Catégorie : Algérie

  • L’Espagne « invite » la Russie dans son conflit avec l’Algérie

    L’Espagne « invite » la Russie dans son conflit avec l’Algérie

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Ceuta, Melilla,

    « La décision de l’Algérie de suspendre un traité d’amitié avec l’Espagne le 8 juin n’est pas surprenante car Alger s’aligne de plus en plus sur la Russie », a estimé lundi dernier, la ministre espagnole de l’Économie, Nadia Calvino, dans une des déclarations les plus alambiquées qu’il nous a été donné d’entendre ses derniers jours.

    Nadia Calvino a déclaré qu’elle avait remarqué un net rapprochement entre l’Algérie et la Russie lors de la réunion de printemps du Fonds monétaire international, en avril dernier. « J’ai vu à l’époque que l’Algérie était de plus en plus alignée sur la Russie, donc cette (décision de suspendre le traité) ne m’a pas surprise », a déclaré la ministre dans un entretien accordée à Radio Catalunya.

    Soit que Madame Calvino, en est convaincue (et là, nous sommes en face d’une démagogue, mais ce ne semble pas être le cas) soit qu’elle répète des mots adoptés à l’interne (et c’est ce que nous pensons), la ministre espagnol a gravement écorné l’altitude que devez prendre une technocrate de l’Exécutif espagnol. Car il est établi que les alliances stratégiques existent de tout temps, et celle existant entre Alger et Moscou est connue de tous et n’a jamais fait l’objet d’un commentaire, chaque Etat ayant des objectifs à atteindre et des intérêts à défendre légitimement, et de ce fait, établi ses rapports en conséquence.

    Inviter la Russie pour expliquer le coup de froid entre Madrid et Alger avait été une idée des plus saugrenues, en même temps qu’elle dessert le gouvernement espagnol. Madame Calvino aurait été plus inspirée si elle avait pointé le curseur sur la fausse piste dans laquelle s’est fourvoyé celui qui l’a introduit à son gouvernement. Car cette fausse piste a été porteuse de plusieurs entorses au droit international, à l’amitié avec l’Algérie, et à l’avenir également. Car étant une puissance administrante aux yeux de l’ONU, l’Espagne devait accompagner le processus de décolonisation jusqu’à son aboutissement, ou au moins, accompagner des pourparlers directs Rabat-Polisario et faciliter une consultation référendaire sur l’indépendance du Sahara occidentale. Mais non, l’Espagne s’est extrait de sa mission de la manière la plus répréhensible.

    Pour l’Espagne, il y a là un préjudice causé au peuple sahraoui, premièrement, à son devoir politique et diplomatique, deuxièmement, et à l’amitié et aux privilèges dont elle bénéficiait en Algérie. Voilà les faits dont Madame Calvino aurait été instruite si elle en avait pris en ligne de compte les principes et les fondamentaux, car – répétons-le encore – le conflit diplomatique entre les deux pays fait suite à un revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental : Madrid a apporté publiquement son soutien au projet d’autonomie du Maroc pour cette ancienne colonie espagnole, suscitant l’étonnement, la déception, puis la colère de l’Algérie.

    Maintenant, la question est de savoir qui, légitimement, a poussé dans cette direction. On sait que depuis l’accession de Pedro Sanchez, le Mossad a beau jeu à Madrid. On sait que le Maroc a déjà essayé la méthode forte avec l’Espagne pour lui tordre le bras, avec l’épisode des flux de migrants déferlant depuis Melilla et Ceuta sur les cotes andalouses. Mais on ne sait pas encore si l’Otan a quelque chose à y voir, cherchant à y fourrer Moscou par n’importe quel moyen. L’idée a été esquissée par plusieurs observateurs, dont l’analyste tunisien Riadh Sidaoui, dans une vidéo postée le 13 juin, et dans laquelle il pointe un doigt accusateur sur l’Otan, qui semble avoir actionné l’Espagne, membre important du Traité de l’Atlantique Nord, surtout dans le contexte actuel d’une guerre en Ukraine qui tend à s’internationaliser.

    Cette idée est d’autant plus vraisemblable que Madame Nadia Calvino a des relations discrètes mais très fortes avec l’Organisation de Traité Atlantique Nord. Ne perdez pas de vue que l’actuelle ministre espagnole de l’Économie et des Entreprises a été au centre d’une polémique en 1986. A cette époque-là, elle n’avait que 17 ans, et le fait en est qu’elle avait été filmée en train de voter lors du référendum sur le maintien dans l’OTAN, bien qu’elle n’ait que 17 ans et six mois. Le fait a été abondement rapporté par la presse espagnol, et peu après, son père a été relevé de ses fonctions, sur décision de Felipe González.

    L’Express, 15 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Ceuta #Melilla

  • Jeux méditerranéens 2022: « Un défi majeur pour l’Algérie »

    Jeux méditerranéens 2022: « Un défi majeur pour l’Algérie »

    Algérie, Jeux méditerranéens 2022, Comité olympique algérien,

    Rude mission pour le Comité olympique algérien (COA) et le Comité d’organisation de la 19ème édition des JM d’Oran de 2022. Un défi si grandiose qu’il doit exiger des sacrifices tant des sportifs que des responsables. La capitale de l’ouest est fin prête dans la mesure où on ne peut plus désormais parler de compte à rebours mais bel et bien d’une poignée de jours seulement de l’ouverture des jeux. « On vous attend » tel est le message lancé par l’Algérie à travers sa deuxième ville Oran aux invités du pays lors de cet important rendez-vous.

    Le président du Comité olympique et sportif algérien COA, Abderrahmane Hammad, a mis les bouchées doubles afin de garantir toutes les conditions de succès de cette manifestation sportive majeure. Tout a été planifié et point de place au hasard selon lui. Tant en ce qui concerne les infrastructures, la logistique et les athlètes participant des 26 pays hôtes que du côté de l’organisation, des médias et du marketing. Le premier responsable du COA se veut optimiste. « JM d’Oran de 2022 : un défi majeur à relever et à réussir, selon lui. Il affirme de ce fait que « l’Algérie a consenti de gros efforts pour réussir la 19e édition des jeux méditerranéens d’Oran (25 juin-6juillet).

