Catégorie : Algérie

  • Importation de blé : Algérie pourrait devenir le plus grand client de l’Allemagne cette saison.

    Le blé de l’UE atteint son plus bas niveau en trois semaines alors que les perspectives de récolte aux États-Unis s’améliorent

    LONDRES: Les prix du blé européen sont tombés vendredi à un plus bas depuis trois semaines, entraînés par la faiblesse des prix de Chicago alors que des pluies étaient prévues pour les parties sèches des plaines américaines.

    Les concessionnaires ont déclaré que l’humeur des exportations en Europe occidentale était également devenue plus baissière après que l’acheteur de céréales de l’État égyptien, GASC, ait rejeté les offres de blé français lors d’un appel d’offres jeudi.

    « On avait espéré que la taxe à l’exportation de 50 euros la tonne de la Russie transférerait les ventes à l’exportation vers l’ouest de l’UE, mais cela semble être une lutte plus difficile que prévu », a déclaré un négociant allemand. « La Russie n’est pas encore sortie du jeu des exportations. »

    L’offre française la moins chère dans l’appel d’offres du GASC jeudi de 290,97 $ la tonne FOB était toujours sous-cotée par les offres FOB russes de 287,00 $ à 289,90 $ la tonne qui incluaient la taxe à l’exportation de 50 euros (59,6 $) la tonne.

    « Un total de 350 000 tonnes de blé russe a été offert dans le cadre de l’appel d’offres du GASC, de sorte que des volumes importants de blé russe assez bon marché sont évidemment encore disponibles pour l’exportation, ce qui est également une mauvaise nouvelle pour l’UE occidentale », a ajouté le négociant.

    Premier mois de mai, la mouture du blé sur Euronext basé à Paris a terminé en baisse de 0,6% à 223,25 euros la tonne après avoir atteint un creux de trois semaines à 223 euros la tonne.

    En Allemagne, un programme de chargement rapide des navires a continué de soutenir les primes dans les ports d’exportation, un autre navire devant charger 30 000 tonnes de blé allemand pour l’Algérie dans les prochains jours.

    Quatre autres navires ont chacun chargé 30 000 tonnes pour l’Algérie depuis l’Allemagne jusqu’à présent en mars, l’Algérie étant en passe de devenir le plus grand client d’exportation de blé de l’Allemagne cette saison.

    Les autres navires de chargement comprennent 60 000 tonnes de blé allemand pour l’Iran et 30 000 tonnes pour la Guinée, poursuivant également un flux important d’expéditions allemandes vers l’Afrique subsaharienne.

    Le blé standard 12% protéiné pour livraison en mars à Hambourg a été proposé à la vente inchangé à environ 6 euros par rapport à Paris en mai.

    Business Recorder, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, blé, Allemagne,

  • Algérie : De nouveaux procès attendent Sellal et Ouyaha

    par Abla Chérif

    Les procès n’en finissent pas pour Ouyahia et Sellal. Placés sous mandat de dépôt à vingt-quatre heures d’intervalle en 2019, ils ont déjà été jugés six fois consécutives et comparu plus d’une vingtaine de fois chacun devant des juges d’instruction. Les deux hommes n’en sont pourtant qu’à mi-chemin…
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Hier, une nouvelle peine lourde a été requise par la cour d’Alger à l’encontre d’Ahmed Ouyahia dans l’affaire Benfissah, homme d’affaires davantage connu dans l’est du pays, à Skikda plus exactement où il est soupçonné d’avoir eu accès à des avantages lui ayant permis d’étendre illégalement des projets fructueux. Le procureur demande douze années de prison ferme et le paiement d’une amende s’élevant à un million de DA. C’est la peine la plus élevée requise durant ce procès après celle de l’ancien ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane et contre lequel sept années de prison ferme ont été requises. Les faits pour lesquels est poursuivi Ouyahia sont exactement similaires à ceux pour lesquels il a été poursuivi dans pas moins de sept affaires différentes : octroi d’indus avantages, mauvaise utilisation de fonction, incitation de fonctionnaires à transgresser les lois, corruption, pots-de-vin, transfert irrégulier d’argent à l’étranger et enrichissement illicite.

    Dans l’affaire Benfissah, il a été jugé et condamné en première instance à douze ans de prison pour avoir accordé des privilèges à un investisseur qui s’adonnait au pillage du foncier dans la wilaya de Skikda. Dans la série des verdicts prononcés à l’encontre de l’ancien chef de gouvernement, cette peine vient en seconde position, par ordre d’importance après celles prononcées dans l’affaire du montage automobile, quinze ans, de Mourad Eulmi (patron de Sovac), douze ans, du patron de Cima Motors, Mahieddine Tahkout, dix ans, de Ali Haddad, huit ans, et enfin de Condor, cinq ans. La réglementation en vigueur ne prévoit pas de cumul de peines, jusqu’à l’heure, la peine maximale qu’aura à purger Ouyahia est la plus lourde, quinze ans. Depuis son incarcération, le 12 juin 2019, l’ancien Premier ministre n’a eu de cesse de clamer son innocence. De l’avis général, il figure parmi les rares anciens ministres incarcérés à avoir résisté à la pression des tribunaux et la fatigue générée par des va-et-vient réguliers entre la prison d’El-Harrach et le tribunal de Sidi-M’hamed ou la cour d’Alger. « Même lorsque le juge lui demandait s’il voulait se reposer, il préférait poursuivre les auditions, parler pour convaincre les magistrats de son innocence », témoignent ses avocats. En décembre 2019, date du premier procès consacré à l’affaire du montage automobile, le nom d’Ouyahia avait cependant fait grogner une bonne partie des membres du collectif constitué dans ce dossier. « Il y avait une stratégie commune qui consistait à garder le silence face au juge, cette attitude est autorisée et considérée comme un moyen de défense, à l’ouverture des procès, certains juges le disent d’ailleurs aux prévenus.

