Catégorie : Maroc

  • Deux passagers évadés ont été refoulés directement au Maroc

    Tags : Maroc, vol Air Arabie, Palma de Majorque – Deux passagers évadés ont été refoulés directement au Maroc

    Deux passagers qui ont fui vendredi soir un avion du Maroc avec d’autres personnes à Palma de Majorque ont été ramenés au pays par la police dans le même avion quelques heures plus tard. Ceci est rapporté par le journal sœur de MM Ultima Hora et basé sur une lettre de la compagnie aérienne Air Arabia Maroc. La police locale l’a arrêtée à Casablanca.

    L’avion s’est écrasé à Palma parce qu’un passager prétendait avoir des problèmes de santé. La police a récupéré les deux hommes à l’aéroport de Son Sant Joan. Une vingtaine d’autres ont pu en sortir. Ils ont franchi la barrière de la barricade et se sont séparés. Un groupe a couru vers le port, d’autres ont ensuite été repérés à Marratxí. Douze fugitifs ont été arrêtés cette même nuit.

    La représentante du gouvernement central des îles Baléares, Aina Calvo, a également commenté l’incident jeudi. Elle a déclaré que les preuves à ce jour suggèrent que l’action a été planifiée par les passagers, principalement du Maroc. « L’enquête se poursuit et de nombreux aspects doivent être étudiés », a déclaré Calvo. Il est important que le ministère public dispose de suffisamment de temps pour enquêter.

    Mallorca Magazine, 12/11/2021

    #Maroc #Espagne #Palma_de_majorque #Migration #Avion_patera #Air_arabia

  • Electricité: Plus long câble sous-marin entre le Maroc et GB

    Tags : Maroc, Raoyume Uni, Grande-Bretagne, électricité, câble sous-marin – Electricité: Plus long câble sous-marin entre le Maroc et GB

    Le plus long câble sous-marin du monde doit être construit entre le Maroc et la Grande-Bretagne. L’itinéraire de transport de l’énergie s’étend sur plus de 3 800 kilomètres et devrait coûter au total près de 19 milliards d’euros. Mais le projet est loin d’être sec.

    La Grande-Bretagne traite également actuellement la question de la production d’énergies durables et renouvelables. Comme la météo n’y est pas forcément favorable au plus haut rendement dans le domaine du photovoltaïque et qu’il y a peu de place pour des parcs éoliens sur l’île, la start-up britannique Xlinks souhaite désormais déplacer sans plus attendre l’unité de production d’électricité britannique au Maroc. . Afin d’amener l’énergie qui y est produite depuis le continent vers l’île, un méga câble sous-marin est nécessaire, ce qui met toutes les connexions sous-marines précédentes à l’ombre à l’ombre.

    Comme l’a rapporté le Financial Times, la startup prévoit de construire le plus long câble électrique sous-marin au monde, s’étendant sur plus de 3 800 km entre l’Afrique du Nord et le Royaume-Uni, avec une capacité suffisante pour alimenter plus de sept millions de foyers britanniques. Mais la simple mise en œuvre du câble ne suffit pas. Des parcs solaires et éoliens avec des systèmes de stockage de batteries doivent être construits sur 1 500 kilomètres carrés au Maroc, qui peuvent ensemble produire plus de 10 gigawatts d’électricité. En outre, 935 millions d’euros doivent également être investis dans la construction de trois installations de production au Royaume-Uni pour répondre à la demande croissante de câbles électriques pour les parcs éoliens offshore et les interconnexions sous-marines.

    De l’électricité verte du Maroc pour la Grande-Bretagne
    L’objectif du projet est de produire de l’électricité propre pour la Grande-Bretagne 24 heures sur 24 au Maroc. Au total, l’ensemble du projet devrait coûter environ 19 milliards d’euros. Cependant, Xlinks n’a pas encore été en mesure d’obtenir un financement pour le projet. La Grande-Bretagne a récemment mis en service la plus longue connexion sous-marine à ce jour appelée « NorthSeeLink » pour l’électricité entre la Norvège et la Grande-Bretagne. NorthSeaLink ne mesure « que » 720 kilomètres de long et est construit pour une puissance maximale de 1,4 GW. Un câble aussi long que celui proposé par Xlinks n’a jamais été réalisé. Les tentatives précédentes de construire des lignes de connexion extrêmement longues ont échoué en raison de coûts excessifs et d’un manque de permis. Par exemple « IceLink » entre l’Islande et l’Ecosse.

    Comparatif électricité verte : ce sont les meilleurs tarifs

    Ceux qui ravitaillent leur voiture électrique en électricité verte sont particulièrement respectueux de l’environnement. Mais le point crucial : il existe plus de 8 000 tarifs d’électricité verte en Allemagne – et tous les fournisseurs ne proposent pas vraiment d’électricité verte. EFAHRER.com sépare le bon grain de l’ivraie et présente les cinq meilleurs tarifs.

    E-Fahrer.com, 12/11/2021

    #Maroc #Grande_bretagne #Royaume_Uni #Cable_sous_marin #Electricité

  • Pour émigrer, les marocains ont inventé le « vol-patera »

    Tags: Migration, Maroc, Espagne, Air Arabia – Pour émigrer, les marocains ont inventé le « vol-patera »

    La presse espagnole utilise le terme « vol-patera » en allusion au vol d’Air Arabia qui a été faussé par certains de ses passagers après une escale à l’aéroport de Palma de Majorque forcée un malaise simulé par l’un des passagers.

    Selon la presse espagnole, les recherches des passagers qui ont pris la fuite à Palma de Majorque a été compliqué par le manque de réponse rapide des autorités marocaines à fournir des informations sur les personnes évadés du vol d’Air Arabia. ABC affirme que « Rabat n’a pas confirmé s’ils faisaient tous partie du groupe Facebook qui aurait planifié l’action. Les parcs, les squatters, les auberges, les bateaux et les avions sont contrôlés pour trouver des immigrants irréguliers » qui ont disparu dans la nature après avoir quitté la « patera aérienne », selon les termes utilisés par le journal espagnol en allusion à l’avion marocain abandonné par une vingtaine de personnes sur les terres baléares.

