Catégorie : Algérie

  • Marée humaine devant les agences ANEM pour l’allocation chômage

    Marée humaine devant les agences ANEM pour l’allocation chômage – Algérie, Agences nationales de l’emploi, ANEM,

    Les Agences nationales de l’emploi (ANEM) au niveau des différentes wilayas du pays sont depuis quelques jours prises d’assaut par des jeunes au chômage désirant bénéficier de l’allocation de 13 000 DA devant être versée à partir de la fin du mois de mars prochain.

    Les travailleurs au niveau de ces structures ne savent plus où donner de la tête en raison, en effet, de l’afflux important de personnes venues s’inscrire dans l’espoir de pouvoir bénéficier d’une allocation chômage le temps de trouver un travail stable. Une véritable anarchie marque cette opération, en dépit de toutes les mesures prises pour son bon déroulement. Si au niveau des grandes villes, la situation commence à sortir du contrôle, au niveau des zones éloignées, c’est encore pire. Car l’absence de réseau internet et le manque de moyens ne facilitent pas les choses. Il est à souligner qu’avec l’annonce de l’ouverture de compte CCP pour le versement de cette prime, il faudra s’attendre à d’autres marées humaines au niveau des postes. Une situation à laquelle il faudra se préparer préalablement pour éviter le scénario auquel l’on assiste au niveau des agences ANEM.

    Pour rappel, les inscriptions des primo-demandeurs d’emploi en vue de bénéficier de l’allocation chômage doivent être effectuées sur le site électronique de l’(ANEM). Pour les jeunes déjà inscrits auprès de l’ANEM, ceux-ci seront contactés à partir du 25 février en cours via une plateforme numérique qui leur permettra de constituer un dossier pour bénéficier de cette allocation.

    À noter que pour bénéficier de cette allocation dont le montant est de 13 000 DA, le chômeur primo-demandeur d’emploi doit remplir plusieurs conditions à savoir être titulaire de la nationalité algérienne, résident en Algérie et âgé entre 19 et 40 ans. Il est aussi exigé d’être inscrit comme chômeur primo-demandeur d’emploi auprès des services de l’ANEM depuis au moins six mois, ne pas disposer d’un revenu, quelle que soit sa nature, justifier sa situation vis-à-vis du service national et ne pas être inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur ou de formation professionnelle.

    En outre, l’intéressé ne doit pas avoir déjà bénéficié des dispositifs publics de soutien à la création et à l’extension d’activités, d’aide à l’insertion professionnelle et d’aide sociale, alors que le conjoint ne doit disposer d’aucun revenu, quelle que soit sa nature. Les détenus ayant purgé leur peine et ne disposant pas de revenu bénéficieront également de cette allocation.

    Ania Nch

    Le Courrier d’Algérie, 24/02/2022

    #Algérie #AllocationChômage

  • Crise en Ukraine: Les prix des céréales flambent, l’Algérie affectée

    Crise en Ukraine: Les prix des céréales flambent, l’Algérie affectée – Russie, blé,

    La situation géopolitique semait un vent de panique sur les marchés mondiaux des céréales, ce jeudi 24 février, après le début des opérations militaires russes en Ukraine, une situation qui aura un impact négatif sur les importations de l’Algérie contrainte désormais à acheter plus chères ces denrées alimentaires vitales.

    Les prix des céréales ont atteint des niveaux record en séance sur le marché européen, avec un pic totalement inédit pour le blé à 344 euros la tonne sur Euronext, ce qui alourdira la factures des importations même si le pétrole de son côté a dépassé les 104 dollars ce jeudi 24 février.

    Les cours du blé et du maïs, dont l’Ukraine est le quatrième exportateur mondial, se sont envolés dès l’ouverture, quelques heures après le début de l’invasion russe de l’Ukraine.

    Le précédent record pour le blé remonte au 24 novembre 2021, qui avait atteint 313,5 euros la tonne en séance sur l’échéance de décembre (et au 23 novembre pour le cours à la clôture à 311,5 euros)
    l’Ukraine est le cinquième exportateur mondial de blé, le quatrième de maïs.

    Première puissance agricole de l’Union européenne, la France dispose de stocks de céréales. Les réserves françaises et américaines pourraient, de fait, pallier en partie la baisse des exportations ukrainiennes, selon les analystes. L’Elysée estimait jeudi que la crise aurait «davantage un impact sur les cours mondiaux que notre propre approvisionnement».

    Les conséquences de l’attaque lancée dans la nuit par la Russie sont encore difficiles à prévoir pour les marchés agricoles. «C’est totalement inédit, souligne Sébastien Poncelet, du cabinet de conseil Agritel. Quand on voit qu’il y a des explosions à Odessa, qui est le premier port ukrainien, on présume qu’il n’y aura pas beaucoup de grains à charger aujourd’hui».

    L’Ukraine représente 20 % des importations de maïs en Italie, et 5 % des importations de blé, la confédération agricole italienne Coldiretti s’est alarmée dès jeudi de cette flambée des cours. «La guerre aggrave les problèmes du secteur agricole national déjà éprouvé par les effets de la volatilité des cours alors que l’Italie est un pays fortement déficitaire dans certaines filières», a observé son président, Ettore Prandini dans des déclarations à la presse.

    En raison des rendements faibles des champs de blé, l’Algérie est contrainte à l’importation pour répondre aux besoins de sa population. En moyenne, l’Algérie importe entre 5 et 7 millions de tonnes de blé (tendre et dur) par an de France, Russie, Allemagne, Ukraine, Pologne et Argentine. Pour 2022, elle projette d’importer quelque 7,5 millions de tonnes.

    Le Jeune Indépendant, 24/02/2022

  • Algérie : Bouteflika et Nezzar possédaient des comptes au Crédit Suisse

    Algérie : Bouteflika et Nezzar possédaient des comptes au Crédit Suisse – Abdelaziz Bouteflika, général Nezzar,

    Une enquête d’un consortium rergoupant 47 médias dont Le Monde, a révélé que Crédit Suisse aurait hébergé des milliards d’euros de fonds d’origine criminelle ou illicite entre le début des années 1940 et la fin des années 2010. L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, mort en 2021, et le général Khaled Nezzar, 84 ans, possédaient des comptes dans la banque zurichoise, selon Le Monde. Toujours selon le quotidien français plus de 500 figures de l’État algérien avaient des comptes au Crédit Suisse.

    Le général Khaled Nezzar est une figure connue de l’histoire de l’actuel régime politique Algérien. Ancien ministre de la défense en 1992, il a été un des hommes forts du régime lors de la période de la guerre civile des années 90, celle de « la décennie noire ».

    Son nom est systématiquement hué dans les manifestations du Hirak, le mouvement pro-démocratie. L’ancien général est justement pousuivi en Suisse pour crimes « contre l’humanité ». L’homme visiblement connaît bien la Suisse.
    Selon « Suisse Secrets » Nezzar a déposé en 9 ans 1,4 millions d’euros au Crédit Suisse

    Selon Le Monde, l’enquête internationale « Suisse Secrets », révèle que le général Nezzar détenait un compte bancaire chez Crédit Suisse. Ce compte aurait été actif de février 2004 à mai 2013 selon Le Monde et l’enquête international. Le général Khaled Nezzar aurait déposé sur son compte suisse au moins 2,1 millions de francs suisses (1,4 million d’euros). D’où vient l’argent ? Le salaire mensuel du général ne dépassait pas les 3000 euros.

    Contactés par Le Monde, les avocats du général estiment que « les sources de fonds de leur client viennent exclusivement d’activités légales ».
    Un compte crédité de 1 million d’euros au nom de Bouteflika
    Un autre nom, bien connu des Algériens apparaît dans l’enquête « Suisse Secrets », celui de Abdelaziz Bouteflika, mort en 2021 et président de l’Algérie de 1999 à 2019.
    Selon l’enquête international, l’ancien président algérien possédait un compte dans la banque zurichoise, crédité de un million d’euros entre 1999 et 2011. Ce patrimoine n’ a jamais été déclaré.

    500 noms Algériens
    La loi algérienne stipule pourtant que tout Algérien qui dépose de l’argent pour son propre compte viole la loi. Selon Le Monde, Credit Suisse a à partir des années 70 accueilli une partie du patrimoine des élites algériennes. « Suisse Secrets » fait apparaître selon le quotidien français 500 noms algériens.

