Catégorie : Algérie

  • Nelson mandela et l’Algérie: Une relation particulière

    Algérie, Nelson Mandela, Afrique, Afrique du Sud, Appartheid, Madiba,

    Nelson Mandela avait une relation particulière et des liens « très étroits » avec l’Algérie, sa seconde patrie, l’ancien président sud-africain ayant été très imprégné de l’histoire de la résistance algérienne contre le colonialisme français, dont il s’est beaucoup inspiré dans sa lutte contre le régime de l’apartheid dans son pays.

    «C’est l’Algérie qui a fait de moi un Homme. » Ainsi parlait cette figure de proue de la lutte anti-apartheid et premier président noir d’Afrique du Sud, pour témoigner d’une gratitude éternelle en direction du pays qui l’a accueilli et entraîné entre 1961 et 1962. C’est dire que la relation qui liait Nelson Mandela, connu également sous le nom de « Madiba » (1918-2013) à l’Algérie, était intime, presque fusionnelle, selon des analystes. Ce n’est pas un hasard si Nelson Mandela, libéré de prison en février 1990, après avoir passé 27 ans dans les geôles de l’apartheid, ait consacré sa première visite à l’étranger pour l’Algérie. Ainsi, c’est en mai 1990, que Mandela foule pour la seconde fois le sol algérien, pour être accueilli par le chef de la diplomatie de l’époque, Sid Ahmed Ghozali.

    L’ancien ambassadeur d’Algérie en Afrique du Sud, Nourredine Djoudi, qui fut l’interprète de Mandela en 1962, se souvient de cette visite historique. « Mandela a été impressionné par la Révolution algérienne et était venu en Algérie pour s’en imprégner, eu égard aux similarités entre les deux pays, telles que la discrimination raciale dont souffraient les Sud-africains et les Algériens », a ainsi déclaré M. Djoudi lors du « Forum de la mémoire » sur « Nelson Mandela et la Guerre de libération nationale », organisé mercredi dernier à Alger à l’occasion de la Journée internationale Nelson-Mandela.

    Pour Mandela, l’Algérie était une source d’inspiration tant sur le plan militaire que diplomatique. Il s’en était imprégné dans sa lutte anti-apartheid, a encore souligné le moudjahid et diplomate algérien. Lors de sa première visite en Algérie, Nelson Mandela a été accueilli triomphalement à la Coupole du complexe Mohamed-Boudiaf par le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), feu Abdelhamid Mehri. Le futur président de l’Afrique du Sud post-apartheid a eu des mots qui témoignent d’une gratitude éternelle en direction de l’Algérie: « Je suis le premier Sud-africain à avoir été entraîné aux armes en Algérie. Quand je suis rentré dans mon pays pour affronter l’apartheid, je me suis senti plus fort », avait-il dit.

    Et d’ajouter : « C’est l’Algérie qui a fait de moi un homme. » Une sensation immortalisée par « Madiba » au Sanctuaire des Martyrs à Alger, qui a posé le poing levé vers le ciel en signe de victoire dans la lutte commune des deux peuples pour leur liberté, contre le colonialisme et contre l’apartheid. Et cette lutte commune remonte à avant l’indépendance de l’Algérie, en 1961 précisément. A cette date, l’African National Congress (ANC) dépêche Nelson Mandela dans différents pays du continent noir pour trouver des appuis à la lutte contre le régime raciste de l’apartheid. Et après l’indépendance de l’Algérie, l’ANC ouvre un bureau à Alger.

    Ce bureau était représenté par de grandes personnalités de la lutte contre l’apartheid comme Robert Reisha et Johnny Makatini qui fut responsable des relations extérieures de l’ANC. Entretemps, Mandela est arrêté et jugé fin 1962 par le régime raciste de Pretoria. Condamné à perpétuité, il ne reverra plus la terre algérienne qu’en 1990, soit trois mois après sa libération (le 11 février 1990). Entre-temps, les militants de l’ANC seront admis dans l’académie de Cherchell et suivront des entraînements pointus. Dans ses mémoires intitulées « Le long chemin vers la liberté », le défunt Mandela soutenait que la Révolution algérienne a représenté une « inspiration particulière » pour lui, dans le sens où elle a constitué « le modèle le plus proche du nôtre, parce que les Moudjahidine algériens affrontaient une importante communauté de colons blancs qui régnait sur la majorité indigène ».

    Le monde célèbre ce lundi 18 juillet, correspondant à la date de naissance de « Madiba », la Journée internationale Nelson-Mandela (Mandela Day), proclamée en novembre 2009 grâce à une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, laquelle reconnaît la contribution que l’ancien leader a apportée à la lutte pour la démocratie et à la promotion d’une culture de paix et de liberté à l’échelle internationale.

    Par : RAHIMA RAHMOUNI

    Le Midi libre, 18/07/2022

    #Algérie #Nelson_Mandela #Afrique_du_sud #Appartheid

  • Algérie. Principales décisions prises en Conseil des ministres

    Algérie, Conseil des ministres, Abdelmadjid Tebboune, projet de loi organique pour l’auto-entrepreneur, production de lait pour nourrissons, production céréalière, loi de finances complémentaire,

    Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé hier, une réunion du Conseil des ministres qui a porté sur l’étude, la discussion et l’approbation du projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2022, le projet de loi organique pour l’auto-entrepreneur, ainsi que des offres relatives à un projet d’un complexe industriel pour la production de lait pour nourrissons, ainsi qu’un projet de préparation technique de production céréalière 2022-2023.

