Catégorie : Algérie

  • L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    Algérie, Espagne, Allemagne, Italie, Maroc, Sahara Occidental,

    Pour Berlin et Rome, les sanctions prises par l’Algérie contre l’Espagne n’affecteront nullement les relations entre Alger et Bruxelles.

    Il s’agit d’une nouvelle gifle au gouvernement espagnol de Pedro Sanchez qui avait tenté d’impliquer l’Union Européenne dans son récent conflit diplomatique avec l’Algérie, né suite à l’alignement de Madrid à la position coloniale de Rabat sur la question de décolonisation au Sahara Occidental, en violation du droit international, dont celui affirmé par la Cour Européenne interdisant l’exploitation des territoires sahraouis occupés.

    Le premier désaveu européen de Madrid vient de Berlin via Katja Keul, secrétaire d’Etat allemand des affaires étrangères, reçue ce lundi par le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra. « L’Algérie est un acteur important dans la résolution des conflits régionaux en Afrique du Nord et de l’Ouest. Il est donc important pour moi d’intensifier le dialogue politique avec les responsables algériens », a déclaré Keul, politiquement lié aux Verts. Et d’ajouter « Je proposerai au gouvernement algérien une coopération plus étroite pour développer nos relations énergétiques. Je suis convaincu que nous devons tirer davantage parti du potentiel des énergies renouvelables pour nos relations bilatérales ».

    Pour sa part, le ministère italien des affaires étrangères a annoncé ce lundi qu’il prépare activement la tenue de la rencontre de haut niveau intergouvernemental avec l’Algérie qui se tiendra le mois prochain, destinée à la consolidation des relations politiques et économiques entre les deux pays. Selon la même source, le secrétaire général du ministère transalpin et l’ambassadeur d’Algérie à Rome ont abordé « la situation en Méditerranée, les conséquences de la guerre en Ukraine, la sécurité énergétique et alimentaire ».

    Algérie54, 14 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Allemagne #Italie

  • Algérie-Espagne: La « main de Moscou » ou le délire d’Albares

    Algérie-Espagne: La « main de Moscou » ou le délire d’Albares

    Algérie, Espagne, Russie, Ukraine, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, Jsé Manuel Albares,

    La «main de Moscou» invoquée dans la crise avec l’Algérie : L’Espagne perd la tête

    Dans sa fuite en avant, le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez s’est non seulement réfugié sous le parapluie de Bruxelles, mais aussi invoqué la «main de Moscou» pour tenter de mobiliser son pays contre la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié entre les deux pays, et, de là, à défendre sa nouvelle position sur le Sahara occidental.

    La trouvaille d’Albares

    Pour une trouvaille, c’en est une. Sanchez et son chef de la diplomatie Albares, croyaient certainement avoir trouvé une parade, susceptible de les aider à recoller les morceaux de la coalition gouvernementale et la sauver du désastre politico-économique auquel elle fera face dans pas longtemps.

    Mais, la couleuvre est grosse à faire avaler, y compris dans son camp. Car, comment expliquer que l’Algérie ait subi la pression russe pour suspendre un Traité d’amitié ou pour rompre les contrats commerciaux, sans se faire démentir ? La réalité du terrain voudrait que l’on ait plutôt recours au gaz comme moyen de pression, un produit qui a acquis son importance stratégique à l’aune de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

    Or, de ce côté là, l’Algérie a rassuré par la voix de sa plus haute autorité politique que les contrats d’approvisionnement en gaz seront respectés. Mais, comme le ridicule ne tue point, le MAE espagnol a voulu faire avaler la couleuvre à son entourage, groupes parlementaires et chefs de partis en inventant de toutes pièces le complot russe qu’il a endossé à la communauté européenne. C’est en fait l’histoire de l’homme qui a vu l’ours. Parce que de «complot», il n’en était guerre question dans le dernier communiqué de l’ensemble européen, mais pour Albares uniquement qui le rapportait.

    Délirium

    A son retour de Bruxelles, le chef de la diplomatie espagnole a, en effet, insinué que Poutine a encouragé Alger à prendre des mesures contre les entreprises espagnoles, une hypothèse à laquelle les experts ne croient guère. Moscou entend « déstabiliser » le flanc sud à la veille du sommet de l’Otan à Madrid, a-t-il affirmé en citant des sources communautaires européennes, qui arguent du fait que «les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement.

