Catégorie : Algérie

  • L’Algérie, le gazoduc Nigeria-Europe et la route de la soie

    #Algérie #Nigeria #Maroc #Gazoduc #Gaz #UnionEuropéenne #Chine #Route_soie

    Les incidences géostratégiques sur l’Algérie du gazoduc Nigeria/Europe et de la stratégie chinoise de la route de la Soie

    L ‘Algérie devra être attentive à deux projets qui risquent de modifier l’équilibre des rapports de force géostratégiques au niveau de la région.

    1- Le premier projet ayant des incidences géostratégiques sur l’Algérie est le gazoduc Nigeria Europe. Dans une déclaration en date du début mai 2022, déclaration reprise par la majorité des médias internationaux, le Ministre de l’Energie nigérien a déclaré que le Nigeria et le Maroc sont à la recherche de fonds pour financer le mégaprojet de gazoduc visant à acheminer le gaz nigérian vers l’Europe qui prévoit de se libérer à terme du gaz russe dont la part est à plus de 40%. Le gazoduc Nigeria-Maroc dont le coût est estimé par l’IRIS entre 25 à 30 milliards de dollars, 5 à 10 milliards de dollars de plus que celui passant par l’Algérie, dont la durée de réalisation varierait entre 8 à 10 ans et dont la longueur serait d’environ 5660 kilomètres. Il longerait la côte ouest-africaine en traversant ainsi 14 pays : Nigeria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, les trois Guinée, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc. Ce projet a été annoncé en décembre 2016, lors de la visite d’Etat du souverain marocain au Nigeria. Ce projet a pour but de connecter les ressources gazières nigérianes à différents pays africains, où il existe déjà deux gazoducs dans la zone Afrique du Nord-Ouest, le «West African Gas Pipeline», qui relie le Nigeria au Ghana, en passant par le Bénin et le Togo, et le gazoduc Maghreb-Europe (également nommé «Pedro Duran Farell») qui relie l’Algérie à l’Europe via l’Espagne (Cordoue) en passant par le Détroit de Gibraltar et le Maroc.

    Totale confusion, le 21 septembre 2021, le ministre nigérian de l’Energie a déclaré dans une interview accordée à la chaîne de télévision CNBC Arabia, en marge de la conférence Gastech, que son pays a commencé à mettre en œuvre la construction d’un gazoduc pour transporter du gaz vers l’Algérie et le ministre de l’Energie algérien en mars 2022, a déclaré (source APS) que ce projet passera par l’Algérie. Le gazoduc Nigeria-Algérie long de 4128 km, le coût est estimé par la Commission européenne à 19-20 milliards de dollars pour une durée de réalisation minimum de 5 à 7 années après son lancement et sera d’une capacité annuelle de trente milliards de mètres cubes. Il devrait partir de Warri au Nigeria pour aboutir à Hassi R’mel, en passant par le Niger dont l’idée a germé dans les années 1980, l’accord d‘entente ayant été signé le 3 juillet 2009».

    Ce projet est stratégique pour l’Algérie selon différents rapports du ministère de l’Energie afin de pouvoir honorer ses engagements internationaux en matière d’exportation de gaz où les exportations en 2021 n’ont représenté que 43 milliards de mètres cubes gazeux contre plus de 65 entre 2006/2007 du fait de la forte consommation intérieure ( presque l’équivalent des exportations) et du désinvestissement, tout en n’oubliant pas l’Algérie est concurrencée même en Afrique, avec l’entrée en jeu de la Libye et ses réserves d’environ 1500 milliards de mètres cubes non exploitées, et plus de 42 milliards de barils de pétrole de réserve léger, comme l’Algérie est proche de l’Europe expliquant les tensions actuelles, les grands gisements en Méditerranée (plus de 20.000 milliards de mètres cubes gazeux ) au Mozambique (plus de 4500 milliards de mètres cubes gazeux, sans compter la concurrence des plus grandes réserves du monde à bas cout (plus de 60%) situées en Russie, en Iran et au Qatar.

    Avec les tensions budgétaires, il y a lieu de ne pas renouveler l’expérience malheureuse du projet GALSI, Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, gelé par l’Italie, à cette époque ayant privilégié le gaz russe, qui devait être mis en service en 2012, d’un coût initial de 3 milliards de dollars et d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux, devant approvisionner également la Corse. Les autorités nigérianes et l’Europe, principal client, notamment la France qui doit autoriser le passage à travers les Pyrénées via l’Espagne, , pour alimenter l’Europe , doivent avoir une position claire concernant le gazoduc: soit l’Algérie, soit le Maroc, évitant des discours contradictoires.