    Ce procès était très important, le premier à se tenir dans une conjoncture très délicate et sous une pression terrible exercée alors par le Hirak. Tous les anciens ministres inculpés dans cette affaire, il y en avait quatre, Ouyahia est le cinquième, étaient d’accord pour garder le silence. La veille du procès, ce dernier fait cependant savoir qu’il a l’intention de se défendre devant les juges. Les autres n’avaient plus qu’à en faire de même. Nous avons alors compris que même en prison, Ouyahia se comportait comme un commis de l’État, très discipliné, il était convoqué par un juge, il se devait d’y répondre », explique l’avocat.

    Au fil des procès, la stratégie de défense de l’ancien Premier ministre change visiblement. Les explications techniques fournies pour éclairer sur les démarches entreprises face aux hommes d’affaires durant le procès du montage automobile se transforment en accusations à peines voilées à l’encontre de la présidence de la République, de Abdelaziz Bouteflika qu’il nomme parfois, seul détenteur du pouvoir réel dans le pays. Il livre y compris des détails des réunions qui se tenaient à El-Mouradia autour de certains projets d’investissement et s’étonne de se trouver en prison en raison de lois que les gouvernements qui lui ont succédé continuent à appliquer.

    L’image de l’homme fort et capable de se défendre, souvent seul, face aux juges n’est cependant pas celle que décrivent certains en prison. On le dit irascible envers certains de ses codétenus. Aucune raison officielle n’a cependant été donnée à son transfert vers le pénitencier de Abadla, à Béchar. Il est à relever, cependant, que ce transfert a coïncidé avec celui de Ali Haddad à Tazoult soupçonné d’avoir bénéficié de complicités lui ayant permis de passer accord avec un cabinet de lobbying américain chargé d’influencer les dirigeants algériens en vue de sa libération. Ouyahia, lui, comparaît désormais par visioconférence dans tous les procès où il est cité. En janvier dernier, il reconnaissait avoir perçu des cadeaux, des lingots d’or, de riches hommes d’affaires du Moyen-Orient. La stratégie visait à démonter l’accusation de corruption dont il fait l’objet, l’aveu fait l’effet d’une bombe et semble l’enfoncer davantage. Ouyahia n’est pas au bout de ses peines, son audition est programmée dans d’autres procès importants et également liés aux hommes d’affaires.

    Il en est de même pour Abdelmalek Sellal. Incarcéré vingt-quatre heures après Ouyahia, il a été conduit à la prison d’El-Harrach aux abords de laquelle l’attendait également une foule déchaînée. Les avocats s’emportent et qualifient le spectacle de moyenâgeux et ne pouvant en rien faire avancer le pays vers la modernité. Des citoyens eux exultent. Des habitants d’El-Harrach filment de nuit la prison d’El-Harrach d’où fusent des cris de joie de prisonniers et l’intervention des matons pour ramener le calme. Comme Ouyahia et d’autres anciens ministres, Sellal est conduit dans une aile retirée de la prison. Quelques jours plus tard, il reprend la route du tribunal de Sidi M’hamed où l’attendent de nombreuses séances d’instruction. Une peine importante, douze ans de prison, est prononcée à son encontre dans l’affaire du montage automobile. Le procès organisé par cassation de la Cour suprême lui permet cependant d’être absous de l’accusation de financement occulte de la campagne pour le cinquième mandat. Dix ans sont prononcés à son encontre dans l’affaire Tahkout, huit ans dans l’affaire Haddad et cinq ans dans le dossier Condor.

    À l’inverse d’Ouyahia, Abdelmalek Sellal se dit très souvent fatigué et las de ces comparutions durant les auditions. Plusieurs juges ont d’ailleurs accepté sa demande de ne pas assister aux auditions dans lesquelles il est cité comme témoin. Lorsqu’il prend la parole, Sellal alterne explications techniques et éléments prouvant son rôle d’exécutant d’un programme présidentiel et gouvernemental. Sur un ton ironique que lui connaissent bien les Algériens, il n’a pas hésité à affirmer qu’il n’avait aucun droit de regard sur le ministère de l’Industrie du temps où régnait Abdeslam Bouchouareb ». « J’avais demandé son limogeage mais on ne m’a jamais répondu », annonçait-il aussi lors du procès en appel qui s’est tenu en janvier dernier. L’ironie cède cependant très vite le pas à un ton pathétique, Sellal verse des larmes en voyant son fils Farès menotté tout comme lui en arrivant au tribunal, demande au juge de le laisser « mourir chez lui », de l’absoudre de l’accusation de corruption « pour avoir la conscience tranquille avec Dieu », de le laisser « écouter la prière du muezzin dont il est privé en prison »…

    Les magistrats eux écoutent mais ne s’en tiennent qu’aux dossiers qu’ils ont entre les mains. Comme Ouyahia, il est accusé de corruption, mauvaise utilisation de fonction, incitation de fonctionnaires à transgresser les lois, enrichissement illicite, blanchiment d’argent… Les deux anciens Premiers ministres ne sont pas au bout de leur peine. Leurs noms figurent dans d’autres dossiers liés à la corruption en cours.