    À son retour de Bruxelles, vendredi soir, en effet, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a tenté de rameuter tout le monde contre l’Algérie : groupes parlementaires et homme d’affaires espagnols ayant des intérêts en Algérie, entre autres. Lors de sa tournée téléphonique nocturne, il a déclaré avoir été informé lors de sa virée bruxelloise, où il a rencontré Valis Dombroyskis, vice-président de la Commission européenne en charge de la politique commerciale, et Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, que l’Algérie avait été poussée par la Russie à attaquer l’Espagne, notamment son tissu commercial.

    Difficile d’y croire puisque l’ambassade d’Algérie auprès de l’UE avait démenti vendredi dans sa réponse à la Commission européenne que le commerce avec l’Espagne avait été interdit. Mais, Albares n’a fourni aucune donnée précise sur l’impulsion supposée donnée par Moscou à Alger. Il a souligné que l’objectif du dirigeant russe, Vladimir Poutine, était, au fond, de briser l’UE par le sud, opposant l’Espagne à l’Italie. Ce pays où Abdelmadjid Tebboune, a effectué une visite d’Etat de trois jours à Rome en mai.

    Le ministre a fini par lâcher le morceau devant certains de ses interlocuteurs, qu’a défaut de soutenir le gouvernement face à l’Algérie, il réclamerait de l’aide pour les entreprises qui risquaient de perdre un marché et qui en 2019, avaient vendu des produits «made in Spain» pour 2,75 milliards d’euros, rapportent les médias espagnols. Une pirouette à laquelle personne ne croit, venant d’un chef de la diplomatie qualifié de tous les noms, au sein des couloirs des AE espagnols. «Voyou», «incendiaire» ou directement «incompétent», sont les quolibets qui collent désormais à Albares qui est qualifié de «risée de l’Europe», comme l’a affirmé un diplomate espagnol dans des déclarations au journal El Independiente.

    A. R.

    L’Algérie aujourd’hui, 13 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Russie #Ukraine #OTAN #SaharaOccidental


  • Espagne-Algérie. Don Quichotte, ce Pedro de la Mancha

    Espagne-Algérie. Don Quichotte, ce Pedro de la Mancha

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    Pauvre Pedro! Comme son compatriote Don Quichotte de la Mancha qui s’en est allé combattre des moulins à vent, Sanchez mène l’Espagne tout droit vers une embouchure infestée de harragas, un nouveau type de squales, vivant quelque part au pays de la fumette pas bien loin de Ceuta et Mellila.

    Bien que séparés par près de cinq siècles, le Don Quichotte des temps modernes croit lui aussi voir des êtres maléfiques au fin fond du désert supposé royal qu’il doit combattre pour protéger les « opprimés » du roi de la schnouff. Il ignorait, comme son compatriote, qu’il puisse exister une Nation, un État et un peuple sahraoui vivant paisiblement sur ses terres. Mais il faut déjà être lucide.

    Et tout comme le pauvre Hidalgo de la Mancha, Sanchez a la vue troublée par les effets toxiques du chanvre au point de se tromper de cible et d’amis. Il cessera jusqu’à entendre les cris de détresse de ses propres compatriotes navrés de perdre, par la faute de leur chimérique Don Quichotte, une belle amitié, une vraie celle-là.

    Mais le pauvre Pedro qui refuse d’entendre, d’écouter, préfère « lâcher la proie pour l’ombre » comme il se dit, et tant pis pour l’amitié des peuples ! Au royaume de la came tout est beau, tout est sublime, fût- ce un mirage.

    La Sentinelle, 09/06/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental

  • Algérie-Espagne: Madrid est « le grand perdant »

    Algérie-Espagne: Madrid est « le grand perdant »

    Algérie, Espagne, PedroSanchez, Maroc, Sahara Occidental,

    MADRID- Le chercheur à l’Université de Séville (Espagne) et analyste politique, El-Bachir Mohamed Lahcène a affirmé que l’Espagne était « le grand perdant » après la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre les deux pays.