    2 -Le deuxième projet ayant des incidences géostratégiques sur l’Algérie est la route de la Soi initiée par la Chine, où autant pour le gazoduc Nigeria Europe, dont le choix final sera décidé par l’Europe principal client , soit le Maroc ou l’Algérie, le projet chinois de la route de la Soie auquel ont adhéré à ce projet, le premier en 2017, le second en 2018, vise à améliorer les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, passant par la construction de ports, de voies ferrées, d’aéroports ou de parcs industriels, expliquant la relative neutralité dans le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine ,même attitude de neutralité de l’Algérie réaffirmé récemment par le chef d’Etat major de l’ANP, où la majorité des échanges économiques de la Chine se fait avec l’Occident, USA/Europe, plus de 60% , la Russie représentant moins de 15% . C’est que l’on observe un changement dans les relations qu’entretient la RPC avec les pays du Maghreb et de l’Afrique , où si elles étaient jusqu’à il y a environ deux décennies centrées sur une proximité idéologique, donc très peu de nature économique, le pragmatisme a pris le dessus et la balance s’inverse, accélérant les échanges commerciaux.

    Au carrefour de l’Europe et de l’Afrique, possédant une place stratégique au cœur de la méditerranée, disposant de réserve en matière première conséquente, se trouve le Maghreb, composé de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie, de la Libye et de la Mauritanie qui se situe ainsi aux croisements des intérêts stratégiques, économiques et politiques de demain.. Selon une étude de l’’École de guerre économique française 2020, deux routes pour la route de la Soie sont envisagées par la Chine : une première, en partance d’Alger, traversant Alger-Tamanrasset et finissant sa course à Lagos ; la deuxième suivrait les côtes méditerranéennes jusqu’au port de Tanger, se servant du couloir mauritanien pour atteindre l’Afrique. Pour l’instant la Chine n’a pas fait un choix définitif pour le passage , devant insister que dans le cadre des relations internationales n’existant pas de sentiments, et l’Algérie devra être attentive à cette nouvelle stratégie chinoise qui risque de modifier l’équilibre des rapports géostratégiques au niveau de la région.

    La Chine demeure le principal fournisseur de l’Algérie avec une moyenne annuelle depuis 2013 de 8 milliards de dollars d’exportations vers l’Algérie. alors que ses importations depuis l’Algérie, constituées essentiellement d’hydrocarbures, se sont chiffrées à seulement 14,7 milliards de dollars donc un déficit commercial de l’Algérie avec la Chine à plus de 61 milliards de dollars depuis 2010. Force est de reconnaître que la dimension économique n’est pas en corrélation avec les relations excellentes sur le plan politique , idem avec la Russie allié stratégique, où les exportations algériennes n’ont pas dépassé ,les 200 millions de dollars, l’Algérie et la Chine entretenant des relations solides où avant même l’indépendance de l’Algérie en 1962, Pékin ayant été l’un des premiers à reconnaître le gouvernement provisoire qui partageait avec le régime communiste une culture révolutionnaire, ayant financé et armé pendant des années le FLN via l’Egypte de Nasser. Sur le plan international, la Chine et l’Algérie ont des positions complémentaires concernant le règlement des conflits régionaux et les enjeux internationaux.

    En conclusion, un discours de vérité et des planifications stratégiques doivent animer les principaux responsables pour éviter les erreurs du passé, car gouverner, c’est prévoir. Le temps est terminé des relations personnalisées entre chefs d’Etat ou de ministres à ministres dans les relations internationales où dominent les réseaux décentralisés, dans la pratique des affaires n’existant pas de sentiments mais que des intérêts et que tout investisseur est attiré par le profit, appartenant à l’Etat régulateur, rôle stratégique, afin de concilier les coûts privés et les coûts sociaux. Le monde s’oriente entre 2022/2030, inéluctablement, vers un nouveau modèle de consommation énergétique fondé sur la transition numérique et énergétique mondiale. Les nouvelles dynamiques économiques modifieront les rapports de force à l’échelle mondiale et affectent également les recompositions politiques à l’intérieur des Etats comme à l’échelle des espaces régionaux.

    Professeur des universités, expert international Docteur d’Etat 1974- Abderrahmane MEBTOUL

  • Alger-Ankara : A l’ère de nouvelles donnes géopolitiques

    Alger-Ankara : A l’ère de nouvelles donnes géopolitiques

    #Algérie #Turquie #Tebboune #Erdogan #Ukraine #OTAN #Libye #UnionEuropéenne #Gaz

    Les relations algéro-turques devraient connaître un autre élan, à la faveur des nouvelles perspectives envisagées par les deux chefs d’Etats. Les spécialistes pensent que l’Algérie veut actuellement un partenariat «gagnant-gagnant» avec cette puissance, et l’heure est à la concrétisation des ambitions communes des peuples, notamment à la lumière des donnes géopolitiques impliquant des liens «concrets et surtout sincères».

