Catégorie : Algérie

  • France-Algérie : Décision de Macron de déclassifier des documents sur la Guerre d’Algérie, un marché de dupes selon The New York Times

    La France facilite un peu l’accès à ses secrets

    Les historiens affirment qu’il existe encore des obstacles à leurs recherches sur la guerre d’Algérie, qui reste sensible en France, et soulignent la remise sous scellés de dizaines de milliers de documents autrefois publics l’année dernière.

    Par Constant Méheut

    PARIS – Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi l’accélération de la déclassification des archives secrètes vieilles de plus de 50 ans, une mesure qui facilitera l’accès aux documents liés à la guerre d’Algérie – un chapitre controversé de l’histoire de France que les autorités ont longtemps été réticentes à affronter.

    Un communiqué de l’Élysée indique qu’à partir de mercredi, une nouvelle règle permettra de « raccourcir significativement le délai de la procédure de déclassification » afin d’ »encourager le respect de la vérité historique. »

    M. Macron a récemment pris une série de mesures pour lever le voile sur l’histoire coloniale de la France en Algérie, un traumatisme durable qui continue de façonner la France moderne. Le changement annoncé mardi visait à répondre aux plaintes croissantes des historiens et des archivistes concernant les instructions strictes du gouvernement pour la déclassification des archives.

    En vertu des nouvelles règles, les autorités seront autorisées à déclassifier les boîtes d’archives en une seule fois, accélérant ainsi le processus de déclassification des documents secrets qui s’effectuait jusqu’alors page par page.

    Certains historiens ont toutefois déclaré que les nouvelles règles ne répondaient guère à leurs plaintes.

    « Cela va juste accélérer le rythme d’une procédure qui ne devrait pas exister », a déclaré Raphaëlle Branche, historienne de la guerre d’Algérie.

    Au cœur des plaintes des historiens se trouve une exigence gouvernementale de 2011 selon laquelle tout document classé « secret » ou « top secret » doit être formellement déclassifié avant d’être rendu public. Cette exigence est en contradiction avec une loi de 2008 qui prévoit la publication immédiate des documents secrets 50 ans après leur production.

    L’instruction de 2011 avait été peu appliquée, voire ignorée, par les archivistes ces dernières années. Mais le Secrétariat général pour la défense et la sécurité nationale, une unité puissante au sein du bureau du Premier ministre, a commencé à appliquer les règles l’année dernière.

    Des dizaines de milliers de documents autrefois publics ont été scellés à nouveau, ce qui a entravé la recherche historique et imposé à nouveau le secret sur des informations qui avaient été révélées auparavant.

    Un groupe d’archivistes et d’historiens, dont Robert O. Paxton, un historien américain qui a révélé la collaboration des autorités françaises avec l’Allemagne nazie, avait contesté l’exigence de 2011 devant la Cour suprême française.

    Mme Branche, qui mène le combat juridique, a déclaré que le groupe poursuivrait sa contestation malgré l’annonce de M. Macron mardi.

    On ne sait pas exactement ce qui a motivé l’effort d’application de la politique de déclassification l’année dernière. Mais le désir de M. Macron de tirer le rideau sur la guerre d’Algérie a hérissé certaines plumes au sein de l’armée, qui supervise la plupart des archives relatives aux questions de défense.

    Fabrice Riceputi, historien de la guerre d’Algérie, a déclaré que la politique de déclassification avait conduit à des situations absurdes.

    Il a cité une visite aux Archives nationales de France en 2019, au cours de laquelle il a lu un document secret de 1957 détaillant l’utilisation de la torture par les forces françaises pendant la guerre d’Algérie, qui avait été rendu public il y a dix ans en vertu de la loi de 2008.

    En fait, le rapport était tout sauf secret, puisqu’il avait été révélé pour la première fois dans un livre de 1962, puis cité dans plusieurs études historiques dans les années 1990.

    Mais Bruno Ricard, le directeur des Archives nationales, a déclaré que le rapport était à nouveau classifié, conformément aux instructions du gouvernement.

    En janvier, M. Macron a reçu un rapport sur la guerre d’Algérie qui conseillait de mettre fin au processus de déclassification page par page, mais aussi de revenir « dès que possible » à la déclassification de tout document secret de plus de 50 ans, comme l’exige la loi de 2008.

    Dans son communiqué, l’Élysée indique que le gouvernement tentera de concilier l’instruction de 2011 et la loi de 2008 par voie législative d’ici cet été.

    « C’est une question de coordination entre différents régimes juridiques », a déclaré M. Ricard lors d’une récente interview, alors qu’il feuilletait soigneusement les pages d’un dossier d’archives (déclassifié) sur Maurice Audin, un mathématicien qui a été torturé à mort par l’armée française en Algérie en 1957.

    Les documents sur M. Audin font partie d’une centaine de dossiers publiés en 2019 et 2020 après que M. Macron a demandé l’ouverture de toutes les archives traitant des personnes disparues pendant la guerre.

    Mais les historiens disent que de nombreux documents sont restés indisponibles à cause de l’instruction de 2011.

