Catégorie : Algérie

  • Le DG de Naturgy enterre le projet de gazoduc Nigeria-Maroc

    Le DG de Naturgy enterre le projet de gazoduc Nigeria-Maroc

    Maroc, Espagne, Algérie, Naturgy, Francisco Reynés, gazoduc Nigeria-Maroc, Gaz,

    L’Espagne traverse une crise énergétique et doit trouver des solutions à court et long terme pour garantir la disponibilité du gaz. Pour cela, le premier responsable de Naturgy, compagnie espagnole de distribution du gaz, Francisco Reynés, a jugé important de garder des «relations privilégiées» avec la partie algérienne qui a démontré sa «fiabilité» en respectant le contenu des contrats d’approvisionnement signés entre les deux pays.

    «Le plus important est de garantir des contrats d’approvisionnement à long terme»

    Revenant sur la possibilité de la réalisation d’un gazoduc liant le Nigeria à l’Espagne en passant par le Maroc, le premier responsable à la tête de Naturgy s’est montré sceptique et ne croit pas en ce projet qui exige non seulement des sommes importantes qui frôlent les 30 milliards de dollars, mais aussi un espace-temps de 20 ans au minimum pour le parachèvement du projet, et cela sans évoquer les problèmes technique qui se posent.

    «Penser à court terme que les interconnexions résoudront une partie importante de notre problème n’est pas très réaliste. Ensuite, il y a les problèmes techniques, la capacité à aborder ces gros travaux», affirme-t-il avant d’enchainer : «J’étais avec le Président du Nigeria, en visite en Espagne, et je lui posais des questions sur les deux grands projets qu’ils ont pour acheminer le gaz nigérian et l’amener en Europe. L’un, en surface, qui traverserait 13 pays de l’Afrique sub-saharienne et qui va jusqu’au Maroc, et de là, il se connecterait avec l’Espagne. Cela fait plus de 2.000 kilomètres de long, traversant des pays connaissant de graves problèmes politiques, le terrorisme…

    L’autre est un gazoduc marin de 5.800 kilomètres. Il me parlait d’investissements de 30 milliards d’euros… Ce sont des projets de longue haleine, 20 ans minimum». De ce fait, l’Espagne possède deux solutions à court terme, d’après le directeur général de Naturgy Francisco Reynés : «Nous avons quelques avantages en Espagne. L’un est un important potentiel de regazéification, l’autre une liaison privilégiée avec l’Algérie. Le plus important est de garantir des contrats d’approvisionnement à long terme».

    Abdallah A.

    L’Algérie aujourd’hui, 05/06/2022

    #Maroc #Espagne #Algérie #Gaz #Gazoduc_nigeria_maroc #Francisco_Reynés #Naturgy

  • La Chine bouleverse l’équation de l’influence en Algérie

    La Chine bouleverse l’équation de l’influence en Algérie

    Algérie, Chine, France, La Ceinture et la Route, route de la soie africaine,

    La Chine a arraché à la France le premier exportateur vers l’Algérie, qu’elle avait monopolisée pendant des décennies.
    L’ascension de la Chine au premier rang des partenaires commerciaux de l’Algérie, dépassant la France, a coïncidé avec le lancement en septembre 2013 de l’initiative « la Ceinture et la Route », à laquelle l’Algérie a annoncé son adhésion en 2014, mais l’adhésion officielle n’a eu lieu qu’en 2019.

    En 2012, la France était le premier exportateur de marchandises vers l’Algérie, tandis que les États-Unis acquéraient le titre de son premier client grâce à ses importations de gaz liquéfié, mais en 2013 la Chine a renversé l’équation.

    La Chine a arraché la tête des exportateurs vers l’Algérie à la France qui l’avait monopolisée pendant des décennies, et Pékin est devenu le premier partenaire commercial de l’Algérie, qui cherche à diversifier ses partenaires commerciaux et à se débarrasser définitivement de la dépendance économique française.
    Alors que l’exploitation du gaz de schiste par les États-Unis a conduit à la suspension de l’importation de gaz liquéfié d’Algérie et à l’érosion de son rôle de premier partenaire commercial, les échanges commerciaux entre eux étant passés d’environ 19,5 milliards de dollars en 2007 à 2,6 milliards en 2021.

    D’autre part, la Chine a profité des dommages causés aux économies européenne et américaine par la crise financière mondiale de 2008 pour renforcer son partenariat commercial avec l’Algérie, considérée comme un marché monopolistique pour les Européens, dirigés par les Français.

    En 2019, les échanges commerciaux sino-algériens se sont élevés à 8 milliards de dollars, dont près de 7 milliards d’exportations chinoises, ce qui a fait craindre aux partenaires européens de l’Algérie une diminution de leur influence, malgré les privilèges douaniers qu’ils ont obtenus grâce à l’accord de partenariat.

    Coopération diplomatique et de sécurité « historique »

    Ce n’est pas seulement la coopération commerciale qui a poussé la Chine à établir un « partenariat stratégique global » avec l’Algérie, qui est le seul partenariat de ce type au Maghreb, mais aussi la confiance politique et la coopération sécuritaire et militaire.

    La Chine a été le premier pays non arabe à reconnaître le gouvernement intérimaire algérien en 1958, avant même l’indépendance du pays en 1962, et lui a fourni des armes pendant la révolution de libération, et après l’indépendance, elle a aidé les pays coloniaux à se libérer, dans le sens de la Palestine et des pays d’Afrique et d’Amérique latine.

    L’Algérie a joué un rôle de premier plan en aidant la Chine populaire à retrouver son siège à l’ONU en 1971, une position que Pékin a saluée à plusieurs reprises.

    La coordination diplomatique et la coopération économique ont ouvert la voie à un partenariat sécuritaire et militaire entre les deux pays, notamment avec le développement des industries militaires chinoises ces dernières années, à un moment où l’Algérie alloue le plus gros budget de défense en Afrique à environ 9,6 milliards de dollars.

    Ces dernières années, l’Algérie a acquis plusieurs armes chinoises, dont le premier navire-école de guerre, des croiseurs, des drones, des systèmes de guerre électronique, de l’artillerie automotrice et des missiles anti-aériens et antinavires.

