la colonisation et les crimes de l’armée française durant la Révolution. Pour toutes ces raisons, le Chahid doit de meurer éternellement vivant dans la mémoire collective des Algériennes et des Algériens. Sur un autre plan, il est nécessaire de rappeler que nous avons récemment célébré le 2e anniversaire du Hirak El Moubarak authentique, qui a été consacré par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie. Concernant le Hirak El Moubarak du 22 février, je dirai que les Algériennes et les Algériens ont donné à l’ensemble des pays, même à ceux qui se targuent d’être démocratiques, un exemple sans précédent de pratique démocratique.

    Quelle lecture faites-vous des politiques des gouvernements français qui se sont succédés durant les 132 ans d’occupation et disposez-vous de chiffres sur la politique d’extermination organisée par l’occupant à travers les opérations de liquidation, de destruction, de déplacements et d’exil ?

    Initialement, il faut souligner que la colonisation de l’Algérie par la France est radicalement différente de toutes les formes de colonialisme vécues par les autres peuples. Il s’agissait d’une colonisation de peuplement et de destruction dans le sens propre du terme, dont l’objectif principal, depuis 1830, était l’effacement du peuple algérien et son remplacement par un autre peuple, dans le cadre d’une politique suivie par la France coloniale depuis qu’elle a mis les pieds sur le territoire algérien. J’avais évoqué précédemment cette question en disant que ce type de colonisation n’a eu cours qu’en Amérique du Nord, suite à la migration des Européens vers cette région qu’ils ont occupée et s’y sont installés après avoir exterminé les populations autochtones. Mais ce qui fait la grandeur de la Révolution libératrice est qu’elle a transcendé tous les us et coutumes, tant il est vrai que le peuple algérien n’a pas permis à l’occupant de l’exterminer. Bien plus, il n’a eu de cesse de résister jusqu’à contraindre l’occupant à retourner d’où il est venu. L’évocation de notre histoire et la lecture attentive de ses événements impose un retour aux débuts, car tout est lié, il ne suffit pas de parler seulement de la période qui commence depuis 1954, il faut revenir à tous les faits qui l’ont précédée. Ainsi, la politique d’extermination pratiquée par l’occupant français est mise en évidence par certains indicateurs, dont le plus important est clairement le déclin quantitatif de la population algérienne au cours des différentes phases de l’occupation suite à cette politique, et que j’ai divisée en quatre périodes principales. La première, entre 1830 et 1870 (soit 40 ans), depuis que l’occupant avait mis les pieds sur notre terre, sachant que cette occupation n’englobait pas l’ensemble du territoire national. Les statistiques montrent qu’à l’époque, la population de l’Algérie était de 3 millions. La deuxième période qui a duré également 40 ans, de 1870 à 1910, au cours de laquelle les meurtres et la tentative d’extermination du peuple algérien se sont poursuivis. Les statistiques de l’époque indiquent que la population algérienne était estimée à 2,9 millions. La troisième phase, de 1910 à 1945, au cours de laquelle la population a augmenté, selon un recensement de 1950, atteignant environ 6 millions. Une période qui coïncide avec la baisse des massacres collectifs, au regard du fait qu’en ce laps de temps, il y eut deux Guerres mondiales pour lesquelles la France avait procédé à la mobilisation obligatoire de milliers d’Algériens envoyés au front. La quatrième période s’étale de 1945 à 1954. Immédiatement après la fin de la Seconde Guerre mondiale et le jour où les alliés célébraient leur victoire sur le nazisme, le 8 mai 1945, des massacres ont eu lieu à Sétif, Guelma, Kherrata…, au cours desquels l’occupant a fait preuve d’un art inégalé dans le recours aux pratiques de répression et d’extermination, faisant 45 000 Martyrs. Durant cette période, la France a essayé de lancer des réformes, par le biais des élections e vue de l’élection d’une nouvelle assemblée algérienne en 1947, constitué de deux collèges distincts, le premier composé de colons français et européens et le deuxième collège composé d’Algériens. On reléve ici clairement une autre manifestation de la discrimination et du racisme que la France a adopté dans ses relations avec les Algériens. Pour conclure ma réponse, je dirai en toute objectivité que l’occupation française a reposé sur une politique de déshumanisation de l’Algérien, de sa destruction sur les plans social, politique, culturel et civilisationnel, bien plus, elle a même oeuvré à nous déposséder de nos noms et prénoms… C’est ce qui confère le caractère criminel à cette politique qui a duré 132 années, cela avec des preuves irréfutables. Il en est pour preuves les essais nucléaires destructeurs, les massacres collectifs, les enfumages de tribus entières dans les grottes, les opérations d’assassinats et de liquidations extrajudiciaires et autres faits qui, aux yeux du droit international, constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. L’Histoire retiendra que la colonisation en Algérie a été la plus violente et la plus barbare que l’humanité a connue.

    Pouvez-vous, M. le Président, nous entretenir de la réaction des patriotes algériens, en particulier des militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, ainsi que des préparatifs à la veille du 1er Novembre, en particulier de la proclamation du 1er Novembre ?

