Catégorie : Algérie

  • Afreximbank accueille l’Algérie comme son 52e État membre

    Afreximbank accueille l’Algérie comme son 52e État membre

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    Le Caire, 30 juin 2022 – La Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) a annoncé que la République algérienne démocratique et populaire (Algérie) fait désormais partie de ses États membres actionnaires. L’adhésion de l’Algérie porte le nombre de membres de la Banque à 52 sur les 55 États membres de l’Union africaine.

    L’adhésion de l’Algérie à l’accord portant création d’Afreximbank a été officialisée le 8 juin 2022 par le Décret présidentiel n° 22- 212. La souscription aux actions d’Afreximbank a été également autorisée par Décret présidentiel n°22-222 du 14 juin 2022. L’Algérie devient ainsi actionnaire de classe A de la Banque et sera représentée par le ministère algérien des Finances.

    L’Algérie a la 9e plus grande population et la 4e plus grande économie en Afrique. Elle est en outre membre de l’Union africaine, de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et de la Grande zone arabe de libre-échange.

    Le nombre d’États membres d’Afreximbank est passé de 38 en 2015 à 51 en 2021. Avec l’adhésion de l’Algérie, il ne manque plus que 3 États à la Banque pour atteindre une couverture continentale complète.

    Le Professeur Benedict Oramah, Président d’Afreximbank et de son Conseil d’administration a déclaré :

    « L’adhésion de l’Algérie à Afreximbank est capitale. Elle permet à la 4e plus grande économie d’Afrique d’intégrer la famille Afreximbank et crée une plate-forme pour que l’intervention de la d’Afreximbank dans le cadre de la ZLECAf ait plus d’impact et ouvre la voie à une coopération plus approfondie entre la Banque, le Gouvernement algérien, la Banque centrale algérienne et les importateurs et exportateurs algériens. Nous nous réjouissons d’un partenariat fructueux qui permettra à l’Algérie de s’établir fermement comme un participant solide au commerce et aux investissements intra-africains. »

    – Fin –

    À propos d’Afreximbank

    La Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) est une institution financière multilatérale panafricaine dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain. Afreximbank déploie des structures innovantes pour fournir des solutions de financement qui facilitent la transformation de la structure du commerce africain et accélèrent l’industrialisation et le commerce intrarégional, soutenant ainsi l’expansion économique en Afrique. Soutien indéfectible de l’Accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), Afreximbank a lancé les opérations d’un système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) qui a été adopté par l’Union africaine (UA) comme la plateforme de paiement et de règlement devant appuyer la mise en œuvre de la ZLECAf. Afreximbank collabore avec l’UA et le Secrétariat de la ZLECAf en vue de mettre en place une ligne de crédit d’ajustement visant à aider les pays à participer de manière effective à la ZLECAf. Au 31 décembre 2021, le total des actifs et des garanties de la Banque s’élevait à environ 25 milliards de dollars US et les fonds de ses actionnaires s’établissaient à 4 milliards de dollars US. La Banque a décaissé plus de 51 milliards de dollars US entre 2016 et 2021. Afreximbank est notée A- par GCR International Scale, Baa1 par Moody’s, A- par Japan Credit Rating Agency (JCR) et BBB- par Fitch. La Banque a son siège social au Caire, en Égypte.

    AFREXIMBANK, 30 JUIN 2022

  • L’Algérie est-elle encore définie par sa lutte de libération ?

    L’Algérie est-elle encore définie par sa lutte de libération ?

    Algérie, France, colonisation, mémoire, guerre d’Algérie, extrême droite, racisme,

    A l’occasion du 60e anniversaire de sa fin, la mémoire algérienne de la guerre d’indépendance reste une question épineuse.

    «La guerre a fait naître une hyper-mémoire anticoloniale : celle où les morts sont une présence constante»
    Martin Evans, professeur d’histoire européenne moderne à l’Université du Sussex et auteur de Algeria: France’s Undeclared War (Oxford University Press, 2013)

    Toute réponse doit commencer par l’indépendance, lorsque la lutte anticoloniale menée par le Front de libération nationale (FLN) algérien est devenue la pierre angulaire du nouvel État-nation. Inscrit dans la constitution de 1963 comme une « guerre d’un million et demi de martyrs », ce statut sacro-saint a donné naissance à une hyper-mémoire anticoloniale : celle où les morts sont une présence constante, des monuments aux noms de rues, des stades de football et aéroports.

    Comparez cela avec le Maroc voisin. Là-bas, la colonisation a été beaucoup plus courte, 44 ans contre 132 en Algérie. Le Maroc a toujours été un pays étranger sous la « protection » française temporaire, tandis que l’Algérie était une partie souveraine de la France. Par conséquent, au Maroc, la période coloniale est largement éclipsée par un récit plus long : la dynastie alaouite vieille de trois siècles et demi dont la légitimité découle de cette continuité et descendance du prophète Mahomet.

    Au cours des deux premières décennies après l’indépendance de l’Algérie, il y avait une grande fierté à la fois dans la victoire anticoloniale et dans le fait que l’Algérie était un phare de l’anti-impérialisme mondial. Au cours des années 1980, cette fierté a été tempérée par le scepticisme alors que la jeune génération, aux prises avec le chômage, a perdu ses illusions. C’est à ce moment que l’idée du faux « vétéran de la guerre », inventant un glorieux record de guerre pour un gain infâme, a pris racine : une image de trahison au cœur d’une grande partie de la violence des années 1990, lorsque les groupes islamistes ont pris les armes. contre le régime.

    Aujourd’hui, le colonialisme est toujours au cœur de la conversation publique, bien qu’avec une nouvelle teinte. J’étais en Algérie juste avant le Covid et j’ai été frappé de voir à quel point l’anticolonialisme s’était transformé en un sentiment antifrançais plus généralisé : la conviction que la France n’a pas fait assez pour expier le colonialisme, mais aussi que le lien français est toujours néfaste , et que les Algériens doivent chercher ailleurs.

    C’est ainsi que l’anticolonialisme façonne encore l’Algérie. Un point de comparaison est peut-être l’Irlande où, 100 ans après l’indépendance, l’héritage controversé de la domination britannique définit encore une grande partie de la politique irlandaise.

    « Nous devons nous méfier de la tendance à interpréter des événements complexes uniquement à travers le prisme de cette lutte »
    Rabah Aissaoui, professeur associé d’études françaises et francophones à l’Université de Leicester

    Les observateurs de la politique algérienne contemporaine ont tendance à soutenir que l’Algérie est encore profondément marquée par l’héritage de sa lutte de libération anticoloniale. Bien sûr, beaucoup d’attention a été accordée à la guerre d’indépendance, menée entre 1954 et 1962, mais le combat de l’Algérie pour l’émancipation remonte à bien plus loin ; il comprend les diverses insurrections et de nombreux actes de résistance contre les violences coloniales, les discriminations et les dépossessions réprimées par les Français au XIXe siècle, ainsi que la répression du soulèvement du Constantinois en 1945, qui fit des milliers de morts. Malgré cela, nous devons nous méfier de la tendance à interpréter les développements et événements sociopolitiques complexes en Algérie uniquement à travers le prisme de cette lutte.