    En plus de la coopération spatiale, l’Algérie a lancé un satellite en 2017, depuis une base en Chine, et Pékin a aidé l’Algérie à construire un réacteur nucléaire de recherche pour la production de radios pharmaceutiques, qui est entré en service en 1993.

    Route de la soie africaine

    Si l’Algérie n’est pas située sur l’historique route de la soie entre la Chine et l’Europe, elle représente un point focal dans l’initiative « Belt and Road » car elle est située dans une zone reliant l’Europe et l’Afrique.

    À cet égard, la Chine a stimulé ses investissements en Algérie, passant du secteur de la sous-traitance et des projets immobiliers, des travaux publics et des infrastructures à l’investissement dans les secteurs minier et manufacturier.

    Les entreprises chinoises ont réalisé plusieurs grands projets en Algérie, tels que la Grande Mosquée (plus de 1,5 milliard de dollars), des milliers de logements, de grandes parties de l’autoroute Est-Ouest (plus de 11 milliards de dollars), l’Opéra et le agrandissement de l’aéroport.

    Cependant, avec l’adhésion officielle de l’Algérie à l’initiative « Belt and Road » en 2019, le partenariat avec Pékin est entré dans une nouvelle étape en acceptant que des entreprises chinoises réalisent un projet pour le plus grand port africain du bassin méditerranéen d’un coût de 6 milliards de dollars, avec un financement conjoint. , qui briserait l’isolement des pays africains enclavés comme le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso.

    Ce port sera relié à la route transsaharienne, qui comprend la Tunisie, le Mali, le Niger et le Tchad en plus de l’Algérie, et atteint le Nigeria, et sera rattaché à une ligne de fibre optique. Le projet de gazoduc nigérian suivra le même tracé jusqu’à il atteint le réseau de gazoducs algérien vers l’Europe.

    Une société chinoise devait exploiter le port d’Al-Hamdania après son achèvement, mais le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné à son gouvernement de réexaminer le projet avec le partenaire chinois « selon des règles transparentes » reposant sur les règles du marché.

    Le port d’Al-Hamdania devrait se transformer en une perle de la chaîne chinoise de transport de bout en bout répartie dans différentes mers du monde sur la route maritime de l’Initiative « la Ceinture et la Route », ce qui accélérera l’arrivée des marchandises chinoises sur les marchés africains et européens.

    Phosphate et fer

    Les secteurs minier et manufacturier font partie des domaines modernes dans lesquels la Chine investit des milliards de dollars en Algérie, qui en possède d’importantes réserves mal exploitées.

    Dans l’Est algérien, les deux pays ont signé en mars dernier un accord d’investissement de 7 milliards de dollars pour produire 5,4 millions de tonnes d’engrais agricoles dont le phosphate brut sera extrait et transformé en engrais agricoles.

    Trois sociétés chinoises ont également acquis un projet d’extraction de minerai de fer de la mine de Ghar-Jbeilat (sud-ouest) en partenariat avec l’Algérie, qui est la plus grande mine de fer d’Afrique, avec une réserve estimée à 3 milliards de tonnes, et un investissement initial de deux milliards de dollars.

    Plusieurs projets l’accompagnant seront mis en place, comme le raccordement d’une voie ferrée pour l’acheminer vers les ports d’exportation du nord, et sa transformation en acier.

    Ces projets feront de Pékin le plus grand partenaire d’investissement de l’Algérie dans le secteur minier, ce qui représente environ 10 milliards de dollars d’investissements chinois depuis 2010.

    Le succès de ces investissements ferait de la Chine non seulement le premier partenaire commercial de l’Algérie, mais aussi son premier investisseur.

    L’Algérie ne semble pas préoccupée par les avertissements américains et occidentaux de son dumping de la dette chinoise, car elle adopte le principe du partenariat selon la règle des 51 % pour l’Algérie et 49 % pour le partenaire étranger, et ses réserves de change lui permettent de couvrir ces investissements sans recourir à de lourds emprunts.

    L’Algérie dispose d’environ 44,7 milliards de dollars de réserves de liquidités, qui devraient rebondir avec la hausse des prix du pétrole et du gaz à des niveaux record, en plus de posséder des réserves d’or estimées à 173,6 tonnes (les troisièmes du monde arabe), tandis que ses dettes extérieures sont quasi inexistantes.

    Tarek Benaldjia

    #Algérie #France #Chine #Route_soie

  • Algérie: 10 ans de prison requis contre le patron d’Ennahar

    Algérie: 10 ans de prison requis contre le patron d’Ennahar

    Algérie, Groupe Ennahar, Mohamed Mokaddem, Anis Rahmani, corruption,

    Le Procureur de la République près le Tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a requis une peine de 10 ans de prison ferme à l’encontre du patron du groupe Ennahar, Mohamed Mokaddem, dit « Anis Rahmani » poursuivi dans une affaire de corruption.

    La même peine a été requise contre l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, poursuivi également dans cette affaire pour blanchiment d’argent. Quant à la Sarl El-Athir Presse relevant du groupe, le représentant du droit public a requis une amende de 40 millions de DA.

    Il a également demandé la confiscation de tous les biens immobiliers et avoirs bancaires saisis des accusés en vertu des ordonnances de saisie émises par le juge d’instruction, qui font également l’objet de commissions rogatoires.

    Anis Rahmani est poursuivi notamment pour « mauvais usage des fonds de la Sarl El-Athir Presse, infraction à la règlementation des changes et trafic d’influence pour l’obtention d’indus avantages et fausse déclaration ».

    APS

    #Algérie #Ennahar #AnisRahmani

  • Algérie. Le grand ménage au FLN

    Algérie, FLN, partis politiques, Abou El Fadl Baadji,

    Apparemment, les grandes manoeuvres ont commencé au parti du FLN. En perspective de la tenue du prochain congrès, les luttes intestines ont en effet repris de plus belle. Abou El Fadl Baadji, le secrétaire général du parti, veut sans aucun doute d’ores et déjà baliser le terrain dans l’espoir de conforter sa mainmise et de prendre de l’avance sur ses concurrents dans la course qui se dessine.