    Comme je l’ai mentionné précédemment, des élections à l’Assemblée algérienne avaient eu lieu, le Parti populaire algérien (PPA) a été autorisé à y participer sous la dénomination de Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), dans la mesure où, après son interdiction, il continuait d’activer dans la clandestinité. L’assemblé algérienne comptait 121 sièges, 60 pour les Français et 61 pour les Algériens qui n’avait d’autre prérogatives que celle de débattre le budget consacré à ce qui était appelé le département de l’Algérie et rien d’autre. Cependant, à l’issue des élections, le MTLD n’avait remporté que 5 sièges et le parti de Ferhat Abbas 05 ou 06 sièges, le reste des sièges avait été remporté par les Français. Ceci à la suite d’un truquage éhonté des élections par Naegellen, qui a débouché sur un Parlement dont plus des deux tiers étaient revenus aux Français, alors que dans les faits, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques les avait remportés haut la main. La fraude a été tellement massive que lorsqu’on parle d’élections truquées dans les milieux français, ont dit qu’il s’agit d’«élections à la Naegellen», du nom de Marcel Edmond Naegelen, ancien ministre de l’Education dans le gouvernement français, nommé gouverneur de l’Algérie et qui a supervisé le truquage de ces élections. A la suite de cela, les dirigeants du Mouvement national se sont réunis pour étudier la situation, caractérisée par la volonté de l’occupant à continuer d’ignorer les droits des Algériens. A l’issue de cette réunion, ils ont conclu que l’action politique seule ne suffisait plus à obtenir les résultats escomptés et qu’elle devait s’accompagner d’une action armée. Une décision importante qui s’est traduite par la création de l’Organisation spéciale (OS), activant dans la clandestinité et composée de jeunes militants ayant de l’expérience dans la lutte, dont l’objectif principal était de préparer la lutte armée contre un occupant qui ne comprenait que le langage des armes. L’action de l’Organisation spéciale, sous la direction des défunts Mohamed Belouizdad; Husseine Aït Ahmed puis Ahmed Ben belle, avait englobé tout le territoire algérien et je me souviens que parmi les frères qui avaient formé cette organisation, entre autres les défunts Rabah Bitat, qui activait dans la région d’Oran et Chihani Bachir, dans la région d’Aïn Sefra. Il ressort donc que les militants activaient en dehors de leur région d’origine, ce qui met en évidence le caractère clandestin de l’action de l’organisation. Les autorités d’occupation ne découvriront son existence qu’en 1950, suite à l’arrestation de certains de ses membres. Pour sa part, le défunt Aït Ahmed avait réussi à échapper au coup de filet et rejoint l’étranger avec l’aide du Chahid Mustapha Ben Boulaïd, qui lui a obtenu de faux papiers d’identité. Après ces faits, la direction du parti s’était réunie et décida du gel de l’action de l’OS et sa réorganisation. Décision que le Chahid Mustapha Ben Boulaïd rejeta catégoriquement, au motif que l’organisation avait obtenu des résultats positifs et pu atteindre un bon niveau en matiére d’organisation tout comme elle avait réussi à obtenir des armes acheminées à dos de chameau depuis la Libye à travers le sud algérien jusqu’à la région des Aurès. Nombre de militants ont tenté avec insistance de convaincre Ben Boulaïd de revenir sur sa décision, mais ce dernier a fermement refusé de geler les activités de l’organisation. La poursuite de l’action de l’OS a fait que les principaux responsables militants se sont réfugiés dans d’autres régions pour échapper à la chasse des autorités d’occupation, suite à la découverte de l’OS, à l’exemple du Chahid Zighoud Youcef, Abdallah Ben Tobbal, Ammar Benaouda et Rabah Bitat, Dieu les bénisse tous. A la suite de la scission au sein du parti entre les messalistes et les centralistes, Mustapha Ben Boulaïd a décidé, le 23 mars 1954, avec un groupe de militants de l’OS, la création d’une nouvelle organisation ayant pour objectif l’unification des rangs dans la perspective de l’action armée. C’est la naissance du Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (Crua) qui, à la suite de l’échec de sa tentative de réconcilier les deux parties en conflit, décida d’organiser la réunion du Groupe des 22, tous membres de l’OS. Dans la réalité, le nombre des militants devant participer à la réunion était bien supérieur, du fait que nombreux de ceux qui activent à travers le territoire national n’ont pu effectuer le déplacement, en raison des mesures strictes appliquées par l’administration coloniale. L’objectif de la réunion du Groupe des 22, présidée par le Chahid Mustafa Ben Boulaïd, le 26 juin 1954, était de faire le point sur la situation. Après discussions, un comité a été créé pour réfléchir aux mesures à prendre par la suite. Depuis lors, et jusqu’au 26 octobre 1954, selon les données que j’ai en ma possession, le Groupe des 22 était à la recherche d’une personnalité charismatique, connue du peuple, pour diriger la phase suivante. Ils ont pensé à Messali Hadj auquel Ben Boulaïd a rendu visite en Belgique, en juillet de la même année, du fait que ce dernier avait les moyens d’effectuer ce voyage, outre le fait qu’il était membre du Comité central du Parti. L’offre faite par Ben Boulaïd à Messali de diriger le groupe qui aura la charge de déclencher la Révolution a été rejetée par ce dernier qui a affirmé que la primauté de prendre une décision aussi cruciale lui revenait de droit. Suite à cette fin de non-recevoir, le Chahid Mustapha Ben Boulaïd se rend à Paris où il rencontre quelques militants responsables, comme Ahmed Nouaoura et Ammar Belagoune, auxquels il demandera de cesser de verser les cotisations mensuelles au parti de Messali Hadj et de se préparer à rentrer au pays pour contribuer au déclenchement de la Révolution, ce qui sera le cas. Ben Boulaïd s’est également rendu à Tripoli où il a rencontré le défunt Ahmed Ben Bella pour se concerter sur la question du ravitaillement en armes. Ils se sont ensuite déplacés au Caire où ils ont rencontré le président égyptien Djamal Abdel Nasser qu’ils ont informé des préparatifs en cours pour le déclenchement de la Révolution et sollicité pour qu’il leur fournisse des armes et facilite leur entrée en Algérie. D’autre part, à son retour au pays, Ben Boulaïd a pris attache avec le Dr Lamine Debaghine, personnalité bien connue, qui a rejeté l’idée du déclenchement de la Révolution. Alors, Ben Boulaïd a décidé de l’option de la direction collégiale avec Larbi Ben M’hidi, Rabah Bitat, Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad, tout en mettant l’accent sur le fait qu’elle ne saurait se faire sans la présence en leur sein d’un représentant de la région de Kabylie. C’est ainsi qu’ils ont pris contact avec Krim Belkacem et son adjoint Ammar Ouamrane, les invitant à prendre part à cette décision historique. Ce qui se fit facilement du fait que les contacts entre Ben Boulaïd et Krim Belkacem n’avaient jamais été interrompus. Après s’être mis d’accord sur tous les détails, les membres du Groupe des Six ont veillé à la rédaction de la proclamation du 1er Novembre afin de préserver la confidentialité. Il s’agissait de dirigeants imprégnés des valeurs portées par le mouvement national, d’un haut niveau culturel. En outre, l’intérêt suprême a fait qu’ils ont renoncé à leurs appartenances (sensibilités idéologiques) pour rédiger un appel invitant les algériennes et les Algériens, toutes catégories et tendances confondues, à rejoindre la Révolution à titre individuel et non en tant qu’organisations ou partis. Toutes et tous devaient se fondre dans un seul mouvement ayant pour objectif l’indépendance nationale, à savoir le Front de libération nationale, qui a rassemblé tout le monde sous un slogan d’une grande portée stratégique, à savoir «la Révolution par le peuple et pour le peuple», un slogan qui est resté en usage jusqu’à l’étape post-indépendance. Par la suite, la Révolution est entrée dans la phase organisationnelle avec le découpage du territoire en cinq zones et à la désignation des responsables de chacune d’elles. La Révolution a touché l’ensemble du territoire national. Mustafa Ben Boulaïd a ainsi dirigé la Révolution dans la région des Aurès, Krim Belkacem en Kabylie, Rabah Bitat, dans la région Centre, Ben M’hidi, dans la région Ouest et Didouche Mourad à l’Est. Le défunt Mohamed Boudiaf a été chargé de la coordination entre l’intérieur et l’extérieur. Muni de la proclamation du 1er Novembre, il s’est rendu au Caire où il a rejoint Ahmed Ben Bella, Aït Ahmed et Khider afin qu’elle soit diffusée par la Radio «Sawt El Arab».

