Catégorie : Maghreb

  • Ali Ahmed Salem, journaliste mauritanien est formel : « Le haschich marocain inonde la Mauritanie et le marché africain »

    Partager ses frontières avec l’un des plus gros producteurs du cannabis au monde n’est pas sans conséquences directes sur certains pays. L’Algérie, n’est pas la seule à en « payer les frais ». La Mauritanie aussi.

    L’écrivain et journaliste mauritanien et expert en affaires sécuritaires mauritaniennes, Ali Ahmed Salem, a en effet indiqué que le » haschich marocain qui passe par le poste frontalier de Guerguerat au Sahara occidental, inonde la Mauritanie et le marché africain ».

    Dans une interview accordée au site « Sahara occidental 24 «, M. Ali Ahmed Salem a affirmé que le haschich marocain est le prochain danger provenant de l’est , précisant que les camions de transport marocain vers la Mauritanie et de celle-ci vers plusieurs pays africains, ont constitué durant les dernières années l’artère principale pour alimenter le marché africain en drogue .

    Le haschich marocain est transporté dans des camions de transport de marchandises marocaines via le poste frontière de Guerguerat, a expliqué le même intervenant, soulignant que «cela a posé ces derniers temps un défi sécuritaire et social, voire politique sur la Mauritanie « .
    Le journaliste mauritanien a rappelé que les bandes de trafic de drogue marocaine tentent toujours par plusieurs moyens d’introduire la drogue en Mauritanie en dépit du durcissement du contrôle par les autorités mauritaniennes sur l’ensemble des postes frontaliers .

    Pour rappel, l’analyste senior au Global initiative, Farah Raouf avait affirmé que le territoire du Sahara Occidental occupé est devenu une plaque tournante pour le trafic de Cannabis en provenance du Maroc, et d’où transite l’essentiel de la production de cette drogue vers les pays du Sahel .

    «La culture intensive du Cannabis dans les montagnes du Rif en fait du Maroc l’un des plus grands exportateurs de drogue (au monde) et bien que le produit de qualité supérieure soit principalement destiné à l’Europe, la majorité du haschich de qualité inférieure traverse le sud du Maroc et le Sahara occidental pour alimenter les marchés de la Mauritanie et le nord du Mali», avait indiqué Raouf Farah au site d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP).

    De son côté, le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Sidi Mohamed Amar, avait réitéré février dernier l’appel du front en direction du conseil de sécurité à « faire pression sur le Maroc pour l’amener à assumer ses responsabilités régionale et internationale, et à cesser ces actes déstabilisants et menaçants pour la sécurité et la stabilité des pays voisins et de la région tout entière».

    Il rappelle en outre que depuis le 13 novembre 2020, l’ensemble du territoire du Sahara occidental est devenu «une zone de guerre ouverte» en raison de la grave violation par le Maroc du cessez-le-feu.
    Et malgré cet état de guerre, poursuit le diplomate sahraoui, «le trafic de drogue et le trafic d’êtres humains à travers le mur de sable illégal (érigé par l’occupant) au Sahara occidental se poursuivent sans relâche».

    Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, avait rappelé en outre, que «le Maroc reste le plus grand producteur et exportateur de cannabis au monde», comme le confirment de nombreux rapports internationaux dont le rapport 2020 sur la stratégie internationale de contrôle des stupéfiants du département d’Etat américain et le rapport mondial sur les drogues 2020 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime».

    Y.O

    Algérie Breve News, 28 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Mauritanie, cannabis, haschich, drogue, Sahara Occidental,

  • Forte pression sur la Tunisie pour isoler l’Algérie…

    Tunisie, Algérie, Maroc, #Tunisie, #Algérie, #Maroc,

    Le New York Times évoque une prochaine normalisation entre la Tunisie et Israël comme acquise, et ne serait qu’une question de temps et de…préparation. Officiellement, c’est faux. Car le célèbre NYT sait produire du faux en temps de propagande de guerre. Mais on fait comme si c’était vrai…

    Depuis la normalisation d’Israël avec le Maroc, le président tunisien Kaïs Saïed est soumis à une pression intenable. Les Etats Unis, les capitales occidentales, l’Elysée, les lobbys communautaires et d’affaires tentent de l’engouffrer dans cette piste, qu’on lui présente comme sans risque, et, mieux, pleine de promesses.



    En fin de mandat, et avant de quitter la Maison Blanche, le président Donald Trump accélère son plan visant à pousser vers la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes. C’est dans ce contexte que le New York Times a fait savoir le lundi 21 décembre, que selon des responsables américains proches de ce dossier, la Tunisie et le Sultanat d’Oman pourraient être les prochains pays qui normaliseront avec Israël. « Des responsables en lien avec les accords d’Abraham ont estimé que la Tunisie et le Sultanat d’Oman seront les prochains à rejoindre ces traités », a-t-on écrit.

    Les accords d’Abraham sont deux traités de paix entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part et entre Israël et Bahreïn d’autre part. Le premier, entre Israël et les Émirats arabes unis, a été annoncé le 13 août 2020 par le président des États-Unis Donald Trump.



    Sur fond de normalisation des relations de plusieurs pays arabes avec Israël, le bloc démocrate à Tunis a décidé de présenter une initiative condamnant et surtout criminalisant toute normalisation entre la Tunisie et l’Etat hébreu.

    En vérité, les réunions qui se multiplient entre l’entité sioniste et ses principaux alliés, le Maroc, les Etats Unis, les Emirats, etc. concoctent un « plan de bataille » pour isoler…l’Algérie. Ce serait plus, à en croire nos sources, une bataille politique, diplomatique et économique. L’objectif escompté est celui d’isoler l’Algérie, en la coupant de ses voisins traditionnels dans sa géographie naturelle.


    L’ExpressDZ, 26 déc 2020

    Etiquettes : Algérie, Tunisie, Maroc, Israël, normalisation,

  • Maroc : Depuis la guerre des sables, les FAR se préparent pour une confrontation éventuelle avec l’Algérie (document officiel)

    Depuis la guerre des sables, l’équipement, la formation et la disposition de l’armée ont été orientés dans la perspective, d’une confrontation éventuelle avec l’Algérie (document officiel)

    Dans un document confidentiel révélé par le hacker Chris Coleman, l’armée met en exergue l’identité des deux principaux ennemis du Maroc : L’Algérie et l’Espagne.