    Pour ce faire, Baadji veut sévir contre tous ses détracteurs, soit en les réduisant au silence ou carrément en les éliminant des structures du parti. Il a ainsi actionné la commission de discipline. Cette derrière, très discrète et effacé en général, a été en effet destinataire de nombreux dossiers de cadres et de militants réfractaires à la ligne politique qu’impose le secrétaire général et ses alliés au parti. Des députés et sénateurs font partie de ceux qui sont dans la ligne de mire de Baadji, par la commission de discipline interposée. Il est ainsi question d’une vingtaine de cadres à qui ont été adressées des convocations à l’effet de comparaître devant cette commission statutaire du parti. La plupart, pour ne pas dire tous, font partie notamment du comité central, la plus haute instance entre deux congrès. Ces derniers accusent d’ailleurs le secrétaire général d’instrumentaliser la commission de discipline juste pour les écarter de la préparation des travaux du prochain congrès. D’ailleurs ils lui reprochent aussi de les avoir totalement écartés de la commission de préparation de ce conclave. Une commission de préparation qui a été, pour rappel, instituée il y a une quinzaine de jours.

    Lors de cet événement Abou El Fadl Baadji a d’ailleurs récusé toutes les accusations de ses adversaires selon lesquelles il les avait écartés de cette commission alors qu’ils jouissaient du statut de membre du comité central. Selon lui en effet tous les membres du comité central sont de fait membres de la commission de préparation du congrès et ce, conformément aux statuts et au règlement intérieur du parti. Il a tenu à préciser qu’ils ont justement enfreint les règles du parti. Il s’agit, selon lui, de tous ceux qui se sont présentés sur des listes rivales et indépendantes lors des élections législatives, locales et sénatoriales qui se sont déroulées ces derniers temps. Baadji a aussi fait savoir que ladite commission « aura une grande responsabilité en termes de bonne préparation du prochain congrès qui sera fédérateur et décisif ».

    Ce congrès « est à même de tracer la feuille de route du parti pour la période à venir », a-t-il ajouté. Il est resté évasif sur la date de la tenue de ce 11e congrès en soutenant que cela « relevait des prérogatives du comité central ». En somme, c’est au comité central de fixer la date du congrès qui pourrait avoir lieu, selon certains observateurs, avant la fin de l’année en cours. En tout cas d’ici là Baadji, si tout fonctionne comme prévu, aura déjà fait le vide en écartant tous les opposants. Mais même avec cela il n’est pas sûr, estiment des analystes, de se maintenir à son poste le choix du secrétaire général du FLN obéit à d’autres considérations.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 06/06/2022

  • Algérie. Maurice Audin : Grand jour d’Histoire

    Algérie. Maurice Audin : Grand jour d’Histoire

    Algérie, France, colonialisme, guerre de libération, FLN, torture, crimes coloniaux, Maurice Audin

    Grand jour historique et forte émotion, hier, à Alger à l’inauguration du buste du mathématicien partisan de l’indépendance du pays, enlevé et assassiné en juin 1957 par des parachutistes de l’armée française dans des conditions non encore totalement élucidées. La cérémonie s’est déroulée en présence de Pierre Audin, fils du martyr et figure centrale de l’association Josette et Maurice Audin qui milite sur le terrain mémoriel et travaille à intensifier la coopération scientifique, notamment dans le domaine des mathématiques, entre la France et l’Algérie.

    Moment de forte émotion, hier, au cœur d’Alger avec l’inauguration du buste de Maurice Audin, sur la place qui porte son nom, en mémoire de ce militant de la cause algérienne assassiné en juin 1957 par l’armée française.

    La cérémonie d’inauguration du buste intervient à l’occasion de la visite, qu’effectue en Algérie depuis le 28 mai, une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin qui s’est rendue également à Oran et à Constantine sous le signe de la mémoire et de la coopération scientifique.

    L’inauguration, qui intervient à la veille de la commémoration du 65e anniversaire de la tragique disparition du militant pour l’indépendance de l’Algérie et à l’approche de la célébration du 60e anniversaire de l’Indépendance, s’est déroulée en présence de Pierre Audin, fils cadet de Maurice Audin, et du président de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, Pierre Mansat, le wali d’Alger, Ahmed Maabed, des autorités locales et militaires et des citoyens.

    Sur place et devant le buste érigé à la mémoire du militant, son fils a exprimé sa «fierté» de se retrouver sur cette place qui porte le nom de son père, «un partisan de l’Indépendance de l’Algérie», a-t-il souligné. Pour le wali d’Alger, il s’agit d’un jour «important» qui confirme la consécration de «la grandeur et la bravoure de Maurice Audin qui a sacrifié sa vie pour la cause algérienne».
    Créée en 2004 par le mathématicien Gérard Tronel et Pierre Mansat, l’Association Josette-et-Maurice- Audin affirme militer pour «la défense de la mémoire de Maurice Audin, jeune mathématicien, militant de l’indépendance algérienne, assassiné en 1957 par l’armée française, et de son épouse Josette».

    Elle milite également pour «la promotion d’actions d’échange et de solidarité comme le Prix de mathématiques Maurice-Audin remis tous les deux ans à des mathématiciens algériens et français, et combat pour la vérité sur les injustices et crimes commis par la puissance coloniale envers le peuple algérien et sur les milliers de disparus algériens et français».

    Au-delà de la forte symbolique de cette inauguration, c’est la question de la vérité quant aux circonstances tragiques de la disparition de Maurice Audin qui surgit dans ces moments de commémoration. Après son arrestation le 11 juin 1957 au cours de la bataille d’Alger, il disparaît et meurt assassiné à une date inconnue, selon des récits d’historiens alors que son corps n’a jamais été retrouvé. Pour ses proches ainsi que pour nombre de journalistes et d’historiens, notamment Pierre Vidal-Naquet, Maurice Audin a été tué pendant son interrogatoire par des parachutistes. Cette thèse a longtemps été rejetée par l’armée et l’Etat français, qui affirmaient qu’il s’était évadé, jusqu’à ce que le général Aussaresses affirme avoir donné l’ordre de le tuer au couteau pour faire croire à un meurtre par des Algériens. La première «reconnaissance officielle» par la France de la mort en détention de Maurice Audin est faite, en 2014, par le président François Hollande, sans toutefois rendre publics les documents le confirmant. En 2018, le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement les responsabilités de l’Etat français et de l’armée française dans cet assassinat.

