Catégorie : Algérie

  • Espagne: le gaz provenant d’Algérie réduit de 25%

    Espagne: le gaz provenant d’Algérie réduit de 25%

    Espagne: le gaz provenant d’Algérie réduit de 25% – Maroc, Medgaz, gazoduc Maghreb-Europe, Enagas, Sonatrach, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, autonomie,

    L’Algérie réduit d’environ 25 % l’approvisionnement en gaz naturel de l’Espagne.
    Le débit entrant a été réduit d’environ 70 GWh/jour.

    L’Algérie a réduit la fourniture de gaz naturel à l’Espagne. Selon les données de surveillance quotidienne du système gazier, le débit entrant par le gazoduc Medgaz a chuté d’environ 25 % au cours de la semaine dernière par rapport aux niveaux enregistrés à la mi-mars et se trouve maintenant au niveau le plus bas depuis le début de l’année.

    Selon les données quotidiennes fournies par Enagás, depuis le 1er mai, 234 GWh/jour sont entrés dans le pays, contre 312 GWh/jour le 14 mars, date à laquelle le Premier ministre, Pedro Sánchez, a envoyé la lettre controversée au roi du Maroc avec le changement de la position politique de l’Espagne sur le Sahara.

    Depuis le début de la crise avec l’Algérie, l’offre a lentement diminué, à l’exception de la vague de froid du 7 au 9 avril, où entre 324,2 et 334,2 GWh/jour sont entrés par Medgaz, un chiffre similaire à ceux enregistrés en janvier et février. L’afflux de gaz pour le mois de mai est même inférieur au chiffre de mai de l’année dernière sans l’augmentation de la capacité.

    Des sources de l’industrie ont indiqué que la réduction de l’arrivée de gaz en provenance d’Algérie est due au flux normal de la demande, mais ce n’est pas une année normale, car la Commission européenne tente d’imposer des niveaux de stockage de 80 % pour tous les pays européens et la pénurie de gaz entraîne une augmentation des prix de l’électricité et il y a des indications d’une baisse de la programmation par les commercialisateurs.

    Le gouvernement algérien avait mis en attente l’inauguration de l’augmentation de capacité de Medgaz avec le gouvernement espagnol, mais depuis janvier, la cérémonie officielle n’a pas pu avoir lieu malgré les contacts entre les entreprises concernées pour essayer de trouver une date satisfaisante pour les deux parties.

    L’Algérie s’est engagée en octobre dernier à fournir tout le gaz nécessaire pour répondre à la demande espagnole et a assuré qu’elle respecterait scrupuleusement ses contrats, sauf dans le cas où le gaz serait redirigé vers le Maroc, ce qui serait considéré comme une rupture de contrat.

    Sonatrach a perdu du poids dans la fourniture de gaz à l’Espagne depuis qu’elle a décidé de fermer l’approvisionnement par le gazoduc du Maghreb au profit de l’arrivée de méthaniers en provenance des États-Unis. En effet, il est passé de 45% de l’offre à à peine 22%.

    Le gazoduc maghrébin est resté en parfait état de fonctionnement depuis sa fermeture le 1er novembre, de sorte qu’il peut être activé à tout moment, comme l’expliquent des sources du secteur gazier.

    Le Maroc a demandé à l’Espagne d’utiliser cette connexion pour pouvoir s’approvisionner en gaz suite à la décision de l’Algérie de couper l’approvisionnement d’environ 1 milliard de m3 qui lui parvenait via ce réseau.

    Le secteur attribue cette baisse à une diminution de la demande de gaz, au plus fort de la saison de remplissage des stockages.
    Le 14 mars, le Premier ministre Pedro Sánchez a envoyé une lettre au roi du Maroc, Mohamed VI, dans laquelle il déclare que « l’Espagne considère la proposition marocaine d’autonomie présentée en 2007 comme la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour la résolution de ce différend ».

    La lettre, dévoilée par le Maroc, a provoqué une réaction rapide de l’Algérie, qui a rappelé son ambassadeur en Espagne pour des consultations. L’Algérie négocie depuis des mois pour augmenter le prix du gaz qu’elle fournit à l’Espagne. Les deux parties négocient actuellement une révision des contrats pour les années 2022-2024, dans laquelle Sonatrach demande une augmentation conforme à la situation des marchés internationaux.

    Les parties ont convenu d’une formule depuis octobre 2020 qui impliquait une forte baisse des prix, mais maintenant l’Algérie veut transférer la tension du marché aux consommateurs espagnols, contrairement à ce qu’elle appliquera à d’autres clients comme l’Italie, comme l’ont assuré les propres responsables de Sonatrach.

    L’Algérie a déclaré au gouvernement qu’elle resterait vigilante pour empêcher que du gaz provenant de son territoire soit fourni au Maroc. Selon le gouvernement espagnol, le Maroc pourra acheter du gaz liquéfié sur les marchés internationaux, le décharger dans une usine de regazéification sur le continent espagnol et utiliser le gazoduc du Maghreb pour le livrer sur son territoire.

    Le département dirigé par Teresa Ribera a également assuré qu’ »en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne proviendra d’Algérie ». Habituellement, à partir du 1er avril, la saison de remplissage des installations de stockage de gaz commence.

    El Economista, 05/05/2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Gaz #Gazoduc #Enagas #Sonatrach

  • Algérie. Supplique pour une presse professionnelle et assainie

    Algérie. Supplique pour une presse professionnelle et assainie

    Algérie. Supplique pour une presse professionnelle et assainie – Journée mondiale de la liberté de la presse, journalistes, presse électronique, réseaux sociaux,

    Ce mardi 3 mai correspond à la Journée mondiale de la liberté de la presse. Ce qui interpelle déjà les professionnels du métier de se pencher sur le présent et l’avenir ; d’autant que les événements qui se précipitent font se rabougrir de plus en plus la presse écrite pour n’en laisser que les titres les plus pesants, suivant la logique de la disqualification des plus fragiles et des moins émérites. Car, de toute évidence, ceux qui pensent enterrer trop vite la presse papier se fourvoient dans des impasses, car tout compte fait, elle restera la dernière à encore informer que tous les autres supports informationnels auront disparus.

    Déjà en 2000, avec la propagation à échelle mondiale de l’Internet, on se demandait quel sera l’avenir de la presse papier face à la presse électronique et aux réseaux sociaux. Vingt ans plus, on peur admirer les dégâts occasionnés par les parajournalistes et les pseudojournalistes sur les supports électroniques, blogs, sites, Facbook, Youtube, Tweeter, etc. Les préjudices provoqués par les « stars » du Tik Tok ne se comptent plus. Résultats des courses, on en est à regretter le bon vieux temps de la presse papier qui formait à la dure de vrais professionnels, en leur inculquant le b.a.-ba du métier, du « bâtonnage » au grand reportage.