    Concernant l’Algérie, le document précise que « au delà du différend de frontières à l’est entre le Maroc et l’Algérie, le conflit était surtout idéologique c’est ce qui générait un grand manque de confiance mutuelle qui dure relativement jusqu’à nos jours ».

    C’est la raison pour laquelle « l’équipement, la formation et la disposition des unités des « Forces Armées Royales » FAR, ont depuis ce jour été orientés dans cette perspective, d’une confrontation éventuelle avec l’Algérie ».

    « Les leçons tirées, ajoute-t-il, de « la guerre des sables » opposant les deux pays en Octobre 1963, façonnent jusqu’à nos jours les dispositifs et tactiques des FAR, se caractérisant à ce stade grosso modo, par le souci de stopper l’assaut d’un ennemi en supériorité numérique et d’arrêt de colonnes blindées venant de l’Est ».

    « Ceci, précise-t-il, par le biais d’un binôme puissant d’artillerie automotrice et blindés, s’appuyant sur une machine logistique infaillible et l’appui d’une aviation de chasse essentiellement tournée vers l’appui feu rapproché « close air support », ceci aux dépend du rôle « air-air » qui a toujours été négligé chez les « Forces Royales Air » (FRA) ».

    « L’expérience de la guerre du Sahara, opposant le Maroc aux séparatistes du Polisario appuyés par l’Algérie a été un tournant décisif dans la construction de la doctrine des FAR, qui ont vu leur effectif doubler durant la période de guerre et qui ont pu développer une expérience pionnière en matière de guerre de désert mondialement reconnue ».

    « Le début de guerre n’a pas été aisé pour les FAR, notamment à cause de la non maîtrise du terrain sahraoui et à cause de la faiblesse des moyens logistiques des FAR à l’époque, ceci en plus de l’effet de choc qu’a représenté la présence de certains armements chez l’ennemi notamment son arsenal DCA (1) précisément le SAM-6 (2) entre-autres et son effet dévastateur sur les FRA dont les chasseurs étaient à l’époque dépourvus de mesures ECM (3) voire même de contre mesures IR (4) contre la menace des MANPADS (5) et missiles à guidage thermique en général ».

    « La construction du mur défensif à partir de la période 1982 a catégoriquement changé le cap en faveur des FAR qui ont pu stopper l’hémorragie des pertes causées par les attaques « Hit-and-run » (6) de la guerre asymétrique dont le Polisario faisait un art ».

    « La guerre au Sahara a montré la primordialité de la logistique comme facteur principal de la défaite ou victoire dans un milieu désertique, de plus la nécessité de miser sur la mobilité des unités pour faire face à un ennemi imprévisible dans un territoire vaste, sur ce point la composante transport des FRA, ainsi qu’au sol les unités des différents « régiment d’infanterie mécanisé » RIM ont joué un rôle décisif dans la victoire légendaire des FAR ».

    Source : Maroc Leaks, 25 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, armement, FAR, ANP, Guerre des Sables,

  • L’Union des dentistes du Maghreb arabe se joint à l’initiative « Waterfalls » des Émirats arabes unis.

    DUBAI, 3 avril 2021 (WAM) – L’Union des dentistes du Maghreb arabe s’est jointe à l’initiative « Waterfalls », un projet des EAU qui a bénéficié à 271 861 personnes de 197 pays du monde entier depuis son lancement.

    L’annonce a été faite lors d’une session animée par Anas Al Madani, vice-président et directeur général du groupe INDEX Holding.

    Le Dr Abdul Salam Al Madani, président exécutif de l’initiative « Waterfalls » pour la formation continue des EAU vers le monde, et président exécutif de l’AEEDC Dubaï et de l’alliance scientifique dentaire mondiale, a déclaré dans son discours d’ouverture : « La quête de l’éducation ne s’arrête pas, et la pandémie de COVID-19 ne peut pas empêcher les chercheurs de connaissances de la trouver. C’est dans cette optique qu’est née l’initiative « Cascades » pour la formation continue et que nous devons tendre une main secourable à ceux qui en ont besoin. Les EAU ont toujours été parmi les premiers à offrir leur aide et leur soutien ».

    Le colonel Abdulrahman Ali Al Mansouri, directeur du bureau exécutif au département des récompenses comportementales au ministère des Chances, a déclaré : « Nous tenons à vous remercier pour votre participation à cette initiative lancée sous le thème « Des EAU au monde », qui est une initiative qui vise à habiliter un million de médecins, nous permettant de transmettre activement le message des pionniers au monde ».

    Il a ajouté : « Nous avons vu le grand rôle des pionniers, qui était plus évident à la lumière de la pandémie de COVID-19 et des efforts considérables déployés par le secteur médical à travers le monde. C’est pourquoi, avec notre partenaire stratégique INDEX Holding, nous avons réfléchi à des moyens de soutenir le personnel médical et de santé et de lui donner les moyens de mener à bien sa noble mission. Pendant la pandémie de COVID-19, l’importance de la communication et de la formation continue est devenue encore plus significative. Les médecins et les spécialistes du monde entier doivent partager leurs compétences et leurs connaissances, ce qui est une condition essentielle de la recherche scientifique en ce moment. »

    Mohamad Jarrar, président de l’Union des dentistes du Maghreb arabe, a déclaré :  » La pandémie du COVID-19 est l’occasion de réexaminer la définition de l’enseignement traditionnel et d’adopter des méthodes d’enseignement plus modernes, basées sur les technologies modernes pour accélérer le développement de notre système dans les pays du Maghreb. L’enseignement et la formation à distance permettent aux dentistes d’acquérir les aptitudes et les compétences nécessaires à l’utilisation des technologies et des outils modernes de communication et d’information et à la diffusion de la technologie auprès de la communauté médicale en général, et de la dentisterie en particulier, et offrent un concept plus large de formation continue, tout en contribuant à la création d’une société capable de suivre les évolutions récentes. »

    « Je tiens à remercier les Émirats arabes unis et leurs sages dirigeants, ainsi que tous ceux qui participent à l’initiative de formation continue Waterfalls », a-t-il déclaré en concluant son discours.