    Mme Branche, qui a beaucoup écrit sur l’utilisation de la torture par les forces françaises, a déclaré que beaucoup de ses livres ne seraient pas publiables aujourd’hui parce qu’ils s’appuient sur des documents qui ont été rescellés.

    Depuis qu’elle a commencé à enseigner à l’université Paris Nanterre en 2019, une dizaine de ses étudiants ont dû changer leurs sujets de recherche en raison d’un manque d’accès à des documents clés, a-t-elle dit.

    « Il y a des études qui ne sont plus imaginables », a déclaré Mme Branche.

    La guerre d’Algérie reste une blessure profonde en France qui nourrit des sentiments amers chez des millions de résidents ayant des liens avec l’Algérie, des familles d’immigrés aux anciens combattants. Remettre en question ce passé s’est longtemps avéré une tâche difficile.

    La reconnaissance officielle par M. Macron, la semaine dernière, du fait que la France avait « torturé et assassiné » un grand combattant indépendantiste algérien en 1957 a été très critiquée par la droite française.

    Mais près de 60 ans après la fin de la guerre, la question du passé colonial de la France n’a peut-être jamais été aussi pressante, sous-tendant un réveil racial des immigrés dans le pays et alimentant des débats passionnés sur le modèle d’intégration du pays.

    M. Riceputi, l’historien, a lancé en 2018 un site web répertoriant des centaines de noms de personnes disparues pendant la guerre, sur la base de recherches d’archives qu’il a pu effectuer avant l’application des nouvelles instructions.

    En quelques semaines, dit-il, il a reçu un torrent de témoignages de familles algériennes, lui permettant de documenter plus de 300 cas.

    « Cela ne s’arrêtait pas », a-t-il dit.

    The New York Times, 9 mars 2021

    Tags : Algérie, France, archives, guerre d’Algérie,

  • Covid-19: Don européen à l’Algérie de kits de tests antigéniques et de PCR

    L’Union européenne (UE) a fait hier don à l’Algérie de kits de tests antigéniques et de PCR en sus d’un matériel médical devant permettre au pays d’élargir le dépistage des cas de Coronavirus (Covid-19), dans le cadre du partenariat entre l’Algérie et l’UE, impliquant également le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Ce don a été fait lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), en présence notamment du directeur général de l’IPA, Fawzi Derrar, de l’Ambassadeur et chef de la délégation européenne en Algérie, John O’Rourke, de la représentante du PNUD à Alger, Blerta Aliko, et de la directrice du programme du Projet « Réponse solidaire européenne à la Covid-19 en Algérie », El Hadia Mansouri.

    Financé à 43 millions d’euros par l’UE et mis en œuvre par le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière en partenariat avec le PNUD Algérie, ce projet de partenariat consiste en l’acquisition d’un matériel médical et de dépistage du Coronavirus et de protection des corps soignants. Pour l’ambassadeur-chef de la délégation européenne en Algérie, il s’agit d’un second arrivage après celui déjà réceptionné par l’Algérie, il y a quelques mois, et consistant en des moyens de protection contre la pandémie.

    « Aujourd’hui, il est question de la réception d’un matériel de dépistage (Kits antigéniques et PCR), en attendant, l’arrivage, dans les mois à venir, d’autres équipements dont des lits d’hôpitaux », a-t-il détaillé. Selon la représentant du PNUD à Alger, cet accord représente un « contrat de confiance » entre les différentes parties. « L’Algérie nous a accordé s confiance pour pouvoir matérialiser cet entendement multilatéral », a-t-elle dit, soutenant que pour venir à bout de la pandémie, il est recommandable d’agir « ensemble » .

    La directrice du Projet a, pour sa part, expliqué que ce dernier s’articule autour de trois axes. Il s’agit, tout d’abord, d’un premier arrivage de matériel de radiologie, de réanimation et de moyens de protection pour les professionnels de la santé, puis le renforcement des capacités de formation des professionnels de la santé et, enfin, la communication pour améliorer la sensibilisation du grand public sur les gestes barrières pour réduire la circulation du virus.

    Le directeur général de l’IPA a, quant à lui, salué cette initiative, rappelant que le PNUD a « accompagné » l’Algérie depuis le début de la pandémie en offrant des kits de dépistage du virus (PCR), notamment dans les régions enclavées, à travers des dons de matériels légers et sophistiqués, et de tests antigéniques. « Ce don a permis à l’Algérie de renforcer ses moyens de dépistage de la pandémie », a-t-il reconnu, annonçant d’autres arrivages et programmes « intéressants » que les parties concernées œuvrent, de concert, à concrétiser.

    Tags : Algérie, Covid 19, coronavirus, UE,

  • Algérie : Abderazak Makri dézingue « Nida El Watan »

    Il le soupçonne de majorité alternative

    Le MSP, qui a réuni avant-hier son bureau national, a rendu public un communiqué dans lequel il dézingue, sans jamais le citer « Nida El Watan », ce consortium d’organisation de la société civile à partir duquel le pouvoir entend bâtir une majorité alternative pour servir d’appui, au président de la République.