    L’Algérie traverse une période doublement marqué par un environnement international en pré-guerre et un jeu de stratégie régional hostile et qui n’inspire pas confiance. C’est dans ce contexte précis que le pays a besoin d’une presse compétente, responsable et efficace qui sache répondre aux défis, qui sache informer, reconnaitre les enjeux et les stratégies, pointer le curseur sur les dangers réels et livrer les éclairages indispensables pour comprendre une situation et préparer la riposte en conséquence. Dans une guerre de « basse altitude », disposer de l’information et connaitre les enjeux c’est déjà être en bonne posture pour gagner la guerre.

    Cette presse hélas, n’existe pas encore, ou alors à une échelle très insignifiante. Le secteur est malheureusement, noyé dans des travers qui n’ont pas fin. L’assainissement, on en parle depuis des années, sans que rien ne vienne concrétiser, ou même expliquer en quoi consiste cet assainissement. Les couches viennent s’en rajouter aux couches, jusqu’à en faire des « mille-feuilles » de problèmes, des « paniers à crabes », pire, un secteur coupe-gorge qui exige de l’audace et du professionnel pour débusquer les indus occupants et rendre le métier aux professionnels. Le constat a été fait depuis longtemps. Reste à commencer le nécessaire coup de balai…

    L’Express, 04/05/2022

    #Algérie #Presse #Journalistes #Information

  • Madrid défend l’expulsion vers l’Algérie de Mohamed Benhalima

    Madrid défend l’expulsion vers l’Algérie de Mohamed Benhalima

    Madrid défend l’expulsion vers l’Algérie de Mohamed Benhalima – Espagne, Maroc, Sahara Occidental, asile, extradition,

    Le gouvernement défend l’expulsion de l’ex-militaire algérien au début de la crise pour avoir soutenu le projet marocain du Sahara.

    MADRID, 4 mai. (EUROPA PRESS) –

    Le gouvernement a défendu l’expulsion vers l’Algérie de Mohamed Benhalima, un ancien officier militaire qui s’est vu refuser à deux reprises une protection internationale au moment de la crise due au soutien du gouvernement espagnol au projet marocain concernant le Sahara occidental. Plus précisément, il assure que ses demandes ont été traitées « dans le plein respect des règles de protection internationale », selon une réponse parlementaire consultée par Europa Press.

    Fin mars, le ministère de l’Intérieur a procédé à l’expulsion de Mohamed Benhalima malgré les critiques d’Amnesty International, qui a publiquement demandé son annulation car il s’agissait d’un « ancien officier militaire algérien qui a dénoncé la corruption de hauts gradés dans son pays ». Selon l’organisation, la recours de la demande d’asile de Benhalima n’a pas été acceptée, « malgré les preuves qu’il pourrait être torturé s’il était renvoyé en Algérie ».

    Cette décision est intervenue quelques jours après que le Maroc ait fait circuler, le 18 mars, la lettre que le Premier ministre Pedro Sánchez a envoyée au roi Mohammed VI, dans laquelle il assure que le plan marocain sur le Sahara est la proposition « la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour la résolution du conflit. L’Algérie a répondu à cette lettre en retirant son ambassadeur et a depuis averti qu’elle pourrait conditionner les contrats de fourniture de gaz.

    En réponse au député de Compromís Joan Baldoví, le gouvernement défend qu’il a respecté « strictement la réglementation en vigueur » et que, par conséquent, « le contenu de l’article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’homme n’a été ignoré en aucune façon » lorsqu’il a refusé les deux demandes de protection internationale, datées du 18 février 2020 et du 18 mars 2022.

    À cet égard, il rappelle que la loi 12/2009 oblige à préserver la confidentialité de toutes les informations relatives à ce type de procédure, « y compris le fait de présenter la demande ».

    « M. Mohamed Benhalima a été sanctionné par une expulsion du territoire national pour avoir eu une conduite subsumable à l’infraction très grave prévue à l’article 54.1.a) de la loi organique 4/2000, du 11 janvier, sur les droits et libertés des étrangers en Espagne et leur intégration sociale », ajoute l’exécutif.

    M. Baldoví a exigé que l’on applique à M. Benhalima le même protocole qu’aux Ukrainiens fuyant la guerre due à l’invasion de Vladimir Poutine, ce que le gouvernement dément catégoriquement, rappelant qu’ »il n’entre pas dans le champ d’application des règles relatives au collectif ukrainien, qui est régi par le règlement spécial de protection temporaire établi par la décision d’exécution (UE) 2022/382 du 4 mars et l’accord du Conseil des ministres du 8 mars 2022″.

    Europa Press, 04/05/2022

    #Espagne #Algérie #Mohamed_Benhalima #Extradition #Asile

  • Abdelmadjid Tebboune, le président rassembleur

    Abdelmadjid Tebboune, le président rassembleur – Algérie, alternance démocratique, nouvelle Algérie, 60e anniversaire de l’indépendance,

    BY AMINA ARSOULI

    Le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, qui a été élu par les Algériens désireux de voir l’avènement d’une nouvelle Algérie, est un président rassembleur.

    Durant sa campagne, il a rassemblé les jeunes et la société civile. Le président Tebboune, dont l’élection constitue la première alternance démocratique de l’histoire de l’Algérie, a été élu par tous ces Algériens qui rêvent d’une nouvelle Algérie.

    M.Abdelmadjid Tebboune est un président qui s’est toujours nourri du débat qui agite la société. Sa main est tendue en permanence à tous, sauf à ceux qui ont franchi les lignes rouges et qui ont largué les amarres avec leur patrie.

    Le président Tebboune n’est pas clivant, bien au contraire. Que ceux qui sont restés sur le rivage, sur la berge ou sur le bord de la route, ou qui se sentent marginalisés, sachent que la nouvelle Algérie leur tend les bras pour ouvrir une nouvelle page.

    Le mot exclusion est banni du lexique du président de la République qui met toute son intelligence pour rassembler des personnes et des parties qui ne pouvaient pas s’entendre par le passé.

    L’Algérie, qui a un peuple héroïque très uni dans toute sa diversité, a besoin de tous ses enfants pour fêter tous ensemble, le 60e anniversaire de l’indépendance.