    Lors de son discours, Gerhard Seeberger, Président de la Fédération Dentaire Internationale FDI a déclaré : « Lorsque les initiatives sont basées sur l’engagement et la passion, la croissance et le développement ne seront pas linéaires, et c’est ce que nous voyons dans l’Initiative des cascades et le Groupe de dentistes de Tawassol, où la coopération entre ces deux initiatives se traduira par une croissance énorme et de grands avantages. »

    Le Professeur Ihsane Ben Yahya, Président élu de la FDI, a déclaré : « L’initiative « Waterfalls » témoigne du rôle clé de la formation continue et, en effet, tous les professionnels doivent participer à la politique de formation continue, car il est très important aujourd’hui de rester à jour avec les derniers développements, informations et technologies afin d’accroître les compétences professionnelles et cliniques pour de meilleurs soins aux patients ».

    Le Dr Majd Naji, membre de l’American Academy of Aesthetic Dentistry et fondateur du Liberty Medical Group, a déclaré : « Grâce à l’initiative « Waterfalls », nous avons pu profiter de la pandémie de COVID-19 et réunir des médecins et des professionnels, indépendamment de la distance physique . Je suis très heureux qu’un groupe de dentistes marocains ait rejoint cette initiative unique, car cette coopération donnera aux dentistes du monde entier l’occasion de bénéficier des grandes expériences des dentistes des pays du Maghreb ».

    Le Dr Kamal Benmansour, directeur du groupe dentaire « Tawassol », trésorier de la Fédération arabe des dentistes, secrétaire général de l’Union maghrébine des dentistes, a déclaré :  » De telles initiatives éducatives humanitaires en provenance des EAU sont toujours les bienvenues, et au nom de l’équipe du groupe dentaire Tawassol, je tiens à exprimer notre bonheur absolu avec cette session qui est au cœur des intérêts de notre groupe, à savoir sa formation continue dans le domaine de la dentisterie et l’autonomisation de tous d’une manière plus efficace et efficiente « .

    Le Dr Chouaib Rifki, doyen de la faculté de médecine dentaire de l’université de Casablanca, a déclaré : « La formation continue est un droit pour chaque personne sur terre et chaque médecin, et nous sommes toujours appelés à rechercher la connaissance du berceau à la tombe, et grâce à cette précieuse initiative, l’éducation est devenue accessible aux spécialistes du monde entier ».

    Par ailleurs, le Dr Dib Mohamed Reda, président du Conseil national d’éthique dentaire en Algérie, a déclaré : « Nous considérons cette initiative comme un pont et un lien entre les pays du Maghreb et les pays arabes. C’est une initiative honorable pour nous et nous tenons à remercier toutes les personnes impliquées pour leurs efforts considérables. »

    Le Dr Bassem Maatar, président de l’Union dentaire tunisienne pour le secteur privé, a déclaré : « Nous apportons notre soutien à cette initiative unique et sommes convaincus du grand bénéfice qui résultera de cette collaboration pour tous les participants, car les médecins des pays du Maghreb pourront partager leur expérience et leurs connaissances grâce aux conférences. « 

    Enfin, le Dr Mohamed El Moustapha Brahim, président de l’Union nationale des dentistes mauritaniens, a déclaré : « Les Émirats arabes unis ont toujours su rendre l’impossible possible, et grâce à ces initiatives, ils ont fourni un modèle impressionnant qui ne peut être sous-estimé dans le domaine de la connaissance et de l’éducation. « 

    Un certain nombre d’universitaires du Maroc et d’Algérie ont assisté à la session.

    Traduit par : Mina Samir Fokeh.

    Source : Agence de presse emirati, 3 avr 2021

    Etiquettes : Union des dentistes du Maghreb arabe, Waterfalls, Émirats arabes unis, Anas Al Madani, INDEX Holding, AEEDC Dubaï, covid 19, pandémie,


  • Le Maroc pourrait venger la population de Figuig en coupant le « Gazoduc Maghreb-Europe »

    Suite à l’expulsion des agriculteurs marocains de la localité de Laaroda par les autorités algériennes, l’affrontement est à son comble entre les deux voisins maghrébins. Dans cet affrontement, toutes les armes sont, apparemment, valables.

    Selon un média marocain, les autorités marocaines auraient l’intention de mettre fin aux revenus souttirés du Gazoduc Maghreb-Europe par la non reconduction des accords signés entre le Maroc et l’Algérie à ce sujet. Ces accords prendront fin en 2021 après 25 ans d’exploitation permettant à Alger d’acheminer son gaz vers le contienent européen.

    D’une longueur de plus de 1300 km, dont 540 km sur le territoire marocain, le Gazoduc Maghreb-Europe permet le transit d’un volume annuel de plus de 10 milliards de m³ de gaz naturel.

    Tags : Algérie, Maroc, Gazoduc Maghreb-Europe, exportations de gaz, Figuig, El Arja, Laaroda,

  • Tunisie : « Challenge One », le premier satellite du Maghreb est lancé

    La Tunisie a franchi un pas de géant dans le domaine aérospatial avec le lancement, ce 22 mars, de son satellite fabriqué entièrement dans le pays, « Challenge One ». Il s’agit du premier satellite fabriqué au Maghreb et du sixième sur le continent africain.

    (CIO Mag) – La Tunisie est le premier pays du Maghreb à fabriquer son propre satellite. Destiné à l’internet des objets, « Challenge One » a décollé dans la matinée du lundi 22 mars à BaiKonour, au Kazakhstan et suivi en direct en Tunisie.