    M. Lahcène a précisé, dans un article, que le traité signé entre les deux parties en 2002 était l’accord « le plus important » dans les relations étrangères de l’Espagne -en dehors de ses relations avec l’OTAN et l’UE-, en ce sens qu’il constituait « un accord stratégique notamment en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et l’immigration ou encore les garde-frontières ».

    Il a rappelé que la décision de l’Algérie a coïncidé avec la comparution, pour la troisième fois, du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez devant le Congrès, afin de s’expliquer sur son revirement vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, un revirement qui « a provoqué le mécontentement de l’opinion publique espagnole et de la classe politique qui exige désormais du responsable davantage de justifications par rapport à cette position qui n’a que terni l’image de l’Espagne ».

    Madrid estimait que « la question était sans importance et qu’elle allait passer inaperçue »- en ce sens que Sanchez et son ministre des Affaires étrangères avaient rassuré l’opinion publique espagnole que le revirement n’allait en aucun cas affecter les accords avec l’Algérie, a-t-il relevé.

    « Le gouvernement espagnol s’est toutefois retrouvé isolé en raison des fustigations qu’il a dues subir en plus du rejet de Sanchez par tous les groupes politiques au Parlement, y compris les partis de droite et les partis de la coalition. Aujourd’hui, le gouvernement espagnol est contraint à faire face à la décision de l’Algérie », a soutenu El-Bachir Mohamed Lahcène.

    La classe politique espagnole a dénoncé la politique de Pedro Sanchez vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, où il a réitéré son soutien au sinistre « plan d’autonomie » du Maroc lors de sa dernière intervention au Congrès, portant un sérieux coup aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribuant directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental et dans la région.

    Le seul résultat du revirement du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, sur le conflit au Sahara occidental, a été « la plus grande crise diplomatique avec l’un des pays stratégiques pour l’Espagne, qui est l’Algérie », a regretté samedi le président du Parti populaire (PP, opposition), Alberto Nunez Feijoo.

    De son côté, l’ancien Premier ministre José Maria Aznar a considéré que le gouvernement espagnol avait fait un pas « ridicule colossal » avec l’Algérie et laissé le pays dans une « situation délicate ».

    « Il est difficile de trouver une plus grande erreur dans la politique espagnole », en référence au revirement du gouvernement sur le Sahara occidental, a résumé celui qui, du côté de Madrid, avait signé le Traité d’amitié avec l’Algérie en 2002.

    Pour sa part, le parti Vox a appelé tout simplement à la démission de Pedro Sanchez, qui a « détérioré » les relations avec l’Algérie.

    APS

    #Espagne #Algérie #SaharaOccidental #Maroc

  • Algérie-Espagne:Communiqué de Borrell et Dombrovskis

    Algérie-Espagne:Communiqué de Borrell et Dombrovskis

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Josep Borrell, Valdis Dombrovskis,

    Algérie : déclaration du haut représentant/vice-président, Josep Borrell, et du vice-président exécutif, Valdis Dombrovskis, sur les dernières mesures prises par l’Algérie concernant l’Espagne

    La décision prise par l’Algérie de suspendre le traité d’amitié et de bon voisinage signé avec l’Espagne en 2002 est extrêmement préoccupante. Nous évaluons les implications des actions algériennes, y compris l’instruction donnée aux institutions financières d’arrêter les transactions entre les deux pays, qui semblent d’emblée être en violation de l’accord d’association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement . Cela conduirait à un traitement discriminatoire d’un État membre de l’UE et nuirait à l’exercice des droits de l’Union au titre de l’accord.

    Nous sommes en contact étroit avec le gouvernement espagnol et tendons la main aux autorités algériennes pour clarifier rapidement la situation.

    Les relations bilatérales des pays tiers avec les différents États membres de l’UE font partie de leurs relations avec l’UE. L’unité et la solidarité au sein de l’UE restent essentielles pour défendre nos intérêts et nos valeurs dans nos relations avec tous les pays. De plus, la politique commerciale est une compétence exclusive de l’UE, et l’UE est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un État membre de l’UE. Cependant, l’UE continue de privilégier le dialogue d’abord pour résoudre les controverses.

    L’Algérie est un partenaire important de l’UE en Méditerranée et un acteur clé pour la stabilité régionale. Nous espérons qu’au nom de notre partenariat solide et à long terme, une solution rapide sera trouvée pour rétablir pleinement les relations commerciales et d’investissement.

