Catégorie : Algérie

  • Algérie. A l’aune de l’investissement

    Algérie, Loi d’investissement, économie,

    La souvenance de la crise des années 1980 qui a failli mettre le pays à genoux est dans toutes les mémoires. Une crise mondiale importée, conjuguée à une faible résilience de l’appareil économique de l’époque, et surtout des textes juridiques et financiers obsolètes ont fait vaciller la maison Algérie.

    Depuis, toute une batterie de lois a été promulguée, mais n’a pas pu faire face au nouvel ordre mondial décrété par les puissances de l’époque. C’est que le législateur algérien met du temps pour analyser les données en sa possession et annoncer des changements qualitatifs. Des changements et des lois désuets dès leur approbation par les décideurs, généralement les deux chambres.

    Cette fois, et tablant sur une assimilation des expériences passées, l’avant-projet portant loi sur l’investissement promet une meilleure souplesse des textes fiscaux et économiques, en plus de moult changements qui tiennent compte du fameux « trop d’impôts tue l’impôt ».

    Un Conseil des ministres spécial loi sur l’investissement est en phase finale d’élaboration et permettra sans doute au gouvernement d’octroyer une meilleure nitescence aux industries et aux investisseurs résidents et étrangers grâce à des décisions qui promettent une vraie révolution dans le domaine.

    Il ne s’agit pas de replâtrer un cadre juridique administrant l’investissement, mais de l’ajuster autant aux paris auxquels le pays doit faire face, en ayant à l’esprit que nous ne sommes pas en marge du village planétaire qu’est devenu le monde. Ainsi, on devrait assister à l’enterrement définitif du fameux 49/51 qui a fait tant de mal à l’économie algérienne. Donc, il serait congru de marquer les esprits afin que cet avant-projet de loi puisse devenir le déclencheur tant attendu et repartir sur de nouvelles bases à même d’être à la hauteur des espérances des investisseurs et, par là même, des appétences de croissance pérenne pour l’économie algérienne.

    L’Exécutif est chargé d’arriver à persuader les opérateurs locaux et étrangers que les infortunes qui se levaient sur la route des investisseurs font désormais partie d’un passé lointain et que le terrain est de fait favorable aux projets soumis par ces mêmes investisseurs.

    Il ne faut pas oublier non plus qu’en amont de cet avant-projet subsistent des lois caduques qui sont de véritables entraves à tout investissement, comme le guichet unique qui ne l’a jamais été, une administration vorace de documents inutiles et un environnement immédiat très hostile à un accompagnement judicieux des entrepreneurs. Un tout dont il faudra tenir compte quand il sera temps de rédiger le projet final sur l’investissement.

    Par Hamid Bellagha

    Reporters, 18 mai 2022

    #Algérie #Loi_Investissement

  • Tripoli : Le salon Made in Algeria du 28 au 31 mai

    Tripoli : Le salon Made in Algeria du 28 au 31 mai

    Algérie, Libye, salon Made in Algeria,

    L’exposition  »Made in Algeria » se tiendra du 28 au 31 mai à la Cité des sports de Tripoli, ont confirmé les organisateurs.

    L’événement sera soutenu par le ministère de l’Économie et du Commerce, l’Union générale des chambres de commerce de Libye, le Conseil de la privatisation et de l’investissement (PIB) et la Chambre de commerce de Tripoli.

    Les organisateurs affirment que l’événement rassemble sous un même toit en Libye les plus importantes entreprises algériennes. Cela évite aux entreprises libyennes d’avoir à se rendre en Algérie et à rechercher des entreprises

    Les entreprises libyennes à la recherche d’un partenariat efficace avec leurs homologues algériens peuvent exploiter cet événement comme un pont pour communiquer avec les plus importantes entreprises algériennes.

    L’exposition combinera également le marché prometteur représenté par le marché libyen et le marché algérien qui évolue à un rythme accéléré vers un développement économique remarquable.

    L’événement est également considéré comme faisant partie de l’effort plus large de l’Algérie et de la Libye pour ouvrir les marchés en Afrique subsaharienne et servir de porte d’entrée économique et de transit vers le reste du continent.

    Libya Herald, 19 mai 2022

  • Algérie. A propos du nouveau code d’investissement

    Algérie, code d’investissement, bureaucratie, règle 51/49,

    Le nouveau code d’investissement adopté en conseil des ministres du 19/05/2022, devra mettre fin au terrorisme bureaucratique en libérant les énergies créatrices et s’insérer dans le cadre d’une vision stratégique.

    Après plus de deux années de retard, rejeté plusieurs fois par le Président de la République, demandant de lever les verrous bureaucratiques, le code des investissements a été adopté le 9 mai 2022 en conseil des ministres qui sera, pour son adoption définitive, d’un débat au parlement.

    1.-Le nouveau code d’investissement que j’ai étudié avec attention propose sept axes directeurs. Premièrement, sur la révision du rôle du CNI, en réhabilitant les missions et attributions organiques prévues lors de sa création, notamment pour les aspects portant approbation de stratégies et de politiques de promotion de l’investissement et sur la reconfiguration de l’ANDI, afin qu’elle soit plus visible à l’international, tout en lui accordant le rôle d’un vrai promoteur et accompagnateur des investisseurs et qui sera placé sous l’autorité du premier ministre. Deuxièmement, la mise en place d’une plateforme numérique de l’investisseur au niveau de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, à l’effet d’assurer une interconnexion avec les organismes et administrations concernés par l’acte d’investir. Troisièmement, la création auprès de l’agence d’un guichet unique dédié aux grands projets d’investissement et des investissements étrangers, permettant une meilleure prise en charge pour la concrétisation de ces projets d’investissement avec des centres créés au niveau des guichets uniques décentralisés, abritant l’ensemble des services habilités à fournir les prestations nécessaires à la création des entreprises, à leur soutien, à leur développement ainsi qu’à la réalisation des projets, par leur adaptation à la situation de chaque wilaya. Quatrièmement, l’orientation des avantages et incitations exclusivement vers les investissements dans les secteurs prioritaires, notamment les projets d’investissement stratégiques et/ou structurants pour le pays, et ceux implantés dans des zones nécessitant un accompagnement particulier de l’État et la mise en place, par voie réglementaire, de grilles d’évaluation des avantages à octroyer au profit des projets d’investissement enregistrés, en fonction des critères liés, d’une part, à l’importance et la priorité des projets, et, d’autre part, à leur lieu d’implantation. Cinquièmement, la fixation des délais de réalisation des projets d’investissement, à l’effet d’inciter les promoteurs à accélérer la concrétisation de ces projets, avec possibilité de prolongation de délai à une année renouvelable une seule fois à condition d’être entériné, étant proposé «l’établissement des procès-verbaux d’entrée en phase d’exploitation par l’agence et la mise en place des services fiscaux, pour permettre aux porteurs de projets d’investissement de s’orienter dans leurs démarches vers un seul interlocuteur, l’application d’un taux modulable de la TVA pour les investissements réalisés dans le régime des secteurs prioritaires. Sixièmement, l’intégration d’une disposition se rapportant à l’information sur l’offre foncière en matière d’octroi et de disponibilité des terrains relevant du domaine privé de l’État destinés à la réalisation des projets d’investissement en accordant les pleins pouvoirs de décision aux représentants des organismes et des administrations au sein des guichets uniques, de façon à leur permettre de délivrer et d’octroyer l’ensemble des décisions, documents et autorisations en lien avec la concrétisation et l’exploitation du projet d’investissement. Septièmement, l’exemption des formalités du commerce extérieur et de domiciliation bancaire pour les biens neufs constituant un apport extérieur en nature» et la garantie de transfert de l’investisseur étranger ainsi que le montant transférable étant déterminés en fonction de sa part de financement dans le coût total de l’investissement. Mais, pour qu’il soit vraiment efficace, c’est tout l’écosystème éco-social du pays qu’il faudrait revoir. Car depuis de longues décennies, combien de codes d’investissements, de réunions , de commissions ont eu lieu pour relancer le tissu économique. Pourtant, jusqu’à présent, 98% des recettes en devises proviennent toujours de Sonatrach, ce qui prouve que ces différentes rencontres n’ont eu aucun impact sur le terrain et que le blocage est d’ordre systémique.