    D’après TelNet, groupe tunisien des Télécommunications à l’origine de cette création, la construction de ce satellite a été appuyée par des ingénieurs tunisiens expatriés, dont l’un a participé à la récente mission de la NASA sur Mars. Selon la même source, ce satellite expérimental est destiné à récolter les données collectées par ces appareils pour y avoir accès en temps réel, même dans une zone terrestre sans couverture Internet. Il vise à répondre au besoin croissant de connexion satellitaire pour les objets, car moins de 20% de la surface du globe est couverte par le réseau Internet terrestre.

    Plus de 20 satellites

    Ce satellite dispose d’une capacité de transmission de 250 kb/s sur 550 km, selon TelNet. C’est l’un des premiers à utiliser dans l’espace un protocole de transmission de données déjà utilisé sur Terre, LoRa, ce qui permet de connecter via satellite des objets existants en ne changeant que l’antenne. TelNet souhaite lancer d’ici trois ans, en partenariat avec d’autres pays africains, une constellation de plus de 20 satellites afin d’exploiter commercialement cette technologie. « Cela ouvre la voie à l’ouverture d’un service innovant pour la région dans un domaine en pleine expansion », indique à l’AFP Mohamed Frikha, PDG de TelNet.

    Signalons que la Tunisie est le premier pays du Maghreb et le sixième en Afrique à fabriquer son propre satellite, après notamment l’Afrique du Sud, l’Egypte ou le Ghana, selon le site spécialisé Space in Africa.

    Enock BULONZA

    CIO-Mag, 23 mars 2021

    Tags : Tunisie, satellite, production locale, Maghreb, Challenge One,

  • Lancement de « Challenger one », le satellite tunisien, le premier fabriqué dans le Maghreb

    C’est un petit pas pour l’aérospatiale mais un grand pas pour la Tunisie: le premier satellite fabriqué entièrement localement, destiné à l’internet des objets connectés, a été lancé dans l’espace lundi. « C’est une fierté d’avoir participé à ce projet, travailler dans le secteur aéronautique ou aérospatial est un rêve », a déclaré à l’AFP Khalil Chiha, ingénieur formé à l’école nationale d’électronique de Sfax (centre). La Tunisie est le premier pays du Maghreb à fabriquer son propre satellite, et le sixième pays africain, selon le site spécialisé Space in Africa.

    Expérimental

    Thermomètres ou capteurs de pollution connectés, puces de localisation ou senseurs d’humidité: ce satellite expérimental est destiné à récolter les données collectées par ces appareils pour y avoir accès en temps réel même dans une zone terrestre sans couverture internet. « Challenge One », créé par l’entreprise tunisienne de télécommunications TelNet, doit rejoindre son orbite vers 10H20 GMT à bord d’un lanceur Soyouz.

    La fusée, qui devait initialement décoller samedi – 65e anniversaire de l’indépendance tunisienne -, a finalement quitté Baïkonour, au Kazakhstan, lundi matin. Un décollage suivi depuis Tunis par le président tunisien Kais Saied. « Notre richesse réelle est la jeunesse qui peut faire face aux obstacles », a déclaré M. Saied, soulignant que la Tunisie, empêtrée dans une crise sociale et politique, ne manquait pas de ressources mais de « volonté nationale ».

    Un million d’euros

    Ce projet d’environ un million d’euros, lancé en 2018, est la concrétisation du travail d’une équipe de jeunes ingénieurs locaux, encadrés par quelques experts tunisiens travaillant à l’étranger, dont l’un a participé à la mission Perseverance de la Nasa sur Mars.

    Challenge One, qui doit disposer d’une capacité de transmission de 250 kb/s sur 550 km, tente de répondre au besoin croissant de connexion satellitaire pour les objets car moins de 20% de la surface du globe est couverte par le réseau internet terrestre. TelNet souhaite lancer d’ici trois ans, en partenariat avec d’autres pays africains, une constellation de plus de vingt satellites pour exploiter commercialement cette technologie.

    « Cela ouvre la voie à l’ouverture d’un service innovant pour la région, dans un domaine en pleine expansion », a souligné à l’AFP Mohamed Frikha, PDG de TelNet. Signe du développement aérospatial dans la région, les Emirats arabes unis ont lancé en février la première mission interplanétaire arabe, une sonde en orbite autour de Mars. Une agence spatiale africaine et un groupe de coopération arabe dans le domaine spatial ont été mis sur pied en 2019.

    RTBF, 22 mars 2021

    Tags : Tunisie, Satellite,

  • Au Maghreb, l’eau est à la source des conflits sociaux de demain

    Les conflits autour des ressources en eau se multiplient ces dernières années à travers le Maghreb. Un réchauffement climatique global conjugué à des politiques prédatrices pourrait accentuer les tensions politiques

    Parler des ressources hydriques au Maroc, c’est parler d’agriculture : le secteur avale environ 80 % des stocks en eau du pays (AFP)

    Dans les années 1980, le plus célèbre des opposants marocains à Hassan II, Abraham Serfaty, écrivait dans une langue marxiste typique : « La politique dite ‘‘des barrages‘‘ symbolise l’extension dans les zones les plus fertiles du pays de la grande propriété terrienne orientée vers la culture de produits d’exportation correspondants aux besoins du marché d’Europe occidentale en produits méditerranéens, dans la droite ligne de la politique agricole coloniale. »

    À l’époque, l’accès à l’eau ne semblait pas encore être un enjeu politique et social majeur au Maghreb.

    Des décennies plus tard, le révolutionnaire pétri par la lutte des classes se serait-il étonné de voir le partage et l’usage des ressources en eau dans la région effectivement décrit comme un révélateur majeur de fractures sociales par des analystes peu soupçonnables de sympathies révolutionnaires ?

    « L’eau représente un véritable indicateur d’inégalités à différents niveaux », écrivent des chercheurs de l’Institut français des relations internationales (IFRI) dans une publication soutenue par l’Office chérifien des phosphates (OCP), une des principales entreprises publiques marocaines. Inégalités entre les régions notamment, mais aussi entre les genres, les femmes étant les principales collectrices et porteuses d’eau dans la région.

    Ces dernières années, les conflits autour des ressources hydriques se multiplient : au Maroc, l’occupation d’une source d’eau par des habitants à Imider est devenue un symbole des nouveaux mouvements sociaux qui marquent le pays.