    Ainsi, le MSP, tout en dénonçant « les expériences du passé », dans une allusion aux conditions de création du RND en 1997, met en garde contre toute tentative de « fabrication d’un paysage politique et social vertical ainsi que la politique du fait accompli » « La pratique politique qui consiste à mobiliser les moyens de l’Etat en faveur de certaines organisations dites de +la société civile+, à l’approche des élections législatives afin de promouvoir des forces et des initiatives politiques au niveau national et local est une manœuvre flagrante que nous rappellent des pratiques du passé dont on mesure les conséquences aujourd’hui », dénonce Abderazk Makri , signataire du communiqué. Et de prédire que ces « nouvelles forces », seront issues « des poches du clientélisme, de l’opportunisme et autres parasites « et ne manqueraient pas de « pervertir l’exercice politique, d’accentuer la crise et d’éloigner la perspective de son règlement définitif »

    Le parti islamiste, critiquant encore ce qui semble être le choix du pouvoir, rappelle que « la société n’a pas vocation à faire de la politique qui est l’apanage d’acteurs politiques, son rôle est, dans son milieu social, de servir d’intermédiaire entre le peuple et ses représentants tout en bénéficiant des aides de l’Etat dans le cadre de la loi » Au-delà de la création attendue de ce nouvel acteur politique, le MSP dénonce aussi certaines dispositions de la nouvelle loi électorale, ce qu’il croit être une autre forme d’imposer les quotas, à travers l’imposition de la parité hommes/femmes et 35% des jeunes sur les listes électorales.

    « Le MSP a ouvert ses structures nationales locales et nationales aux jeunes et aux femmes en leur permettant d’accéder aux responsabilités, nous croyons à la complémentarité des générations et non au conflit des générations », écrit le MSP en parlant encore de « surenchère démagogique » s’agissant du dosage des futures listes électorales en proportion des jeunes et des femmes. « Les jeunes ont besoin de développement, de création d’emplois, du besoin d’élever leur niveau d’étude, d’améliorer leurs conditions d’existence et intellectuelle », ajoute-t-il craignant de voir la future assemblée constituée de personnes sans expérience » En lieu et place de ces « manœuvres flagrantes », le MSP réclame « une loi électorale qui ferme toutes les brèches de la fraude pour rendre impossible les manipulations des voix du peuple » pour « trouver une solution aux problèmes du peuple et non du système, des personnes et des centres de décisions » Avec cette sortie médiatique, qui est tout à son honneur dans le principe, le parti d’ Abderazk Makri risque de provoquer les foudres du pouvoir qui, au nom de l’urgence de constituer « un front intérieur » voudrait avoir tous les partis de son côté.

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 11 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmajid tebboune, Nidaa Al Watan, partis politiques,

  • France-Algérie : Macron multiplie les gestes de bonne volonté

    Les gestes de bonne volonté de la part de la France, s’agissant de son très lourd passif colonial en Algérie, se multiplient. A l’initiative essentiellement du Président français, Emmanuel Macron, la France ne cesse de faire des pas en avant en vue d’apurer le dossier relatif à la mémoire entre les deux pays.

    Par Kamel Hamed

    Ainsi quelques jours seulement après la reconnaissance par l’État français de la torture et l’assassinat du militant nationaliste, Ali Boumendjel, le Président français vient d’annoncer sa décision de faciliter l’accès aux archives classifiées de plus de 50 ans couvertes par le « secret défense », notamment celles relatives à la Guerre d’indépendance de l’Algérie.

    Selon un communiqué de l’Elysée, cité par l’AFP, Emmanuel Macron « a pris la décision de permettre aux services d’archives de procéder aux déclassifications des documents couverts par le secret de la défense nationale (…) jusqu’aux dossiers de l’année 1970 incluse », a précisé l’Élysée dans le même communiqué.

    « Cette décision sera de nature à écourter sensiblement les délais d’attente liés à la procédure de déclassification, s’agissant notamment des documents relatifs à la Guerre d’Algérie », a ajouté le communiqué. Autant dire qu’il s’agit de la levée d’un grand écueil qui jusque-là entravait les recherches des historiens sur la période coloniale et, notamment, durant la Guerre de libération nationale où l’armée française s’était singulièrement distinguée par des actes criminels abominables à l’encontre des populations en général et des moudjahidine en particulier. Dans leur sale besogne, et à l’effet de mettre fin à la révolution, les troupes coloniales se sont adonnées à de graves atteintes aux droits de l’Homme. En levant l’interdiction d’accès aux archives, il est indéniable que le Président français poursuit l’application de sa feuille de route consistant en le règlement des dossiers en suspens entre les deux pays à même d’aplanir leurs divergences sur la question mémorielle. Preuve en est, il y a juste quelques jours, soit au début du mois de mars en cours, le Président français a reçu la famille du martyr Ali Boumendjel, en reconnaissant que l’État français a torturé et assassiné le militant algérien lors de la Guerre de libération nationale, en 1957 plus précisément. Jusque-là, pour rappel, la version officielle française consistait à dire que ce militant s’est suicidé lors de sa détention. Un mensonge qui vient de tomber au profit de la vérité et qui confirme les exactions de l’armée coloniale. Cette cascade de gestes intervient, estiment les observateurs, dans le cadre de la mise en application des recommandations de l’historien Benjamin Stora.