    TV5 Monde, 22/02/2022

    #Algérie #CréditSuisse #Bouteflika #Nezzar

  • La politique fiscale en Algérie, un apport important

    La politique fiscale en Algérie, un apport important pour la nouvelle politique socio-économique

    La politique fiscale en Algérie, un apport important pour la nouvelle politique socio-économique de l’ouvrage de Mustapha Bensahli – Préface Professeur Abderrahmane Mebtoul (Alger – Office des Publications Universitaires OPU janvier 2022)

    C’est dans le cadre de la dialectique théorie et la pratique que s’inscrit l’important ouvrage que vient de paraitre en ce mois de janvier 2022 à l’Office des publications universitaires OPU Alger, de Mustapha Bensahli, que l’auteur, éminent expert international en fiscalité, m’a demandé de préfacer qui sera une référence tant pour les décideurs pour leurs actions, que pour les enseignants et étudiants pour leurs recherches, sur un sujet très sensible et combien important dans toute politique socio-économique. Un praticien sans culture théorique navigue à vue au gré de la conjoncture, sans vision stratégique pouvant occasionner des pertes à la Nation en dizaines de milliards de dollars. Un théoricien sans enquêtes sur le terrain élabore des schémas non opérationnels ignorant la réalité sociale.

    L’ouvrage intitulé « La mise à niveau en fiscalité – Mythe ou réalité- Expérience algérienne » s’articule en cinq titres comme suit : Titre 1er : le décryptage de la mise à niveau en fiscalité- Titre II : le processus de la fiscalité face aux enjeux de la mondialisation -Titre III : La fiscalité en Algérie à la croisée des chemins -Titre IV : Les standards internationaux servant comme modèle d’inspiration à la mise à niveau en fiscalité Titre V : les voies et moyens de la mise à niveau en fiscalité. L’auteur du présent ouvrage, Mustapha Bensahli au moment où l’Algérie célèbre la Journée nationale de l’étudiant, le 19 mai, qui perpétue une forte symbolique, celle d’une jeunesse algérienne pleinement engagée dans la libération et l’édification du pays qui des études universitaires interrompues suite au mot d’ordre de grève de l’Ugema en 1956 les a reprise après l’évènement de l’indépendance est titulaire d’un diplôme universitaire en gestion et planification. Ce présent ouvrage fait honneur à un expert algérien et mérite tous les encouragement, d’autant que rares sont les écrits sur ce sujet capital afin de ne pas toujours dépendre des recettes des hydrocarbures, ressource éphémère et aléatoire comme le montrent toutes les crises économiques et sociales qui ont secoué l’Algérie avec la chute des prix afin d’asseoir une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales.

    Expert international de haut niveau en matière fiscale et financière, Mustapha Bensahli a assumé successivement plusieurs responsabilités, notamment au ministère des Finances, a enseigné dans les établissements d’enseignement supérieur en Algérie et en France et est intervenu pour le compte du FMI et des Organisations internationales dans plusieurs pays d’Afrique dans le cadre de la mise en œuvre de réformes liées à son domaine de spécialisation. Fiscaliste connu et reconnu, l’auteur met ainsi à profit sa grande expérience dans le domaine de la fiscalité pour amorcer, à travers son livre, une réflexion profonde sur la problématique de la gouvernance dans la gestion et la maîtrise de la collecte de l’impôt et de sa répartition. Le thème de la mise à niveau en fiscalité, vient ainsi à point nommé en cette période particulière de tension que traverse notre pays sur le plan tant sanitaire qu’économique. Pour permettre à la fiscalité de retrouver toutes ses marques, l’auteur commence dans l’ouvrage à faire un diagnostic montrant entre autres avec détail qu’elle comporte à l’épreuve des faits bien des points d’achoppement qui entravent effectivement son bon fonctionnement qui aurait être initialement au service inclusif du progrès. Il fait ressortir qu’au niveau du système fiscal de l’amont à l’aval, les rouages de fonctionnement sont pratiquement grippés.

    La raison est l’empilement massif de nouvelles dispositions prévues au gré des lois de finances et consistant seulement à colmater à répétition et en surface quelques brèches constatées à l’épreuve des faits, la gestion de la fiscalité ne disposant pas de tous les atouts dont elle besoin pour être performante. Tout concourt à démontrer qu’il n’est plus possible en bonne logique de continuer à rester dans cette situation virtuellement latente de statut quo,en persistant à privilégier la voie conjoncturelle au détriment de celle structurelle qui est pourtant fondamentale. Par conséquent tout interpelle pour que la fiscalité en Algérie connaisse de profondes réformes , en remédiant au net décalage par rapport à l’environnement local, national et international. C’est justement par exemple du code général des impôts qui doit être revu en profondeur. Devenant avec le temps de plus en plus dense et hypertrophiée jusqu’à devenir corrélativement de plus en plus ardue, la fiscalité ne peut être dans ces conditions opérationnelle, surtout avec une surcharge de petites taxes dont le rendement ne compense guère le coût de gestion et auxquelles s’ajoute une pléthore de niches fiscales sans réel impact sur l’investissement.

    La fiscalité n’est pas réductible à un simple toilettage jugé superficiel en se conformant aux pratiques du passé et encore moins à une réforme a minima, mais plutôt elle renvoie à une restructuration d’envergure crédible qui garantisse un progrès patent dans tous les cas de figure. Aussi l’auteur préconise-t-il à la clef quelques pistes de solutions dans la perspective de réhabiliter la fiscalité, en postulant pour l’affranchissement de certaines contraintes à l’effet de rattraper et résorber le retard constaté en creux, tout en se mettant en phase avec les standards internationaux. La mise à niveau étant un processus d’envergure qui en couvrant dans son large périmètre aussi bien la fiscalité de l’Etat que la fiscalité de collectivités locales, elle devient à ce titre emblématique, en ce qu’elle tend à briser le cercle conceptuel classique sur la base d’un corps de principes performants et d’équité. Tout ceci commande impérativement l’observation de certaines règles jugées fondamentales, à commencer par l’adhésion, car la mise à niveau en fiscalité ne peut se concevoir sans la participation des parties prenantes, en l’occurrence, les représentants qualifiés des entreprises lesquelles peuvent être d’un apport non négligeable.

    En tout état de cause la participation est une règle de gouvernance incontournable et un gage de réussite de la mise à niveau en fiscalité ne pouvant rester comme habituellement l’apanage d’une petite équipe de l’administration fiscale se réservant jalousement le droit de concocter en exclusivité les réformettes sans grandes ouverture et à l’aune de chaque année dans le cadre de la loi de finances. Par ailleurs, l’auteur considère que la mise à niveau en fiscalité que si elle venait à être effectivement actée, ne constitue pas une fin soi et qu’elle est appelée à se poursuivre tenant compte de nouveaux et nombreux paramètres endogènes et exogènes résultant de l’évolution du temps et de l’environnement. Par essence la mise à niveau en fiscalité est avant tout un processus continu et chaque époque a son marqueur variant sur le plan sociétal, rythmée pour s’adapter aux données du nouveau contexte en pleine mutation. Dans le prolongement de l’important ouvrage j’ai tenu dans la préface à formuler quelques remarques et propositions partagées par l’auteur car les pouvoirs publics algériens depuis de longues décennies, ont eu souvent recours à des expédients, optant pour des systèmes qui leur permettent d’exploiter les sources de revenu immédiatement disponibles au lieu de chercher à établir des régimes fiscaux rationnels, modernes et efficaces.

    Les recettes fiscales nationales représentent une source indispensable pour le financement du développement. Cependant, par rapport aux autres domaines clés du financement du développement tels que le commerce, l’aide internationale et la dette, la fiscalité n’a fait l’objet en Algérie que d’un intérêt limité jusqu’à présent en raison surtout de la dominance des recettes d’hydrocarbures favorisant la fraude fiscale et l’évasion fiscale. Un système fiscal complexe avec une administration sclérosée constitue inévitablement un terreau fertile pour les activités de recherche de rente. Je tiens à dénoncer un mythe souvent entretenu qui est le recours aux encouragements fiscaux et les subventions à l’investissement en Algérie qui ont eu un impact mitigé, favorisé certaines rentes spéculatives alors que le blocage essentiel comme le montre tous les rapports internationaux et cela n’est pas propre à l’Algérie, est le terrorisme bureaucratique car pour la promotion de tout investissement créateur de valeur ajouté durable consiste à créer un cadre juridique et réglementaire stable, transparent, et à mettre en place un système fiscal conforme tant à l’anthropologie sociale et économique interne qu’ aux normes internationales.