    Le politologue Smaïl Debèche affirme que les relations algéro-turques ont un poids politique et économique, et ce, pour des raisons historiques et régionales. Il fait savoir de ce fait que la visite du président Abdelmadjid Tebboune à Ankara devrait s’articuler autour de nombreux dossiers. Concernant les conflits régionaux, Debèche pense que l’Algérie est plus à l’aise dans sa vision, la Turquie étant étroitement liée à l’Otan en tant que membre. Les deux chefs d’Etats devraient ainsi discuter de la crise ukrainienne, car, explique-t-il, une issue politique à ce conflit devrait arranger la Turquie.

    Dans ce sillage, l’Algérie ne veut pas également que le gaz soit une carte de «pression» de la part des pays européens. D’où son ambition d’en finir avec la crise ukrainienne, explique Debèche. Pour le cas du conflit libyen, il affirme que l’Algérie et la Turquie partagent la même position et elles ont le soutien du gouvernement de Dbeibah.

    Cependant, les discussions, enchaîne le politologue, concerneront également et surtout la question palestinienne. Il pense que la Turquie devrait utiliser ses cartes pour influencer l’entité sioniste à revoir sa politique expansionniste.

    Ahmed Sadouk, vice-président du Groupe d’amitié parlementaire algéro-turque, indique quant à lui que la visite du chef de l’Etat à Ankara intervient à l’ère de nouvelles donnes géopolitiques, notamment la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Compte tenu des relations historiques des deux pays, Sadouk affirme que le partenariat entre les deux Etats a de beaux jours devant lui. Dans cette optique, il souligne que la visite du président algérien à Ankara vise «la diversification de la coopération entre les deux pays». C’est pour lui une orientation aussi vers «l’est» du monde pour ne pas se limiter uniquement à l’accord «décevant » accompli avec l’Union européenne.
    Karima Alloun

    Horizons, 17 mai 2022

  • Algérie. L’APN pour l’accréditation des bureaux de change

    Algérie. L’APN pour l’accréditation des bureaux de change

    #Algérie #Change #Devise #Députés #Marché_parallèle #Bureaux_de_change

    Les membres de la commission des affaires économiques, du commerce et de la planification de l’Assemblée populaire nationale ont officiellement ouvert le dossier d’agrément des bureaux de change en Algérie dans toutes les wilayas du pays, notamment frontalières, pour neutraliser les marchés parallèles de vente de devises fortes , mené par le marché « carré » d’Alger, qui échange des sommes énormes en devises étrangères.

    Les députés ont demandé au ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, lors d’une réunion à huis clos la semaine dernière consacrée à discuter de la loi sur les zones franches, de prendre les mesures nécessaires pour adopter et ouvrir des bureaux de change officiels, d’autant plus que le gouvernement s’apprête à lancer la nouvelle promotion des investissements loi et la loi sur les zones franches qui est sur la table du parlement, et le ministre s’est engagé dans sa réponse à étudier le dossier au niveau de son département ministériel et à trouver une solution aux transferts légalisés en devises fortes, surtout depuis la suppression des marchés parallèles pour le la vente de devises étrangères a été incluse dans le programme de travail du gouvernement qui a été adopté au Parlement en septembre 2021.

    Les députés ont soulevé les problèmes que pourraient rencontrer les investisseurs, notamment étrangers, en l’absence de bureaux de change agréés, et même les militants dans les zones franches, car de telles lois, si elles ne sont pas rattachées à des bureaux de change réguliers pour vendre des devises, vont étendre le marché noir. pour des devises fortes qui font circuler des sommes colossales.

    En septembre dernier, lors de l’investiture des membres du Conseil national économique, social et environnemental, le président Abdelmadjid Tebboune avait annoncé 90 milliards de dollars circulant sur le marché noir.

    Un membre de la commission des affaires économiques, du commerce et de la planification de l’Assemblée populaire nationale, Hicheme Safar, a indiqué à Echorouk que les députés ont évoqué, lors d’un huis clos avec le ministre des Finances Abderrahman Raouya, le dossier de l’ouverture des bureaux de change agréés, notamment qu’ils sont aujourd’hui en train de discuter de la loi sur les zones franches et se préparent à entrer officiellement dans la zone franche africaine d’ici le début du mois de juillet prochain, ce qui pourrait créer des failles permettant le passage d’énormes quantités de devises fortes vers le marché noir et ouvrir la voie à des abus dans le domaine des échanges.

    « Le ministre des Finances a confirmé sa volonté d’ouvrir le dossier et de délimiter ces bureaux prochainement, d’autant plus que le gouvernement s’apprête également à adopter une nouvelle loi sur les investissements, qui devrait être lancée en Conseil des ministres, présidé par Abdelmadjid Tebboune, le prochain. Jeudi. Dans ce contexte », Safar a ajouté que « les représentants proposent de transférer tout ce qui concerne l’activité industrielle dans la loi sur la zone franche vers la loi sur l’investissement et de ne conserver que la partie commerciale et les transferts dans le texte de la loi sur la zone franche ».