    Depuis des années, des habitants s’opposent à l’exploitation d’une mine d’argent et de mercure par la SMI, une filiale du groupe minier Managem, dont le principal actionnaire est la holding de la famille royale.

    « En 2011, tout a commencé par le blocage des vannes du réservoir d’eau de la mine avec des chaînes », rappelle à Middle East Eye Moha Ed-Daoudy, une figure du mouvement.

    Hotspot du réchauffement climatique dans le monde
    Le cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) l’a souligné en 2014 : le Maghreb est un « hotspot » mondial du réchauffement climatique.

    D’un côté, la montée du niveau de la mer entraîne une salinisation des nappes phréatiques côtières et, de l’autre, les terres s’assèchent.

    La Tunisie est un des pays les plus durement touchés du bassin méditerranéen et avec une disponibilité en eau estimée à 470 m3 par an et par habitant, elle est désormais bien en deçà du seuil de pénurie défini par l’ONU, fixé à 1 000 m3.

    Les gouvernements sont conscients des retombées possibles, notamment des déplacements forcés de population. Stratégie en matière d’énergies renouvelables en Algérie, plan national de l’eau au Maroc… les annonces se succèdent ces derniers mois devant la réalité du stress hydrique.

    La Tunisie, à qui la dégradation de l’environnement coûterait jusqu’à 2 % de son PIB selon la Banque mondiale, a aussi inscrit le droit à un environnement « sain et équilibré » dans sa Constitution.

    Mais les enveloppes débloquées pour des projets de dessalement d’eau de mer ou de traitement des eaux usées ne calment pas encore les colères. Tout au long du hirak, mouvement de protestation dans le Rif marocain, de 2016 à 2018, les difficultés d’accès à l’eau ont hanté les esprits dans les administrations.

    « En 2017, nous avons frôlé la coupure nette dans plusieurs points de l’Oriental, pas loin d’Al Hoceima, l’épicentre du hirak. Ça n’a finalement pas eu lieu, mais ça aurait signé l’extension et la radicalisation du mouvement… », confie à MEE un fonctionnaire sous couvert d’anonymat.

    Dans la société civile, en l’absence de partis écologiques, c’est dans différents univers qu’on trouve posée la question de l’usage de l’eau : les habitants d’oasis, des organisations altermondialistes, des intellectuels critiques, le mouvement amazigh au Maroc… Des organisations spécifiques comme l’Observatoire tunisien de l’eau gagnent aussi en visibilité dans le débat public.

    En 2019, cet observatoire a comptabilisé une centaine de manifestations liées à des difficultés d’accès à l’eau en Tunisie.

    La plupart ont lieu dans les foyers des mouvements sociaux de 2008 et de la révolution de 2011, les régions de Gafsa, Kasserine et de Sidi Bouzid. Depuis quelques années, des habitants creusent chaque été de nouveaux puits plus profonds pour récupérer des eaux boueuses et saumâtres.

    Du côté des institutions, les ajustements techniques prédominent souvent la création de stratégies publiques nouvelles lorsqu’il s’agit d’apporter des réponses au désarroi des populations.

    Ainsi, en Tunisie comme au Maroc, les autorités renvoient à la vétusté des conduites qui occasionne de grosses pertes en eau. Une tendance à dépolitiser le dossier : la sécheresse est structurelle, liée à des dynamiques sur lesquelles les autorités publiques n’auraient pas la main.

    Charafat Afilal, ancienne ministre marocaine déléguée à l’Eau, va jusqu’à reconnaître des défaillances en matière de gouvernance, pointées du doigt par les institutions internationales.

    Une fiscalité inégalitaire
    La complexité des organisations chargées des politiques hydriques et la bureaucratie ne facilitent pas la recherche de solutions.

    Mais l’ex-ministre met en avant les réalisations : « Le Plan Maroc Vert [plan agricole marocain] se recoupe avec le plan national pour l’eau. La prise en considération du facteur stress hydriques est bien là. »

    Elle ramène en outre les conflits à des soucis locaux : « Il est vrai qu’on constate des ratés dans la mise en application sur le terrain, comme des subventions accordées sans l’avis des agences de bassin. »

    Ces considérations techniques et bureaucratiques ne sont pas sans importance, souligne Mehdi Lahlou, président de la branche marocaine de l’Association pour un Contrat mondial de l’eau.

    Mais il souligne à MEE : « Il y a aussi un modèle économique libéral qui a été choisi dans la gestion de l’eau au Maroc, comme dans le reste du Maghreb. »

    Il pointe du doigt une fiscalité inégalitaire et une privatisation rampante du secteur de la distribution, qui permettent à de grands agriculteurs de payer moins cher le mètre cube d’eau productif que le particulier pour se désaltérer.

    Il accuse aussi des symboles lourds de conséquences : des sources confiées à des entreprises ou des consortiums comprenant des entreprises étrangères pour de la mise en bouteille, comme celle de Ben Smim, objet d’un litige et d’une mobilisation locale.

    En effet, lorsque des vents de contestation soufflent sur le pays, l’eau n’est jamais bien loin. En 2011, lors du Mouvement du 20 Février, des habitants de la ville de Tanger se sont regroupés devant les locaux d’Amendis, filiale du français Veolia qui gère le service de l’eau dans la ville.

    Lors du mouvement de boycott contre la vie chère en 2018, parmi les trois marques ciblées et durement touchées, on retrouvait la fameuse marque d’eau Sidi Ali, des Eaux minérales d’Oulmès, entreprise présidée par Miriem Bensalah Chaqroun, ancienne patronne du principal syndicat patronal marocain, la CGEM.

    Le Maghreb s’est aussi tourné vers un modèle agricole bien particulier. À Zagora au Maroc, comme à Sidi Bouzid en Tunisie, on cultive surtout des produits à l’export. Fraises, fleurs, agrumes, pastèques…

    « Des produits très gourmands en eau, produits dans des régions parfois très arides, au détriment de cultures qui demandent moins d’irrigation », souligne Alaa Marzougui, président de l’Observatoire tunisien de l’eau.