    Rencontre, 04/05/2022

    #Algérie #Abdelmadjid_Tebboune #60e_anniversaire

  • Algérie. La France va-t-elle renégocier l’accord de 1968?

    Algérie. La France va-t-elle renégocier l’accord de 1968?

    Algérie. La France va-t-elle renégocier l’accord de 1968? – Xavier Driancourt, mémoire, Emmanuel Macron, colonisation,

    L’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driancourt, est revenu sur le détail dans une précédente déclaration qui a suscité une grande polémique dans les milieux politiques et médiatiques lorsqu’il a déclaré que l’Algérie est vue dans les rouages ​​de la prise de décision à Paris comme une affaire intérieure française.

    Après avoir passé en revue sa précédente déclaration, l’ancien diplomate français a déclaré : « L’ambassadeur de France en Algérie traite généralement du passé. Il y a la question de la mémoire, mais il prépare sans doute l’avenir… Quant à notre diplomatie, l’Algérie fait l’objet de notre politique étrangère, au même titre que l’Ukraine ou la Chine. Mais c’est aussi un sujet de politique intérieure, étant donné que 10 % de la population française a un lien avec l’Algérie.

    Driancourt, qui a servi en Algérie en tant qu’ambassadeur à deux reprises, la première entre 2008 et 2012, et la seconde entre 2017 et 2020, a évoqué certains des antécédents qui étaient à l’origine du raisonnement abusif de l’année dernière du président français Emmanuel Marcon lorsqu’il a remis en question l’existence d’une nation algérienne avant l’occupation française en 1830.

    « J’imagine qu’Emmanuel Macron avait un objectif, qui est de réactiver le projet de « traité d’amitié » entre les deux pays, ou du moins de saisir l’opportunité de normaliser les relations avec l’Algérie. Il s’est appuyé sur le rapport de Benjamin Stora. Il a commencé par sa déclaration en 2017, dans laquelle il qualifiait les pratiques coloniales de « crimes contre l’humanité » que la France aurait commis en février 2017, alors qu’il était encore candidat à l’Elysée, mais s’est rendu compte plus tard qu’il n’a reçu aucun « retour » de ses interlocuteurs algériens », a expliqué Driancourt dans une interview au Figaro Vox publiée sur son site d’information.

    « Après la publication du rapport Stora en janvier 2021, le conseiller algérien (à la présidence de la République) en charge des archives et de la mémoire, Abdelmadjid Chikhi, par exemple, a déclaré que (le rapport) est un « problème franco-français » , sans autre commentaire. L’absence de réponse de la partie algérienne a laissé le président (Macron) déçu concernant l’Algérie, d’où les récentes déclarations d’Emmanuel Macron (en octobre 2021) sur le « commerce du dossier de la mémoire » de l’Algérie, a-t-il ajouté.

    Concernant l’opinion des Algériens sur son pays, l’ancien ambassadeur a déclaré : « Pour les Algériens, la France est l’ancien colonisateur que nous critiquons, mais c’est aussi le cousin voisin du pays, où chacun a un frère, une grand-mère, un… C’est aussi un visa, une chaire au lycée français d’Alger ou de la Sorbonne… », mais il a ignoré de dire que beaucoup des problèmes dont souffre l’Algérie aujourd’hui sont hérités de la période sombre de l’occupation française, qui a fait que l’Algérie a reculer à des années-lumière, du fait du vol de ses richesses, de l’appauvrissement et de l’ignorance de ses enfants et de leur exil au bout du monde.

    En revanche, le diplomate français a admis que la politique de son pays envers l’Algérie ces dernières années lui avait fait perdre nombre des privilèges dont il avait bénéficié : « ..en 2008, les entreprises françaises fournissaient 16 % des besoins du marché algérien. , et aujourd’hui le pourcentage est tombé à 10 %. Les décideurs algériens se sont largement tournés vers l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et bien sûr la Turquie et la Chine… ».

    A propos de l’accord de 1968 sur la circulation et le séjour des personnes signé entre l’Algérie et Paris, Driancourt a déclaré : « La circulation et l’installation des Algériens en France ont été négociées à une époque où l’on s’efforçait d’amener de la main-d’œuvre étrangère en France. Il a été renégocié trois fois, mais ses principes de base et ses exceptions au droit commun restent les mêmes. A chaque fois qu’on a voulu changer de fond, on a échoué, et aujourd’hui il va falloir mettre tout l’appareil en discussion, mais on a tendance à ranger des dossiers liés à l’Algérie, et ce point devrait être discuté avec d’autres, pour avoir une vraie vue d’ensemble de notre relation ».

    Echouroukonline, 03/05/2022

    #Algérie #France #Accord_1968 #Macron #Mémoire #Colonisation

  • L’Allemagne place le gaz algérien en tête de ses priorités

    L’Allemagne place le gaz algérien en tête de ses priorités

    L’Allemagne place le gaz algérien en tête de ses priorités – UE, Union Européenne, Espagne, Italie, Russie, Qatar, Etats-Unis, GNL,

    Mohamed Meslem

    Les Européens s’orientent vers un renforcement de leurs relations énergétiques avec l’Algérie, acculés par les pressions de la crise énergétique mondiale, à un moment où les divergences entre l’Algérie et l’Espagne sont croissantes et complexes, et alors que les prix du gaz connaissent une hausse folle soutenue par le boycott des pays du vieux continent de leur principal fournisseur de gaz russe, sous la pression des Etats-Unis d’Amérique.

    Après que l’Algérie ait renforcé ses relations avec la troisième puissance européenne, l’Italie, en concluant de nouveaux accords de fourniture de gaz et en portant ses exportations à plus de trente milliards de mètres cubes par an, le premier géant du vieux continent, l’Allemagne, a décidé de s’intéresser au gaz algérien à partir de l’année 2024, dans la première déclaration d’un responsable allemand à cet égard depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne.

    Cette déclaration a été faite par le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, lors d’une réunion avec les industriels allemands, qui se plaignent de la perturbation de leurs intérêts en raison de la question du gaz qui menace l’économie mondiale d’une crise sans précédent.

    Le responsable allemand a évoqué l’entrée du monde dans une nouvelle phase marquée par des prix du gaz élevés en permanence, soulignant au passage la fin du « paradis » de la phase précédente où les prix du gaz étaient bas, ce que le ministre allemand a qualifié de « vérité amère et difficile ».