    2.- C’est l’entreprise libérée des entraves et un Etat régulateur qui peuvent créer une économie productive à forte valeur ajoutée, devant cerner les causes du blocage car si les investissements algériens ne trouvent pas intérêt à aller vers la production nationale, vers la création de l’emploi, faut-il s’étonner, ou encore moins, s’attendre à ce que les investisseurs étrangers, qu’il y ait la règle du 51/49% ou même l’inverse, fassent preuve de plus d’engagement ? L’attrait de l’investissement à forte valeur ajoutée ne saurait résulter de lois mais d’une réelle volonté politique allant vers de profondes réformes, une stabilité du cadre juridique et monétaire permettant la visibilité, et les pays qui attirent le plus les IDE n’ont pas de codes d’investissement, mais une bonne gouvernance (notre interview au quotidien gouvernemental Horizon du 07/05/2022).

    Mon expérience et mes contacts internationaux aux plus hauts niveaux montrent : que le temps est terminé, des relations personnalisées entre chefs d’État ou de ministres à ministres dans les relations internationales où dominent désormais les réseaux décentralisés ; que dans la pratique des affaires n’existent pas de sentiments mais uniquement des intérêts, et que tout investisseur est attiré par le profit, qu’il soit américain, chinois, russe, turc ou européen. Il appartient ainsi à l’État régulateur, dont le rôle stratégique en économie de marché s’apparente à celui d’un chef d’orchestre, de concilier les coûts privés et les coûts sociaux. C’est par la méconnaissance des nouvelles règles qui régissent le commerce international que s’expliquent les nombreux litiges internationaux, avec des pertes se chiffrant en dizaines de millions de dollars. C’est que depuis plus de 60 ans nous avons assisté à bon nombre de codes d’investissement et des changements de l’écosystème des entreprises publiques avec un impact mitigé, montrant clairement la dominance de la démarche administrative et bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique, ces changements périodiques d’organisation démobilisent les cadres du secteur économique public, et même les investisseurs locaux et étrangers avec le renforcement de la dynamique rentière, et cela bloque tout transfert de technologique et managérial.

    La règle des 49/51 % instaurée en 2009, dont j’avais demandé l’abrogation( voir mebtoul- Paris Africapresse et aux USA par American Herald Tribune www.google 2009/ a eu un impact mitigé. L’essentiel, ce ne sont donc pas les lois, mais de s’attaquer au fonctionnement du système afin de déterminer les blocages qui freinent l’épanouissement des entreprises créatrices de richesses, qu’elles soient publiques, privées locales ou internationales. L’investissement hors hydrocarbures en Algérie, porteur de croissance et créateur d’emplois, est victime de nombreux freins dont les principaux restent l’omniprésence du terrorisme bureaucratique qui représente à lui seul plus de 50 % des freins à l’investissement.

    Enjeu politique majeur s’impose la réforme du système financier, pour attirer l’investisseur afin de sortir de la léthargie et de la marginalisation le secteur privé, puisque les banques publiques, qui continuent à accaparer 90 % des crédits octroyés, ont carrément été saignées par les entreprises publiques du fait d’un assainissement qui, selon les données récentes (2021), a coûté au trésor public du premier ministère ces trente dernières années environ 250 milliards de dollars, sans compter les réévaluations répétées durant les dix dernières années de plus de 65 milliards de dollars, entraînant des recapitalisations répétées des banques malades de leurs clients.

    Enfin comme frein à l’investissement porteur, l’absence d’un marché foncier où la majorité des wilayas livrent des terrains à des prix exorbitants, souvent sans utilités, routes, téléphone, électricité/gaz, assainissements etc.et l’inadaptation du marché du travail renvoyant à la réforme du système socio-éducatif et de la formation professionnelle ,si l’on veut éviter des usines à fabriquer de futurs chômeurs. Il faudra surtout une véritable stratégie de développement et stabilité juridique et monétaires pour attirer les investisseurs. La dévaluation du dinar coté le 20 mai 2022 à 146,73 dinars un dollar contre 5 dinars pour un dollar en 1970, et selon les prévisions de l’exécutif, le taux de change du dinar sera de 149,3 DA pour un dollar fin 2022, de 156,8 DA/dollar en 2023 et 164,6 DA/dollar en 2024, malgré cette dévaluation, le blocage étant d’ordre systémique, contrairement à l’illusion monétaire, cela n’a pas permis de dynamiser les exportations hors hydrocarbures.

