Catégorie : Algérie

  • Algérie – combien ça coute ?

    par Madjid Khelassi

    Le ministre des finances Aymen Abderahmane a déclaré samedi, que la monnaie nationale devrait enregistrer un regain avant la fin de l’année !

    «Le décollage économique, que connaîtra l’Algérie dans les prochains jours à la faveur de plusieurs projets de développement, va permettre à la monnaie nationale, de retrouver sa force économique et son pouvoir libératoire » affirme le ministre.

    Abordant le problème de l’inflation, le ministre a affirmé qu’elle est maîtrisée par rapport à ce qui se passe dans le monde, qu’on avait « qu’a voir les prix pour le constater ». Il termine par un fumant «je vous assure que les prix sont à la portée». !!!

    On se pince pour voir si on n’hallucine pas. Car c’est à croire qu’on ne partage pas la même monnaie avec le ministre des finances.

    Questions : Le ministre des finances fait-il ses courses où se fait-il livrer son quota de vivres sans qu’il sache combien de Copeck il a déboursé ? Peut-il nous dire combien coûte une botte d’épinards, un paquet de lentilles ou une bouteille de liquide-vaisselle? Au jeu du « combien ça coute, nul doute qu’il fera chou blanc.

    Ignore t-il qu’avec 1000 dinars, on ramène juste un plateau d’œufs, 2 briques de lait, et 2 paquets de couscous? Et que la virée chez le boucher est programmée dans une autre vie!

    Le dinar n’est plus une monnaie monsieur le ministre, c’est un mirage ! Sa valeur diminue tous les jours et se transforme en confettis dans le panier de la ménagère.

    Il était une fois le dinar…Monnaie de notre émancipation, devenue au fil du temps, le symbole de toutes les turpitudes des dirigeants.

    Arme de corruption massive…elle transforme les zigs en pontes, les interdits en légaux, les proscrits en élus, et la commande publique en galette partagée.

    Le premier argentier du pays nous rend ici des déclarations comme une fausse monnaie. Il fait dans la guimauve…d’une triste réalité.

    « Les prix sont à la portée », a dit El Wazir…Avec une prescience qui nous abasourdit !

    Le tout, empaqueté dans une insupportable langue de bois, qui est l’alliée grammaticale du boniment politique.

    La Nation, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, économie, dinar, inflation, Aymen Abderahmane,

  • Algérie – Etre prêt à rebondir

    Par SALIM KOUDIL

    « Nous ne pouvons pas relancer la machine économique avec un champ de cadavres ». Cette déclaration de l’économiste Rachid Sekak sonne comme un avertissement sur les risques encourus actuellement par l’économie nationale. La réaction de l’expert est en relation avec la dernière sortie de la Banque d’Algérie. Le gouverneur de cette dernière, Rosthom Fadli (en poste depuis septembre dernier) a été direct dans ses « remontrances » dans un courrier envoyé aux dirigeants des banques publiques. Ses reproches étaient essentiellement axés sur deux points. Le premier est le maintien de l’application des pénalités de retard sur les comptes crédits des clients, et l’autre est en relation avec la mise en œuvre des procédures de saisie envers les entreprises en incapacité de remboursement.

    Le statu quo actuel ne pourra pas s’éterniser. Si l’économie nationale est au point mort, c’est essentiellement pour deux facteurs, la chute des prix du pétrole et la crise sanitaire engendrée par la Covid-19. Toutefois, tout au moins pour cette dernière, il est plus que plausible que les choses vont s’améliorer, tôt ou tard. Une question de temps. Avec les campagnes de vaccination en cours dans quasiment tous les pays, les affaires vont reprendre. Mais pour en profiter, il faut être prêt à l’avance. Ceci implique une préparation « au saut » de la part des entreprises nationales, qu’elles soient publiques ou privées.