    Ce dernier a, dans un rapport demandé par le Président Français, émis plusieurs recommandations.

    En effet ce rapport de presque 150 pages, qui contient un peu plus de 22 propositions dont, notamment, la reconnaissance par l’État français de l’assassinat de l’avocat et militant nationaliste Ali Boumendjel, la restitution du canon BabaMerzoug ou la réalisation d’une stèle à l’effigie de l’émir Abdelkader. Mais ce rapport reste loin de répondre aux attentes des Algériens qui exigent la repentance de la France pour l’ensemble de ses crimes et la présentation des excuses au peuple algérien. Ce que refuse catégoriquement la France pour le moment. Il n’en reste pas moins qu’à travers ces gestes, certes assez symboliques, le Président français confirme sa disponibilité à aller de l’avant dans la relation entre les deux pays. Une relation par trop compliquée du fait, notamment, du lourd dossier de l’histoire. Emmanuel Macron jouit cependant de préjugés favorables comme l’attestent les propos du Président Abdelmadjid Tebboune. Le président Tebboune a estimé, à plusieurs reprises, que le Président français, Emmanuel Macron, est quelqu’un de très « honnête et de propre historiquement ». Mais le Président algérien sait, comme il l’a dit publiquement, que Macron fait face aussi à la résistance des lobbies, assez puissants du reste, qui n’admettent pas encore que l’Algérie est indépendante et souveraine.

    Le Midi Libre, 11 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Guerre d’Algérie, Archives, Colonisation, crimes coloniaux,

  • France-Algérie : Nombre de Français et d’Algériens pour une excuse globale et définitive de la France (Jean-Paul Lecoq)

    Nombre de Français et d’Algériens sont en «attente» d’une «excuse globale et définitive» de la part de la France, soutient, mercredi, le député français et membre du Parti communiste français (PCF), Jean-Paul Lecoq, déplorant la politique «des petits pas» menée par le président français, Emmanuel Macron, sur la question mémorielle en Algérie.

    «Les relations entre la France et l’Algérie sont très complexes, mais doivent être remises à plat une bonne fois pour toutes. L’idée portée par le Gouvernement français ne va pas assez loin. Si le rapport de Benjamin Stora est très intéressant, il ne constitue pas en tant que tel, une réponse à la complexité de nos relations. Beaucoup de Français, et, je pense, d’Algériens attendent une excuse globale et définitive de la part de la France», a déclaré J-P Lecoq dans un entretien exclusif à «La Patrie News».

    Ce pas, a-t-il ajouté, «permettrait d’avancer enfin ensemble, de se réconcilier et de construire une relation saine, tournée vers le futur, mais qui n’ignorerait plus les blessures et les séquelles du passé», assurant que «la réconciliation franche ne pourra être faite qu’à cette condition».

    Interpellé sur la reconnaissance de la «responsabilité» de la France dans l’assassinat, en 1957, de l’avocat Ali Boumendjel, le militant communiste qualifie la stratégie du président Macron sur la question mémorielle en Algérie de «politique des petits pas», arguant de «l’absence» de remise en question globale et d’excuse quant à la colonisation française en Algérie.

    Des gestes localisés et précis….

    Tout en faisant état de «gestes localisés et précis sur telle ou telle affaire» de la partie française, J-P Lecoq explicite encore : «Certes, ces gestes sont importants pour l’apaisement des relations algéro-françaises, mais au fond, ce que je redoute, c’est que tant que l’on ne remet pas en cause la colonisation et ses effets de manière globale, on sous-entend qu’il y a eu du positif dans la colonisation, ce que les communistes ont toujours refusé de croire».

    Et de rappeler que M. Macron avait fait la «promesse» d’une reconnaissance qui ne serait pas «un acte isolé», tout en adoptant une «stratégie de reconnaissance sujet par sujet, geste après geste, qui lui permet d’avancer doucement sans remettre en cause, de manière totale, la colonisation et son système d’oppression raciste ainsi que l’exploitation d’une main-d’œuvre considérée comme inférieure».

    «En tant qu’anti-impérialistes, les communistes ont toujours refusé la colonisation d’un pays par un autre, et c’est aussi l’une des racines de mon engagement pour l’autodétermination et la liberté du peuple sahraoui», relève-t-il, avant de commenter la récente décision du président français de «déclassifier» les archives de plus de 50 ans :

    «Comme je l’indiquais, Emmanuel Macron mène une politique de petits pas, mais loin de moi l’idée de considérer que ces derniers sont inutiles. Je milite pour la transparence de tous les Etats, et j’accueille toute déclassification de documents comme un événement positif qui va permettre aux chercheurs et aux personnes concernées de mieux comprendre certaines zones d’ombres du passé».

    Un sujet de plus en plus « historique »

    A la question de savoir pourquoi ce n’est que sous la présidence d’Emmanuel Macron que la «restitution de l’histoire de l’Algérie commence à avoir gain de cause», M. Lecoq est d’avis que « la question de la colonisation commence à devenir un sujet de plus en plus +historique+ et donc de moins en moins +vécu directement +

    «. Cela, explique-t-il, «au sens où la génération qui a vécu la Guerre d’Algérie s’éteint progressivement, laissant la place à une génération qui n’a pas vécu cela directement».