    En 2021, 97-98 % des recettes en devises proviennent toujours de Sonatrach et sur les 34,5 milliards de dollars de recettes de Sonatrach en 2021, plus de 2,5 milliards de dollars de recettes comptabilisées dans la rubrique hors hydrocarbures , ce dérapage du dinar permettant d’atténuer artificiellement le montant de ce déficit budgétaire prévu par la loi de finances 2022 est d’environ 4 175 milliards de dinars (au cours de 137 dinars un dollar au moment de l’élaboration de cette loi soit 30,50 milliards de dollars, 8 milliards de dollars de plus qu’en 2021. Cela permet une épargne forcée accélérant l’inflation qui risque avec l’inflation importée d’avoir un taux à deux chiffres en 2022, où la majorité des prix des produits non subventionnés ont plus que doublé , avec des incidences négatives sur le pouvoir d’achat. Les recettes prévues par le FMI en 2022 d’environ 55/57 milliards de dollars risquent d’être épongé par l’inflation mondiale où la valeur des importations de biens et services ont été d’environ 46 milliards de dollars en 2021, devant pondérer d’au moins 50%: exemple le cours du blé étant passé de 200 dollars la tonne à plus de 400 où seulement la facture alimentaire a été d’environ 9 milliards de dollars en 2021.

    Comment ne pas rappeler que l’Algérie a engrangé plus de 1100 milliards de dollars en devises entre 2000 et 2021, avec une importation de biens et services, toujours en devises, de plus de 1050 ( le solde étant les réserves de change clôturé à 44 milliards de dollars au 31/12/2021) pour un taux de croissance dérisoire de 2-3 % en moyenne, alors qu’il aurait dû se situer entre 9-10 % durant cette période. Le taux d’emploi étant fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité ,le faible taux de croissance approchant la croissance démographique ( prévision de 2,4% en 2022) risque accroître le chômage qui se situe en 2021 à environ 14%, incluant les emplois informels et les emplois rente improductifs où, uniquement dans le BTPH en 2021, il y a eu destruction selon les organisations patronales de plus de 500.000 sans compter la léthargie de bon nombre de PMI/PME représentant plus de 95% du tissu économique peu concurrentiels, fonctionnent en sous capacités, leur taux d’intégration ne dépassant pas 15%, idem pour les grandes entreprises, qu’il faille un taux de croissance sur plusieurs années de 8/9% pour absorber le flux additionnel annuel de 350.000/400.000 emplois qui s‘ajoute au taux de chômage actuel.

    La cohésion sociale nécessaire est assurée actuellement par des subventions généralisées sans ciblage , où selon les prévisions pour 2022, les subventions implicites, constituées notamment de subventions aux produits énergétiques et des subventions de nature fiscale, représentent environ 80 % du total des subventions , étant prévu 1 942 milliards de dinars, 19,7 % du budget de l’État en 2022. C’est là un dossier très complexe, mais sans maîtrise du système d’information et la quantification de la sphère informelle, la réforme risque d’avoir des effets pervers.

    En résumé, l’Algérie, pays à fortes potentialités, acteur stratégique de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine, a besoin de renouveler sa gouvernance et d’un langage de la vérité afin de ne pas renouveler les erreurs du passé et redresser l’économie nationale. Je préconise que pour les investisseurs nationaux privés ou étrangers qui apportent 100% de financement donc sans l’aide de l’Etat et qui ont une balance devises exportatrice positive, qu’ils ne passent pas par ces circuits bureaucratiques devant avoir un line direct qu’avec les banques devant mettre fin à ces longs circuits administratifs où c‘est le bureaucrate qui décide de la fiabilité du projet lieu du véritable investisseur renforçant la corruption et la confiance, sans laquelle aucun développement n’est possible. Un nouveau code d’investissement en Algérie, sans vision stratégique, une nouvelle gouvernance, de profondes réformes structurelles conciliant efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale – supposant une profonde moralité de ceux qui dirigent la Cité – aura un impact mitigé. Le dépassement de l’entropie actuelle, les tensions géostratégiques à nos frontières, où de nouvelles reconfigurations se dessinent, pose la problématique de la sécurité nationale.

    Professeur des universités, expert international docteur d’Etat 1974- Abderrahmane MEBTOUL

    20/05/2021 ademmebtoul@gmail.com


  • Warda Al-Jazairia : l’éternelle rose algérienne

    Warda Al-Jazairia : l’éternelle rose algérienne

    Algérie, Warda Aljazaïriya, guerre de libération, Guerre d’Algérie, colonialisme, France, Le Tam-Tam,

    À l’occasion du 10e anniversaire de la mort de la chanteuse emblématique Warda Al-Jazairia, Moataz Rageb revient sur sa vie et son impact pendant l’âge d’or de la musique arabe, ainsi que sur son rôle continu de symbole nationaliste pour les Algériens.

    La fleur qui sourit aujourd’hui
    Demain meurt ;
    Tout ce que nous souhaitons rester
    Tente et puis s’envole.
    Quel est le plaisir de ce monde ?
    Un éclair qui se moque de la nuit,
    Bref même aussi lumineux.
    -Percy Shelly

    Cette semaine marque l’anniversaire de la mort de Warda Al-Jazairia (La Rose algérienne) décédée à l’âge de 72 ans en 2012. Elle est l’une des chanteuses les plus emblématiques du monde arabe qui, à son époque sur cette planète, avait une grand impact sur la scène musicale arabe qui se fait encore sentir jusqu’à nos jours.

    Warda Al-Jazairia, de son vrai nom Warda Mohamed Ftouki, est née à Paris et avait une mère libanaise et un père algérien. Son père possédait un cabaret à Paris appelé «Le Tam-Tam» (qui était un anagramme pour la Tunisie, l’Algérie, le Maroc), où la carrière de chanteuse de Warda a commencé.

    Le Tam-Tam était l’endroit où chantaient des artistes renommés comme Farid Al-Atrache et Sabah, et servait de lieu de rencontre pour la diaspora arabe pour se réunir et échanger des idées. En fait, pendant la guerre de libération de l’Algérie contre l’occupation française, le Tam-Tam est devenu un lieu secret pour la section française du Front de libération nationale (FLN) pour se rencontrer et développer leurs tactiques. Cela a rapidement fait du cabaret la cible de la police française qui l’a fermé après avoir trouvé des armes à l’intérieur.

     »Elle a rapidement fait partie de la formation de chanteurs de l’opéra panarabe Al Watan al Akbar (1960). Elle a chanté aux côtés d’Abdel Halim Hafez, Shadia, Sabah, Faiza Ahmed et Najat Al Saghira pour célébrer l’unité entre l’Égypte et la Syrie au sein de la République arabe unie. Cela ne l’a pas seulement alignée sur les stars de cette période, mais a également fait d’elle un symbole nationaliste arabe.