    Jamais une manne aussi importante n’avait été mise par le pays en pareil manifestation qui, rappelons-le, intervient dans un moment décisif où l’Algérie, forte de son expérience, a reconquis sa place sur l’échiquier international. M Hammad souligne que « le défi est tellement grand que chacun doit travailler davantage pour honorer l’image de notre pays ». « Nous avons travaillé en étroite collaboration et d’une manière continue avec le Comité d’organisation de la 19e édition (COJM) ainsi qu’avec les fédérations nationales concernées par la participation à ces JM afin de réunir les conditions optimales pour une meilleure prise en charge de nos athlètes », déclare en effet M. Hammad dans un entretien.

    Pour le président du COA, « la mission du Comité olympique et sportif algérien consiste à réunir les moyens logistiques pour la délégation algérienne dont l’équipement sportif de la délégation, mais également l’accompagnement des athlètes à travers l’octroi de bourses olympiques. ». « Cinq athlètes ont déjà reçu la première tranche de la bourse de solidarité olympique, de l’ordre de 1500 dollars par mois, octroyée par le Comité international olympique (CIO)– athlétisme (2 athlètes), natation (1), haltérophilie (1) et luttes associées (1)–, et cela jusqu’aux Jeux olympiques 2024 de Paris.

    D’autres athlètes ont également bénéficié de l’aide du COA dans le cadre de l’accompagnement des sportifs algériens en vue des JM-2022 d’Oran ». Le même responsable explique que « les fédérations sportives sont responsables de la préparation de leurs athlètes à travers la participation aux différents stages, tournois internationaux ainsi qu’aux compétitions continentales et internationales », soulignant « que le COA a répondu favorablement à toutes les sollicitations des fédérations qui souffrent de difficultés financières ».

    Le président de l’instance olympique a mis en évidence les gros moyens humains et matériels mobilisés par l’Etat algérien pour l’achèvement des projets sportifs dans la ville d’Oran. « Le président du Comité international des JM (CIJM) est très satisfait en matière de réalisation d’infrastructures sportives, outre la maîtrise des différents aspects d’organisation, ce qui confirme la réussite prévue de cette manifestation sportive », a dit Hammad qui est également membre du Comité exécutif de l’instance internationale. Concernant l’accompagnement des athlètes algériens engagés dans ces joutes méditerranéennes, le président du COA a affirmé que « tous les moyens ont été mis en œuvre que ce soit par le biais du ministère de la Jeunesse et des Sports ou encore par le COA pour permettre aux sportifs de bénéficier de stages de préparation à l’étranger. ». « Je suis en contact permanent avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et avec toutes les fédérations sportives nationales et personne n’a soulevé le moindre problème », a précisé Hammad, rassurant à ce sujet que le « COA restera toujours à la disposition des athlètes qu’il accompagnera et soutiendra dans le but de hisser les couleurs nationales lors du rendez-vous oranais.

    Pour le président du Comité olympique et sportif algérien, des disciplines comme la boxe, l’athlétisme, la natation ou encore la lutte associée, peuvent prétendre à des podiums lors de cette 19e édition des JM. Autant d’atouts et de compétences à faire valoir à l’image des disciplines les plus connues et les plus titrées aussi bien en Afrique que dans les joutes mondiales. Le meilleur sera réalisé et l’espoir d’une moisson en médailles conséquentes est donc de mise. « Je pense que la boxe peut valoir à l’Algérie des médailles, notamment les boxeuses qui viennent de confirmer leur niveau lors des championnats du monde d’Istanbul où ils ont remporté deux médailles historiques grâce à Imane Khelif, médaillée d’argent et Ichrak Chaib, détentrice du bronze », a-t-il constaté.

    En athlétisme, le médaillé de bronze de l’épreuve du saut en hauteur aux JO 2000 de Sydney, a relevé le niveau technique très relevé des concurrents du bassin méditerranéen, notamment ceux représentant des pays comme l’Italie, la France ou encore le Maroc. « Nous avons de jeunes athlètes en athlétisme dont il est temps pour eux de confirmer leur talent à l’occasion de ces joutes méditerranéennes, mais leur tâche ne sera guère facile face à des athlètes de très haut niveau », a souligné Hammad. Des athlètes comme Amine Bouanani (110m/haies), Abdelmalek Lahoulou (400m/haies), Yasser Mohamed Tahar Triki (triple saut), Djamel Sedjati et Yacine Hathat (800 m), peuvent également prétendre à des podiums, selon lui. Le président du COA n’a pas omis de citer les performances réalisées par la natation algérienne ainsi que la lutte associée, deux disciplines qui continuent de réaliser d’excellents résultats dans les différentes compétitions et peuvent, a-t-il dit, « assurer à l’Algérie des médailles ».

    Contrairement aux sports individuels, le président de l’instance olympique est resté évasif par rapport aux disciplines collectives qui « traversent une période très difficile comme c’est le cas pour la fédération de handball ».

    B. Habib

    Le Carrefour d’Algérie, 16 juin 2022

    #Algérie #JeuxMéditerranéens

  • L’Algérie rompt ses relations avec l’Espagne pour le Sahara

    L’Algérie rompt ses relations avec l’Espagne pour le Sahara

    Algérie, Espagne, Sahara Occidental, Maroc,

    Le traité d’amitié entre les deux pays a été abandonné après le récent revirement du gouvernement espagnol sur l’autonomie du Sahara occidental

    Mercredi, le Premier ministre Pedro Sánchez a défendu le récent revirement de son gouvernement sur l’autonomie du Sahara occidental devant le parlement espagnol, et le président algérien a rapidement suspendu le traité d’amitié entre les deux pays en vigueur depuis 2002, affirmant que l’Espagne le soutien au plan du Maroc est « injustifiable ».