    l Il était nécessaire que l’armée qui a participé à la libération du pays, immédiatement après l’accession à l’indépendance nationale, de s’engager dans une autre étape, celle de l’édification d’une armée au diapason des aspirations du peuple. A cet égard, quelles étaient les circonstances qui ont présidé à la conversion de l’ALN en Armée nationale populaire ?

    l Les autorités coloniales avaient mis sur pied ce qu’elles ont appelé la «force locale», composée d’officiers et de soldats qui avaient servi dans l’armée française,dotés d’armes dans toutes les wilayas avec à la tête de ces wilaya un ancien officier de l’armée française. Le ministre des forces armées de l’époque Piére Messmer avait déclaré que cette force locale constituera le noyau dur de l’armée algérienne après l’indépendance, ajoutant que les unités de l’ALN aux frontières ne seraient autorisées à rentrer au pays qu’à l’issue du référendum et après équipement de la force locale. De même, dès leur retour, les éléments de l’ALN seraient soumis au choix d’intégrer la force locale ou de bénéficier d’une somme d’argent et retourner à la vie civile. Dans le même temps, après le cessez-le-feu, une réunion a eu lieu en Tunisie, regroupant le président du Gouvernement provisoire de la République algérienne, Benyoucef Ben Khedda, et l’ancien président tunisien, Habib Bourguiba. Dans sa déclaration, ce dernier avait affirmé que le pouvoir ne pouvait être l’émanation des chars pendant que Ben Khedda annonçait la dissolution de l’étatmajor général. Mais ce qui s’est passé par la suite, c’est que l’ALN avait franchi la frontière. Une réunion a eu lieu à Bou Saâda, regroupant des responsables des Wilayas I, VI et V ainsi que le Commandement de l’état-major général, au cours de laquelle il a été question du changement de l’appellation de l’Armée de libération nationale. Il faut aussi savoir que lors de la réunion de Tripoli, il avait été décidé de la reconversion de l’Armée de libération nationale et, après des discussions approfondies, il a été unanimement reconnu que cette armée, qui puise ses racines du peuple, devait rester liée au peuple et à la patrie. A ce titre, ils se sont entendus pour lui donner le nom d’Armée nationale populaire. Cet attachement nous le vivons et le ressentons aujourd’hui dans le lien étroit existant entre le peuple et l’armée. Pour ma part, j’ajoute toujours : «L’Armée nationale populaire, digne et méritante héritière de l’Armée de libération nationale». Lorsque nous faisons le lien entre tout ce que nous avons mentionné et rappelons les étapes franchies par notre pays, nous pouvons considérer que la phase d’édification de l’Etat s’est étendue de 1967 à 1977, que le défunt président Houari Boumediene l’avait qualifiée à l’époque d’étape du retour à la base, depuis la commune jusqu’à la Constitution, en passant par la Charte nationale, tout comme il a été procédé à l’élection de l’Assemblée populaire nationale, suite à la dissolution du précédent Parlement Le pays a connu une autre phase sous la direction du président Chadli Bendjedid, de même, notre peuple a eu à faire face au terrorisme barbare une décennie durant, seul, sans l’aide de personne. Mais grâce à Dieu et à la résistance de notre peuple, à la détermination et aux sacrifices des hommes et femmes des différents corps de sécurité, à leur tête l’Armée nationale populaire, digne et méritante héritière de l’Armée de libération nationale, nous avons vaincu le terrorisme et ses résidus. Ensuite, il y eut la période du président Bouteflika qui a duré 20 ans. Durant ce temps, le pays a connu des déviations et des dépassements destructeurs à tous les niveaux, ce qui a conduit le peuple à sortir pour protester et exprimer son rejet de ces pratiques dans des manifestations pacifiques, civilisées. Tout au long de ces manifestations, l’armée s’est tenue aux côtés du peuple, préservant ainsi leur caractère pacifique. Il en est pour preuve que pas une goutte de sang n’a été versée. Il est curieux que certains négligent étrangement cette particularité très importante et à travers elle la position historique de l’ANP, digne et méritante héritière de l’ALN … Au regard de tout ce que nous venons d’évoquer, je ne cesserai jamais de dire et de rappeler que la contribution de l’ANP a toujours fait éviter à notre pays de se faire entraîner vers des lendemains incertains. Par ailleurs, ce que nous devons souligner est que notre pays a traversé une période difficile qu’il a finalement surmontée avec l’organisation d’élections présidentielles intègres et démocratiques, de l’avis même des candidats. Des éléctions qui ont permis d’entrer dans la légitimité démocratique. Ainsi, le Président a élaboré un programme visant le changement et fixé des objectifs à atteindre progressivement. Il est vrai que ce programme a pris quelque retard du fait de circonstances objectives caractérisées essentiellement par la propagation de la pandémie du coronavirus, sans pour autant que son application ne soit interrompue. Après les élection présidentielle, le président de la République a décidé de l’organisation d’un référendum portant révision de la Constitution aprés son enréchissement. Une révision qu’il a voulue consensuelle. Personnellement J’ai retrouvé dans cette Constitution certains avis que j’avais soumis. Ma lecture est que cette constitution concrétise réellement la devise «par le peuple et pour le peuple». Ce que je trouve de plus important à signaler à ce propos est la poursuite du processus d’édification des institutions de l’Etat, un Etat où tout le monde trouvra sa voie, et qui soit sous forme d’une grande maison abritant tout le monde quels que soient leurs différends. Il nous appartient bien sûr de faire la différence entre l’Etat et le gouvernement. Ce dernier change selon les aspirations et la volonté du peuple, car l’Etat a vocation d’être pérenne. Telle est la finalité des réformes engagées par Monsieur le président de la République qui, comme attendu, vient de décider la dissolution de l’Assemblée populaire nationale, dans le but d’aller vers des élections législatives où la parole sera donnée au peuple pour que se concrétise le changement politique dans le pays. Partant de là, quiconque est porteur d’un programme qui peut contribuer à servir la nation et qui bénéficie de la confiance du peuple, aura toute la latitude d’œuvrer pour le bien et l’intérêt de la patrie. A ce titre, le président de la République avait précédemment affirmé que même si dans le cas où à l’issue de ces élections législatives, celle-ci aura l’occasion de constituer le gouvernement conformément aux nouvelles dispositions consacrées par la dernière révision constitutionnelle, à l’initiative du président de la République, M Abdelmadjid Tebboune. Ce qui constitue le summum de la démocratie et sa consécration. Que peut-il y avoir de plus que cette démocratie participative fondée sur notre glorieux legs novembriste ?