    « A 17h35 le 5 du jour, la tour de contrôle de l’aéroport Son Sant Joan de Palma de Majorque a été avisée que le vol MAC437-CMN-SAW, de la compagnie Air Arabia Maroc, avait décollé de Casablanca et se dirigeait à Istanbul, a dû atterrir parce qu’un passager était malade. Personne ne pouvait imaginer la cascade d’événements qui allaient avoir lieu. A cette époque, les protocoles de sécurité en vigueur semblaient encore adéquats et le sentiment était qu’il s’agissait d’un des nombreux incidents auxquels ces installations doivent faire face », rapporte ABC.

    Le quotidien espagnol indique que « aujourd’hui, une semaine plus tard, ces événements, qui ont duré jusqu’à 1h18 du matin du 6 où l’avion a redémarré à son point de départ, nous ont obligés à revoir les protocoles et, surtout, à analyser quelles failles auraient pu avoir eu lieu ».

    #Maroc #Espagne #Migration #Air_Arabia #Vol_patera #Palma_de_majorque

  • Donations au Maroc: Un secret d’Etat en Espagne

    Tags : Espagne, Maroc, donations, subventions non remboursables, Migration -Donations au Maroc: Un secret d’Etat en Espagne

    L’Intérieur déclare secret d’État toutes les subventions non remboursables au Maroc
    Marlaska, après la crise de Ceuta, allègue à Transparency que l’argent qui est livré sans contrepartie ne peut pas être audité

    L’entrée illégale d’environ 800 mineurs marocains à Ceuta en mai dernier lors de la plus grande crise migratoire avec le pays voisin a déclenché un flot de questions au gouvernement sur leurs relations avec Rabat sur le Portail de la transparence, la plateforme qui en théorie, depuis 2013 Il doit répondre à tous les doutes que les citoyens ont sur les actions de l’Administration centrale. Cependant, et malgré le fait que la grande majorité des questions posées par des acteurs ou des institutions privées portent sur de simples subventions et aides à caractère public – et ne se réfèrent donc pas à des matières réservées qui ont été classées par l’Official Secrets Act de 1968 – le ministère de l’Intérieur a décidé de ne rendre public aucun détail sur cet argent qui a été remis à Rabat dans un fonds perdu ces derniers mois.

    Le refus devant le Portail de la transparence de fournir la moindre information sur l’argent qui est sorti des caisses espagnoles à destination du Maroc au titre de « coopération policière » et la volonté de ne pas fournir une seule information sur les mains dans lesquelles ils se sont retrouvés Ces fonds sont signés par Elena Garzón Otamendi, directrice générale des relations internationales et de l’immigration du département dirigé par Fernando Grande-Marlaska.

    Les demandes d’information sur la destination des subventions publiques (non soumises à la prise en compte des fonds réservés) qui se produisent dans Transparence depuis le printemps dernier rencontrent le même fronton : révéler l’argent et la destination de cet argent porterait atteinte à la « sécurité nationale « , en plus de nuire « aux relations internationales développées par le Royaume d’Espagne ».

    Sans détails
    Bien que les exigences du portail sur lequel l’Administration centrale doit répondre à quoi elle dépense l’argent soient très précises (il y a même des citoyens qui demandent des éléments spécifiques d’« aide à la coopération policière internationale »), Interior se cache, sans approfondir détails , dans lesquels il s’agit de questions sur lesquelles le gouvernement peut opposer son veto à l’opinion publique en réponse à la loi sur la transparence car il s’agit de questions qui affectent les exceptions prévues aux articles 14.1.a, c et d du règlement de 2013 (questions affectant la « sécurité nationale » , « relations étrangères » et « sécurité publique »).

    Garzón, le bras droit du ministre sur les questions d’immigration, insiste dans ses résolutions que l’administration a le droit, même s’il ne s’agit pas de fonds réservés déclarés à tel, de cacher au public quel argent et où ces subventions aller dans le pays voisin. « Il est nécessaire d’exempter l’application des principes généraux de publicité et de concours aux aides accordées au développement de la politique du gouvernement dans le cadre de la politique étrangère espagnole et au développement de la politique de sécurité », souligne le haut responsable de Grande-Marlaska dans ses écrits.

    L’intérieur va jusqu’à assurer dans le Portail Transparence que révéler où vont les fonds qui parviennent aux autorités marocaines équivaudrait à donner des indices sur les mafias de l’immigration clandestine. « Il s’agit d’informations dont la diffusion compromettrait l’efficacité de la politique de sécurité des deux pays, notamment dans un domaine comme la lutte contre les réseaux criminels de trafic et de traite des êtres humains et l’immigration irrégulière, dont le modus operandi fluctue constamment, avec dans le but d’échapper à l’action des Forces et Organismes de Sécurité, ouvrant de nouvelles routes de trafic irrégulier d’êtres humains », viennent souligner les documents officiels de l’Intérieur.

    Révéler le montant de l’aide et des bénéficiaires – l’Exécutif comprend – équivaudrait à « compromettre l’efficacité de la coopération développée dans un domaine qui a un impact direct sur la sécurité intérieure et internationale, en raison de la nature transnationale des réseaux criminels de trafic et du trafic de personnes, et en raison de leur lien avec d’autres activités criminelles ».

    Mais la Direction générale des relations internationales et de l’immigration va plus loin en défendant qu’elle ne va pas fournir d’informations publiques sur l’argent qui est soi-disant donné aux gens au Maroc ou sur le concept de quoi. Découvrir où et à qui vont les fonds publics de l’autre côté du détroit – les États de l’intérieur quelques jours seulement après la crise des mineurs à Ceuta – briserait la « confiance mutuelle » entre les deux pays.