    Nous sommes prêts et désireux de soutenir ces efforts.

    Commission Européenne, 10/06/2022

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    #Espagne #Algérie #UnionEuropéenne #JosepBorrell #ValdisDombrovskis #UE

  • L’Autriche: Sánchez met en danger l’approvisionnement en gaz

    L’Autriche: Sánchez met en danger l’approvisionnement en gaz

    Algérie, Espagne, Autriche, gaz, Maroc, Front Polisario,

    Les grands médias autrichiens critiquent le manque de compétence de M. Sánchez dans le maintien des relations avec l’Algérie.
    Berto Sagrera

    Il a contrarié le Maroc, l’Algérie, le Polisario… et certains pays européens. L’Autriche a été le dernier pays à accuser le Premier ministre Pedro Sánchez de mettre en danger l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Tout cela dans le sillage de la crise diplomatique avec le gouvernement d’Alger. Cette semaine, les principaux médias du pays ont publié des articles sévères contre le gouvernement et son manque d’habileté à maintenir des relations amicales avec le pays d’Afrique du Nord.

    Le radiodiffuseur public autrichien ORF

    Le radiodiffuseur public autrichien Österreichischer Rundfunk (ORF) a diffusé vendredi un texte sous le titre « Rupture d’amitié avec des conséquences pour l’Europe », qui résume les tensions actuelles : « L’Espagne a récemment effectué un changement de cap surprenant et s’est rangée du côté du Maroc (…). L’Algérie s’est mise en colère et a annulé le traité d’amitié avec l’Espagne cette semaine. Cela pourrait avoir des conséquences pour l’ensemble de l’Europe. Une fois de plus, il s’agit de la dépendance au gaz ».

    Dans le texte, l’ORF explique que « l’Algérie est un important fournisseur de gaz pour l’Espagne et jouera un rôle clé dans l’approvisionnement en gaz de l’Europe à l’avenir ». « C’est précisément l’approvisionnement en gaz algérien qui permettra à l’Europe de devenir moins dépendante du gaz russe », ajoute-t-il. Il rappelle que « Bruxelles envisage même de construire un nouveau gazoduc de Barcelone à Livourne (Italie du Nord), en traversant la Méditerranée, pour transporter le gaz algérien vers l’Europe centrale ». « On peut se demander si ces plans peuvent se réaliser en cas de rupture totale entre Alger et Madrid », conclut-il.

    L’un des quotidiens les plus lus d’Autriche, Der Standard

    L’un des quotidiens les plus lus d’Autriche, Der Standard, a également dénoncé la façon dont Sánchez a berné le gouvernement algérien. L’article « Le conflit du Sahara occidental pourrait affecter l’approvisionnement en gaz naturel de l’UE », publié samedi, révèle la relation difficile entre les deux faits suivants : d’une part, que « l’Algérie a rompu son amitié avec l’Espagne » ; d’autre part, que « l’UE veut augmenter les importations de gaz algérien afin de réduire la dépendance au gaz russe ».

    Der Standard évoque également, entre autres, les projets de la Commission européenne visant à « faire entrer davantage de gaz algérien dans l’UE ». « L’Algérie est l’un des pays avec lesquels l’UE souhaite diversifier ses approvisionnements en gaz liquéfié à l’avenir. Pour l’UE, l’Algérie est actuellement le troisième fournisseur le plus important après la Russie et la Norvège, avec une part de 12% du gaz fourni dans l’UE », explique-t-il. Il regrette donc que « l’on ne sache pas dans quelle mesure le conflit entre l’Espagne et l’Algérie affectera ces projets ».

    Pour le moment, le gaz est garanti

    Au milieu de la crise qui a éclaté à nouveau cette semaine et qui a été rapportée par les grands médias autrichiens, Bruxelles est intervenue au nom de l’État espagnol pour rappeler l’Algérie à l’ordre. Face à cela, le gouvernement algérien a fait marche arrière et a déclaré qu’il garantirait l’approvisionnement en gaz. Toutefois, l’avenir de cette question est incertain, et l’on ne sait pas encore comment la crise diplomatique entre l’Espagne et l’Algérie va évoluer.