    Le niveau de l’impôt direct dans une société mesurant le degré d’adhésion de la population, il y a urgence d’une nouvelle politique, car le système d’impôt est au cœur même de l’équité. Mais l’impôt pouvant tuer l’impôt car il modifie l’allocation des ressources réalisée notamment l’offre de capital et de travail ainsi que la demande de biens et services. Je déplore qu’aucune enquête précise quantifiée dans le temps ne mette en relief les liens entre la répartition du revenu national entre les couches sociales, l’évolution du processus inflationniste et le modèle de consommation, information indispensable pour la mise en place d’un système fiscal «juste». Un système fiscal efficace doit trouver le moyen de prélever des recettes en perturbant le moins possible les mécanismes qui conduisent à l’optimum économique et s’articuler autour des prélèvements faiblement progressifs sur des assiettes larges.

    Aussi, un système fiscal efficace devant répondre à plusieurs objectifs : premièrement, la collecte des recettes sans perturber l’activité économique; deuxièmement, l’affectation des recettes avec pour objectif de réduire les inégalités, avec un impôt progressif appliqué aux revenus élevés . Troisièmement, utiliser les impôts et les subventions ciblées , difficilement applicable du fait de l’effritement du système d’information afin que les prix du marché reflètent le coût social et l’avantage collectif ; quatrièmement, les impôts renvoient à la représentation politique car lorsqu’un gouvernement dépend plus des recettes fiscales et moins des revenus provenant des ressources naturelles, ou du financement par l’emprunt, la responsabilité des gouvernants envers les citoyens concernant l’utilisation des fonds publics s’en trouvent renforcée Or dans la majorité des pays en voie de développement, et cela n’est pas propre à l’Algérie, les plus riches ne contribuent pas plus que les pauvres à l’effort fiscal, les pouvoirs économiques et politiques dont ils jouissent leur permettent souvent de bloquer les réformes qui auraient pour effet d’accroître leur fardeau fiscal. C’est ce qui explique en partie l’incapacité à exploiter le potentiel des régimes d’impôt sur le revenu et d’impôt foncier et le manque de progressivité des régimes fiscaux. A cela s’ajoutent plusieurs facteurs paralysants :- premièrement, nous avons la faiblesse de la numérisation et la dominance de la sphère informelle en Algérie qui contrôlent plus de 50% de l’activité économique non assujetties au système fiscal.

    En conséquence, les méthodes modernes de mobilisation de fonds comme l’impôt sur le revenu et les taxes à la consommation jouent un rôle réduit dans ces économies et la possibilité, pour les pouvoirs publics, de compter sur des ressources fiscales élevées y est pratiquement exclue ; deuxièmement, étant donné la structure informelle, produit de la bureaucratie et du manque de confiance en les institutions, les services de la statistique et de l’impôt ont du mal à générer des statistiques fiables, comme le montre les données contradictoires sur la masse monétaire informelle en circulation et l’échec des différentes mesures pour la capter; troisièmement, les déficiences des mécanismes de mise en application juridiques en ce qui concerne le recouvrement de l’impôt et quatrièmement, souvent avec des interférences politiques et des comptabilités douteuses, les pénalités sont insuffisantes en cas de défaut de paiement. Tous ces facteurs favorisent des délits d’initiés étant donné que les administrations fiscales manquent bien souvent des compétences spécialisées requises pour déchiffrer les systèmes fiscaux tant internes qu’internationaux complexes qui sont utilisés à des fins de fraude fiscale. C’est ce qui explique en partie l’incapacité à exploiter le potentiel des régimes d’impôt sur le revenu et d’impôt foncier, et le manque de progressivité des régimes fiscaux.

    En résumé, la réforme fiscale constitue un défi stratégique pour la nouvelle politique socio-économique, étant un enjeu énorme de pouvoir, car touchant de puissants intérêts de rente ainsi que la concurrence fiscale comme le montre les différentes modifications des lois sur les hydrocarbures et les différents codes d’investissement en Algérie pour attirer les investisseurs. Dans un monde caractérisé par la libéralisation des mouvements de capitaux, par la transition numérique et énergétique( devant mettre en place une fiscalité écologique spécifique) , les barrières commerciales qui disparaissent, les défis de l’Algérie, impliquent de définir les priorités stratégiques et avoir une nette volonté politique pour mettre en œuvre la bonne gouvernance et les réformes nécessaires structurelles nécessaires. Comme le montre l’auteur avec pertinence, il est utopique d’isoler la réforme du système fiscal, sujet au combien sensible, de la gouvernance globale devant concilier la concertation, l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale.

    Abderrahmane MEBTOUL Pr des universités Expert international

    #Algérie #fisc #politique_fiscale

  • Quand l’ignominie correspond aux actions du président Macron

    Quand l’ignominie correspond aux actions du président Macron – Algérie, France, colonialisme, colonisation, essais nucléaires, Reggane, crimes coloniaux,

    Depuis 2001, des initiatives visant à criminaliser le colonialisme français ont été présentées au Parlement algérien pour discussion et ratification, mais en vain. Aujourd’hui, le Sénat français a voté en première lecture un projet de loi demandant des « excuses » aux harkis algériens et une tentative de « réparation » des préjudices qu’ils ont subis. 331 membres ont voté en faveur de la loi, alors que seulement 13 se sont abstenus.

    Le 18 novembre, les députés de l’Assemblée nationale (Parlement) ont approuvé un projet de loi reconnaissant les « conditions inadaptées » pour l’accueil de 90 000 Harkis et leurs familles, qui ont fui leur pays, l’Algérie, après l’indépendance en 1962. La loi prévoit de « réparer » les dégâts, en prévoyant une somme d’argent en fonction de la durée du séjour dans des campements et lieux inadaptés.
    Le gouvernement français estime le nombre de bénéficiaires potentiels à environ 50 000 personnes, pour un coût total de 302 millions d’euros (environ 340 millions de dollars) sur environ 6 ans.
    L’introduction du projet de loi est intervenue quelques jours après que plus de 100 parlementaires algériens ont présenté un projet de loi criminalisant le colonialisme français au niveau du bureau de l’Assemblée populaire nationale.

    Il est à noter que la loi française est une traduction juridique directe du discours du président Emmanuel Macron, qu’il a prononcé le 20 septembre, en présence de représentants des militants, lors d’une cérémonie en son honneur.

    Pendant la guerre de libération algérienne à l’époque du colonialisme français (1830-1962), jusqu’à 200 000 Harkis ont été recrutés comme assistants de l’armée française, et à la fin de la guerre, des dizaines de milliers d’entre eux, accompagnés de leurs épouses et enfants, ont été transférés en France, puis placés dans des «camps provisoires» où les conditions de vie n’étaient pas disponibles.

    La loi criminalisant le colonialisme français verra-t-elle le jour à l’ère de l’Algérie nouvelle?
    En janvier 2020, des représentants de l’Assemblée populaire nationale (première chambre du parlement) ont déposé un projet de loi criminalisant la colonisation française du pays entre 1830 et 1962, auprès de la présidence du parlement, afin de le soumettre à la discussion.

    En mars de la même année, les auteurs de l’initiative ont publié une déclaration appelant le président l’Assemblée populaire nationale, Souleymane Chanine, à ouvrir le débat sur la loi afin de la mettre aux voix. La tentative des députés algériens de promulguer une loi criminalisant la colonisation au niveau du Parlement algérien en 2009 a échoué, pour des raisons qui demeurent inconnues jusqu’à présent.
    Sur un total de cinquante initiatives, dont le dernier en octobre de l’année dernière. La plupart de ces initiatives étaient sous le président Bouteflika, et une seulement sous le règne du président Abdelmadjid Tebboune.

    Quant aux quatre initiatives, les choses sont claires, Bouteflika et son entourage n’osent pas se mettre d’accord sur un projet de loi qui éliminerait complètement l’arrogance de l’État colonial français, qui traite toujours l’Algérie comme si elle était toujours sous sa tutelle. A l’époque de Bouteflika, les autorités supérieures intervinrent par tous les moyens et méthodes pour faire avorter le projet.
    La criminalisation du droit colonial verra-t-elle le jour à l’ère de la nouvelle Algérie ? Le président Taboun mettra-t-il fin à la longue série dans les coulisses et les coffres forts de la présidence de la république et celui du parlement.