    Le Soir d’Algérie, 16 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmalek Sellal, Ahmed Ouyahia,

  • Opinion : Le président français Macron ne comprend pas l’impact du colonialisme sur l’Algérie


    Dans notre série de lettres de journalistes africains, le journaliste algéro-canadien Maher Mezahi se penche sur les récentes mesures prises par la France pour réparer les relations avec son ancienne colonie, l’Algérie, notamment en ce qui concerne l’amère guerre d’indépendance.

    Le président français Emmanuel Macron comprend-il vraiment l’héritage du colonialisme ?

    Je pose cette question à la suite de sa récente admission – après 60 ans de déni officiel – que l’armée française a torturé et assassiné le héros nationaliste algérien Ali Boumendjel.

    Cette reconnaissance s’inscrit dans le cadre d’une série de mesures visant à réconcilier la France et l’Algérie après plus d’un siècle de colonisation qui a pris fin en 1962, à l’issue d’une guerre de huit ans.

    La réaction à la déclaration de M. Macron ici en Algérie a été tiède.

    Cela peut s’expliquer par les messages contradictoires qu’il a envoyés sur l’impact du passé.

    La première fois que la plupart des Algériens ont entendu parler de M. Macron, c’était lors de sa visite dans le pays en février 2017, alors qu’il était candidat à la présidence.

    Dans une interview, il est allé plus loin qu’aucun président français ne l’avait jamais fait et a décrit la colonisation comme un « crime contre l’humanité ».

    Le courage de ses propos a pris la plupart des Algériens par surprise. Et ils ont eu des répercussions sur le combat politique avec la candidate de droite, Marine Le Pen.

    Pour la première fois de ma vie, j’ai senti qu’il y avait la possibilité qu’un président français examine sincèrement l’histoire franco-algérienne, ouvrant ainsi une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays.

    Pourtant, depuis qu’il est devenu président, M. Macron a soufflé le chaud et le froid sur la question de l’Algérie.

    L’aveu sur la mort de Boumendjel a suscité peu de réactions ici car, comme l’ont écrit des historiens et des intellectuels, il semblait futile de mentionner certaines victimes et d’en oublier d’innombrables autres.

    L’un d’eux est allé jusqu’à dire qu’il s’agissait d’une question « franco-française », indiquant que la déclaration de M. Macron n’était pas une révélation pour les Algériens.

    En outre, son bureau a déclaré que des excuses officielles n’étaient pas envisagées.

    Moins d’un an après avoir visité l’Algérie en tant que candidat, M. Macron y est retourné en tant que président.

    Entouré d’une délégation de politiciens, d’historiens et d’un important dispositif de sécurité, le leader charismatique a déambulé dans le centre-ville d’Alger.

    Il a serré des mains et pris des selfies avec des badauds avant d’être accosté par un jeune homme qui a dit : « La France doit assumer son passé colonial en Algérie ».

    Après un rapide échange, M. Macron a répondu : « Mais vous n’avez jamais connu la colonisation !

    « Pourquoi vous m’embêtez avec ça ? Votre génération doit se tourner vers l’avenir. »

    Après avoir entendu ces brèves phrases, j’ai rapidement compris que, malgré ses apparentes politiques progressistes à l’égard de l’Algérie, M. Macron n’avait pas entièrement compris le problème qu’il essayait d’aborder.

    Dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, il a répété le même sentiment.

    « Les trois quarts de votre pays n’ont jamais connu la colonisation », a-t-il déclaré en Côte d’Ivoire.

    Au Burkina Faso, il a dit aux étudiants que ni eux ni lui n’étaient d’une génération qui avait connu la colonisation.

    De telles observations ne peuvent être faites que par quelqu’un qui n’a pas vécu dans un État post-colonial.

    Chaque Algérien est directement lié au traumatisme causé par la colonisation française.

    Nos écoles, nos rues et nos stades portent le nom de figures révolutionnaires célèbres et de dates.

    Notre architecture, notre nourriture et notre langue sont toutes fortement influencées par la présence pendant 132 ans d’un million de citoyens européens.

    Je ne viens pas d’une famille de révolutionnaires, mais le frère de mon grand-père était l’une des milliers de victimes algériennes de la Ligne Morice – un champ de mines posé par les Français le long de la frontière orientale de l’Algérie.

    Alors qu’il grandissait à Tebessa, il a bricolé un piège qui lui a explosé au visage.

    Je pense à lui chaque fois que j’appelle mon père, qui porte son nom.

    Ce n’est qu’en 2007 que le gouvernement français a officiellement partagé les cartes des champs de mines qu’il a installés à la frontière orientale de l’Algérie.

    Dans les années 1960, l’armée française a testé 17 bombes atomiques dans le Sahara algérien.

    Des dizaines de milliers d’habitants de la région en ont souffert, qu’il s’agisse de malformations congénitales ou de divers cancers.

    Le gouvernement français n’a toujours pas remis les cartes révélant l’emplacement des déchets nucléaires.

    La description de la guerre d’indépendance algérienne par l’historien Alastair Horne m’a toujours semblé la plus pertinente.