    Elnacional.cat, 12/06/2022

    #Algérie #Espagne #Autriche #Gaz

  • Voici pourquoi l’Algérie a le droit international de son côté

    Voici pourquoi l’Algérie a le droit international de son côté

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Maroc, Sahara Occidental, droit international,

    Dans le conflit avec l’Espagne, l’Algérie a le droit international de son côté

    Cette semaine, nous avons été témoins de nouveaux malentendus sur la question du Sahara occidental. Depuis son retour sur la scène internationale en novembre 2020 en raison des incidents entre le Maroc et le Front Polisario au poste frontière de Guerguerat, le conflit autour des territoires sahraouis ne cesse de gagner en intensité et en présence médiatique. Depuis lors, les événements ont oscillé entre actions et réactions politiques et discussions sur le cadre juridique applicable.

    Dans des articles précédents, nous avons détaillé les différences entre la réponse offerte par le droit international à ce conflit, qui dure depuis plus de 47 ans, et les différentes actions politiques.

    Chronologiquement, depuis la rupture du cessez-le-feu due au non-respect des accords militaires par le Maroc, quatre étapes ont marqué le positionnement des différents acteurs :

    -La déclaration de Donald Trump de reconnaissance de la souveraineté sur le territoire.

    Assistance médicale en Espagne pour Brahim Gali, affecté par le covid-19.

    -La réaction diplomatique et migratoire du Maroc.

    -Le changement politique de la position du gouvernement espagnol sur les solutions possibles au conflit.

    Violations du droit international

    Ce changement de position n’affecte pas la nature du territoire du Sahara Occidental en tant que Territoire Non Autonome, ni le statut des parties. Toutefois, cela signifie que le gouvernement espagnol prend ses distances par rapport au droit international et à ses responsabilités légales en tant que puissance administrante du territoire. L’Association espagnole des professeurs de droit international public et de relations internationales (AEPDIRI) l’a rappelé au ministre Albares.

    -Cette association a souligné que ce changement entraîne plusieurs violations du droit international applicable au cas sahraoui en raison de :

    -Le non-respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, tel qu’énoncé dans de multiples résolutions des Nations Unies.

    -Non-respect de l’obligation de garantir la tenue du référendum d’autodétermination.

    -Ignorance des violations des droits de l’homme commises par le Maroc dans les territoires sahraouis, documentées et dénoncées par diverses organisations internationales.

    La réaction algérienne

    Après avoir clarifié les répercussions juridiques, il convient d’analyser la réaction de l’Algérie, qui a annoncé cette semaine la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération et le gel des échanges avec l’Espagne.

    Il ne s’agit pas de la première réaction algérienne au changement de position de l’Espagne, mais plutôt d’une mesure qui s’ajoute à des décisions antérieures telles que le rappel de l’ambassadeur algérien à Madrid pour consultations, ou la suspension des liaisons aériennes avec l’Espagne.

    Afin de comprendre comment ces actions s’inscrivent dans le cadre juridique international, nous examinerons en détail cette dernière mesure, qui a suscité un grand émoi médiatique, politique et juridique.

    Où en est l’autodétermination ?

    La décision du gouvernement espagnol de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental est une double violation du droit international. D’une part, il s’agit d’une violation grave d’un impératif général, et donc obligatoire pour tous les Etats, de respecter le droit à l’autodétermination des peuples sous domination coloniale, en l’occurrence le peuple sahraoui.

    Deuxièmement, la violation particulière de l’obligation qui lui incombe en tant que puissance administrante de l’ancienne colonie : garantir, précisément, l’exercice de l’autodétermination de son ancienne colonie. Cette obligation a été affirmée tant par la Cour internationale de justice que par l’Assemblée générale des Nations unies.

    Le système juridique international n’est pas insensible à de tels manquements, surtout lorsqu’il s’agit de violations d’obligations découlant de normes impératives et dont les conséquences sont prévues. Ainsi, lorsque l’Espagne viole gravement une norme qui est un élément structurel de l’ordre juridique international, elle ne peut pas s’attendre à une absence de réaction.

    Au contraire, les règles internationales sur la responsabilité internationale pour fait illicite de l’État prévoient des conséquences lourdes et rapides pour les pays qui violent gravement une obligation découlant d’une norme impérative.