    Cela semble avoir été la goutte d’eau pour Abdelmadjid Tebboune car il y a eu des tensions entre l’Algérie et l’Espagne depuis mars, lorsque le Palais Royal du Maroc a publié une partie d’une lettre dans laquelle Sánchez a exprimé son soutien à la proposition marocaine.

    La rupture pourrait avoir des conséquences économiques, car en 2019 l’Espagne a exporté 2,7 milliards d’euros de marchandises vers l’Algérie, mais l’effet sur l’approvisionnement énergétique est également préoccupant : avant l’invasion russe de l’Ukraine, l’Algérie fournissait 40 % du gaz espagnol et bien que la quantité est maintenant tombé à 23,4 %, il reste important.

    Tebboune rejette fermement la faute sur la porte de Sánchez, mais il tient bon. Il y a donc maintenant un bras de fer diplomatique, et un bras de fer qui risque d’être difficile à résoudre.

    SUR, 10 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental

  • Algérie : Espoir et nouvelle ère

    Algérie : Espoir et nouvelle ère

    Foire internationale d’Alger, Algérie, FIA, Algex,

    Par Hamid Bellagha

    La Foire internationale d’Alger a été l’occasion, grandeur nature, de tester les nouveaux codes et orientations économiques opérés par l’Algérie. Malgré quelques couacs dans les essais des nouveaux préceptes devant mettre l’économie du pays sur d’authentiques rails -l’Algex est là pour le prouver -, plusieurs indices confortent l’idée et le désir d’un redéploiement anticonformiste.

    La FIA est donc tombée à point nommé pour noircir les pages d’une économie diversifiée où les hydrocarbures ne seront plus la seule richesse de l’Algérie. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, et que le malheur des uns pourrait faire le bonheur des autres, la guerre en Ukraine a fait que la récolte des céréales cette année serait un record que l’on n’avait pas enregistré depuis des années, tendant vers une autosuffisance que l’on a perdu il y a belle lurette.

    L’agitation enregistrée lors de la Foire d’Alger a été aussi révélatrice d’un désir de redéploiement et de coopération de la part des entreprises algériennes, contrairement aux précédentes éditions, où l’importation était le seul air entonné par nos… entrepreneurs.

    C’est dire que le savoir-faire, le transfert de technologie et les métiers nouveaux remplaceront bientôt l’immense bazar qu’était le marché algérien.

    Dans cet ordre d’idées, même l’ANP s’est illustrée par une présence active lors de cette 53e édition de la FIA. En effet, les gradés de l’armée n’ont pas fait de la figuration, mais se sont illustrés par une assiduité dans la continuité de la symbiose entre l’ANP et l’économie dite civile. La surprise a été l’exposition, outre d’un armement que l’on ne soupçonnait pas fabriqué sur place, d’un arsenal, sans jeu de mots, de matériels destinés à une consommation pas forcément militaire.

    Tout cela pour souligner le dynamisme qui a estampillé le déroulement de la Foire et où des contacts très sérieux et la multiplication de rencontres entre des entreprises étrangères et nationales ont été enregistrés. Il appartiendra aux spécialistes d’établir un déroulé de la manifestation, mais, d’ores et déjà, et à l’aune du nouveau code de l’investissement, tout augure d’une nouvelle ère où les compétences, les vraies, reprendront un rôle des plus avérés dans une économie qui n’a que trop souffert des approximations, du népotisme et de la corruption.

    Reporters.dz, 15/06/2022

    #Algérie #ANP #Algex #FIA



  • Les raisons de la crise entre l’Espagne et l’Algérie

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    Pourquoi l’Algérie a-t-elle suspendu le traité bilatéral de coopération et de bon voisinage qu’elle avait avec l’Espagne depuis octobre 2002 ?

    Même s’il est difficile d’expliquer en peu de temps les interactions complexes qui se produisent sur des tableaux comme l’Euro-Maghreb ou l’énergie internationale, je vais au moins essayer de limiter les principaux éléments diplomatiques, économiques et stratégiques qui influencent cette situation.

    Sensibilité algérienne

    Il pourrait sembler que la question du Sahara Occidental n’est pas une affaire intérieure de l’Algérie. Mais il ne faut pas oublier les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, territoire algérien.

    Il faut aussi rappeler que l’Algérie a accédé à l’indépendance (1962) par un processus d’autodétermination après une longue guerre anticoloniale contre la France, et qu’elle a fait de ce droit une orientation essentielle de sa politique étrangère.

    Par ailleurs, la présidence algérienne souligne dans son annonce du 8 juin que l’Espagne est la puissance administrante du Sahara occidental et qu’en reconnaissant tacitement la nature marocaine du territoire contesté, elle « viole le droit international » auquel le préambule fait allusion du traité, en plus de la neutralité qui lui est demandée en tant qu’ancienne puissance coloniale.

    D’autre part, le Maroc soutient que le Sahara occidental fait partie de ses provinces du sud, qui ont été colonisées par l’Espagne et devraient être restituées au royaume alaouite. La rétrocession existe en droit international mais elle ne s’applique qu’aux enclaves ou petits territoires qui, par guerre et/ou traité, ont été enlevés à l’État dans lequel ils étaient insérés et avec lesquels ils partageaient des caractéristiques et un gouvernement communs.

    Les cas de rétrocession, résolus ou non, sont connus : Hong Kong, Gibraltar , les Malouines et même le territoire d’Ifni , rétrocédé par l’Espagne au Maroc en 1969. L’Etat qui demande la rétrocession doit prouver que le territoire revendiqué lui appartenait, était au sein d’un autre plus grand avec lequel il partage une identité et une forme de gouvernement, mais signe un traité qui l’oblige à le céder.

    Le Sahara Occidental ne répond à aucun de ces critères. La Cour internationale de justice, en 1975, dans son avis consultatif , était déjà chargée de préciser que :

    « (…) les éléments et informations mis à leur disposition ne démontraient pas l’existence d’un quelconque lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara Occidental, d’une part, et le Royaume du Maroc ou le complexe mauritanien, d’autre part.