    Dans la préface de A Savage War of Peace, Horne écrit : « Par-dessus tout, la guerre a été marquée par un mariage impie entre la terreur révolutionnaire et la torture d’État. »

    Si la guerre elle-même était une union impie, que peut-on dire de son divorce ?

    La plupart d’entre nous, jeunes Algériens, ne retenons pas notre souffle pour des excuses officielles ou des réparations.

    Nous demandons simplement au gouvernement de M. Macron d’abandonner sa condescendance et de dire la vérité sur les crimes commis en Algérie et sur tout le continent.

    Il y a quelques semaines, on a appris que des vents forts transportant des poussières radioactives laissées par les essais nucléaires français dans le désert du Sahara ont traversé la Méditerranée, contaminant l’atmosphère française.

    Pour moi, c’était une façon pour la nature de rappeler à M. Macron que l’impact des crimes coloniaux n’est pas contenu dans les livres d’histoire.

    Les Français en Algérie – dates clés
    1830 : La France occupe Alger

    1848 : Après un soulèvement mené par le chef rebelle Abd-el-Kader, Paris déclare que l’Algérie fait partie intégrante de la France.

    1940 : La France tombe aux mains de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale

    1942 : Débarquement allié en Algérie

    1945 : Les forces alliées vainquent l’Allemagne. Des milliers de personnes sont tuées lors des manifestations indépendantistes à Sétif.

    1954-62 : Guerre d’Algérie

    1962 : L’Algérie devient un État indépendant

    BBC, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Guerre d’Algérie, Colonisation,




  • France-Algérie : Quand Macron fait le jeu de l’extrême-droite

    DÉCLASSIFICATION DE CERTAINES ARCHIVES COLONIALES : Quand Macron fait le jeu de l’extrême-droite

    La France vit une période charnière de son existence. Marqué par une gestion de la pandémie au coût économique très fort, par l’exaspération des tensions sociales post-crise des gilets jaunes et par l’émergence de nouvelles formes de violences nées des frustrations de larges couches de la société qui exigent plus que l’intégration, le premier mandat du président Emmanuel Macron est, pour les français, à mettre aux oubliettes.

    L’actuel pensionnaire de l’Elysée qui est au plus bas dans les sondages et qui a bâti son autorité par un parti préfabriqué né de l’implosion de ses soutiens du centre et de la droite, fait face à une crise qui risque de lui barrer la route de la réélection en 2022. Actuellement, et pour contrer l’avancée de la présidente du RN, Marine Le Pen et de sa nièce, il tente de brasser large en manipulant le dossier complexe de la mémoire. Et là, également, il s’est planté car il a, selon de nombreux analystes, contourné une loi votée par l’assemblée en 2008 et qui traite de la déclassification de certains dossiers liés à la mémoire. L’universitaire français, Olivier Le Cour Grandmaison a relevé le caractère anticonstitutionnel de la décision de Macron d’ouvrir l’accès à certaines archives. « Le communiqué de presse de l’Elysée est une opération politicienne et de communication destinée à faire croire que le Président tient ses promesses et, sans doute aussi, à désamorcer une mobilisation remarquable par son ampleur et sa durée dans un contexte où la popularité du chef de l’État dans l’enseignement supérieur et la recherche est au plus bas ». Il faut continuer à interpeller le Président, son gouvernement et la majorité qui les soutient afin d’exiger l’application de la loi du 15 juillet 2008, celle-là même qui est encore violée par les propositions élyséennes ».

    Le débat sur la mémoire est aujourd’hui un terrain exploité par toutes les forces politiques françaises et chacune y va de son approche pour rappeler au président Macron que sa manœuvre pourrait raviver des rancœurs et aller à l’encontre de la réconciliation qu’il a agitée pour annoncer la déclassification de certaines archives. Pour l’extrême-droite, toutes sensibilités confondues à l’instar du Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers, Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, les Patriotes de Florian Philippot, le SIEL de Karim Ouchikh ou Les amoureux de la France de Julien Rochedy, Macron est en train de trahir la mémoire de ceux qui sont morts pour la France durant la guerre d’Algérie. Ils estiment que le gouvernement ne devrait pas apporter de l’eau au moulin de ceux qui veulent pousser la France à reconnaître les crimes de sa guerre coloniale. Ils estiment que l’Algérie devrait reconnaître, elle aussi, les crimes commis par les combattants du FLN. Une aberration quand on sait que le rapport de force durant cette époque n’était pas équilibré et que les actes de guerre commis par l’ALN sont des faits de résistance à une force coloniale. D’ailleurs, ces partisans de la «France de papa » ont battu le rappel de leurs partisans pour envahir les plateaux des débats télévisés et présenter l’ouverture des archives, annoncée par Macron, comme une tentative de trahison. La réconciliation franco-française souhaitée par Macron et ses soutiens semble déjà vouée à une mort certaine tant sa manœuvre semble grossière, puisqu’au lieu du rassemblement et de la réconciliation, elle a réveillé les vieux démons. Le Rassemblement national qui s’est saisi de l’occasion pour raviver les frustrations des partisans de l’Algérie française, des Harkis, et de tous les aigris qui n’arrivent pas à comprendre qu’un jour ou l’autre la France devra reconnaître ses crimes coloniaux, joue en réalité une carte maîtresse qui permettra à sa présidente d’atteindre le deuxième tour des élections de 2022.