    N’a-t-on pas entendu dire un responsable de la présidence algérienne en l’occurrence « Abdelmadjid Chikhi » déclaré, que promulguer une loi criminalisant la colonisation française (1830/1962) n’est pas une priorité pour les autorités, « parce que le peuple algérien l’a déjà criminalisée depuis longtemps ».
    C’est ce qui ressort des propos de l’intéressé, conseiller du président algérien pour les affaires de la mémoire (période coloniale), dans des déclarations aux journalistes en marge d’un événement dans la capitale.

    Cheikhi a été interrogé sur son opinion à propos de l’initiative des députés pour présenter un projet de loi à la présidence du Parlement visant à criminaliser la colonisation française.
    Il a indiqué : « Quant à moi, en tant que responsable du dossier de la mémoire, cette question n’est pas une priorité ». Et d’ajouter : « Notre mission première est de valoriser les luttes du peuple algérien contre la colonisation et de les rendre accessibles à tous ».

    Sinon quel est le secret pour ne pas discuter et ratifier le projet, d’autant plus que la partie française a ratifié la loi de glorification du colonialisme il y a de 17 ans, en février 2005 ? Depuis cette date, date de la ratification de la loi glorifiant le colonialisme au Parlement français, celui-ci n’a cessé d’adopter de nouvelles politiques insistants sur toute l’importance qu’il attache à ses intérêts se rapportants aux anciennes colonies.

    En Algérie, beaucoup ont parlé de la loi criminalisant le colonialisme français en Algérie, une loi pour tenir la France responsable de ses actes criminels pendant 132 ans. Mais sans effet, contrairement à ce qui était attendu.

    Pour répondre à ses provocations mémorielles, faisant une égalité parfaite entre le bourreau et la victime, comme devise, pour plaider la cause des générations postindépendance de l’Algérie, les représentants des deux chambres du parlement sont appelés à accélérer l’adoption du projet de loi criminalisant la colonisation française, et la mise d’une stratégie pour poursuivre la France dans les instances juridiques internationales sur ses crimes contre l’humanité en Algérie.

    La loi exige une compensation financière et morale de la France et des excuses officielles

    Le projet de loi criminalisant le colonialisme se compose de 54 articles, répartis sur 18 pages, « vise tout d’abord à condamner les pratiques criminelles de l’odieuse occupation française de l’Algérie, ensuite pose les bases juridiques de la récupération des biens algériens pillés par l’armée d’occupation, ainsi que des établissements et enfin le suivi de tous ceux qui sont impliqués dans les crimes commis contre les Algériens, ou Tous ceux qui œuvrent à glorifier les pratiques du colonialisme français.

    Le nouveau projet est une version mise à jour et développe de nombreux projets précédents qui étaient voués à l’échec pour des raisons politiques, et il est réapparu après que les députés français ont promulgué la loi du 23 février 2005, glorifiant le colonialisme, dans ce qui était connu sous le nom de liste de réponse aux députés français. Malheureusement depuis cette date, tous sont tombés à l’eau.
    En face du pardon aux Harkis par le sénat français, le nouveau projet réussira-t-il ? Le président Tebboune réussira-t-il avec son projet de « Nouvelle Algérie » à aider à faire passer la loi et à exclure les fidèles de la France et tous ceux qui œuvrent pour contrecarrer le projet ?
    Beaucoup voient le défi comme grand, et Tebboune est candidat pour remporter ce gros pari. Parmi les éléments les plus importants de ce projet, le projet d’octobre 2021, figure la confirmation et la référence aux crimes continus que l’État français supporte étant la responsabilité morale, militaire et politique est engagée par son gouvernement.

    Le projet a qualifié ces crimes de « continus », car ils continuent de tuer et de mutiler des Algériens, comme c’est le cas avec les essais nucléaires dans le désert de Reggane, qui ont pollué la terre, l’eau et l’air. La France coloniale refuse toujours de répondre aux demandes algériennes d’épuration des zones affectées par les rayonnements nucléaires, et refuse toujours de remettre les cartes de ces explosions, ainsi que les mines posées, aux autorités algériennes, afin d’éviter leurs dommages et périls.

    Le projet de loi criminalisant le colonialisme décrit les pratiques menées par l’armée d’occupation française en Algérie comme « une guerre de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, ainsi que des actes brutaux visant à effacer et déformer l’identité nationale algérienne ». Les crimes n’ont pas de délai de prescription, pas plus qu’ils n’en ont pas. Il relève des lois d’amnistie, fondées sur les dispositions du droit international humanitaire. Le projet considère également les opérations militaires menées par l’armée d’occupation française contre les Algériens comme des opérations agressives qui ont visé le peuple algérien dans sa vie, sa souveraineté, sa dignité et sa liberté, qui sont qualifiées de violations graves conformément au droit international humanitaire et coutumier, comme indiqué dans le document.

    La loi présente les pieds noirs (les colons que la France les avait amenés en Algérie pour exploiter les terres agricoles qui ont été pillées aux Algériens), les qualifiant d’étrangers arrivant en Algérie, et donc ils n’ont pas le droit de revendiquer leur propriété en Algérie, car ils l’on obtenu illégalement, conséquemment est considéré comme complètement illégitime. La loi « harki » (les Algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française) sont des traîtres et des agents, car ils ont combattu leurs frères et compatriotes lors de la révolution de libération victorieuse. Ils sont considérés par conséquent comme étant des collabos à la solde des dominateurs.
    Le projet appelle les autorités françaises à présenter des excuses et à fournir une compensation matérielle et morale à l’Algérie et aux Algériens pour tous les crimes commis contre les Algériens. Ce droit peut être revendiqué par l’Etat algérien, les organisations et associations, voire les personnes physiques ayant perdu leurs parents à la suite des campagnes militaires françaises pendant la période odieuse de l’occupation.

    Contrer les efforts pour bloquer le projet criminalisant la France

    L’honorable lecteur peut se demander : Pourquoi la tergiversation et le manque de sérieux dans la poursuite et la ratification du dossier de la criminalisation du colonialisme français ? Ou, en d’autres termes, pourquoi certaines forces du pouvoir algérien s’obstinent-elles à faire avorter l’initiative et à l’éliminer avant même qu’elle ne soit née ? Il est probable que les forces politiques, certaines proches du président Bouteflika et de son entourage, et celles fidèles à la France aient fait obstruction à toutes les tentatives visant à faire adopter et ratifier le projet de loi.

    La France, bien sûr, met tout en œuvre pour contrecarrer le projet car il lui cause de très gros dommages, que ce soit financièrement ou au regard de sa réputation au niveau international. L’opinion publique internationale ignore encore à ce jour que la France, depuis son entrée en Algérie en 1830, a fait plus de 8 millions de morts, et a également procédé à des essais nucléaires bien plus dangereux que ceux d’Hiroshima et de Nagasaki.

    Pendant 132 ans, la France a répandu l’ignorance en Algérie, car le nombre d’Algériens instruits avant le colonialisme français était bien supérieur au nombre de personnes instruites après la sortie de la France. L’Algérie, la conscience humaine et l’opinion publique mondiale ont un besoin urgent de connaitre les révélations antérieures et prépare la voie aux révélations futures, sur le pire et le plus horrible colonialisme que l’humanité ait jamais connu.

    A chaque fois le projet s’est heurté à des obstacles et à des rejets de la part des plus hautes autorités du pays. A plusieurs reprises, le président Abdelaziz Bouteflika, par l’intermédiaire de son entourage, est intervenu pour stopper l’initiative, en déclarant alors au président du Parlement de l’époque Ammar Saadani : « Cette affaire est l’une de mes prérogatives et est lié à la politique étrangère de l’Algérie, personne n’est autorisé à posséder un tambour parlant et seuls des messagers spéciaux sont autorisés à en parler.

    Il est également rapporté que Claude Guillon, secrétaire général de l’Elysée à l’époque du président François Sarkozy, s’est déplacé en Algérie, notamment pour rencontrer le président Bouteflika et arrêter le projet.