    En tant que Moudjahid de la première heure, quel est votre point de vue sur le dossier de la mémoire et quels sont les fondements sur lesquels doit reposer le dialogue sur ce volet avec la partie française ?

    S’agissant de la question de la mémoire, il faut souligner que la feuille de route pour un dialogue sur cette question doit se faire avec l’Etat français, indépendamment des personnes ou des présidents. Il est important de noter que lorsque nous avons combattu la France, nous avions fait la distinction entre le colonialisme français et le peuple français. Notre Révolution a été menée contre le colonialisme et jamais contre le peuple. Aussi, l’écriture de l’histoire, en partant de ce postulat, montre que tout comme elle a libéré l’Algérie, notre Révolution a également libéré le peuple français. Comment? Durant cette période, la France a vu passer six gouvernements dirigés par des personnalités françaises connues, comme Edgar Faure, Guy Mollet, Charles de Gaulle… Ces gouvernements sont tombés l’un après l’autre du fait de la pression exercée par la Révolution libératrice, et puis ce fut la chute de la IVe République qui ramena au pouvoir le général De Gaulle, suite à un coup d’Etat mené par les colons en Algérie, avec l’aide d’officiers de l’armée. Par la suite, le général De Gaulle, avec le général Challe, a tenté d’étouffer la Révolution libératrice par le lancement d’un plan opérationnel qui a nécessité la mobilisation de tous les moyens humains et matériels. Parallèlement, il a tenté quelques réformes politiques et économiques, à travers notamment le plan de Constantine et l’organisation de simulacres d’élections municipales dans le but de constituer une troisième force d’Algériens comme interlocuteurs pour négocier le sort de l’Algérie. Puis, lors d’une conférence de presse tenue en 1958, il a suggéré l’idée d’une «Paix des braves». Alors que jusque-là, la France coloniale qualifiait les révolutionnaires de «hors-la-loi», de «Fellagha», voilà qu’à ses yeux, ils devenaient des braves qu’il invite à négocier. L’échec de cette stratégie poussa De Gaulle à penser au devenir de la France et au choix entre la perte d’une colonie ou celle de son pays. La France était à l’époque, un des pays européens les plus faibles économiquement, d’où l’idée de procéder à des essais nucléaires en Algérie dans une tentative de redorer le blason de la France et de restaurer son prestige en Europe et dans le monde. Mais la pression permanente de la Révolution finira par le contraindre à s’asseoir autour d’une table qui conduira aux négociations d’Evian. L’analyse de toutes ces phases montre que l’Algérie a libéré le peuple français car sans la Révolution libératrice, tous ces développements n’auraient pas eu lieu en France. Ainsi, en comparant ce contexte historique avec ce qui se passe actuellement suite à la présentation au président français du dossier de la mémoire par l’historien Benjamin Stora, nous dirons que ce rapport traite une question francofrançaise qui ne nous concerne pas. Cependant, si j’avais à formuler mes remarques personnelles sur ce rapport, en tant que moudjahid ayant participé à la Révolution, je dirais que la France veut encore gérer le dossier de la mémoire avec l’idée de la «paix des braves», comme avait tenté de le faire le général De Gaulle avec les révolutionnaires. Ainsi, le dossier de la mémoire aujourd’hui est voué à connaître le même sort que la stratégie du général De Gaulle durant la Révolution, à savoir l’échec. D’autre part, le rapport Stora a abordé la période 1954 – 1962, alors que, comme je l’ai mentionné précédemment, parler d’histoire et de mémoire doit commencer du tout début, car les étapes de l’histoire nationale sont indissociables les unes des autres. L’histoire est un processus permanent qui ne saurait être compartimenté en des épisodes, tout comme ne pourrait l’être la période d’occupation coloniale de 1830 au 5 Juillet 1962.

    Un des principes immuables de l’Algérie est la non-ingérence dans les affaires internes des Etats et le soutien du droit des peuples opprimés à l’autodétermination. Quel est votre commentaire au regard des questions palestinienne et sahraouie ?

    Par principe, l’Algérie n’a jamais cherché à s’ingérer dans les affaires internes d’autres pays, aussi nous n’acceptons donc jamais que d’autres s’immiscent dans nos affaires intérieures. Une partie de ces principes que je viens d’évoquer constitue l’essence de l’orientation et de la doctrine algérienne et il est important de se rappeler qu’elle se cristallise conformément aux principes fondateurs de notre politique étrangère. Celle-ci se traduit par le renforcement du respect de la légalité internationale, le dialogue et la concertation entre l’ensemble des parties concernées pour le règlement pacifique des conflits. De même pour notre pays, il est nécessaire d’organiser les relations internationales dans le cadre du respect des principes et dispositions du droit international, s’agissant particulièrement du respect mutuel, la non-ingérence dans les affaires internes, le respect de la souveraineté nationale des Etats et de leur indépendance. Telle est la voie que nous suivons à titre d’exemple et non exhaustif dans le cas libyen, la région du Sahel etc. S’agissant de la question palestinienne, Monsieur le président de la République a réaffirmé la position immuable de notre pays à son égard. Quand à la question du Sahara occidental, il s’agit d’une question de décolonisation de la dernière colonie sur le continent Africain et du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, un principe pour lequel nous avons combattu jusqu’à ce que notre pays arrache son indépendance et recouvre sa souveraineté. Le dossier du Sahara occidental est posé au niveau de l’organisation onusienne. Il concerne un peuple qui cherche à exercer son droit à l’autodétermination. Ainsi, il importe que les décisions de la légalité internationale préconisant l’organisation d’un référendum par lequel le peuple sahraoui pourra exercer son libre choix, soient appliquées. Un peuple qui a eu longtemps à endurer l’occupation espagnole puis marocaine actuelle. Ici, nous devons faire la distinction entre le peuple marocain frère et le régime d’occupation du Makhzen. Tout comme l’Algérie avait refusé l’occupation française dans sa totalité, l’a combattu et payé le plus lourd des tributs pour la liberté et le recouvrement de la souveraineté nationale, elle rejette tout autant l’occupation par le Maroc du Sahara occidental et toutes les formes d’occupation. D’autre part, comme tout le monde le sait, l’Algérie n’est pas partie au conflit qui oppose la République arabe sahraouie démocratique et le royaume marocain. Un conflit qui doit trouver sa solution sous l’égide de l’ONU, à travers la désignation urgente d’un envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, chargé de relancer le processus de règlement du conflit et d’organiser le référendum afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit imprescriptible à l’autodétermination.