    Par la suite, Warda et sa famille ont été expulsés de France en 1956 et sont allés vivre à Beyrouth. Sa mère est malheureusement décédée avant leur arrivée au Liban.

    A Beyrouth, Warda et sa famille se sont installés dans le quartier de Hamra connu pour sa vie nocturne et ses cabarets. Ici, elle s’est fait un nom et l’une de ses performances a été suivie par le père de la composition arabe à l’époque, Mohamed Abdel Wahab.

    Elle n’avait pas remarqué Abdel-Wahab dans le public et il a demandé à la rencontrer après la représentation pour l’inviter à venir en Egypte. Son père et ses frères et sœurs aînés ont refusé de lui permettre de faire le voyage. Plus tard, le directeur égyptien des comédies musicales, Helmy Rafla, est allé convaincre son père que le talent de sa fille était trop grand pour qu’elle ne vienne pas au Caire pour poursuivre sa carrière. Finalement, il a été convaincu (ou a concédé) et Warda est partie pour l’Égypte où Abdel-Wahab l’a présentée au président égyptien de l’époque et père du nationalisme arabe, Gamal Abdel Nasser.

    Elle fait rapidement partie de la formation de chanteurs de l’opéra panarabe Al Watan al Akbar (1960). Elle a chanté aux côtés d’Abdel Halim Hafez, Shadia, Sabah, Faiza Ahmed et Nagat Al Sagira pour célébrer l’unité entre l’Égypte et la Syrie au sein de la République arabe unie. Cela ne l’a pas seulement alignée sur les stars de cette période, mais a également fait d’elle un symbole nationaliste arabe.

    Et ainsi, Warda est devenue un symbole d’espoir pour un avenir florissant, en particulier pour sa patrie, l’Algérie, à libérer de la domination coloniale française. Ce rêve se réalisera deux ans après cette représentation.

    Après une courte période de célébrité au cours de laquelle elle a même joué dans un film, Warda a déménagé dans l’Algérie nouvellement indépendante et a épousé un officier algérien. Son mari ne lui a pas permis de chanter et elle s’est concentrée sur l’éducation de ses deux enfants, sa fille Widad et son fils Riad.

    Après 10 ans, Warda a été invité par le président algérien Houari Boumédiene à chanter à l’occasion du 10e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Cette performance était très attendue pour plusieurs raisons. Elle a marqué la première apparition publique de Warda après une décennie entière d’absence de la scène, et parce qu’elle était un symbole important du projet nationaliste arabe dirigé par Boumédiene alors qu’il tentait d’établir l’arabe comme langue principale du pays.

    Après la performance très appréciée de Warda, elle a voulu retourner au Caire et reprendre sa carrière, elle et son mari ont divorcé.

    Bien qu’elle n’ait pas été autorisée à emmener ses enfants avec elle, elle est retournée en Égypte où elle a ensuite épousé l’un des plus grands compositeurs des années 60 et 70, Baligh Hamdi. Son amour pour la chanteuse, qui était de longue date et a précédé son premier mariage, a été aussi transformateur pour sa musique que sa vie. Baligh a compris sa gamme de voix et comment accentuer ses capacités de chant, rendant les messages à travers sa musique encore plus percutants. Malgré le fait que la relation s’est rompue plus tard en 1990, Baligh a continué à écrire des chansons pour elle.

     »Warda était l’un des symboles nationaux les plus adorés de la lutte de libération des Algériens. Avec une seule note, elle en ferait pleurer des centaines. »

    Au début des années 90, Warda s’est réinventée et a métamorphosé son style musical, passant de chansons de plus de 40 minutes à des chansons relativement plus courtes (entre 6 et 15 minutes) composées par le producteur contemporain Salah el Sharnobi. Cette collaboration nous a donné les chansons classiques populaires des années 90 Batwannis Beek, Harramt Ahebak et Nar el Ghera. Ce nouveau répertoire a ouvert la voie à un public plus jeune et a assuré que Warda serait aimée par toutes les générations à travers le monde arabe, cela a fait d’elle une icône intemporelle transcendant les genres.

    Tout au long de l’histoire, ses chansons ne se sont pas limitées aux frontières du monde arabe. Même l’un des plus grands producteurs de hip-hop, Timbaland, a échantillonné Batwannis Beek pour le morceau de la star du R&B Aaliyah Je ne sais pas quoi te dire en 2003.

    Warda est l’une des plus grandes divas arabes qui a fait partie de l’âge d’or de la musique arabe mais qui a également transcendé cette époque. C’était une femme qui avait de la dignité et qui a défié les tabous sur le divorce et les femmes choisissant de poursuivre leur carrière – ce qui, dans son cas, nous a fourni un art qui unirait les Arabes du monde entier – le tout pour le rôle attendu de maintien de la vie de famille.

    Elle a aussi très admirablement manœuvré dans une industrie musicale très dominée par les hommes.

    Pourtant, à travers toutes ses luttes, la seconde où elle est montée sur scène, c’était avec une élégance et un calme qui feraient oublier à tous leurs soucis quotidiens. Une fois que le public a entendu sa voix envoûtante et la puissance avec laquelle elle a projeté sa musique, tout ce qu’ils voudraient faire, c’est chanter.

    Enfin, il est important de reconnaître également que Warda était l’un des symboles nationaux les plus adorés de la lutte de libération pour les Algériens. Avec une seule note, elle ferait pleurer des centaines de personnes.

    Et même aujourd’hui, malgré l’absence de Warda de cette terre depuis précisément une décennie, sa musique joue toujours fort partout. Il est réédité sur vinyle, diffusé sur les stations de radio, dansé dans les maisons, lors de fêtes et de mariages. Ses performances émouvantes sont toujours diffusées à la télévision et diffusées sur Internet.

    Warda Al-Jazairia n’est pas une fleur fanée, mais celle dont la voix restera à jamais vivante dans nos cœurs.

    Moataz Rageb

    Moataz Rageb alias Disco Arabesquo est sociologue, DJ, chercheur et collectionneur de cassettes et vinyles arabes. Il se spécialise dans les sons croisés arabo-occidentaux qui dépeignent « un éclat de civilisations » et une génération créative à la recherche d’une nouvelle identité.