    Le gouvernement allemand vit entre deux feux, celui de la pression américaine qui l’appelle à cesser d’importer du gaz russe, et celui des industriels de ce pays géant économique, qui refusent fermement de cesser d’importer du gaz russe avant que leur nouvelle ressource ne soit assurée, qui ne sera que le gaz algérien, en raison de plusieurs considérations, dont la première est sa proximité avec le vieux continent, et ensuite la facilité de son transport par gazoducs, qui le rend trois fois moins cher que le gaz liquéfié, qui n’a pas d’autres moyens de transport que les pétroliers géants.

    Dans ce contexte, les médias ont parlé du début des négociations entre les responsables algériens et allemands afin de conclure des accords de fourniture de gaz algérien, avant la fin de ce mois, dans un nouveau fait qui augmentera l’isolement de l’Espagne en Europe, qui s’est empressée de demander de l’aide, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères Jose Manuel Albares, au commissaire à la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, pour servir de médiateur avec l’Algérie afin de rétablir les relations bilatérales, de manière effective et non officielle, depuis le rappel de l’ambassadeur Said Moussa de Madrid le 19 mars dernier.

    Le responsable allemand a évoqué les futurs partenaires de son pays dans le domaine du gaz, et a placé l’Algérie en tête des pays dont Berlin compte importer du gaz, en plus des États-Unis d’Amérique et du Qatar.

    Cependant, la différence entre le gaz algérien et ses homologues venant du Qatar et des Etats-Unis, sera très chère et trois fois plus chère que le gaz algérien, car il faut le convertir en gaz liquéfié pour qu’il puisse être facilement transporté par des tankers géants, et ensuite le reconvertir en gaz pour qu’il soit utilisable.

    Programmer la date d’importation du gaz algérien par l’Allemagne à 2024, en raison du manque d’infrastructures pour stocker le gaz, étant donné qu’elle le consommait en tant que gaz dans son premier cas, puisqu’il lui parvient de Russie par des gazoducs, mais son expédition par des pétroliers géants nécessite sa liquéfaction avant de le convertir en gaz. Cela nécessite des structures qui, selon le gouvernement allemand, seront prêtes dans les trois prochaines années.

    La déclaration du ministre allemand de l’économie intervient alors que rien ne laisse présager l’imminence de la crise du gaz, qui a été exacerbée par un nouveau panier de sanctions contre la Russie, représenté par l’arrêt de l’importation de pétrole russe avant la fin de cette année, une décision qui augmenterait la pression sur le marché de l’énergie. Ses prix sont déjà enflammés.

    Bien que la déclaration des officiels allemands sur l’inévitabilité de recourir au gaz algérien ait été retardée, l’intérêt pour celui-ci est présent et fort depuis l’accord algéro-italien d’avril dernier.

    « Echorouk » a précédemment rapporté une réunion qui a eu lieu à Berlin entre les responsables allemands et leurs homologues italiens immédiatement après la visite du Premier ministre italien Mario Draghi en Algérie le 11 avril dernier, et qui se coordonnait afin d’ »assiéger » la crise énergétique qui s’est imposée aux pays du vieux continent.

    Les résultats de cette réunion de coordination ont laissé aux observateurs l’impression que l’Italie sera le principal distributeur de gaz algérien sur le continent européen, un rôle pour lequel l’Espagne a perdu des milliards d’euros en équipant les infrastructures, en vue de sa conversion, de son stockage et de sa réexportation vers les pays européens à travers ses frontières nord-est avec la France, où des réseaux de canalisations ont été réalisés à cette fin.

    Echouroukonline, 03/05/2022

    #Algérie #Allemagne #Gaz #Espagne #Italie #UE

  • Algérie-Espagne : A quoi joue Madrid ?

    Algérie-Espagne : A quoi joue Madrid ?

    Algérie-Espagne : A quoi joue Madrid ? – Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, Gazoduc Maghreb-Europe, Medgaz, gaz,

    Les relations entre l’Algérie et l’Espagne traversent sans doute une des plus difficiles phases de leur histoire. Jamais auparavant ces relations n’ont atteint un tel degré et d’être presque si près de la rupture.

    Il est évident que dans cette crise l’Espagne endosse l’entière responsabilité d’avoir été à l’origine de la détérioration de cette relation. A deux reprises Madrid a, ces dernières semaines, agit de manière provocatrice à l’adresse d’Alger. Il y a d’abord eu l’épisode en relation avec la question du Sahara occidental où l’Espagne s’est clairement rangé du côté des thèses marocaines avant que ce pays ne récidive en ouvrant un nouveau front relatif à l’approvisionnement du Maroc par le gaz algérien.Dans les deux cas l’Algérie a réagi fermement comme l’atteste la convocation de son ambassadeur accrédité à Madrid et la menace de fermer le robinet du gaz.

    En effet et alors que la crise, née des suites de la prise de position du premier ministre espagnol en faveur du Maroc dans le dossier du Sahara occidental n’a pas encore ét réglé, Madrid a ouvert un nouveau front : celui du gaz. Ainsi le ministre algérien de l’énergie a été informé, il y a quelques jours, par un message électronique de son homologue espagnole, Teresa Ribera, de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du gazoduc Maghreb-Europe (GME) et que « cette opération interviendra ce jour ou demain ». Un flux inverse pour approvisionner le Maroc alors que GME a été fermé en octobre 2021 par l’Algérie après la rupture, en août, de ses relations diplomatiques avec le Maroc, privant ainsi le voisin de l’Ouest du gaz algérie acheminé en Espagne via le royaume.

    Cela a suscité la réaction ferme de l’Algérie par le biais du ministre de l’énergie Mohamed Arkab qui a alors averti que tout acheminement de « quantité de gaz naturel algérien livré à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant Sonatrach à ses clients espagnols ». Face à cette menace, logique et légitime de surcroît, L’Espagne a alors rétropédalé en précisant dans sa réaction « qu’en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne sera d’origine algérienne ». Dans la foulée la Sonatrach annonce l’entame des négociations avec la partie espagnole pour la révision des clauses du contrat notamment dans le volet des prix.