    Suite à l’approbation en Conseil des ministres du projet de loi de finances rectificative 2022, sur la base des directives du Président, pour maintenir les équilibres sociaux et le pouvoir d’achat des citoyens, et éviter d’imposer de nouvelles taxes ou augmentations, le Conseil des ministres a également approuvé le projet de loi sur l’auto-entrepreneur, présenté par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’économie de la connaissance et des entreprises émergentes, qui permettrait de donner un nouvel élan aux acteurs dans le domaine de l’entrepreneuriat.

    Le Président de la République a remercié tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de des célébrations commémorant le 60e anniversaire de l’indépendance, à leur tête l’ANP, et toutes les autres institutions nationales participantes.

    Le Président de la République a également, félicité tous les participants à l’organisation de la manifestation sportive des Jeux méditerranéens d’Oran 2022 et a remercié en particulier les habitants de la wilaya d’Oran qui ont donné une empreinte exceptionnelle aux Jeux, honorant ainsi l’Algérie d’un honneur digne de sa réputation.

    Dans le chapitres des instructions générales, le Président de la République a ordonné au ministre des Transports de mobiliser toutes les capacités de l’Etat pour faciliter le retour ou l’arrivée des Algériens de l’étranger, afin de passer la saison estivale dans les meilleures conditions ; création d’un numéro vert et d’une cellule de veille et d’écoute, au niveau du cabinet du ministre des Transports, dans le but de répondre aux préoccupations des citoyens et de résoudre les problèmes et obstacles qui se dressent devant eux sur les ondes et vols maritimes vers l’Algérie.

    L’Express, 18/07/2022

    #Algérie #Gouvernement #Conseil_des_ministres #Tebboune

  • Algérie. Un destin commun

    Algérie, éducation, enseignement, BAC,

    Les résultats du bac ont été communiqués ce samedi 16 juillet. Bien sûr, et comme à chaque année, il y eut des bonheurs incommensurables et des chagrins inconsolables. C’est le lot des étudiants algériens depuis soixante ans. Depuis que le pays a recouvré son indépendance et que l’emblème national flotte sur toutes les institutions du pays.

    L’éducation en Algérie a été de tout temps, le secteur auquel les pouvoirs publics accordent le plus grand intérêt.

    Un intérêt qui place l’Algérie parmi les pays les plus considérés dans le monde, en ce domaine. Car on sait et on est convaincu que ce sont bien ces jeunes bacheliers qui auront la lourde tâche de faire gravir au pays tous les échelons du progrès et du développement
    La donne est encore plus importante dans cette nouvelle Algérie qui est en train de se construire. Et le président de la République en félicitant les jeunes bacheliers met un peu plus en évidence ce souci des hautes autorités du pays à former cette jeunesse cultivée à laquelle échouera la lourde tâche de changer le visage du pays et de lui garantir des lendemains meilleurs.

    Une société de savoir et de connaissance qui remet l’éducation au centre de tous les intérêts.

    La réussite au bac, n’est pas uniquement la réussite d’un destin individuel, mais la réussite du destin collectif de toute la nation. Ces architectes, ces médecins, ces administrateurs, ces juristes de demain, ce sont eux qui continueront, et en mieux, l’édification du pays. L’Algérie, en ces moments particuliers, a besoin de tous ses enfants chacun dans son domaine, pour contribuer à l’effort national qui s’engage sur d’autres bases et d’autres critères plus justes et plus performants.

    Ces bonheurs et ces chagrins qui ont traversé tout le pays ce samedi 16 juillet mettent du baume au cœur, car ils indiquent que le savoir a encore sa place dans notre société, que les études restent toujours le meilleur moyen pour réussir dans sa vie professionnelle.

    Autrement dit, l’échelle des valeurs est encore respectée en Algérie et l’effort consenti dans la formation de la jeunesse algérienne pèse toujours et est un socle commun entre les gouvernants et les gouvernés. C’est aussi le signe que la société algérienne vit et croit en la portée du savoir et le rôle central des études pour avancer sur le plan individuel mais aussi et surtout sur le plan collectif de ce destin commun qui lie tous les Algériens.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 18/07/2022

    #Algérie #Enseignement #Education #BAC

  • Algérie: De l’électricité pour l’Italie à partir d’Annaba

    Algérie, Italie, électricité, Annaba, énergie verte, câble sousmarin,

    Le PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, a fait savoir ce dimanche 17 juillet que l’électricité d’Algérie sera exportée vers l’Italie à partir d’Annaba à la fin de la réalisation d’un câble sous-marin reliant les deux pays long de 250 km.

    « Nous sommes en train de faire des études avec les Italiens pour la réalisation d’un câble sous-marin qui va partir d’Annaba vers l’autre rive (Italie) », a affirmé M. Adjal lors d’un point de presse tenu en marge d’une séance de travail avec les autorités locales à Bouira les présidents des assemblées populaires communales (P/APC) et les chefs de Daïras ainsi que des investisseurs.

    Le projet est actuellement en phase d’étude. Une fois l’étude achevée, « il faudrait trouver ensuite les sources de financement pour le réaliser », a encore expliqué le PDG de Sonelgaz, selon le compte-rendu de l’agence APS.

    Le même responsable a précisé qu’une fois réalisé, l’Italie sera une porte d’exportation de l’énergie pour l’Algérie. « Ce projet aura une grande importance pour notre pays », a-t-il ajouté.

    En matière d’exportation, le PDG de Sonelgaz a rappelé que l’Algérie exporte 500 Mégawatt vers la Tunisie voisine. « C’est une quantité importante », a estimé M. Adjal.

    En outre, il expliqué que la capacité de production actuelle de l’Algérie en matière d’électricité excède les 24.000 Mégawatts. « Aujourd’hui, nous avons une capacité de production d’électricité de l’ordre de 24.000 Mégawatts pour une consommation moyenne annuelle qui ne dépasse pas les 14.000 MGW », a expliqué le responsable du Groupe Sonelgaz.