    Tous les États de la communauté internationale doivent, à partir du moment où ils ne respectent pas les règles, réagir pour obliger l’État à l’origine de ce comportement à les respecter. Ainsi, la violation flagrante et grave par l’Espagne du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ainsi que la reconnaissance des conséquences de l’invasion militaire du régime marocain, obligent tous les États à exiger que l’Espagne revienne à la légalité.

    Si cette demande n’est pas satisfaite, comme dans le cas du gouvernement espagnol, les États peuvent, et doivent, mettre en œuvre des mesures de pression pour forcer la cessation de ce comportement. Et nous disons « devrait » parce que les États sont tenus de préserver les principes clés de l’ordre international, et la passivité n’est pas une option.

    L’Algérie a le droit international de son côté.

    Ces mesures, connues sous le nom de contre-mesures (en réponse à un comportement illégal antérieur) ou, en termes plus familiers, de représailles, comprennent la possibilité de suspendre les accords antérieurs avec l’État non conforme. Ce droit et cette obligation ont été appliqués par le gouvernement algérien dans le strict respect du droit international. L’Espagne viole gravement le droit international et l’Algérie a l’obligation de réagir.

    L’Espagne n’ayant pas donné suite aux demandes de retour à la légalité de l’Algérie, la suspension du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne est une contre-mesure aussi légale que nécessaire et attendue. Les contre-mesures, pour être légales, doivent être réversibles, proportionnelles et exclure le recours à la force.

    La décision du gouvernement algérien est parfaitement conforme à ces critères : la reconnaissance immédiate par le gouvernement espagnol du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui suffit à le désactiver. Il ne s’agit que de la suspension d’un traité, elle est donc facilement réversible.

    Elle est également proportionnelle, dans la mesure où elle n’affecte pas l’ordre international. Contrairement à la décision de l’Espagne, elle protège les droits de l’homme de la population sahraouie et n’affecte pas ceux des citoyens espagnols.

    Mesures, contre-mesures, représailles

    L’impossibilité de prendre un territoire par la force devrait être aussi valable pour le Maroc que pour la Russie. Et il s’agit toujours de défendre un élément central du droit international. La suspension d’un traité bilatéral de coopération commerciale est évidemment loin d’atteindre le degré de gravité des actions de l’Espagne (ou du Maroc ou de la Russie).

    L’Espagne savait, ou aurait dû savoir, que jouer le jeu avec le régime marocain signifiait violer une règle structurelle de l’ordre international. Elle aurait également dû savoir que l’Algérie, un partenaire majeur de l’Espagne (grâce à l’Algérie, l’Espagne n’a pas été touchée par la crise du gaz qui affecte le reste de l’Europe), mais aussi du Sahara occidental, réagirait sévèrement.

    Les exigences et les menaces de l’Espagne et de l’UE envers le gouvernement algérien pour qu’il réactive les accords commerciaux sont en dehors de la légalité internationale, car il ne s’agit pas d’un acte unilatéral du pays du Maghreb, mais d’une réponse nécessaire à l’attaque flagrante et préalable de l’Espagne contre le droit international.

    L’Espagne et l’UE ne peuvent pas prendre de mesures de rétorsion à l’encontre de l’Algérie car celle-ci n’a violé aucune norme internationale. L’État du Maghreb peut et doit mettre en œuvre des mesures de pression, qui sont légales, même si elles impliquent la rupture d’accords antérieurs, jusqu’à ce que l’Espagne abandonne sa position indéfendable d’alignement sur le Maroc. C’est la particularité des contre-mesures : elles permettent et tolèrent la violation de règles mineures pour parvenir à respecter des règles impératives.

    Pouvoir ou devoir

    Le régime marocain est politiquement puissant grâce au soutien des États-Unis, de la France et de l’Espagne, mais ses actions manquent de soutien juridique. Dans ce conflit, l’UE et l’Espagne sont du côté de la violation du droit international, tandis que l’Algérie se positionne comme un défenseur du droit international.

    L’Espagne doit immédiatement revenir au cadre juridique international. L’UE doit protéger le droit international. Cela n’a aucun sens, d’un point de vue éthique, de faire de grandes déclarations sur l’invasion inacceptable de l’Ukraine par la Russie tout en protégeant l’invasion du Sahara occidental par le Maroc.