    En termes plus clairs Alger veut revoir à la hausse le prix de son gaz fourni à l’Espagne et ce conformément à ce que stipule le contrat. cela s’est aussi accompagné par l’impair commis par le ministre espagnol des Affaires étrangères qui a usé de propos peu diplomatiques ce qui a, une fois de plus, irrité l’Algérie. Dans cette crise l’Algérie, qui a toutefois réitéré sa volonté de respecter ses engagements s’agissant de l’approvisionnement en gaz de ses partenaires, y compris donc l’Espagne, a fait montre de fermeté. D’ailleurs son ambassadeur accrédité à Madrid, qui a été convoqué à Alger pour « consultations » n’a pas encore rejoint son poste.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi libre, 04/05/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #Gaz #Medgaz #Gazoduc_maghreb_europe #GME #SaharaOccidental

  • The Washington Post: reportage sur la côte algérienne

    The Washington Post: reportage sur la côte algérienne

    The Washington Post: reportage sur la côte algérienne – Timgad, Alger, Casbah, Constantine,

    Un road trip révélateur le long de la côte algérienne

    Nous étions sur la route de Timgad lorsque la tempête de poussière nous a rattrapés. En une heure, le panache est arrivé de l’ouest et a masqué le soleil. En deux heures, il avait entièrement effacé l’horizon, engloutissant tout – terre et ciel – dans la même teinte ocre et sale.

    Pour moi, déjà impressionné par l’espace conceptuel des plaines sahariennes à quelques centaines de kilomètres au sud, ce crépuscule jaune surréaliste soulignait deux choses à propos de l’Algérie. Le pays est immense, certes, le 10e plus grand pays du monde par sa superficie. Mais aussi qu’il est obscur, caché derrière des barrières à la fois géographiques et artificielles.

    Cinq jours plus tôt, dans la capitale Alger, mon guide, Omar Zahafi, avait commencé à combler ce vide. Natif d’Alger, âgé de 36 ans, avec une barbe prodigieuse et une chemise orange à hauteur de cheville couvrant sa carrure de géant, Omar connaissait bien le décalage entre la taille de son pays et sa réputation.

    « Lorsque je suis allé à l’étranger et que j’ai dit aux gens que je venais d’Algérie, ils m’ont dit : « Nigéria ? Et je répondais : « Vous savez, entre le Maroc et la Tunisie, il y a ce grand espace ? C’est mon pays ! « 


    Le vieil Alger, a expliqué Omar par un matin vif le mois dernier, était une ville en deux parties. La partie inférieure, du front de mer aux boulevards, est le quartier français, autrefois le centre du pouvoir colonial. Aujourd’hui, les hautes façades blanches se fondent au-dessus des boutiques anciennes et nouvelles, les reliefs en stuc écaillé paraissant grotesques à côté du linge aux couleurs vives drapé sur les balustrades. Immédiatement au nord, formant un coin, se trouve la ville originale, connue sous le nom de Kasbah, un labyrinthe de ruelles délabrées, site du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992. Une grande partie de son aménagement remonte à l’époque où elle était un protectorat ottoman et un entrepôt pour le pillage des corsaires, dans les siècles qui ont précédé le débarquement d’un corps expéditionnaire français à Sidi Ferruch en 1830.


    En juillet, l’Algérie fêtera le soixantième anniversaire de son indépendance du régime colonial. Mais les blessures de cette époque, et la brutale guerre d’indépendance de sept ans qui en a été la coda, restent omniprésentes dans la capitale. Si la ville a un noyau, c’est bien la statue surélevée, brandissant un cimeterre, de l’émir Abdelkader, qui a mené la résistance contre la première invasion française. Au cœur de la Kasbah, en face de la boutique d’un marchand de miel qui grouille d’abeilles, Omar m’a montré un grand trou dans les bâtiments autrement serrés, des pièces carrelées ouvertes sur le ciel, la zone d’explosion non réparée des bombes françaises.



    L’Algérie avait ses préoccupations modernes, bien sûr. Les peintures murales de Riyad Mahrez, le plus grand footballeur du pays, jouissent aujourd’hui d’une importance similaire à celle de l’ancienne iconographie des martyrs révolutionnaires tels qu’Ali La Pointe, immortalisé dans le film de 1966 « La bataille d’Alger ». Mais le fait que les ombres de ce conflit soient restées si tangibles explique en partie la sclérose de l’Algérie. Le tourisme était une chose d’avenir, et l’Algérie était encore confrontée à ses fantômes.

    Pour des gens comme Zahafi, dont la société de tourisme, Fancyellow, est l’une des rares agences à accueillir des visiteurs étrangers, la pandémie de coronavirus a été un nouvel échec dans une longue campagne visant à réveiller un géant endormi, sans doute l’un des endroits les plus culturellement distincts que l’on puisse atteindre par un vol court ou un ferry de nuit depuis l’Europe continentale. Il m’a raconté que ses récentes démarches auprès d’un grand éditeur de voyages pour mettre à jour son guide de l’Algérie avaient été rejetées. « Ils ont dit qu’il n’y avait pas de marché pour cela », a-t-il dit.


    Au cours des prochains jours, nous testerions cette évaluation pessimiste en effectuant un voyage en voiture le long de la ceinture côtière, la bande de terre fertile et montagneuse qui fait vivre l’agriculture algérienne et la grande majorité de sa population, avant de se fondre dans les étendues sahariennes qui couvrent environ 80 % de sa superficie.

    Il faisait nuit lorsque nous sommes arrivés à Constantine, l’autre ville incontournable d’Algérie. Cédant à mon impatience, Omar a contourné l’hôtel où nous allions passer la nuit et s’est dirigé directement vers le centre-ville. Il s’est garé à côté d’une passerelle faiblement éclairée, qui vacillait avec notre passage au-dessus d’un gouffre stygien. L’étendue réelle de ce gouffre n’est devenue claire que le lendemain matin.

    À environ 300 km à l’est d’Alger, Constantine, connue par ses fondateurs numides sous le nom de Cirta, est aujourd’hui une agglomération tentaculaire de plus de 400 000 habitants. Mais son centre occupe toujours le site choisi à l’origine pour son emplacement imprenable : un promontoire calcaire, qui s’élève précipitamment de 500 à 1 000 pieds au-dessus du fleuve Rhumel.

    Pendant qu’Omar est parti à la recherche d’une coupe de cheveux, les fonctions de guide ont été déléguées à Billel Benguedouar, un jeune Constantinois polyglotte. Alors que nous descendions le boulevard de l’Abîme et que nous nous engagions sur la route qui s’accroche au bord de l’escarpement vertigineux, il s’arrêtait de temps en temps pour fouiller dans son sac à dos des photos d’archives représentant les mêmes endroits tels qu’ils étaient il y a un siècle, la route non goudronnée, des vieillards en robe berbère déambulant sur les trottoirs.