    L’autre combat pour la vérité

    Or, pour le fils Audin, qui s’est exprimé quelques jours après son retour à Alger, sa terre natale, «l’ouverture des archives, l’accès aux témoignages, l’accès aux archives privées, c’est fondamental, de façon à ce qu’on réussisse à tout savoir sur ce qui s’est passé». Pas d’excuses, pas de repentance, pas de pardon, pas de choses comme ça. Juste savoir la vérité. Quand j’étais petit, j’ai été bercé par un certain nombre de slogans que répétait ma mère. L’un d’eux disait : «Seule la vérité est révolutionnaire.» «Je pense que c’est un slogan que tout le monde devrait connaître, assimiler. La vérité, c’est ça qui fait avancer les choses».

    Sur son retour en Algérie, muni cette fois d’un passeport algérien, Pierre Audin déborde de joie et de satisfaction. «Quand je suis à Alger, la ville la plus belle du monde, je me sens bien, je me sens bien. Je me sens chez moi», lance-t-il, en soulignant avoir «assez longtemps attendu» pour avoir son passeport. «Je n’ai ressenti vraiment le besoin d’avoir cette preuve de ma nationalité qu’après la déclaration du président Macron», a-t-il avoué, faisant part de son espoir que sa nationalité algérienne «l’aidera dans la recherche des restes, jamais retrouvés, de son père».

    «Quelques jours avant le décès de ma mère, je lui ai promis de continuer à chercher les restes du corps (…) Le fait d’être Algérien est de m’adresser aux autorités de mon pays avec mon passeport vert c’est quelque chose d’important», a indiqué Pierre Audin. «Il y a un certain nombre de crimes, de méfaits qui ont été commis par la France contre l’Algérie et les Algériens. Ce qui est important, c’est de dire la vérité. Mais certainement pas de dire ‘je m’en lave les mains, j’ai demandé pardon’. Il n’y a pas de pardon à avoir, c’est inexcusable», a déclaré Pierre Audin dans un entretien à l’AFP à Alger.

    Il a ajouté à propos de sa quête de vérité, qu’à «partir du moment où il y a un doute je pense que ça vaut le coup d’aller faire des fouilles aux divers endroits indiqués par différents témoins. C’est un début. Il faut que les gouvernements mettent la main dans la main pour glaner des renseignements sur le sort des Algériens qui ont disparu durant la bataille d’Alger».

    A noter qu’avant l’inauguration du buste de Maurice Audin, le ministre des Moudjahidine a déclaré avoir donné des instructions «pour que soient entreprises les recherches sur les lieux où le corps du chahid pourrait avoir été enterré par ses bourreaux», ajoutant que l’association «fera des démarches pour que l’exécutif français fasse pression sur les anciens militaires afin qu’ils ouvrent leurs archives personnelles ainsi que celles qu’ils ont privatisées».

    PAR NAZIM BRAHIMI

    Reporters, 06/06/2022

    #Algérie #France #MauriceAudin #Guerre_de_libération #FLN

  • L’économie algérienne face aux enjeux énergétiques et géostratégiques

    Algérie, économie, enjeux énergétiques et géostratégiques, crise ukrainienne,

    Situation de l’économie algérienne 2020/2021 et perspectives 2022/2025 face aux enjeux énergétiques et géostratégiques

    L’Algérie dans la crise ukrainienne a adopté une position de neutralité, position réaffirmée par le président de la république et le chef de l’Etat- major de l’ANP ayant des relations avec les USA, l’Europe, la Russie et la Chine, prônant le dialogue et le respect du droit international .C’est que La crise ukrainienne préfigure d’importantes mutations dans les relations internationales, militaires, sécuritaires, politiques, culturelles et économiques,, notamment au niveau de la région méditerranéenne et africaine, où la crise actuelle a des impacts sur le cours du pétrole/gaz, plus de 40% de dépendance de la Russie pour l’Europe, mais également sur la sécurité alimentaire dont la Russie et l’Ukraine représentent en 2021 30% des exportations mondiales. Pour se libérer progressivement de l’importation du gaz russe , pour le pétrole possible mis difficile court terme pour le gaz, certains pays dont la dépendance dépasse les 60%, l’Algérie  est sollicitée à la fois contre le terrorisme et pour couvrir le déficit énergétique. ( (voir professeur A. Mebtoul magazine mensuel El moudjahid de juin 2022 et interview au quotidien le Monde.fr Paris samedi 04/06/2022 sur les enjeux énergétiques et  géostratégiques face à la crise ukrainienne).

    1.-Quelle est la situation socio-économique? Les principales dispositions de la loi de finances 2022, indicateurs  dont bon nombre d’indicateurs devront être révisés  la lumière de la nouvelle conjoncture mondiale se basent sur un cours du pétrole de 45 dollars le baril et un prix du marché de 50 dollars et prévoient une croissance de 3,3% contre 3,4% en 2021 et moins 6% en 2020. Un taux de croissance faible donne une croissance faible. Il faut être réaliste. Si les projets du fer de Gara Djebilet et du phosphate de Tébessa commencent leur production en 2022, l’investissement de ces deux projets étant estimées à environ 15 milliards de dollars, le seuil de rentabilité ne sera atteint que dans 6/7 ans et, pour les PMI/PME, dans deux à trois ans. Selon le FMI dans son rapport de décembre 2021, les importations en 2021 ont atteint 46,3 milliards de dollars (la Banque mondiale ayant donné 50 milliards de dollars), 38,2 milliards de biens et une sortie de devises de services de 8,1 milliards et des exportations de 37,1 milliards de dollars. 

    Malgré le dérapage de la monnaie nationale — pour ne pas dire dévaluation – de 5 dinars vers les années 1970/1973, de 80 dollars entre 2000/2004 et le 02 juin 2022, cours achat 145,6139 dinars un dollar et 155, 5156 dinars un euro avec un cours sur le marché parallèle de 214 dinars un euro et 200 dinars un dollar., les prix de biens non subventionnés s’alignent souvent sur le marché parallèle, qui combiné avec l’inflation mondiale accélérant l’inflation qui selon les sources officielles entre 2000/2021 dépasse les 100% , s’étant accélérée durant les mois de 2022, laminant le pouvoir d’achat.