    The New Arab, 19 mai 2022

    #Algérie #Warda_aldjazaïriya #France #Colonialisme #Guerre_dalgérie





  • Les bases de la transition énergétique

    Les bases de la transition énergétique

    Algérie, énergie renouvelable, Ukraine, Russie, gaz,

    Au moment où l’Algérie s’engage sur la voie des énergies renouvelable, des experts préviennent qu’il existe encore des problèmes en amont qui doivent trouver solutions en parallèle à cet emballement. Faute de quoi, tout ne serait qu’envoûtement par la dynamique en cours dans plusieurs pays, qui s’inscrit sur le registre de la préservation de la nature et est considéré, surtout, comme ressource énergétique renouvelable pour remplacer le plus rapidement possible des énergies fossiles dont ils manquent affreusement. Un manque qui a réduit leur liberté d’action dans leur soutien à l’Ukraine face à la Russie, qui approvisionne l’Europe en gaz à hauteur de 40%.

    Certes, comme le soulignent les spécialistes, grâce à un ensoleillement annuel moyen évalué à 3000 heures, avec un territoire composé de 86% de désert saharien et par son positionnement géographique, l’Algérie possède le champ solaire le plus important au monde, qui doit bien servir ses intérêts dans l’avenir, mais est-ce pour autant une raison d’y aller à la même vitesse que des pays importateurs d’énergie fossile, qui n’ont pas d’autres options que de chercher à s’affranchir de cette dépendance aux pays producteurs/exportateurs de pétrole et de gaz ?

    Les ENR sont l’avenir, mais dans le temps présent, il s’agit de veiller à mettre en place des bases solides pour assurer la transition énergétique carbonée vers le renouvelable, de la manière la plus sûre. Il s’agit de la sécurité énergétique du pays dans trente ans ou plus, le temps d’arriver à l’épuisement des énergies fossiles, et garantir la compétitivité de l’énergie solaire, sur laquelle mise le pays.

    Est-ce que l’Algérie possède les ressources humaines adaptées à la nouvelle vision énergétique ? Pas assez. L’ex-ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, le professeur Chems-Eddine Chitour, préconise dans ce sens la création dans le pays d’un institut de la transition énergétique rassemblant les compétences intellectuelles pour œuvrer ensemble à trouver des solutions et des alternatives pour passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables dans les prochaines années. Il a souligné, à ce propos, lors d’une rencontre sur la sécurité énergétique, tenue lundi à l’Université Sétif-1, l’importance de former les ressources humaines dans ce domaine pour atteindre cet objectif.

    Il a également appelé à établir des partenariats de coopération avec des pays amis, dont l’Allemagne et l’Italie, pour construire une base dans ce domaine, estimant que l’Algérie «possède tous les moyens pour une transition énergétique véritable vers les énergies renouvelables mais a besoin de la faire méthodiquement». Sans l’énergie des ressources humaines, pas d’énergie naturelle.

    De son côté, l’expert dans le domaine énergétique, Pr. Abdelmadjid Attar, a souligné par la même occasion que la transition énergétique est «une solution qui reste insuffisante sans alternatives économiques», insistant sur «l’importance de créer des ressources nouvelles agricoles, minières, touristiques et de services». L’Algérie a bien commencé à parler des ENR depuis deux décennies, sans avoir mis en œuvre les moyens de cette politique énergétique. Il y a, donc, beaucoup à faire sur le chemin des ENR.

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 19 mai 2022

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    #Algérie #Gaz #Energie_renouvelable #Hydrogène #Russie #Ukraine


  • L’Espagne a affrété un avion pour vite délivrer Benhlima

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Mohamed Benhlima,

    Le calvaire de Benhlima, le militaire expulsé par la Grande-Marlaska et condamné à mort en Algérie.


    – Le ministre de l’Intérieur a affrété, pour la première fois, un avion pour délivrer rapidement le caporal et YouTuber algérien. Il tente ainsi d’apaiser la colère d’Alger contre le PM Sánchez, qui s’est aligné sur le Maroc dans le conflit du Sahara occidental.

    « L’État a détruit ma vie. Des choses me sont arrivées à la police de Saoula. Je ne vais pas les évoquer aujourd’hui. Je suis jugé pour les mêmes faits dans 19 tribunaux, sans compter le procès militaire de Blida qui m’a condamné à mort ». Dans sa dernière intervention, le 8 mai, devant le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger), le caporal Mohamed Benhlima, 32 ans, a laissé tomber qu’il avait été torturé et a révélé qu’il avait été condamné à mort « par contumace » par un tribunal militaire. Benhlima, un militaire, a été jugé au début du mois pour  » diffusion de fausses informations mettant en danger la sécurité et l’intégrité territoriale du pays ; atteinte aux intérêts supérieurs du pays et violation de la vie privée « . Le bureau du procureur a requis 10 ans de prison et la sentence sera annoncée, en principe, le 22 mai.

    Ce procès est la répétition d’un autre qui s’était déjà tenu lors de son exil en Espagne et qui avait abouti à une peine de 10 ans. Celui qui s’est déroulé devant le tribunal militaire de Blida devrait aussi, en théorie, être répété.Si Benhlima s’est assis sur le banc de touche la première semaine de mai, c’est parce que le ministère espagnol de l’Intérieur l’a expulsé le 24 mars. Le ministre Fernando Grande-Marlaska l’a fait dans un délai extraordinairement court et a affrété un avion Iberia pour le transférer du centre de détention étranger (CIE) de Zapadores (Valence) au petit aéroport de Chlef. Les immigrants algériens en situation irrégulière sont toujours rapatriés par bateau depuis Alicante et Almería, mais dans le cas de Benhlima, plusieurs exceptions ont été faites, l’une d’entre elles consistant à recourir à l’avion. « Il n’y avait pas le temps d’attendre le prochain bateau » pour l’Algérie, assuraient des sources officielles de l’Intérieur en mars pour expliquer la précipitation. Ce navire qui a mis tant de temps a pourtant appareillé le 2 avril d’Almería à Ghazaouet avec une poignée de  » sans-papiers  » à bord.

    La rapidité de Grande-Marlaska – il a pris la décision d’affréter lui-même l’avion – était une tentative d’atténuer la colère de l’Algérie envers le gouvernement espagnol. Le 18 mars, la lettre du Premier ministre Pedro Sánchez à Mohamed VI a été rendue publique, s’alignant sur le Maroc dans le conflit du Sahara occidental. Le lendemain, Alger a convoqué Said Moussi, son ambassadeur à Madrid : « Il faut noter que l’expulsion a eu lieu dans un contexte de guerre où l’Espagne avait besoin du gaz de l’Algérie et venait aussi de soutenir l’autonomie proposée par le Maroc » pour résoudre le conflit du Sahara Occidental, a expliqué Adrián Vives, porte-parole de l’association CIEs au journal valencien « Levante ». Le geste d’apaisement de l’ancien juge de la Cour nationale avec Alger n’a pas aidé.

