Catégorie : Algérie

  • Crise avec l’Algérie : La banque d’Espagne voit tout en noir

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    La suspension du traité d’amitié avec l’Espagne par l’Algérie aura des répercussions importantes sur l’économie espagnole dont les prévisions pour l’année en cours font déjà trembler le gouvernement de Pedro Sanchez.

    Dans sa dernière évaluation de la situation économique, la banque d’Espagne livre des chiffres qui démontrent l’impact de la décision de l’Algérie de revoir profondément ses relations économiques avec le pays ibérique qui enregistre le plus haut taux d’inflation sur le vieux continent. Cette décision a désormais replongé les institutions économiques et financières de l’Espagne dans le flou total et le pays commence à envisager des scénarios plus pessimistes pour l’avenir.

    Dans ce sens, la Banque d’Espagne a revu à la baisse le taux de croissance pour l’année courante. L’institution s’attend à une croissance de l’économie de «4,1% en 2022, soit quatre dixièmes de moins que ce qu’elle prévoyait il y a à peine deux mois, et s’attend à ce que l’inflation moyenne pour l’année soit d’environ 7%.» Ce n’est pas la première fois que la banque d’Espagne révise à la baisse ces indicateurs macroéconomiques. En effet, si le gouvernement espagnol s’attendait à une croissance de 7% dans son projet de budget présenté à l’automne 2021, la banque espagnole a revu à la baisse à deux reprises le taux de croissance, à 5,4% le mois de décembre dernier avant de revoir encore ces chiffres à la baisse, il y a deux jours, suite à la décision de l’Algérie qui a désormais chamboulé les cartes de Sanchez et son gouvernement.

    Selon le DG de l’économie et des statistiques de la Banque d’Espagne, Angel Gavilan, «la dépendance espagnole au gaz algérien signifie que dans un scénario dans lequel le pays d’Afrique du Nord décide de couper l’approvisionnement en gaz de l’Espagne, la croissance économique en souffrirait et une pression supplémentaire s’ajouterait aux marchés de l’énergie, ce qui tirerait l’inflation vers le haut».


    A. B.

  • Le Tchad sollicite l’aide de l’Algérie

    Le Tchad sollicite l’aide de l’Algérie

    Algérie, Tchad, sécurité, lutte antiterroriste, Idriss Dokony Adker,

    En visite de travail e n Algérie, le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l’Immigration, M. Idriss Dokony Adker, a été reçu aujourd’hui à Alger, par le ministre de l’Intérieur M. Kamel Beldjoud.

    S’exprimant à l’issue de cette rencontre, le ministre tchadien a indiqué que sa visite en Algérie s’inscrit dans le cadre de la coopération dans le domaine sécuritaire, soulignant la volonté de son pays de bénéficier de l’expérience acquise par l’Algérie en la matière : « La visite a pour objectif de discuter et d’échanger les expériences avec l’Algérie qui a su faire face à des situations difficiles notamment dans les années 1990.

    Actuellement le Tchad traverse une période transitoire suite au décès de son chef de l’Etat, M. Dokony Adker. Dans ces moments difficiles, il va de soi de solliciter l’aide de la part de pays amis et proches » a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Ainsi, je voudrai, à travers cette visite, voir dans quelle condition le ministère de l’Intérieur algérien puisse nous accompagner pour concrétiser l’ensemble de ces démarches ».

    De son côté, M. Beldjoud a indiqué avoir évoqué avec le ministre tchadien l’expérience algérienne dans le domaine sécuritaire depuis les années 1990, précisant que M. Dokony Adker tient à s’inspirer de l’exemple de l’Algérie dans ce domaine.

    M. Beldjoud a affirmé que les deux pays ont convenu de relancer les accords signés entre les secteurs de l’Intérieur des deux pays en 2016.

    L’Algérie d’aujourd’hui, 12/06/2022

    #Algérie #Tchad



  • Alger-Madrid : Fracture collatérale

    Alger-Madrid : Fracture collatérale

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc,

    La crise politique et diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne ne semble pas avoir des lendemains qui chantent. Entre les deux pays, la fracture s’est aggravée durant ces derniers jours avec la décision prise par Alger de suspendre le traité d’amitié signé avec Madrid en octobre 2002. Cet ambitieux document prend aujourd’hui une eau qui déborde les relations de notre pays avec l’Union européenne.

    Par Feriel Nourine

    Depuis que la crise politique s’est emparée des relations entre l’Algérie et l’Espagne, suite au revirement du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, dans la question du Sahara occidental annoncé le 18 mars dernier, aucun signe de détente n’est venu s’inscrire au profit d’un retour à la normale entre les deux pays, notamment de la part du même Sanchez.

    Ce dernier reste de marbre face aux multiples remises en cause dans son pays, mais aussi sur la scène internationale, lesquelles n’ont pu le ramener à la raison de la charte de l’ONU et provoquer une opération diplomatique capable de faire baisser la tension entre Alger et Madrid.

    Bien au contraire, après le rappel immédiat par l’Algérie de son ambassadeur en Espagne, en guise de première riposte diplomatique à la volte-face du gouvernement espagnol, cette crise a emprunté une tendance ascendante, traversant une série de pics, avant de connaître un épisode de rupture mercredi dernier, avec la décision de l’Algérie de couper les ponts avec l’Espagne en suspendant le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qui les lie depuis 2002.

    S’en est suivi, quelques heures après l’annonce de cette suspension, l’instruction de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF) à destination des banques algériennes, les instruisant de geler toutes les domiciliations bancaires des opérations commerciales de et vers l’Espagne, à partir de jeudi 9 juin.

    Cette première mesure, par l’Algérie, dans le cadre de la rupture annoncée a eu l’effet d’une bombe chez les autorités espagnoles et de l’ensemble de la classe politique dans ce pays ainsi que chez de nombreux opérateurs économiques qui exportent leurs produits vers l’Algérie.

    L’inquiétude est d’autant plus grande que la mesure économique prise par Alger risquait de s’étaler à l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien qui constitue actuellement le souci principal de Madrid. Ce qui n’est finalement pas le cas, et les autorités algériennes n’ont pas tardé à rassurer le peuple espagnol en réitérant l’engagement de l’Algérie sur ce registre.

    Entre-temps, la troisième vice-présidente et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera, n’a pas hésité à déclarer que si l’Algérie «décidait de couper l’approvisionnement de l’Espagne en gaz», son pays «ira devant les tribunaux et à l’arbitrage international».