    Comme l’affirme l’historien français Pierre Nora, « l’histoire nous rassemble ; la mémoire nous divise ». L’histoire de la longue bataille de libération de l’Algérie constitue un terrain contesté qui se dispute en Algérie et en France. Des deux côtés de la Méditerranée, les histoires de cette lutte ont fait l’objet de débats houleux et de tensions. Comme l’a montré Benjamin Stora, les « guerres de la mémoire » entre les personnes touchées par la guerre d’indépendance ont continué à dominer le débat public, mais elles ont largement échoué à résoudre le traumatisme et le sentiment de grief ressentis par beaucoup. Au cours des six dernières décennies, les dirigeants algériens ont cherché à établir et à maintenir leur légitimité en promouvant ce que l’historien Mohammed Harbi décrit comme un récit largement hagiographique de la lutte pour l’indépendance. En France, comme le note Pierre Vidal-Naquet.

    Mais l’héritage non résolu du colonialisme ne disparaîtra pas. Les militants du Hirak, le mouvement de protestation de masse pour les réformes démocratiques dirigé par de jeunes Algériens depuis 2019, ont fréquemment fait référence à la lutte de libération anticoloniale comme source d’inspiration pour leurs actions et pour justifier leurs demandes de changement. La question du passé violent de l’Algérie est active.

    « Un mouvement séparatiste est un héritage des tentatives françaises de contrôler le peuple algérien à travers la politique du diviser pour mieux régner « 
    Belkacem Belmekki, professeur d’histoire à l’Université d’Oran II, Algérie

    Malgré des préoccupations beaucoup plus urgentes, telles qu’un chômage élevé et un niveau de vie déplorable, le passé colonial de l’Algérie occupe toujours une place particulière dans le cœur et l’esprit de la jeunesse du pays. L’évocation même de la lutte pour l’indépendance évoque encore des images de torture et de répression impitoyable, transmises à travers des films, des manuels scolaires et oralement par les parents et grands-parents qui l’ont vécue.

    Sans surprise, la brutalité de la France en Algérie a durablement marqué les relations entre les deux pays, que l’on peut au mieux qualifier de compliquées et parfois difficiles. Ceci est aggravé par le refus catégorique des gouvernements français successifs de présenter des excuses pour le passé sanglant de leur pays en Algérie. Il y a aussi d’autres problèmes, comme le statut des Harkis (Algériens qui avaient collaboré avec les Français), qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine. Ni les autorités algériennes, ni la population dans son ensemble, ne semblent prêtes à accepter ceux qu’elles considèrent encore – 60 ans plus tard – comme des traîtres.

    Les Algériens ont des sentiments mitigés envers la France. Certains continuent d’attribuer de nombreux maux du pays aujourd’hui à la domination française il y a plus d’un demi-siècle. Le MAK ( Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie ) est un mouvement extrémiste dont les membres revendiquent l’indépendance de la région de Kabylie au nord de l’Algérie. Bien que rejeté par l’écrasante majorité des Algériens, y compris par de nombreux Kabyles eux-mêmes, ce mouvement est un héritage des tentatives françaises de contrôler le peuple algérien à travers la politique du diviser pour mieux régner .

    La domination française en Algérie était, de l’avis de tous, l’un des systèmes coloniaux les plus durs enregistrés à l’époque de l’impérialisme. Les Français ont laissé une profonde cicatrice dans le psychisme du peuple algérien et ses marques sont encore visibles sur les générations qui ont grandi dans une Algérie indépendante.

    « En juillet 2022, nous parlons d’une troisième génération qui utilise les médias sociaux pour façonner ses propres récits »
    Nadja Makhlouf, Photographe. ‘El Moudjahidate, Invisible to Visible’ est disponible en ligne .

    Que signifie l’anticolonialisme pour les Algériens et les Français d’origine algérienne vivant en France après 1962 ? La question a touché différentes générations de différentes manières, même si chacune a été aux prises avec deux constantes : le racisme anti-algérien endémique au sein de la société française et l’amnésie officielle. Jusqu’en 1999, le gouvernement français n’a pas officiellement reconnu la guerre d’Algérie comme une guerre à grande échelle, mais comme une question de « loi et d’ordre ».

    La première génération de migrants algériens après 1962 ne parlait pas de la guerre. Les mots « guerre » et « colonisation » étaient tabous. Ils essaient de s’intégrer du mieux qu’ils peuvent et se concentrent sur leurs enfants, nés sur le sol français et ayant automatiquement droit à la nationalité française.

    À la fin des années 1970 et au début des années 1980, il y a eu un changement. Cette deuxième génération a été scolarisée dans les valeurs républicaines françaises, tout en étant élevée par des parents algériens, une dualité qui les rend ni tout à fait algériens ni tout à fait français. Cette génération a été confrontée à la montée du Front national raciste et a connu une continuation du colonialisme et du racisme subis par leurs parents et grands-parents. Beaucoup ont été enhardis dans leurs propres luttes antiracistes par le souvenir de la lutte anticoloniale. Pour la première fois, des enfants français d’origine algérienne s’engagent en politique. A travers des organisations comme SOS Racisme, fondée en France en 1984, ils se sont battus pour être traités comme des citoyens égaux.

    En juillet 2022, nous parlons d’une troisième génération qui utilise les médias sociaux pour façonner ses propres récits. Cette génération se considère comme le véritable pont entre le passé et le présent, dénonçant les exactions commises par l’État français et appelant à une reconnaissance officielle de ces crimes. En cette année qui marque le 60e anniversaire de l’indépendance, il n’est toujours pas facile de parler de la guerre, pas plus qu’il n’est facile de parler des raisons pour lesquelles il y a eu tant de violence : 132 ans de colonisation. Le sujet reste épineux.

    History Today, juillet 2022

    #Algérie #France #Colonisation #Guerredalgérie #Harkis #Mémoire #Crimecoloniaux

  • Retour timide de l’Algérie après un long isolement

    Algérie, Espagne, Maroc, Sahara Occidental, gaz, pétrole, diplomatie, abdelmadjid Tebboune,

    L’Algérie a été isolée pendant des années. Aujourd’hui, elle fait un retour incertain sur la scène mondiale.
    Par Andrew G. Farrand

    Longtemps considérée comme le pays le plus isolé et le plus impénétrable d’Afrique du Nord, l’Algérie est soudain la belle du bal. Cette année, l’Algérie a accueilli les visites officielles du Premier ministre italien Mario Draghi, du président vénézuélien Nicolás Maduro et des ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Italie, du Portugal, de la Russie et des États-Unis (la première visite d’un secrétaire d’État américain depuis 2014). Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman se rendra à Alger le mois prochain. Pendant ce temps, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est rendu en Égypte, en Italie, au Koweït, au Qatar et en Turquie et est attendu à Moscou plus tard dans l’année.