    Contrairement aux théories classiques, cela n’a pas permis de dynamiser les exportations hors hydrocarbures qui engendrent 97 à 98% (avec les dérivés) des entrées en devises.. Ainsi, entre 2000 et 2021, l’Algérie a engrangé plus de 1100 milliards de dollars avec une importation de biens et services en devises dépassant 1050 milliards de dollars ( le solde étant les  réserves de change 31/12/2021) pour un taux de croissance dérisoire de 2 à 3% en moyenne annuelle alors que ce taux aurait dû être  de 8/9%  mauvaises gestion ou corruption ou les deux la fois.

    Le déficit budgétaire pour 2022, dépasse selon la loi de finances 2022, 30 milliards de dollars accélérant le processus inflationniste dont l’indice n’a pas été réactualisé depuis 2011. Entre 2020 et 2021 certains produits (comme les pièces détachées en pénurie croissante), l’inflation pour les produits non subventionnés a connu une hausse de 50 à 100%. Du fait que plus de 85% des matières premières sont importées, le taux d’intégration est faible, par les entreprises publiques et privées, sans compter l’assistance technique étrangère, avec la dévaluation du dinar entre 2022 et 2024, l’inflation sera de longue durée.

    Selon les prévisions de l’Exécutif, le taux de change du dinar sera de 149,3 DA pour un dollar en 2021 de 156,8 DA/dollar en 2023 et 164,6 DA/dollar en 2024. Ce dérapage du dinar permettra d’atténuer ce déficit budgétaire car si on avait un dollar – 100 dinars, il faudrait pondérer à la hausse d’au moins 37% le déficit budgétaire qui serait, à fin 2022, supérieur à 42 milliards de dollars.

    L’Algérie, selon le FMI, fonctionnant entre le budget de fonctionnement et d’équipement à plus de 137 dollars en 2021 et à plus de 150 pour 2022. Aussi, malgré toutes les restrictions qui ont paralysé l’appareil de production, les réserves de change sont en baisse continue, passant de 194 milliards de dollars au 1er janvier 2014 à 62 fin 2019, à 48 fin 2020 et à 44 milliards de dollars fin 2021.

    La faiblesse du taux de croissance se répercute sur le taux d’emploi avec la pression démographique, 45 millions d’habitants au 01 janvier 2022, devant créer entre 350.000/400.000 emplois nouveaux par an, où .en plus du licenciement, uniquement dans le BTPH, de 150 000 emplois en 2021, influe sur le taux de chômage qui, selon le FMI, en 2021 serait de 14,1% , incluant les sureffectifs des administrations, entreprises publiques et l’emploi dans la sphère informelle, représentant plus de 40% concentré dans les services et les segment à faible valeur ajoutée. Pour éviter des remous sociaux, tous les gouvernements ont généralisé les subventions, source de gaspillage croissant des ressources financières du pays.

    Pour les prévisions 2022, les subventions implicites, constituées notamment de subventions aux produits énergétiques et de subventions de nature fiscale, représentent environ 80% du total des subventions. Les subventions explicites représentent un cinquième du total des subventions, étant dominées par le soutien aux prix des produits alimentaires et au logement, prévoyant 1 942 milliards de dinars et, au cours de 137 DA pour un dollar, au moment de l’élaboration de la loi de finance 2022, 14,17 milliards de dollars, soit 19,7% du budget de l’Etat. 

    Un dossier très complexe que le gouvernement a décidé de revoir, mais sans maîtrise du système d’information et de quantification de la sphère informelle, qui représente plus de 50% de la superficie économique hors hydrocarbures produit de la bureaucratie favorisant les délits d’initié (corruption) dont l’extension décourage tout investisseur, ce qui permet la consolidation de revenus non déclarés, la réforme allant vers des subventions ciblées risque d’avoir des effets pervers. Cependant, pour 2022, l’Algérie profite d’un répit temporaire alors que les prix des hydrocarbures atteignent de nouveaux sommets et que la pression de la pandémie de COVID-19 se relâche. 

    Se basant sur un cours  variant entre 100/110 dollars le baril de pétrole et un prix du gaz naturel , existant une différence d’environ 15  20% entre les exportations du gaz par canalisation et le GNL plus coûteux, qui a dépassé en Europe 20 dollars le MBTU et 30 dollars en Asie , le Fonds monétaire international (FMI) dans une note d’ avril 2022,les recettes pour l’Arabie saoudite pourraient être de 327 milliards de dollars comme recettes en 2022. suivie par les Emirats Arabes Unis avec 190 milliards de dollars, l’Irak 149 milliards de dollars, le Koweït, avec 102 milliards de dollars, le Qatar 84 milliards de dollars.

    Les recettes prévues pour l’Algérie seraient de 58 milliards de dollars.pour 2022, possédant des marges de manœuvre à court terme, l’endettement extérieur étant faible,  le stock de la dette extérieure de l’Algérie à fin 2020 ayant atteint 5,178 milliards de dollars contre 5,492 milliards de dollars en 2019, selon le rapport “International Debt Statistics 2022 de la Banque mondiale. C’est pourquoi , le gouvernement actuel a décidé de ne pas recourir à l’endettement extérieur pour financer le déficit,la banque centrale étant sollicitée pour le financement monétaire. Certes, l’économie algérienne a renoué avec la croissance en 2021, tiré par la hausse des prix de l’énergie et l’augmentation des quotas de production de l’OPEP +,mais la croissance entre 2022/2023  sera largement dépendante du marché des hydrocarbures.

    Cette situation est éphémère sans  réformes structurelles souvent différées qui  exacerbent les facteurs de vulnérabilité économique  où la dette publique représente 50.7% du PIB en 2020 et selon les projections du FMI 59.2% du PIB en 2021 et 65.4% en 2022. En prenant les indicateurs de la banque mondiale importation et exportations pour 2021, selon la banque mondiale 46 milliards de dollars d’importations et 37 milliards de dollars d’exportation contre 20 en 2020 du fait de l’inflation mondiale, les importations seulement des ,biens alimentaires ayant été d’environ 9 milliards de dollars en 2021, posant un problème de la sécurité alimentaire, si on pondère seulement par 50%,pour avoir la même structure d’importation que 2021, ne comptabilisant les nouveaux investissements importés en devises, il faudrait plus de 60 milliards de dollars de recettes en devises et tenant compte des projets d’investissement prévus, pour relancer la machine économique plus de 70 milliards de dollars. Cela nécessite un apport important d’IDE qui ont fortement baissé entre 2018/2021 où d’après les données publiées par la CNUCED dans le Rapport sur l’investissement mondial 2021, les IDE en Algérie ont diminué de 19 % pour atteindre 1,1 milliard USD en 2020 (contre 1,3 milliard USD en 2019), un code d’investissement étant une condition nécessaire mais non suffisante devant s’attaquer avant tout à l’essence du blocage l’écosystème par une nouvelle gouvernance.