    Cette capacité, qui est « très intéressante », a-t-il dit, « va encore augmenter avec la réalisation des investissements qui sont en cours et qui sont d’une capacité de 6.000 MGW ». Nous atteindrons une capacité de production de 30.000 Mégawatts à l’horizon 2031-2032″, a-t-il ajouté.

    M. Adjal a fait savoir, également, que son groupe exporte son savoir-faire en Afrique, en citant l’exemple d’une mission effectuée en Libye pour la maintenance d’une centrale électrique. « Cette mission menée par des travailleurs de Sonelgaz a été couronnée de succès », s’est-il réjoui.

    « Aujourd’hui, nous exportons aussi notre savoir-faire via nos écoles, dans le cadre des accords portant sur la prise en charge des agences d’autres compagnies dans 10 pays africains », a souligné le patron de Sonelgaz.

    En réponse aux questions de journalistes relatives à la transition énergétique en Algérie, l’orateur a expliqué que l’Algérie a franchi déjà de grands pas dans ce domaine. « Nous avons aujourd’hui une capacité de production qui dépasse les 400 MGW (d’énergie solaire), et nous nous attelons également à réaliser un grand projet de 15.000 MGW confié au ministère de la transition énergétique à travers une société mixte dont les deux propriétaires sont autres que Sonelgaz et Sonatrach », a fait savoir M. Adjal


    Il a tenu à préciser que ce projet est en phase d’appel d’offres. Les travaux de réalisation de ce projet devront être lancés au début de l’année prochaine (2023) par cette société qui s’appelle Chams, a expliqué le responsable du Groupe Sonelgaz.

    Le Jeune Indépendant, 17/07/2022

    #Algérie #Italie #Electricité #Annaba

  • Algérie-Italie : A plein gaz !

    Algérie, Italie, Gaz, Espagne, Ukraine, Russie, Mario Draghi,

    Les relations énergétiques avec l’Italie sont au beau fixe. Les exportations de gaz vers ce pays suivent une tendance haussière. Suivant la décision prise lors de l’entretien entre le chef de l’Etat et le Président italien Sergio Matarelli, l’Algérie est en train d’augmenter ses livraisons de gaz à l’Italie. L’agence officielle APS rapporte que l’Algérie augmentera de 4 milliards de mètres cubes supplémentaires ses fournitures de gaz à l’Italie à partir de la semaine prochaine et de 6 milliards de mètres cubes vers la fin de l’année. Pendant que la Russie a réduit d’un tiers son approvisionnement en gaz de l’Italie. L’Algérie passe donc à l’acte et répond à la requête italienne d’acquérir des quantités supplémentaires de gaz algérien pour parer à la situation née de la crise russo-ukrainienne contribuant à atténuer la pénurie de gaz en Italie. L’agence rapporte également que l’Algérie a livré à ce pays jusqu’ici 13,9 milliards de mètres cubes de gaz dépassant de 113% les volumes prévisionnels.

    A cet égard, il faut savoir que suivant l’accord signé entre le PDG de Sonatrach et son homologue de l’ENI, le 11 avril dernier, la compagnie pétrolière nationale doit livrer à son client italien 3 milliards de mètres cubes/an supplémentaire à court terme et 9 milliards de mètres cubes/an supplémentaires à partir de 2022-2023. L’objectif est de porter à moyen terme les livraisons de gaz algérien à l’Italie à 31 milliards de mètres cubes/an.

    Il faut savoir qu’en 2019, Sonatrach et l’ENI ont renouvelé le contrat d’achat et de vente de gaz pour un volume de 9 milliards de mètres cubes/an pour une durée de dix ans. En outre, cette compagnie, qui entretient une relation stratégique avec l’Algérie, a été la première à signer récemment un accord avec Sonatrach portant révision à la hausse des prix du gaz. N’oublions pas également que l’ENI n’est pas le seul client italien de Sonatrach. La compagnie pétrolière nationale a, en effet, renouvelé ses contrats de vente de gaz, en 2019, avec les compagnies italiennes Enel et Edison pour, respectivement, 3 milliards de mètres/an et 1 milliard de mètres cubes/an.

    Mais d’où proviendront les quantités de gaz supplémentaires ? A partir probablement du développement de gisements de gaz découverts dans le bassin de Berkine et développés ou à développer rapidement par l’ENI et par Sonatrach, selon l’ENI. Mais aussi à partir de gisements de gaz qui seront mis en service vers la fin 2022 ou en 2023, selon le PDG de Sonatrach.

    Il convient de signaler ici que cette hausse des exportations de gaz vers l’Italie intervient dans une phase où les ventes de gaz à l’Espagne sont en baisse. Pour un spécialiste pétrolier, la hausse des exportations de gaz vers l’Italie est permise par la baisse des exportations de l’Algérie vers l’Espagne. Elle se situe dans une période creuse pour les clients espagnols du gazoduc Medgaz, a-t-il ajouté. Le défi pour Sonatrach reste l’augmentation de la production de gaz pour non seulement honorer ses engagements envers les compagnies étrangères mais également pour accroître ses ventes vers l’Italie et d’autres clients. Les regards seront braqués sur la mise en service à temps de nouveaux gisements de gaz tels que ceux d’Isarène, de la périphérie de Gassi Touil, des gisements du Sud-Ouest, tels que Hassi Mouina. Le développement rapide du gisement de l’Ahnet, dont les réserves sont assez importantes, fait également partie de ce défi. Mais quitte à le rappeler, l’avancée dans le programme gouvernemental de rationalisation de la consommation d’énergie, les économies d’énergie encouragent l’expansion des exportations de gaz. Or, ce programme avance à pas de fourmi.