    L’Algérie a suspendu, à partir du 2 avril, le rapatriement des immigrants en situation irrégulière ; elle a cessé d’importer du bœuf espagnol, et Toufiq Hakkar, le président de Sonatrach, la grande entreprise publique d’hydrocarbures, a glissé que l’Espagne sera le client du gaz algérien dont le prix augmentera le plus. Amnesty International a confirmé dans un communiqué lundi soir qu’une condamnation à mort pèse sur la tête de Benhlima. Il y demande au gouvernement espagnol de faire pression pour que la condamnation soit annulée, question sur laquelle la porte-parole de l’exécutif, Isabel Rodríguez, a affirmé, mardi 17, qu’elle n’était pas au courant. Deux députés, Joan Baldoví (Compromís) et María Dantas (ERC), ont demandé la comparution de Grande-Marlaska pour expliquer les raisons de cette déportation.

    L’ONG de défense des droits de l’homme a également envoyé une lettre au président algérien, Abdelmajid Tebboune, dans laquelle elle l’exhorte à annuler cette condamnation à mort « pour espionnage et désertion ». Bien que le tribunal militaire de Blida, une ville située à 45 kilomètres au sud-est d’Alger, confirme la condamnation à mort de Benhlima après un nouveau procès, il ne sera pas exécuté. L’Algérie applique un moratoire et aucun prisonnier n’a été exécuté depuis 1993. Les personnes condamnées à mort purgent souvent une peine de prison à vie. Amnesty assure que, « selon les informations qu’elle a obtenues, à son arrivée en Algérie, les forces de sécurité ont agressé physiquement Benhlima. » Cela confirme l’accusation voilée de torture que le caporal algérien a formulée devant le tribunal. Son voyage en Algérie depuis son expulsion a été une via crucis, selon l’ONG et la déclaration de son avocat, Abdelkadir Chohra, devant les juges.

    De Chlef, l’aéroport où il a atterri, « il a été transféré par la police à Saoula, où il a été enregistré sans en être informé », a déclaré Chohra. « Ensuite, ils ont diffusé ses déclarations [à la télévision] et l’ont emmené à El Harrach [la prison d’Alger], mais deux jours plus tard, ils l’ont remis à la sécurité militaire », qui a dû le conduire à la prison militaire de Blida. Chohra, célèbre défenseur des prisonniers d’opinion, a été arrêté samedi dernier en même temps que l’opposant et homme d’affaires Rachid Nekkaz. Benhlima est arrivé en Espagne en septembre 2019 avec un visa, mais lorsque celui-ci a expiré, il a demandé l’asile en février 2020 au bureau de Saint-Sébastien. Sa demande a été rejetée. Il est devenu YouTuber et sur sa chaîne, qui comptait 155 000 followers, il dénonçait la corruption dans l’armée et dans les élites dirigeantes en Algérie. Il n’a jamais prôné la violence. Il a tenté sa chance en France et au Portugal, mais l’asile y a également été rejeté car il doit être demandé dans le premier pays de l’UE que le demandeur d’asile foule.

    À la mi-mars, il a été arrêté à un barrage routier soi-disant fortuit pour avoir enfreint la loi sur l’immigration et transféré au CIE de Valence. Là, il a réussi à enregistrer secrètement une dernière vidéo avec son téléphone portable dans laquelle il dit à voix basse en espagnol : « Je veux demander à MM. Marlaska et Pedro Sánchez de revoir leurs décisions et de me sauver la vie. » « L’Algérie est un pays de dictateurs qui n’acceptent pas d’autres opinions », leur a-t-il rappelé. Conseillé par Amnesty International, la Commission espagnole d’aide aux réfugiés et le CIEs No, il a de nouveau demandé l’asile au CIE, mais 72 heures plus tard, sa demande a été rejetée pour, entre autres raisons, être « un danger pour la sécurité nationale ». Dès qu’il a été informé de la résolution négative de sa nouvelle demande, il a été conduit à l’aéroport, gardé par une demi-douzaine de policiers espagnols qui ont embarqué avec lui pour Chlef.

    Les autorités algériennes avaient demandé son extradition -Grande-Marlaska a opté pour l’expulsion afin de le remettre plus rapidement- pour appartenance et financement d’un groupe terroriste mettant en danger la sécurité de l’Etat et l’unité nationale. Le groupe en question est Rachad, un mouvement islamiste modéré et non violent qui ne figure pas sur la liste des organisations terroristes de l’UE. Son chef, Larbi Zitout, un diplomate à la retraite, réside à Londres. Aucun pays européen n’a expulsé de membres de Rachad, à l’exception de l’Espagne. Au cours du procès, Benhlima n’a pas reconnu son appartenance à Rachad, mais il a admis avoir échangé des messages avec Zitout.

    Benhlima est le deuxième militaire algérien expulsé vers son pays. L’ancien gendarme Mohamed Abdallah a été le premier, le 21 août, à bord d’un ferry. Il était arrivé dans une petite embarcation en septembre 2018 avec sa femme et son fils, que le ministère de l’Intérieur a bien autorisé à rester en Espagne. Il est également devenu « youtubeur » et sur sa chaîne, qui compte 265 000 adeptes, il a fait des dénonciations similaires sur la corruption qu’il affirme avoir vue de près lorsqu’il était en poste à la frontière avec la Tunisie. Abdellah a été condamné, en mars, par le tribunal de Bir Mourad Raïs à six ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste, à savoir Rachad.

    Le parquet avait requis 20 ans.La Grande-Marlaska a également répondu à une demande de remise de Rabat, celle de l’activiste sahraoui Hussein Bachir Brahim. Celui-ci a débarqué d’un petit bateau, en janvier 2019, à Lanzarote, mais il n’a même pas pu demander l’asile. Une semaine plus tard, il était de retour au Maroc. La cour d’appel de cette ville l’a condamné, en novembre de la même année, à 12 ans pour le meurtre d’un jeune homme lors d’une bagarre entre étudiants marocains et sahraouis sur le campus de l’université. L’activiste a toujours nié les faits qui lui étaient reprochés, et ses avocats ont fait valoir pendant le procès qu’il n’existait aucune preuve à l’appui de l’accusation.

    Le calvaire de Benhlima, le militaire expulsé par la Grande-Marlaska et condamné à mort en Algérie.