    Par rapport aux normes récentes de l’Algérie, de tels échanges constituent un torrent de diplomatie. Championne des luttes anticoloniales au milieu du siècle dernier et pilier du Mouvement des non-alignés, l’Algérie s’est fortement repliée sur elle-même dans les années 1990, au milieu d’une guerre civile sanglante. Par la suite, elle n’a jamais complètement réapparu sur la scène mondiale avant que le prédécesseur de Tebboune, Abdelaziz Bouteflika, tombe malade en 2013 et disparaisse en grande partie de la scène publique. Élu en décembre 2019 au milieu d’un mouvement de protestation historique – suivi de près par la pandémie de COVID-19 – Tebboune a passé une grande partie de ses premières années au pouvoir à se concentrer sur les préoccupations intérieures.

    Mais aujourd’hui, alors que la Russie cherche des sources d’énergie alternatives après son invasion de l’Ukraine, le statut de l’Algérie en tant que producteur de pétrole et de gaz sous-développé aux portes de l’Europe a suscité un intérêt international. Les dirigeants du pays, bien sûr, attribuent cette nouvelle popularité non pas aux circonstances, mais à un positionnement stratégique judicieux. Outre sa vaste superficie et son emplacement de premier plan au centre de l’Afrique du Nord, l’Algérie entretient depuis longtemps des relations diverses avec l’Occident, la Russie, la Chine et d’autres pays à revenu intermédiaire et en développement, tout en évitant assidûment de se placer sur une seule orbite (ce jeu d’équilibriste a motivé le refus des diplomates algériens de condamner l’invasion russe aux Nations unies le 2 mars, malgré l’engagement historique de l’Algérie en faveur de la souveraineté nationale).

    Dans le contexte actuel de pénurie énergétique en Europe, le producteur public algérien Sonatrach s’est empressé d’accroître sa production, de renégocier les prix et de signer de nouveaux accords d’exportation, ce qui a permis d’atteindre des niveaux de production record et de dégager une importante manne financière. Les dirigeants ont ensuite renforcé les programmes d’assurance sociale et les subventions sur les produits de première nécessité, annulé les augmentations d’impôts et les réductions de subventions prévues, et commencé à renflouer les fonds de réserve de l’Algérie, qui s’amenuisent.

    Après de nombreux mois de prévisions macroéconomiques désastreuses et de difficultés pour les pauvres du pays, qui avaient du mal à se procurer des produits de base, ce retournement de situation est frappant. Tout comme le regain de visibilité du pays sur la scène internationale.

    Parallèlement à la vague d’échanges diplomatiques, l’Algérie accueille actuellement les Jeux méditerranéens. En juillet, elle marquera le soixantième anniversaire de son indépendance obtenue par la grande lutte et, en novembre, elle accueillera le prochain sommet de la Ligue arabe. Les autorités ont prévu un budget de 40 millions de dollars pour les célébrations de l’indépendance, où elles espèrent consacrer la « nouvelle Algérie » que Tebboune a proclamée lors de son élection il y a plus de deux ans.

    Mais l’administration de Tebboune a manqué de légitimité depuis le début, et n’a guère été à la hauteur de l’attention portée à l’Algérie ces derniers temps. Au contraire, alors qu’elle cherchait à s’imposer avec assurance sur la scène mondiale, l’administration de Tebboune semble trébucher.

    Jeux diplomatiques

    Plus de trois mille athlètes de deux douzaines de pays participent aux Jeux méditerranéens qui se sont ouverts le 25 juin à Oran, dans l’ouest de l’Algérie. Les participants du Maroc et de l’Espagne, pays voisins, ont été chaleureusement accueillis à Oran, même si les deux pays ont récemment vu leurs relations diplomatiques avec l’Algérie se dégrader.

    L’été dernier, au milieu d’une série de crises intérieures, notamment de graves incendies de forêt qui ont fait des dizaines de morts, l’Algérie s’est emportée contre son voisin, le Maroc, qu’elle a accusé d’être de connivence avec Israël pour compromettre sa sécurité. L’Algérie a coupé ses liens diplomatiques et a fermé son espace aérien aux vols marocains. Les tensions n’ont fait que croître depuis, les deux voisins se rapprochant d’un conflit armé en raison de la violence dans le territoire contesté du Sahara occidental (le Maroc revendique le territoire comme sien, tandis que l’Algérie a longtemps accueilli des réfugiés sahraouis et soutenu leur mouvement de libération).

    L’Espagne, qui a contrôlé le Sahara occidental jusqu’en 1975, a maintenu une position neutre sur ces revendications jusqu’en mars, lorsque le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a, de manière inattendue, soutenu le point de vue marocain, choquant et exaspérant Alger. Même l’expulsion d’Espagne de deux dissidents algériens très en vue n’a pas réussi à calmer la colère des dirigeants algériens et, après des semaines de négociations infructueuses, le 8 juin, l’Algérie a suspendu son traité de coopération primaire avec l’Espagne, vieux de deux décennies.

    Cette escalade aurait pu permettre d’obtenir des concessions de la part de l’Espagne – qui a importé plus de 40 % de ses besoins en gaz d’Algérie l’année dernière – si Alger n’avait pas commis un faux pas. Le même jour, les banques algériennes ont reçu l’ordre officiel de geler les paiements commerciaux avec l’Espagne, imposant de fait un embargo commercial, bien que les responsables algériens aient précisé que les flux de gaz ne seraient pas affectés. L’Espagne a rapidement fait appel aux autorités de l’Union européenne (UE), qui ont décrié cette décision et se sont engagées à défendre tout membre de l’UE menacé par des pratiques commerciales déloyales ou des violations du pacte commercial.

    Des faux pas qui s’accumulent

    Quelques jours plus tard, le ministre algérien des finances, Abderrahmane Raouya, est sorti d’une réunion à la délégation de l’UE à Alger pour apprendre qu’il avait été démis de ses fonctions, vraisemblablement pour avoir contribué à l’escalade qui avait transformé l’impasse diplomatique avec l’Espagne en une véritable crise commerciale.

    Bien que le cabinet actuel ne soit en place que depuis février, Raouya était déjà le deuxième membre limogé. Le premier, le ministre des transports Aissa Bekkai, a été limogé en mars après que le dysfonctionnement de ce secteur ait provoqué des manifestations de colère devant les agences d’Air Algérie et d’Algérie Ferries à l’étranger. De hauts responsables du secteur des transports, dont les directeurs d’Algérie Ferries et de l’aéroport d’Alger, ont depuis été licenciés.

    Le président Tebboune a longtemps cherché à gagner la confiance du public en se montrant dur envers son propre personnel. Comme s’il voulait dire aux Algériens « J’en ai autant marre que vous » des services publics de mauvaise qualité du pays, il a publiquement réprimandé ses ministres, licencié des fonctionnaires pour qu’ils servent d’exemples aux autres et lancé une nouvelle unité d’enquête sur le secteur public.

    Alors qu’une plus grande responsabilité publique serait une bonne nouvelle en Algérie, de nombreux Algériens ne sont pas dupes et les mesures de Tebboune ont, au contraire, exacerbé un climat de peur au sein du secteur public. Tout en aggravant la tension générale qui, selon de nombreux Algériens, s’empare du pays aujourd’hui, cette situation pourrait également éroder davantage la qualité du service public. De nombreux bureaucrates sont désormais paralysés, craignant d’approuver des décisions, tandis que d’autres surcompensent, poussés par le désespoir croissant de plaire à Tebboune. Par exemple, lors de la dernière dispute diplomatique avec l’Espagne, un communiqué des diplomates algériens à Bruxelles a semé la confusion quant à savoir si l’Algérie avait vraiment suspendu le traité d’amitié après tout. Quelques jours plus tard, des responsables algériens du tourisme ont aggravé les tensions en laissant entendre par erreur que l’Algérie avait décidé d’interdire le tourisme avec l’Espagne.