    KHALED REMOUCHE

    Reporters, 17 July 2022157

    #Algérie #Italie #Gaz #Espagne #Europe

  • Vacances des Algériens: Une question de pouvoir d’achat

    Algérie, vacances, pouvoir d’achat,

    La saison estivale est bel et bien ouverte aux Algériens avec son lot de surprises et de traditions hors normes. Des Algériens qui se sont rués sur les plages en ces journées caniculaires pour respirer l’air pur et pour se dégourdir les jambes dans l’eau. Seulement et en dépit de toutes les consignes, les gangs des plages sévissent encore. La question qui taraude l’esprit des estivants est de savoir qu’il faut mettre de l’ordre dans les plages. Sur la côte ouest d’Alger, c’est le laxisme total. Insalubrité, absence d’hygiène, bruits de vas et vient incessants de vendeurs de beignets, des cris des loueurs de parasols, des familles en parfaite violation du respect des plages, des footballeurs amateurs et la liste est longue de ces dépassements qui nuisent à la sérénité de la plage et viennent se greffer quotidiennement, à ce décor macabre. «Mais voilà l’été», ne cessaient de fredonner les artistes comme pour mieux illustrer ses bienfaits.

    Alors qu’un million d’Algériens est attendu en Tunisie après l’ouverture des frontières le 15 de ce mois, des experts en tourisme apportent une autre lecture à ce rusch et nous dévoilent, par contre, leur impression sur le choix des Algériens pour la Tunisie et surtout sur ceux qui passent leurs vacances en Algérie, le pays aux mille facettes touristiques diverses et diversifiées et ses 1200 km de littoral. Dans ses déclarations en marge de la sortie de la 43ème promotion des étudiants tenue à l’école du Tourisme ENST à l’hôtel Aurassi à Alger le jeudi dernier, le ministre Yacine Hammadi s’est montré très optimiste concernant cette option du « rester chez soi » et visiter son pays.

    Pour lui, l’ouverture de la frontière algéro-tunisienne annoncée en grandes pompes n’a aucune incidence majeure ni même un effet péjoratif sur le tourisme local en Algérie. Donc, pour lui, pas d’inquiétude. Toutefois, il précise qu’en Algérie, il existe 45 millions d’habitants et non pas seulement 03 millions qui se sont rués chez le voisin pour passer leurs vacances. Selon Mohamed Bourad, le professionnel en tourisme du «Sahara consulting Tourisme», et ancien responsable de la gestion économique Touristique à l’ENST de l’hôtel Aurassi à Alger et que nous avons joint hier par téléphone, que par rapport à cette problématique, que ce ne sont pas les 45 millions d’Algériens qui pourraient partir en vacances puisque le problème se pose en termes de pouvoir d’achat et de revenus des Algériens qui, il faut le dire s’amenuisent comme une peau de chagrin.

    Selon cet expert, le ministre du tourisme ne sait pas que les 45 millions d’Algériens n’ont pas la possibilité tous d’aller en vacances avec un smig à hauteur uniquement 20.000 Da, équivalent à une nuitée en pc sachant que le revenu moyen des algériens ne dépasse pas les 45 000 da par mois. Pour lui, le tourisme est un luxe pour 90 % de la population en Algérie. De ce fait, le problème est, incontestablement, celui du pouvoir d’achat et d’un écart et d’une inadéquation entre revenus et accès aux services touristiques inaccessibles pour le commun des mortels. Autre fait non négligeable, précise notre interlocuteur, le chômage chronique et l’inflation sont aussi à ajouter à ce quotidien et qui sont deux facteurs impactant les franges de la population en sachant bien que les jeunes, une frange au bas de l’échelle sociale en termes de revenus, n’a pas de gros moyens pour aller en vacances et 5 millions d’algériens partaient en vacances à l’étranger soit environ moins de 10% de la population générale avant 2019.

    Pour ce qui est du marché local, il nous dit qu’avec une offre limitée en lits dans le balnéaire, quel est le nombre d’algériens qui vont sur la côte méditerranéenne pour une trempette et surtout à quel coût ? Cette possibilité d’accéder aux loisirs, aux voyages, aux vacances, reste réduite et n’impacte et ne touche qu’un pourcentage faible sur les 45 millions d’algériens, précise l’expert Mohamed Bourad. L’absence d’études sur le secteur en identifiant les segments de population, les CSP, les tranches d’âge, les professions, les familles, les localisations et les motivations, ni encore moins la taille du marché local et ses caractéristiques, sont pour lui, des indicateurs absents dont on ne parle jamais, ni les planificateurs ni même ni les acteurs encore moins la presse, pour comprendre l’évolution du tourisme.

    Pour identifier qui va en vacances, où pour quelle durée, vers quelles régions et à quel prix? autant de questions qui pourraient aider les professionnels à affiner leur stratégie et adapter leurs offres aux marchés, il faudra étudier et décortiquer l’état des lieux et agir en conséquence, conclut notre interlocuteur. Le ministre ne semble aucunement intéressé de savoir comment évolue le tourisme local en Algérie, marchés produits, rythme de départ, périodes, caractéristiques des CSP. Ni même lever les voiles sur les motivations, les tendances, les besoins, les goûts, les succès, en mettant en valeur des produits attractifs.

    Il faudra agir sur le pouvoir d’achat pour permettre aux franges de la population d’accéder au tourisme et aux loisirs nous confie-t-il car aujourd’hui, moins de 10% des algériens peuvent bénéficier de jours de vacances, de sorties d’escapades et des visites de longue durée, sur l’étranger ou dans son propre pays, en bord de mer, en montagnes, dans le désert. Il faudra être laborieux pour donner la chance à chaque algérien d’aller en vacances, soit pour une journée, une semaine ou un mois.