    Quel message pouvez-vous adresser au peuple algérien à propos des campagnes agressives flagrantes menées par certaines parties ? Et comment faire face aux complots ourdis contre notre pays ?

    La vérité que tout le monde devrait prendre en compte est que les ennemis de l’Algérie, à l’intérieur comme à l’étranger, n’apprécient guère que l’Algérie soit forte et debout. Il est clair qu’ils visent l’Armée nationale populaire parce que c’est l’épine dorsale de l’Etat, tout comme ils ne veulent pas que l’Algérie soit un Etat démocratique. La démocratie véritable qui confère une immunité à l’Etat et qui barre la route à l’ingérence d’autrui dans nos affaires internes, leur fait peur. Les Algériens qui ont donné le meilleur des exemples en matière de lutte et de sacrifices durant la Révolution et qui ont pris des décisions vitales durant le processus d’édification de l’Etat, y compris la nationalisation des hydrocarbures (dont nous venons de célébrer le cinquantenaire), saura faire face et relever tous les défis. Ici, il me revient à l’esprit la visite effectuée en 1969 par le défunt roi d’Arabie saoudite, Fayçal. A l’époque, j’étais Mouhafedh à Annaba qui chapeautait nombre d’autres wilayas actuelles. Une visite au complexe d’El Hadjar avait été programmée où je l’avais accueilli, accompagné du secrétaire général de la wilaya. A la fin de la visite, nous lui avons présenté le Livre d’or pour qu’il le signe. Il écrivit «Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux» puis s’arrêta et dit : «Je remercie Dieu de m’avoir accordé le temps pour que je puisse visiter l’Algérie indépendante ainsi qu’une des nombreuses réalisations édifiées par l’Algérie indépendante.» Après un bref silence, il ajouta : «En 1956, j’étais ministre des Affaires étrangères de mon pays, j’avais effectué une visite en France. A l’époque, mon homologue français était Robert Schumann. A l’issue de la visite et avant de quitter Paris, je lui avais exprimé mon désir de visiter de nouveau la France mais après l’indépendance de l’Algérie.». Il a ajouté : «Au regard des sacrifices consentis par le peuple algérien durant la Révolution libératrice, il est de son droit d’opter pour la doctrine de son choix, fusse-t-elle le communisme…». Il a également remarqué que de nombreuses mosquées avaient été construites et celles en voie de l’être sur tout le territoire algérien après quelques années seulement d’indépendance et il conclut en disant que telle était sa vision de l’Algérie. A travers cet exemple, j’ai voulu inviter les Algériens à revenir à l’histoire et à s’en inspirer, qu’ils aient conscience de la grandeur de l’Algérie, de sa place et de son rôle dans le monde arabe et en Afrique. L’Algérie est un pays aux positions immuables et profondément enracinées, et nous ne devons pas oublier que ses relations avec les Etats-Unis d’Amérique se sont détériorées et ont été rompues pour une période, du fait de la cause palestinienne, et Washington avait compris notre position, néaumoins, le pragmatisme a prévalu et relations économiques ont évolué entre nos deux pays par rapport à ce qu’elles étaient par le passé. Telle est l’Algérie pour laquelle nous nous battons encore et dont nous œuvrons à transmettre les positions aux générations futures afin qu’elles réalisent la place qu’occupe leur pays dans le concert des nations et la place du peuple algérien parmi les peuples du monde. En général, en de telles circonstances, il importe de renforcer et de consolider le front interne afin de faire face à toute forme de menaces, de complots et de manœuvres… Quand a ce qui a trait à ceux qui auront à assumer des responsabilités à tous les échelons, ce sera conformément aux fondements de la démocratie et selon ce que décide le peuple. En vérité, les complots ourdis contre l’Algérie ne datent pas d’aujourd’hui, à cette différence près qu’ils sont désormais ouvertement affirmés. Ils sont nourris par de multiples parties et cercles qui voudraient clairement faire de l’Algérie un pays quelconque, alors que l’Algérie avec sa longue et honorable histoire, son peuple fier, ne peut être qu’un grand pays, traitant avec les Etats d’égal à égal. Ainsi, je dirais qu’il nous incombe à tous d’œuvrer ensemble afin de concrétiser l’objectif commun, celui de l’édification de la nouvelle Algérie, stable et prospère, conformément aux aspirations du peuple et par fidélité aux sacrifices consentis par nos valeureux Chouhada. Nous œuvrons à le concrétiser étape par étape, sous la direction du président de la République. En conclusion, je voudrais insister sur la question du renforcement et la consolidation du front interne ainsi que l’unification des rangs qui nous permettra inévitablement de relever tous les défis et enjeux. Les ennemis de l’Algérie sont désormais connus et tentent vainement de polluer le climat à travers des voix installées à l’étranger, qui s’attaquent à notre pays au nom de la liberté d’expression. là, il faut faire la distinction entre liberté d’expression et liberté de s’adonner à des pitreries… C’est au nom de cette liberté qu’ils diffusent des informations fausses et tendancieuses, auxquelles on ne saurait faire face que par l’unification des rangs, l’action constante, davantage de vigilance et de perspicacité. Vive l’Algérie libre et indépendante, gloire et éternité aux Chouhada.

    El Djeich nº 692, mars 2021

    Tags : Algérie, Mémoire, Maroc, Sahara Occidental, FLN, 1er novembre, guerre de libération, colonisation,

  • Algérie / Galerie d’hier et d’aujourd’hui : Cherif Hamia,le boxeur au visage d’ange (portrait)

    Par Madjid Khelassi

    «Être un champion de boxe de notoriété mondiale puis tomber dans un oubli nébuleux…Tel aura été le destin de Cherif Hamia, sans doute le boxeur le plus talentueux de l’histoire de la boxe. Regard argentique sur ce boxeur algérien, qui aurait pu être champion du monde n’était-ce une contrariété du destin…inexpliquée jusqu’à ce jour».

    Cherif Hamia naquit le 23 mars 1931 à Guergour ( Hammam Guergour) dans le département de Constantine. Dès le jeune âge, il montre des aptitudes aux petites empoignades de l’adolescence. Il est vite remarqué par les colons qui s’adonnaient à la pratique de la boxe. Cherif Hamia, monte vite en graine et devient champion d’Algerie. Il consomme après ce titre, près de 200 combats en amateur avec un taux de défaite qui approche l’infime.

    L’invincible Cherif Hamia…titrait la presse de l’époque.