    Mehdi Lahlou relève : « Ce qui est certain, c’est que parler de ressources hydriques au Maroc, c’est parler d’agriculture. Le secteur avale 80 % des stocks en eau du pays environ. »

    La pastèque a été mise sur le banc des accusés au Maroc lorsqu’un « hirak de la soif » a éclaté en 2018 à Zagora, jetant des centaines de citoyens assoiffés dans les rues.

    Le plan agricole Maroc Vert a boosté la production dans la région de ce produit ultra gourmand en eau et destiné aux marchés étrangers. Aujourd’hui, presque 20 000 hectares de terres à travers le royaume sont consacrés à ce fruit qui en occupait à peine quelques centaines il y a une décennie.

    Le Maghreb s’en remet aux marchés étrangers

    À Sidi Bouzid, grenier de la Tunisie, et foyer de départ du soulèvement de 2011, la colère politique est liée à ce modèle agricole, à en croire la chercheuse tunisienne Alia Gana. Elle écrit dans l’ouvrage collectif Tunisie, une démocratisation au-delà de tout soupçon : « La réallocation des ressources au profit de l’agriculture intensive en irrigué, levier de l’insertion dans les marchés internationaux, a eu des effets discriminatoires sur l’agriculture familiale, accélérant la marginalisation, voire l’exclusion des petits agriculteurs. »

    Ce modèle de développement, poursuit la chercheuse, « basé sur une intensification technique inadaptée aux spécificités d’un milieu aride, contribue à une dégradation souvent irréversible des ressources en eau ».

    Les politiques d’intégration aux marchés européens ont favorisé une spécialisation en biens agricoles à haute teneur en eau, mais aussi une dépendance alimentaire à l’égard des marchés mondiaux.

    Le Maghreb s’en remet aux marchés étrangers pour s’approvisionner en produits agricoles de base et accuse une balance commerciale structurellement déficitaire.

    Selon un document de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 80 % des besoins tunisiens en blé sont couverts par l’importation, soit l’équivalent de quatre baguettes de pain sur cinq consommées.

    La Tunisie et l’Algérie sont depuis des années parmi les dix premiers pays importateurs de blé dans le monde. Une dépendance qui rendrait la région vulnérable aux fluctuations des prix et aux chocs mondiaux. Et qui a un coût pour la population : les deux pays sont aussi marqués par la part importante de budget consacrée par leurs citoyens à la nourriture : 43 % en Algérie et 35 % en Tunisie, le même chiffre qu’en Irak, selon le département américain de l’Agriculture.

    Dans Food Insecurity and Revolution in the Middle East and North Africa, les chercheurs Habib Ayeb et Ray Bush expliquent comment ces politiques commerciales influencées par les institutions financières internationales ont contribué à l’exaspération des populations et aux soulèvement en Tunisie et en Égypte en 2011.

    En janvier 2020, la volonté du président algérien Abdelmadjid Tebboune de relancer les projets de forages de gaz de schiste dans le sud a mobilisé les manifestants du hirak. Ces derniers accusaient par voie de slogans et de pancartes : l’exploitation du gaz de schiste par une technique dite de fracturation hydraulique exerce une pression énorme sur les précieuses eaux dans les nappes phréatiques.

    Les projets de forage avaient été suspendus en 2015 dans la foulée de mobilisations dans la région d’In Salah. Le sujet divise au sein même du gouvernement : « Le gaz de schiste est une calamité. On va hypothéquer l’avenir du Sud », déclarait à la radio publique Chems Eddine Chitour, actuel ministre de la Transition énergétique, alors à l’Enseignement supérieur, et expert des énergies.

    Muriel Ressiguier, une députée française, soulignait à l’Assemblée : « L’extraction des gaz s’effectue en Algérie par la fracturation hydraulique. Il ne saurait être acceptable que les pays de l’Union européenne ne l’autorisant pas chez eux à cause des multiples risques se tournent vers l’Algérie pour le produire, en laissant supporter à ce pays les aberrations écologiques liées à ce type d’extraction, notamment la pollution des nappes phréatiques… »

    Dans les rues algériennes, on accusait le gouvernement, mais aussi les grandes entreprises gazières et pétrolières étrangères intéressées par la prospection : « Notre Sahara n’est pas à vendre. » La gestion de l’eau se retrouvait ainsi intégrée aux exigences de souveraineté populaire sur les richesses et les institutions des manifestants du hirak.

    Des migrations intérieures massives

    En Tunisie, c’est aussi un secteur clé de l’économie qui suscite des débats. Dans la région du bassin minier, certains imputent à l’extraction de phosphate la raréfaction de l’eau. Une hypothèse contestée, mais la pollution de certaines sources est bien avérée.

    Le désarroi social place les citoyens devant des dilemmes, comme le souligne le biologiste Mohsen Kalboussi dans une opinion publiée sur le site Nawaat : « Différents mouvements sociaux revendiquent le droit à l’emploi plutôt que de contester la pollution générée par les activités minières dans la région. »

    La société civile se déchire parfois et des syndicalistes et des agriculteurs s’opposent ainsi lors de chauds débats locaux ou au cours de mobilisations à propos des retombées économiques et écologiques de l’activité phosphatière.

    Moha Ed-Daoudy, depuis Imider, suit avec intérêt ces mobilisations dans la région. Il est conscient de la difficulté de trancher entre développement économique et protection des ressources hydriques. Mais il insiste : « Ces mouvements montrent que les populations veulent avoir leur mot à dire sur l’utilisation des ressources naturelles. »

    Des chercheurs établissent maintenant le rôle sous-jacent du réchauffement climatique dans l’instabilité politique au Moyen-Orient. Ceux du Center for Climate and Security aux États-Unis, par exemple, ont observé que le soulèvement syrien avait débuté dans des régions tournées vers un usage intensif de l’eau pour la culture du coton notamment, et frappées par des sécheresses entraînant des migrations intérieures massives et une urbanisation chaotique.

    En 2015, l’ancien président américain Barack Obama et la figure de gauche Bernie Sanders ont publiquement fait leur cette analyse.