    Il a lancé un SOS au ministre de tutelle puisque ce rêve ne se fera que par la définition d’une stratégie nationale du tourisme et des loisirs qui permettra de redresser ou du moins de mettre en exécution une vision cohérente sur des échéances bien précises englobant tous les secteurs concernés par le développement touristique.

    En attendant, il va falloir revoir les indicateurs et créer une base de données sectorielle qui permettra de cartographier le secteur et son évolution et agir pour développer un tourisme accessible à tout le monde, non pas un tourisme élitiste des 5 étoiles, a affirmé non sans ambages l’expert et hôtelier Mohamed Bourad que nous avons joint, hier, par nos soins.

    NADIRA FOUDAD

    Le Carrefour d’Algérie, 17/07/2022

    #Algérie #Vacances #Pouvoir_dachat #SMIG #Salaire

  • Contrats avec l’Italie: L’Algérie fait taire les sceptiques

    Algérie, Italie, Gaz, Mario Draghi,

    Le Premier ministre italien Mario Draghi effectuera demain une visite d’une journée en Algérie, en pleine crise que traverse son gouvernement et notamment après sa démission qui a été rejetée par le chef de l’Etat.

    La visite de Draghi a été précédée par l’annonce par l’Algérie d’une augmentation du volume de ses approvisionnements en gaz vers l’Italie de 4 milliards de mètres cubes supplémentaires à partir de la semaine prochaine.

    Depuis le début de l’année, l’Algérie a déjà livré 13,9 milliards de mètres cubes à l’Italie, dépassant de 113% les volumes prévus. Au total, cette année l’Algérie fournira à l’Italie 27 milliards de mètres cubes, donc près du tiers des besoins de ce pays. Ce qui fait de l’Algérie le premier fournisseur de l’Italie, qui reçoit deux fois plus de gaz d’Algérie que de Russie.

    La perche tendue à Draghi
    Par ces annonces de nouveaux approvisionnements, l’Algérie confirme, si besoin est, son statut de fournisseur fiable pour ses clients européens, notamment l’Italie vis-à-vis de laquelle Alger s’est engagée à fournir 9 milliards de m3 supplémentaires de gaz en 2023, comme convenu lors de l’accord signé il y a trois mois lors de la visite de Draghi à Alger.

    Les 4 milliards supplémentaires annoncés ce week-end sont venus s’ajouter à deux autres milliards déjà assurés. Ce qui fait que l’engagement de fournir 9 milliards supplémentaires par an est déjà honoré aux deux tiers. Une performance qui est de nature à clouer le bec aux sceptiques, et aux esprits revanchards qui se recrutent chez le voisin de l’ouest, ayant exprimé leurs doutes au sujet des capacités de l’Algérie à honorer son engagement à fournir les 9 milliards de m3 de gaz que prévoit le contrat avec l’Italie. Au grand dam de ceux-là, le contrat est non seulement bien respecté, mais aussi, bien avant l’heure.

    Le timing choisi par l’Algérie pour faire ces annonces, et qui coïncide avec la démission de Mario Draghi, se veut une perche pour le gouvernement italien qui traverse une grave crise gouvernementale qui menace de remettre en cause sa continuité jusqu’à la fin de la législature, en mars 2023, en raison d’une crise sociale, liée à l’inflation et au renchérissement des prix des produits énergétiques, dus à la guerre en Ukraine.

    L’Algérie en fournisseur fiable
    Le message est clair : l’Italie peut compter davantage sur l’Algérie en tant que fournisseur sûr et fiable dans sa stratégie visant à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie après l’invasion de l’Ukraine, et à s’approvisionner en cette ressource nécessaire à l’électricité et au chauffage en perspective du prochain hiver. L’Italie a déjà réduit à 25% sa dépendance au gaz russe.

    Qu’a cela ne tienne, la visite à Alger de Mario Draghi sera l’accession pour la signature de plusieurs accords dans divers domaines, suite notamment à la tenue d’un forum d’affaires qui aura pour conséquence de booster la coopération bilatérale dans une conjoncture d’après-covid marquée par une léthargie de nombre de secteurs économiques en Italie.

    La visite à Alger de la délégation italienne conduite par Draghi et qui comprend six ministres de son gouvernement dont ceux des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, de l’Intérieur, de la Justice, de la transition écologique, de l’Infrastructure, et de l’Égalité, fait suite à la mission qu’il a menée le 11 avril au cours de laquelle un accord a été signé entre la société algérienne Sonatrach et la société italienne Eni pour l’exportation de gaz – dans le but de diversifier les sources d’approvisionnement énergétique et réduire la dépendance.

    La visite de Draghi intervient également après celle du président algérien en mai dernier qui avait été précédée par la visite historique du chef de l’Etat italien, Sergio Mattarella, à Alger en novembre 2021, lors de laquelle l’approvisionnement en gaz algérien de l’Italie a été au centre des entretiens tenus par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    Les deux parties ont convenu de renforcer le partenariat énergétique entre les deux pays. L’Italie est le troisième partenaire commercial de l’Algérie dans le monde (premier client et sixième fournisseur). En 2021, la valeur des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie était de l’ordre de 7,34 milliards d’euros. Le gaz constitue la quasi-totalité des importations de l’Italie, qui exporte vers l’Algérie principalement des machines, des produits pétroliers raffinés, des produits chimiques et des produits sidérurgiques.