    La ministre espagnole s’est néanmoins montrée rassurante face à un média espagnol en indiquant être «convaincue» que l’approvisionnement en gaz «continuera à fonctionner tel quel», expliquant que «c’est inclus dans des contrats commerciaux entre la société algérienne Sonatrach et des sociétés espagnoles».
    Mme Ribera a, par ailleurs, réitéré ses déclarations faites préalablement au sujet des relations entre son gouvernement et le gouvernement algérien. L’Espagne a «un grand respect pour le gouvernement algérien», a-t-elle-dit.

    «Nous n’avons pas aimé la décision de rompre le traité de bonne amitié», a encore indiqué la même responsable, faisant savoir que son pays restait «ouvert à la reprise de cette relation dès que possible».

    Une reprise difficile

    Une reprise qui semble difficile, sinon impossible à accomplir avec un gouvernement espagnol qui continue à défendre sa position vis-à-vis de la question du Sahara. Ce qu’a d’ailleurs fait de nouveau Mme Ribera en défendant d’une manière à peine voilée le revirement de son Premier ministre. Les relations entre le Maroc et l’Algérie «concerne ces deux pays, et ceci ne devrait en aucun cas affecter la bonne relation entre l’Espagne et chacun d’eux», a-t-elle estimé, soulignant que son gouvernement aimerait aussi «avoir de bonnes relations avec le Maroc».

    Sauf que les «bonnes relations avec le Maroc» souhaitées par Madrid sont en train d’être tissées au détriment de la cause sahraoui et au profit de l’occupant marocain à travers son plan d’autonomie marocain qu’il tente de faire valoir, quitte à aller à l’encontre de la légalité internationale reconnaissant au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination et au respect des frontières de son pays.

    Autrement dit, le gouvernement espagnol est en train de camper sur sa nouvelle position et de tenter à faire valoir son revirement. Du coup, toute possibilité de concertations pour détendre l’atmosphère entre Alger et Madrid deviennent nulles, même si Pedro Sanchez est en train d’agir à l’encontre des intérêts économiques de l’Espagne dans son partenariat avec l’Algérie.

    En effet, si les livraisons de gaz algérien ne sont remises en cause par les derniers événements venus rendre encore plus difficile un retour à la normale entre les deux pays, les entreprises espagnoles sont nombreuses à risquer de graves conséquences suite à la décision de rupture. Ces entreprises évoluent dans différents secteurs et filières et comptabilisent quelque 2 milliards d’euros d’exportations vers l’Algérie.

    L’UE s’en mêle, Alger riposte

    Avec la tournure qu’est en train de prendre la crise entre l’Algérie et l’Espagne, l’Union européenne n’a pas tardé, elle aussi à réagir, tentant de donner à l’affaire une dimension européenne et à faire des mesures prises par l’Algérie un risque pour l’accord d’association UE-Algérie.
    Dans un communiqué commun, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, et le vice-président de la Commission en charge du Commerce Valdis Dombrovskis ont jugé cette décision «extrêmement préoccupante».

    «Nous évaluons les implications des actions algériennes», notamment l’instruction donnée aux banques «d’arrêter les transactions entre les deux pays, qui semble être en violation de l’accord d’association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement», ont-ils précisé.

    «Cela conduirait à un traitement discriminatoire d’un Etat membre de l’UE et nuirait à l’exercice des droits de l’Union au titre de l’accord», ont souligné les deux responsables européens, après une réunion à Bruxelles avec le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares.

    L’UE «est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un Etat membre», ont-ils menacé.

    Des déclarations auxquelles l’Algérie a vite riposté, dans la soirée de vendredi, déplorant «la précipitation avec laquelle la Commission européenne a réagi, sans consultation préalable, ni vérification aucune auprès du gouvernement algérien».

    La mission de l’Algérie auprès de l’UE a regretté que la Commission «ne se soit pas assurée que la suspension d’un Traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l’occurrence l’Espagne, n’affecte ni directement, ni indirectement ses engagements contenus dans l’Accord d’Association Algérie-Union Européenne».

    «S’agissant de la prétendue mesure d’arrêt par le Gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser», a ajouté la représentation algérienne dans un communiqué.

    Concernant une éventuelle interruption des livraisons de gaz à l’Espagne qu’impliquerait la décision de mercredi, Alger a tenu à démentir en rappelant que «l’Algérie a déjà fait savoir par la voix la plus autorisée, celle de Monsieur le Président de la République, qu’elle continuera à honorer tous ses engagements pris dans ce contexte, à charge pour les entreprises commerciales concernées d’assumer l’ensemble de leurs engagements contractuels».

    Reporters, 12/06/2022

    #Espagne #Algérie #SaharaOccidental #Maroc #UE

  • Margallo: « La crise avec l’Algérie est une catastrophe diplomatique »

    Margallo: « La crise avec l’Algérie est une catastrophe diplomatique »

    Algérie, Espagne, José Manuel García-Margallo, Maroc, Sahara Occidental,

    L’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel García-Margallo, a qualifié la crise avec l’Algérie de «plus grand catastrophe diplomatique qui ait frappé l’Espagne depuis 1975».

    Dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Mundo José Manuel García-Margallo a indiqué que «depuis 1975, il n’y a pas eu de catastrophe diplomatique comme celle à laquelle nous assistons en ce moment. Parce que le gouvernement de Sánchez a réussi à mettre en colère le Maroc, l’Algérie et le Polisario en même temps, aucun gouvernement de démocratie n’y était parvenu».

    Dans ce contexte, García-Margallo a souligné qu’«il faut faire preuve d’une extrême prudence et plus encore en ces temps où l’inimitié entre le Maroc et l’Algérie est évidente, ce qui, entre autres causes, est une conséquence du conflit au Sahara».

    Selon l’interviewé, «l’Espagne a maintenu une position très claire, soutenue par tous les gouvernements et incarnée dans les deux stratégies d’action extérieure qui ont été approuvées, c’étaient des stratégies de quatre ans, j’ai fait celle de 2015». Ajoutant que «la même position a été exprimée que nous avons toujours prise à l’ONU. La formule canonique que j’ai convenue avec l’Algérie et avec Rabat disait que la solution devait être juste, durable, mutuellement acceptable et qu’elle reconnaissait l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux principes de la charte des Nations unies. C’est ce que l’Espagne a soutenu à l’ONU conformément au droit international».

    Evoquant les répercussions de la crise avec l’Algérie, l’ancien ministre s’est dit convaincu que «la crise actuelle conduira à une augmentation des prix du gaz et de l’électricité pour les citoyens espagnols».

    «Les Espagnols, chaque fois qu’ils verront que la facture d’électricité augmente, ils ne pourront plus croire que ce n’est qu’une affaire de Poutine, c’est la responsabilité de la maladresse de Sánchez», a-t-il ajouté.

    Poursuit-il, «nous constatons également que les banques algériennes ont reçu l’ordre de ne pas effectuer de transactions entre l’Algérie et l’Espagne. L’Espagne est le cinquième fournisseur de l’UE. C’est une affaire très sérieuse».