    Pour le directeur de l’Observatoire des armements, Patrice Bouveret, la déclaration du président Macron doit être traduite sur le terrain par des faits qui ne sauraient être possibles sans une modification législative qui doit nécessairement passer par un débat des parlementaires qu’il a appelés à « s’emparer de la question et supprimer l’article bloquant l’accès aux archives sur le nucléaire ». L’historien Gilles Manceron, pour sa part, estime que le libre accès aux archives liées à la colonisation française en Algérie risque d’être contrarié par la mesure prise par le président français ». Il n’a pas manqué de qualifier la démarche d’inquiétante. La réconciliation franco-française et le travail de mémoire tel que préconisé par Benjamin Stora dans son rapport remis à Emmanuel Macron, semble avoir réveillé les vieux démons de tous bords dans la société française. S’agit-il d’une manœuvre gauche du président français ou d’un coup calculé en prévision des élections pour le prochain quinquennat ? Là est la question qui semble agiter les salons parisiens qui sont, à l’heure actuelle, préoccupée par les solutions à apporter à l’impact de la pandémie sur l’économie et la société française.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 16 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Archives, colonisation, Guerre d’Algérie,

  • Algérie-Allemagne : Un partenariat stratégique de bon augure

    En renouant avec l’activité diplomatique, le président Tebboune accorde sa première audience à l’ambassadrice d’Allemagne en Algérie, Elisabeth Wolbers.

    Ce qui signe de fort belle manière une coopération mutuellement avantageuse. À commencer par le domaine des énergies renouvelables, dont le pays d’Angela Merkel est pionnier, qui s’est emparé de l’essentiel de l’échange entre le chef de l’État et la représentante de l’Allemagne. En effet, nous apprend, hier, la présidence de la République dans un communiqué, le président Tebboune a reçu en audience l’ambassadrice d’Allemagne à Alger, et avec laquelle il a abordé les relations bilatérales et les voies et moyens de leur développement. Des relations jugées « excellentes » eu égard, non seulement d’abord aux liens historiques de longue date, mais aussi aux échanges mutuels dans les domaines économique, commercial et culturel entre les deux pays.

    Reconnue comme pionnière dans le domaine des énergies nouvelles, l’Allemagne veut mettre le paquet dans le marché national à travers des investissements que comptent placer ses entreprises. C’est d’autant plus que le gouvernement algérien, dans une nouvelle stratégie orientée progressivement vers la transition « énergies fossiles-énergies renouvelables » ouvre le marché à l’investissement.

    Lors de son échange avec le chef de l’État, Elisabeth Wolbers est allée droite au but. Autrement que les entreprises allemandes lorgnent un marché auquel ils s’y sont intéressés pour créer de la richesse et des emplois dans le secteur des énergies renouvelables. Il faut dire que l’Algérie n’a pas manqué d’engagement d’assurance envers son partenaire privilégié pour un domaine fort maitrisé dont la partie allemande convainc à plus d’un titre.

    Plus précisément, la représentante diplomatique de l’Allemagne a ciblé de l’intérêt des entreprises de son pays les projets portant investissements dans la transformation énergétique, et en particulier ceux respectueux de l’environnement.

    Politique étrangère : Alger et Berlin sur la même longueur d’onde
    Lors de l’audience présidentielle, le chef de l’État a abordé avec l’ambassadrice d’Allemagne les questions régionales et internationales. L’accent a été mis sur le dossier sahraoui, dont Elisabeth Wolbers a affirmé la position de son pays qui soutient la recherche d’une solution à la question dans le cadre du respect des résolutions onusiennes et de la communauté internationale en général.

    Dans le même contexte, l’ambassadrice allemande a souligné « la nécessité de respecter le droit international, appelant en conséquence à la nomination d’un envoyé spécial pour commencer à identifier les mécanismes nécessaires en vue du règlement de la question sahraouie.
    Au sujet du dossier libyen, Elisabeth Wolbers a confirmé que l’Allemagne s’« est félicitée, de l’arrivée du gouvernement d’union nationale libyen » et assuré de « son soutien à toutes les parties en Libye, en particulier le Parlement libyen. » Enfin, l’Allemagne, a précisé son ambassadrice à Alger, vise à « unifier les positions libyennes », et s’est dit « contre la militarisation de la situation en Libye ».

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 16 mars 2021

    Tags : Algérie, Allemagne, Sahara Occidental, Maroc,

  • Algérie / «Les Français nous traitaient comme des bêtes et le resteront…» (Mohand Ouamar Benhadj)

    Mohand Ouamar Benhadj, secrétaire général par intérim de l’Organisation Nationale des Moudjahidine (ONM) a dit qu’il ne pouvait que remercier le ministre de la Communication pour sa position vis-à-vis de la chaîne française “France 24“, qu’il qualifie de « la chaîne de propagande officielle française».

    De l’avis de Benhadj, «le gouvernement français n’est point prêt à changer sa politique envers l’Algérie en dépit des responsables qui se sont succédés».

    «Nous connaissons parfaitement bien la France. Jadis on nous traitait d’indigènes musulmans non naturalisés et puis des Français musulmans..Ils nous traitaient comme des bêtes et le resteront..Ils ne changeront pas leur regard envers les Algériens», a-t-il rappelé.

    «Pour la première fois, je remercie le porte-parole du gouvernement pour ses propos sur la chaîne France 24…Une chaîne de propagande officielle…Les Français ne nous aiment pas et ils ne nous aimeront jamais».