    Par conséquent, il est nécessaire de poursuivre le processus d’autodétermination du territoire sahraoui. Bref, il n’est pas possible de rendre (revenir) ce que l’Etat qui prétend aujourd’hui n’avoir jamais possédé.

    Parvenir à l’autodétermination

    Le processus d’autodétermination permet de s’interroger, par le biais d’un référendum organisé par les Nations Unies, sur différentes options possibles : indépendance, intégration dans un autre pays (avec ou sans autonomie), libre association. C’est la raison pour laquelle la Mission des Nations unies pour le Sahara occidental, MINURSO , a été créée en 1991.

    L’autonomie est l’une des options possibles, mais toujours dans le cadre d’un processus international d’autodétermination. Or, ce que le Maroc essaie d’obtenir par tous les moyens possibles, éthiques ou non, c’est que les puissances et les pays concernés acceptent une simple décentralisation comme bonne. C’est-à-dire un statut autonome sans plus tarder, oubliant les autres options disponibles, et confirmant sa souveraineté.

    Improvisation

    Un message important que nous avons compris de ces épisodes diplomatiques est, d’une part, le haut niveau d’improvisation et de manque de calcul (erreur humaine) et, d’autre part, le traitement différent que le gouvernement espagnol a accordé au Maroc et à l’Algérie ( la perception).

    Le langage négligent de la lettre du président du gouvernement espagnol au monarque marocain reconnaissant son plan d’autonomie au Sahara, et la surprise manifestée par la réponse de l’Algérie confirment qu’il y a eu une série d’erreurs enchaînées. Quant au deal, l’Espagne entend que l’Algérie accepte sans plus tarder les thèses marocaines et la rend responsable de la suspension commerciale.

    Le gouvernement espagnol a porté la question à Bruxelles au lieu de s’asseoir pour négocier, et l’Algérie a déclaré concernant la réponse de Bruxelles que l’UE s’est empressée de ne pas entendre ses arguments et qu’elle continuera à fournir du gaz à l’Espagne.

    En revanche, lorsque le Maroc a utilisé l’ assaut de Ceuta en 2021 comme instrument de coercition pour obtenir un avantage sur le Sahara (selon un rapport du CNI ), la réponse de l’Espagne n’a pas été de suspendre le traité de coopération bilatérale avec le Maroc, mais de donner placet à son plan d’autonomie des territoires sahraouis.

    Pourquoi avez-vous négocié avec le Maroc et ne pas le signaler à l’UE pour une violation flagrante du traité bilatéral et des droits de l’homme ?

    Le rôle de l’énergie

    Quel rôle l’évolution rapide du marché international du gaz et les investissements de l’Union européenne dans la sécurité énergétique jouent-ils dans ce domaine ?

    Un fait à méditer : depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Espagne, profitant de ses infrastructures de regazéification de gaz naturel liquéfié et de son interconnexion physique avec la France et virtuelle avec l’Italie, réexporte plus de gaz vers l’Europe qu’elle n’en entre pour le gazoduc avec l’Algérie.

    The Conversation, 12 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #UnionEuropéenne #UE

  • Crise avec l’Espagne : Alger réitère sa position

    Espagne, Algérie, Russie, Maroc, Sahara Occidental,

    Le ministère des affaires étrangères a démenti à travers un communiqué parvenu à notre rédaction, aujourd’hui 15 juin, des informations « relayées par El Makhzen marocain qui prêtent l’échec de l’Algérie pour réunir les soutiens suffisants afin d’organiser une réunion extraordinaire de ligue arabe dans le but de rendre public un communiqué de solidarité avec elle ».

    « L’Algérie dément ses informations erronées qui ne relatent pas la vérité, et qui sont en totale contradiction avec les valeurs de la diplomatie algérienne qui exerce sa mission en toute transparence et toute souveraineté » ajoute la même source qui « confirme encore une fois, la crise qui règne entre l’Algérie et l’Espagne à cause des manquements du gouvernement espagnol à ses devoirs pour l’arrêt de l’occupation du Sahara Occidental comme le stipule les lois internationales ».

    Par Bouzid ICHALALENE

    Inter-lignes, 15/06/2022

    #Algérie #Maroc #Espagne #SaharaOccidental #Russie

  • Europe: Perspectives d’approvisionnement en gaz par l’Algérie

    Europe: Perspectives d’approvisionnement en gaz par l’Algérie

    Algérie, Europe, Gaz, Russie, Ukraine, Etats-Unis, Chine,

    Dans les relations internationales n’existant pas de sentiments, quelles sont les relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne et les perspectives de l’approvisionnement en gaz par l’Algérie de l’Europe ?
    L’Algérie, étant reconnu par la communauté internationale comme un acteur clef de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine, dans ses relations s’en tient à la légalité internationale ayant adopté une position de neutralité dans le conflit en Ukraine lors du récent vote à l’ONU, tissant d’excellentes relations avec la Russie, la Chine les USA , la majorité des pays européens et d‘autres pays en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud et au Moyen orient , défendant avant tout sa souveraineté qui n’ pas de prix.

    Aussi , les supputations récentes de certains responsables espagnols, avis qui ne fait pas l’unanimité en Espagne, que les tensions actuelles seraient dictées par Moscou à l’Algérie, ne tiennent pas la route du fait du renforcement récent des relations économiques avec l’Italie, la France, l’Allemagne et les USA tout en gardant des relations stratégiques avec la Russie. Espérons que le dialogue productif l’emporte sur les passions. Comme l’ont souligné le président de la république et récemment l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, elle honorera ses engagements internationaux pour l‘approvisionnement en hydrocarbures quel que soit le pays, dans le cadre strict du respect des contrats. La révision des prix est contenu dans les clauses, en principe toutes les deux années, en rappelant que par le passé, ce sont deux pays l’Italie et l’Espagne qui avaient demandé la révision des prix à la baisse, lorsque le cours étaient bas. Aujourd4hui en toute souveraineté, le cours étant la hausse l’Algérie est en droit de demander une révision des prix à la hausse

    1.-Quelles sont les relations économiques de l’Algérie avec le reste du monde ?