    Evoquant les solutions pour sortir de cette crise, José Manuel García-Margallo a déclaré «nous allons nous tromper. Tout ce que nous faisons en Afrique du Nord nous place dans une position ridicule au sein de l’UE. L’UE a été sollicitée. Le problème à long terme est que Sánchez va laisser ce pays en lambeaux, et en matière intérieure, cela peut être résolu, mais en matière étrangère, cela prend beaucoup de temps. L’Espagne était dans une position privilégiée pour être le partenaire stratégique de l’Algérie dans l’exploitation des réserves de gaz pouvant approvisionner celles en provenance de Russie. Et celui qui s’est précipité là-dedans, c’est l’Italie, qui va maintenant devenir le partenaire stratégique de l’Algérie, la source prioritaire de gaz pour l’UE à notre place. C’est tellement absurde… S’ils devaient faire un tableau, El Bosco le peindrait. Il faut rester ferme, comme dans la vie. Vous devez être très sérieux et leur faire savoir que vous dites toujours la vérité».

    Pour sa part, le ministre espagnol de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, Reyes Maroto, a indiqué aujourd’hui, que «les choses reviendront à la normale avec l’Algérie».

    Répondant aux questions des journalistes lors de sa visite d’une usine dans la ville de Zamora à la frontière avec le Portugal, Maroto a souligné que «les prochains jours apporteront de très bonnes nouvelles».

    La ministre a indiqué «l’Algérie est un pays stratégique et très important pour l’Espagne en termes de commerce».

    Maroto s’est appuyée sur la réponse de la mission algérienne auprès de l’Union européenne, qui a confirmé que «l’Algérie continuera à remplir tous les engagements qu’elle a pris dans ce cadre».

    Et elle a poursuivi : «Il faut parvenir à un accord au plus vite », notant que « les voies diplomatiques sont ouvertes à l’heure actuelle pour résoudre la crise avec l’Algérie et ses répercussions.»

    La ministre espagnol a ajouté que «le gouvernement espagnol est en contact avec des entreprises qui ont des relations directes avec l’Algérie».

    Maghreb Info, 11/06/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez #FrontPolisario

  • Photographie : Des artistes italiens exposent à Alger

    Photographie : Des artistes italiens exposent à Alger

    Algérie, Italie, Photographie, art, homme, nature, technologie,

    « Eyes on tomorrow », une exposition de photographies de trois jeunes artistes italiens qui portent une réflexion sur les rapports entre l’homme, la nature et la technologie, a été inaugurée mercredi soir à Alger.

    Accueillie à l’Institut culturel italien d’Alger, l’exposition regroupe une sélection d’œuvres de Giulia Vigna, Marina Caneve et Irene Fenara.

    Dans une scénographie originale, basée sur l’utilisation de structures modulaires en bois, les artistes portent une réflexion sur différents thèmes liés notamment à l’environnement à travers une approche recherchée et des aspects nouveaux.

    Présente au vernissage, Giulia Vigna propose un voyage “imaginaire” à travers six photographies narratives, soigneusement choisies et agencées.

    Déclinées sous forme d’un journal visuel, ses œuvres racontent une histoire, celle d’un camionneur qui prend des photos lors de son voyage en Sibérie. “Mes images sont des portions de photographies prises par des utilisateurs ordinaires. Elles racontent à travers, des personnages fictifs, le voyage de ce chauffeur de camion et font émerger des enjeux liés à l’impact de l’homme sur l’environnement et le paysage”, a expliqué cette jeune artiste.

    Dans une approche expérimentale recherchée, Marina Caneve explore, quant à elle, la relation complexe entre l’homme, la nature et la technologie en mettant en évidence la transformation de l’environnement naturel par l’intervention de l’homme qui cherche à exercer son pouvoir sur la nature.

    Elle illustre le rapport de l’homme à la nature à travers une série de photos montrant des clôtures et des caméras qui surveillent et suivent les mouvements des animaux dans leur milieu naturel. C’est le cas dans cette photographie qui donne à voir une barrière métallique au milieu d’une réserve naturelle ou encore ce support métallique sur lequel est fixée une caméra de surveillance.

    Pour sa part, l’artiste Irene Fenara présente une sélection d’images issues de caméra de surveillance, soulignant ainsi le contraste entre une activité fonctionnelle (mécanique) et une esthétique puissante. Ses photos interrogent le regard de l’observateur et l’objet observé et capturé par une machine (vidéosurveillance).

    Organisée par l’ambassade d’Italie en Algérie et l’Institut culturel italien d’Alger, l’exposition fait partie d’un projet dédié à la promotion des recherches dans la photographie italienne. “Eyes on tomorrow” (Un oeil sur le futur) est visible jusqu’au 30 juillet.

    R.C

    Entre nous, 12/06/2022

    #Algérie #Italie #Photographie

  • Nora Zaïr : « Je suis une photographe humaniste ».

    Nora Zaïr : « Je suis une photographe humaniste ».

    Algérie, Nora Zaïr, photographie, quartier Sidi El Houari, Oran,

    « Photographe de rue » comme elle aime à se définir, Nora Zaïr s’est prise d’affection pour le vieux quartier en ruine Sidi El Houari d’Oran, sa ville natale, qu’elle tente d’immortaliser à travers ses clichés. Pour dzairworld.com, l’artiste a accepté de revenir sur une passion débutée il y a tout juste 10 ans.

    Vous vous rêviez en artiste peintre mais finalement vous avez fait des études en hydraulique. Comment êtes vous tombée dans l’œil de l’objectif ?
    Enfant, j’étais surtout passionnée par l’image. J’aimais beaucoup les contes de fée parce qu’il y avait de belles images que je voyais à la télévision. Je reproduisais les personnages en dessin. C’est comme cela que j’ai développé ma pratique par le dessin. Quand j’ai eu mon bac, j’ai choisi l’école des Beaux Arts d’Alger. J’ai été acceptée mais mes parents ont refusé l’internat. J’ai arrêté de dessiner bien que la passion pour l’image soit restée. J’ai alors poursuivi des études en Hydraulique à Oran. Une fois mon diplôme en poche, j’ai cherché du travail en vain. Il y avait alors la possibilité d’avoir internet chez soi. Je me suis intéressée à l’infographie. Je faisais des montages avec les photos que je trouvais sur le net. Je me suis lancée dans l’infographie de manière artistique, puis c’est devenu commercial. En 2012, une amie m’a offert un appareil photo, un petit compact. Elle me disait que je devais prendre des photos par moi même. Cette année, il y a eu la création d’un club-photo que j’ai intégré. On faisait les samedis de la photo. Je me suis aussi formée via internet et dans des ateliers comme celui d’Alger – le stage NACFA- consacré au photo-journalisme. Il y a eu aussi les rencontres et les résidences qui ont contribué à ma formation. J’ai alors laissé tomber mon travail pour me consacrer à la photographie.