    Ce conflit ne peut être un triangle des Bermudes dans lequel la légalité internationale disparaît. La perte de poids diplomatique de l’Espagne et de l’UE s’explique précisément par leur manque absolu de cohérence, de respect du droit international et leur politique de deux poids, deux mesures.

    The Conversation, 12/06/2022

    #Algérie #Espagne #UE #Maroc #SaharaOccidental #DroitInternational


  • Algérie-Espagne : Bruxelles voit la main de la Russie

    Algérie-Espagne : Bruxelles voit la main de la Russie

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Ukraine, Russie, OTAN,

    Des sources européennes estiment que Moscou tente de « déstabiliser » le flanc sud à la veille du sommet de l’OTAN à Madrid.

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra (à droite), a reçu son homologue russe, Sergei Lavrov, pour une rencontre à Alger en mai.

    Bruxelles estime que derrière les mesures prises par l’Algérie contre l’Espagne ces derniers jours – la rupture annoncée, puis partiellement rectifiée, des relations commerciales pour protester contre le changement de cap du gouvernement espagnol sur le Sahara occidental – se cache la main de la Russie. « Les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement, déclare une source haut placée de l’UE, faisant allusion au voyage du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Alger le 10 mai, et à la visite jeudi dernier du président vénézuélien Nicolás Maduro.

    Alors que toute l’Europe serre les rangs contre l’invasion de l’Ukraine, la Russie « veut déstabiliser » le flanc sud et « faire du bruit à l’approche du sommet de l’OTAN » à Madrid les 29 et 30 juin, selon la même source. « Mais c’est tout ce que cela va donner : du bruit », ajoute-t-il. Selon lui, l’unité des partenaires européens au sommet est assurée, le débat étant centré sur l’entrée de la Suède et de la Finlande ; en attendant que la Turquie lève son veto, ajoute-t-il, en échange de la vente d’avions américains de dernière génération comme le F-35.

    « Ces deux visites, de la Russie et du Venezuela, expliquent en partie ce qui s’est passé », indiquent des sources diplomatiques à Bruxelles. Les déclarations de Pedro Sánchez au Congrès mercredi, ratifiant son soutien à la thèse du Maroc sur le Sahara – une solution au conflit basée sur une autonomie de la région sous autorité marocaine, plutôt qu’un référendum d’autodétermination qui ouvrirait la porte à l’indépendance – sont « l’excuse parfaite » utilisée par l’Algérie. Bien qu’ »il soit indéniable », soulignent ces sources, que le changement de position du gouvernement espagnol a été l’élément déclencheur : « Ce qui s’est passé est une conséquence immédiate de la nouvelle position [de l’Espagne] sur le conflit, sans aucun doute ».

    La Commission européenne a fait cause commune avec le gouvernement espagnol car le gel des échanges avec l’Espagne, initialement annoncé par l’Algérie, « affecte le marché unique », rappelle Bruxelles. « Une entreprise allemande ayant des usines en Espagne serait touchée ». En outre, il existe un précédent : bien qu’elle ne l’ait pas annoncé publiquement, la Chine a cessé d’acheter des produits en provenance de Lituanie. Et la réaction des institutions européennes a été pratiquement la même que maintenant.

    Après que la délégation d’Alger auprès de l’UE a démenti vendredi la suspension des échanges avec l’Espagne – alors qu’elle l’avait annoncée mercredi dans une circulaire publiée par l’association algérienne des banques et des établissements financiers – la Commission est en attente. « Les experts juridiques étudient comment cela affecte l’accord d’association [signé par l’Algérie avec la Communauté européenne en 2005] », indiquent les sources consultées. La prochaine étape, si les mesures de pression de l’Algérie contre l’Espagne sont maintenues, serait de convoquer une réunion de la commission mixte entre l’UE et le pays du Maghreb. « L’Algérie soutiendra que cela n’affecte pas l’accord, et l’UE dira que cela l’affecte et ira en justice : cela ne va pas être réglé à court terme », préviennent-ils.