    En dépit des relations politiques mouvementées depuis de longues décennies, l’Europe demeure le premier partenaire de l’Algérie, mais les échanges restent loin d’un optimum possible, comme en témoigne la structure du commerce extérieur du pays. En 2019,, la France était le 1er client de l’Algérie (14 % du total), devant l’Italie (13 %) et l’Espagne (11 %). La Chine était en 2019 le 1er fournisseur de l’Algérie (avec une part de marché de 18 %), suivie par la France (10 %) et l’Italie (8 %). Sur la liste des pays fournisseurs de l’Algérie, la France occupe la première place parmi les pays de l’UE avec 10 %, suivie de l’Italie (7 %), de l’Allemagne (6,5 %) et de l’Espagne (6,2 %) contre 17 % pour la Chine. En matière d’exportations, l’Italie est le premier client de l’Algérie avec un taux de 14,5 % suivie de la France (13,7 %) et l’Espagne (10 %) contre 9 % pour la Turquie et 5 % pour la Chine. Selon les statistiques douanières bilan 2020,sur 34,39 milliards d’importation de biens et 23,80 milliards de dollars d’exportation, les principaux partenaires sont la Chine avec 16,81% suivi de l’Italie, de la France, l’Allemagne et l’Espagne avec respectivement 10,60ù, 7,05% , 6,48% et 6,22%.

    Pour les principaux clients nous avons l’Italie avec 14,47% suivi de la France, l’Espagne, la Turquie et la Chine avec respectivement 13,69%, 9,84%, 8,91% et 4,89% Ainsi, les tendances du commerce extérieur , montrent que l’Europe demeure le premier partenaire avec peu d’évolution entre 2021/2022. Selon les données douanières pour 2020 nous avons la ventilation suivante par grandes zones : l’Europe 48,45% d’importation et 56,76% d’exportation avec une baisse de 17,70% par rapport à 2019 du fait de l’épidémie du coronavirus et de la baisse en volume physique des exportations d’hydrocarbures, ; l’Afrique importation 3,27% et exportation 6,58% ; Amérique 15,55% importation et 8,41% d’exportation ; Asie et Océanie 32,73% d’importation et 28,71% d’exportation , pour ce dernier cas la dominance de la Chine avec 35,50% des importations principal fournisseur suivi de la Turquie 18,04% et de l’Inde 6,76%. Pour la zone de libre échange entre l’Algérie et le monde arabe GZALE , les échanges sont dérisoires , environ 1,20 milliard de dollars en 2020 contre 1,33 en 2019 soit une baisse de 9,61%. En 2022, le monde est caractérisé par l’interdépendance des économies Il faut éviter pour analyser les impacts, le mythe d’une analyse statique de la balance commerciale mais raisonner toujours en dynamique. Prenons deux exemples : l’épidémie du coronavirus a fait découvrir aux européens notamment qu’ils dépendaient de certains produits de la Chine du fait de leur désindustrialisation.

    Récemment avec es tensions en Ukraine ils ont découvert leur forte dépendance de lla Russie pour l’Energie, dépassant les 40% pour leur approvisionnement et le reste du monde dont l’Afrique de la dépendance alimentaire, la Russie et l’Ukraine représentant environ 30% des exportations mondiales. Certes le PIB russe est extrêmement faible, ayant une économie peu diversifiée mais contrôlant des matières premières stratégiques, un PIB proche de celui de l’Espagne 1775 milliards de dollars en 2021 contre 1483 en 2020. L’Énergie outre la consommation de ménages entrent dans toutes les chaînes de production, la hausse des prix alimentant l’inflation mondiale et idem pour les biens alimentaires. Car la production est production de marchandises par des marchandises. Les pays développés contrôlant à leur tour les segments à forte valeur ajoutée répercutent cette hausse des prix sur les pays producteurs d’hydrocarbures (biens équipements, matières premières et biens de consommation) d’où ce qu’ils gagnent d’un côté, ils le perdent de l’autre côté devant dresser la balance devises pour calculer le solde net.

    2.-Relations commerciales Algérie /Espagne en 2021

    Selon les données internationales nous avons la situation suivante des principaux indicateurs économiques de l’Algérie et de l’Espagne. Pour l’Espagne le PIB (produit intérieur brut à prix courant ( donc devant tenir compte des fluctuations monétaires euro/dollar étant plus juste de raisonner à prix constants ) de 1426 milliards de dollars en 2021 contre 1280 en 2020. Les exportations de biens ( non compris les services) ont totalisé 307 milliards de dollars en 2020 et les importations 324 contre en 2021 325 milliards de dollars pour les exportations et 354 milliards de dollars pour les importations. Pour l’Algérie le PIB est évalué à 147 milliards de dollars en 2020 et 163 en 2022.

    Du fait de l’épidémie du coronavirus qui a affecté surtout les exportations d’hydrocarbures représentant avec les dérivées environ 97/98% des entrées en devises, les exportations ont été de 23,9 milliards de dollars et les importations de biens non compris les services de 33,8 milliards de dollars en 2020. Pour 2021, les exportations avoisinent les 37/38 milliards de dollars dont 34,5 provenant des hydrocarbures, Sonatrach incluant environ 2, 5 milliards de dollars de dérivées comptabilisées dans la rubrique hors hydrocarbures. Pour 2022, comme je l’ai mis en relief dans une interview au quotidien français le Monde.fr Paris, début juin 2021, et récemment le 11 juin 2022 lors du Forum initié par le quotidien gouvernemental Ech Chaab sur les défis de la transition économique, les recettes prévues seraient entre 58/59 milliards de dollars.