    Il considère, en outre, que « pour les décideurs politiques, il est plus simple d’agir maintenant plutôt qu’il y a 10 ou 20 ans», avant de soutenir que «les déclassifications sont, par exemple, moins dangereuses pour du personnel fonctionnaire, potentiellement coupable d’exactions, encore en activité. Les découvertes qui y seront faites étant moins explosives pour l’opinion publique».

    Et de faire observer, tristement, «un manque de courage politique douloureux», l’Etat français ayant attendu presque 60 ans après les accords d’Evian pour «avancer sereinement», avant de relativiser en «reconnaissant qu’au moins, les choses bougent enfin».

    Le député français soutiendra enfin que «tant que l’Etat français ne remet pas en cause la colonisation en Algérie et ailleurs, de manière globale, cela sera toujours insuffisant».

    Y.O

    Algérie Breve News, 11 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Mémoire, Colonisation, Guerre d’Algérie, Crimes coloniaux, archives,

  • Algérie : «L’espion» infiltré dans le comité de Benflis n’en était pas un !

    IL A ÉTÉ ACQUITTÉ PAR LA COUR D’ALGER

    par Mohamed Kebci

    Après 16 mois de détention dont près d’une année en détention provisoire, condamné qu’il était, en première instance, le 4 novembre dernier à trois ans de prison ferme pour intelligence avec agent étranger avec pour objectif d’attenter à la diplomatie du pays, Salah Bekka, membre de la campagne électorale du candidat à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, a retrouvé, avant-hier mardi, tard dans la soirée, sa liberté.

    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Ceci à la faveur d’un acquittement prononcé par la cour d’Alger suite à un pourvoi en cassation introduit aussi bien par sa défense que par le parquet. Le jury n’a pas suivi le procureur de la République qui avait requis dix ans de prison ferme.

    Le procès en appel a démarré vers 18h, le passage à la barre de l’accusé qui, aidé d’un traducteur, lui qui ne maîtrise pas la langue, ni à l’oral ni à l’écrit, a répondu, plus d’une heure durant, sereinement, aux questions de la présidente de la séance. Des questions focalisées autour de la fameuse conversation que l’accusé a eue avec un cadre du ministère français des Affaires étrangères, au soir du 29 novembre 2019, soit à une dizaine de jours de la fin de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 12 décembre 2019. Une conversation qui avait pour objectif premier, selon ce gérant d’une autoécole à Paris et qui faisait partie du comité de la campagne électorale du candidat Ali Benflis, de s’enquérir du sort du service qu’il avait sollicité de celui qu’un cousin à lui, vice-président du Medef (patronat français), lui avait présenté. Le service en question consistait à régler un problème bancaire pour l’ex-Premier ministre, lui qui était en séjour médical de trois semaines, en septembre 2019, dans la capitale française et dont un compte bancaire ouvert en son nom et au nom de son épouse était bloqué. Sauf que cette maudite conversation, à l’origine de l’interpellation du concerné et de sa mise sous mandat de dépôt, juste après, a vite tourné autour du déroulement de cette campagne électorale inédite en tous points de vue. Ce qu’il fera avec presque «enthousiasme» comme l’avouera l’enfant de Barbacha, lui qui découvrait à l’occasion de ses nombreux déplacements dans diverses wilayas du pays, une tout autre réalité que celle en vogue au sein de la large diaspora algérienne, notamment celle établie en France, qui était quasi-majoritairement contre ces élections, et l’on prédisait même leur annulation, mais également au sein de nombre de chancelleries étrangères.

    Et puis, comme il le soulignera lui-même et le feront avec brio le quintuplé d’avocats (maîtres Mohamed Bentoumi, Benbara Allaoua, Arezki Belouadah, Nadjib Bénidja et Aldjia Grib) ayant assuré sa défense durant leurs plaidoiries de près de deux heures, ce que le supposé espion a divulgué à son interlocuteur n’avait rien de «secret» ou de «confidentiel», puisque rapporté largement par bien de médias, notamment ceux de la presse écrite. Notamment en ce qui concerne le meeting fortement perturbé du 27 novembre 2019 à Bouira, ou encore celui, le tout premier, animé par le candidat Benflis à Tlemcen. Il y avait également ces informations sur les chances des divers candidats qui vacillaient au gré de l’égrènement des journées de la campagne électorale. Autre détail de taille, Bekka affirme n’avoir «jamais» su le rang de ce cadre du ministère français des Affaires étrangères dont la «curiosité» sur la situation en Algérie à cette époque-là est, selon lui, «similaire» à celle de nombreux compatriotes établis à l’étranger qui le harcelaient de questions.

    Autant de réponses qui ne souffraient point de contradictions puisque similaires à celles émises par le concerné devant le juge d’instruction et qui respiraient la sincérité qui ont convaincu le jury. Ce dernier, au bout d’un retrait pour délibération, a tout simplement proclamé l’innocence de Bekka, alors que le procureur de la République avait requis, quelque temps auparavant, dix ans de prison.