    Dans ce sens, Rachid Sekak rappelle que les recommandations de la Banques d’Algérie sont certes nécessaires, mais loin d’être suffisantes. En premier lieu, les mesures qu’a rappelé le gouverneur de la Banque d’Algérie, et qui remontent à plusieurs mois déjà, aussi importantes qu’elles soient, doivent être accompagnées par un « plus ». Ce dernier consiste, comme l’a mentionné l’économiste, en de « nouveaux crédits d’exploitation » qui vont pouvoir régler les problèmes de trésoreries des entreprises touchées par la crise sanitaire. Un sauvetage sous forme de résistance solide aux conséquences de la pandémie sur l’économie nationale. Il permettra également aux entreprises d’entrevoir l’avenir, surtout à court terme, sous de bons auspices, dans l’espoir de bien rebondir dès que le ciel sera plus clair.

    Tout en assurant ses « arrières », et en protégeant l’argent public, l’Etat ne doit pas oublier son statut de régulateur, et premier protecteur des entreprises nationales. Dans ces périodes de crise, il est indispensable de protéger tous les acquis, pour assurer les prochains.

    Reporters, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, Rachid Sekak, Rosthom Fadli,

  • Algérie / Cohésion entre le peuple et son armée: Une arme face à la nouvelle guerre

    La déstabilisation des Etats qui reposaient par le passé sur l’intervention militaire directe a pris d’autres formes. Combien de pays ont été ainsi détruits sous de faux slogans flamboyants, suite à une situation interne confrontée à l’obstruction politique, à la détérioration de la situation sociale et des promesses mensongères tenues aux peuples qui aspire à une vie de confort et de prospérité, à l’ombre d’un Etat de droit et de justice.

    Ce que vit l’Algérie et ses institutions comme acharnement sans précédent entre dans ce contexte, et cela est dû en toute simplicité à son attachement et sa fidélité à ses principes immuables et au processus engagé par notre pays, qui déplaît certes à ceux qui sont habitués à considérer notre pays comme un pâturage pour leurs intérêts.

    Dès son élection, M. le président de la République a entamé des réformes à tous les niveaux, visant à instaurer une véritable démocratie, à même de réaliser la justice sociale et la prospérité pour le peuple algérien, à travers la participation de tous dans le processus d’édification d’un Etat des institutions pérenne.

    Les décisions prises sur plus d’une échelle est un signal fort qui confirme l’adoption des revendications du peuple algérien que celui-ci a exprimées à travers des marches pacifiques, menées dans le cadre du Hirak du 22 février 2019, qui a provoqué une rupture avec les anciennes pratiques et institué de nouvelles bases permettant à notre pays d’entrer dans une nouvelle ère.

    Eriger un Etat de droit déplaît à certains. Tous les moyens illégaux sont utilisés dans une tentative d’affaiblir et de déstabiliser notre pays, en exploitant les médias sociaux qui diffusent toutes sortes de rumeurs qui nourrissent la propagande. Il est certainement crédule de croire que ces vidéos et contenus diffusés sur le Web soient spontanés.

    Cette forme d’opération a été théorisée par les spécialistes et intègre une seule et même case, celle des guerres de quatrième génération qui recourent à des moyens et à des stratagèmes planifiés à partir de l’extérieur, avec la complicité bien entendu d’éléments qui relèvent de l’intérieur, et ce, sans déployer aucun soldat et sans avoir besoin d’envahir l’Etat ciblé. Sans doute, ce qui s’est passé dans certains Etats, à savoir le «printemps arabe», est un exemple assez éloquent. Ces Etats ont été exploités et détruits sous diverses appellations, voire prétextes. La stabilité et le consensus politiques sont désormais un rêve lointain, ni la démocratie promise n’a été réalisé, ni la prospérité espérée par les peuples n’a de trace.

    Ce genre de guerre repose sur la propagande à travers la diffusion de rumeurs, d’informations trompeuses et erronées ainsi que de mensonges dans le seul but de manipuler les esprits des peuples et de les éloigner de la réalité. La devise de ces manipulateurs est «mentir et mentir puis mentir jusqu’à ce les gens finissent par y croire».