    En 2019, vous avez aussi été admise à Paris pour une résidence artistique
    Oui, c’était une résidence de trois mois, d’octobre à décembre, à la Cité des Arts de Paris. J’ai beaucoup appris et évolué pendant cette période. Il y avait plein d’événements (expositions, festival, rencontres, galeries…) à Paris. Je n’ai pu qu’en profiter. J’ai acheté des ouvrages que je ne trouvais pas en Algérie. Une grande partie de ma bourse, je l’ai mise dans des livres.

    Qu’avez vous appris de concret ?
    En tant qu’artiste, on travaillait de manière libre sur le projet de candidature à Cité des Arts. L’administration de la Cité nous aidait à avoir des contacts, à être présents dans des festivals pour des vernissages en VIP. Cela m’a ouvert beaucoup de portes. Cela m’a aussi permis de rencontrer des maitres de la photo. J’ai assisté à une master class à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) avec la regrettée Sabine Weiss (ndlr, la Franco-Suisse est décédée le 28 décembre 2021). J’ai aussi rencontré Sebastião Salgado lors d’une dédicace. C’était quelque chose pour moi. C’était des rêves qui se réalisaient.

    Comment définiriez votre style ?
    Je suis dans la photo-documentaire. Je fais beaucoup de noir et blanc. Beaucoup personnes disent reconnaitre tout de suite mes photos que je ne signe jamais.Comme j’expérimente des choses, je pense que mon style change. Quand j’étais à la Cité des Arts, je suis partie avec l’idée de faire du noir et blanc à la Doisneau. A Paris, c’était la période de Noel avec ses vitrines colorées et ses lumières et son ambiance festive. Je suis finalement revenue avec une série en couleur. C’était tout à fait différent de ce que je faisais avant.

    A défaut de style, vous compare-ton à des photographes célèbres ?
    Je n’oserais pas me comparer à des photographes célèbres. En revanche, je m’inspire beaucoup des écoles classiques comme celles de Robert Doisneau, de Cartier Bresson, de koudelka, de Sabine Weiss, de Salgado…

    Qu’est ce qui vous intéresse de photographier ?
    C’est l’humain. Je suis une photographe humaniste. Un paysage sans présence humaine ne m’intéresse pas vraiment. Je ne suis ni dans la photo de paysage, ni dans la photo de mode. Je fais des portraits mais cela rentre dans mon travail documentaire. Je suis obsédée par le fait de capturer le temps. Je photographie beaucoup les choses de notre culture et de notre patrimoine qui sont en voie de disparition. Cela peut être des monuments ou des personnes.

    Les Jeux Méditerranéens d’Oran qui vont se dérouler en juin et juillet prochains ont-ils changé le visage de la ville?
    Pas vraiment. Ils ont construit un stade et restauré une piscine, et peut être d’autres infrastructures. Je photographie surtout le vieil Oran. La ville en elle même ne m’intéresse pas beaucoup. Je suis possédée par l’idée de documenter, d’immortaliser et d’archiver Sidi El Houari qui n’est pas du tout concerné par les Jeux Méditerranéens. Ils mettent en valeur l’itinéraire des Jeux, du front de mer jusqu’au stade.

    Vous aimez immortaliser votre ville de nuit. Est elle différente de celle du jour ?
    Elle est plus belle et vivante la nuit. Oran est une ville nocturne. Les Oranais aiment bien circuler le soir. On a le marché de la Bastide qui est ouvert jusqu’à 22 heures, je crois. Quand j’ai l’occasion de la photographier le soir, je n’hésite pas.

    Si vous deviez qualifier Oran en quelques mots.
    Elle est joyeuse, dynamique et vivante. Elle a une culture arabe-musulmane, espagnole, française. C’est la ville du vivre ensemble qui accueille tout le monde à bras ouverts.

    Vous avez dit dans un entretien précédent qu’Oran était le refuge des photographes. Pourriez vous développer ?
    On a un événement important qui est Les Journées de la photo.Il permet aux photographes de se rencontrer. Tout cela a pris de l’ampleur en 2012 avec la création du club-photo. Avant cette date, les photographes étaient à Oran mais ne s’affichaient pas.Le club nous a permis de nous rencontrer, de créer des événements (conférence, expo…). avec des gens de Laghouat, d’Alger, de France et de faire des sorties en groupe. Les gens ont commencé à s’habituer aux photographes dans la rue. C’est ce qui m’a poussé à dire qu’Oran était le pôle des photographes. Les Journées de la photo sont à mes yeux le seul événement important et qui a de la valeur en Algérie. Dans les autres villes, ce sont des salons à l’initiative des Maisons de la culture qui abordent toujours sur les mêmes thèmes liés au patrimoine ou aux fêtes nationales.Cela n’évolue pas.

    Qui organise les Journées de la photo ?
    C’est l’Institut Français d’Oran en partenariat avec Iso club. C’est avec lui que j’ai commencé. Je suis membre co-fondateur de ces journées, mais je n’y suis plus depuis 2018.

    Les gens se sont familiarisés avec les photographes mais d’un autre coté, vous dites que c’est risqué de prendre des photos en Algérie. Comment expliquer ce paradoxe ?
    Pratiquer la photo de rue en Algérie est difficile. Les agents de police peuvent vous confisquer votre appareil. Il faut faire attention à ne pas photographier ceci ou cela. C’est un peu compliqué. Dans ma ville, je sais comment circuler pour prendre des photos.

    Est-ce plus contraignant pour une femme ?
    Pas du tout. Parfois, c’est plus pratique pour une femme. Elle arrive à entrer dans les maisons. Elle est la bienvenue chez des familles. C’est plus accessible que pour un homme.

    Il y a quelques semaines, vous étiez au Centre culturel français, Jean Rouch, pour présenter votre projet commun avec Apsatou Bagaya. Comment l’idée de ce regard croisé entre les villes d’Oran et de Niamey a germé ?
    Pendant le confinement, Jean-Michel Neher, le directeur du Centre culturel français de Niamey (CCFN) – que je connais et avec lequel j’avais déjà organisé une exposition photo sur Oran à la Charité sur Loire – m’a appelé pour me demander si cela m’intéressait d’exposer à Niamey et de croiser mon regard avec une photographe Nigérienne. J’ai tout de suite accepté. Cela s’est fait en 15 jours dans l’urgence. C’était pendant le Ramadan. Malgré la difficulté pour obtenir les visas, on s’est battus pour le faire. Je suis arrivée là bas le 12 mai pour un vernissage le 13 mai qui est la journée de la femme nigérienne. C’est une date symbolique.C’était important de faire le vernissage ce jour là.