    Dès lors, pour le département dirigé par le fossé Grande-Marlaska, découvrir des détails sur l’argent qui va de la péninsule vers le pays voisin reviendrait autant à découvrir des « actions pertinentes pour la sécurité », qui toucheraient même la « Stratégie de sécurité nationale ».

    Las Provincias, 13/11/2021

    #Maroc #Espagne #Donations #Subventions_non_remboursables #Migration

  • Le Maroc prévoit des tests dans les aéroports

    Tags : Europe, UE, Maroc, covid, tests – Le Maroc prévoit des tests dans les aéroports

    RABAT, 13 novembre (Reuters) – Le Maroc va procéder à des tests rapides de dépistage du COVID-19 auprès des passagers arrivant dans ses aéroports et ses ports, et refusera l’accès à tout visiteur dont le résultat sera positif, a déclaré le gouvernement samedi.

    Cette mesure, qui renforce l’exigence existante d’un test PCR négatif 48 heures avant le départ, vise à protéger le pays dans un contexte de recrudescence des cas en Europe, a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

    Les voyageurs dont le test est positif doivent être renvoyés aux frais de la compagnie aérienne qui les a fait entrer dans le pays, à moins qu’ils ne disposent d’un document de résidence permanente, a-t-il précisé.

    Les passagers qui se rendent au Maroc doivent également être munis d’une preuve de vaccination. Le pays a rendu le carnet de vaccination obligatoire pour accéder aux lieux publics après avoir vacciné plus de 50 % de sa population.

    Le Maroc a administré plus de doses de vaccin contre le coronavirus que tout autre pays africain, inoculant 24,3 millions de personnes sur une population de 36 millions. Il a également commencé à administrer des injections de rappel.

    Mercredi dernier, le pays a mis fin à un couvre-feu nocturne visant à lutter contre le COVID-19 qu’il avait introduit en mars 2020 après une baisse des cas par rapport au pic de l’été.

    Reuters

  • Quand Mandela s’indignait de certaines « pratiques » au Maroc

    Tags: Maroc, Nelson Mandela, Touarga, esclaves, racisme, noirs, Madiba, Hassan II – Quand Mandela s’indignait de certaines « pratiques » au Maroc

    Il n’a pas été le seul à s’en indigner, mais il était celui dont l’indignation était la plus sincère. Selon une source proche d’un défunt et connu politicien, lors de sa visite au Maroc en avril 1995, Nelson Mandela aurait appris que les noirs qui servaient directement Hassan II, ses « abids » (esclaves), comme disent encore certains au Maroc, lui baisaient la main. Mais pas de la même manière que le font pratiquement tous les Marocains, mais d’une manière assez spéciale.

    Hassan II obligeait ses « abids » à baiser sa main enveloppée d’une sorte de mouchoir en tissu ou un fichu.

    « Sidna » senior estimait que les lèvres aimantes charnues de ses noirs, dont la plupart vivaient et résident encore à Touarga, le quartier situé à l’intérieur du palais royal de Rabat, étaient indignes d’effleurer sa divine main.

    Mandela, chantre de la lutte contre le racisme anti-noir, en aurait gardé un souvenir amer jusqu’au point de le dire en privé à ce politicien marocain qu’il considérait comme un ami.

    Mais pourquoi cette indignation sélective cher Madiba ? Il y avait pire au Palais. Certains, et pas un petit nombre, noirs et blancs, ne baisaient pas seulement les mains de « Sidna » senior, ils lui baisaient également les pieds.

    Demain Online, 09/12/2013

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    Le Maroc ce pays qui n’aime pas les africains-noirs.

    Au Maroc, les marocains attisent et pratiquent la haine des subsahariens jusqu’à la lie. Samedi dernier, la radio française Rfi a diffusé un élément dans lequel elle a recueilli des témoignages d’africains victimes de racisme et de traitements dégradants de la part de marocains qui les accusent de tous les péchés d’Israël. Un jeune Africain noir a décrit avec amertume le traitement qu’il a subi alors qu’il était régulièrement établi à Tanger, ville du nord du royaume. Il a été expulsé de son immeuble, ses affaires détruites, avant de se retrouver sans aucune ressource dans la rue, essuyant, comme si cette humiliation ne suffisait pas, des jets de pierre.

    Bien avant Rfi, la chaîne de télévision France 24, dans son émission « les observateurs », a montré le calvaire de ces jeunes aventuriers noirs africains traqués par la police marocaine. La chaîne ivoirienne TV2 en 2014 a également diffusé un documentaire sur la misère des réfugiés africains au Maroc. A priori on pourrait croire à un de ces matraquages médiatiques pour discréditer l’image du Maroc comme en ont l’habitude les médias occidentaux. Mais la récurrence des faits et les témoignages d’Ivoiriens qui se sont réfugiés dans ce pays lors de la crise postélectorale, finissent par dissiper tous les doutes sur l’effectivité du racisme au Maroc, un pays africain. Des Africains qui maltraitent d’autres Africains, cela se passe dans le royaume chérifien. Pourtant depuis qu’il a pris le trône, Mohamed VI ne cesse de multiplier les relations avec les pays au sud du Sahara, à coups d’investissements, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Ces dernières années, le roi Mohamed VI en personne a fait le tour des capitales africaines à la conquête de débouchés pour les investisseurs marocains. Banques, Btp, cimenteries, pêche, commerce, de nombreuses entreprises marocaines ont gagné des parts de marché dans ces domaines. Des contrats juteux assortis de signatures d’accord de coopération bilatérale avec à la clé l’établissement de marocains dans ces pays sans la moindre entrave ni de la part des états, ni de la part des populations noires.

    Tel est donc le Maroc dont les ressortissants sont bien accueillis en Afrique Noire mais qui se refuse à toute réciprocité à cause de la différence de peau. Ce qui est écœurant, c’est que cette maltraitance des Africains noirs du Maroc se passe dans la plus grande indifférence des pouvoirs publics. On ferme les yeux là-dessus comme on ferme les yeux sur les drames de la migration vers l’Europe en pirogue à travers la Méditerranée.