    La première chose à cibler sont certes les points forts de ces Etats pour pouvoir ainsi ébranler leur stabilité, ce qui est certainement vrai en ce qui concerne l’Algérie. Des parties occultes ont décoché leurs flèches sur l’Armée nationale populaire, considérée comme une institution solide et prestigieuse qui représente le garant de la sécurité de notre pays et résiste sur tous les fronts. Elle a pour devise «La patrie est au-dessus de tout et la sécurité de l’Algérie est une ligne rouge», de plus, est elle est classée parmi les plus puissantes armées d’Afrique et du monde arabe.

    Sans doute, cette colonne n’est pas assez suffisante pour énumérer toutes les réalisations enregistrées par l’Armée nationale populaire, dans le cadre de ses missions constitutionnelles, et nous nous contentons ainsi, en guise d’exemple, de souligner la protection de nos frontières nationales et ce qu’elle exige comme planification, préparation et efforts colossaux, dont nul ne connaît leur portée, sauf ceux qui les ont vécus ou les ont constatés de visu et non ceux qui sont totalement détachés de la réalité, bien assis derrière leurs ordinateurs pour diffuser leur venin, sous les ordres de leurs maîtres, moyennant quelques billets.

    Dans le cadre de cette guerre, figurent les dernières rumeurs tendancieuses portant sur une soi-disant «participation de l’Algérie dans des opérations militaires en dehors de nos frontières, au Sahel, sous commandement de pays étrangers», des rumeurs émises, à ne pas en douter, par «une partie qui œuvre sous les ordres des services du régime du Makhzen et sionistes», tel que rapporté dans un communiqué du ministère de la Défense Nationale. Il va de soi que toute participation de nos unités à des opérations en dehors de nos frontières (hors sanctuaire) ne saura se faire sans le consentement du peuple et ne peut être soumise qu’à l’autorité du président de la République, commandant suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, tel stipulé dans la Constitution.

    La force de notre société est bien sûr sa jeunesse qui représente une vraie richesse pour notre pays. Ceci fait d’elle une cible privilégiée des forces du mal, à travers les tentatives orchestrées par notre voisin marocain, visant à inonder notre pays de différents types de drogue. En ceci, l’enquête réalisée à nos frontières Ouest par la revue «El Djeich» démontre que l’opération est menée avec précision et, surtout, avec la bénédiction de parties influentes au Makhzen.

    Cette guerre menée par des parties étrangères contre l’Algérie ne peut inciter notre pays à abandonner ses principes sacrés qui consistent à soutenir le droit des peuples à l’autodétermination et le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays. Son arme de combat demeure cette cohésion entre le peuple, avec toutes ses composantes, et son armée. L’un et l’autre sont fortement conscients des menaces qui pèsent sur le pays. L’Algérie est en train d’aller de l’avant dans l’édification et la construction d’une nouvelle Algérie, dont les repères se profilent à l’horizon. Il est certain que ce qui a été détruit pendant de nombreuses années ne peut être reconstruit du jour au lendemain. Mais avec la bonne volonté, l’unité des rangs et l’abnégation de chacun, l’Algérie atteindra les objectifs escomptés.

    El Djeïch, mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, Armée, ANP,

  • Algérie : La vacuité du discours

    par El-Houari Dilmi


    Le moule d’un discours ne sert bien qu’une fois, dit l’adage. A l’approche de chaque échéance électorale, les speechs électoraux sont de retour pour venir tirer des plans sur la comète, sans proposer des solutions viables aux problèmes que vit le pays depuis bien longtemps déjà.

    Dressant un tableau des plus sombres de la situation du pays pour les uns, des «recettes miracles» pour les autres, une bonne partie du personnel politique du pays a eu, pourtant, suffisamment de temps pour proposer un projet de société alternatif à celui du pouvoir qu’elle décrie, mais avec lequel elle cohabite «sans heurts» depuis plus de trente ans. Tous les indicateurs du pays sont au rouge, un secret de polichinelle que certaines formations politiques rabâchent depuis des lustres. S’il fallait encore une preuve du délabrement de la classe politique et son incapacité avérée à proposer une alternative crédible aux différents pouvoirs qui se sont succédé, est qu’on ne peut pas faire du neuf avec du vieux, tant une bonne partie du personnel politique du pays fait partie du problème et non de la solution.