    Pour le commerce entre l’Espagne et l’Algérie, nous avons les résultats suivants : En 2020, l’Algérie a importé pour 2,1 milliards de dollars d’Espagne contre 2,9 milliards en 2019, soit une baisse de près de 21%. Dans le même temps, les exportations algériennes vers l’Espagne ont chuté de 40%, passant de près de 4 milliards de dollars en 2019 à 2,3 milliards de dollars en 2020, selon les chiffres des Douanes algériennes. Pour 2021, nous avons une valeur d’environ 7 milliards de dollars, les exportations Algérie Espagne sont d’environ 4,9, principalement les hydrocarbures, et les importations d’ Espagne de 2,1 milliards de dollars. Les exportations espagnoles vers l’Algérie comprennent le fer et l’acier, les machines, les produits de papier, le carburant et les plastiques, tandis que les exportations de services comprennent la construction, les affaires bancaires et les assurances.

    Les entreprises énergétiques espagnoles Naturgy, Repsol et Cepsa ont des contrats avec la compagnie gazière publique algérienne Sonatrach. Selon les statistiques de l’organisme public espagnol Strategic Reserves of Petroleum Products Corporation (Cores), sous la tutelle du ministère de la Transition écologique, L’Algérie demeure le premier fournisseur de l’Espagne en gaz, avec 41,4% des importations espagnoles entre le 1er janvier 2021 et fin janvier 2022, Les Etats-Unis, qui tentent une plus grande percée en Europe, notamment à la faveur de la crise avec la Russie, sont le deuxième fournisseur de gaz de l’Espagne, loin derrière l’Algérie, avec une part de 16,9% du total des importations espagnoles la Russie est le quatrième fournisseur, avec 8,7% suivie par le Qatar (6,3%) et le reste du monde 8,8%.

    3.-L’Algérie acteur stratégique de l’approvisionnement en énergie de l’Europe

    Les réserves algériennes sont d’environ 2500 milliards de mètres cubes gazeux et 10 milliards de barils de pétrole ( source conseil des ministres 2019). Sans compter la part du GNL représentant 33% des exportations, pour les canalisations, part 67%, nous avons le Transmed via l’Italie, la plus grande canalisation d’une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux via la Tunisie, avec en 2021 une exportation d’environ de 22 milliards de mètres cubes gazeux, existant une possibilité, au maximum, il ne faut pas être utopique ayant assisté à un désinvestissement dans le secteur, donc sous réserve de l’accroissement de la production interne d’un supplément à court terme, au maximum de 3⁄4 milliards de mètres cubes gazeux, de 10 à 11 à moyen terme.

    Nous avons le Medgaz directement vers l’Espagne à partir de Beni Saf au départ d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension depuis février 2022 la capacité ayant été portée à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l’Algérie a décidé d’abandonner, le contrat s’étant achevé le 31 octobre 2022, d’une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux. Mais, il faut être réaliste, Sonatrach est confrontée à plusieurs contraintes notamment la forte consommation intérieure, en 2021 presque l’équivalent des exportations , qui risque horizon 2025/2030 de dépasser les exportations actuelles, dossier lié à la politique des subventions sans ciblage, dossier sensible qui demande un système d’information en temps réel et la maîtrise de la sphère informelle qui contrôle, selon les propos du président de la République entre 6000/10.000 milliards de dinars, soit entre 33 et 47% du PIB. Sous réserve de sept conditions, l’Algérie horizon 2025/2027, pourrait pouvant doubler les capacités d’exportations de gaz environ 80 milliards de mètres cubes gazeux avec une part entre 20/25% de l’approvisionnement de l’Europe : La première condition concerne l’amélioration de l’efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions La deuxième condition est relative à l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d’autres contrées du monde, mais pouvant découvrir des gisements non rentables financièrement un des conseils réent des ministres a annoncé 40 milliards de dollars d’investissement sur les 5 prochaines années dont 8 pour 2022; et le partenariat avec l’étranger étant liée aux décrets d’application de la nouvelle loi des hydrocarbures notamment son volet fiscal

    La troisième condition, est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoire moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir où, avec plus de 3000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire La quatrième condition, selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Énergie entre 2013/2020, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité galopante. La cinquième condition, est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines, l’Algérie possédant le troisième réservoir mondial, d’environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l’environnement et des partenariats avec des firmes de renom. La sixième condition, consiste en la redynamisation du projet GALSI, Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, qui devait être mis en service en 2012 d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux La septième condition est l’accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie d’une capacité de plus de 33 milliards de mètres cubes gazeux, un cout selon les études européennes d’environ 20 milliards de dollars et nécessitant l’accord de l’Europe principal client. Cependant, l’avenir appartenant à l’hydrogène comme énergie du futur 2030/2040.

    En résumé, pour l’Europe, l’Algérie est un partenaire clef, et pour l’Algérie, l’Europe est un partenaire stratégique dans le domaine économique et même sécuritaire afin dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant afin de faire du bassin méditerranéen un lac de paix et de prospérité partagé. En n’oubliant jamais que dans les relations internationales n’existent pas de sentiments mais que des intérêts, chaque pays défendant ses intérêts propres. Car face aux nouveaux enjeux, l’épidémie du coronavirus, le réchauffement climatique avec la maîtrise de l’eau principal input de la sécurité alimentaire et la crise ukrainienne préfigurent d’importantes mutations mondiales dans les relations internationales, militaires, sécuritaires, politiques, culturelles et économiques.

    Professeur des universités, expert international docteur d’ Etat, 1974, Abderrahmane MEBTOUL ademmebtoul@admin

    #Algérie #Europe #Gas #Ukraine #Russie

  • Vols Paris-Alger: Augmentation de 67% des prix des billets

    Vols Paris-Alger: Augmentation de 67% des prix des billets

    Algérie, France, vols, billets, prix,

    Les prix des billets des vols au départ des aéroports de Paris à destination de l’aéroport d’Alger ont augmenté de 67%.