    2.- Face à la crise ukrainienne et notamment al crise énergétique , quelle place pour l’Algérie, l’Algérie est sollicitée à la fois contre le terrorisme et pour couvrir le déficit énergétique. Nous avons assisté à une baisse substantielle des exportations d’hydrocarbures à ne pas confondre avec la production qui est la sommation de la consommation intérieure, d’un pourcentage de réinjection dans les puits et des  exportations. Pour le pétrole les exportations avoisinent 500.000 barils/j contre plus de 1,2 en 2005/2007 et pour le gaz 43 milliards de mètres cubes gazeux  contre plus de 65 pour la même période du fait d’un désinvestissement et de la forte consommation intérieure.

    Sans compter la part du GNL représentant 33% des exportations, pour les canalisations nous avons le Transmed via l’Italie, la plus grande canalisation d’une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux via la Tunisie, avec en 2021 une exportation d’environ de 21/22 milliards de mètres cubes gazeux, existant une possibilité, au maximum, il ne faut pas être utopique ayant assisté à un désinvestissement dans le secteur, donc sous réserve de l’accroissement de la production interne d’un supplément à court terme, au maximum de trois à quatre milliards de mètres cubes gazeux.

    Nous avons le Medgaz directement vers l’Espagne à partir de Beni Saf au départ d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension depuis février 2022 la capacité ayant été portée à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l’Algérie a décidé d’abandonner, le contrat s’étant achevé le 31 octobre 2022, d’une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux. Mais, il faut être réaliste, Sonatrach est confrontée à plusieurs contraintes : des contrats de gaz fixes à moyen et long terme dont la révision des clauses demande du temps ; le désinvestissement dans le secteur et surtout la forte consommation intérieure, presque l’équivalent des exportations pétrole et gaz en 2021, qui risque horizon 2025/2030 selon les rapports du Ministère de l’Energie, de dépasser les exportations actuelles, dossier lié à la politique des subventions sans ciblage, dossier sensible qui demande un système d’information en temps réel et la maîtrise de la sphère informelle qui contrôle, selon les propos du président de la République entre 6000/10.000 milliards de dinars, soit entre 33 et 47% du PIB.

    Sous réserve de sept conditions, l’Algérie horizon 2025/2027, pourrait  pouvant doubler les capacités d’exportations de gaz environ 80 milliards de mètres cubes gazeux  avec une part dépassant entre 20/25% de l’approvisionnement de l’Europe : La première condition  concerne l’amélioration de l’efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions La deuxième condition est relative  à l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d’autres contrées du monde,  mais pouvant découvrir des gisements non rentables financièrement; La troisième condition, est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoire moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir où, avec plus de 3000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire.

    La quatrième condition, selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Énergie entre 2013/2020, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité galopante La cinquième condition,  est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines, l’Algérie possédant le troisième réservoir mondial, d’environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l’environnement et des partenariats avec des firmes de renom.

    La sixième condition, consiste en la redynamisation du projet GALSI, Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, qui devait être mis en service en 2012 d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux La septième condition est l’accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie d’une capacité de plus de 33 milliards de mètres cubes gazeux. Cependant, l’avenir appartenant à l’hydrogène comme énergie du futur 2030/2040 ( voir Mebtoul le monde .fr 04/06/2022)
    3.- Quelles perspectives et actions à mener ? Le dépassement de l’entropie actuelle et les tensions géostratégiques aux frontières de l’Algérie  posent la problématique de la sécurité régionale dont l’Algérie étant considérée par l’Europe, les USA, la Russie et la Chine pour ne parler que des principaux acteurs  mondiaux,un pays stratégique pour la stabilité de la région méditerranéenne et africaine, passant par la relance de son économie.

    En 2022 afin de réaliser la transition énergétique et numérique, il faut une stratégie articulée autour d’une autre organisation institutionnelle, : un grand ministère de l’Energie avec trois secrétaires d’Etat techniques : les énergies traditionnelles, les énergies renouvelables et l’environnement étant irrationnel l’existence de trois ministères. Et cela concerne d’autres organisations, notamment devant regrouper l’industrie, les PME/PME, les mines et les startup et un grand ministère de l’Economie regroupant le commerce et les finances et, au niveau local, six à sept grands pôles économiques régionaux autour d’espaces relativement homogènes pour attirer les investisseurs créateurs de valeur ajoutée. Le développement devra résulter d’une réelle volonté politique allant vers de profondes réformes, une libéralisation maîtrisée, un rôle stratégique de l’État régulateur conciliant efficacité économique et justice sociale, évitant l’idéologie populiste dévastatrice, de versements de salaires sans contreparties productives, une Nation ne pouvant distribuer que ce qu’elle a  préalablement produite.

    Le frein à la mise en œuvre d’affaires saines est le terrorisme bureaucratique qui enfante la sphère informelle et la corruption. La réforme de l’administration et  du système financier, cœur des réformes, est essentiel pour attirer l’investisseur  avec la marginalisation du secteur privé, puisque les banques publiques continuent à accaparer 90% des crédits octroyés étant carrément saignées par les entreprises publiques avec un assainissement qui a coûté au Trésor public, selon des données récentes (2021) du Premier ministère, ces trente dernières années environ 250 milliards de dollars, sans compter les réévaluations répétées ces dix dernières années de plus de 65 milliards de dollars, entraînant des recapitalisations répétées des banques, malades de leurs clients.