    À Tanger, des Noirs africains attaqués à la machette

    Des Noirs africains manifestent dans les rues de Tanger pour dénoncer la violence dont ils sont victimes. Photo de Yassine Lachiri pour Tanja 24.com

    Des attaques sanglantes à l’arme blanche ont eu lieu dans le quartier Boukhalef à Tanger, où vivent majoritairement des Noirs subsahariens sans-papiers, candidats à l’immigration en Europe. Témoignages de migrants sous le choc…

    Les attaques sont survenues vendredi 29 août, dans quartier Boukhalef à la sortie de Tanger, expliquent plusieurs témoins contactés par France 24. Si les assaillants n’ont pas été identifiés, les personnes ciblées sont toutes des Noirs africains, la plupart sans papiers. Quatorze d’entre eux ont été blessés, selon les rapports de la police de Tanger. Un Sénégalais a par ailleurs été retrouvé égorgé à proximité des lieux de l’attaque. Sur une vidéo amateur publiée sur Facebook, on le voit allongé par terre sans vie, dans une flaque de sang.

    « Ils ont brûlé mon argent et mes affaires : je n’ai plus rien et j’ai peur de retourner à Boukhalef »

    Daouda (pseudonyme) est un Ivoirien sans-papiers, qui cherche à partir en Espagne. Il a été blessé à la tête lors de l’attaque de vendredi soir. En convalescence à l’hôpital Mohamed V de Tanger, il a accepté de témoigner.Nous étions dans le quartier Boukhalef avec des amis, lorsqu’on a vu des Noirs courir en notre direction et dire « Barrez vous, les Arabes arrivent ! ». Au loin, on a aperçu des gens avec des djellabas. Certains avaient le visage caché. Ils jetaient des cailloux, mais d’autres étaient armés de machettes et de couteaux. J’ai voulu m’enfuir, mais j’ai reçu une pierre sur la tête et je me suis évanoui. Quand je me suis réveillé, j’étais à l’hôpital. J’ai une grosse entaille sur la tête et j’ai été lacéré dans le dos.J’ai fui la Côte d’Ivoire il y a quatre ans, et ça fait trois mois que je suis à Tanger. Des amis m’avaient proposé de venir habiter à Boukhalef avec eux. Je n’ai pas eu d’alternative : ailleurs, c’était soit trop cher, soit les locataires noirs n’étaient pas les bienvenus.Hier, mes amis m’ont appelé pour me dire que les assaillants étaient entrés chez nous et avaient tout saccagé. Je n’avais pas grand-chose : juste quelques vêtements, des photos et un peu d’argent gagné en faisant des petits boulots de maçon. Tout est parti en fumée. J’ai peur d’y retourner, car je sais que ça va recommencer et que la prochaine fois, ils ne me rateront pas.

    « Les assaillants accusent les Noirs d’être des squatteurs, des alcooliques »

    Konaté (pseudonyme) travaille pour l’association espagnole Caminando Fronteras, qui fournit une aide humanitaire aux migrants à Tanger. Il prenait un thé dans le quartier quand les violences ont éclaté.On m’a dit qu’il fallait que je parte car j’étais noir. Pourtant, j’ai un travail, j’ai mes papiers. Mais ces soirées-là, où ça chauffe, il n’y a aucune distinction. Ce ne sont rien d’autre que des scènes de justice populaire : les assaillants accusent les Noirs d’être des squatteurs, des alcooliques, à l’origine de problèmes d’insécurité dans le quartier [RFI évoque des expéditions commanditées par des promoteurs immobiliers pour pousser au départ les migrants squatteurs NDLR]. Comme ils estiment que les autorités ne prennent pas suffisamment le problème au sérieux, ils ont décidé de les chasser eux-mêmes. Ils font l’amalgame entre « Noir-sans-papier-insécurité », alors qu’il y a beaucoup d’habitants en situation régulière à Boukhalef, qui payent leur loyer.Ce sont des groupes organisés avec un chef qui donne des ordres. Ils sortent le plus souvent le vendredi, après la prière du soir, et visent à la tête, ce qui laisse penser qu’ils veulent blesser mortellement. Ils entonnent des chants racistes en arabe tels que « on ne veut plus voir ces singes ici « ou « c’est notre guerre sainte ! « .
    Le plus grave, c’est que cela se passe souvent sous l’œil des policiers qui n’interviennent pas. Vendredi, le Sénégalais a été tué à quelques mètres du commissariat de Boukhalef. Des personnes dont on a détruit les appartements ou qui ont été blessées ont attendu des heures pour déposer plainte. Tout est fait pour dissuader les Noirs africains de rester ici.

    En réaction à ces attaques, une centaine de Noirs africains ont défilé dans les rues de Tanger pour dénoncer les violences dont ils sont régulièrement victimes, avant d’être dispersés par la police. Ces épisodes haineux se sont multipliés ces six derniers mois. Il y a quinze jours, dans le même quartier, quatre personnes avaient été blessées à l’arme blanche dans une attaque similaire.

    Lundi, une présence policière renforcée était visible dans les rues du quartier Boukhalef. Le parquet de Tanger a annoncé l’ouverture d’une enquête approfondie et affirme avoir arrêté plusieurs personnes dans les deux camps, accusées d’être impliquées dans les violences de vendredi. Contacté par France 24 pour s’exprimer sur le sujet, le conseil régional des droits de l’Homme pour Tanger, organisme étatique du ministère des Affaires étrangères, n’était pas disponible ce lundi.

    La région de Tanger compterait plus d’un millier de migrants subsahariens, dont environ 800 dans le quartier Boukhalef, en attente de passer en Espagne. D’après les chiffres officiels, le Maroc compterait 30 000 sans-papiers sur son territoire.