    «Le gouvernement français et ses relais cherchent à exploiter la divergence des positions politiques des Algériens et les problèmes internes que vit le pays pour nous diviser», a-t-il alerté au sujet de la question de la mémoire et de l’histoire.

    A ce titre, il invite psychologues et sociologues à «organiser un colloque pour mieux orienter les Algériens sur cette question si sensible soit-elle».

    Et Benhadj de s’interroger: «La mémoire algérienne et la mémoire française parviennent-elles à se réconcilier?». Il répondra par la négative: «Non car il s’agit de la victime et du bourreau…».

    «Sous les jougs du colonialisme, nous (Algériens) étions unis comme un seul homme et cette union nous a conduits à chasser le colonialisme. Au lendemain de l’indépendance, on a constaté un manque de cohésion entre Algériens par rapport à certaines positions françaises ce qui n’est guère souhaitable», a-t-il souligné.

    Pour celui qui a succédé au défunt Saïd Abadou, «en raison du rapport de Benjamin Stora, nous sommes tombés dans le piège tendu par les Français… », soutenant que «ces derniers sont en train de distinguer entre les martyrs de la Glorieuse Révolution en reconnaissant la torture du chahid Ali Boumendjel. Nos martyrs sont égaux et il n’y a point de différence entre nos martyrs qu’ils soient des avocats ou des fellahs (paysans)…».

    Et Mohand Ouamar Benhadj de trancher: «L’idée d’écrire une histoire commune entre l’Algérie et la Française est irréalisable».

    Echourouk Online, 16 mars 2021

    Tags : Algérie, France, colonisation, Guerre d’Algérie,

  • Algérie / Les cinq principes de la propagande de guerre appliqués au discours de Rachad

    Par Ahmed Bensaada

    De nombreuses années d’observation des conflits à travers le monde et une étude minutieuse des « médiamensonges » ont permis à mon ami Michel Collon de dresser une liste de cinq principes de propagande de guerre. Ces derniers sont applicables à toutes les guerres et servent à conditionner l’opinion publique à l’acception d’une confrontation ou d’un conflit armé. M. Collon rappelle qu’il a été fortement inspiré par l’ouvrage de l’historienne Anne Morelli intitulé : « Principes élémentaires de propagande de guerre ».

    Voici un exercice intéressant dans la conjoncture actuelle: analyser le discours du mouvement islamiste Rachad qui regroupe des anciens du FIS (Front Islamique du Salut), à l’aune de ces cinq principes.

    1- Cacher les intérêts

    « Nous ne cherchons pas le pouvoir », « nous voulons libérer le peuple de l’emprise des généraux », « Dawla madaniya, machi aaskaria » (Un état civil et non militaire), « nous voulons sauver notre pays de la mafia », « nous ne sommes pas des islamistes », « nous sommes ouverts à toutes les idéologies », etc.

    Autant d’affirmations qui sont en complète contradiction avec le passé politico-religieux des principales figures de ce mouvement, de leurs relations douteuses avec la nébuleuse islamiste internationale, de leurs sympathies avec les djihadistes libyens et syriens et de leur appartenance à l’organisation islamiste internationaliste « Motamar El Oumma » et son projet de califat « rachidiste ».

    Et pour ceux qui en doutent encore, on leur recommande fortement de visionner quelques-unes des nombreuses vidéos de notre ami Rafaa.

    2- Cacher l’histoire

    Le mouvement Rachad s’est forgé une réputation dans la falsification de l’histoire de la décennie noire. Experts dans le « qui-tu-quisme », les militants de Rachad s’évertuent à blanchir les terroristes et à noircir les militaires, à innocenter les djihadistes et incriminer l’armée algérienne. Pour eux, les djihadistes qui ont pris les armes ne sont que des gentils touristes qui aiment la randonnée pédestre dans les maquis algériens, alors que les militaires sont des méchants qui n’aiment pas les randonneurs.

    Pitoyable inversion des rôles qui ne fait que remuer le couteau dans la plaie de milliers de familles qui ont perdu des êtres chers.

    Occulter l’histoire et la métamorphoser: une spécialité de Rachad!

    3- Diaboliser l’adversaire

    Le troisième principe de propagande de guerre est très commun dans le discours de Rachad : le gouvernement, les militaires, les responsables, tous sentent le soufre de l’enfer. Rien de bon n’a été accompli et ne sera jamais accompli par eux. Ils sont le mal personnifié. Toute petite historiette est montée en épingle, saupoudrée de quelques « fake news » présentées comme des vérités vraies, alimentant des heures interminables de diarrhées verbales hululées dans le cyberespace et sur Al Magharibia, leur chaine de propagande.

    On accuse de crimes, on invente des histoires, on exagère des évènements, on sort du contexte, on utilise fallacieusement des vidéos ou des images émouvantes tout en abusant du pathos : Rachad fait feu de tout bois pour diaboliser toute personne qui s’oppose à son projet.

    4- Se faire passer pour les défenseurs des victimes

    Évidemment, Rachad se place toujours comme le défenseur de la veuve et de l’orphelin, du faible et du « zawali », de l’opprimé et du pauvre. Il les défend avec véhémence contre « l’ogre étatique », ne ménageant aucun effort sonore pour ce faire. Son rôle est facile, car il ne donne rien de concret, ni de tangible ou de substantiel. Il n’utilise que sa parole, que des mots, que des palabres. Bref, que du vent.