    Source : El Confidencial, 18 mai 2022

    #Espagne #Algérie #Mohamed_Benhlima #Maroc #SaharaOccidental

  • Algérie-Turquie : vers une coopération dans la défense

    Algérie-Turquie : vers une coopération dans la défense

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    La coopération algéro-turque va franchir une étape nouvelle qualifiée, par les responsables des deux pays, de stratégique. Il s’agit d’un partenariat dans le domaine sensible de la défense et des industries militaires.

    La question a été posée aux deux chefs d’Etat, au cours d’une conférence de presse conjointe à Ankara. «En tant que deux pays qui jouent un rôle important pour assurer la paix et la stabilité sur le continent africain, nous sommes déterminés à renforcer la coopération dans l’industrie de la défense », a d’abord déclaré Erdogan, selon le quotidien turc Daily Sabah.

    Le président turc a ensuite révélé que de nombreuses entreprises de défense turques étaient en pourparlers avec leurs homologues algériens, sans donner plus de détails. De son côté, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que l’Algérie « envisage de faire des pas importants avec la Turquie, notamment dans les industries civile, militaire et navale.»

    La Turquie a, depuis l’arrivée d’Erdogan au pouvoir, fait des pas de géant dans le domaine de l’industrie militaire, développant différents types de matériels. L’Algérie, elle, travaille, depuis quelques années, à asseoir une industrie de défense. La Turquie pourrait devenir le partenaire idéal.

    La visite, la première d’un chef d’Etat algérien en Turquie depuis 17 ans, survient alors que la coopération économique entre les deux pays est très active.

    Quelques chiffres éloquents ont été rappelés à l’occasion de cette visite. Selon le président Recep Tayyip Erdogan, malgré la crise sanitaire, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Turquie ont augmenté de 35 % pour atteindre 4,2 milliards de dollars.

    Sous l’impulsion de l’accord d’amitié et de coopération, signé en 2006, la coopération et les échanges économiques entre l’Algérie et la Turquie ont connu une dynamique sans précédent.

    La Turquie est devenue, ces dernières années, le premier investisseur étranger en Algérie avec 5 milliards de dollars. Les projets phares des investisseurs turcs sont l’usine de sidérurgie de Tosyali à Oran et le complexe textile de Relizane, outre la participation des entreprises turques aux différents programmes de logements et d’infrastructures. En somme, quelque 1400 entreprises turques sont présentes en Algérie. L’investissement dans le secteur productif est un critère important pour les autorités algériennes qui cherchent à diversifier l’économie du pays, trop dépendante des hydrocarbures. La visite de Tebboune en Turquie devrait booster davantage cette coopération avec la signature de nouveaux accords dans plusieurs secteurs, à savoir l’énergie et les mines, les finances, le commerce, l’industrie, l’information et la communication, les travaux publics, la pêche, les sciences & technologies et l’innovation, les micro-entreprises, les œuvres sociales, la formation professionnelle, la culture, l’éducation, l’environnement et la lutte contre le crime organisé transfrontalier.

    Soulignons que les deux chefs d’Etat avaient annoncé, avant-hier, que l’objectif est désormais de porter les échanges à 10 milliards de dollars, voire plus, alors que l’objectif était fixé jusque-là à 5 milliards.

    Synthèse Aziz T.

    La Nation, 17 mai 2022

    #Algérie #Turquie #Défense

  • « Alger peut compter sur le soutien militaire de la Russie »

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    L’Algérie en tant que partenaire prioritaire peut compter sur le soutien technique et matériel de la Russie pour le développement de son armement afin de préserver son indépendance et son intégrité, notamment en cette période d’instabilité à l’échelle mondiale. C’est ce qu’a déclaré mardi soir au Jeune Indépendant, le colonel-général Viktor Bondarev, président de la Commission de défense et de sécurité au Conseil de la Fédération de l’Assemblée fédérale de Russie qui effectue une visite en Algérie.

    M. Bondarev a fait savoir au cours d’un entretien accordé au Jeune Indépendant, lors d’une cérémonie organisée en son honneur par l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie, Igor Beliaev à sa résidence, que la Russie et l’Algérie travaillent actuellement pour le développement de leur coopération militaire, soulignant que la Russie est prête à faire profiter davantage la partie algérienne de l’expérience de ses spécialistes pour l’entretien et la réparation du matériel militaire russe.

    « L’Algérie, qui fait face à de nombreux défis sécuritaires, est appelée constamment à œuvrer au développement de son armement », a-t-il souligné, rappelant le rôle stratégique de l’Algérie dans la stabilisation de la région maghrébine et du Sahel.

    “L’Algérie a une armée qui veille à la paix et à la stabilité de la région et apporte une contribution majeure à la communauté internationale dans la lutte contre l’insécurité et le règlement des conflits notamment dans son voisinage “, a poursuivi M. Bondarev.

    L’ancien commandant des forces aérospatiales russes s’est dit satisfait des rencontres avec les responsables algériens organisées lors de sa première journée de la visite, qu’il a qualifié de très concluante.

    “Les récents contacts entre les président Abdelmadjid Tebboune et Vladimir Poutine ont consacré la qualité des relations fraternelles et stratégiques entre l’Algérie et la Russie”, a-t-il ajouté.

    Viktor Bondarev, accompagné d’une importante délégation, est en visite de quatre jours à Alger à l’invitation du Conseil de la nation, en vue de renforcer et intensifier les relations et la coopération algéro-russes dans le domaine sécuritaire.

    Cette visite, qui coïncide avec le 60ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la Russie, permettra de redynamiser le protocole de coopération parlementaire signé entre le Conseil de la nation et le Conseil de la Fédération de l’Assemblée fédérale de Russie, le 13 mai 2014, et notamment du mémorandum d’entente conclu entre les administrations des deux institutions le 11 décembre 2010. La dernière visite de Viktor Bondarev en Algérie remonte à novembre 2018.

    Interrogé sur la question ukrainienne, le haut responsable russe a expliqué que l’opération spéciale russe vise la dénazification de l’Ukraine, déplorant l’usage de civils innocents comme bouclier par les nazis ukrainiens. “Ces agissements irresponsables ne font que retarder l’avancée de l’armée russe, dont la priorité demeure la préservation de la vie des civils.”, a-t-il expliqué.

    « L’armée russe travaille d’une manière sélective lors des opérations militaires afin d’épargner les civils utilisés comme bouclier par les nazis ukrainiens », a-t-il fait observer, précisant que les frappes russes sont minutieusement étudiées.

    Bondarev n’a pas manqué également de mettre en exergue « la suprématie de l’armement russe, face aux armes occidentales fournies massivement aux ukrainiens », une suprématie confirmée par les succès réalisés lors de l’opération spéciale en Ukraine.