    Il y a ceux qui pensent que le moment est venu de discuter et de ratifier le projet après les récentes déclarations du président Macron dans lesquelles il a insulté les Algériens à travers ses déclarations sur l’histoire de l’Algérie, qui étaient loin de la vérité. Les initiatives du projet de loi criminalisant le colonialisme français se poursuivent à chaque législature et ne s’arrêtent pas, mais les éléments d’échec l’emportent toujours sur les variables de succès dues à la position des autorités supérieures.
    Les données vont-elles changer ? Le président Tebboune saura-t-il briser la règle et incarner son projet de « Algérie-Nouvelle» en promulguant une telle loi avec toute sa sainteté, sa signification et sa symbolique pour l’histoire d’un État, la lutte d’un peuple et les sacrifices de justes martyrs ? Le président Tebboune le fera-t-il ? C’est ce que les jours à venir nous en diront plus au sujet du caractère du gouvernement et de celui qui le dirige.

    Par Tarek Benaldjia

    #Algérie #France #Colonialisme

  • Algérie : L’extension de Medgaz est achevée

    Algérie : L’extension de Medgaz est achevée – Maroc,Espagne, gaz, gazoduc,

    -Le Maroc découvre une importante poche de gaz « haute qualité » dans la ville mandarine de Larache
    -Avec la fermeture du gazoduc Maghreb Europe, Medgaz est désormais le principal point d’entrée du gaz algérien dans la Péninsule
    L’agrandissement du Medgaz, un gazoduc qui alimente en hydrocarbures de l’Algérie l’Espagne traversant les eaux de la Méditerranée -le seul, après la fermeture de l’Europe du Maghreb le 31 octobre après la rupture entre Rabat et Alger-, est sur le point d’être achevé . Selon le géant algérien Sonatrach, le quatrième turbocompresseur du gazoduc sera opérationnel avant la fin de ce mois de janvier . Parallèlement, le Maroc a confirmé la découverte d’une importante poche de gaz naturel « de haute qualité » au large de Larache, à seulement 85 kilomètres de Tanger.

    Avec l’extension du Medgaz, l’infrastructure passera d’une capacité de 8 000 à 10 000 millions de mètres cubes, soit une augmentation de 25 %. Rappelons qu’avec la suspension du transit du gazoduc Maghreb Europe, qui transportait depuis 25 ans des hydrocarbures de l’Algérie à la Péninsule via le territoire marocain, plus de 20% de la consommation annuelle de gaz en Espagne était compromise. L’importance du Medgaz – qui relie depuis 2011 le champ algérien de Hassi R’mel à la côte d’Almeria – pour l’approvisionnement en gaz de l’Espagne est encore plus grande depuis l’automne dernier.

    S’adressant à la chaîne de télévision Al24News-, le vice-président de la société d’État algérienne, Toufik Hakkar , a assuré que Sonatrach sera en mesure de remplir tous les engagements contractuels avec l’Espagne et le Portugal. L’Espagne, selon Hakkar, n’a pas demandé de quantités supplémentaires d’hydrocarbures, mais l’entité étatique « est disposée à négocier la quantité, le prix et les modes de transport ». Les capacités algériennes de liquéfaction « peuvent être utilisées pour satisfaire toute demande de quantités supplémentaires par l’Espagne », a poursuivi le patron du géant algérien, qui « pourrait recevoir des commandes en moins de 24 heures ».

    Le projet Medgaz est propriétaire de la société argelina Sonatrach, qui détient 51 %, et de Medina Partnership, qui détient 49 %. A su vez, esta última está dividida entre el 50% de l’española Naturgy y el 50% de l’estadounidense BlackRock. Las ventas de hidrocarburos en 2021 impulsaron los beneficios de la empresa argelina un 70% respecto al ejercicio anterior. Recientemente se conocía también que Sonatrach prevé llevar a cabo las primeras perforaciones de petróleo en alta mar a lo largo del año que viene. Entre le 40 % et le 50 % de la consommation de gaz en Espagne, procédez annuellement au gigante magrebí.

    Pour le Maroc, les répercussions économiques de la fermeture de l’Europe maghrébine ne sont pas mineures. Le pays maghrébin cessera d’entrer quelque 200 millions de dollars par an en droits de passage en plus du gaz (avec lequel il produisait environ 12% de son électricité). Après des mois de tension entre les deux puissances maghrébines, le 24 août, Alger décide de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc (la deuxième fois après la date du 7 mars 1976). En toile de fond, le conflit du Sahara occidental, qui empoisonne les relations entre Alger et Rabat depuis plus de quatre décennies.

    Le Maroc découvre du gaz « de haute qualité »
    Suite à l’annonce de la firme britannique Chariot Oil & Gas, la société marocaine des hydrocarbures et des mines (ONHYM) a confirmé le 11 janvier la découverte d’une importante poche de gaz naturel dans le puits ‘Anchois’ -plus exactement deux-, situé à moins de A 40 kilomètres de Larache et 75 kilomètres de l’Europe maghrébine. “El pozo Anchois 2 fue perforado de manera segura y eficiente a una profundidad total de 2.512 metros por la plataforma de perforación Stena Don en 381 metros ”, constataba la sociedad británica, que precisaba que “en todas las arenas gaseosas se han encontrado reservorios de haute qualité ». Selon les responsables de Chariot Oil & Gas, les premières évaluations pointent vers une nappe nette de gaz de plus de 100 mètres répartis sur six zones.

    Les travaux s’inscrivent dans le cadre du développement de la licence Lixus Offshore, détenue à 75% par la société britannique précitée et à 25% par l’ONHYM . Le 18 janvier, Chariot Oil & Gas a conclu le forage à « Anchois 2 » et les tâches d’inspection à « Anchois 1 » (découvert en 2009 par Gas Natural, Repsol et Dana). Rabat avait accordé à la firme britannique des permis de prospection le 30 mai 2019. Les forages avaient débuté le 17 décembre.

    De son côté, la directrice générale de l’ONHYM, Amina Benkhadra, a avancé à la télévision d’Etat que la production de gaz débutera fin 2024 et a laissé entendre dans des communiqués que le gaz découvert pourrait être utilisé pour la production d’électricité dans les centrales de Kenitra , Mohammedia. ou Tahaddart, ainsi que les besoins de l’industrie de la première des villes citées.

    Comme le Wall Street Journal s’en est récemment fait l’écho , plusieurs firmes britanniques ont des projets en cours pour le développement du secteur prometteur du gaz au Maroc, encore dans une phase naissante (en effet, le pays maghrébin doit importer la quasi-totalité du gaz qu’il consomme). L’administration marocaine et le secteur privé espèrent qu’une partie de la production potentielle sera destinée aux marchés européens via le tube Maghreb-Europe. De même, la société américaine ConocoPhillips, récemment installée au Maroc, dispose depuis juin 2020 d’une licence d’exploration gazière dans le nord du pays maghrébin.

    Environ 70% de la production intérieure marocaine est due au britannique SDX Energy PLC – la seule société internationale qui produit du gaz dans le pays d’Afrique du Nord. L’été dernier, les autorités marocaines – qui estiment que la demande intérieure d’hydrocarbures va tripler d’ici 2040 – ont annoncé un plan national de développement du marché du gaz qui offre des avantages fiscaux attractifs aux entreprises étrangères.

    NIUS, 24/01/2022

  • L’Algérie se détourne du blé français

    L’Algérie se détourne du blé français

    L’Algérie se détourne du blé français – Marc Zribi, Grains et sucre de FranceAgriMer, Russie,

    L’Algérie, un des plus gros acheteurs de blé au monde, avait jusque-là une préférence pour le blé français. Mais question de compétitivité ou de géopolitique, Alger préfère aujourd’hui acheter du côté de la mer Noire

    Le blé serait-il devenu le reflet de la complexité des relations France-Algérie ? Les experts en matières premières s’avancent peu sur le terrain politique mais, à l’instar de Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer, ils s’interrogent, car les achats de blé français par l’Algérie ont rarement été si bas ces dernières années.

    En année classique, (en dehors de 2020 année hors norme), l’Algérie achète entre 4 et 5 millions de tonnes de blé français. C’est la moitié des épis bleu blanc rouge exportés hors Union européenne par la France qui partent traditionnellement ces dernières années en Algérie, partenaire de proximité idéal. Mais la Russie, premier vendeur de blé au monde est entré dans l’arène et fait pression depuis plusieurs années pour gagner des parts de marché de l’autre côté de la Méditerranée. Et pour cause, le pays est dans le top 5 des acheteurs de blé.