    Oran est en bord de mer tandis que Niamey est dans une région quasi désertique. Quel était l’idée de départ alors que les deux cités ne se ressemblent pas vraiment ?
    L’objectif était de croiser le regard sur deux villes africaines différentes. L’une méditerranéenne et l’autre de l’Afrique profonde. J’ai découvert Niamey à travers les photos d’Apsatou Bagaya et vice versa. Malheureusement, à cause de la chaleur je n’ai pas pu faire beaucoup de photos sur le Niger. Je ne me déplaçais qu’en voiture. Je ne suis sortie que la veille de mon départ pour aller du coté du fleuve Niger. Je n’y suis restée que deux heures car je me suis évanouie en raison de la canicule. Peut être que je viendrais entre novembre et décembre pour une résidence. On travaille sur l’idée d’une résidence croisée.C’est mon souhait.

    Quelle a été la première sensation que vous avez eue en posant le pied dans ce pays ?
    La chaleur (rires). Les gens sont très accueillants.J’ai aussi remarqué qu’il y avait des lézards partout.

    Qu’avez vous appris de cette ville qui ne fait jamais l’actualité ?
    C’est un beau pays, riche en culture et en artisanat, mais la vie est difficile au Niger. J’ai rencontré des écrivains, des photographes dont deux Français installés sur place. L’un d’eux, Maurice Ascani y est depuis 1968. Il a un studio photo. Il a photographié tout le Niger. Il a beaucoup d’archives. C’est impressionnant. J’ai essayé de compenser le peu de sorties dans la ville par des rencontres avec des gens, des écrivains, par des pièces de théâtre. Il y a eu une foire sur les industries culturelles avec des peintres, des artistes, des musiciens. J’ai découvert tout cela.

    Dzair World, 11/06/2022

    #Algérie #Photographie #NoraZaïr

  • Algérie. Saisie de plus de 60000 euros en une semaine

    Algérie. Saisie de plus de 60000 euros en une semaine

    Algérie, devises, saisies, aéroport d’Alger,

    Aéroport d’Alger : Énorme saisie de devises en une semaine sur 3 passagers

    Encore des tentatives de transfert illicite d’argent en devise déjouées au niveau de l’aéroport d’Alger. Rien que cette semaine, trois tentatives du genre ont été enregistrées, a indiqué la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué publié mercredi 8 juin.

    Les tentatives de transfert illicite de la devise à l’étranger prennent de l’ampleur en Algérie depuis quelques mois. La semaine dernière quatre personnes ont tenté de transférer des sommes d’argent en euro vers l’étranger sans déclarations douanières. Ils ont cependant échoué, les agents de la police des frontières ont réussi à les démasquer et ont mis la main sur une importante sonne d’argent estimée à 60 000 euros. Les quatre individus ont été arrêtés.

    Mercredi 8 juin, la direction de la sûreté nationale a fait état dans un communiqué publié sur son site de l’arrestation de trois autres personnes et de la récupération d’un important montant en euro et en dollar américain au niveau du même aéroport.

    21 000 dollars et 8000 euros saisis à l’aéroport d’Alger

    « Dans le cadre de la lutte contre les contraventions liées au change, la PAF de l’aéroport international Houari-Boumediene a déjoué, au cours de cette semaine, deux tentatives de transfert de devises sans titre bancaire, qui ont abouti à la saisie de 21 000 dollars américains, 8000 euros et à l’arrestation de deux passagers ».

    Ajoutant que dans le même contexte « la sûreté de l’aéroport, en coordination avec les services des douanes, a saisi un montant de 190 600 euros et a arrêté un passager ». La même source a souligné dans son document que « après parachèvement de toutes les procédures légales, les suspects ont été présentés devant les juridictions compétentes ».

    Infos Algérie, 10/06/2022

  • Rapports Algérie-Espagne: Alger met le holà!

    Rapports Algérie-Espagne: Alger met le holà!

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Gaz,

    Intrusion européenne dans les rapports algéro-espagnols : Alger met le holà !

    L’Algérie a réagi avec vigueur et fermeté contre l’immixtion de l’Union européenne dans les tensions diplomatiques qui marquent aujourd’hui les relations entre l’Algérie et l’Espagne. L’Algérie défend une décision souveraine, prise pour des motifs parfaitement légitimes et dénonce une tentative vaine et malveillante de faire pression.

    Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a tenu à rappeler que le Traité d’amitié et de bon voisinage entre l’Algérie et l’Espagne est un accord bilatéral dont la suspension n’affecte pas les engagements de l’Algérie envers l’UE, que ce soit de manière directe ou indirecte. Il a également dénoncé avec force et vigueur les insinuations européennes sur l’approvisionnement en gaz algérien qu’il qualifie de « fantaisistes et malveillantes ».

    « La précipitation et le parti-pris de ces déclarations mettent en évidence le caractère inapproprié de leur contenu, s’agissant d’un désaccord politique avec un pays européen de nature bilatérale n’ayant aucune incidence sur les engagements de l’Algérie à l’égard de l’UE et ne nécessitant par voie de conséquence nullement le déclenchement d’une quelconque consultation européenne aux fins de réaction collective », note le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Et de rappeler que « la décision de suspendre le Traité algéro-espagnol d’amitié, de bon voisinage et de coopération répond à des considérations légitimes, qui tiennent pour l’essentiel à ce que le partenaire se soit délié d’obligations et de valeurs essentielles inscrites dans ce Traité, prenant ainsi la responsabilité de vider cet instrument juridique de sa substance et de mettre en cause sa pertinence dans les relations entre les deux parties audit traité ». « Au vu de ce constat, le Gouvernement algérien a pris soin de préciser publiquement la portée de la mesure conservatoire qu’il a été amené à prendre pour préserver des intérêts suprêmes, d’ordre moral et stratégique, du pays face à des actes attentatoires à l’objet et à la finalité du Traité », souligne encore le département de Ramtane Lamamra.

    Un traité vidé de son contenu

    Il serait utile de rappeler dans ce contexte que le traité d’amitié et de bon voisinage signé entre l’Algérie et l’Espagne en 2002, dépasse le simple cadre commercial, et devait mettre en place un cadre de coopération global qui concerne la coordination entre les deux pays sur les questions diplomatiques, militaires de lutte contre le terrorisme et de coopération dans les domaines de l’investissement, de l’éducation et des médias. Plus important encore ce traité d’amitié est assis en premier lieu sur le respect de la légalité internationale. Engagement sur lequel le Gouvernement Sanchez s’est assis au regard de son revirement soudain et surprenant sur la question du Sahara occidental en contradiction avec le respect du droit international. Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dénonce par ailleurs les déclarations de l’UE concernant la nature des rapports économiques entre l’Algérie et l’Espagne.