    Tebboune, quant à lui, n’est guère à l’abri d’épisodes de maladresses par excès de zèle. Alors qu’il visitait un salon professionnel à Alger ce mois-ci, il a demandé à un représentant de Lockheed Martin si la société pouvait fournir à l’Algérie des avions de lutte contre les incendies « tout de suite ». Sur Internet, les Algériens ont critiqué son désespoir tout en déplorant ses implications : près d’un an après les incendies de forêt dévastateurs qui ont ravagé le pays, les dirigeants algériens n’ont toujours pas fourni l’équipement adéquat pour éviter qu’ils ne se reproduisent. L’année dernière, des avions loués à une société espagnole ont aidé à éteindre les incendies. Compte tenu des tensions actuelles avec l’Espagne, cette option semble désormais écartée. L’Algérie a loué un avion russe et passé des commandes pour en acheter d’autres.

    Prêt pour le prime time ?

    À mi-chemin de son mandat de cinq ans, M. Tebboune peut se prévaloir de quelques succès récents, notamment de nouveaux accords et découvertes de pétrole et de gaz, d’un important accord d’extraction de phosphate avec la Chine et de nouveaux projets de gazoduc transsaharien, entre autres.

    Mais l’industrie énergétique algérienne, qui constitue l’épine dorsale de l’économie du pays, a du mal à augmenter sa production après des années de sous-investissement. Investir dans les réparations sera utile à l’avenir, mais ne fera pas grand-chose aujourd’hui pour la plupart des Algériens, qui sont 45 millions et doivent faire face à des pénuries de denrées alimentaires de base, à une forte inflation des prix, à des coupures d’eau et à d’autres problèmes quotidiens. Poussés par le désespoir, les Algériens continuent de fuir illégalement vers l’Europe en grand nombre, et les tranches de la société prêtes à risquer les dangereuses traversées en bateau s’élargissent.

    Les partenaires de l’Algérie à l’étranger ont leurs propres préoccupations quant à la compétence de l’État. Ils ont regardé, perplexes, lorsque l’Algérie a bloqué l’accès à Internet cette année encore pour empêcher la tricherie aux examens du secondaire, et avec beaucoup plus de consternation lorsque les violations des droits de l’homme se sont aggravées et ont pris de plus en plus au piège les doubles nationaux.

    Les années où l’Algérie se cachait au grand jour sont terminées. Mais, alors qu’elle a pris une nouvelle importance dans les affaires mondiales, elle a eu du mal à s’engager efficacement et à façonner les événements selon sa vision, même lorsque ses richesses énergétiques lui confèrent un pouvoir considérable. Son incapacité à empêcher le revirement de l’Espagne – ou celui de plusieurs autres nations européennes qui lui ont emboîté le pas ce printemps – sur la question du Sahara occidental n’en est qu’un exemple. Et la mauvaise discipline des officiels en matière de messages et les faux pas trop zélés laissent parfois les étrangers perplexes quant aux politiques et aux objectifs réels de l’Algérie, même sur des questions chères. Si elle veut saisir ce moment, l’Algérie a beaucoup de retard à rattraper, tant sur le fond que sur la forme de ses relations extérieures.

    Andrew G. Farrand est membre senior non résident des programmes pour le Moyen-Orient de l’Atlantic Council. Il est l’auteur de The Algerian Dream : Youth and the Quest for Dignity.

    Atlantic Council, 29 juin 2022

    #Algérie

  • UE-Algérie: Les prix du gaz revus à la hausse

    Union Européenne, Algérie, gaz, prix,

    EXCLUSIF La société algérienne Sonatrach envisage de nouvelles formules pour augmenter les prix du gaz pour les acheteurs européens – sources

    LONDRES, 28 juin (Reuters) – Le producteur public algérien de pétrole et de gaz Sonatrach négocie des moyens de tirer parti de la hausse significative des prix du gaz au niveau mondial dans ses contrats à long terme avec les acheteurs européens, ont déclaré à Reuters deux sources au fait de la question.

    Sonatrach envisage plusieurs options, y compris un lien partiel avec les prix du gaz au comptant dans les contrats qui ont historiquement été liés au prix du Brent, ont dit les sources.

    Les inquiétudes concernant l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe ont fait grimper les contrats de référence sur le gaz TTF néerlandais à un mois et à un jour d’avance de plus de 80 % et 110 % respectivement depuis le début de l’année. Le Brent a augmenté de 55 % au cours de la même période.

    Le rôle de l’Algérie en tant que fournisseur de gaz pour l’Italie, l’Espagne et d’autres pays d’Europe du Sud a pris une importance accrue en raison du conflit en Ukraine et de l’imposition par l’Europe de sanctions contre Moscou.

    La Russie a récemment réduit l’approvisionnement de l’Europe via le gazoduc Nord Stream 1 à 40 % de sa capacité, les politiciens avertissant que les flux pourraient être complètement suspendus.

    L’Algérie et d’autres vendeurs tentent de trouver des moyens de récupérer les revenus perdus du fait que les contrats à long terme dépendent d’un seul indice de prix.

    Mais les révisions de prix interviennent à un moment difficile pour l’Europe, alors que les pays s’efforcent de remplir les installations de stockage avant la saison de chauffage hivernale et d’élaborer des plans d’urgence en cas de perturbation potentielle des flux russes.

    « Sonatrach a un très fort pouvoir de négociation parce qu’elle a obtenu le gaz et qu’elle est consciente que l’Europe en a besoin », a déclaré une source.

    « Les acheteurs réalisent maintenant qu’ils sont coincés entre le marteau et l’enclume », a-t-il ajouté.

    Reuters a contacté Sonatrach pour un commentaire.

    Une deuxième source a déclaré que la société cherche à revoir les prix avec les entreprises qui reçoivent du gaz par le gazoduc sous-marin Medgaz, notamment Naturgy (NTGY.MC), Cepsa (CPF.GQ) et Endesa (ELE.MC) en Espagne, Engie (ENGIE.PA) en France et Galp (GALP.LS) au Portugal.

    « Ils bousculent tout, gardent les formules de Brent, y compris les formules de TTF. Ils demandent une augmentation similaire à celle des prix (du gaz) internationaux et l’excuse est que le TTF est très cher », a-t-il dit, ajoutant que les prix dans les contrats à long terme sont généralement basés sur des moyennes à long terme plutôt que sur des prix quotidiens.

    « Il se peut qu’ils offrent à une compagnie tout le TTF, à une autre tout le Brent, à une autre encore un mélange parce qu’ils négocient avec tout le monde. Ce sont des négociateurs compétents et ils essaieront d’obtenir le maximum. »

    Un porte-parole de Naturgy a déclaré que les négociations étaient en cours, et a refusé de commenter les détails, ajoutant que les relations de la société avec Sonatrach étaient bonnes. Cepsa a refusé de commenter, tandis qu’Endesa, Engie et Galp n’ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.