    «Ils ont également appelé le ministre des Finances à accorder des facilités spéciales aux banques et aux opérations bancaires pour permettre à ces zones de contribuer de manière significative à l’augmentation des exportations en dehors des hydrocarbures, dont l’augmentation avait été précédemment ordonnée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. à près de 7 milliards de dollars d’ici la fin de 2022 ».

    Le porte-parole a évoqué le report des activités de la commission économique de l’Assemblée populaire nationale, notamment en ce qui concerne les sorties d’informations de terrain liées à l’enquête sur le dégel des projets en cours jusqu’à la décision sur le dossier de la loi d’investissement attendue au Parlement la semaine prochaine si le Conseil des ministres l’approuve, notant que « cette loi sera une constitution économique, non sujette à modification par des lois de finances, et qu’elle continuera d’être en vigueur pendant 10 ans et traitera des dossiers d’investissements locaux et étrangers, ce qui nécessite un examen minutieux de chaque petite et grande chose qui s’y rapporte et de l’étudier en profondeur.

    Imene Kimouche

    Echouroukonline, 15 mai 2022

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  • Algérie. Tebboune évoque son initiative politique

    Algérie. Tebboune évoque son initiative politique

    #Algérie #Tebboune #inititave_politique #Turquie #Air_Algérie #Prix #Billets #Tarifs

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué, dimanche, l’initiative de rassemblement qu’il a lancé, qualifiée de « nécessaire pour la création d’un front interne soudé ».

    Le président Tebboune s’exprimait lors d’une rencontre à Ankara en Turquie avec des représentants de la communauté nationale établie en Turquie, et ce, en marge de la visite d’état qu’il effectue dans ce pays. A cette occasion, il a annoncé la tenue, dans les semaines à venir, d’une « rencontre inclusive des partis politiques », et ce, suite aux rencontres individuelles tenues récemment avec les chefs de partis, relevant que ces rencontres avaient permis de débattre et d’évaluer plusieurs questions. par ailleurs, la rencontre avec les membres de la diaspora a permis au chef de l’état d’écouter les préoccupations de l’ensemble des intervenants et de répondre à leurs questions qui ont porté notamment sur la situation du transport aérien, le prix des billets, et les conditions d’obtention des documents administratifs auprès des services consulaires algériens.

    Le président Tebboune a affirmé, dans ce cadre, que l’état consentait des efforts colossaux et mobilisait tous les moyens matériels pour aider la communauté nationale à l’étranger, notamment durant la crise sanitaire induite par la pandémie Covid-19, rappelant le rapatriement de tous les Algériens bloqués à l’étranger. Pour ce qui est du transport, le président de la République a rappelé ses instructions pour l’acquisition de 15 nouveaux avions pour renforcer la flotte d’Air Algérie et permettre l’amélioration des conditions de transport de la diaspora. Réitérant son soutien aux jeunes et sa disposition à investir davantage dans la formation et l’enseignement, le président Tebboune a fait remarquer que l’Algérie était parmi les rares pays de la région à assurer les conditions et les moyens nécessaires pour la scolarisation de plus de 14 millions d’élèves et d’étudiants universitaires. La rencontre a vu la présence de la délégation ministérielle accompagnant le président Tebboune durant sa visite d’état en Turquie, de l’ambassadeur de l’Algérie à Ankara et de nombreux cadres.

    Amélioration de la situation financière du pays

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rencontré dimanche soir à Ankara des représentants de la communauté nationale établie en Turquie, et ce, en marge de la visite d’état qu’il effectue dans ce pays à l’invitation de son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.

    Lors de cette rencontre, le président Tebboune a écouté les préoccupations et propositions des représentants de la diaspora algérienne en Turquie et répondu à leurs interrogations concernant la situation en Algérie et l’état des relations algéro-turques, rapporte l’agence APS. S’agissant de la situation économiqu de l’Algérie, le président Tebboune a tenu à rassurer les membres de la communauté nationale établie en Turquie quant à « l’amélioration de la situation financière du pays », ce qui a permis de s’éloigner de l’endettement extérieur auprès du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). « Grâce à la conscience des Algériennes et des Algériens, le pays s’éloigne jour après jour des scénarios imaginés par certaines parties qui semaient le désespoir et tablaient sur un recours à l’endettement en 2020 », a affirmé le président Tebboune.

    Les réserves de change dépassent 42 milliards de dollars

    Dans ce cadre, le chef de l’état a fait état d’une amélioration du niveau des réserves de change qui dépassent 42 milliards USD cette année, et de l’enregistrement d’un excédent de la balance commerciale atteignant 1,5 milliard USD en 2021. Affirmant, dans ce sens, que la politique de relance de l’économie nationale se poursuivra sur des bases solides pour augmenter la production nationale et les exportations et réduire les importations, le président Tebboune a affirmé que l’Algérie avait réussi en 2021 à augmenter la valeur des exportations hors hydrocarbures à plus de 5 milliards USD, une première depuis 25 ans.