    « D’évidence, la prétendue suspension des relations commerciales et d’investissement avec l’Espagne, étalée dans lesdites déclarations officielles européennes, y est précipitamment invoquée sans aucun fondement, et les instances communautaires européennes ne disposent en l’occurrence d’aucune base juridique pour établir leur compétence en la matière », note le communiqué. Et d’ajouter que « cette intrusion malencontreuse est le fait d’une personnalité manifestement commise à l’amplification des thèses de sa diplomatie nationale au détriment de la préservation des intérêts bien compris de l’UE au sein de laquelle l’Algérie s’honore de compter de nombreux amis et partenaires fiables et responsables ». Et de poursuivre : « Cette intrusion est d’autant plus douteuse et paradoxale qu’elle prend la consistance d’une vaine tentative de pression sur un pays du Sud jaloux de son indépendance nationale lorsqu’on la compare avec la posture circonspecte de la Commission européenne dans le cas récent d’un contentieux commercial majeur concernant un État-clé de l’Union qui a été amené à rappeler ses ambassadeurs auprès de deux États développés non-européens avec lesquels il était en conflit d’intérêts ».

    « En tout état de cause, l’Algérie qui a toujours tenu ses engagements dans le cadre de son Accord d’association avec l’UE, s’attache légitimement à promouvoir tous les volets pertinents de ce cadre, dans la transparence, en dépit du caractère asymétrique de la structure des échanges commerciaux entre les deux parties et des déséquilibres empêchant le développement d’un partenariat économique mutuellement avantageux », rassure le ministère. Et d’ajouter : « L’Algérie rejette également, comme fantaisistes et malveillantes, les insinuations et interrogations relatives à la question de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz, alors même que le président de la République lui-même a eu à affirmer solennellement la détermination de la partie algérienne à s’acquitter de ses obligations contractuelles y afférentes ».

    Et de conclure : « Au demeurant, cette question qui concerne des entreprises des deux pays sur des bases strictement commerciales ne se pose nullement dans le contexte des relations énergétiques avec les autres acquéreurs de gaz algérien dans l’espace euro-méditerranéen qui s’acquittent de leurs obligations contractuelles avec la même bonne foi que l’Algérie ». Car si l’Algérie réaffirme ses engagements en tant que partenaire et fournisseur fiable de gaz naturel au marché européen, elle rappelle que cette fiabilité et respect des engagements doivent être réciproques en toute « transparence et bonne fois ».

    Pour rappel, le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’Espagnol Josep Borrell et le du vice-président exécutif en charge du commerce de l’UE, Valdis Dombrovskis, ont commis une tentative d’intimidation contre l’Algérie. Ils ont déclaré à l’issue d’une réunion tenue à Bruxelles avec le ministre espagnol des Affaires étrangère Manuel Albares que la Commission évalue « les implications des actions algériennes », dont l’instruction donnée aux institutions financières « d’arrêter les transactions entre les deux pays, qui semble être en violation de l’Accord d’association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement ». Et d’ajouter que l’UE est « prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un Etat membre » étant donné que la politique commerciale est une compétence exclusive de l’Union.

    Chokri Hafed

    La Sentinelle, 12/06/2022

    #Espagne #Algérie #UnionEuropéenne #Gaz

  • UE-Algérie. Le beurre et l’argent du beurre

    UE-Algérie. Le beurre et l’argent du beurre

    Algérie, UE, Union Européenne, Espagne, Maghreb, Maroc, Sahara Occidental,

    Toujours preste à tenter de défendre ses intérêts, la Commission de l’Union européenne devrait comprendre que l’Algérie a aussi le droit de défendre les siens. De plus, quand une des nations de l’Union se rebelle et s’éloigne des directives et des décisions fixées et sort du rang de la communauté européenne, elle se plie à la rébellion d’Etats sans s’offusquer. Les exemples de la Hongrie et de la Pologne à ce titre sont indicateurs des positions contraires prises pour affirmer des libertés conformes à l’intérêt de leurs peuples. L’Algérie est loin de cet extrême, mais elle considère tout de même sur la base de cette vérité que dans des relations commerciales avec un pays tiers, elle ne peut légitimement accepter qu’on lui exige le beurre et l’argent du beurre.

    Les clarifications et les assurances apportées par la diplomatie algérienne à partir de Bruxelles vendredi sont de bon augure démontrant que l’Algérie n’est pas un Etat voyou. Loin s’en faut. Elle tient et respectera toujours ses engagements sauf que ses engagements ne peuvent avoir un sens que si ses interlocuteurs étrangers ne s’égarent pas dans des calculs et des arrière-pensées s’apparentant à de la flibusterie.

    Le gouvernement socialiste espagnol, dans des calculs qui lui sont propres, s’est arrogé le droit de passer outre la bienséance internationale et de bafouer les résolutions onusiennes et sa responsabilité historique. Libre à lui d’emprunter cette voie, mais il ne peut exiger de l’Algérie de le suivre sur ce chemin pour être prise en otage et être victime d’un proxénétisme qui ne dit pas son nom. La souveraineté de chacun est bien sûr sacrée, mais chacune ne peut être garantie au détriment d’une autre. Celui qui s’isole seul pour faire ses comptes, trouvera toujours un faux solde positif.

    A l’évidence, l’Espagne a changé ses options dans ses relations avec le Maghreb. Elle ne peut accuser l’Algérie d’en tenir compte bien que les Algériens gardent intacte leur entière disposition pour une coopération saine et équitable.

    par Abdou BENABBOU

    Le Quotidien d’Oran, 12/06/2022

    #Algérie #UE #Espagne #Maghreb #SaharaOccidental

  • Algérie: cohésion pour faire face aux tensions géostratégiques

    Algérie, coronavirus, réchauffement climatique, frontières, Libye, Mali, Sahel, Sahara Occidental,

    Les impacts de l’épidémie du coronavirus, le réchauffement climatique et les enjeux aux frontières de l’Algérie préfigurent d’importantes reconfigurations géopolitiques et géoéconomiques mondiales et régionales. C’est que cette région connait d’importants trafics qui alimentent le terrorisme risquant de déstabiliser toute la région. L’Algérie est une des pièces maitresses de la stabilité de la région, méditerranéenne et africaine. D’où l’importance d’une coordination internationale pour à la fois favoriser le co-développement et juguler ce fléau qui a des incidences sur toute l’Afrique et l’Europe à travers les flux migratoires.