    A. R.

    L’Algérie aujourd’hui, 17/07/2022

    #Algérie #Italie #Russie #Gaz #Europe

  • Monde : Retour en force de la diplomatie algérienne

    Algérie, diplomatie, Afrique, guerre de libération, Enrico Mattei, Palestine, Hamas, OLP,

    La diplomatie algérienne, fidèle aux principes du 1er Novembre 1954, fondés sur le soutien aux causes justes et au droit des peuples à l’autodétermination, a marqué un retour en force sur la scène internationale en contribuant au règlement des crises dans la région et à l’instauration de la paix, a affirmé le moudjahid et ancien ambassadeur, Noureddine Djoudi.

    Dans un entretien à l’APS à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, M. Djoudi a souligné que la diplomatie algérienne a joué un rôle important dans
    l’affranchissement du pays du joug colonial, précisant que le premier jalon fut lorsque les chefs de la Révolution ont compris l’importance de la lutte diplomatique pour combattre le colonisateur qui a tenté plus d’un siècle durant d’effacer l’identité algérienne.

    Pour contrer la propagande française, qui présentait l’Algérie comme une « partie intégrante de la France », il fallait créer un mouvement de sympathie et de solidarité mondial, et pour atteindre cet objectif, la « diplomatie de guerre » fut enclenchée par « l’ouverture de bureaux et de représentations du Front de libération nationale (FLN) dans plusieurs capitales, notamment dans les pays qui soutenaient la France », a-t-il expliqué.

    Il s’agissait, par cette démarche, de « révéler à l’opinion publique mondiale la réalité des faits pour faire pression sur les gouvernements des pays qui soutenaient la France coloniale, à travers leurs peuples, et de montrer que l’Armée de libération nationale (ALN) était composée de révolutionnaires et non de bandits sous la coupe de l’Internationale socialiste », selon le diplomate.

    Evoquant les moudjahidine ayant porté la cause algérienne sur la scène internationale, Noureddine Djoudi a cité Tayeb Boulahrouf qui a contribué, a-t-il dit, au « ralliement de responsables italiens, dont le fondateur d’Eni, Enrico Mattei, à la cause nationale ».

    Pour le diplomate, la lutte menée par Boulahrouf continue de porter ses fruits en témoignent les relations fortes qu’entretiennent aujourd’hui l’Algérie et l’Italie.

    Il a également rappelé l’ouverture d’un bureau aux Nations Unies à New York grâce à Hocine Aït Ahmed, M’hamed Yazid et Abdelkader Chanderli. Ce dernier a réussi à convaincre le sénateur John Kennedy qui a appelé dans son célèbre « discours algérien », devant le sénat à la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie ».

    « La diplomatie algérienne, qui a toujours été une arme, repose sur des principes solides, à l’instar du droit des peuples à la liberté et à la dignité, ce qui explique que notre diplomatie s’appuie, à ce jour, sur la défense du droit des peuples à l’autodétermination », considère l’ancien ambassadeur.

    Pour ce qui est de la diplomatie algérienne après l’indépendance, M.Djoudi a fait savoir que l’on aspirait, à l’époque, à mettre en place un corps diplomatique basé sur la formation et que des membres de l’Armée de libération, y compris lui, avaient été choisis et nommés aux postes d’ambassadeurs et avaient comme orientation principale que la lutte des peuples souffrant du joug colonial et de discrimination raciale était celle de l’Algérie.

    « Au lendemain de l’indépendance, un corps diplomatique commençait à se former, en accédant à des écoles de formation diplomatique à l’étranger, jusqu’à la création de notre propre école au ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger », a-t-il poursuivi.

    M. Djoudi a rappelé l’aide apportée par la diplomatie algérienne au dirigeant sud-africain, Nelson Mandela qui voulait s’imprégner de la lutte des Algériens et qui a été amené à lancer « la diplomatie de guerre », étant un outil important pour faire connaitre la cause de son peuple et la discrimination raciale qu’il subissait et expliquer au monde le système de « l’Apartheid », et c’est à partir de là qu’a commencé l’élimination de ce régime ségrégationniste en Afrique du Sud, a-t-il dit.

    Il a également évoqué la participation de l’Algérie au règlement de nombreuses crises, à l’instar de celle des otages américains en Iran, du règlement du conflit entre ce pays et l’Irak en 1975, ou encore le
    règlement de la crise du détournement de l’avion koweïtien en 1988, soulignant que la diplomatie algérienne a toujours aspiré à la paix et à la justice entre les pays en conflit et est pleinement convaincue que tout conflit interne d’un pays ne peut être réglé que par la diplomatie et le dialogue, et la recherche de solutions pacifiques contre l’ingérence politique ou armée des puissances étrangères.

    A cet effet, il a rappelé la position de l’Algérie à l’égard des pays voisins, dont la Libye, précisant qu’elle a appelé à la non ingérence dans les affaires internes de cette dernière, tout en insistant sur l’impératif d’aider les Libyens à concrétiser leur union, tout comme pour le Mali.

    « L’Afrique, première des priorités »

    L’ancien ambassadeur en Afrique du sud, en Angola et aux Pays bas regrette le recul de la diplomatie algérienne à une certaine période, mais a-t-il dit, « nous sommes revenus aujourd’hui en force » soulignant que le Président de la République, M Abdelmadjid Tebboune l’a clairement signifié en affirmant que l’engagement de l’Algérie aux côtés de l’Afrique était la première des priorités. »

    Il s’est dit « fier » de voir la nouvelle diplomatie aussi active que dans les années de la Révolution, ajoutant que « notre diplomatie est capable aujourd’hui de faire face à toute offensive contre l’Algérie. Il y a aujourd’hui ce qu’on appelle la diplomatie du militantisme, pareille à celle que nous avons connue durant la guerre de libération ».