    Il insinue ainsi que, de l’autre côté, les adversaires sont des tyrans qui n’ont aucun respect envers leurs concitoyens, des despotes dénués de compassion et d’empathie.

    Mais en réalité, Rachad n’est qu’un vulgaire phénomène acoustique qui force un peu trop sur les décibels. C’est le chant des sirènes qui chantent si harmonieusement entourées des cadavres de ceux qu’elles ont réussi à attirer par leurs mélodies.

    5- Monopoliser et empêcher le débat

    On ne peut pas nier que le mouvement Rachad est omniprésent sur le cyberespace, que ce soit sur les médias sociaux ou sur la chaine qui leur sert d’organe de presse. Plusieurs intervenants, plusieurs fois par jour, pour raconter les mêmes balivernes, mais à des sauces différentes. L’important c’est d’occuper l’espace médiatique et de monopoliser la parole afin de ne laisser aucune chance à l’éclosion d’idées contradictoires.

    Et dès qu’elles apparaissent, il faut les combattre. Non pas par le débat d’idées et l’argumentation, mais par le dénigrement et les attaques ad personam. Ce fut le cas, par exemple, lors de la sortie de mon dernier livre « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien? ». J’ai été traité par les « ténors » de Rachad de mercenaire à la solde de la « houkouma » (gouvernement), d’employé du DRS, que mon livre n’était qu’un « koutayeb » (petit livre) et j’en passe. Sir Zitout, le chef de la bande, a même solennellement déclaré :

    « Ahmed Bensaada est avec la “issaba” [bande mafieuse] dans la diabolisation des “ahrar” [hommes libres] ».

    Car, il faut se le dire : eux sont libres, les autres non.

    Tout cela sans que ce beau monde n’ait lu une seule page de mon livre!

    Après lecture (je suppose), Rachad a recruté huit auteurs dont nul autre que l’inénarrable Moncef Marzouki, l’ancien président de la Tunisie, surnommé « Tartour » (pantin) par son peuple bien-aimé.

    Des centaines de pages sans qu’une seule de mes thèses ne soit discutée ou invalidée. Que des attaques insignifiantes sur ma personne ou ma supposée appartenance aux services secrets français ou émiratis. À les écouter, James Bond ne serait qu’un amateur devant mes aventures rocambolesques.

    Mais si mon livre était aussi insignifiant, pourquoi avoir dépensé autant d’efforts, d’énergie et de salive?

    Dans un conflit, il existe deux camps au minimum. Il faut donc créer une dichotomie manichéenne. D’un côté, il y a les « gentils » qu’il faut écouter: c’est Rachad. De l’autre, il y a les méchants qu’on doit faire taire: ce sont tous les adversaires de Rachad.

    Cette analyse montre bien que le Mouvement Rachad possède une expertise dans la propagande de guerre selon les cinq principes énoncés par Michel Collon.

    J’ai bien dit « de guerre ». À bon entendeur, salut.

    Blog d’Ahmed Bensaada, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, Rachad, Islamistes, Hirak,


  • Algérie / Un tour de vis salutaire

    On se répète peut être, mais l’impression qui se dégage est bien celle d’un pays qui vit déjà dans l’après covid. La pandémie n’est plus un sujet d’actualité en Algérie, et n’était-ce le bilan quotidien des contamination et des décès, on aurait cru que pour le citoyens le virus fait désormais partie du passé.

    Il suffit pour s’en convaincre de faire un tour dans la ville pour constater que le respect des gestes barrières est peu respecté, pour ne pas dire pas respecté du tout. Les gens vaquent à leurs occupations quotidiennes comme si nous ne vivions pas une période exceptionnelle. Dans les transports en commun, dans les marchés, dans les airs de détente, dans les salles d’attente ou ailleurs, la bavette ne fait plus partie de l’attirail habituel. Les gens sont revenus à leur vie d’avant. Et le plus condamnable c’est de voir que dans certaines institutions publiques, les employés eux-mêmes ne font aucun cas des gestes barrières.

    Il faut dire que les bilans toujours rassurants, les allégements dans le couvre-feu, et le début de la campagne de vaccination poussent dans cette direction, qui veut que les citoyens observent ce relâchement, quasi généralisé, à travers tout le territoire national. D’ailleurs, en Algérie, et à l’exception des bilans quotidiens de la pandémie, la covid devient un sujet secondaire à tous les niveaux. Elle ne fait plus la Une et ne semble capter l’intérêt de personne, à l’exception de certains professionnels de la santé, qui continuent toujours à attirer l’attention sur les graves conséquences qui nous guettent si une telle désinvolture, face au virus, continue à sévir au sein de la population.

    Mais ces voix de la raison semblent presque inaudibles, et les gens sont pressés de tourner une page, qui est pourtant et tristement encore d’actualité. Avec l’apparition des nouveaux variants du virus, qui sont bien présents en Algérie, ne serait-il pas venu le temps de donner un nouveau tour de vis quant au respect des dispositions de lutte contre cette pandémie ? Faut-il attendre que les chiffres s’affolent pour enfin revenir à la discipline d’avant ? Une discipline qui a, faut-il le souligner, permis à notre pays de faire face avec efficacité à cette pandémie.