    Enfin comme frein à l’investissement l’absence d’un marché foncier où la majorité des wilayas livrent des terrains à des prix exorbitants, souvent sans commodités (routes, téléphone, électricité/gaz, assainissement) et l’inadaptation du marché du travail à la demande, renvoyant à la réforme du système éducatif et de la formation professionnelle, évitant des usines fabricant de futurs chômeurs.

    En conclusion, la crise ukrainienne préfigure d’importantes mutations dans les relations internationales, militaires, sécuritaires, politiques, culturelles et économiques,, notamment au niveau de la région méditerranéenne et africaine, où la crise actuelle a des impacts sur le cours du pétrole/gaz, plus de 40% de dépendance de la Russie pour l’Europe, mais également sur la sécurité alimentaire dont la Russie et l’Ukraine représentent en 2021 30% des exportations mondiales. Pour se libérer progressivement de l’importation du gaz russe, pour le pétrole possible mais difficile court terme pour le gaz, certains pays dont la dépendance dépasse les 60%. D’une manière générale entre 2022/2030, et cela s’accentuer entre 2030/2040, les nouvelles mutations mondiales affectent les recompositions politiques à l’intérieur des États comme à l’échelle des espaces régionaux

    Professeur des universités, expert international docteur d’Etat 1974- Abderrahmane MEBTOUL (ademmebtoul@gmail.com)

    #Algérie #Economie #Enjeux #Crise_ukrainienne

  • Algérie: Saïd Bouteflika condamné à 8 ans de prison

    Algérie, Saïd Bouteflika, Financement occulte de la campagne présidentielle 2019,

    Financement occulte de la campagne présidentielle 2019 : Saïd Bouteflika condamné à 8 ans de prison

    ALGER – La section pénale économique et financière du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a condamné lundi Saïd Bouteflika, le frère et ancien conseiller de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, à huit (8) ans de prison pour recel. financement de la campagne électorale présidentielle annulé en avril 2019.

    Le tribunal a également condamné l’homme d’affaires Ali Haddad, dans la même affaire, à quatre (4) ans de prison pour blanchiment d’argent, trafic d’influence et détournement de biens. Ali Haddad a été acquitté du financement clandestin de l’élection présidentielle annulée d’avril 2019 au nom du candidat Abdelaziz Bouteflika.

    Saïd Bouteflika a également été contraint de verser 3 millions de DA au trésor public.

    Khalil Ressam

    Dzairscoop, 06/06/2022

    #Algérie #SaïdBouteflika #Financement_campagne_électorale

  • Hydrocarbures : l’Algérie va récolter une belle cagnotte

    Hydrocarbures : l’Algérie va récolter une belle cagnotte

    Algérie, hydrocarbures, Ukraine, Russie, prix des principales matières premières agricoles, importation,

    L’Algérie fait partie des bénéficiaires directs des retombées économiques de la guerre en Ukraine, dont la plus importante est la hausse du prix des hydrocarbures, principale ressource monétaire du pays.
    Toutefois, ces dividendes s’accompagnent d’inconvénients tels que l’augmentation de la facture des importations alimentaires due au fait que les prix des principales matières premières agricoles ont également flambé, notamment celles dont l’Algérie est importatrice nette, comme les céréales et les graines oléagineses.

    L’embellie financière fait également craindre une nouvelle mise en veilleuse du projet de réforme économique en Algérie.

    Dans une analyse consacrée au sujet, le journal Le Monde rappelle la prévision du Fonds monétaire international (FMI) concernant les recettes de l’Algérie pour l’année 2022 : 58 milliards de dollars, soit le même niveau de 2014, année durant laquelle les prix du pétrole avaient commencé à baisser.

    C’est un joli jackpot pour un pays qui sort d’une longue période de prix bas du pétrole. L’Algérie a exporté 34 milliards de dollars d’hydrocarbures l’année derrière, et encore moins l’année précédente, un peu plus de 20 milliards de dollars. Il s’agissait des recettes les plus faibles du pays depuis deux décennies.

    Au cours de l’exercice financier actuel, l’Algérie engrangera le triple. Qu’importe le plus pour payer les importations de blé et d’autres produits alimentaires de base, le bilan est nettement positif, d’autant que le gouvernement vient de mettre en place de fortes restrictions à l’importation de plusieurs produits.

    Au-delà de ces dividendes, la nouvelle carte énergétique mondiale profite également à l’Algérie. L’Europe est résolument déterminée à réduire sa dépendance au pétrole et au gaz russes et à s’en passer à long terme.

    L’Algérie est l’une des alternatives potentielles et se trouve sur la voie du passage du gaz africain vers l’Europe. L’utilisation de cette carte a déjà permis de conclure un accord pour augmenter les livraisons à l’Italie. En visite à Rome à la fin du mois de mai, le président Abdelmadjid Tebboune a proposé de vendre de l’électricité algérienne à l’Europe et a exprimé la disponibilité de l’Algérie à fournir les quantités nécessaires de gaz à l’Italie et à d’autres pays. Européens.

     » La quête européenne d’alternatives au gaz russe rehausse le profil stratégique de l’Algérie sur la scène régionale. De plus en plus courtisée, Alger cherche à se projeter comme un partenaire fiable », écrit Le Monde.

    Quel sort pour les réformes ?

    Déjà grand fournisseur de l’Europe avec 11% des besoins en gaz du Vieux Continent, l’Algérie devrait expédier des quantités plus importantes à l’avenir, synonyme de revenus encore plus substantiels.

    Seul bémol à l’analyse du journal français, cette embellie financière « risque de dissuader les tentatives de diversification de l’économie ».

    Une quête derrière laquelle le pays court depuis des décennies, sans jamais y parvenir. Alors que les prix du pétrole fluctuent, les hydrocarbures fournissent la quasi-totalité des recettes en devises du pays et près de la moitié de ses recettes fiscales.

    De nombreux spécialistes s’accordent à expliquer la lenteur des réformes et de la diversification économique par l’aisance financière générée par l’exportation des hydrocarbures, notamment au cours des deux dernières décennies.

    Une légère amélioration a été constatée en 2021 avec l’exportation de plus de 4 milliards de dollars de produits hors hydrocarbures et l’objectif pour l’exercice en cours est d’atteindre 7 milliards de dollars.