    Un cahier des charges algérien désormais favorable au blé russe
    Il y a plusieurs mois, le cahier des charges algérien, jusque-là presque fait sur mesure pour le blé français, a été ouvert pour permettre aux fournisseurs de blé de la mer Noire de répondre aux appels d’offre. Fin 2021, Alger est allé plus loin et a modifié profondément ses textes. Résultat, « les critères sont devenus défavorables au blé français et au profit du blé d’origine russe », explique Sébastien Poncelet, directeur du développement au sein du cabinet Agritel.

    « Cela ne veut pas dire que la France ne pourra plus vendre à l’Algérie, mais il faudrait qu’elle soit plus compétitive que les blés de la mer Noire et qu’elle ait les volumes nécessaires correspondant à la nouvelle qualité de blé recherchée par les Algériens », explique notre interlocuteur. Ce qui n’est pas gagné.

    Les prochains achats de l’Algérie scrutés à la loupe
    Officiellement, il n’a jamais été question de boycott, mais cela est ressenti comme tel en France par plusieurs opérateurs de marché. « Le mot bouderie n’est pas assez fort, dit même l’un d’eux, parce qu’il sous-entend que l’on va se reparler ». Certains se préparent d’ailleurs à ce que plus un seul gramme de blé français ne soit vendu à l’Algérie d’ici à la fin de la campagne, le 30 juin.

    Un scénario catastrophe qui obligerait la France à s’aligner sur ses concurrents pour gagner de nouveaux marchés. Sans garantie aucune d’atteindre les quantités achetées jusque-là par le voisin algérien.

    La conséquence de la perte, même temporaire, de ce débouché algérien se fait déjà sentir, notamment sur les stocks qui ont été revus à la hausse.

    www.rfi.fr

    #Algérie #France #Blé Russie #Agritel

  • Consolidation de la transition au Mali: La nécessité d’un axe Alger-Moscou

    Consolidation de la transition au Mali: La nécessité d’un axe Alger-Moscou – Algérie, Russie, Françafrique, Barkhane, France,

    Le Mali choisi sa voie. Une transition de cinq ans, séparation des pouvoirs et dépolitisation de la justice, mais surtout nouveaux partenariats militaires pour défendre la souveraineté du pays. Un coup dur pour l’ancienne puissance coloniale. En effet, la France risque de perdre durablement ses pions non seulement au Mali mais dans toute la ceinture sahélienne au profit de la Russie, désormais acclamée par le peuple malien, par ses dirigeants et des pans entiers des populations africaines, blasés par un slogan françafrique synonyme d’appauvrissement et d’inféodation.

    Une équation qui conforte la position de l’Algérie qui voit son allié stratégique russe prendre lieu et place d’un partenaire ambivalent, retord et pas très commode, une France en perte de vitesse.

    Et c’est justement à Alger que le chef de la diplomatie malienne a tenu à se rendre en premier pour expliquer les conclusions des Assises nationales de la refondation présentées à Bamako, le 30 décembre dernier. Et Abdoulaye Diop n’est pas allé par quatre chemins. «L’Algérie continue à jouer un rôle essentiel en tant que partenaire allié stratégique du Mali. C’est un pays qui a avec le Mali une inter-solidarité pour nous accompagner, à notre demande, dans le cadre des efforts pour ramener la paix et la stabilité», a-t-il déclaré au sortir d’une audience avec le président Abdelmadjid Tebboune.

    Côté malien, les options sont désormais claires : l’Algérie reste plus que jamais un allié et un partenaire stratégique majeur. «Je tiens en particulier à saluer le rôle que l’Algérie joue à nos côtés, de façon discrète, notamment à travers mon frère Ramtane Lamamra qui a été et qui est un acteur essentiel et un artisan de ce processus pour lequel nous avons demandé un accompagnement de l’Algérie», a précisé le chef de la diplomatie malienne. Evoquant le message remis au président Tebboune, Abdoulaye Diop a expliqué qu’il «s’inscrit dans le cadre des relations de solidarité, d’amitié, de fraternité et du bon-voisinage qui a toujours existé entre le Mali et l’Algérie».

    Et le Mali mise effectivement sur le rôle primordial d’Alger dans la stabilisation du pays et son retour aux institutions issues de la volonté populaire grâce au dialogue inclusif inter-malien. «L’Algérie, en tant que pays voisin, est plus que concernée par ce qui se passe au Mali. C’est dans ce cadre-là que le président Goïta nous a demandé de venir partager avec son frère aîné les messages et les recommandations de ces assises nationales qui ont vocation à renforcer la démocratie au Mali, mais aussi la paix et la stabilité» a insisté le ministre malien.

    En termes de solidarité agissante avec ce pays du Sahel, l’Algérie partage avec la Russie les mêmes préoccupations, impliquant un plus grand rôle des deux pays dans la région. En effet, lors de la conclusion des Assises nationale à Bamako, les intervenants ont demandé aux autorités de transition de développer de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté du pays. Cette proposition a suscité des applaudissements et des cris au nom de la « Russie ! » dans le Centre de conférence.

    Une conjonction des astres
    Il est à rappeler qu’il y a quelques mois, des manifestants maliens avaient brandis des drapeaux russes pour demander une plus grande implication de Moscou dans le rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali. Une demande sitôt reprise par le Premier ministre Choguel Maïga. Après avoir accusé la France d’abandon en plein vol, il a renforcé les liens stratégiques de son pays avec la Russie via des contrats impliquant des sociétés privés de sécurité.

    Cette bonne conjonction des astres pour le Mali l’est autant pour l’Algérie. Pourquoi ? D’abord, la présence française dans toute la sous-région est mise à mal après l’échec patent de l’opération Barkhane, actée il y a quelques mois par le président Emmanuel Macron. La débâcle française, puisqu’il s’agit bel et bien d’une, est profitable aux trois partenaires stratégiques que sont le Mali, l’Algérie et la Russie. Pour Bamako, fini les ingérences insupportables des successeurs de Jacques Foccart dans les affaires du pays.

    Pour Alger, l’affaiblissement de l’influence française signifie une plus grande marge de manœuvres pour sa diplomatie et son appareil sécuritaire et un redéploiement en force dans la région. De plus, la présence russe, amicale et alliée, est infiniment plus positive que celle de la France. Pour Moscou enfin, il s’agit de reprendre pied au Mali et de sécuriser la ceinture sahélienne du Mali jusqu’en République Centrafricaine et au Soudan pour consolider l’arc sud méditerranéen allant de Syrie jusqu’en Libye.

    A Alger, plus que jamais, la stabilité du Mali est une affaire de sécurité nationale. Pour preuve, c’est l’ambassadeur Boudjemaa Delmi, Chef de file de la Médiation internationale au Mali qui a présidé la réunion virtuelle de mercredi dernier. Principal objectif, consolider l’Accord d’Alger à la lumière des derniers développements sur la scène malienne. «Les membres de la Médiation internationale ont réitéré l’impératif que revêt l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ils ont souligné que celle-ci est essentielle pour la stabilisation durable du Mali et constitue une composante importante de l’entreprise d’ensemble de refondation de l’Etat malien», précise un communiqué de la Médiation.

    Rappelant les dispositions pertinentes de l’Accord de paix et du Pacte pour la paix, les membres de la Médiation ont réaffirmé leur «détermination à continuer à appuyer les parties signataires, y compris, le cas échéant, en intensifiant leurs bons offices pour aider à lever les points de blocage pouvant entraver une mise en œuvre diligente de l’Accord», note, en outre, le communiqué publié au terme de la réunion.

    Ce texte précise que «dans ce contexte, les membres de la Médiation internationale ont relevé les conclusions des Assises nationales de la refondation relatives à la mise en place d’un Sénat, l’opérationnalisation des transferts de compétences et de ressources financières et humaines de l’Etat vers les collectivités territoriales, l’élaboration d’une nouvelle Constitution et l’accélération du DDR (désarmement, démobilisation et réintégration)», soulignant que «ces conclusions, qui convergent avec l’Accord de paix, ouvrent des perspectives encourageantes quant à l’avancement du processus de paix».

    La messe semble avoir été dite concernant les nouveaux partenariats autour du Mali. L’Algérie qui a renoué avec la France, sans pour autant infléchir sa position concernant la fin des facilités militaires accordées entre 2013 et 2021, a tout intérêt à se rappeler que l’ancienne puissance coloniale, aux abois dans son ex-pré carré africain, ne sera jamais son allié stratégique. Paris préférant de loin un Makhzen inféodé à ses logiques néocoloniales, plutôt qu’à l’Algérie jalouse de sa souveraineté et à ses principes.
    Un axe Alger-Moscou incluant Pékin, à travers sa stratégie de la Ceinture et de la Route de la soie, sera plus que jamais salutaire pour toute l’Afrique. N’en déplaise à Macron et à ses sponsors.