    Cet article a été rédigé en collaboration avec Alexandre Capron (@alexcapron), journaliste pour les Observateurs de France 24.

    France 24

    #Maroc #Racisme #Noirs #Africains #Subsahariens

  • Marrakech, la ville où les pédophiles font la loi

    Tags: Maroc, Marrakech, tourisme sexuel pédophilie, pédocriminalité, Luc ferry, Jack Lang – Marrakech, la ville où les pédophiles font la loi

    SCANDALE. Le gouvernement marocain a ordonné, le 8 juin 2011, l’ouverture d’une enquête après les propos de l’ancien ministre français, Luc Ferry accusant un ancien membre du gouvernement français d’avoir eu des relations pédophiles au Maroc.

    Cette affaire d’un ancien ministre français pédophile qui se serait livré à ses dépravations à Marrakech est désastreuse. Pour l’image du Maroc. Pour le tourisme national. Pour la ville ocre aussi. Et elle doit conduire à une forte réactivité. Le pire serait de se contenter de la voir condamner par telle ou telle ONG et de laisser les choses en l’état comme si ce fléau social était une fatalité contre laquelle on ne peut rien faire. C’est l’ancien ministre français de l’Education nationale (2002-2004), le philosophe Luc Ferry, qui a balancé ce gros pavé dans la mare médiatique et politique le lundi 30 mai 2011, sur la chaîne Canal +.

    Citant un entrefilet sur cette affaire publié dans l’hebdomadaire Le Figaro Magazine, M. Ferry a précisé qu’«un ancien ministre s’est fait poisser (NDLR : arrêter) à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. Probablement, nous savons tous ici de qui il s’agit. L’affaire m’a été racontée par les plus hautes autorités de l’Etat, en particulier le Premier ministre.» Pressé de questions, il a ajouté: «Si je sors le nom maintenant, c’est moi qui serai mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l’histoire est vraie».

    Une réaction est nécessaire Deux jours plus tard, lors du “Grand journal” de cette même chaîne, la question est posée à un autre ancien ministre français, Jack Lang, qui donne son avis: «Ce n’est pas moi qui suis en cause spécialement». L’affaire connaît désormais une suite judiciaire avec l’ouverture par le parquet de Paris d’une enquête préliminaire et l’audition de Luc Ferry par la “Brigade de protection des mineurs”. Pour l’heure, aucun nom précis n’a été donné, mais les rumeurs persistent… Deux ONG marocaines –dont “Touche pas à mon enfant”, présidée par Najat Anwar– ont déposé plainte à Paris.

    Si les faits incriminés sont établis, les questions ne manquent pas. La première est celle-ci: Qui a “couvert” ce fait délictueux sans faire appliquer la loi et faire juger le coupable? Quelles mesures opératoires sont prises pour enrayer la pédophilie, devenue l’un des vecteurs porteurs d’un certain tourisme sexuel? Quoi qu’il en soit la ministre marocaine de la Famille, Nouzha Skalli a affirmé le 8 juin 2011 que Le gouvernement marocain a ordonné l’ouverture d’une enquête. Tourisme et pédophilie Depuis 2001, plus de 40 touristes ont été jugés au Maroc pour des affaires de pédophilie et de prostitution.

    Mais combien de centaines d’autres visiteurs étrangers ont échappé aux mailles du filet judiciaire? Tout paraît encore se passer comme si, en dernière instance, le touriste pédophile ou client de la prostitution bénéficiait d’une sorte d’“immunité” du fait de son statut. On ferme les yeux, on ne veut pas voir, on fait comme si…; un regard libéral, permissif, marqué au coin de la tartufferie, recouvre d’un voile des réalités bien visibles dans des villes touristiques comme Marrakech, Agadir et d’autres. Or, le pédophile étranger est aussi punissable que le pédophile autochtone. Et les autorités ont mis du temps pour prendre conscience de ce fléau et se résoudre à en constater les dégâts.
    Dans un certain discours officiel, le tourisme sexuel n’existait pas et, d’ailleurs, on n’en parlait pas. Multiplication des affaires Le sujet n’était vraiment abordé qu’ici et là, dans les conversations de café ou dans les manchettes de certains journaux enclins au sensationnalisme et qui n’étaient guère pris au sérieux. N’était-ce pas, au fond, un sujet resté si longtemps tabou? Le tandem police-justice sévissait à l’occasion mais sans tapage, comme pour rassurer des pans conservateurs de la société rétifs à prendre l’exacte ampleur de la situation.

    Mais ces dernières années, l’information étant devenue plus ouverte et plus osée, la multiplication des “affaires” a contribué à soulever le problème. Pornographie, prostitution et pédophilie, voilà le triptyque récurrent dans la vie sociale de certains touristes. Le tournant est intervenu en 2005, cette année-là, à Marrakech, a lieu le scandale d’un Français pédophile et la fermeture d’un établissement touristique. A Agadir, un couple trouve la mort au quartier Charaf, un homosexuel est tué à Taghazout et une résidence touristique est fermée pour prostitution.
    Un grand scandale frappe la capitale du Souss avec ce citoyen belge, Phillipe Servaty, pour des faits remontant à l’année 2003. Des Marocaines nues sont photographiées et filmées dans différentes postures pornographiques. Si 15 victimes de ce “touriste” ont été condamnées à des peines de six mois à un an de prison ferme, des dizaines d’autres sont toujours en fuite. Toutes étaient mineures au moment des faits. Le drame frappe leurs familles à qui rien n’est épargné, ni les brimades, ni les insultes, ni les mises en quarantaine dans leurs quartiers…

    Une association (Anaruz) est créée pour venir en aide aux victimes, mais elle se heurte à un “mur” d’incompréhension et de rejet au nom d’une morale du culturellement correct plutôt rigide et quelque peu autiste. Les victimes de la société Pourtant, aujourd’hui, une prise de conscience s’est faite autour de plusieurs axes. Le premier d’entre eux, c’est que les “objets sexuels” –enfants mineurs ou autres– sont d’abord des victimes de la société, de ses inégalités comme de ses exclusions sociales et économiques, et qu’il faut donc une politique publique appropriée associant la société civile.