    « Vous voyez là-bas ? » dit-il en désignant le ravin, où l’on peut voir des fragments d’une passerelle en bois boulonnée sur le mur opposé. Nous l’appelons le « Chemin des Touristes ». Dans les années 1970, lorsque cette promenade à flanc de falaise aujourd’hui abandonnée permettait encore aux visiteurs d’explorer les arches et les balcons naturels au fond de la gorge, Constantine comptait 20 hôtels dans sa seule Kasbah.

    Tout cela a pris fin dans les années 1990, lorsqu’une insurrection islamiste armée a déclenché une vicieuse guerre civile, une période que les Algériens appellent la « décennie noire ». Pendant des années, le chemin a été laissé à l’abandon, aussi oublié que le pont de l’époque ottomane en ruine, un peu plus haut sur la rivière.

    Billel avait l’ambition d’exploiter l’environnement vertigineux de Constantine, en le transformant en un lieu de sports d’aventure. « On pourrait y faire des sauts à l’élastique », disait-il en désignant d’un signe de tête le pont suspendu de Sidi M’Cid, l’un des huit qui sont encore en service et qui, pendant 17 ans après son ouverture en 1912, a été le plus haut du monde. Le plus spectaculaire des ponts de Constantine, cependant, était la Passerelle, le pont piétonnier que nous avions rencontré la veille au soir. Au-dessus d’elle, les bâtiments de la vieille ville s’élevaient au même niveau que les falaises, comme s’ils avaient été érodés par la roche sur laquelle ils se trouvaient.

    Dans la Kasbah de la ville, pendant ce temps, nous avons rencontré des spectacles à vous retourner l’estomac d’une autre sorte. En entrant par le sud, une allée d’étals vendant des sultanines, des ersatz de mode et des oiseaux chanteurs en cage donnait sur une arcade de boucheries. Des bouquets d’abats dégoulinent des crochets. Des feuilles de graisse de mouton sont pliées en piles nacrées.

    Un peu plus haut, un moulin à farine, dont les murs blanchis à la chaux résonnaient du cliquetis des moulins mécaniques, purifiait l’air d’une odeur d’épices et de blé dur. À l’approche de l’heure du déjeuner, des files d’attente se forment devant les étals de pains plats à la tomate, une nourriture de rue populaire connue sous le nom de « khamej we bnin », « sale et savoureux » dans la langue arabe locale. À Constantine, où le cadre à couper le souffle était trop souvent gâché par l’utilisation secondaire de la gorge comme gigantesque poubelle, ce terme semblait être un épithète approprié, bien que malheureux, pour toute la ville.

    Si l’appréciation de la splendeur des villes algériennes exigeait un certain rétrécissement des yeux, il n’était pas nécessaire d’aller bien loin pour trouver l’histoire sous une forme plus pure.

    Après quelques jours à Constantine, Omar nous a conduits à environ deux heures au sud de Timgad, une petite ville entourée de collines ondulantes, où nous avons déposé nos sacs dans les chambres caverneuses du nouvel hôtel Trajan. À seulement 300 pieds de son foyer aéré, nous avons foulé une route de dalles posée près de deux millénaires plus tôt.

    Les ruines de Timgad datent du 1er siècle environ, lorsque l’empereur Trajan a créé une ville pour les vétérans retraités de l’armée impériale de Rome. Notre visite a commencé par un large « cardo » – la principale voie de circulation nord-sud dans les établissements romains – qui menait à un complexe tentaculaire de villas et de places. Sur toute sa longueur se trouvaient les vestiges d’un établissement autrefois florissant : une place de marché, une bibliothèque, un théâtre à l’acoustique parfaite. Des dauphins en pierre ont été taillés dans les accoudoirs d’une latrine princière.

    Au VIIIe siècle, après des incursions répétées de tribus berbères et d’envahisseurs vandales, la ville est abandonnée. Le flux et le reflux de l’empire, ainsi que le vide inhospitalier de l’intérieur de l’Algérie, ont fait que ses trésors, à l’instar des sites archéologiques de toute l’Algérie, sont restés intacts pendant des siècles. Timgad n’est devenu un sujet d’intérêt pour les chercheurs qu’à partir de 1765, lorsqu’un consul écossais, James Bruce, a découvert par hasard les hautes colonnes du capitole dépassant d’un dôme de sable.

    Le trajet entre Alger et Constantine avait déjà permis de découvrir une ruine romaine remarquable. Djemila, qui signifie « la belle » en arabe, était presque déserte lorsque Omar et moi avons visité son site en pente, ce qui nous a donné l’impression de découvrir ses trésors – un bain élaboré, une fontaine conique, un torse titanesque de Jupiter en marbre caché derrière un temple sans toit – pour la première fois.

    Le fait que Timgad semble être le lieu le plus magique est peut-être dû à l’heure de la journée. Comme aucun fonctionnaire ne patrouillait dans le cardo et qu’il n’y avait pas d’autres touristes, nous nous sommes attardés dans le forum, utilisant un latin dont nous nous souvenions à moitié pour déchiffrer les dédicaces gravées, jusqu’au crépuscule, lorsque le grès des colonnes et des pieds de murs s’est coloré d’ombre au soleil bas.

    Les objets du musée adjacent n’étaient pas moins extraordinaires. Une mosaïque, représentant des femmes nues aux larges hanches s’amusant avec des monstres chimériques, était composée de tesselles de quelques millimètres de large, un niveau de complexité rarement atteint en dehors de Rome. Des dizaines de lampes à huile en terre cuite, chacune avec son propre motif, étaient disposées dans des vitrines.

    Le coût de l’entrée sur l’ensemble du site était de 130 dinars, soit moins d’un dollar. Vous auriez du mal à trouver une autre merveille archéologique où le rapport entre le coût et la récompense est aussi extrême.

    Alors qu’Omar nous conduisait hors de Timgad, la route a été engloutie par le même phénomène météorologique étrange qui allait colorer le ciel d’Europe occidentale d’un orange apocalyptique. Au moment où nous sommes revenus à Alger, les nuages de pluie provenant de la Méditerranée avaient blanchi le ciel.

    Dépoussiérés et fatigués, nous nous sommes rendus au Hamma Test Garden, un jardin botanique fondé en 1832, qui est aujourd’hui un sanctuaire relaxant, bien qu’usé par le temps, loin du trafic et de l’agitation de la capitale. Dans un café, devant des cafés courts, j’ai regardé un clown autoritaire en salopette étoilée faire des animaux en ballons pour des enfants inquiets.