    Tamir Druz, directeur général de la société de conseil Capra Energy, a déclaré que les clients de Sonatrach indexés sur le Brent avaient bénéficié d’une réduction considérable par rapport au TTF et à d’autres indices gaziers mondiaux, et que les dispositions relatives à la révision des prix dans ses accords de vente et d’achat (SPA) devraient permettre à la société de récupérer une bonne partie des revenus perdus.

    L’augmentation de la demande d’énergie a soulagé les finances publiques algériennes après des années de baisse des ventes de pétrole qui ont entamé les réserves de devises étrangères. Les recettes énergétiques du pays devraient atteindre 50 milliards de dollars d’ici à la fin de 2022, contre 35,4 milliards de dollars en 2021.

    Reuters, 28 juin 2022

    #Algérie #UE #Gaz #Pric

  • Algérie: Le prince de Monaco Albert II arrive à Oran

    Algérie: Le prince de Monaco Albert II arrive à Oran

    Algérie, Oran, Jeux Méditerranéens, Prince Albert II,

    ORAN – Son Altesse le prince de Monaco Albert II est arrivé mercredi à Oran pour une visite de deux jours pour assister à des épreuves de la 19e édition des Jeux méditerranéens.

    Son Altesse le prince Albert II a été accueilli à l’aéroport international « Ahmed Ben Bella » d’Oran par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra qui lui a souhaité au nom du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, la bienvenue et un bon séjour à El Bahia.

    A son tour, le prince Albert II a exprimé ses chaleureux remerciements au Président Abdelmadjid Tebboune pour cette aimable invitation, félicitant l’Algérie, peuple et gouvernement, pour l’excellente organisation et le franc succès que connait cette manifestation sportive méditerranéenne.

    Le prince Albert II rencontrera durant sa visite de deux jours à Oran la délégation de la principauté en lice aux Jeux méditerranéens, et assister à des épreuves des JM.

    A noter que le souverain monégasque préside le Comité olympique de la Principauté de Monaco.

    APS

    #Algérie #Oran #JeuxMéditerranéens #PrinceAlbertI

  • Maroc: Les réalités du terrain contredisent les allégations du Makhzen

    Maroc: Les réalités du terrain contredisent les allégations du Makhzen

    Algérie, Maroc, Melilla, migrants africains,

    La répression opposée par les autorités marocaines aux jeunes migrants subsahariens et la violence disproportionnée dont elles ont usé et abusé a été dénoncée par la communauté internationale et mise à l’index. Même la connivence dont use le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, pour venir à la rescousse de Rabat ne suffit plus. Le drame a été mis sur la place publique et le verdict de la vox populi, même à l’intérieur du Maroc, a été sans appel.

    De ce fait, le Maroc a cherché des sorties de secours, sans en trouver, et les faux prétextes, comme ceux disant que « des assaillants se sont infiltrés à la frontière avec l’Algérie », ne suffisent plus à cacher les « parties intimes » des responsables marocains.

    Ainsi, et suite au communiqué de l’ambassade du Maroc à Madrid qui précise que des assaillants se sont infiltrés à partir de l’Algérie, l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani a tenu a nié en bloc les allégations tendancieuses du Makhzen : «Nous savons que le Maroc a érigé la fuite en avant en système de gouvernance. N’ayant pas le courage d’assumer leurs propres turpitudes, les autorités de ce pays sont constamment a la recherche de boucs émissaires pour se défausser de leurs responsabilités ».

    Le diplomate avance que les organisations internationales spécialisées dans la gestion des flux migratoires, attestent que la majorité des migrants subsahariens qui se trouvent au Maroc ont rejoint ce pays par les voies légales. Ceci est le résultat du marketing diplomatique nourri par ceux qui définissent, présomptueusement, le Maroc comme étant la plateforme entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe, dans le but soi-disant de consolider la position géostratégique du pays.

    « L’appel d’air qui a suivi des pseudos régularisations de migrants est un autre fait que les autorités marocaines se doivent de reconnaître au lieu de jeter malhonnêtement la pierre au voisin. Je rappelle qu’un journal connu dans ce pays alertait, de manière stigmatisante, sur le « péril noir », a-t-il martelé.

    Ainsi, et au lieu de se retrancher lâchement dans la politique de l’autruche, ajoute Belani, les représentants de l’ambassade du Maroc à Madrid feraient mieux de réaliser qu’on ne peut se prévaloir à la fois de son « africanité » à l’égard de ses voisins du sud et enfiler en même temps la tenue du garde-chiourme qui contribue à surveiller les frontières extérieures européennes.

    « Le résultat des courses de ce grand écart est la survenance cyclique de répressions sauvages et de carnages, comme celui de Nador, qui ont horrifié les citoyens du monde. Certaines voix s’élèvent, notamment sur les réseaux sociaux, pour relever le caractère planifié et prémédité de cette « tentative » de franchissement de la frontière de Melilla par plus d’un millier de subsahariens qui seraient ainsi tombés dans un guet-apens, réprimer férocement par les forces de l’ordre pour, à la fois intimider les pays du sud de l’Europe dont l’Espagne au premier chef, en agitant la menace de la submersion migratoire et obtenir, en retour, le soutien diplomatique ainsi que des subsides substantiels de la part de l’Union Européenne », conclut le communiqué.

    L’Express, 29 juin 2022

    #Maroc #Algérie #Espagne #Melilla #MigrantsAfricains

  • Algérie Ferries: Traversée Marseille-Skikda quasiment vide

    Algérie Ferries: Traversée Marseille-Skikda quasiment vide

    Algérie Ferries, Algérie, Marseille-Skikda, traversée,

    La compagnie Algérie Ferries a opéré, le 2 juin, une traversée au départ de Marseille vers Skikda « quasiment vide. »

    Le Procureur de la République de la Cour d’Alger a annoncé, ce mardi dans un communiqué, que les résultats préliminaires de l’enquête diligentée ont montré qu’il s’agissait d’une « action délibérée avec la complicité des responsables » d’Algérie Ferries.

    Le même responsable précise que « le recours à la réquisition d’un navire vide se fait uniquement en cas d’importantes réservations à l’étranger. »

    En effet, un navire de la compagnie Algérie Ferries a opéré, le 1er juin, une traversée à bord du navire Tassili 2 au départ d’Alger vers Marseille « sans passagers. »

    Le même navire de la compagnie maritime nationale a opéré, le 2 juin, une traversée au départ du port de Marseille à destination de Skikda avec à bord « seulement 39 voyageurs et 21 véhicules » alors que Tassili 2 a une capacité de 1300 passagers et plus de 300 véhicules.

    Le communiqué du Procureur a précisé que de nombreux citoyens désirant voyager « n’ont pas pu réserver sous toutes les places ayant été réservées au préalable ».

    C’est la deuxième traversée qui effectuée « quasiment vide » par un navire de la compagnie Algérie Ferries après celle effectuée, le 2 juin, par le Badji Mokhtar 3 au départ de Marseille à destination du port d’Alger.