    Depuis bien longtemps, les Algériens sont fatigués de ces discours éculés, développés par nos hommes politiques de divers horizons, sans jamais arriver à faire mieux que ceux qu’ils vitupèrent, encore moins influer sur le cours de l’Histoire en marche. Faire table rase du lourd passif, hérité de plusieurs décennies de navigation à vue, n’est pas simplement un discours servi en boucle aux Algériens blasés, mais la capacité à produire des idées pour se projeter dans l’Algérie que l’on veut «nouvelle», une Algérie dont les contours généraux commencent certes à se dessiner, mais le chemin reste long, encore très long. Même s’il est vrai que la prochaine législature ne peut pas raisonnablement être la panacée au cumul d’un tas de problèmes que vit le pays, c’est quand même mieux pour celui qui a manqué une descente d’essayer la montée. Et c’est peut-être pour cette raison justement que les élites urbanisées restent totalement coupées des réalités de l’arrière-pays profond qui, lui, sait très bien que la sagesse n’est jamais du côté de celui qui parle, mais bien de celui qui tente de faire bouger les lignes dans un pays où l’on continue toujours à poser le diagnostic sans jamais réfléchir à la bonne thérapie.

    Le Quotidien d’Oran, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, éléections législatives, propagande électorale, partis politiques,

  • Algérie : Vers l’instauration d’un passeport vaccinal ?

    « Le temps n’est pas encore venu pour parler de la réouverture des frontières en dehors de cas particuliers ». L’auteur de cette « sentence » est le professeur Riyad Mahiyaoui, qui, dans une déclaration à Echorouk News, a encore estimé que « le comité scientifique ainsi que les hautes autorités du pays pensent que c’est grâce à la fermeture des frontières que l’Algérie a évité la troisième vague de la pandémie ».

    En conséquence, le trafic passager aérien et maritime réguliers au niveau international, suspendu depuis une année, risque de ne pas reprendre de sitôt. Et les milliers de ressortissants algériens toujours bloqués à l’étranger ne pourront pas rentrer, dans le meilleur des cas, avant des mois. Accusant un grand retard dans sa campagne de vaccination, qui peine à prendre son essor, en raison de deux facteurs : les faibles quantités de vaccins réceptionnées et la problématique gestion d’une opération d’envergure, que de nombreux professionnels de la santé n’ont pas cessé de déplorer.

    Au rythme actuel, l’objectif de vacciner 50% de la population semble hors de portée, du moins avec le même mécanisme que les autorités sanitaires s’obstinent à maintenir, malgré ses dysfonctionnements. Au moment où de nombreux pays vaccinent à tour de bras, en envisageant de reprendre le trafic aérien à l’international, d’ici l’été, tout en étudiant sérieusement la possibilité d’instaurer le passeport vaccinal, les Algériens voient leurs projets de voyage tributaires d’une campagne de vaccination, qui n’arrive pas à décoller. En un mot, la situation est telle qu’il encore prématuré de parler de l’adoption par l’Algérie du passeport vaccinal.

    Le membre du comité scientifique a évoqué cette question, en indiquant que « si la situation épidémiologique dans le monde n’évolue pas, l’adoption du passeport vaccinal deviendra inévitable ». Mais cette éventualité parait lointaine avec le nombre de citoyens vaccinés, qui n’a pas encore atteint le taux de 1%, par rapport au nombre que les autorités sanitaires comptent vacciner. A moins que les pouvoirs publics anticipent en instaurant en premier lieu le passeport vaccinal comme condition préalable avant la reprise du trafic aérien à l’international.

    Selon le professeur Riyad Mahyaoui, l’Espagne a déjà pris option et va exiger le passeport vaccinal pour les voyageurs étrangers à compter du mois de mai prochain. « A partir du mois de mai, l’Espagne va exiger le passeport vaccinal», a-t-il affirmé, laissant entendre que l’Algérie pourrait suivre son exemple.