    Le second, lui, a trait au fait que le tourisme sexuel est devenu constitutif du tourisme à Marrakech, à Agadir et ailleurs. Et cette perversion d’une industrie nationale de premier plan n’est pas le moins du monde tolérable, ce qui implique que l’on y apporte des correctifs. Questions de dignité nationale, car c’est tout le tout Maroc, qui ne saurait admettre cet amalgame entre ses traditions d’accueil et d’hospitalité et des pratiques immorales, qui risque de pâtir de cette situation en étant rangé –au côté de la Thaïlande ou des Philippines par exemple– comme un des hauts lieux du tourisme sexuel. En termes de marché, on n’a que faire de ce segment-là alors qu’il y a tant à faire pour améliorer l’attractivité du produit touristique national auprès des touristes bien intentionnés et bienvenus…

    Noureddine jouhari

    Maroc Hebdo via Maghress


    « Un ancien ministre s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. »

    L’ancien ministre de l’Education nationale Luc Ferry a accusé lundi soir un ex-ministre d’avoir eu des relations pédophiles au Maroc. Il affirme avoir eu « des témoignages » à ce sujet de la part « des autorités de l’Etat au plus haut niveau », à commencer par un Premier ministre. « Probablement, nous savons tous ici de qui il s’agit », a-t-il lancé lors du Grand Journal de Canal +, tout en avouant n’avoir

    « évidemment pas » de preuves. Ferry a expliqué qu’il ne donnait pas le nom de l’ancien ministre en question parce que, selon lui, « si je sors le nom maintenant, c’est moi qui serai mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l’histoire est vraie ».

    Le Républicain Lorrain, 01/06/2011

    Politique et pédophilie : les étranges accusations de Luc Ferry

    Etrange moment, hier soir au Grand Journal : le philosophe Luc Ferry s’est mué quelques instants en pro de la rumeur, accusant un ancien ministre de pédophilie.powered by Audion

    Stupeur, hier soir, sur le plateau du Grand Journal. En plein débat sur l’affaire Strauss-Kahn et son traitement médiatique, l’ancien ministre de l’Education et philosophe Luc Ferry s’est laissé aller. Et sous couvert d’expliquer que la loi française protégeait comme il faut la vie privée des politiques et des personnalités publiques, Ferry a relancé une vieille rumeur qui tourne depuis des années dans les dîners parisiens. « Le problème est : « Est-ce qu’on veut une presse qui fait fi du principe de la diffamation et du respect de la vie privée ou pas. Est-ce qu’on veut une presse à l’américaine ou pas ? » Nous n’en voulons à aucun prix, pour l’essentiel des journalistes que je connais. Dans les pages du Figaro Magazine de cette semaine, vous avez un épisode qui est raconté d’un ancien ministre, qui s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. Bon. Probablement nous savons tous de qui il s’agit », a-t-il lâché devant un Ali Baddou médusé, qui a répliqué en demandant des preuves à Luc Ferry.

    Des preuves ? Evidemment, il n’en a pas, puisque ce n’est qu’une rumeur. « J’ai des témoignages des membres de cabinets au plus haut niveau, et des autorités de l’Etat au plus haut niveau. Si je sors le nom maintenant et que je lâche le nom dans la nature, premièrement c’est moi qui serais mis en examen et je serais à coup sûr condamné même si je sais que l’histoire est vraie », a-t-il tenté d’argumenter.

    Bravo à Luc Ferry qui, en une déclaration a : défendu l’omerta sur d’éventuels vrais dérapages d’hommes politiques, relancé une rumeur bien sordide sans aucune preuve, et rendu hommage à la première dame avec sa reprise bien à lui de Quelqu’un m’a dit.

    Voici, 31/05/2011

    #Maroc #Marrakech #Pédophilie #Pédocriminalité

  • Les « accords d’Abraham »: Une « royale mésaventure »

    Tags: Maroc, Israël, EAU, Emirats, Soudan, Bahrein, normalisation, accords d’Abraham-Les « accords d’Abraham »: Une « royale mésaventure »

    Le contexte. Alors que la Chine, la Russie et l’Iran croient l’heure venue de liquider l’hégémonie occidentale, les Etats-Unis et leurs alliés européens n’ont guère d’autre option stratégique que de soutenir l’axe entre Israël et les Etats arabes signataires des accords d’Abraham, souligne dans une tribune au « Monde », Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More.

    Le 15 septembre 2020, les Emirats arabes unis, Bahreïn et Israël signaient à Washington les accords d’Abraham. En clair, il s’agissait d’instaurer des relations officielles entre les deux émirats du golfe arabo-persique et l’Etat hébreu, un triangle diplomatique consacré par un accord trilatéral. Non sans lucidité, les Emirats arabes unis initient ce processus.

    Dans leur sillage, le Soudan et le Maroc ont depuis normalisé leurs relations avec Israël. Malgré les inclinations du prince héritier, l’Arabie saoudite n’a pas encore rallié cette initiative. « Protecteur des lieux saints de l’Islam », le roi Salman se montre prudent. Il entend aussi conserver cette carte pour négocier avec l’administration Biden.

    Cela dit, les convergences israélo-saoudiennes sont effectives, avec de discrètes coopérations dans le renseignement et la sécurité. Voilà plusieurs années qu’un axe géostratégique entre Israël et les Etats du Golfe a pris forme. Il a pour objectif de contenir les ambitions irano-chiites au Moyen-Orient, du golfe Arabo-Persique au bassin Levantin, avec des implications en mer Rouge et jusqu’en Méditerranée occidentale.