    Ces faits ayant coïncidé avec cette traversée du Badji Mokhtar entre Marseille-Alger, « le juge d’instruction en a été saisi pour verser ces informations au dossier d’instruction ouvert à son niveau contre les mêmes accusés », lit-on dans le communiqué, cité par l’agence APS.

    Trois responsables de la compagnie Algérie Ferries, dont l’ancien PDG, ont été placés en détention provisoire le 10 juin par le juge d’instruction près le Pôle pénal national économique et financier.

    D’autres responsables de la compagnie maritime nationale ont également été placés sous contrôle judiciaire.

    Voyager, 28 juin 2022

    #Algérie #AlgérieFerries #MarseilleSkikda

  • Algérie. Même Dar Khali Moh, faut tousser avant d’entrer !

    Algérie. Même Dar Khali Moh, faut tousser avant d’entrer !

    Algérie, Maroc, presse, journalistes, Jeux Méditerranéens, Oran, délégation marocaine,

    Même Dar Khali Moh, faut tousser avant d’entrer !

    Argent détourné par la Içaba. Les autorités sont formelles : tout récupérer avant le 31 octobre.

    De l’hégire ou du calendrier Maya ?

    Non, mais essaie une seconde, une seconde Bark d’atterrir à l’aéroport JFK de New York ou sur le tarmac du londonien Heathrow ou sur l’une des deux pistes de l’aérodrome de Sao Tomé-et-Principe, d’y déclarer à la police des frontières que t’es journaliste, et que tu viens couvrir les Jeux olympiques, la Coupe du monde de Badminton ou le championnat inter-archipels de couture en trois points, sans dés ! On te dira partout, dans tous ces endroits cités et ailleurs «Bienvenue Madame, Monsieur, votre accréditation, s’il vous plaît !». Tu l’as cette accréditation, Allah Ouma Barek, tu passes, Marhaban. Tu ne l’as pas, tu reprends l’avion vers chez toi et s’il est déjà parti, sans toi, t’attends le prochain dans l’aérogare, comme Tom Hanks, la classe et le cachet de la Paramount en moins ! Citez-moi un pays qui accepterait sur son sol une femme ou un homme ou les deux, déboulant, sourire Colgate au coin de la bouche, affirmant qu’il est journaliste, sans pouvoir le prouver, sans avoir formulé ce que formulent tous les journalistes du monde, déjà chez eux, avant de boucler leur valise : une demande d’accréditation.

    Et chez nous, parce que des «confrères» marocains ont ramené leur fraise mentholée à l’aéroport d’Oran en parfaits «sans papiers», il faudrait que la Dézédie les accepte, leur offre le cocktail de bienvenue, leur embrasse la main en signe de «fraternité-khawa-khawa», sinon, nous serions une dictature pire que la Corée du Nord ? Yaw ? Y’a écrit quoi sur le fronton de l’aérodrome d’Oran ? Dar Khali Moh ? Maiiiis ! Même chez Khali Moh, tu tousses à l’entrée, tu déclines ton pédigrée, tu montres patte blanche avant d’en franchir le seuil, Si Mohamed ! Mais bon ! On l’aura compris, il fallait trouver le nonos à ronger.

    Comme ça n’a pas « marché » avec la délégation officielle marocaine, athlètes, entraîneurs et dirigeants accueillis avec Zorna, embrassades et youyous, il fallait en dénicher un de nonos, farfouiller dans quelque poubelle pour l’en extirper, le montrer à tout le monde comme du pur gigot de bœuf bio et frétiller de la queue devant Momo 6, la conscience d’avoir bien fait son boulot de fouilleur de poubelles et de touilleur de merde, Hachakoum !

    C’est dans l’exacte lignée et dans la dimension jumelle que celle d’envoyer, en escadrons, des migrants s’écraser contre les barbelés de Ceuta et Melilla. Ou de les écraser soi-même ! Ça porte un nom en diplomatie : la politique du pire ! Et très franchement, à voir l’ambiance tellement bon enfant qui règne à Oran, malgré la frayeur due à la secousse tellurique, la politique du pire du Makhzen, les taupes à plumes, on s’en tape un peu, beaucoup, passionnément, un chouia, totalement ! Et nous fumons du thé pour rester éveillés à ce cauchemar voisin qui continue.

    H. L.
    LSA, 28 juin 2022

    #Algérie #Maroc #JeuxMéditerranéens #Oran #JournalistesMarocains

  • L’Algérie, un pays toujours à la recherche de son destin

    L’Algérie, un pays toujours à la recherche de son destin

    Algérie, Fête de l’indépendance, 05 juillet 1962, économie, situation sociale,

    Célébration de notre Glorieuse fête de l’Indépendance du 05 juillet 2022 : l’Algérie, pays plein de vitalité, de 1962 2022, est toujours à la recherche de son destin, avec une transition inachevée
    Cinquante-huit ans après son indépendance, fêté le 5 juillet 2022, son 60ème anniversaire. Le moment est venu, pressant, d’un examen lucide de la situation afin d’engager les réformes profondes, indispensables pour engager le pays sur le chemin de l’avenir. Sonatrach en 2022 procure avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures environ 98% des recettes de l’Algérie : ainsi sur le plan économique après plusieurs décennies d’indépendance politique, comme vient de la rappeler le Président de la république le 24 juin 2022, je le cite « Sonatrach est l’un des puissants leviers de la souveraineté nationale ».

    1.-L’Algérie célèbre le 5 juillet 2022 la fête de l’indépendance marquant la fin de la colonisation française depuis la conquête de l’Algérie de 1830 à 1871, après une longue résistance de 1830 à 1962. La France reconnaît l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet et celle- ci est proclamée le 5 juillet 1962. Soixante ans (60) ans après, l’Algérie est toujours à la recherche de son destin, avec une transition inachevée tant sur le plan politique qu’économique et les défis qui l’attendent, avec un monde en plein bouleversement préfigurant d’importantes mutations géostratégiques, entre 2022/2030, sont nombreux et complexes. Toute politique de développement envisageable sur la période 2022/2025/ 2030 n’aura de chance d’aboutir que si d’abord l’on tient compte des trajectoires du passé, afin de ne pas renouveler les mêmes erreurs. Cela implique la mise en place de nouvelles institutions débureaucratisées et décentralisées, une refonte de l’État et un minimum de consensus social pour la mise en œuvre, tout projet étant forcément porté par les acteurs politiques, sociaux et économiques. D’où l’importance pour l’Algérie de se défaire du mythe de la rente issue des exportations de matières premières brutes et semi brutes.