    Cette dernière a pourtant suscité des oppositions. Pour beaucoup, expliquer le soulèvement syrien par le changement climatique minimise ses raisons politiques. Dans le futur, il semble possible que dans la région, l’usage des ressources en eau devienne une cause explicite de mobilisations politiques.

    Middle East Eye, 22 mars 2021

    Tags : Maghreb, Maroc, Algérie, Tunisie, eau, sécheresse,

  • Mohamed VI, dos décadas de expectativas frustradas

    El rey de Marruecos cumple 20 años en el trono sin haber hecho las reformas que se esperaban

    RICARD G. SAMARANCH

    Los meses posteriores a la subida de Mohamed VI al trono de Marruecos, el 30 de julio de 1999, generaron grandes expectativas entre la sociedad marroquí. El flamante rey, de 35 años y educado en el extranjero, quiso romper con los oscuros años de represión de su padre, Hassan II, y una de sus primeras medidas fue el relevo del odiado Driss Basri, ministro de del Interior desde 1979. Unos años después anunciaría una reforma del Código de Familia que otorgaba nuevos derechos a la mujer marroquí, y entre la oposición ya se hablaba sin temor de una reforma que convierte al país en una monarquía constitucional.

    Sin embargo, después de un inicio prometedor, el proceso de reformas políticas y sociales se frenó en seco. Dos décadas después de la entronización de Mohamed VI, el Majzén, como se conoce al grupo de consejeros y potentados que forman el entorno real, continúa controlando el país, y cualquier amenaza seria a su gobierno es reprimida sin contemplaciones, como sucedió hace un par de años con la revuelta del Rif. A pesar de la naturaleza pacífica del llamado Hirak, sus principales líderes cumplen largas condenas de prisión. Tampoco este año el monarca les ha incluido entre los presos que se benefician de la gracia real en la señalada fecha del 30 de julio.

    « Edificar un Marruecos moderno »

    Mohamed VI dirigió ayer un mensaje a la nación en la que hizo un balance bastante positivo de su reinado. « Hemos conseguido gracias a Dios continuar el proceso de edificación de un Marruecos moderno superando las dificultades que se han interpuesto en nuestro camino », proclamó en el discurso del trono de este año. Entre sus logros señaló la construcción de nuevas infraestructuras, pero también « importantes avances a través del afianzamiento de los derechos y las libertades de un sano ejercicio democrático ». Mientras su gestión de la economía es discutible, las carencias en el ámbito político son evidentes.

    La convulsa primavera del 2011 en Marruecos experimentó también su movimiento popular de protesta, si bien de menor intensidad que en otros países de la región como Túnez o Egipto. El astuto Majzén logró apaciguar los ánimos con una mezcla de promesas de apertura y represión. La reforma de la Constitución fue sobre todo cosmética y el dossier del Sahara Occidental continúa completamente estancado.

    « El monarca puede disolver la legislatura, gobernar por decreto, y cesar o nombrar miembros del gobierno », sostiene la Fundación Freedom House, que define Marruecos como un país « parcialmente libre ». Y es que se celebran elecciones y, al menos de manera formal, el país tiene instituciones y procedimientos propios de una democracia. Es este híbrido político lo que ha permitido el régimen sobrevivir a los vientos de cambio en el mundo árabe.

    Los defensores del monarca esgrimen el desarrollo de algunos sectores económicos clave, como la producción de energía solar, para ensalzar su reinado. Sin embargo, algunas cifras macroeconómicas y las flamantes nuevas infraestructuras, como el puerto de Tánger, no pueden ocultar la persistencia de las desigualdades, la pobreza rural y un bajo nivel educativo. Una prueba del descontento: un 40% de los jóvenes dicen querer emigrar al extranjero, una de las cifras más altas del mundo árabe.

    Fuente: ara.cat

    Tags : Marruecos, Mohamed VI, Lalla Salma, 20 años, monarquía alauita,

  • La libertad de creencias en Marruecos : la patata caliente

    El consejo superior de Ulemas, cuyo presidente es el rey como comendador de los creyentes, aparece en la Constitución (art.41) coma “la única instancia habilitada para pronunciar edictos religiosos (fetuas), que deben estar oficialmente reconocidas, sobre cuestiones que se le dirigen y sobre la base de principios, preceptos y el espíritu tolerante del islam”.

    Este consejo superior comprende un comité científico encargado de emitir fetuas, que recientemente ha publicado un libro-compendio que recoge una fetua que llama a ejecutar al apóstata. El compendio precisa que la fetua es respuesta a una demanda escrita del ministerio de dotaciones religiosas y asuntos islámicos, que por su parte recibió una solicitud de aclaración de parte de la delegación ministerial de derechos humanos sobre la postura del islam respecto a la “libertad de religión” en el marco de la preparación de su sexto informe periódico de la puesta en práctica del pacto internacional de derechos civiles y políticos.

    La fetua ha provocado una polémica, incluso pánico. En efecto, el predicador de la mezquita Ouhoud de la ciudad de Safi dedicó su sermón del viernes 19 de abril, en presencia del rey Mohammed VI, al tema de la libertad de creencias en el islam.

    En lo que aparenta ser un intento de reparar los daños causados por esa instancia real que supuestamente se inspira en el espíritu tolerante del islam, el predicador subrayó ante el rey, comendador de los creyentes, que la libertad de creencia en el islam ocupa un lugar muy importante porque constituye el origen de las libertades, y subrayó que el islam no se queda solamente en la adopción de esta libertad, sino que no añade ninguna obligación en la materia “no hay obligatoriedad en religión, pues el camino correcto ya se diferencia del yerro”. Añadió (el predicador) que el santo Corán ya zanjó la cuestión de las libertades al subrayar que el hombre es libre, pues de lo contrario no sería responsable des sus actos.

    Sin embargo, el Imam deslizó en ese mismo sermón (que está validado por el ministerio de asuntos islámicos, dirigido por el ministro Ahmed Toufiq, quien no representa a ningún partido y no rinde cuentas más que al rey) que la institución del comendador de los creyentes es la única habilitada a regular las condiciones de ejercicio de esa libertad para evitar que sea tomada como pretexto para tratar de crear turbulencias en el país o atentar a su dignidad, pues -dijo- “la nación es sagrada y trasciende a los individuos”.