    Dans un premier temps, les accords de normalisation avec l’entité sioniste n’ont ramené aucun bénéfice aux pays arabes, loin s’en faut. Ces accords ont été fait sur le dos des Palestiniens et des Sahraouis. Alger a refusé la combine, dès le début de ce processus secret de normalisation, dont seulement quelques bribes ont été divulguées au grand public.

    Le Maroc « bombe le torse »
    Comme l’exprime si bien le politologue espagnol Ignacio Combrero, les accords d’Abraham ont fait croire au Maroc qu’il possédait désormais une puissance parmi les nations du monde. Cette illusion politique l’avait poussé à surmultiplié les actes belliqueux, notamment envers son voisin algérien. El Guerguerat, Pagasus, les actions diplomatiques hostiles, les liens avec le Mak, etc. ont été autant de motifs qui ont fait grincer Alger des dents.

    Quelques mois après l’adhésion du Maroc à l’accord de Trump, la diplomatie marocaine commence déjà à déchanter face à un recalibrage de la politique étrangère de la part de Biden et une diplomatie disruptive menée par Tel Aviv.

    Les problèmes internes qui se forment au Maroc, l’hostilité sociale envers l’entité sioniste, les limites politiques et économiques de la normalisation, etc. vont, au court terme, contraindre le roi Mohammed VI que les « accords d’Abraham, dits « accords du siècle » ont été une mésaventure royale et méprise magistrale sur les conséquences qu’il encourrait.

    Genèse des accords secrets
    Les accords d’Abraham sont deux traités de paix entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part et entre Israël et Bahreïn d’autre part. Le premier, entre Israël et les Émirats arabes unis, est annoncé le 13 août 2020 par le président des États-Unis Donald Trump. Ils sont signés le 15 septembre 2020 à la Maison-Blanche à Washington, accompagnés d’une déclaration tripartite signée aussi par le président américain en tant que témoin.

    Ces accords témoignent d’une évolution stratégique des États du Golfe accentuant, dans le contexte géopolitique global du Moyen-Orient, la césure entre les États sunnites et l’Iran chiite, et traduisant la faiblesse des Palestiniens pour obtenir que se concrétise la solution à deux États — un État israélien et un État palestinien comprenant une partie de la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est — soutenue par la plus grande partie de la communauté internationale.

    Contexte et chronologie
    Le 13 août 2020, le président américain, Donald Trump, annonce qu’Israël et les Émirats arabes unis normaliseront pleinement leurs relations diplomatiques et commenceront une coopération dans un large éventail de domaines, notamment le tourisme, l’éducation, la santé, le commerce et la sécurité. Le ministre d’État des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anwar Gargash confirme l’accord des Émirats arabes unis pour normaliser leurs relations avec Israël, affirmant que son pays voulait faire face aux menaces qui pèsent sur la solution à deux États, en particulier l’annexion des territoires palestiniens, et exhorter les Palestiniens et les Israéliens à revenir à la table des négociations. Il indique aussi qu’il ne pensait pas qu’il y aurait une ambassade à Jérusalem avant qu’il y ait un accord final entre les Palestiniens et les Israéliens. De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou déclare que l’annexion des territoires palestiniens est simplement en pause.

    Le 31 août, un « premier vol commercial El Al direct » entre Tel Aviv et Abou Dhabi permet à une délégation officielle américano-israélienne dirigée par Jared Kushner et dont fait partie le conseiller israélien à la sécurité nationale Meir Ben Shabbat, de rejoindre les Emirats arabes unis pour continuer les négociations. Leur objectif est de chercher des moyens de renforcer la coopération dans plusieurs domaines (aviation, tourisme, commerce, santé, énergie, sécurité). Jamal al-Musharakh, directeur du département de planification des politiques du ministère des Affaires étrangères émirati déclare que son gouvernement avait reçu « l’assurance » qu’Israël ne progresserait pas dans son plan d’annexion de larges zones de la Cisjordanie6.

    Le 11 septembre, le président américain Donald Trump annonce l’instauration de relations diplomatiques entre Israël et Bahreïn.

    Le 15 septembre est organisée à Washington la cérémonie formelle de signature à laquelle se joint Bahreïn. Lors de cette cérémonie, le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis remercie Netanyahou d’avoir « arrêté » les plans d’annexion de la Cisjordanie dans le cadre de l’accord8 alors que le Premier ministre israélien déclare par ailleurs que l’annexion est simplement « reportée » et qu’Israël n’y a « pas renoncé ».

    Les accords ont été rédigés par Jared Kushner, gendre de Donald Trump et organisateur de la cérémonie10. Dans le contexte de la tenue de l’élection présidentielle américaine dans moins de deux mois, la Maison-Blanche publie le 15 septembre une déclaration qui affirme que ces accords sont le résultat des efforts diplomatiques du président Trump la normalisation des relations d’Israël avec ses voisins va se poursuivre

    Par ces accords, les Émirats arabes unis et Bahreïn sont les troisième et quatrième pays arabes, après l’Égypte en 1979 et la Jordanie en 1994, à normaliser leurs relations avec Israël, et les premiers pays du golfe persique à le faire. D’un enjeu géopolitique important, cet accord acte notamment la suspension des plans d’annexion de territoires occupés en Cisjordanie/Judée-Samarie. Cet accord fut établi grâce à d’intenses mais néanmoins discrètes tractations diplomatiques entre plusieurs États.

    Parallèlement à ces accords, les États-Unis se sont engagés à vendre des avions de chasse furtifs F35 aux Émirats arabes unis, malgré l’opposition israélienne finalement levée en octobre 2020. Cela montrerait que ces accords sont aussi l’aboutissement d’une coalition anti-iranienne10. Toutefois, l’administration Biden suspend temporairement la vente des F35 aux Émirats en janvier 2021.

    Contenu des accords
    Les accords d’Abraham — du nom du patriarche des trois religions monothéistes — regroupent :

    Une déclaration trilatérale entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn, nommée « Déclaration des Accords d’Abraham (Abraham Accords Declaration) » à laquelle le président américain Donald Trump appose sa signature en tant que témoin.