    Autre mythe , celui de l’importance des réserves de change issues de la rente comme signe de développement. Rappelons-nous le déclin de l’Espagne pendant plus d’un siècle, après avoir épuisé ses stocks d’or venu d’Amérique ; les cas du Venezuela, premier réservoir mondial de pétrole en semi-faillite, et de tous ces pays riches en minerais de l’Afrique en sous-développement. Voyez l’expérience de la Roumanie communiste de Nicolae Ceausescu, avec une dette nulle mais une corruption généralisée et une économie en ruine. Comme il faudra aussi éviter l’illusion monétaire face aux tensions financières et budgétaires inévitables entre 2020-2025. Une Nation ne pouvant distribuer plus que ce qu’elle produit, attention donc à la dérive salariale ne pouvant que conduire à la dérive inflationniste qui pénalise les couches défavorisées et sans relancer la machine économique. Cependant, durant cette conjoncture difficile, la cohésion sociale est vitale, et il faudra tenir compte de la pression démographique, souvent oubliée, étant une véritable bombe à retardement, avec plus d’un million de naissances chaque année entre 2015-2021, contre environ 600 000 dans les années 2000, devant avoir un taux de croissance minimum de 8/9% par an pour absorber la demande d’emplois additionnelle qui s ‘ajoute au taux de chômage actuel entre 350.000/400.000 emplois par an .

    Aussi, il y a lieu de procéder sans complaisance à un examen très lucide de la situation pour mieux réagir dans plusieurs segments de la vie économique et sociale, tels : l’éducation-formation, le savoir pilier du développement, la santé, la modernisation de l’agriculture, la culture financière des acteurs économiques, l’efficacité de l’administration, la relance des entreprises ; à travers une nouvelle politique industrielle, lutter contre les déséquilibres régionaux et les inégalités sociales, la formation civique et politique de la jeunesse et tant d’autres domaines. Dans le cadre de la bonne gouvernance, il s’agit d’éviter des dépenses inutiles que l’on voile par de l’activisme reflétant une panne d’idées, habitués à dépenser et non à gérer à partir de normes standards.

    2.-Le principal défi est d’ améliorer la gouvernance et lutter contre la corruption.Les importations de biens et services souvent oublié ( appel aux compétences étrangères) le montant a été d’environ 10 milliards de dollars par an entre 2010/2020 avec une baisse selon banque mondiale d’environ 6 milliards de dollars en 2021 ont été environ de 1050 milliards de dollars et les exportations d’environ 1100 milliards de dollars, 98% provenant des hydrocarbures avec les dérivées ( pour 2021 selon la Banque mondiale importations de biens et services ont été de 46 milliards de dollars), le solde au 31/12/2020 étant les réserves de change de 44 milliards de dollars, Le taux de croissance a été dérisoire, moyenne annuelle de 2/3% durant cette période alors qu’il faut sur plusieurs année un taux minimum de 8/9% pour absorber le flux annuel qui s’ajoute au taux de chômage actuel entre 350.000/400.000 emplois par an . S i on applique 20% de surcoûts ( 10% de surfacturation et 10% de mauvaises gestion) nous avons plus de 100 milliards de dollars de transferts illicites et 100 milliards de dollars de pertes faute d’une bonne gestion, car ne devant pas confondre mauvaise gestion et corruption : non maîtrise des contrats et des mécanismes économiques et financiers internationaux comme les fluctuations boursières.

    Les biens à l’étranger peuvent provenir de plusieurs sources : celle des travailleurs mais qui s’est tari avec la mort des retraités et la crise économique ; celle des entrepreneurs exerçant légalement hors du pays d’origine et les transferts illicites dus aux surfacturations où on assiste par un vase communicant au rapatriement d’une fraction via le marché parallèle pour acheter localement surtout des biens immobiliers. Mais outre les devises, nous assistons également à des surfacturations en dinars notamment dans le BTPH ( ou le coût de la corruption se répercute sur la mauvaise qualité des projets) et des pertes au trésor, le premier ministre reconnaissant « la faiblesse du recouvrement fiscal. Et que la fraude et l’évasion fiscale ont atteint des niveaux intolérables ». Selon un rapport sur l’état des lieux de la justice fiscale, publié, par l’organisation non gouvernementale (ONG), Tax Justice Network, l’Algérie perd chaque année plus de 467 millions de dollars, (pour l’Afrique c’est environ 23,2 milliards de dollars/an), représentant 0,3% du produit intérieur brut (PIB) du fait des pratiques d’évasions fiscales internationales.. Environ 413,75 millions de dollars relèvent d’abus transfrontaliers d’impôts sur les sociétés par les multinationales et 53,3 millions de dollars, en évasion fiscale, par des particuliers fortunés qui transfèrent leur argent à l’étranger.

    Pour l’Algérie, je réitère la proposition que j’ai faite en 1983 lorsque je dirigeais les départements des études économiques et des contrats, en tant que haut magistrat, premier conseiller à la Cour des comptes, chargé du contrôle du programme de l’habitat en coordination avec le ministère de l’intérieur , le ministère de l’habitat et les 31 walis de l’époque entre 1982/1983 et le dossier des surestaries en relation avec le ministère du commerce concernant le contrôle du programme anti pénurie, j’avais proposé à la présidence de l’époque la mise en place en urgence d’un tableau de la valeur avec la numérisation pour permettre l’interconnexion des différents secteurs concernés, la banque d’Algérie la douane, la fiscalité, entreprises publiques/privés, et les différents ministères avec leurs annexes locales afin de lutter contre les surfacturations , tableau qui n‘a jamais vu le jour car s’attaquant à de puissants intérêts que certains politiques, experts et fonctionnaires redécouvrent en 2021/2022.

    3.- Évitons cette vision du tout sinistrose. Ceux qui affirment que rien n’a été réalisé depuis l’indépendance versent dans le dénigrement politique, mais il convient de reconnaître qu’existent encore des poches de pauvreté et une répartition inégalitaire du revenu national, ainsi qu’une non maîtrise de la gestion avec des surcoûts exorbitants, et la corruption qui gangrène le corps social. De 1963 à ce jour, contrairement à certaines analyses malveillantes, depuis l’indépendance politique l’Algérie a connu d’importantes réalisations, mais également des imperfections qu’ils ‘agit de corriger. Au 1er janvier 2022 l’Algérie comptait 45 millions d’habitants. Mais, quelle était la situation de l’économie, de l’éducation, des infrastructures, des branchements en gaz et électricité, en 1962 ? La population était alors de 11,62 millions d’habitants, dont 95 % d’analphabètes, plus de 80 % vivant dans des taudis. D’où l’urgence de corriger l’actuelle trajectoire qui a atteint ses limites. Cela devra reposer sur une réelle décentralisation, une réorganisation institutionnelle centrale et locale et une vision stratégique de l’avenir dans le domaine économique, social, culturel, diplomatique, et sécuritaire de l’Algérie à l’horizon 2030 en phase avec la transformation du nouveau monde.