    On n’était pas loin de minuit et les quelques amis de l’accusé et ses avocats qui étaient dans la salle étaient comblés de joie et heureux de cette «juste réparation d’une injustice caractérisée», comme le soutient plus d’un d’entre eux. Il faut rappeler qu’à trois jours du scrutin présidentiel du 12 décembre 2019, un communiqué du parquet avait annoncé que «le nommé S. B., faisant partie de la direction de campagne de Ali Benflis, a été placé en détention provisoire par le juge d’instruction près le tribunal de Bir-Mourad-Raïs ».

    Ledit communiqué ajoute que « Salah Bekka a reconnu connaître Ali Benflis depuis 2003 et soutenu également lui avoir rendu service et à sa famille notamment pour le règlement d’un souci lié à un compte bancaire ouvert à l’étranger, appartenant au candidat et à son épouse ».

    Selon le parquet, l’individu est soupçonné d’avoir mené un plan d’infiltration au sein même de la campagne du candidat, et est accusé «d’intelligence avec l’étranger». Suite à quoi Ali Benflis avait réagi en tenant à préciser que S. B. n’occupe aucune fonction au sein de sa direction de campagne, et que sa présence dans les meetings du candidat Ali Benflis est en relation exclusive avec son activité professionnelle au sein de l’équipe technique chargée du son. Et à l’ex-secrétaire général du parti FLN et ancien chef de gouvernement de parler de «confusion voulue et préméditée», de par, selon lui, son «timing».
    M. K.

    Le Soir d’Algérie, 11 mars 2021

    Tags : Algérie, Salah Bekka, espionnage,

  • Algérie : Fake news, la désinformation ou l’art de ne pas dire vrai

    La désinformation et les fake news sur l’actualité nationale sont devenues une véritable industrie du mensonge et de l’affabulation, n’épargnant personne et aucun sujet, et les réseaux sociaux en sont devenus les plus actifs vecteurs de cette « infodémie » dévastatrice.

    Comme on a pu le constater durant ces deux dernières années, l’Algérie avait fait face à un flux ininterrompu de fakes news visant à semer la panique, le doute, la division et le chaos. Même le drame de la propagation de la pandémie du coronavirus et ses nombreuses victimes n’a pas dissuadé les auteurs des fakenews à renoncer à leurs manipulations et à leurs mensonges.

    Comme à l’accoutumée, selon des sources fiables, les pages de propagande anti-Algeriennes du Régime chérifien et l’état israélien ont jubilé afin de distiller toutes sortes d’informations.

    Pour cause, le journal israélien Yediot Aharonot avait rapporté dimanche dernier qu’un avion militaire brésilien aurait atterri à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene en provenance d’Israël. Depuis, cette fake nwes circule sur les réseaux sociaux où diverses sources la relaient en hébreu, en arabe, en français et en anglais. «Atterrissage d’un avion de l’armée de l’air brésilienne à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene, depuis quelques minutes, après un vol direct, pour la première fois dans l’histoire, entre Israël et l’Algérie», lit-on dans ces nombreuses publications, sur Twitter notamment, étayées par une infographie montrant le matricule et la trajectoire supposés de l’aéronef sur une carte.

    Les colporteurs de désinformation le savent et jouent avec nos émotions profondes, ce qui nous rend bien plus enclins à les partager sur les réseaux sociaux et elles se diffusent ainsi six fois plus vite (selon des études) que les faits avérés !

    Cette sordide cabale intervient après les récentes déclarations du président de la République Abdelmadjid Tebboune sur le principe que la cause palestinienne est une cause sacrée, essentielle, “la mère de toutes les causes”, et que cette cause “ne connaîtra de solution qu’avec un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec El Qods (Jérusalem) comme capitale”.

    D’ailleurs, le chef d’état-major de l’ANP Said Chengriha dans sa récente allocution à l’Ecole supérieure de guerre de Tamentfoust avait rappellé que cela fait partie de la guerre de quatrième génération.

    En effet, la désinformation relayée par les ennemis internes et externes de l’Algerie est utilisée comme une arme contre nous. Les dirigeants autoritaires et les aventuriers populistes se servent de la désinformation comme d’une arme : c’est le dernier arsenal au service de la stratégie classique qui vise à diviser pour mieux accéder au pouvoir et entraîner le chaos.

    À’de la désinformation, les réseaux sociaux sont devenus une menace pour la stabilité, la paix sociale et la démocratie. Des personnalités politiques ou du monde culturel social culturel ou sportif sont micro ciblés dans le cadre d’une stratégie visant à polariser et éroder les sociétés. Nous pensons ne jamais nous laisser berner, mais les études montrent que même les plus lucides et avisés d’entre nous ont tendance à croire les fausses informations et même à les propager sans prendre en compte le risque.

    La désinformation a incité des individus dans certains pays à se faire justice eux-mêmes et alimenté de violentes épurations ethniques. La désinformation empoisonne aussi notre vie sociale et politique, elle détruit notre confiance en nos principaux médias, nos institutions, nos dirigeants.