    Le 24 février dernier, la Russie a annoncé une opération militaire spéciale en Ukraine visant à démilitariser et dénazifier ce pays voisin, et surtout défendre les républiques de Donetsk et de Lougansk. Cette opération est intervenue une semaine (le 17 février) après les début des bombardements massifs.

    Mohamed Mecelti

    Le Jeune Indépendant, 18 mai 2022

    #Algérie #Russie #Ukraine

  • L’Algérie rouvre ses frontières avec la Tunisie et la Libye

    L’Algérie rouvre ses frontières avec la Tunisie et la Libye

    Algérie, Libye, Tunisie, frontières terrestres,


    Le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné la réouverture des frontières terrestres fermées avec la Tunisie et la Libye, pour effectuer des opérations d’exportation qui se font en devises fortes, tandis que le mouvement de transit entre les deux pays reste fermé aux voyageurs.

    Le Premier ministre Ayman Benabderahmane a informé le ministre de l’Intérieur Kamal Beljoud que le président Abdelmadjid Tebboune avait approuvé le retour du trafic commercial avec la Tunisie et la Libye. Il a été décidé d’ouvrir les passages frontaliers à des fins commerciales, d’accompagner les concessionnaires économiques actifs dans le domaine de l’exportation, et de surmonter les obstacles qui entravent l’exportation des marchandises algériennes, notamment vers les pays voisins.

    Le ministère du commerce avait reçu des courriers d’opérateurs économiques dans le but d’ouvrir des frontières terrestres avec des pays voisins tels que la Tunisie et la Libye, afin de leur permettre de parer aux difficultés qu’ils rencontrent pour exporter leurs marchandises vers les marchés tunisien et libyen à travers la Tunisie. sol, où les exportateurs sont contraints de décharger la cargaison du côté algérien et de la remballer dans des camions en provenance de Tunisie.

    Dans sa correspondance, le Premier ministre a averti que « l’approbation du président de la République comprend la réouverture de tous les passages frontaliers pour les opérations d’exportation légales qui ont lieu en devises fortes, à l’exception de celles qui ont lieu dans le cadre de l’activité de troc avec le pays du Mali et du Niger ».

    L’Algérie avait décidé en mars 2020, de fermer toutes ses frontières terrestres, aériennes et maritimes, par mesure de précaution pour faire face à la pandémie du virus Corona, et au fil des mois, elle a assoupli les procédures de fermeture en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, avec le retour partiel des vols, et la même chose avec les croisières, et pour l’instant, il a gardé ses frontières terrestres fermées, notant que le plus grand mouvement terrestre se fait avec la partie tunisienne.

    Lors de la visite que le président Tebboune a effectuée en Tunisie à la fin de l’année dernière, il a souligné que la fermeture des frontières avec le voisin oriental n’est pas une décision politique ou sécuritaire, mais plutôt une décision sanitaire, notant que la pandémie était forte dans les deux pays, ce qui a conduit à prendre les précautions nécessaires.

    Par la suite, les autorités judiciaires ont rendu une décision exceptionnelle d’ouverture de la frontière terrestre avec la Tunisie, selon laquelle les Algériens résidant en Tunisie et les Tunisiens résidant en Algérie sont autorisés à se déplacer entre les deux pays voisins.

    Abdeslam Sekia

    Echouroukonline, 18 mai 2022

    #Algérie #Tunisie #Libye #Frontières

  • Algérie. Manœuvres au FLN en prévision du prochain congrès

    Algérie. Manœuvres au FLN en prévision du prochain congrès

    Algérie, FLN, congrès, Abou El Fadl Baadji, Mohamed Djemai, Mouad Bouchareb, Amar Saâdani,

    Au parti du FLN, les hostilités et les luttes intestines sont, de nouveau, de retour au premier plan. En prévision du prochain congrès, les grandes manœuvres ont, en effet, commencé.

    Partisans et opposants à l’actuel secrétaire général, Abou El Fadl Baadji, s’affrontent désormais à couteaux tirés. Cet affrontement est notamment dû à l’installation de la commission de préparation des travaux du prochain congrès. Son installation est prévue ce samedi. Les opposants au secrétaire général sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils appellent leur exclusion et marginalisation de cette commission.

    De nombreux membres du comité central (CC) ont, à cet effet, interpellé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en sa qualité, ont-ils soutenu, de premier magistrat du pays qui doit veiller au respect de la loi. Ces opposants estiment que l’actuel secrétaire général à la claire intention de les écarter et de ne pas les associer à cette commission de préparation. Ils l’accusent de vouloir ainsi placer uniquement ses partisans. Preuve en est, ils n’ont reçu aucune invitation pour prendre part à la rencontre de ce samedi. Or, arguent-ils, les statuts et le règlement intérieur du parti sont on ne peut plus clairs à ce propos. Selon eux, ces statuts accordent de manière automatique la qualité de membre de la commission de préparation du congrès à tous les membres du Comité central du parti. El Fadl Baadji n’a pas répondu pour le moment à ses détracteurs qui lui reprochent de vouloir baliser le terrain pour garder le poste de secrétaire général lors du prochain congrès, dont la date n’a pas pour l’heure été fixée. Baadji n’a pas pour l’heure affiché clairement son intention, mais tout porte à croire qu’il nourrit l’ambition de se faire élire lors du prochain congrès au poste de secrétaire général.

    Baadji, pour rappel, a été élu par ses pairs du CC à ce poste lors d’une session de la plus haute instance du parti entre deux congrès tenue à la fin du mois de mai de l’année 2020. Une session houleuse au cours de laquelle il a manœuvré lui et ses partisans ont tout fait pour écarter toute opposition, y compris par des méthodes peu amènes. Il a ainsi succédé à Mohamed Djemai qui était embourbé dans de nombreuses affaires juridiques liées à la corruption et qui a fini par être condamné à une peine de prison.

    Le règne de Djemaï à la tête du FLN n’a duré que quelques mois, lui qui a succédé, au mois d’avril de l’année 2019, à Mouad Bouchareb, lorsqu’il a été intronisé lors d’une session du CC. Au FLN, c’est une suite de succession puisque Mouad Bouchareb a succédé à Djamel Ould Abbas qui a lui-même succédé à Amar Saâdani en 2016. Cela prouve qu’au FLN, l’instabilité politique est chronique tant les secrétaires généraux défilent à une grande vitesse.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 19 Mai 2022

    #Algérie #FLN #Congrès #Baadji