    Par Dr Abderrahmane MEBTOUL

    Selon différents experts trois facteurs permettent de comprendre les liens entre trafic et terrorisme : premièrement, l’existence de mouvements communautaires, ethniques et religieux, qui permettent une collaboration entre terroristes et criminels, sur la base de valeurs partagées et de confiance mutuelle. Deuxièmement, la survenance d’un conflit armé. Troisièmement, les contraintes qui jouent lors d’échanges transnationaux complexes de marchandises illégales ; des échanges qui impliquent souvent d’autres parties intermédiaires et de certains segments de l’administration corruptibles.

    Les récentes investigations dans le cadre de la lutte antiterroriste menées par les services de renseignements révèlent de nouvelles données au niveau de la région sahélienne inséparable des conflits au Moyen Orient et dans certaines contrées d’Afrique. La Libye n’est plus la seule menace potentielle, le Mali qui gagne du temps pour appliquer les accords d’Alger. Au Sahel, les groupes armés ont proliféré, accru leur capacité de nuisance, se sont diversifiés en terroristes, insurgés, criminels et milices, selon des variables complexes. Désormais, une coopération et une convergence rassemblent ces groupes. L’exemple le plus évident de ce type de coopération-convergence, c’est le narco-terrorisme, dont le commerce de la drogue illégale sape les efforts pour poursuivre les réformes politiques et le développement nécessaires pour endiguer la radicalisation et la montée des groupes terroristes. Pour lutter contre le terrorisme et trafiquants en tous genres, il s’agit de mettre l’accent avant tout sur l’échange de renseignements qui doit se faire de manière instantanée, pratiquement en temps réel et harmoniser des politiques de lutte contre le terrorisme car sans sécurité point de développement.

    Le Sahel est également une zone de transit pour les passeurs. 50 à 60% de ceux qui traversent la Libye vers l’Europe passent par la région. C’est pourquoi il y a lieu d’accorder une attention particulière aux tensions au niveau du Sahel où la ceinture sahélienne recouvre, entièrement ou en partie, les pays suivants : l’Algérie (à l’extrême sud) ; le Sénégal ; la Mauritanie (au sud) ; le Mali ; le Burkina Faso (au nord) ; le Niger ; le Nigeria (à l’extrême nord) ; le Tchad (au centre). Le Sahel est un espace sous-administré et souffrant d’une mauvaise gouvernance chronique et sa vulnérabilité est amplifiée par une forte croissance démographique. Le Sahel devrait doubler sa population d’ici 25 ans, et compte plus de 100 millions d’habitants en 2020. Cette croissance affectera certainement la sécurité humaine et notamment alimentaire de la région dans son ensemble. A cela se greffent d’importantes inégalités tant internes aux pays développés qu’entre le Nord et le Sud l’intensification de la radicalisation qui est le fruit d’une conjonction de facteurs liés à l’individu, ses relations, sa communauté et son rapport à la société.

    Identifier un processus de radicalisation ne se fait pas sur la base d’un seul indice mais d’un faisceau d’indicateurs. Ces indicateurs n’ont, par ailleurs, pas tous la même valeur et seule la combinaison de plusieurs d’entre eux permet d’établir un constat. Mais existent des enjeux économiques, le Sahel étant un espace recelant d’importantes ressources minières d’où les ingérences étrangères manipulant différents acteurs afin de se positionner au sein de ce couloir stratégique et de prendre le contrôle des nombreuses richesses. L’arc sahélien est riche en ressources : après le sel et l’or, pétrole et gaz, fer, phosphate, cuivre, étain et uranium sont autant de richesses nourrissant les convoitises de puissances désirant s’en assurer le contrôle. Le commerce des stupéfiants, par exemple, a le potentiel de fournir aux groupes terroristes un bonus supplémentaire : les recrues et les sympathisants parmi les agriculteurs appauvris, négligés et isolés, et qui non seulement peuvent cultiver pour le compte des trafiquants, mais aussi populariser et renforcer les mouvements anti-gouvernementaux.

    « La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induit un climat d’insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens, faute d’une bonne gouvernance »

    Les différents trafics sont liés à l’importance de la sphère informelle, produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat, en fait de la gouvernance, du poids de la bureaucratie qui entretient des relations diffuses avec cette sphère et des distorsions des taux de change, représentant en Afrique sahélienne plus de 80% de l’emploi et plus de 50% du produit intérieur brut. Le terrorisme international profite des dysfonctionnements de régulation des Etats et a au moins cinq caractéristiques en commun.

    Premièrement, largement sur des réseaux souvent établis dans de vastes zones géographiques où les personnes, les biens et l’argent circulent. Deuxièmement, le contrôle par le commandement et la communication. Troisièmement, leur besoin de traiter de grandes quantités d’argent, de les blanchir et les transférer à travers les pays et les continents. Quatrièmement, criminels et terroristes ont tendance à se doter d’armées privées, d’où un besoin de formation, des camps et du matériel militaire. Cinquièmement, terroristes et criminels de la zone sahélienne partagent les caractéristiques communes : pratique fréquente d’opérations clandestines cherchant la légitimité dans le soutien des populations avec usage de guérillas durables pour pouvoir contrôler un territoire et des populations. Enfin, ces guérillas créent des cellules spécialisées dans l’usage des médias et d’internet pour diffuser leur propagande et leurs revendications. Ainsi, nous avons différentes formes de criminalité transnationale organisée qui forme une industrie en constante évolution, qui s’adapte aux marchés et crée de nouvelles formes de délinquance, s’agissant d’un commerce illicite qui transcende les frontières culturelles, sociales, linguistiques et géographiques. La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induit un climat d’insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens, faute d’une bonne gouvernance.

    « La montée en puissance du trafic de drogue au niveau de la région sahélienne a des implications sur toute l’Afrique du Nord »

    Je rappelle les différents éléments de trafics liés à la compréhension de la sphère informelle que j’ai développée longuement par ailleurs. Premièrement, nous avons le trafic de marchandises. Pour l’Algérie, existent des trafics de différentes marchandises subventionnées comme le lait et la farine achetés en devises fortes, le trafic de carburant représenterait un manque à gagner de plusieurs centaines de millions de dollars pour le Trésor public, c’est énorme. Cela est lié globalement à la politique des subventions généralisées sans ciblage et à la distorsion des taux de change par rapport aux pays voisins. Deuxièmement, nous avons le trafic d’armes. Le marché « noir » des armes et de leurs munitions, issu nécessairement du marché « blanc » puisque, rappelons-le, chaque arme est fabriquée dans une usine légale, une thématique qui permet de comprendre les volontés de puissance des divers acteurs géopolitiques à travers le monde. Tandis que le trafic de drogues est réprimé internationalement, le trafic d’armes est réglé par les Etats qui en font leurs bénéfices. La vente d’armes s’effectue régulièrement entre plusieurs partenaires privés et publics.