    Je ne pouvais pas prétendre que l’Algérie n’avait pas de défauts en tant que destination touristique. Les hôtels étaient fatigués, même ceux qui étaient neufs. Traverser des routes très fréquentées exigeait un acte de volonté. Les agents de l’État, qu’il s’agisse de la douane ou de la police, semblaient se méfier des touristes et des caméras, comme s’ils ne comprenaient pas pourquoi quelqu’un voudrait venir ici sans quelque arrière-pensée infâme.

    Mais cette attitude réticente ne trouve guère d’écho dans la population en général. Il n’y a aucun problème. Les forces homogénéisantes de la culture occidentale restent en suspens. La nourriture – kebabs, bols parfumés de couscous et plateaux grésillants de chakhchoukha, un ragoût de légumes mélangé à des lambeaux de pain plat – était merveilleuse. Dans les restaurants, comme ailleurs, les exclamations spontanées de « Bienvenue en Algérie » étaient courantes.

    En vérité, une semaine le long de la côte ne fait qu’effleurer la surface de ce « grand espace » entre le Maroc et la Tunisie. Plus au sud, à travers une étendue apparemment sans fin de plaines, de plateaux et de dunes, on trouve des villes-oasis jaillissant d’océans de sable et des étendues de topographie désertique à faire pleurer de joie un dénicheur de lieux de tournage de la Guerre des étoiles.

    « Je n’avais aucune idée de ce qui se trouvait ici », ai-je dit à Omar, heureux à l’ombre des figuiers du jardin. C’est un sentiment dont l’industrie du voyage ferait bien de tenir compte.
    Par Henry Wismayer
    Henry Wismayer est un écrivain basé à Londres. Son site web est henry-wismayer.com. Vous le trouverez sur Twitter : @henrywismayer.

    The Washington Post, 22 avril 2022

    #Algérie #Timgad #Constantine #Casbah

  • Résurrection de la diplomatie algérienne

    Résurrection de la diplomatie algérienne

    Résurrection de la diplomatie algérienne – Abdelmadjid Tebboune, postes diplomatiques et consulaires, représentations, Maroc, Sahara Occidental, Israël, Accords d’Abraham,

    Après un état des lieux approfondi de l’appareil diplomatique algérien, établi sans complaisance par les services concernés de la présidence de la République et du ministère des affaires étrangères, le Président Abdelmadjid Tebboune a pris des mesures et décisions urgentes visant à réanimer, réhabiliter et redynamiser la diplomatie algérienne, souffrant d’un grand nombre de tares et de carences structurelles (moyens humains, techniques et matériels confondus), dans sa gestion, essentiellement caractérisée par une absence remarquée sur les scènes régionale et internationale, particulièrement due au profil bas et au repli sur soi suicidaire adoptés par le président Abdelaziz Bouteflika, depuis Avril 2013 notamment, à cause de l’AVC qui l’avait terrassé, à cette époque.

    Nouvelle politique étrangère

    Cette démarche a abouti à la mise en place d’une feuille de route contenant les objectifs suivants :

    1° Assurer une présence diplomatique et économique significative de notre pays sur les cinq continents, à travers l’ouverture de nouveaux postes diplomatiques et consulaires et de représentations économiques, commerciales, financières et de services, avec une priorité pour l’Afrique, longtemps négligée par le défunt président Bouteflika.

    2° Accorder un plus grand intérêt aux questions sous-régionales, régionales et internationales, qui auraient un impact direct et indirect sur notre pays et à la conclusion d’accords stratégiques avec des partenaires ayant les mêmes préoccupations géostratégiques et géoéconomiques.

    3° Dénoncer et renégocier les accords conclus dans des conditions jugées contraignantes, à l’instar de l’accord d’association avec l’Union Européenne, qui profite essentiellement aux pays membres de cette dernière, en raison des clauses léonines qu’il contient.

    Les résultats de cette nouvelle politique étrangère sont de plus en plus diversifiés et tangibles, sur de nombreux dossiers bilatéraux, ou au sein de foras régionaux et internationaux, où l’Algérie est une source de propositions constructives et positives, écoutée et respectée pour sa longue expérience et son savoir-faire, comme l’Union Africaine, et l’ONU et leurs diverses institutions spécialisées.

    Apport des compétences nationales à l’étranger

    Cette renaissance est aussi due aux efforts généreusement déployés par les Diplomates algériens et les compétences nationales installées à l’étranger, réputées pour leur compétence avérée et, qui sont sollicitées et utilisées de plus en plus rationnellement pour défendre les intérêts stratégiques de notre pays, longtemps négligés au profit de pays étrangers, pour des considérations subjectives.

    Cet éveil de la diplomatie algérienne est accompagné et renforcé par la gestion administrative, économique et commerciale saine et efficace d’un pays, qui a été longtemps victime d’une impéritie économique et sociale suicidaire, grosse de de tous les risques pour sa cohésion, sa stabilité, sa sécurité et son unité.

    Ces initiatives courageuses commencent à insuffler une bonne dose de vigueur et de rigueur à notre pays exsangue, en général et à notre diplomatie, en particulier, qui était atteinte de rachitisme et de désordres structurels. Elles lui ont également donné les couleurs et la hauteur d’esprit nécessaires à son épanouissement et qui lui manquaient cruellement lorsqu’il était pris dans le tourbillon d’événements internes, régionaux et internationaux , auxquels sa diplomatie se contentait de réagir passivement, mollement ou timidement, à cause d’une volonté stérile ou bridée par des calculs étroits, qui obèrent considérablement ses capacités opérationnelles, ainsi que son potentiel d’initiative et d’anticipation, qu’il retrouve aujourd’hui à plusieurs niveaux et plans.

    En raison de cette inertie, l’Algérie, dont 70% de la population est âgée de moins de 30 ans, était, il y a quelques années à peine, perçue comme la Veuve Bettencourt, l’héritière de l’empire de produits de beauté «l’Oréal», que nos collègues femmes connaissent bien.

    Ses voisins et partenaires , en crise, qui convoitaient ses bijoux, lui faisaient la cour et faisaient la queue pour venir la flatter, dans l’espoir de profiter d’une partie des sa fortune, essentiellement due à la manne pétrolière, dans le cas d’espèce, évaluée à des centaines de milliards de dollars et d’euros, qu’elle semait à tous vents.

    En tout état de cause, par notre action complaisante ou par notre silence intéressé et coupable sur les abus et lacunes des uns et des autres, nous étions tous responsables de l’état général peu reluisant de notre pays et de sa diplomatie.