    Des questions qui s’imposent au vu de l’insouciance générale qui trône en maître, ces dernières semaines, dans pratiquement toutes les villes et tous les villages du pays.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, confinement,

  • Algérie – Retour à la normale… anormale !

    par Maâmar Farah

    Le Covid-19 a bon dos ! On annonce la réouverture des cinémas et des théâtres, comme si, avant la pandémie, ce pays connaissait une activité culturelle normale. Disons-le clairement : là où l’intégrisme avance, la culture recule.

    Tiens, prenons l’exemple des chaînes télé «privées» : des fatwas cathodiques surgissent à tout bout de champ et les imams s’en donnent à cœur joie, exhibant, sans vergogne, leur vision obscurantiste et leur misogynie maladive. Y en a même qui font sortir les djinns en direct ! Sans parler des religieux saoudiens qui se baladent sur nos écrans. Passage gratuit ou payant ?

    Les vaccins médicinaux sont faits pour stopper la progression des épidémies mais contre la bêtise humaine et la dégringolade sans fin des arts et de la culture, il y a un seul vaccin : la modernité !

    Le Soir d’Algérie, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, culture, cinéma, théâtre, covid19,

  • Algérie: L’ANP plus que jamais mobilisée à défendre et à consentir le sacrifice dans l’intérêt suprême de la Nation

    Par B. Chellali

    Les caractéristiques et l’étendue des défis des changements qui se posent à l’Algérie impliquent désormais la nécessité de réévaluer le rôle et le comportement de chacun afin de s’adapter aux exigences de la nouvelle Algérie en constante évolution depuis le 22 février 2O19. Avec une nouvelle Constitution amendée, un régime électoral peaufiné à la satisfaction du monde politique, le moment est opportun à l’accélération des réformes devenues une partie intégrante de la réponse aux revendications populaires donnant ainsi un dénouement probant à la crise. Une approche souple et adaptable à la situation globale du pays au titre d’un cadre léger loin de toute improvisation et très loin de la  » bureaucratie socio-politique « .

    La classe politique, la société civile, le mouvement associatif devraient étroitement dans ces conditions conjuguer leurs efforts et être en position d’acteurs et de partenaires stratégiques dans la mise au point des sujets politiques, économiques et sociaux et dont l’acteur principal de leur accouchement n’est autre que le peuple, seul à même de faire naître des lendemains meilleurs sur un socle existentiellement solide, une base essentiellement effective, affective et suffisante face aux nouveau défis.

    La concrétisation de cet accouchement combien fondamental est un préalable à la garantie de tous les segments suscitant l’espoir parmi la société algérienne avide de changements. Aussi est-il impératif que tout le monde participe à un dialogue national visant la recherche de solutions acceptables en vue de sortir de la crise actuelle que traverse le pays. Un dialogue visant à instaurer un climat de confiance, notamment l’absolue mise en marche de la démocratie au sens le plus large du terme de son essence populaire. Il est à présent nécessaire de capitaliser sur les points de convergences et de réduire les points de divergences. Toute solution durable, tout redressement du pays nécessiteront souplesse et audace politique de la part de tous les acteurs et devrait être acceptable pour le seul intérêt de la Nation. Faudra-t-il pour certains politiciens à se consacrer à cet intérêt suprême de la Nation plutôt que de faire dans les distinctions de la fitna qui est moralement mauvaise, socialement irresponsable et politiquement dangereuse pour la Patrie.

    Il est regrettable de constater que depuis le retour du Hirak au mois de Février dernier, les formes actuelles de revendications ont pris une autre tournure, notamment les attaques contre les symboles les plus sacrés de la Nation. Cette conduite s’est étrangement abritée sous le prétexte de la liberté de manifester, de la liberté d’expression dans le plus grand mépris de l’interdiction de toutes formes d’incitation à la haine et d’atteinte à l’ordre public. Il s’agit en fait de politiciens des plus médiocres du marché qui manœuvrent pour pactiser avec l’étranger, freiner le cours des changements et ils en seront pour leurs frais. Le programme politique en vigueur a adopté avec l’accord souverain du peuple pour une stratégie de réorganisation de l’Etat et de la société autour d’espaces libérés qui vient d’affirmer la nouvelle loi organique portant régime électoral. Une stratégie qui esquisse également dans son sillage un nouveau modèle politique et économique de développement et qui s’actualise en cheminant.

    Dans cet esprit, l’édito de la revue El-Djeich dans sa livraison du mois de Mars rappelle qu’ « en effet, quand les intentions sont sincères et que les volontés sont réelles, aucune contraintes ne pourra faire obstacle à la marche de la nouvelle Algérie, et nous devons tirer les leçons de notre Histoire et nous inspirer de l’exemple des aînés ainsi que des sacrifices de nos valeureux Chouhada, pour remettre notre pays sur sa véritable voie afin qu’il puisse poursuivre sa route à pas sûrs, avec force, sans se préoccuper des suppôts de la tricherie, des hyènes de la fitna et des professionnels du mensonge, de la désinformation ainsi que tous ceux qui rêvent et croient en une Algérie disloquée et faible ! ». L’auteur de cet édito ajoute : « Telles les autruches, ils refusent, par arrogance, dédain et avec obstination de reconnaître que la nouvelle Algérie est devenue une réalité à défendre et à consentir le sacrifice pour l’intérêt suprême de la Nation, mobilisant toutes ses capacités pour l’Algérie, son peuple, les valeurs de Novembre et le message des Chouhada « .

    Le Maghreb, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, ANP, armée,