    7 milliards de dollars d’exportations hors-hydrocarbures en 202

    L’Algérie oeuvre, poursuit le président Tebboune, à « porter la valeur des exportations hors hydrocarbures à 7 milliards USD en 2022 », appelant, à cet effet, la « communauté nationale à contribuer au développement de l’économie nationale et à investir dans la création de la richesse ». Mettant en avant l’importance des relations entre les deux pays, le président de la République a affirmé que les relations entre l’Algérie et la Turquie sont « très solides à tous les niveaux, notamment sur les plans économique, politique et historique ». Le président Tebboune a affirmé que sa visite en Turquie était « nécessaire », notamment au regard du développement remarquable des relations bilatérales au cours des deux dernières années, mettant en avant la disposition de l’Algérie à « développer les relations avec la République de Turquie, pays frère, à des niveaux supérieurs ».

    La Turquie en 1re position en termes d’investissements en Algérie Le chef de l’état a rappelé, par la même occasion, que la Turquie arrivait en première position en termes d’investissements en Algérie atteignant plus de 4 milliards USD avec un volume des échanges commerciaux oscillant entre 4 et 5 milliards USD par an. Le président de la République a relevé, à cet égard, la volonté du président turc Recep Tayyip Erdogan ainsi que l’ensemble des responsables turcs à œuvrer de concert avec l’Algérie pour augmenter la valeur des investissements et à accéder au marché africain.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi libre, 17 mai 2022

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  • Vols, prix des billets: Ce qu’a dit le Président Tebboune

    Vols, prix des billets: Ce qu’a dit le Président Tebboune

    #Algérie #Air_Algérie #Prix #Tarifs #Vols #Abdelmadjid_Tebboune

    Le Président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé, hier, sur la question des vols d’Air Algérie et les prix des billets.

    A un mois du début de la saison estivale, les algériens établis à l’étranger sont nombreux à vouloir rentrer passer leurs vacances en Algérie après deux ans de crise sanitaire qui les ont éloigné de leurs familles.

    Toutefois, les membres de la communauté algérienne à l’étranger se plaignent des prix des billets jugés chers et du nombre de vols qui était limité.

    Lors du dernier Conseil des ministres, le Chef de l’État a approuvé le programme de la compagnie Air Algérie spécial saison estivale. Celui-ci sera publié prochainement via un décret exécutif.

    Vols, prix des billets: Les réponses de Tebboune aux algériens établis en Turquie

    Le Président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui est en visite depuis hier en Turquie, a rencontré les ressortissants algériens établis dans ce pays.

    Ces derniers ont fait part de leurs préoccupations au Chef de l’État notamment concernant la situation du transport aérien et le prix des billets, rapporte l’agence APS.

    En réponses à ces préoccupations des algériens de l’étranger, rapporte l’APS, le Président Tebboune a rappelé qu’il a autorisé Air Algérie à acquérir 15 nouveaux avions pour renforcer sa flotte et améliorer les conditions de transports pour la communauté algérienne.

    En outre, le Président a demandé au ministre des transports d’entamer une révision des prix des billets de transports aérien et maritime en faveur des algériens de l’étranger.

    Le Chef de l’Etat a rappelé, par ailleurs, les efforts consentis par l’État durant la crise sanitaire notamment pour le rapatriement des algériens bloqués à l’étranger.

    Voyager, 16 mai 2022

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  • La bataille d’Alger

    La bataille d’Alger

    La bataille d’Alger – France, Guerre d’Algérie, colonialisme, crimes coloniaux, Gillo Pontecorvo, Ennio Morricone,

    Lorsque le capitalisme s’est implanté en Europe au XIXe siècle, les pays qui en relevaient avaient besoin d’autres marchés pour se consolider. De nombreuses régions du vieux continent considéraient l’Afrique comme un nouveau butin.

    La France obtiendrait les protectorats français de Tunisie, du Maroc, du Cameroun, de Madagascar et d’Algérie. Tout au long du milieu du XXe siècle, la Gaule et d’autres pays européens ont exploité les ressources naturelles africaines à leur profit. Cependant, après la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’affaiblissement des pays européens impliqués dans la guerre, un esprit nationaliste a émergé en Afrique occupée afin d’obtenir l’indépendance. Dans les années 1950, certains d’entre eux ont réussi à obtenir leur indépendance.

    Dans ce contexte, la France refuse de promouvoir des changements en Algérie, et en 1954, des mouvements et des protestations ont eu lieu, initiant une guerre pour l’indépendance qui culmine en 1962.

    C’est le sujet de « La bataille d’Alger » du réalisateur italien Gillo Pontecorvo (1966), un film emblématique d’une qualité indiscutable, un succès auprès du public et de la critique.

    Le film commence par la fin et construit ensuite une rétrospective où il reflète la conscience du personnage principal jusqu’à ce qu’il parvienne à développer le mouvement nationaliste pour la liberté du peuple algérien.