    Des garagouzes aux derviches tourneurs

    C’est, je crois, le défunt M’Hamed Yazid, ancien ministre de l’information du GPRA (Gouvernement provisoire de la République Algérienne), brillant diplomate et grand communicateur, qui a dit, au début des années 1970, au sujet des pays arabes, qu’ils avaient «Une diplomatie des garagouzs (marionnettes), qui brille par son silence et son inertie. Quand elle parle, elle bégaie et quand elle bouge elle titube».

    Cinquante ans après, la plupart des monarchies arabes ont adapté leur diplomatie nationale et sous régionale aux nouvelles réalités, nécessités ou exigences des acteurs dominants la scène internationale, tandis que les «républiques» arabes continuent de ballotter entre principes désuets et intérêts antagoniques.

    Les uns et les autres se bousculent aujourd’hui au portillon de Tel Aviv pour normaliser, dans la précipitation, leurs relations avec Israël, sous la bénédiction de l’oncle Sam, dans le cadre des accords Abraham..

    Je comprends parfaitement la tristesse et la colère de la majorité de nos compatriotes qui relèvent, impuissants, que malgré les ressources importantes dont ses dirigeants disposaient, au cours du long et désastreux règne du président Bouteflika, notre diplomatie restait timorée et se portait pâle au sein des principaux foras régionaux et internationaux et face au Maroc, concernant le Sahara Occidental notamment.

    Rabah Toubal, diplomate à la retraite et écrivain

    Source : diplomatie algérienne, 25/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #AbdelmadjidTebboune #Maroc #SaharaOccidental #Israël #Normalisation

  • L’Allemagne prévoit de recourir au gaz algérien à partir de 2024

    L’Allemagne prévoit de recourir au gaz algérien à partir de 2024

    L’Allemagne prévoit de recourir au gaz algérien à partir de 2024 – stations de regazéification, Union européenne, GNL,

    L’Allemagne entend importer du gaz algérien à partir de 2024 lorsqu’elle aura terminé l’installation des stations de liquéfactions du gaz naturel, lui permettant, à long terme, de se démarquer du gaz russe, a déclaré lundi soir, 2 mai 2022, le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck lors d’une rencontre avec les industriels locaux.

    Pour le ministre allemand, “la fin proposée des importations énergétiques russes conduira à une augmentation permanente des prix du gaz pour les consommateurs et l’industrie allemande”.

    “C’est la réalité amère et dure”, à laquelle est convié son pays, ajoutant que l’ère de l’énergie bon marché sera désormais révolue, en référence au gaz russe. L’Allemagne subit une forte pression de la part des Etats-Unis pour cesser ses importations de gaz d’Allemagne tandis que les industriels allemands refusent cette option qui va conduire à une crise économique sans précèdent depuis la première guerre mondiale.

    Le prochain paquet de sanctions proposées par l’Union européenne contre la Russie devrait, à la demande des Etats-Unis, prévoir un arrêt des importations de pétrole brut et de produits pétroliers raffinés russes d’ici la fin de l’année, ont laissé entendre plusieurs responsables européens.

    Selon M. Habeck, il faudra attendre l’année 2024 pour que l’Allemagne puisse importer de grandes quantités de gaz naturel d’autres fournisseurs tels qu’Algérie, les États-Unis et le Qatar.

    Ces importations qui se présentent sous la forme de gaz naturel liquéfié sont congelées et transportées via des navires spéciaux alors que l’Allemagne ne dispose pas pour le moment de stations de regazéification pour recevoir de telles approvisionnements. Le gouvernement affirme affirme qu’il faudra une moyenne de trois ans pour construire l’infrastructure nécessaire sur la côte allemande de la mer du Nord pour recevoir en premier le gaz algérien.

    L’Allemagne peut devenir totalement indépendante du pétrole russe en quelques semaines, tandis que l’abandon complet du gaz naturel russe prendra plus de temps, ont déclaré des responsables.

    L’ensemble des industriels et de l’économie allemande devront partager le fardeau des conséquences la coupure de l’approvisionnement énergétique russe si les nouveaux sanctions sont imposées, a indiqué M. Habeck. “Il n’y a pas d’autre moyen de s’en sortir”, a-t-il dit.

    La Russie exporte du gaz naturel vers l’Allemagne et l’UE via un réseau de gazoducs qui a permis aux européens d’acheter du gaz bon marché. L’importation du gaz américain coutera trois plus cher que son prix sur le marché mondial, ce qui poussera, le cas échéant, les allemands à privilégier le gaz algérien et qatari, selon des responsables énergétiques européens qui ont fait savoir que des pourparlers entre responsables algériens et allemands seront engagés avant la fin du mois de mai 2022.

    Outre l’Allemagne, l’Italie a aussi décidé de renforcer ses importations de gaz naturel algérien dans l’espoir de combler le déficit prévu suite à l’interruption des approvisionnements tel qu’exigé par Washington.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi a effectué le lundi 11 avril une visite officielle en Algérie durant laquelle un accord a été signé entre le groupe Sonatrach et l’Italien ENI portant sur l’augmentation des importations de l’Italie en gaz algérien d’environ 12% de sa demande précédente.

    En visite au Japon, le chancelier allemand Olaf Scholz a ainsi estimé que « spéculer » sur les éventuelles prochaines cibles de représailles énergétiques du Kremlin faisait « peu de sens » l’Allemand car le pays doit d’abord construire des terminaux méthaniers pour accueillir et transformer du gaz naturel liquéfié (GNL) livré par bateaux.

    Cela signifie-t-il que l’Allemagne ne votera pas en faveur d’un embargo énergétique total sur le gaz russe, réclamé par l’administration de Joe Biden.

    Par ailleurs, les ministres de l’Énergie de l’Union européenne se sont réunis lundi pour discuter de la menace russe de couper le robinet du gaz pour les pays qui ne payent pas leurs approvisionnements en roubles. Cette menace est intervenue au lendemain de la rupture des approvisionnement de gaz pour Pologne et de la Bulgarie décidée la compagnie russe Gazprom .

    Refusant de payer en rouble, la Pologne et la Bulgarie, dépendantes respectivement à 45 % et à 77 % du gaz russe, la sanction a été immédiate, robinet coupé. Ce qui va paralyser les économies de ces deux pays et conduira à des pénuries et des hausses des produits énergétiques. Un scenario qui pris de panique les bourses européennes en chute ces derniers jours à l’image de l’Euro qui a perdu de sa valeur deux semaines de suite face au Dollar américain.

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 03/05/2022

    #Algérie #Allemagne #Gaz #Italie #UE #Russie #EtatsUnis #embargo