    En 1953, installé en France, Hamia part aux États-Unis en tournée où il gagne les Golden-Gloves ( gants en or, équivalent du championnat du monde amateur) le 16 juin 1953 au Chicago Satadium et bat tous les adversaires qu’il rencontre.

    En novembre 1954, il est sacré champion de France face à Jacques Dumesnil. Et conserve son titre devant son redoutable compatriote mohamed Chikhaoui, surnommé le cogneur de Ain Sefra. L’histoire est en marche.

    Passé professionnel sous la houlette de Philippe Phillipi , il conserve son titre de champion de France poids plume en 1955.

    Surnommé « Baby Face» par la presse américaine à cause de son visage angélique, il devient la coqueluche du Tout-Paris.

    Hamia aura été le premier boxeur starisé dans cette société française, en mal de loisir, et pas encore remise de la 2e guerre mondiale.

    A star ils born…diront les américains. C’est la naissance d’une vedette qui deviendra une extraordinaire attraction populaire. Et qui remplira comme personne auparavant à chacune de ses apparitions les hauts lieux de la boxe française : la salle Wagram, le palais des sports , la Mutualité etc.

    Doté d’une pléiade de coups qui vont d’ un direct du droit inouï à un uppercut ravageur, et d’une fausse garde déroutante , Hamia allumait les foules par sa classe naturelle. Et attirait comme un aimant un vaste public et notamment le Gotha parisien des arts, des lettres , de la politique, du cinéma, des affaires ainsi que bon nombre d’admiratrices comme Juliette Greco, Suzy Delair , Michèle Morgan.

    On imagine mal aujourd’hui à quel point Cherif Hamia , appelé «le génie du ring» par la presse sportive, a fasciné un public aussi cosmopolite que celui de la France de l’époque.

    En 1955 , il affronte Robert Cohen (boxeur d’origine juive et natif de Bône, actuelle Annaba), et champion du monde dans une catégorie supérieur ( poids coq). Le combat tourne à la démonstration et Hamia met au tapis Cohen par un déroutant K.0.

    Et en janvier 1957 , il est sacré champion d’Europe au terme d’un combat en 15 rounds resté dans les mémoires face au belge Jean Sneyers, boxeur de grande classe régnant sur l’Europe.

    Avant d’aller vers la suite de la carrière de Cherif Hamia , il est utile de revenir sur l’ambiance générale dans laquelle baignait la société française.

    Nous sommes en 1957 et la guerre d’Algerie bat son plein. Alain Mimoun, de son vrai Okacha Mimoun devient champion olympique du marathon dans les J.O d’Helsinki.

    Et si la célébrité est une veine investie à fond par le public, elle est différemment appréciée par la l’establishment français marqué par la débâcle de Dien-Bien-Phu et le début de la guerre d’Algérie.

    Okacha Mimoun ,devenu Alain Mimoun , après s’être converti catholique et champion olympique de fraîche date est traité de façon mitigée par la presse française.

    Catholique ou pas Mimoun est un arabe, un immigré et constitue de facto un personnage exogène, malgré son attachement social et religieux à la France.

    Aussi, la figure de l’immigré est estampillée matrice de la culture coloniale, qui, ayant structuré momentanément ou durablement des représentations et des imaginaires dont le sport -malgré les exploits – est considéré comme un mode d’expression pas du tout français. Ce qui dans le modèle d’allégorie socio-politique français cela passe mal. Car l’ordre social est dessiné est en filigrane de la pensée politique gauloise.

    Si les sportifs français sont d’une façon permanente l’objet d’un traitement qui rehausse leurs exploits, même si ceux-ci sont de moyenne facture, l’échec des sportifs étrangers algériens-franco- musulmans et indigènes, est l’occasion de souligner leur déclin ou les difficultés qu’ils rencontrent.

    Ainsi, la figure sportive de référence doit être d’abord française , chrétienne ou catho, et blanche pas basanée.

    Et de cela, Cherif Hamia n’est pas dupe. Car la médiatisation de Cherif relève de ce processus.

    Algérien en pleine guerre d’Algérie…Ces dimensions humaines et géographiques bloquent Hamia dans son ascension vers l’olympe gaulois.

    Car Hamia pointe l’altérité sous l’angle du déni de l’étranger. A titre comparatif, Alphonse Halimi, champion de France en 1953 et du monde en 1957, né à Constantine et de condition sociale proche de Hamia, ne fut jamais traité médiatiquement de la même manière que l’algérien dans la mesure où Halimi , à cause de ses origines juives n’est pas perçu comme un indigène. Et c’est dans ce contexte que Cherif Hamia se met en route vers le titre de champion du monde.

    Devant affronter le champion du monde en titre de la catégorie en l’occurrence Sandy Saddler, Hamia du revoir son plan de combat, car Saddler abandonne son titre de champion du monde en décidant d’arrêter la boxe. Et c’est Kid Bassey que Hamia affrontera pour la ceinture mondiale à Paris en 1957.

    Juin 1957, Hamia est âgé de 26 ans, il est désigné principal challenger, grâce à ses succès sur les américains Costa , Kid Hesnut et le portoricain Berrios.

    24 juin 1957, le palais des sports de Paris est plein comme un œuf. Le «Singing Paris» est au rendez-vous. Cherif Hamia est au sommet de sa gloire .

    Le premier round est nettement à l’avantage de Hamia, qui envoie Bassey au tapis au 2e round. Et puis v’lan ! Et pour des raisons restées incompréhensibles pour les spectateurs, journalistes, chroniqueurs de boxe, il se laisse malmener , baissant la garde, se contentant d’esquiver. Et devant ces coups qui pleuvaient sans réaction, et au vu visage tuméfié de Hamia, l’arbitre arête le combat au 10e round et déclare Bassey champion du monde.

    L’étonnement est à son comble. La stupéfaction se lit sur le visage des spectateurs…il y’a comme un malaise. « un simulacre de combat », titre la presse parisienne !

    Hamia, expliquera plus tard, que des émissaires du FLN l’avaient menacé s’il devenait champion du monde sous les couleurs françaises. Une thèse qui fait polémique jusqu’à ce jour. Hamia mettra fin à sa carrière le 15 octobre 1959 après sa défaite contre le belge Pierre cossemyns à Bruxelles.

    Quoi que tout n’a pas été dit sur le pourquoi du comment, du combat de Hamia en ce 24 juin 1957 contre Bassey, Hamia est certainement le meilleur boxeur de l’histoire pugiliste française et mondiale de tous les temps.

    Les spécialistes affirment depuis toujours que c’est le seul boxeur algérien qui avait le potentiel de devenir plusieurs fois champion du monde.

    Après s’être retiré de la boxe, Hamia s’installa en province.