    Le chantier des réformes commence également à être lancé avec notamment l’adoption récente d’un nouveau Code des investissements auquel est assigné l’objectif d’amorcer une réelle diversification de l’économie. Mais de nombreuses autres réformes (bancaires, fiscales, etc.), tout aussi vitales pour l’économie, se font toujours attendre.

    The Maghreb Times, 06/06/2022

    #Algérie #Pétrole #Gaz #Hydrocarbures #Ukraine #Russie

  • Le Brent algérien dépasse les 120 dollars

    Algérie, Pétrole, Brent, cours, OPEP+, Arabie Saoudite,

    Les contrats à terme sur le Brent ont bondi à 121 dollars le baril lundi après que l’Arabie saoudite a fortement augmenté les prix de ses ventes de brut en juillet, mettant en évidence des approvisionnements mondiaux serrés même après que l’OPEP+ a accepté d’accélérer ses augmentations de production au cours des deux prochains mois.

    L’Arabie saoudite a relevé le prix de vente officiel de son brut léger arabe phare à destination de son principal marché asiatique et du nord-ouest de l’Europe, tout en maintenant la prime stable pour les barils destinés aux États-Unis.

    Les gains de lundi ont suivi des mouvements brusques la semaine dernière lorsque l’OPEP+ a décidé d’augmenter la production en juillet et août de 648 000 barils par jour, soit 50 % de plus que prévu. Cependant, les marchés ont continué de douter de la capacité du groupe à répondre à la demande alors que plusieurs pays membres ont du mal à augmenter leur production, à un moment où la demande monte en flèche aux États-Unis au milieu de la haute saison de conduite et alors que la Chine assouplit les blocages de Covid.

    Trading economics, 06/06/2022

    #Algérie #Pétrole #Brent #Cours #OPEP+

  • Alger, capitale du tiers monde

    Algérie, Russie, Ukraine, Union Européenne, gaz, énergie, Maghreb, Maroc, GME, Turquie,

    La guerre de la Russie contre l’Ukraine a des répercussions importantes aux quatre coins du monde, où la confrontation entre Moscou et l’Occident dicte l’agenda, obligeant les membres de la communauté internationale à choisir leur camp. Ce tout nouveau contexte international n’est rien de moins qu’une guerre froide 2.0, une réédition de l’état de tension qui a alimenté les relations internationales dans le monde bipolaire d’après 1945. Malgré des différences significatives (la principale étant l’ordre multipolaire de notre époque, qui doit nécessairement tenir compte de la montée en puissance de puissances telles que la Chine et l’Inde), des similitudes frappantes apparaissent, notamment les innombrables nuances de gris entre le noir et le blanc communément utilisées pour résumer le conflit en Ukraine. Si l’on s’éloigne de cette approche occidentalo-centrée, le Maghreb offre certainement tout le spectre du non-alignement qui, au siècle dernier, avait fait d’Alger la capitale du tiers monde, pour citer l’auteur Elaine Mokhtefi.

    Ces derniers mois, on a vu de plus en plus de dignitaires étrangers dans la Ville Blanche, certains d’entre eux étant motivés par la nécessité de diversifier les approvisionnements énergétiques. Dans l’ensemble, les plans de l’Algérie pour devenir le principal centre énergétique de l’Europe souffrent de défis structurels, y compris le désaccord actuel avec le Maroc. Fin mars, la visite du secrétaire d’État américain Anthony Blinken, qui s’inscrivait dans le cadre d’une tournée régionale incluant également Rabat, devait permettre de lever des obstacles importants à cette fin, suite à la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (MEGP), victime de la guéguerre maghrébine à la fin de l’année dernière. En vain, apparemment, car l’Algérie se méfie toujours du soutien de Washington au Maroc sur la question du Sahara occidental, entre autres.

    De manière plus générale, l’Algérie a fait preuve de prudence en naviguant dans le paysage divisé qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en cultivant des relations tant avec Moscou qu’avec l’Occident. Cet exercice d’équilibre est devenu particulièrement clair en mai lorsque la visite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a été immédiatement suivie d’un court séjour à Alger du lieutenant-général Hans-Werner Wiermann, directeur général de l’OTAN. Hans-Werner Wiermann, directeur de l’état-major général international de l’OTAN. Au cours des entretiens, qui ont également porté sur la coopération bilatérale, le général de division Saïd Chengriha, chef de l’Etat-major international de l’OTAN, s’est rendu à Alger. Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne, a réaffirmé l’attachement de son pays à une politique neutraliste, qui apparaît de plus en plus comme un trait commun dans la région et au-delà.

    Le spectre de Bandung, relancé avec pertinence par certains auteurs, ne hante pas seulement le Maghreb mais a des ramifications étendues qui décrivent bien la fluidité de la géopolitique régionale. Avant de se rendre en Italie pour renforcer le partenariat bilatéral dans le secteur de l’énergie, le président algérien Abdelmajid Tebboune était également en Turquie, qui a également adopté une position pragmatique pendant le conflit en Ukraine, offrant ses bons offices aux deux parties et récoltant les fruits de son ambivalence. Ces deux visites peuvent être considérées comme le signe d’une politique étrangère de plus en plus proactive visant à consolider le statut et la centralité de l’Algérie, dans la perspective d’un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU en 2023-2024. Cependant, la visite de Tebboune à Ankara attire certainement plus d’attention car elle montre que, bien que la détente reste le leitmotiv dans la région pour le moment, la convergence entre Alger et Ankara pourrait potentiellement devenir structurelle, facilitée par une position anti-normalisation commune.

    Umberto Profazio
    Associate Fellow pour le programme Conflit, Sécurité et Développement de l’IISS et analyste Maghreb pour la Fondation du Collège de Défense de l’OTAN, il publie régulièrement sur des sujets tels que les développements politiques, la sécurité et le terrorisme dans la région de l’Afrique du Nord.

    NATO Defense College Foundation, 03/06/2022

    Lire aussi : L’Algérie, plus grand bénéficiaire de la guerre en Ukraine -Washington Post-

    Lire aussi : Les conséquences sur l’Algérie du conflit en Ukraine

    Lire aussi : Entre la Turquie et l’Algérie, c’est l’entente cordiale

    #Algérie #Maroc #UE #OTAN #Russie #Ukraine #Energie #Turquie