    Ce personnage, nommé Ali la Pointe, est un combattant révolutionnaire – joué par Brahim Haggiag – qui a été emprisonné et a assisté depuis sa prison à l’exécution d’un combattant algérien lié au nationalisme. Cet épisode le marquera, il s’échappe de prison et rejoint le Front de libération nationale jusqu’à devenir l’un de ses plus importants représentants.

    La mise en scène transcende, accompagnée d’une mise en scène spectaculaire qui donne un rythme ascendant, avec un style quasi-documentaire sur la vie des Arabes et des Français, avec des détails sur leurs coutumes et leurs idiosyncrasies face à l’oppression.

    La musique d’Ennio Morricone joue un rôle de premier plan dans le film, comme s’il s’agissait d’un autre personnage. Dans les moments de tension, le montage donne au spectateur l’impression de faire partie de l’action, dans un style quasi-réel sur tout le cadre de la révolte.

    « La Bataille d’Alger » a un style narratif combinant action et drame dans le but de mettre en lumière ce moment charnière d’un événement historique dans la libération d’une nation du joug de son oppresseur vers une voie d’émancipation.

    Ce type de film est accompagné d’illustrations permettant d’apprendre de première main un événement historique survenu il n’y a pas si longtemps.

    Quelques curiosités du film :

    1) « La bataille d’Alger » s’est avéré être l’un des meilleurs films réalisés sur le colonialisme et le mouvement révolutionnaire dans une décennie chargée d’idées libertaires.

    2) Bien que le film ait un style documentaire, l’action maintient un rythme ascendant et parvient à capter l’intérêt du spectateur.

    3) Il présente une excellente photographie en noir et blanc, avec des gros plans et des vues panoramiques pour mettre en valeur le message à transmettre.

    4) Il a été interdit de diffusion en France. Ce n’est qu’en 1971 qu’il est sorti.

    5) Ce film a remporté plusieurs prix internationaux, dont le Lion d’or, la Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRESCI) et le Bafta Award britannique (1972).

    Spécifications techniques :
    Note : 4/5 (Très bien)
    Nom original : La Battaglia di Algeri
    Année : 1966
    Durée : 121 minutes
    Du réalisateur Gillo Pontecorvo : C’est un cinéaste italien dont on se souvient pour son chef-d’œuvre, « La bataille d’Alger ».

    Rienzi Pared Pérez
    Santo Domingo, DR

    Listin diario, 15 mai 2022

    #Algérie #France #Colonialisme #Guerre_dalgérie #Ali_Lapointe


  • Algérie. Energie solaire : Lancement d’un mégaprojet

    Algérie. Energie solaire : Lancement d’un mégaprojet – énergie renouvelable, énergie verte, électricité,

    Jusque-là ne représentant qu’une insignifiante part dans le mix énergétique du pays, dominé presque intégralement par les énergies fossiles, le renouvelable devrait, autrement plus significative grâce notamment à l’ambitieux projet de devant permettre à l’Algérie de produire à partir de centrales solaires jusqu’à 15000 MW d’électricité d’ici une douzaine d’années.

    L’objectif d’arriver, dans un premier temps, à la production de 15000 MW, soit 15 GW, d’électricité devrait connaître son début de matérialisation dans quelques semaines avec la réalisation d’un premier programme de 1.000 MW à travers des centrales solaires qui seront réalisées dans le cadre du projet « Solar 1.000 MW », un programme dont l’avis d’appel d’offres international a été lancé à la fin de l’année dernière.

    Réveil D’Algérie, 15 mai 2022.

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    #Algérie #EnergieSolaire #EnergieVerte

  • L’Algérie refuse toute médiation avec le Maroc

    L’Algérie refuse toute médiation avec le Maroc

    CONTRAIREMENT AUX ALLÉGATIONS DU  MAKHZEN ET SES RELAIS : L’Algérie refuse toute médiation avec le Maroc – Arabie saoudite, Maghreb intelligence, Guerre des sables, expansionnisme,

    Frappé du syndrome de Pinocchio, M6 verse dans le mensonge sans limite. Ses relais médiatiques sont versés, ces derniers jours, dans une campagne qui vise encore une fois l’Algérie, « Maghreb intelligence », un site conçu et financé par le makhzen, toute honte bue, a annoncé que l’Algérie a fait capoter une mission de bons offices menée par l’Arabie saoudite visant le rétablissement des relations diplomatiques entre Alger et Rabat.

    Pour ce site de désinformation l’Algérie aurait conditionné cette reprise par l’arrêt de la coopération militaire entre le Maroc et Israël. Une Fake news qui sent la manipulation à mille lieues. Or, la position de l’Algérie dans la rupture avec le Maroc est claire. Par la voix du président de la République, Abdelmadjid Tebboune et son ministre des Affaires étrangères, elle avait indiqué qu’elle refusait toute médiation car le contentieux est lourd, bien trop lourd pour le laisser peser sur les perspectives d’avenir pour les peuples de la région.