    Troisièmement, nous avons le trafic de drogue. La montée en puissance du trafic de drogue au niveau de la région sahélienne a des implications sur toute l’Afrique du Nord où nous pouvons identifier les acteurs avec des implications géostratégiques où les narcotrafiquants créent de nouveaux marchés nationaux et régionaux pour acheminer leurs produits. Afin de sécuriser le transit de leurs marchandises ces narcotrafiquants recourent à la protection que peuvent apporter, par leur parfaite connaissance du terrain, les groupes terroristes et les différentes dissidences, concourant ainsi à leur financement. Le trafic de drogue assure une marge de bénéfice très élevée : Un gramme de coca, qui coûte 1 $ à la production, est vendu de 200 à 300 dollars. Quatrièmement, nous avons la traite des êtres humains. C’est une activité criminelle internationale dans laquelle des hommes, des femmes et des enfants sont soumis à l’exploitation sexuelle ou à l’exploitation par le travail. Nous avons le trafic de migrants qui est une activité bien organisée dans laquelle des personnes sont déplacées dans le monde en utilisant des réseaux criminels, des groupes et des itinéraires. Cinquièmement, nous avons le trafic de ressources naturelles qui inclut la contrebande de matières premières telles que diamants et métaux rares (provenant souvent de zones de conflit) et la vente de médicaments frauduleux potentiellement mortelle pour les consommateurs. Sixièmement, nous avons la cybercriminalité. Elle est liée à la révolution dans le domaine des systèmes d’information et peut déstabiliser tout un pays tant sur le plan militaire, sécuritaire qu’économique. Il englobe plusieurs domaines exploitant notamment de plus en plus internet pour dérober des données privées, accéder à des comptes bancaires et obtenir frauduleusement parfois des données stratégiques pour le pays. Le numérique a transformé à peu près tous les aspects de notre vie, notamment la notion de risque et la criminalité, de sorte que l’activité criminelle est plus efficace, moins risquée, plus rentable et plus facile que jamais. Septièmement, nous avons le blanchiment d’argent C’est un processus durant lequel l’argent gagné par un crime ou par un acte illégal est lavé. Il s’agit en fait de voiler l’origine de l’argent pour s’en servir après légalement. Les multiples paradis fiscaux, des sociétés de clearing (aussi Offshore) permettent de cacher l’origine de l’argent.

    « L’Algérie fournit des efforts de guerre sans être en guerre, avec d’importants coûts financiers, le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières étant devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes »

    Face à cette situation complexe et en perpétuelle mutation, la stratégie diplomatique et militaire de l’Algérie est guidée par des principes fondamentaux : la mise en place d’un dispositif de sécurité aux frontières et la restructuration des forces armées et de sécurité ; l’amorce de processus bilatéraux de coopération avec les pays voisins ; le développement d’un processus multilatéral à travers l’initiative des pays de Cham ; la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et en cas exceptionnel prévu dans la constitution adoptée le 01 novembre 2020, l’ article 91 consacre, que le chef de l’état « chef suprême les forces armées de le république » et « responsable de le défense nationale peut décider « l’envoi d’unités de l’armée nationale populaire à l’étranger ».

    Mais cette décision est subordonnée à l’approbation à la majorité les deux tiers de parlement, tout en déterminant le cadre de participation des forces militaires algériennes en dehors les frontières. Selon la nouvelle constitution, dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats, « l’Algérie peut, dans le cadre les Nations unies, de l’Union africaine et de le Ligue des Etats arabes participer au maintien de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés ». La justification de cet amendement est que cela est pleinement conforme à la politique étrangère de l’Algérie qui repose sur les principes « fermes et immuables », à savoir « le rejet du recours à la guerre et prôner la paix, le non-ingérence dans les affaires internes des états ainsi que la résolution des conflits et des différends internationaux par les voies pacifiques, conformément à la légalité internationale représentée par les instances internationales et régionales. Car dans le cadre de ces turbulences régionales, l’Algérie fournit des efforts de guerre sans être en guerre, avec d’importants coûts financiers, le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières étant devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes.

    Car, la sécurité de l’Algérie est posée à ses frontières. Celle avec le Mali est de 1376 km ; la frontière entre l’Algérie et la Libye de 982 km ; la frontière Algérie Niger de 956 km et la frontière Algérie Tunisie est de 965 km… Toutes à surveiller. Aussi, malgré la situation budgétaire difficile l’Algérie a déployé une véritable task-force pour sécuriser ses frontières pour faire face à l’instabilité chronique de l’autre côté des frontières et dont les événements récents confirment la continuelle aggravation. Espérons pour atténuer certaines tensions, préjudiciables à la sécurité de la région, que le conflit du Sahara occidental trouve une issue rapide dans le cadre de la résolution des Nations unies, afin de pouvoir consolider l’intégration maghrébine, pont entre l’Europe et l’Afrique, la non-intégration faisant perdre à l’UMA plus de 3% de taux de croissance soit au PIB 2019 environ 15 milliards de dollars/an sans compter les effets positifs indirects.

    « La stabilité de l’Algérie et la reconquête de notre cohésion nationale passe par la construction d’un front intérieur solide et durable »

    En conclusion, la lutte contre les trafics et le terrorisme implique, outre une coopération internationale pour unifier le renseignement sans lequel l’action opérationnelle risque d’être inefficiente, et une nouvelle gouvernance afin de mettre fin à cette inégalité tant planétaire qu’au sein des Etats où une minorité s’accapare une fraction croissante du revenu national enfantant la misère et donc le terrorisme, renvoyant à la moralité de ceux qui dirigent la Cité. Pour l’Algérie, l’objectif stratégique est de traduire en termes concrets ses potentialités, pour être en mesure de relever avec succès les défis innombrables qui nous sont lancés par le monde moderne étant à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur les nouvelles technologies et les défis de la transition numérique et énergétique. Je suis persuadé, en fonction de son histoire mouvementée depuis des siècles et de ses potentialités actuelles, notre peuple trouvera sans nul doute les ressources morales et psychologiques qui lui permettront, comme il l’a fait maintes fois face à l’adversité, de transcender avec dignité et honneur les rancunes et les haines tenaces.

    C’est pourquoi, je tiens à considérer que la stabilité de l’Algérie et la reconquête de notre cohésion nationale passe par la construction d’un front intérieur solide et durable en faveur des réformes. Il s’agit là de l’unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, et à trouver les raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux.

    *Professeur des universités, docteur d’Etat 1974- expert international -Membre du conseil scientifique de l’organisation panafricaine Cafrad/Unesco et du Forum Mondial du Développement Durable

    ANA

    #Algérie #Sahel #Mali #Libye #Maroc #SaharaOccidental