    Bien des années après, nous le rencontrâmes souvent à Paris. Modeste, affable nous partageâmes souvent un café avec lui. Il parlait de tout sauf de boxe. Il nous raconta comment le propriétaire des magasins « TATI», Jules Ouaki, un pied noir de Tunis, fou amoureux de boxe, et fan de Hamia fit appel à ses services pour lui organiser le service «sécurité de l’entreprise».

    Et c’est dans l’enceinte de ce magasin, situé sur le boulevard Barbés que nous entrevîmes à la fin des années 80, Cherif Hamia pour la dernière fois.

    Cherif Hamia mourut dans un anonymat scandaleux à Paris le 24 juin 1991. 34 ans jour pour jour de…son combat inachevé pour le championnat du monde de boxe.

    L’oubli est un cancer mangeur d’hommes. Et la reconnaissance sélective des faux champions une saloperie insupportable.

    La Nation, 21 mars 2021

    Tags : Algérie, boxe, Cherif Hamia, sport,

  • L’oasis de Figuig fait les frais des tensions entre le Maroc et l’Algérie

    Des militaires algériens ont été déployés pour bloquer les passages quotidiens des cultivateurs marocains, jusque-là tolérés malgré la fermeture de la frontière depuis 1994.

    « Encore une fois, c’est nous qui payons ! » Les habitants de Figuig, oasis historique enclavée aux confins du Maroc et de l’Algérie, subissent le regain de tensions entre les deux pays, leur interdisant désormais de cultiver leurs dattes dans la zone frontalière algérienne. Mercredi 17 mars, des militaires algériens ont été déployés pour bloquer les passages quotidiens des cultivateurs marocains, jusque-là tolérés malgré la fermeture officielle de la frontière depuis 1994. Au préalable, ces cultivateurs avaient reçu un ultimatum des autorités algériennes pour évacuer les lieux.

    Fréquentes, les tensions entre le Maroc et l’Algérie se sont récemment exacerbées sur le dossier du Sahara occidental, dans lequel Alger soutient les indépendantistes du Front Polisario quand Rabat, qui contrôle une grande partie du territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. « Ça fait trente ans que l’Algérie et le Maroc nous laissaient cultiver sans problème, et maintenant on ne sait pas à qui s’adresser », déplore auprès de l’AFP Abdelmalik Boubekri, un agriculteur contraint d’abandonner les dattiers qui font vivre sa famille depuis trois générations. Ces derniers jours, cet homme de 71 ans a défilé plusieurs fois pour protester contre cette « injustice » porteuse de « la mort de Figuig ».

    Jeudi, à Figuig, une marche a mobilisé environ 4 000 personnes, selon les organisateurs – soit la moitié de la population de cette ville aux confins des montagnes de l’Atlas et du Sahara. « Tout le monde se sent lésé, l’agriculture est la seule ressource, ici il n’y a pas de travail, pas d’usines », souligne Mohamed Jabbari, 36 ans, un des « jeunes chômeurs » venus soutenir les cultivateurs « spoliés ».

    « Une décision politique »

    Alger a justifié la « sécurisation de la frontière » par des « manquements » dans les exploitations agricoles et par l’existence de « bandes criminelles organisées dans le trafic de drogues » – arguments vigoureusement contestés à Figuig. « Ces expulsions, c’est une décision politique », estime Mohamed El Jilali, président d’une association locale. La mesure d’Alger n’a suscité aucune réaction officielle à Rabat. Seule réponse : les autorités régionales marocaines ont organisé une réunion pour « examiner les solutions possibles pour atténuer les répercussions » de cette décision « temporaire et conjoncturelle ».

    Fondé à l’époque antique des premières caravanes, l’ancien carrefour marchand avait déjà commencé à décliner avec l’instauration de la frontière, en 1845, avant de se transformer en cul-de-sac à cause des différends diplomatiques. Située à une dizaine d’heures de route de Rabat, l’oasis peine ainsi à attirer les touristes, même si la beauté de ses paysages et de son architecture la fait rêver d’un classement au patrimoine mondial de l’Unesco.

    Aussi, au fil des ans, les cultivateurs sont sortis de leur périmètre historique pour planter des « extensions » dans les alentours et au-delà de l’oued, en utilisant les eaux de la nappe phréatique pour irriguer leurs cultures. Les nouvelles surfaces ont un rendement bien meilleur que les jardins traditionnels entourés de murs en adobe et irrigués par un réseau complexe de canalisations maçonnées à la main. L’extension d’Arja, la zone évacuée cette semaine, couvre environ 1 500 hectares, avec de nombreux dattiers « Aziza », une variété très recherchée.

    Maisons abandonnées

    Abdelmalik Boubekri dit avoir laissé derrière lui « 30 000 arbres », dont certains plantés par son grand-père. « Des années de travail » représentant selon lui une valeur de « plus de 5 millions de dirhams » (environ 500 000 euros), avec des dattes se vendant jusqu’à 150 dirhams le kilo. Comme la trentaine d’exploitants expulsés d’Arja, cet homme au visage buriné affirme disposer d’un « droit historique » sur le terrain, brandissant la photocopie d’un titre notarié manuscrit rédigé en 1939.

    Ces évictions ne sont toutefois pas les premières. Déjà, en 1975, des agriculteurs de Figuig avaient dû quitter leurs cultures après un regain de tensions sur le Sahara occidental. A l’époque, lors de la « Marche verte », des dizaines de milliers de Marocains avaient investi l’ex-colonie espagnole située au nord de la Mauritanie. Après quasiment trente ans de cessez-le-feu, les tensions sur ce dossier ont ressurgi fin 2020 : le Maroc a déployé ses troupes dans la zone-tampon de Guerguerat, dans l’extrême sud du territoire, après qu’un groupe de militants sahraouis a bloqué la seule route vers la Mauritanie.

    Même située à des centaines de kilomètres de là, Figuig redoute d’en faire de nouveau les frais avec les pertes des producteurs de dattes. Après les évictions de 1975, une vague d’émigration vers les grandes villes ou vers l’Europe avait déjà vidé l’oasis de la moitié de ses habitants, laissant des maisons abandonnées, des jardins en friches et des murs écroulés. Et dans les parcelles « ancestrales » situées de l’autre côté de l’oued, « tout est resté à l’abandon », déplore Rajae Boudi, descendante d’une famille « lésée ».

    Le Monde avec AFP

    Le Monde, 22 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Figuig, El Arja, Laaroda,

  • Algérie : Le temps de l’innovation

    La certitude est établie. Dans ce nouveau monde de la compétition féroce, révélée par la guerre de tranchées que se livrent les puissances mondiales, le défi de l’intégration impose le passage d’une économie rentière, à forte vulnérabilité, à un mode de gouvernance fondé sur l’économie de la connaissance. Il n’y a pas de place pour les retardataires de la révolution de l’innovation et du savoir technologique. Ce message qui appelle à la mobilisation de toutes les compétences nationales ou résidantes à l’étranger a été lancé par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, lors du séminaire régional organisé à Oran sur les start-up.