    Les voyages en Algérie vont coûter chers cet été pour les algériens établis en France. Malgré le renforcement du programme de vols entre l’Algérie et la France, les prix des billets restent chers.

    Actuellement, Air Algérie et les autres compagnies aériennes françaises assurent, chaque semaine, plus de 350 vols entre la France et l’Algérie par

    Les autorités algériennes ont décidé de renforcer le programme de vols, à l’approche de la saison estivale, afin de permettre à la communauté algérienne établie à l’étranger de passer les vacances d’été en Algérie.

    Toutefois, les prix des billets d’avion entre la France et l’Algérie surtout sur la ligne Paris – Alger demeurent encore chers. Une famille algérienne doit débourser jusqu’à 3000 euros pour 4 billets, selon le député Mohamed Hani, président de la commission des affaires étrangères de l’APN.

    Les billets de la ligne Paris – Alger restent excessivement chers. Un billet au départ de Paris vers (aller-retour) coûte 625 euros. Le prix des billets a augmenté de 67%, selon France Info.

    Alors qu’une révision des prix a été annoncée avec l’entrée en vigueur du programme de vols supplémentaires, les prix des billets continuent de flamber.

    Le député Abdelouahab Yagoubi, membre de la commission des affaires étrangères de l’APN, a exprimé sa « déception totale » en raison de la rareté des sièges et les prix des billets qui sont excessivement chers.

    L’indice de la direction générale de l’aviation civile française a, de son côté, relevé une hausse de 80% des prix des billets au départ de la France vers les différentes destinations en avril par rapport à la même période en 2021.

    Durant les 4 premiers mois de cette, les prix des billets d’avion ont augmenté de 10% par rapport à l’année 2021, selon le même indice, cité par Air Journal.

    Voyager, 15 juin 2022

    #Algérie #France #Vols #Billets #Prix

  • Ugarte: « Les dégâts causés par Sanchez dépassent nos capacités »

    Ugarte: « Les dégâts causés par Sanchez dépassent nos capacités »

    Algérie, Espagne, PSOE, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Javier Jimenez Ugarte, Maroc,

    Les répliques du séisme politico-diplomatique provoqué par le revirement de la position espagnole sur la question sahraouie et les gestes inamicaux envers l’Algérie, se font encore sentir au niveau du gouvernement de Pedro Sanchez.

    Eu égard aux erreurs stratégiques qu’il a commises, ce gouvernement est de plus en plus sous les feux des critiques de toute la classe politique, -à l’exception du PSOE- et d’ex- diplomates et dirigeants des gouvernements précédents. À commencer par l’ancien ambassadeur d’Espagne en Algérie, Javier Jimenez Ugarte qui assure que la crise diplomatique née consécutivement avec Alger est «d’une ampleur inimaginable».

    «C’est une crise d’une ampleur inimaginable. A mon âge, c’est la première fois que je vis une telle crise», a reconnu Javier Jimenez Ugarte sur la chaîne de télévision espagnole Antena 3, ajoutant que «les dommages sont supérieurs à ce que l’on pouvait penser (…) les dégâts dépassent nos capacités».

    «Il a nui à notre amitié avec l’Algérie»

    L’ancien ambassadeur a regretté que «les choses ont très mal tourné pour nous (…) Il y a eu un manque de dialogue et de concertation à tous les niveaux avant la décision du chef de gouvernement Pedro Sanchez (de changer la position politique de l’Espagne envers le Sahara occidental, ndlr)». Et ce, avant de souligner que ce revirement a nui à «l’amitié que nous entretenions avec l’Algérie depuis de nombreuses années».

    Auparavant, c’était José Manuel García Margallo, député européen et ancien ministre des Affaires étrangères, de souligner les erreurs dans la gestion de la politique étrangère espagnole du gouvernement de Pedro Sanchez, qu’il décrit comme «le plus grand désastre diplomatique en Espagne depuis 1975».

    Margallo laissé entendre que le gouvernement n’a rien gagné de son revirement sur le Sahara occidental, puisque il n’y a eu depuis, aucune reconnaissance au sujet de la souveraineté de Ceuta et Melilla de la part du Maroc. De même que l’approvisionnement en gaz ne sera pas coupé, mais le prix pourrait monter en flèche.

    A ce propos aussi, l’’ancien président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar qualifie ce qui s’est passé avec l’Algérie de «ridicule colossal» et prévient que l’Espagne est dans une «situation délicate».
    «Il est difficile de trouver une plus grande erreur dans la politique espagnole» qui «démontre, malheureusement, l’état de fragilité» dans lequel, le pays est plongé, dit l’ancien chef du gouvernement Jose Maria Aznar.

    L’Algérie aujourd’hui, 15/06/2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez

  • Le conflit algéro-marocain s’étend comme une tache d’huile

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Maghreb, Etats-Unis, Israël, Grand Maroc, espionnage, Pegasus,

    Le Maghreb reste soumis à la tension entre Alger et Rabat, qui a définitivement compromis l’intégration régionale. Plus grave encore, elle tient en otage de nombreux États de la région.
    KHADIJA MOHSEN-FINAN

    Le conflit entre l’Algérie et le Maroc ne date pas d’hier. Au départ, il s’agissait d’une frontière conçue par la France et beaucoup plus favorable à l’Algérie. Le Maroc s’est senti lésé et, dès 1956, a revendiqué une partie de ce territoire, arguant qu’il faisait partie du « Maroc historique ». Ferhat Abbas, président du gouvernement provisoire de la République algérienne, ne s’y oppose pas, mais rencontre Hassan II en juillet 1961, et les deux signent un accord dans lequel ils s’engagent à renégocier le statut de la partie occidentale de l’Algérie une fois le pays devenu indépendant. Mais au moment de l’indépendance, un an plus tard, et avant même la ratification de l’accord, la coalition dirigée par Ben Bella, soutenue par l’Armée de libération nationale (ALN), expulse Ferhat Abbas du gouvernement et refuse de restituer le territoire qui, selon la formule approuvée, avait été « libéré avec le sang de tant de martyrs ».