    ¿Significa eso que el comendador de los creyentes dispone de un poder discrecional para regular la libertad de conciencia de los no creyentes, y que una vez más las otras instituciones que forman el estado moderno, como la constitución o el parlamento, se encuentran fuera de juego? Nuestro Imam no dio más pistas al respecto.

    ¿Y cómo reaccionó el campo político, sobre todo el islamista, ante esta fetua más bien incómoda?

    El jeque Mohamed Fizazi, figura simbólica del salafismo puro y duro, y que ha expresado su intención de fundar un partido, se precipitó para agradecer al consejo de ulemas por esta fetua que según Él representa la verdad absoluta y no debería sufrir ninguna modificación.
    El Movimiento Justicia y Bienestar (Al Adl wal Ihsan), a través de Omar Iharchane, se desmarcó de esta fatwa: “Claramente y sin dudarlo, Al Adl wal Ihsan está a favor de la libertad de creencia. Nuestra postura está basada en los principios de la Charia y consideramos la libertad de creencia como uno de los elementos centrales. Además, las numerosas azoras del Corán que evocan el tema y que afirman la libertad de conciencia establecen los principios fundadores de la Charia (ley islámica)”.

    Iharchane considera que “no existe más que un solo hadiz que aporta que el profeta dijera “matad al que cambia de religión”. Pero nunca ha habido un consenso sobre la autenticidad de este hadiz, que ya no se toma en consideración hoy en día sino por parte de los ulemas los más tradicionalistas”. Iharchane añade que “el régimen de marruecos instrumentaliza el islam y lo utiliza para huir de sus obligaciones internacionales en materia del respeto de los derechos humanos. Es el régimen el que ensucia la religión al utilizarla de forma selectiva para justificar su política autoritaria”.

    En el mismo sentido, el Partido Oumma (de tendencia islamista democrática y que al igual que Al Adl wal Ihsan no está en olor de santidad ante el Poder), se manifestó sorprendido por esta fetua. Para Abkrim, profesor universitario y miembro del partido, “el consejo se apoyó probablemente sobre un hadiz que fue relatado únicamente en la selección Sahih Muslim (uno de las seis selecciones más grandes de hadices en el islam sunni) que autoriza la ejecución del apóstata. Este hadiz no figura en la selección de Sahih al-Bukhari (la mayor selección de hadices). Y explica que los ulemas especialistas, después de haber examinado este hadiz, se dieron cuenta que fue relatado por un hombre que pertenece a la rama de jariyismo y, por consiguiente, no la han tomado como fuente de derecho islámico. Ha recordado que en tales circunstancias, el texto del Corán es la referencia, y este último no menciona la ejecución del apóstata.

    En cuanto al Partido Justicia y Desarrollo (PJD), su posición sobre este tema no es constante y parece haber evolucionado en función de la coyuntura política. Mientras que sus documentos oficiales del VII congreso en 2008 indican claramente su adhesión al principio de libertad de creencia antes del comienzo del proceso de reforma constitucional, el PJD a súbitamente cambiado su postura para oponerse durante las consultas sobre la redacción de la nueva Constitución.

    Luego ha cambiado en el VIII congreso celebrado en julio de 2012. En el capítulo VIII de su manifiesto doctrinal destinado al proyecto de sociedad, el partido escribe que: “fiel a sus documentos de referencia, nuestro partido confirma que su comprensión del islam se apoya en la misma visión abierta que ha constituido un punto fuerte en la experiencia histórica y civilizacional de la nación. Esta visión consagra la diversidad, el pluralismo, la coexistencia entre las religiones y la libertad de creencias y considera la base de ciudadanía como fundamento de la construcción del Estado y de la sociedad”.

    Esta gran brecha no es sorprendente, y confirma simplemente que el PJD no está dispuesto a una contorsión.

    Por su parte, la Asociación Bayt al Hikma (Casa de la Sabiduría), presidida por la parlamentaria Khadija Rouissi (miembro del PAM, fundado por Fouad Ali Himma, amigo y consejero del rey) condenó la fetua al considerarla obscurantista. Así pues, los amigos del amigo del rey no son indulgentes con una institución presidida por el rey. Pero Bayt al Hikma, que dice defender los valores de la modernidad y el racionalismo, adopta un perfil discreto cuando se trata de protestar, por ejemplo, contra el humillante protocolo de pleitesía o contra el presupuesto colosal de la corte real (€ 230 millones por año).

    A título de comparación, señalemos que en Egipto, la institución religiosa Al Azhar ha zanjado el debate de la libertad de creencia con la publicación en enero de 2012 de un manifiesto conjunto con intelectuales sobre las libertades fundamentales, donde dice que “la libertad de religión y el derecho al que va asociada, relativo a la ciudadanía plena para todos, fundada sobre la igualdad de derechos y deberes, constituye la piedra angular de la construcción de una sociedad moderna. Está garantizada tanto por los textos religiosos claros como por los textos constitucionales y jurídicos”.

    El documento va más lejos cuando criminaliza toda tentativa de imposición o de persecución en materia de religión. Rechaza con fuerza todas las tendencias de exclusión, las que atacan a las creencias del otro y las tentativas de inspeccionar la conciencia de las gentes con una mención al hadiz del profeta: “¿Has abierto tú su corazón?”.

    También recuerda la regla de oro según la cual “si el texto es contrario a la razón, hay que privilegiar la razón e interpretar el texto”, y cita igualmente la regla de derecho adoptada por el Imam Malik: “Si la palabra de un hombre contiene cien partes de no creencia y una parte de creencia, hay que privilegiar esa última parte”.

    En Egipto, tras la revolución, tanto el Muftí de la República como el Jeque de Al Azhar ya no serán nombrados por el presidente de la República, sino elegidos por los ulemas.

    El Imam Malik es el fundador del rito malekita, que es oficial en… Marruecos.

    Le blog d’Ahmed Benseddik, 21 abril 2013

    Tags: Marruecos, religión, creencias, libertad,