    Le bellicisme du Maroc ne date pas d’hier et il se manifeste à chaque fois que l’Algérie manifeste de la bonne volonté à ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux pays. Il ne date pas du rapprochement entre Rabat et Tel Aviv mais remonte aux premiers mois post indépendance du pays. La guerre du désert qui avait vu le Maroc tenter d’envahir et d’annexer une partie des territoires du sud-ouest algérien a été le coup d’envoi à une véritable guerre, perpétuelle menée par le Maroc contre l’Algérie, une guerre qui a pris toutes les formes possibles.

    Dans une déclaration à la presse, Ramtane Lamamra, avait indiqué que l’Algérie ne pouvait plus accepter le jeu trouble du voisin de l’Ouest qui a multiplié ses attaques contre elle et qui ne manifeste aucune volonté de partager avec elle des relations de bon voisinage. Il avait insisté sur le fait que l’Algérie refusait toute médiation d’une quelconque partie que ce soit. Il avait rappelé dans ce contexte que la décision de rupture des relations diplomatiques avec Rabat est souveraine et elle a été mûrement réfléchie, précisant qu’elle est une réaction aux actes inamicaux, et aux tentatives de déstabilisation que mène le Maroc contre l’Algérie.

    Il faut rappeler dans ce contexte, qu’après cette rupture des relations diplomatiques et au lieu de manifester de la bonne volonté, Rabat avait ouvert son territoire à Israël et a cautionné les attaques et menaces des dirigeants israéliens contre l’Algérie à partir du Maroc. Pire encore, elle s’est même permis d’user des pratiques de l’entité sioniste en ciblant, dans une zone internationale, des citoyens algériens, par des moyens sophistiqués.

    L’Algérie a rappelé qu’elle refuse toute médiation visant à la pousser à rétablir ses relations diplomatiques avec le Maroc. C’est une décision souveraine, prise au nom du peuple algérien, et elle ne changera pas tant que Rabat persistera dans sa politique inamicale, adoptée depuis son indépendance, envers elle et son peuple.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 15 mai 2022

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    #Algérie #Maroc #ArabieSaoudite #MaghrebIntelligence

  • Tourisme: Le secteur qui dorme sur des richesses inexploitées

    Tourisme: Le secteur qui dorme sur des richesses inexploitées – Algérie, Conseil national du tourisme, saison estivale,

    Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Yacine Hammadi a annoncé, samedi, à Skikda, l’organisation dans les tout prochains jours d’une conférence nationale pour relancer le tourisme dans le pays.

    Dans une déclaration à la presse au port de plaisance de Stora, dans le cadre d’une visite de travail et d’inspection dans cette wilaya, pour s’enquérir des préparatifs de la saison estivale de cette année, le ministre a affirmé que le Conseil national du tourisme sera installé, en marge de cette conférence. Afin de répondre aux exigences des citoyens en matière d’hébergement, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat a révélé que le secteur s’est renforcé cette année avec 49 nouveaux établissements hôteliers à travers le pays, avec une capacité d’accueil totale de plus de 20.000 lits. Dans le même contexte, il a également indiqué qu’au cours de cette année la formule de résidence chez les habitants sera adoptée, en permettant aux citoyens des wilayas côtières de louer leurs appartements, ce qui, selon lui, créera une activité économique supplémentaire pour les familles, tout en offrant des structures d’hébergement et en renforçant les liens entre les Algériens.

    S’agissant de la wilaya de Skikda, le même responsable a indiqué que la nouvelle saison estivale sera marquée par l’entrée en activité de trois nouveaux établissements hôteliers qui pourront accueillir environ 2.000 lits supplémentaires, ce qui augmentera la capacité d’accueil actuelle qui est de 2.500 lits. Lors de sa visite à la wilaya, le ministre a également supervisé, la remise d’une licence exceptionnelle d’investissement pour un nouvel hôtel qui entre dans le cadre de l’investissement privé dans la commune de Filfila et sa mise en service, en application des instructions du Président de la République concernant la levée des restrictions à l’investissement. Cette structure hôtelière importante dispose de 246 lits répartis sur 75 chambres et 24 suites, il permet également la création de 150 emplois permanents, en plus de la proposition de bons services à des prix, qualifiés par M. Hammadi, de « typiques et adaptés aux exigences des familles algériennes. Le ministre a également inspecté le projet de réalisation du grand village touristique dans la commune de Filfila, dont le taux d’avancement des travaux est à plus de 80%.

    Des sites touristiques à revaloriser

    La structure dispose d’immenses espaces de loisirs, notamment le parc aquatique, qui est prête à entrer en service. M.Hammadi a exhorté les responsables du projet à le mettre partiellement en service à partir du 5 juillet prochain, en coïncidence avec la célébration du 60e anniversaire de la fête de l’Indépendance. Après avoir révélé le lancement, dans les prochains jours, des travaux de réalisation d’une station de thalassothérapie au niveau de l’hôtel Bougaroune dans la commune de Collo, le ministre a expliqué que cette station, d’une capacité de 150 lits, est « la première du genre dans l’Est du pays. Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat a également réitéré que l’Etat avait pris toutes les mesures nécessaires pour permettre aux familles de profiter des vacances d’été durant la saison estivale 2021-2022, et ce, après la fin de la pandémie du covid-19.