    Hassan II s’est senti trahi, et dès lors, une rivalité sourde est née entre deux classes politiques, algérienne et marocaine, qui s’étaient auparavant montrées solidaires dans la lutte pour mettre fin à la colonisation française. Ben Bella veut se présenter comme le garant de tout le territoire hérité de la colonisation française, tandis que le Maroc se sent enfermé dans son territoire, beaucoup plus petit que celui de son voisin. Hassan a ensuite présenté la carte du Grand Maroc, conçue par le parti de l’Istiqlal, qui vise à faire comprendre que les frontières du Maroc sont définies en fonction de la loyauté manifestée au Sultan du Maroc à travers les âges. Entre les terres acquises avec  » le sang des martyrs  » et l’accent mis sur les droits historiques, s’amorce une longue confrontation entre deux conceptions du territoire, du droit et de l’histoire, avec l’opposition entre deux États et deux systèmes politiques radicalement différents dans le contexte international de la guerre froide : l’Algérie, proche de l’Union soviétique, et le Maroc, libéral et ouvertement porté vers les États-Unis et le monde occidental.

    À partir de 1975, le soutien de l’Algérie au Front Polisario, le mouvement indépendantiste né deux ans plus tôt pour récupérer l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, aggrave la tension déjà permanente entre Alger et Rabat. En d’autres termes, deux conflits se sont ajoutés et superposés : entre Alger et Rabat pour le leadership dans la région et celui du Sahara occidental, dernier conflit de décolonisation sur le continent africain. Ce mélange des deux conflits a rendu le conflit du Sahara impossible à résoudre, et en 1991, l’ONU a été chargée de trouver une solution.

    Le référendum d’autodétermination pour décider qui a la souveraineté sur le Sahara occidental, que le Front Polisario et l’Algérie souhaitaient et que le Maroc a accepté en 1981, est désormais impossible à organiser. Le Maroc ne voit aucune raison de risquer de perdre la souveraineté qu’il exerce déjà depuis 1975 sur 80 % du territoire sahraoui en le soumettant à une consultation ; d’abord parce qu’il ne reconnaît pas l’identité sahraouie. Depuis 2007, Rabat propose une autonomie au sein d’un Maroc souverain, mais l’autre partie rejette cette proposition.

    L’incapacité de l’ONU à résoudre ce conflit, faussé par le différend algéro-marocain, a conduit à la paralysie. Les deux parties belligérantes, chacune à sa manière, ont tenté de contourner le processus des Nations unies. Le Front Polisario a lancé une bataille juridique contre l’exploitation et la commercialisation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental. Par deux fois, en 2016 et 2018, la Cour européenne de justice lui a donné raison. Cependant, Rabat, grâce à sa capacité à faire pression sur la Commission européenne, a réussi à renégocier l’accord de pêche qui avait été invalidé après l’arrêt de la Cour européenne.

    Pour sa part, le Maroc utilise une stratégie différente. Son plan pour contourner l’ONU est d’amener le plus grand nombre possible d’Etats à reconnaître le Sahara Occidental comme marocain. Après avoir obtenu la reconnaissance de plusieurs États africains, il a remporté une victoire majeure en décembre 2020, lorsqu’il a signé un accord avec Donald Trump stipulant que Rabat normaliserait ses relations avec Israël en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le soutien inconditionnel de Washington à Rabat sur une question aussi sensible a déséquilibré la relation entre le Maroc et l’Algérie et introduit un nouvel acteur au Maghreb : Israël.

    Ce double parrainage américano-israélien transforme la situation régionale et donne le dessus à Rabat. L’Algérie, face à l’agressivité de ces grands bailleurs de fonds, a adopté une posture défensive en disant : « Nous avons le Mossad à nos portes ». La révélation de l’utilisation par le Maroc du logiciel d’espionnage Pegasus donne raison à l’Algérie : 6 000 numéros de téléphone algériens ont été espionnés, dont ceux de membres de la classe politique.

    Le fait que la stratégie de Rabat ait porté ses fruits a encore irrité Alger. L’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne ont reconnu que le plan d’autonomie proposé par le Maroc est sérieux et représente la meilleure issue possible à un conflit qui n’a que trop duré.

    Alger a réagi au succès du Maroc en utilisant son arme principale, le gaz. Le contrat entre Sonatrach et l’Organisation nationale de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) du Maroc, qui devait expirer fin octobre, n’a pas été renouvelé, et Madrid a reçu l’ordre de ne pas revendre de gaz algérien au Maroc. Mais l’Algérie va encore plus loin et, pour punir l’Espagne de son soutien au Maroc, a gelé le traité d’amitié et de coopération hispano-algérien signé en 2002.

    Plus de 60 ans se sont écoulés depuis l’indépendance, et le Maghreb est toujours soumis à la tension entre Alger et Rabat, qui a définitivement compromis l’intégration régionale. Plus grave, elle prend en otage de nombreux Etats de la région et laisse le Maghreb en marge des grandes dynamiques des relations internationales.

    La guerre en Ukraine a mis en évidence l’anachronisme de ce différend. Les autorités des deux pays partagent les vues de Vladimir Poutine sur de nombreuses questions. Comme lui, ils pensent que le pouvoir reste sur le territoire. Lorsqu’ils s’arment de manière aussi disproportionnée et se menacent mutuellement, ils démontrent qu’ils pensent que la guerre n’est qu’une affaire de deux États et qu’elle n’affecte pas la société. Et ils croient que les alliances sont durables, alors qu’aujourd’hui elles ne sont que temporaires, autour de problèmes spécifiques.

    Khadija Mohsen-Finan est politologue et spécialiste du Maghreb.

    Traduction de María Luisa Rodríguez Tapia.

    El Pais, 13 JUIN 2022

    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Maghreb #Israël #EtatsUnis #Pegasus #Espionnage