    La désinformation véhicule la méfiance, la peur et le mensonge. Mais plus nous serons au courant, plus nous pourrons l’empêcher, partagez avec vos amis et vos familles pour les informer de cette menace. Ne croyez pas tout ce que vous lisez sur Internet. Vous voyez une publication sur un réseau social contenant des informations choquantes ? N’y croyez pas! Vérifiez les faits grâce à des sources d’information fiables. La plupart des médias traditionnels sont normalement régis par des règles et une éthique qui les rendent bien plus dignes de confiance que d’illustres inconnus en ligne, même si il faut se méfier et user de tamis de pondération y compris pour ces médias.

    La désinformation s’attaque à nos peurs les plus profondes, se nourrissant de notre tendance naturelle au négatif tout en faisant ressortir nos penchants irascibles et cyniques. Mais si nous arrivons à dialoguer avec ceux qui ne pensent pas comme nous, avec empathie, sagesse et une oreille attentive, nous pourrons échanger malgré nos différences. Nous avons plus en commun que ce que nos peurs nous laissent penser. Si nous y croyons, des choses extraordinaires peuvent se produire.

    De notre correspondante de paris : Yasmina Houmad

    La Patrie News, 12 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, fake news, Maroc, Israël, désinformation, intox, propagande,


  • Algérie : Tirs à boulets rouges contre le parti présidentiel

    Par Mohamed K.

    Comme attendu, la création récente d’une coalition de plusieurs dizaines d’organisations et d’associations de la société civile est très mal perçue par les partis politiques, notamment ceux qui se targuent d’être dans l’opposition.
    Pour beaucoup, l’annonce de cette coalition à l’approche des législatives anticipées par un proche conseiller du chef de l’Etat est un signe qui ne trompe pas. Le parallèle avec l’histoire de la naissance du fameux RND, un bébé avec des moustaches, quelques mois avant les législatives de 1997, est vite fait.

    A cette époque, le pouvoir n’a pas attendu longtemps pour créer sa propre base de soutien et une assise politique dans les assemblées élues. Acculé par des dérives autoritaires, affaibli économiquement, isolé à l’étranger et concentré uniquement sur sa lutte contre le terrorisme, le pouvoir s’est retrouvé face à lui-même politiquement quand des partis conservateurs, nationalistes ou islamistes modérés ont fait la jonction à travers une rencontre à Rome dite du contrat de Sant-Egédio. Le FLN, allié au FFS et aux autres formations ont refusé de cautionner une démarche politique qui avait commencé dés la démission de l’ancien président Chadli Bendjedid.

    Selon certains observateurs, on est en train de revoir le même film, avec juste quelques séquences changées dans le scénario d’origine. Après les virulentes critiques dans les réseaux sociaux, c’est au tour du MSP de réagir ce mercredi à travers un communiqué de son bureau national.

    Pour son patron Abderezzak Makri, il s’agit d’une nouvelle ruse politique, mettant en garde le pouvoir contre la tentation de “chercher à fabriquer un paysage politique et social de façon verticale et de poursuivre la politique du fait accompli”. Dans un passage très significatif, Makri estime que ce Nida el watan sera “issue des poches de l’opportunisme, du carriérisme des clientèles et des parasites qui va mettre à mal l’exercice politique et exacerber la crise au lieu d’y apporter des solutions”.

    Faisant une lecture sur les motivations politiques de la résurgence de cette nouvelle entité, sous l’appellation de Nida El Watan, le parti islamiste dans son communiqué, souligne encore que « la pratique politique qui consiste à mobiliser les moyens de l’Etat en faveur de certaines organisations dites de +la société civile+, à l’approche des élections législatives afin de promouvoir des forces et des initiatives politiques au niveau national et local est une manœuvre flagrante que nous rappelle des pratiques du passé dont on mesure les conséquences aujourd’hui », dans une allusion claire aux péripéties de la naissance du RND, il y a plus de vingt trois ans et son écrasante victoire aux législatives et aux communales dans la même année.

    Le parti de Abderazk Makri rappelle que la société civile n’a pas vocation à faire de la politique et que son rôle fondamental et d’être le porte-parole de la société pour faire avancer ses préoccupations auprès des autorités locales et nationales.

    A propos de la loi électorale, le communiqué du MSP dénonce la poursuite de la « politique des quotas » sous une autre forme, à travers l’imposition des pourcentages de femmes , de jeunes et d’universitaires dans les futures listes électorales et redoute l’émergence d’un parlement « sans efficacité et sans expérience ».

    Pour rappel, « Nida El Watan » est une addition d’organisations de la société civile, annoncée samedi dernier par Nazih Benramdane, le conseiller du président de la République en charge de la société civile et de la communauté à l’étranger.

    Cette sortie du MSP sonne comme une rupture pour le parti islamiste, qui après avoir joué à la modération, voire de la bienveillance, durant de longs mois, vient de prendre un autre cap, celui du refus net de cette coalition nouvelle. Makri se met déjà, bien à l’avance, dans la peau d’un opposant total à la feuille de route du président de la république Abdelmadjid Tebboune.