    Par Mahmoud Benmostefa

    Le Jeune Indépendant, 09/01/2022

    #Algérie #Russie #Mali #Françafrique #France #Barkhane

  • Le crime économique organisé,  une menace pour la sécurité mondiale

    Le crime économique organisé, une menace pour la sécurité mondiale

    Le crime économique organisé, une menace pour la sécurité mondiale – Algérie, globalisation,

    Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul haut magistrat (Premier conseiller) et directeur général des études économiques à la Cour des Comptes 1980/1983

    Dans le contexte d’un monde de plus en plus globalisé, qui facilite la circulation des personnes et des substances, les groupes de criminalité organisée ont prospéré, posant de nombreux défis aux autorités frontalières où les groupes criminels utilisent souvent des entreprises commerciales licites pour dissimuler leurs activités illicites, par exemple en plaçant de la drogue dans des cargaisons., ces organisations criminelle menaçant le bien-être économique et social de tous les citoyens aux niveaux national et international. Combattre le crime organisé et la corruption constitue une des préoccupations majeures des Etats à la fois pour des questions de moralité et de développement C’est à ce titre que le commandement de la gendarmerie nationale algérienne organisera une importante, rencontre en présence des institutions stratégiques de nombreux experts, sur le crime organisé sous ses différentes facettes et comment l’Algérie entend lutter contre ce fléau qui menace la sécurité nationale, les 23/24 février 2021 à Alger, dont il m’a été faite l’honneur d’ouvrir cette importante rencontre dont je tiens à remercier les organisateurs pour la confiance témoignée

    1.-Le fléau du crime organisé dépasse le cadre national, devant le relier aux réseaux internationaux, où existent des liens dialectiques entre certains agents externes et internes dans le cadre crime économique organisé. La lutte contre la corruption, qui concerne tous les pays sans exception, n’est pas une question de lois ou de commissions, montrant clairement que les pratiques au niveau mondial contredisent le juridisme et les discours. Il est illusoire de s’attaquer à la corruption sans un système d’information fiable en temps réel utilisant les nouvelles technologies dont l’intelligence artificielle qui a un impact à la fois sur la gestion du segment sécuritaire , économique des entreprises, des intuitions et de nos comportements. Une importante enquête sur plus de 150 pays vient d’être réalisées par d’éminents experts internationaux ( juristes, économistes, politologues, et experts militaires ) parrainée par l’ONU en octobre 2021 mettant en relief que le montant du crime organisé varierait entre 2 et 5% du PIB mondial estimé à 84 680 milliards en 2020 et selon la banque mondiale et devrait dépasser les 100.000 milliards de dollars en 2022, ce qui donne entre 2020/2022 1700 et 4230 milliards de dollars contre une estimation pour 2009 d’environ 600 milliards de dollars, les crise économiques amplifiant le trafic. issu du commerce illégal sous toute ses formes.: drogue, armes, traite, déchets toxiques, métaux. Se basant sur douze(12) indicateurs de résilience : leadership politique et gouvernance., transparence et responsabilité du gouvernement, .-coopération internationale, – politiques et législations nationales, – système judiciaire et détention, .- forces de l’ordre, intégrité territoriale, .- lutte contre le blanchiment d’argent, capacité de réglementation économique, soutien aux victimes et aux témoins, prévention et acteurs non étatiques, l’étude arrive à six conclusions : 1 ère conclusion, plus des trois quarts de la population mondiale vivent dans des pays où le taux de criminalité est élevé, ou dans des pays où le niveau de résilience face au crime organisé est faible ; 2e conclusion, de tous les continents, c’est l’Asie qui enregistre les niveaux de criminalité les plus élevés ; 3e conclusion , la traite des personnes est le marché criminel le plus répandu au monde ; 4e conclusion, les démocraties présentent des niveaux de résilience face à la criminalité plus élevés ; 5è conclusion, les acteurs étatiques constituent les principaux facilitateurs de ces pratiques occultes et obstacles à la résidence face au crime organisé(dont octroi opaque de l’octroi de marchés publics). 6e conclusion, de nombreux pays en conflit et États fragiles sont très vulnérables face au crime. (Pr Abderrahmane Mebtoul Institut français des relations internationales Paris décembre 2013, les enjeux géostratégiques de la sphère informelle au Maghreb).

    2.- Ainsi le trafic de marchandises regroupe différentes pratiques : contrefaçon ; piraterie ; falsification ; adultération de produits ; contrebande de produits licites et fraude fiscale. Le commerce illicite génère des bénéfices juteux et ne représente que peu de risques pour les groupes criminels organisés car les peines encourues au titre du commerce illicite sont plus légères que pour d’autres infractions comme le trafic de stupéfiants.. Pour combattre efficacement ce fléau, les pays doivent disposer d’enquêteurs spécialisés, de procureurs et de juges dans ce domaine de criminalité, tandis que les groupes criminels organisés disposent de compétences, de réseaux et de ressources logistiques toujours plus perfectionnés, utilisant les nouvelles technologies détournées à des fins criminelles, notamment les sites Internet, les médias sociaux, les appareils mobiles, les places de marché en ligne, le Darknet ou encore les cyber monnaies, posent un problème permanent pour la communauté des services chargés de l’application de la loi. . Dans le cadre du crime organisé je distingue plusieurs segments, pouvant exister des relations dialectiques entre les différents acteurs concernant le trafic illicites.

    Premièrement, nous avons le trafic d’armes.. Le commerce des armes à feu est empreint d’opacité et oppose le secret d’État à de nombreuses tentatives de transparence selon le groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité GRIP un centre de recherche indépendant en Belgique, dénonce aussi parfois le comportement des industries qu’il accuse de se cacher derrière le secret défense pour justifier des pratiques difficilement acceptables ce qui explique les données contradictoires avec des différences importantes .Ainsi, selon l’ONU, sur la base des données de l’Office des Nations unies contre le crime (ONUDC) le marché international du trafic d’armes est estimé à plus de 1 200 milliards de dollars par an. . Deuxièmement, nous avons le trafic de drogue. Avec un chiffre d’affaires estimé entre 300 et 500 milliards de dollars, le trafic de drogue est devenu le deuxième marché économique au monde, juste derrière le trafic d’armes.. Si les trafiquants de drogues étaient un pays, leur PIB les classait au 21è rang mondial, juste derrière la Suède. Malgré la répression, l’ONU estime que seuls 42% de la production mondiale de cocaïne sont saisis (23% de celle d’héroïne).

    Troisièmement, , nous avons la traite des êtres humains. C’est une activité criminelle internationale dans laquelle des hommes, des femmes et des enfants sont soumis à l’exploitation sexuelle ainsi que le trafic d’immigrants Le Gafi (Groupe d’action financière international) en 2019 révèle dans une étude que les profits liés à la traite humaine s’élèveraient à 150 milliards de dollars, chiffre multiplié par six en l’espace de 5 ans. Quatrièmement , nous avons le trafic de ressources naturelles qui inclut la contrebande de matières premières telles que diamants et métaux rares (provenant souvent de zones de conflit) et la vente de médicaments frauduleux potentiellement mortelle pour les consommateurs. Selon Interpol, les revenus de la contrebande de matières premières dépassent les 300 milliards de dollars : environ 20 % pour le pétrole et 38 % des revenus. Les mouvements terroristes consistent en un trafic de matières premières avant le trafic de drogue. Selon le Forum économique mondial, les médicaments contrefaits génèrent 120 à 160 milliards d’euros chaque année..

    Cinquièmement , le plus grand défi à la communauté internationale est la cybercriminalité. Les pertes mondiales imputables aux attaques informatiques ont atteint les 1000 milliards de dollars en 2020, soit plus d’1% du PIB mondial. Ces pertes proviennent du vol d’actifs monétaires et de propriété intellectuelle mais également de pertes cachées, souvent omises.. A cet effet, selon une étude d’Interpol, la pandémie de coronavirus a de profondes répercussions sur les cybermenaces dans le monde. Compte tenu de cette situation, la Direction de la Cybercriminalité d’INTERPOL a élaboré en août 2020, un rapport d’évaluation mondial portant sur la cybercriminalité liée au COVID-19 en s’appuyant sur l’accès aux données de 194 pays membres et de partenaires privés afin de brossant un tableau complet de la cybercriminalité liée à la pandémie de COVID-19 : escroqueries en ligne et hameçonnage pour 59%; logiciels malveillants visant à désorganiser (rançongiciels et attaques par déni de service distribué) pour 36% ; logiciels malveillants visant à obtenir des donnée ; domaines malveillants , pour 21%; désinformations et fausses informations, de plus en plus nombreuses, se répandent rapidement dans le public.