    Il y a un lien entre la diplomatie de guerre et la nouvelle diplomatie, a-t-il dit, précisant que les démarches menées par l’Algérie pour le règlement des conflits renseignent sur le rôle pionnier et essentiel de sa diplomatie ».

    M. Djoudi a salué l’initiative du Président de la République pour « l’unification des rangs palestiniens » lors de la rencontre historique entre le chef du bureau politique du mouvement Hamas, Ismail Haniyeh et le président palestinien, Mahmoud Abbas après des années de marasme.

    « La diplomatie algérienne a réussi à poser le premier jalon pour mettre fin à la division entre les factions palestiniennes, a-t-il dit, ajoutant « c’est, désormais, aux Palestiniens de faire front uni contre l’entité sioniste ».

    L’orateur a rappelé les déplacements continus du Président Tebboune dans de nombreux pays, l’intense activité de la diplomatie algérienne ainsi que les visites du Ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger Ramtane Lamamra, affirmant que les pays arabes ont favorablement accueilli et salué le Sommet arabe qu’abritera l’Algérie en novembre prochain.

    M. Djoudi a en outre souligné que la diplomatie algérienne qui a engendré une élite de diplomates de la trempe du chahid Mohamed Seddik Ben Yahia et bien d’autres, peut en former d’autres aussi compétents, sur les pas de leurs prédécesseurs et avec les mêmes principes de soutien aux cause justes et au droit des peuples à l’autodétermination.

    APS

    #Algérie #Diplomatie #Afrique #Palestine

  • Espagne-Algérie. Le «caméléon» de Madrid

    Espagne-Algérie. Le «caméléon» de Madrid

    Espagne, Algérie, Sahara Occidental, Gaz, Pedro Sanchez, José Manuel Albares,

    Au moment où l’Europe, en guerre déclarée contre la Russie, se débat pour s’affranchir de l’emprise gazière de Poutine, l’Espagne de Pedro Sanchez se tourne vers Moscou. Summum de la trahison.

    Brahim TAKHEROUBT

    Par devoir d’honnêteté, il faut reconnaître que le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, fait des miracles: c’est une personne capable de donner le vertige à une girouette. Il y a à peine quelques semaines, n’a-t-il pas dépêché son ministre des Affaires étrangères, Albares, à Bruxelles dans l’espoir d’impliquer l’Union européenne dans une crise bilatérale avec l’Algérie? Pour donner de l’épaisseur à sa manoeuvre, n’avait-il pas évoqué la «main de Poutine» derrière la décision algérienne de suspendre son traité d’amitié comme si Alger se faisait dicter ses positions souveraines? Et puisque le Premier ministre espagnol a un palais sensible au goût des couleuvres, il lâche une autre encore plus grosse. Après l’UE, il tente de vendre la menace russe à l’Otan.

    Le ministre des Affaires étrangères a déployé toute sa rhétorique mensongère, lors du Sommet de l’Otan qui s’est tenu à Madrid les 28, 29 et 30 juin dernier pour convaincre les membres de cette alliance atlantiste de la gravité des menaces qui ont surgi dans le flanc sud de l’Otan. Il évoque encore une fois « la main russe» derrière la déstabilisation de l’Afrique du Nord et du Sahel. Usant de messages codés, il a directement fait allusion à l’Algérie signifiant que ces menaces venant du «sud», usaient de la question migratoire et de «l’énergie comme armes de pression». C’est sur ces éléments farfelus et ces thèses décousues que Sanchez et Albares ont bâti leur «château de cartes», comme dans la série de télé américaine, pour tromper qui? L’opinion internationale? Elle ne suit pas Madrid dans son délire. Fourvoyer l’opposition espagnole? Cette dernière ne décolère pas.

    Plus grave encore, elle vient de découvrir, ahurie, le pot aux roses que pendant tout ce temps, le gouvernement espagnol pactisait avec Moscou. Triste constat. Summum d’une trahison corroborée par des chiffres incontestables: selon le gestionnaire du réseau gazier espagnol, 24,4% du gaz importé par l’Espagne est ainsi venu de Russie le mois dernier, contre 29,6% des Etats-Unis. L’Algérie, longtemps premier fournisseur du pays, n’a pesé que pour 21,6% de ses importations. Comment ose-t-on exiger une «entière solidarité» de l’Otan, après l’avoir fait avec l’UE avec de pareils mensonges? À Bruxelles, l’information a été ressentie comme un coup de poignard dans le dos. Au moment où l’Europe occidentale, en guerre déclarée contre la Russie, se débat pour s’affranchir de l’emprise gazière de Poutine, voilà que l’Espagne de Pedro Sanchez se tourne vers Moscou. Quel culot!

    Noyé dans ses propres contradictions, le Premier ministre espagnol affolé, se cherche une issue. Une fois sa trahison rendue publique, il fait réagir sa ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera qui a appelé les groupes énergétiques du pays à «réduire au maximum» leurs importations de gaz russe. Contrairement au pétrole, le gaz russe n’est pas concerné par les sanctions européennes adoptées suite à l’opération militaire russe en Ukraine, mais «il est recommandable de rechercher des alternatives», a-t-elle insisté.