    M. M.

    L’Est Républicain, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, passeport vaccinal, ouverture des frontières, voyages,

  • Algérie / FAf: Zetchi, de retour du Maroc, charge ses détracteurs

    par Mohamed Bouchama

    La défaite par forfait du candidat Zetchi à l’élection du conseil de la Fifa continue de susciter la polémique. Certains cercles très «intéressés» ont même crié au scandale en accusant le président de la FAF d’avoir validé l’amendement d’un point des statuts de la CAF qui interdirait à toute fédération dont le pays n’est pas membre de l’ONU d’avoir la qualité de membre affilié à la Confédération africaine.

    Hier, la FAF sur son site, a dénoncé la manipulation et a prévenu qu’elle saisira la justice pour «arbitrer» cette campagne de dénigrement. A travers deux communiqués publiés hier, un premier pour annoncer une action en justice intentée au journal Ennahar pour «diffamation», puis un second qui s’interroge sur la divulgation d’un document interne entre le MJS et la FAF, l’instance fédérale a semblé acculée. Et qui mieux pour la défendre que Kheireddine Zetchi qui était de retour hier à Alger. A son arrivée à l’aéroport Houari-Boumediène, le patron de la FAF a tenu d’abord à faire savoir que des parties tentent de «faire pression sur les pouvoirs publics en donnant de fausses informations».

    Zetchi ne donnera aucune indication sur ses «détracteurs», même s’il est de notoriété publique que ses adversaires sont issus de l’ancienne équipe du bureau fédéral présidé par Mohamed Raouraoua. Zetchi tiendra juste à nuancer son propos en déclarant aux journalistes présents à l’aéroport que «ceux qui n’ont rien dans les 20 dernières années» ne peuvent rien «contre la volonté du changement» prônée par la famille du football.

    Après avoir rappelé que «le nationalisme est un acte et non pas des paroles en l’air» et qu’il n’a jamais «réfléchi un moment à trahir les causes du Polisario et de la Palestine», M. Zetchi révélera qu’il n’a pas voté le point concernant l’amendement de la qualité de membre et la FAF, «n’a pas non plus voté le bilan financier». Il affirmera qu’il avait toutes ses chances pour passer dans cette élection au conseil de la Fifa n’étaient sa suspension et «l’accord de Rabat» qui ont scellé le sort de toute l’assemblée élective de la CAF.

    Par la suite, Zetchi annoncera que l’Algérie «sera présente dans les semaines et les mois à venir dans les structures de la CAF et de la Fifa».

    Le Soir d’Algérie, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, Maroc, FAF, CAF, FIFA, Sahara Occidental, Palestine, Kheireddine Zetchi,

  • Algérie : Les soucis du dépouillement

    par Abdelkrim Zerzouri


    Le nouveau système électoral introduit par la loi organique portant régime électoral, dont le mode de scrutin est la représentation proportionnelle avec vote préférentiel sur une liste ouverte sans panachage, devrait avoir une influence sur le mode dépouillement. On devrait d’abord s’atteler au décompte des suffrages obtenus par chaque liste, qui obtient autant de sièges qu’elle a recueilli de fois le quotient électoral (calculé pour chaque circonscription électorale en divisant le nombre de suffrages exprimés par le nombre de sièges à pourvoir), avant de passer à la répartition des sièges obtenus par chaque liste entre les candidats de la même liste, eux-mêmes, qui s’effectue selon le nombre de voix obtenues par chaque candidat, afin d’arriver au bout à départager les candidats selon les sièges obtenus, bénéficiant aux candidats ayant bénéficié de plus de voix. C’est long à expliquer, et plus long encore dans la pratique.

    Car, si avec l’ancien système électoral les résultats sont connus dans la soirée du vote, s’arrêtant au décompte des suffrages obtenus par chaque liste, suivi par une répartition automatique et instantanée des sièges obtenus en faveur des candidats selon leur classement sur la liste (s’il y a un siège de gagné, il échoit au candidat tête de liste, si 2 sièges de gagnés, les deux premiers de la liste se les attribuent et ainsi de suite), le nouveau mode de dépouillement devrait prendre du temps. Le décompte des suffrages obtenus par chaque liste sera connu dans la soirée du vote, mais la répartition des sièges entre les candidats portés sur ces listes devrait attendre un autre décompte individuel des voix obtenues par chaque candidat. Sa durée ? Cela devrait encore prendre trois, quatre jours ou une semaine pour être fixé sur les candidats élus aux Assemblées nationale ou locales. Et, c’est ce temps relativement long qui n’est pas pour plaire à certains partis.