    Avec ces critiques, le MSP semble maintenant refuser toute possibilité d’un consensus politique, aussi bien avec la nouvelle mouvance Nida El Watan, qu’avec les autres formations politiques qui se sont inscrites dans la démarche imaginée par Tebboune.

    Le Jeune Indépendant, 11 mars 2021

    Tags : Algérie, Nidaa Al Watan, parti présidentiel, Abdelmajid Tebboune,

  • Algérie : Frontières

    Tout ce qui touche aux pays limitrophes à l’Algérie ne peut passer inaperçu, et quand la nouvelle semble aller dans le bon sens, alors c’est évidemment à «prendre» avec intérêt. Celle provenant, hier, de la ville libyenne de Syrte, est à mettre dans la case «espoir». La nouvelle vient éclaircir des cieux d’une région à feu et à sang depuis plus de 10 ans. Ainsi, l’approbation du gouvernement intérimaire libyen par le Parlement, qui s’était réuni dans l’ancien fief de Mouamar Kadhafi, vient conforter un processus politique déclenché juste après le cessez-le feu du 23 octobre 2020. Un acte important en vue de la tenue des élections générales prévues le 24 décembre prochain.

    La réussite de ces étapes en terre libyenne est (tant que la stabilité est au bout) évidemment bénéfique pour l’Algérie. Les guerres fratricides à nos frontières Est, qui durent depuis 2011, ont été la base arrière de l’insécurité qui a régné après en Tunisie, au Niger, et surtout au Mali. Même l’Algérie n’a pas été épargnée, et Tiguentourine est toujours dans les mémoires.
    Du côté libyen, c’est rassurant, mais par contre, à l’Ouest, la situation suscite de plus en plus d’inquiétude. Le dernier foyer colonial en Afrique qu’est le Sahara occidental n’a pas trouvé encore une solution juste et permanente.

    L’intervention du Président Tebboune lors de la réunion, en visioconférence, du CPS (Conseil de paix et de sécurité) de l’UA (Union africaine) est venue rappeler la position algérienne envers ce dossier de décolonisation qui n’a que trop tardé. Une fidélité à la cause sahraouie qui n’est pas du goût du Makhzen, et il le démontre par ses «réactions». Ces dernières ne sont pas uniquement affichées par les médias marocains, mais d’autres formes ont été actionnées, et avec force. Il s’agit surtout des attaques électroniques qui ne sont pas négligeables et dont l’impact est parfois ahurissant sur les réseaux sociaux algériens.

    La manipulation et les Fake news qui pullulent sur la toile sont très souvent élaborés dans les laboratoires de Rabat. C’est pour au moins ces raisons qu’il est primordial de riposter, mais avec intelligence. Peut-être que la journée d’étude, portant sur la guerre de l’information, organisée samedi passé par l’INESG (Institut national d’études de stratégie globale) va pouvoir apporter du «concret».

    Reporters, 11 mars 2021

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Libye, Mali, Sahel,

  • Algérie : Patte blanche…

    Par Salim Koudil

    A défaut de voir concrètement, et avec des résultats positifs, les changements radicaux, et nécessaires, dans la gestion économique du pays, c’est toujours intéressant de se pencher sur de «nouvelles» idées. Evidemment – et c’est devenu une non-surprise depuis fort longtemps -, la source n’émane pas de la «classe» politique, toujours avide de cris d’effarouchées et de fausses polémiques.

    La nouveauté provient de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) qui a rendu publiques, hier à Alger, 62 propositions transmises au président de la République et cela «pour réussir le plan de relance économique». Une louable initiative qui va devoir sortir de leur torpeur les vrais spécialistes et experts en vue d’en discuter les contours.

    C’est surtout une énième occasion pour essayer de vulgariser l’économie à tous les niveaux. L’ère du temps ne permettant plus de monopoliser les secteurs, ni de négliger les conséquences des fausses analyses.

    Les propositions du CAPC (ex-FCE), au-delà de leur efficacité, devraient être prises comme une force motrice pour aller de l’avant. Le sujet ne concerne pas uniquement les membres de la Confédération, mais l’ensemble des acteurs économiques algériens.

    Faire avancer le pays, c’est essayer d’effacer – en le prouvant et en donnant l’exemple – toutes les tares qui ont déclenché le mouvement citoyen du 22 février 2019. Pour y arriver, il faut surmonter un obstacle de taille, la perte de confiance, celle qu’ont les citoyens envers tout ce qui est en rapport avec les institutions publiques et également avec le secteur privé.

    Les effets de 20 ans de Bouteflikisme sont toujours palpables, à plusieurs niveaux, et les supprimer est loin d’être facile.

    Le gouvernement a donc cette dure tâche de montrer, à chaque fois, patte blanche pour essayer de convaincre. Néanmoins, il n’est pas le seul à devoir prouver sa bonne foi. Le CAPC, même s’il a changé de sigle, traîne toujours derrière lui la funeste réputation acquise par le patronat durant le règne du prédécesseur de Tebboune. Cette Confédération doit avoir pour objectif d’essayer de gagner la confiance et des citoyens et des gouvernants. Ce n’est pas impossible, mais pour cela, elle va devoir commencer par donner au lieu de quémander des avantages…

    Reporters, 10 mars 2021