    Si au plan interne, le gouvernement Sanchez collectionne les blâmes de l’opposition, ce nouveau rebondissement ne manquera pas de susciter des réactions à l’international. Le «gaz-gate» a emporté le peu de crédibilité dont jouissait jusque-là Pedro Sanchez et son ministre des Affaires étrangères, Albares auprès de leurs alliés occidentaux. On ne peut pas faire la guerre avec un allié enclin à la traîtrise. La diplomatie du mensonge finit toujours par fondre comme neige au soleil. Lors de son déplacement à Bruxelles à la recherche du soutien de l’UE contre l’Algérie, le MAE espagnol a déclaré, torse bombé, qu’il a rencontré le vice-président de la Commission européenne en charge de la politique commerciale, Valis Dombroyskis et Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour la politique étrangère (un membre actif du parti PSOE espagnol au pouvoir), que c’est la Russie qui a poussé l’Algérie à s’en prendre économiquement» à l’Espagne. Suffisant, il complète son argumentaire par «les dernières visites de Lavrov à Alger», pour expliquer cette menace contre l’Europe venant du sud. Alors que la planète entière sait que la vraie raison de cette crise avec l’Algérie n’est dû qu’au revirement inattendu de Madrid sur la question sahraouie, sans avoir préalablement informé son partenaire algérien comme l’exigent les dispositifs du fameux traité suspendu. Ne va-t-il pas falloir maintenant à Pedro Sanchez d’expliquer à l’opinion espagnole et internationale qui a inspiré son rapprochement avec Moscou? «La main d’Alger» peut-être? Qui sait?

    L’Expression, 14/07/2022

    #Algérie #Espagne #Gaz #Russie #OTAN #Pedro_Sanchez #Albares

  • Algérie – Espagne : La crise est là pour rester

    Algérie – Espagne : La crise est là pour rester

    Algérie, Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, ambassadeur à Madrid,

    L’Algérie a nommé un nouvel ambassadeur en France et c’est à Madrid plutôt qu’à Paris que la nouvelle suscite le plus d’intérêt.
    La raison en est que le nouveau chef de la plus importante mission diplomatique algérienne à l’étranger n’est autre que Saïd Moussi, l’ambassadeur algérien en Espagne rappelé pour consultation le 19 mars.

    C’était le premier acte d’éloignement entre les deux pays. Alger avait pris cette mesure au lendemain de l’annonce par le gouvernement espagnol de son revirement historique vis-à-vis de la question du Sahara occidental.

    D’autres mesures ont suivi depuis, dont la suspension, mercredi 8 juin, du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération signé avec l’Espagne en 2002.

    Les autorités espagnoles crient également au blocage des échanges commerciaux et nourrissent de sérieuses craintes quant à l’approvisionnement du pays en gaz, dont un peu plus de 20% provient d’Algérie.

    Fin avril, Amar Belani, envoyé spécial chargé du Sahara occidental et des pays du Maghreb, avait prévenu que la crise avec l’Espagne n’était pas un nuage d’automne.

    Ceux qui parlent d’une « colère passagère de l’Algérie, ne sont pas en phase avec la réalité », avait rétorqué le diplomate algérien au président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui avait appelé au retour de l’ambassadeur d’Algérie à son poste.

    Les propos de Belani prennent tout leur sens avec les développements de ces dernières semaines et notamment cette nomination de Saïd Moussi à Paris.

    Même rappelé il y a 4 mois, Moussi était encore ambassadeur en Espagne. Son affectation à Paris signifie qu’Alger a choisi de laisser son ambassade à Madrid vacante, probablement pour un long moment encore.

    C’est du moins ainsi que les analystes espagnols interprètent la décision du président Abdelmadjid Tebboune.

    Tant que Sanchez et Albares restent en poste…

    Certains sont même convaincus que le poste restera vacant et les relations entre les deux pays brouillées tant que Pedro Sanchez et son ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares resteront en charge de la politique étrangère espagnole.

    Citant des sources diplomatiques algériennes, le journal El Confidencial rapporte, mercredi 13 juillet, que le président algérien « n’est pas prêt à se réconcilier avec l’Espagne tant que Sánchez est à la tête du gouvernement et José Manuel Albares à la tête de la diplomatie espagnole ».

    Il faut dire que les deux hommes n’ont rien fait pour calmer la colère d’Alger, s’efforçant pendant quatre mois de défendre leur nouvelle orientation plutôt que de la revoir.

    C’est d’ailleurs le jour même d’un discours dans lequel Pedro Sanchez tente de justifier à nouveau son revirement qu’Alger annonce la suspension du traité d’amitié.

    A Alger comme à Madrid, il y a de bonnes raisons de penser que les deux pays pourront retrouver des relations normales en cas de changement de gouvernement en Espagne.

    Parmi ces raisons, le désaccord quasi unanime de la classe politique, à l’exception du parti socialiste (PSOE) au pouvoir, avec la nouvelle orientation de Pedro Sanchez vis-à-vis de la question sahraouie et des pays du Maghreb.

    Fin juin, le congrès des députés (parlement) a adopté une motion demandant le retour à la neutralité historique de l’Espagne dans le dossier sahraoui et des relations normales avec l’Algérie.

    En Espagne, Pedro Sanchez est accusé d’avoir pris une décision aussi lourde de manière unilatérale, sans consulter les autres groupes parlementaires, et d’avoir laissé à un chef d’État étranger le soin de l’annoncer.

    C’est en effet le roi du Maroc Mohamed VI qui a annoncé dans un communiqué de presse, le 18 mars, la décision du gouvernement espagnol de soutenir le plan d’autonomie marocain.

    Les milieux d’affaires en veulent également à M. Sanchez et à son équipe d’avoir mis en péril les relations avec un partenaire économique important, un pays qui achète à l’Espagne pour 2 à 3 milliards de dollars de marchandises par an et lui fournit d’importantes quantités de gaz à un prix inférieur à celui du marché.

    Fin juin, l’ancien président du gouvernement, José Maria Aznar, qui a lui-même signé le traité d’amitié qu’Alger a décidé de suspendre, a averti que l’Espagne « paiera cher » cette crise avec l’Algérie.

    The Maghreb Times, 14/07/2022

    #Maroc #Espagne #Algérie #UE #Pedro_Sanchez