    La représentation proportionnelle avec vote préférentiel sur une liste ouverte sans panachage, adoptée par la nouvelle loi organique portant régime électoral, est généralement bien acceptée par la classe politique.

    En cela qu’elle éloigne les mauvaises pratiques liées à l’influence de l’argent, à travers la vente des premières places sur les listes, notamment la tête de liste, ainsi que le marchandage avec les autres candidats en bas de la liste, qui savent pertinemment qu’ils n’ont aucune chance de passer, et qui de ce fait ne feraient pas campagne en faveur des premiers sans contrepartie, exigeant souvent soit du cash, soit des postes bien en vue au sein du parti. Mais l’influence du système électoral sur le dépouillement n’est pas pour les tranquilliser. Le temps assez long pour arriver à connaître les candidats élus les met mal à l’aise. On craint que ce temps soit utilisé à mauvais escient et ouvrir la voie à la falsification des résultats.

    Il n’est pas facile d’effacer des esprits la fraude électorale. L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) aura fort à faire sur le plan psychologique, afin de rassurer la classe politique quant à la régularité des élections en veillant à ce que les voix des électeurs aillent à leurs véritables bénéficiaires.

    Le Quotidien d’Oran, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, vote, dépouillement,

  • La solution malienne sera à 90% algérienne

    Cette perception de la crise malienne, exprimée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, traduit l’engagement et le soutien indéfectibles de la nouvelle Algérie fortement attachée au retour à la stabilité en fondement de la sécurité nationale. En puissance d’équilibre reconnue et, dans un environnement régional miné par les ingérences étrangères, en acteur de la paix et de la réconciliation, conforté par une expérience réussie, l’Algérie entend peser de tout son poids pour consolider le processus de paix et de réconciliation nationale.

    La visite du président malien, Bah N’Daw, reçu à l’aéroport Houari-Boumediene, par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, sera, à coup sûr, une bonne opportunité pour renforcer les relations bilatérales et les acquis du processus de paix. Le devoir d’accompagnement pour une transition démocratique apaisée, porteuse d’espoirs de stabilisation institutionnelle, et l’approfondissement de l’Accord d’Alger constituent la voie idoine pour sortir d’une crise multidimensionnelle aggravée par l’intervention militaire étrangère aujourd’hui menacée d’enlisement.

    A la faveur des traditions de dialogue, acquis au règlement pacifique des conflits, l’Algérie a marqué, de son empreinte indélébile, une dynamique jugée positive par l’ONU et la communauté internationale. Il est important de souligner le caractère stratégique de la percée de Kidal qui a abrité la dernière réunion du comité de suivi de l’Accord d’Alger, présidé par l’Algérie. Pour la première fois depuis six ans, l’armée et l’administration sont de retour dans cette région. Les progrès attestent de la volonté de dialogue et de réunification des parties maliennes confortées par l’engagement des autorités de transition en faveur du processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) ouvert désormais à l’intégration des groupes armés dans l’armée malienne.

    Sur le chemin de la paix et de la stabilité, le Mali a indéniablement trouvé dans la nouvelle Algérie le partenaire précieux pour panser les blessures d’un drame
    incommensurable.

    Horizons, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, Mali, Sahel,

  • L’Algérie, la grande absente de la nouvelle composante du comité exécutif de la caf

    Après le plébiscite du nouveau président de la Confédération africaine de football (Caf), le Sud-Africain Patrice Motsepe, les membres du comité exécutif sont désormais connus à l’issue de la session élective de vendredi. Huit membres issus de différentes zones du continent africain, ont été élus.