    Dans la pratique des affaires n’existent pas de sentiments, et l’attrait de l’investissement productif – y compris les services à valeur ajoutée, et qu’il soit étranger ou national – repose principalement sur huit (8) facteurs : premièrement, sur une visibilité dans la démarche socio-économique à moyen et long terme, supposant une planification stratégique, évitant des décisions au gré de la conjoncture ; – deuxièmement, de profondes réformes structurelles institutionnelles , macro-et micro économiques , afin d’ attirer les investisseurs créateurs de valeur ajoutée ; – troisièmement, sur la levée des obstacles bureaucratiques centraux et locaux qui constituent le facteur essentiel du blocage, car trop de procédures alors que l’investisseur agit en temps réel, en fonction des opportunités à travers le monde, et pas seulement en Algérie ; – quatrièmement, sur la réforme du système financier, lieu de distribution de la rente qui n’a pas fait sa mue depuis l’indépendance politique car enjeu énorme du pouvoir se limitant à des aspects organisationnels techniques ; – cinquièmement, sur la réforme du système socio-éducatif fondé sur les nouvelles technologies : disposer d’une main-d’œuvre non qualifiée à bon marché n’est plus un atout d’actualité avec l’avènement de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur l’économie de la connaissance ; – sixièmement, sur l’efficacité des start-up : malgré des compétences, elle restera limitée sans une base économique et des institutions efficientes adaptées au digital et à l’intelligence économique, et cela au risque de renouveler les résultats mitigés, malgré de nombreux avantages, de tous ces organismes dédiés à l’emploi des jeunes ; – septièmement, sur l’épineux problème du foncier, car actuellement le mètre carré est trop cher et souvent les autorités attribuent du terrain sans viabilisation ni utilités : routes, téléphone , gaz, électricité ; – huitièmement, éviter des changements récurrents des cadres juridiques. Car après les scandales financiers, il est reconnu que la règle des 49/51 a eu un impact néfaste, permettant à certaines oligarchies proches du pouvoir de bénéficier d’une rente sans apporter de valeur ajoutée ; Il faudra ainsi définir clairement ce qui est stratégique et ce qui ne l’est pas. Idem pour le droit de préemption, qui peut décourager tout investisseur sans compter les nombreux cas de litiges au niveau des tribunaux internationaux.

    Quelle conclusion tirer ?

    Depuis fort longtemps et pas seulement durant la période actuelle, l’Algérie semble chavirer un moment et reprendre avec hésitation ses équilibres à un autre moment. Il ne s’agit pas de renier les traditions positives qui, moulées dans la trajectoire de la modernité, peuvent être facteurs de développement. Pourtant, au-dessus de tout, l’Algérie reste un pays dynamique, plein de vitalité, qui se cherche et cherche sa voie. Il n’existe pas d’État national standard, ce sont les paradigmes anthropologiques intrinsèques qui modèlent le système politique inhérent à chaque situation. Avec le développement des réseaux sociaux, les partis traditionnels et les sociétés civiles servent de moins en moins d’intermédiation sociale et cela n’est pas propre à l’Algérie : l’opposition est atomisée et les nombreux micro-partis et organisations dites « société civile » peu efficaces pour mobiliser la population, déconnectés de la réalité du nouveau monde. Une profonde restructuration de la société devra s’adapter à la perpétuelle évolution, n’existant pas de situation statique. Lorsqu’un État émet des règles qui ne correspondent pas à la réalité de la société, celle-ci émet ses propres règles avec le développement de la sphère informelle. Cela s’applique également à tous les secteurs, notamment le commerce contrôlé à plus de 60 % par cette sphère. C’est que la prospérité ou le déclin des civilisations de l’Orient et de l’Occident a clairement montré qu’une nation sans son élite est comme un corps sans âme. Les expériences historiques montrent clairement que le régime politique – à ne pas confondre avec l’État, au sens épistémologique du terme – qui est un sous-ensemble du système politique, que les tensions que connaît le système, ou celles qu’il est appelé à connaître, doivent être recherchées dans les dysfonctionnements ou les crises d’autorité qui surgissent périodiquement, et depuis longtemps, au plus haut niveau de l’État. La nouvelle reconfiguration politique, pour aller vers une nouvelle République, doit prendre en charge tant les mutations internes de la société algérienne que la nouvelle architecture des relations internationales, et tenir compte de notre histoire car l’histoire est le fondement de la connaissance et de l’action future.

    Soulignons ainsi, avec force, l’importance du devoir de mémoire. Les relations entre l’Algérie et la France, mouvementées et passionnelles, doivent dépasser les faux préjugés et établir la vérité , la reconnaissance du fait colonial afin d’éviter que certains, des deux côtés de la Méditerranée, n’instrumentalisent l’Histoire à des fins politiques. Cela permettra d’entrevoir l’avenir pour un devenir solidaire, entreprendre ensemble loin de tout esprit de domination, chaque pays étant souverain dans ses décisions.

    Gloire à tous nos martyrs qui se sont sacrifiés pour une Algérie prospère, où serait bannie l’injustice, une Algérie fondée sur l’État de droit et la démocratie, tout en tenant compte de sa riche anthropologie culturelle.

    Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL fils du feu Moudjahid Ali emprisonné Lambèse et El-Harrach 1958/1962

    #Algérie #Fete_de_lindépendance #Developpement

  • Maroc-Algérie : Deux pays, deux valeurs

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    On pourrait dérouler un chapelet de qualificatifs pour décrire la cérémonie d’ouverture de la 19è édition des Jeux méditerranéens à Oran, mais un seul mot suffit : beau. On s’attendait à quelque chose de pas vraiment ordinaire, selon les déclarations des organisateurs, mais les tableaux qui ont été offerts aux milliers de personnes présentes au stade « Hadefi Miloud », mais aussi aux millions de téléspectateurs, étaient tout simplement sublimes. Et on pourrait même dire assez inattendus.

    Car il faut se l’avouer, on avait quelques appréhensions de voir les choses connaitre quelques couacs, mais il n’en fût rien. Tout s’est déroulé à la perfection. Et les lumières, les jeux de scène, les danseurs, la synchronisation, les feux d’artifice, la prestation des chanteurs, des musiciens et des danseurs, tout était réglé au moindre détail. Et tout a fonctionné comme une horloge suisse. Oran dans ce premier volet de ces jeux a relevé grandement le défi et a prouvé qu’elle était une ville qui n’avait rien à envier aux grandes métropoles de la région et même du monde.

    Les participants venus de 26 pays méditerranéens étaient aux anges et profitaient de chaque instant de ce moment magique, dans un pays qui a réussi à faire planer sur tout le stade cette sensation de paix et d’ouverture, qui est au fond la pierre angulaire de la politique extérieure de l’Algérie qui milite sans relâche pour la paix dans la région et qui consacre toute son énergie pour que les conflits cessent partout où ils se déclarent.

    Et dire qu’au même moment où s’élevait dans les cieux d’Oran ce magnifique message de paix, de tolérance et de fraternité entre les peuples, à quelques kilomètres de là se déroulait un effroyable crime, où les agents du makhzen n’ont pas hésité à commettre un abject massacre contre de pauvres migrants subsahariens qui voulaient rejoindre l’enclave de Melilla. Sans aucune pitié, les policiers marocains ont massacré, tabassé et tué sans sommation plus de vingt pauvres hommes et femmes qui avaient fui les guerres et la misère dans leurs pays. Et leurs vies se sont arrêtées là, aux frontières de l’Espagne, exterminés par les exécutants des basses besognes d’un régime voyou sans foi ni loi qui a clairement fait le choix de piétiner tous les droits de l’homme. Un pays vecteur de déstabilisation et d’insécurité pour toute la région, à commencer par la région méditerranéenne.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 28 juin 2022

    #Maroc #Algérie #Espagne #Melilla #Migrants