    Bruxelles admet que la situation du marché du gaz empêche l’UE-27 de prendre des mesures drastiques. « Le gaz est ce qui fait la force d’Alger, à un moment où l’Europe cherche à se désengager de la Russie et où il n’y a pas beaucoup d’alternatives », soulignent les mêmes sources. Malgré la réaction européenne, les Italiens et les Français profitent déjà de la crise diplomatique avec l’Espagne pour gagner des positions en Algérie. « Toute la nouvelle production de gaz ira très probablement à [Mario] Draghi, le premier ministre italien », prédit la source principale de l’UE. Mais ce qui devrait inquiéter l’Espagne, ajoute-t-il, « c’est la fermeture du robinet de gaz, et cela ne va pas se produire à court terme ; bien que la nouvelle production, lorsqu’ils pourront l’étendre, sera prise par l’Italie ». Le marché énergétique espagnol, en tout état de cause, ne dépend pas du gaz algérien car il s’appuie principalement sur d’autres sources.

    Outre la main russe, les sources consultées expliquent le conflit avec l’Espagne par la situation intérieure de l’Algérie. « L’Algérie est un pays très isolé qui a perdu son influence dans le monde arabe et qui a presque son seul allié sur le continent en Afrique du Sud », expliquent-ils, « avec un régime sclérosé, une population très jeune qui cherche désespérément à émigrer et une armée omniprésente qui cherche des ennemis extérieurs ». Le Maroc est l’ennemi traditionnel, mais l’Espagne risque de devenir le nouveau venu, concluent-ils.

    El Pais, 12/06/2022

    #Algérie #Espagne #OTAN #UE #Ukraine #Russie

  • La Russie derrière la pression de l’Algérie, selon Bruxelles

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Russie, Ukraine, OTAN,

    Selon El Pais, « Bruxelles estime que derrière les mesures prises par l’Algérie contre l’Espagne ces derniers jours – la rupture annoncée, puis partiellement rectifiée, des relations commerciales pour protester contre le changement de cap du gouvernement espagnol sur le Sahara occidental – se cache la main de la Russie ».

    « Les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement, déclare une source haut placée de l’UE, faisant allusion au voyage du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Alger le 10 mai, et à la visite jeudi dernier du président vénézuélien Nicolás Maduro », précise le journal espagnol.

    Citant la même source, El Pais indique que « alors que toute l’Europe serre les rangs contre l’invasion de l’Ukraine, la Russie « veut déstabiliser » le flanc sud et « faire du bruit à l’approche du sommet de l’OTAN » à Madrid les 29 et 30 juin ».

    A ce sujet, Ali Lmrabet se demande « pourquoi? » rappelant que « Madrid n’est pas le pays le plus offensif contre la Russie dans la guerre en Ukraine. Ce n’est pas celui qui donne le plus d’armement à l’Ukraine ».
    « Déstabiliser le flanc sud européen ? », s’interroge-t-il. « Pas besoin de Poutine, il l’est déjà grâce à Sánchez et Cie », affirme-t-il dans un twit posté ce dimanche.

    « Ce qui est vrai par contre, c’est que l’actuel chef du gouvernement espagnol possède cet art rare de fâcher tout le monde et de se créer des ennemis partout : après le Maroc, le Polisario, puis l’Algérie, voici venu le tour de la Russie », conclue-t-il.

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    #Algérie #Espagne #UE #Russie #Ukraine #OTAN

  • La justice ordonne la saisie des biens du PDG de l’aéroport d’Alger

    La justice ordonne la saisie des biens du PDG de l’aéroport d’Alger

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    Tahar Allache, PDG de l’aéroport d’Alger suspendu de ses fonctions le 31 mai dernier vient d’être présenté au juge d’instruction du pôle pénal et financier de Sidi M’Hamed qui a ordonné la saisie de tous ses biens, selon des médias nationaux.

    Allache est accusé d’avoir contracté dans des marchés contraires à la réglementation relatifs à l’extension de l’aéroport international d’Alger.

    C’est la fin d’un long règne qui aura duré près de 15 ans qui vient de connaitre son épilogue et Tahar Allache, personnage qui a fait beaucoup parler de lui lorsque la « Issaba » était aux commandes du pays a fini par être rattrapé par la justice.

    Messaoud C.

    L’Espoir libéré, 12/06/2022

    #Algérie #TaharAllache