    Relevant, dans ce sens, l’élaboration d’un programme au niveau du Gouvernement permettant aux familles de profiter de la nouvelle saison estivale, M. Hammadi a fait savoir que ce programme visait principalement à garantir les conditions de résidence, de bonnes prestations et la sécurité dans toutes les structures touristiques, en particulier les structures d’accueil dans les wilayas côtières et leurs plages. Il a souligné, dans ce sillage, que ces mesures étaient destinées aux familles résidant dans le pays et aux membres de la communauté algérienne à l’étranger. Les principales mesures prévues en préparation de la prochaine saison estivale, selon le ministre, concernent la ré autorisation de l’organisation de campings familiaux au niveau des villes côtières et l’exploitation des écoles, des instituts de formation professionnelle et des espaces de jeunes dans les villes côtières pour organiser des campings d’été au profit des estivants des hauts plateaux et du Sud.

    A l’entame de sa visite de travail à la wilaya de Skikda, le ministre s’est enquis des préparatifs en cours de la prochaine saison estivale au niveau des plages de Marsa et de R’mila, où il a mis l’accent sur l’impératif d’assurer la sécurité et la gratuité d’accès aux plages.

    Ferhat Fekrach

    Algérie62, 14 mai 2022

    #Algérie #Tourisme

  • Algérie. Les «incompatibles»

    Algérie. Les «incompatibles» – députés, immunité parlementaire, corruption,

    La presse algérienne (cf. El Watan/Nabila Amir, 7 mai 2022) a révélé, dernièrement, que pas moins de dix-neuf parlementaires (dont 12 députés et 7 sénateurs) sont concernés par la levée de l’immunité car «ayant des antécédents avec la justice ou sous le coup de poursuites judiciaires». Et, à ceux-là, s’ajoutent «plus d’une soixantaine de députés qui sont concernés par cette opération en raison d’incompatibilité avérée avec le mandat parlementaire». Révélation ? Pas tant que ça ! Car le phénomène existe depuis presque toujours, sauf qu’il changeait de «clientèles» et de destinations en fonctiion des «nécessités» politiques de l’heure et surtout des amitiés particulières entretenues par les candidats avec les gouvernants et/ou décideurs de l’heure.

    Du temps de Houari Boumediene, c’était surtout pour faire taire les opposants en acte ou en puissance, les transformant, dans des postes de prestige et de simple représentation bien plus de décision, en serviteurs dociles validant sans discussion les mesures venues d’«en haut» ou transmettant sans piper mot les orientations du «pouvoir» : députés, ambassadeurs et consuls, rarement ministres. Durant la décennie noire, on a eu l’émergence (il est vrai absolument nécessaire, étant donné la situation sécuritaire) de gestionnaires locaux et régionaux aux CV douteux. Avec le bouteflikisme, c’est le summum qui est atteint, inaugurant la phase des «affairistes» dont certains ont réussi, grâce à leurs «baltaguias» et aux sacs-poubelles emplis de billets de 1.000 dinars, à se faire «élire» et/désigner, ce qui a grandement (ou totalement) favorisé leur «immunité» (et, au passage, leurs business et leur impunité).

    On avait cru qu’avec le Hirak, les textes et les procédures allaient être plus rigoureusement appliquées afin de se sortir du marécage. On s’aperçoit, hélas, qu’il n’en est rien. Il est vrai qu’un «système» ne peut pas changer en très peu de temps. Heureusement pour nos institutions-clés (celles qui légifèrent), ce n’est plus la même «clientèle». Donc, moins de danger, encore que. On se retrouve, globalement, face à des hommes et des femmes, certes de «bonne volonté», mais qui ont omis (volontairement ou non) de se plier, avant ou juste après leur élection ou désignation, aux règles constitutionnelles ou institutionnelles.

    Souvent, pour la plupart, non pour échapper à la justice, mais surtout pour essayer de gagner sur tous les tableaux, en conservant leur premier statut et en profitant des avantages du second. Le beurre et l’argent du beurre ! La nouvelle morale. Mais à qui la faute ? A celui qui ne veut pas ou ignore la loi ou à celui qui, au départ, s’est contenté de promulguer des textes puis n’a entrepris aucun contrôle préalable rigoureux des impétrants. Trouver la réponse, chez nous, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Peut-être à la fin des mandats ou lors des départs à la retraite ?

    par Belkacem Ahcène-Djaballah

    Le Quotidien d’Oran, 14 mai 2022

    #Algérie #Corruption #Députés #Immunité_parlementaire