    Absente de marque dans cette haute sphère du football africain, l’Algérie est victime de tiraillements internes et de malentendus récurrents entre la Fédération agérienne de Football et le ministère de la Jeunesse et des Sports. Par ailleurs, et durant ce conclave africain tenu à Rabat, force est de souligner que la politique politicienne était au rendez- vous.

    Accueillant l’événement, le Maroc n’a pas résisté à glisser une disposition réglementaire conditionnant l’adhésion, pour tout nouveau membre, à la Confédération africaine de football par l’obligation d’être membre de l’Onu, dans une volonté manifeste de barrer le chemin à toute évolution de la question du Sahara occidental occupé.

    Le Midi Libre, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, CAF, sport,

  • Algérie : Les députés « dinosaures » exclus des legislatives anticipées du 12 juin

    Par Kamel Hamed

    Maintenant que la date des élections legislatives anticipées a été fixée, la course pour remporter les sièges à l’Assemblée populaire nationale (APN) est lancée.

    La course sera certainement rude entre tous les partis politiques qui vont prendre part au prochain scrutin. Ce d’autant que des listes electorales indépendantes issues de la société civile vont serieusement les concurrencer cette fois-ci. Sans doute plus que par le passé car le pouvoir a clairement annoncé la couleur en la matière en encourageant la sociét civile à investir le champ politique. L’objectif étant de booster la participation de la frange juvénile, longtemps restée à la marge de la vie politique nationale. D’ailleurs des dispositions de la nouvelle loi organique portant régime electoral, qui vient d’être promulguée sous forme d’ordonnance presidentielle dans le dernier numéro du Journal officiel sont on ne peut plus explicites à ce propos. Il est ainsi question même d’aides financières aux listes électorales, dont la composante serait franchement à coloration juvénile. Autant dire que le renouvellement de la classe politqiue, qui subira son premier test majeur lors des législatives anticipées, sera observée à la loupe par tous les observateurs et aura pour théâtre la chambre basse du Parlement.

    Cette volonté, maintes fois exprimée même par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, trouve son prolongement dans la même loi électorale sus-citée. Ainsi tous les députés, qui ont déja fait deux mandats à l’APN, n’auront plus le droit de présenter leur candidature pour briguer un siège à l’assemblée. A ce propos l’article 200 de la loi organique est on ne peut plus clair. Avoir fait deux mandats successifs ou non disqualifie automatiquement la personne qui ambitionne d’être député de nouveau. Autant dire que c’est un coup dur pour ce que d’aucuns qualifient de « dinosaures » de l’APN qui se retrouvent « out » de la prochaine course électorale.

    Et ils sont sans doute nombreux les députés qui font partie de cette catégorie. En effet certains noms sont connus pour avoir siéger longtemps à l’APN. La secrétaire générale du Parti des travaileurs (PT), Louisa Hanoune, se distingue particulièrement dans ce registre puisqu’elle a battu le record de longevité à l’APN. Elle siège en effet depuis 1997, soit depuis l’avènement de l’Assemblée pluraliste. La chef de file du PT a cumulé dans l’ensemble cinq mandats successifs avant de démissionner de l’Assemblée, en compagnie des autres députés de son parti, après le début du hirak. Les exemples sont légion et on peut citer à ce propos l’ancien secrétaire général du parti du FLN, Mohamed Djemai.

    Ce dernier a fai au total quatre mandats successifs dans la circonscription de Tébessa. Il en est de même pour Mohamed Goudji du RND qui a cumulé, lui aussi, quatre mandats successifs dans la circonscription de Tissemsilt. Certains députés ont fait moins de mandats comme c’est le cas de Lakhdar Benkhalef du Parti de la justice et du développement que présideAbdallah Djaballah. Il a été député à la circonscription de Constantine durant trois mandats. la liste est encore longue, notamment pour ceux qui ont fait deux mandats. Avec cette disposition, et certainement d’autres nouveautés liées au contexte politique, il est évident que la prochaine Assemblée sera dominée par de nouvelles figures. Autres temps, autres moeurs.

    Le Midi Libre, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, 12 juin,