    En synthèse de tous ces trafics, nous avons le blanchiment d’argent, processus durant lequel l’argent gagné par un crime ou par un acte illégal est lavé. Il s’agit en fait de voiler l’origine de l’argent pour s’en servir après légalement. Les multiples paradis fiscaux, des sociétés de clearing (aussi Offshore) permettent de cacher l’origine de l’argent. Des techniques de blanchiment d’argent nouvellement émergentes et de plus en plus complexes apparaissent, impliquant l’utilisation du régime du commerce international, des passeurs de fonds, des systèmes alternatifs de transfert de fonds et des structures d’entreprise complexes. D’où l’importance d’un système d’information en temps réel , fondement, impliquant la coordination étroite des institutions de contrôle, dont la réhabilitation de la Cour des comptes, consacrée par la constitution comme organe suprême du controle, en léthargie depuis de longues années, y compris les services de sécurité pour protéger l’économie nationale et le renforcement de la coopération au niveau bilatéral, régional et international. Ainsi, la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée en décembre 2000 où a été mis en relief les liens entre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, où a été demandé aux Etats membres de se conformer aux dispositions de la résolution et de prendre des mesures préventives et pénales contre le blanchiment d’argent en vue de combattre le financement du terrorisme. ( voir Abderrahmane . Mebtoul « l’Algérie face aux trafics et au terrorisme au niveau de la région sahélienne »- Ministère de la défense nationale -Institut de Documentation, d’Evaluation et de Prospective trafic des frontières et la sécurité au Sahel 27 mars 2018-)

    En résumé, pour l’Algérie concerné par ce fléau qui menace la sécurité nationale et hypothèque le développement futur du pays , le combat contre la corruption, il s’agira d’analyser l’essence et non des actions conjoncturelles qui reproduiront le même mal à terme , donc d’anticiper et de réaliser de profondes réformes pour éviter que de telles pratiques ne se reproduisent , l’arsenal pénal étant en dernier ressort. Ayant eu à diriger en tant que directeur général des études économiques et haut magistrat comme premier conseiller à la Cour des comptes, pour la présidence de l’époque le dossier du bilan de l’industrialisation entre 1965 et 1978, du programme de l’habitat entre 1980/1983 en relations avec le Ministère de l’intérieur et tous les Walis nous avons constaté d’importants surcoûts par rapport aux normes internationales, ainsi que du dossier des surestaries avec le ministère du commerce. J’avais conseillé à la présidence de l’époque d’établir un tableau de la valeur en temps réel, avec la numérisation des entreprises , du commerce , des banques, de la fiscalité, des domaines, et de la douane et ( que certains redécouvrent en 2021) reliant toutes les institutions concernées aux réseaux internationaux (prix, poids, qualité) , tableau qui malheureusement n’a jamais vu le jour du fait que la transparence des comptes s’attaquait à de puissants intérêts occulte Au sein d’un monde turbulent et instable préfigurant d’importants bouleversements géostratégique, la lutte contre la corruption est le fondement du retour à la confiance et une nouvelle gouvernance, sans lesquels aucun développement n’est possible, devant combattre la mentalité rentière et réhabiliter le travail et l’intelligence.

    #Algérie #Crime_organisé

  • Maroc. L’amère vérité historique

    Maroc. L’amère vérité historique

    Maroc. L’amère vérité historique – Makhzen, Algérie, Israël, normalisation,

    « A bas la normalisation» est le hashtag qui a occupé la première place durant de nombreuses journées sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter, dans le cadre de la campagne populaire de rejet, lancée par des juristes marocains, à l’occasion du premier anniversaire de la signature de l’accord de normalisation entre le régime du makhzen et l’entité sioniste.

    Malgré le black-out médiatique et les restrictions sécuritaires imposées par le régime du makhzen au peuple marocain, les hommes libres marocains ont rejeté la politique du fait accompli suivie par le régime monarchique, considérant le sionisme comme un mal, source de désordre et de destruction là où il s’installe, et fermement convaincus que la normalisation avec des tueurs d’enfants était une trahison envers tous les peuples libres de par le monde. Le régime du Makhzen n’accorde aucune attention à son peuple, bien plus, il se complait dans son aplaventrisme et continue de céder le sort du Maroc à des mains tachées du sang d’innocents et d’une entité qui usurpe les territoires des autres et viole l’honneur des peuples.

    L’«émir des croyants» n’a pas dévié de la politique suivie par ses ancêtres, qui avaient trahi leur peuple, se sont alliés au colonialisme et cédé des îles et des villes en offrande à l’Espagne et au Portugal.

    Ainsi, l’histoire nous enseigne qu’en 1415, le roi du Portugal avait mené la bataille de la «conquête de Ceuta», lorsque ses forces ont pris, de nuit, la ville sans qu’il y ait eu à signaler la moindre résistance pendant que d’autres relèvent qu’il n’y a eu à déplorer guère plus de huit victimes dans les rangs portugais. Pour ce qui est de Melilla, elle a été prise en douceur et sans aucune violence par les Espagnols, en 1497.

    Outre Ceuta et Melilla, de nombreuses îles marocaines sont encore occupées par l’Espagne, ce qu’ignorent de nombreux Arabes et même des Marocains euxmêmes. Ces îles sont situées juste au large du Maroc, à quelques kilomètres de la ville marocaine de Ras El-Ma. Les îles Canaries sont un archipel de sept îles comptant une population de 2 millions d’habitants, situé à 100 km à l’ouest du Maroc, sur sa côte atlantique et à plus de 1000 kilomètres de son occupant l’Espagne !

    Après le rappel de ces quelques faits historiques que nul ne saurait nier ou ignorer, au lieu que le régime du «Prince des croyants» œuvre à la récupération de ses territoires et de ses droits, il ne trouve d’autre alternative que d’occuper le territoire des autres et la falsification des faits historiques à son avantage.

    Pas plus tard qu’hier, à l’accession de notre pays à l’indépendance, Hassan II avait manifesté des prétentions sur des territoires algériens arrosées du sang d’Algériens et qui avaient été défendus par des Algériens, croyant que par le recours à son arsenal militaire il pouvait tirer profit de la situation difficile dans laquelle se trouvait le jeune Etat algérien, laissé exsangue par l’occupation coloniale.

    Deux années plus tôt, précisément à l’annonce de l’accession à l’indépendance de la Mauritanie, le 28 novembre 1960, Mohammed V avait refusé de reconnaître l’indépendance de la Mauritanie qu’il considérait comme un territoire marocain et s’était empressé de contacter plusieurs pays, d’effectuer de nombreuses visites, de parcourir la planète de long en large pour s’assurer le soutien, l’amitié et l’appui des Etats dans le but d’annexer la Mauritanie à son royaume. Ceci, en dépit de la reconnaissance par la majorité des pays et des organisations internationales de l’indépendance de la Mauritanie, à l’exception de la Ligue arabe qui n’a accepté l’adhésion de la Mauritanie qu’à compter de 1973 !

    Aujourd’hui, le «petit-fils» n’a pas retenu la leçon et n’a pas tiré les leçons de l’histoire, ni des luttes des peuples épris de liberté et d’indépendance.

    Ainsi, le grand-père, le père et le fils ont hérité de pratiques les empruntant au banditisme et à l’art de spolier les droits des autres, et il n’est guère surprenant ni nouveau aujourd’hui de voir le petit-fils «Mohammed VI» suivre la politique des «bons ancêtres» qui ont volontairement et de bon cœur cédé la moitié de leurs terres, délaissé la moitié restante sans la protéger ni la défendre, et manifester toute honte bue et sans vergogne des velléités agressives à l’encontre de leur voisin du Sud, en plus de l’appauvrissement de leur peuple et de la normalisation avec l’entité sioniste, ennemie de la foi, des pays et de l’humanité.

    El Djeïch n°702, janvier 2022