    «Nous estimons que l’innovation est notre seule issue pour bâtir une économie moderne basée sur les capacités scientifiques des jeunes», a affirmé le Premier ministre. En levier de la croissance et en locomotive de la nouvelle économie, les start-up mobilisent les efforts de l’Etat, déterminé à favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs porteurs de projets innovants et disposant de toutes les facilités financières, réglementaires et fiscales.

    L’apport de l’université, comme «berceau des idées innovantes et source de compétences scientifiques et technologiques», est, à cet effet, déterminant dans la formation d’une élite aux commandes de la nouvelle économie. Il convient de noter que 44 incubateurs ont été créés dans les universités et les écoles supérieures. C’est dire que toutes les conditions se mettent en place pour permettre un développement harmonieux avec, notamment, la création d’annexes dans toutes les régions et des zones de micro-activité abritant les start-up dont plus de 300 ont reçu le label délivré par le comité national.

    A Oran, une succursale de l’accélérateur de start-up, baptisé «Algeria Venture», a été mise en place pour lancer le chantier de l’innovation appelé à se généraliser dans toutes les régions. «Main dans la main», dira le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’économie de la connaissance et des start-up, Yacine El Mehdi Oualid, il s’agira de travailler à l’édification d’une «économie forte basée sur les compétences issues des universités algériennes, capables de concrétiser leurs idées avec le soutien de l’Etat».

    Face au défi de la transition numérique, la nouvelle Algérie compte, aujourd’hui, plus que jamais, sur son élite scientifique et technique pour réussir la bataille de l’intégration dans un monde impitoyable pour les plus faibles.

    Horizons, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, Algeria Venture, économique,

  • Algérie : Une demande populaire croissante pour le changement

    Par B. Chellali

    La volonté politique d’offrir une meilleure démocratie à la société algérienne est un processus en marche, une réalité permettant le retour à la normalité dont les conséquences se révéleront « productives  » sur la conduite des affaires de la nation, un grand pas vers la pratique de l’éthique dans la bonne gouvernance mais aussi vers l’incitation à de nouvelles réformes. Cette refondation de l’Etat ne pourra se réaliser de façon constante sans l’amélioration des mentalités, des comportements qui culminera dans la mise en œuvre des réformes et le respect des dispositions insérées dans la nouvelle Constitution amendée.

    La marche vers le progrès démocratique en Algérie dépendra de la capacité de ses acteurs à affronter et à vaincre la haine, la division, la rancœur contre la stabilité du pays et les démons de l’intérieur et de l’extérieur. Cet engagement-vigilance requiert de l’abnégation ? Toute dépendra de la cohérence et de la conviction démocratique de chacun et de tous, des forces réelles et saines du politique et de la société civile afin d’incarner la vraie démocratie du changement à travers un combat moral contre les plaies purulentes qui ont par le passé gangrené tout le corps social de la société algérienne, le progrès de la démocratie, la voix du peuple et par ricochet le développement économique et social du pays et sa longue stagnation pendant des années durant. Période marquée par une démocratie de façade, le laxisme, la fuite en avant des dirigeants à tous les niveaux de la responsabilité. Des phénomènes qui ont figuré dans la longue liste des maux et des griefs dont est responsable le régime défunt. Des phénomènes qui continuent encore aujourd’hui, à porter lourdement les stigmates d’un régime tout à fait sourd à l’intérêt suprême du pays.

    A ce titre, le processus démocratique engagé au lendemain de l’avènement du mouvement citoyen du 22 février 2019 et à son exigence, est une entreprise inédite en Algérie de réflexion sur l’avenir de la nation. Dans un contexte de regain d’intérêt politique, économique, social et culturel, l’ambition de ce processus démocratique n’est pas mince. Il entend répondre à une demande populaire croissante de changement sur une longue période complexe, extrêmement chargée de  » vétuste  » politico-démocratique, celle de la très polémique d’une remise qui s’est totalement détaché du peuple, avec comme conséquence l’appauvrissement de la population qui a été soumise pendant une vingtaine d’années à l’amnésie et à une fabrique de rêves truqués qui finirent par salir l’image de l’Algérie accompagnée d’un climat socio-politique malsain naviguant entre  » le coup de poing et la dictature « .

    Ce système n’opéra aucune réorganisation de ses méthodes et tout ce qui a été réalisé n’était que  » coercition  » à ses propres fins, plutôt qu’une véritable démocratie. Le peuple algérien muselé pendant des années a tiré pleinement profit de cette période tumultueuse. Il s’est réveillé et a fait valoir sa capacité de s’approprier totalement le changement, une nouvelle perception de l’ensemble du « bagage  » de la démocratie et la découverte de ses articulations afin d’effacer les mauvais souvenirs de la précédente période, justifier sa présence et pérenniser l’image de l’Algérie. Une image édifiante par une table rase du passé marqué par la crainte, la méfiance, la raillerie, la haine, la fitna ou la fascination qui se sont exprimées à travers la littérature du pouvoir défunt déversée sur la société.

    Le Maghreb, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, démocratie,

  • Algérie / Élections législatives : 619 dossiers retirés (ANIE)

    Le président de l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE) Mohamed Chorfi, a révélé, ce dimanche 21 mars 2021, lors de son passage à la Radio nationale chaîne I que 619 dossiers avaient été retirés pour se présenter aux prochaines élections législatives, qualifiant le processus de « prometteur et appelant à l’optimisme ».

    M. Chorfi a indiqué que le nombre de dossiers de candidature aux prochaines élections législatives qui ont été retirés jusqu’à samedi soir s’élevait à 619, dont 456 de 46 partis politiques approuvés et 297 dossiers dans le cadre des listes libres, soit près de la moitié du nombre de dossiers.

    Et d’ajouter : « ces chiffres sont prometteurs et montrent que la prise de conscience démocratique a trouvé une résonance parmi les citoyens, d’autant plus que la plupart des listes sont dirigées, selon les premiers retours, par des diplômés ayant un niveau académique élevé ».

    En outre, la commission indépendante auprès de l’ANIE pour surveiller le financement des campagnes électorales a des pouvoirs suffisants et commence ses travaux après l’annonce des résultats pour enquêter sur les sources de financement, et ses travaux peuvent s’étendre sur un maximum de six mois.

    APS

    Tags : Algérie, élections législatives, candidatures,