    -Un « traité de paix » bilatéral entre Israël et les Émirats arabes unis.

    -Une « déclaration de paix » bilatérale entre Israël et Bahreïn.

    -Ces accords ont été imprimés en trois langues : anglais, arabe et hébreu.

    -La « Déclaration des Accords d’Abraham » promeut le dialogue interreligieux et interculturel entre les trois religions abrahamiques et toute l’humanité. Elle proclame la liberté de religion.

    Traité de paix entre les Émirats arabes unis et Israël
    Le préambule du traité de paix fait état du conflit israélo-palestinien, rappelle les traités de paix israélo-égyptien de 1979 et israélo-jordanien de 1994, affirme que les deux parties au traité reconnaissent « que les peuples arabe et juif sont les descendants d’un ancêtre commun, Abraham, et aspirent à favoriser une vision réaliste d’un Moyen-Orient où vivent musulmans, juifs, chrétiens et peuples de toutes confessions, dénominations, croyances et nationalités dans un esprit de coexistence, de compréhension mutuelle et de respect mutuel ».

    Dans cet esprit, les deux parties « s’engagent à poursuivre leurs efforts pour parvenir à une solution juste, globale, réaliste et durable du conflit israélo-palestinien », et à travailler ensemble « pour parvenir à une solution négociée au conflit israélo-palestinien qui réponde aux besoins et aux aspirations légitimes des deux peuples, et pour faire progresser la paix, la stabilité et la prospérité globales au Moyen-Orient ».

    Le traité ne fait pas mention explicitement d’axes de solution au conflit israélo-palestinien que les deux parties partageraient. L’article 7 dispose simplement que « suite aux accords d’Abraham, les parties sont prêtes à se joindre aux États-Unis pour développer et lancer un « Agenda stratégique pour le Moyen-Orient » afin d’étendre la coopération régionale diplomatique [et] commerciale ».

    Le traité de paix établit des relations diplomatiques entre les Émirats et Israël et prévoit l’échange d’ambassadeurs, sans que le lieu d’installation des futures ambassades ne soit précisé.

    Le traité dispose que les deux États établiront des accords bilatéraux de coopération dans de nombreux domaines, parmi lesquels : finance et investissement, aviation civile, relations commerciales et économiques, santé, science, technologie et utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, énergie, arrangements maritimes, agriculture et eau.

    Le traité mentionne que les deux parties « s’engagent à prendre les mesures nécessaires pour empêcher toute activité terroriste ou hostile l’un contre l’autre sur ou depuis leurs territoires respectifs, ainsi qu’à refuser tout soutien à de telles activités à l’étranger ou à autoriser un tel soutien sur ou depuis leurs territoires respectifs ». À ce stade, ce traité ne constitue pas un pacte complet d’assistance et de sécurité mutuelle.

    Déclaration de paix entre Bahreïn et Israël
    Outre l’établissement des relations diplomatiques, commerciales, économiques et culturelles, la déclaration entre Israël et Bahreïn mentionne l’engagement des deux parties à « une solution juste, complète, et durable au conflit israélo-palestinien ». Les relations diplomatiques entre les deux pays sont formalisées le 18 octobre 2020.

    Réactions internationales et suites
    Après l’annonce de l’accord israélo-émirati, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou remercie le président égyptien al-Sissi et les gouvernements d’Oman et de Bahreïn pour leur soutien à l’accord de paix historique.

    L’Autorité palestinienne dénonce pour sa part une « trahison méprisable » car il montre que le retrait d’Israël de toute la Cisjordanie n’est plus un préalable à la reconnaissance d’Israël par les pays arabes.

    L’Europe et les États-Unis (le président Trump comme son opposant Joe Biden) saluent en général cet accord que condamnent, outre l’Autorité palestinienne et le Hamas, l’Iran et la Turquie.

    Ces accords sont suivis en octobre 2020 de l’annonce par Donald Trump d’un accord de normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Soudan puis en décembre de l’annonce d’un accord de normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc. L’accord entre Israël et le Soudan est signé le 6 janvier 2021 à Khartoum tandis qu’une déclaration conjointe entre Israël, le Maroc et les États-Unis, prévoyant l’établissement de relations diplomatiques entre le Maroc et Israël et la réouverture des bureaux de liaison à Rabat et à Tel-Aviv, est signée le 22 décembre 2020 à Rabat.

    Mise en œuvre
    L’accord entre Israël et les Émirats arabes unis se concrétise dès la fin 2020 par une collaboration dans de multiples domaines tels la technologie, les médias, le football, les services financiers, le tourisme, la recherche, l’énergie, la cyber sécurité et le transport aérien.

    En novembre 2021, la compagnie aérienne Emirates annonce que le 6 décembre 2021 sera lancée la première liaison aérienne directe entre les Émirats arabes unis et Israël, « alors que les Emirats et Israël continuent de développer une plus grande coopération économique» et pour «encourager les flux commerciaux entre les deux pays ».

    Israël : un an après les accords d’Abraham, « la question palestinienne reste présente »
    Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réuni virtuellement, vendredi 17 septembre, ses homologues d’Israël, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc. Dans la réalité, peu de choses ont changé un an après les accords de normalisation, malgré les craintes d’un effacement de la cause palestinienne, explique le chercheur au Middle East Institute de Singapour, Jean-Loup Samaan.

    Pour Jean-Loup Samaan : Les accords d’Abraham, c’est avant tout un grand pas en avant pour la diplomatie d’Israël. Le pays a toujours aspiré à normaliser ses relations avec son voisinage. Le dernier accord de normalisation datait de 1994 avec la Jordanie. En 2020, ce sont deux nouveaux pays arabes – les Émirats arabes unis et Bahreïn – qui reconnaissent l’État israélien. Le pays n’est plus isolé. Le Soudan et le Maroc ont suivi quelques mois après. Cela a permis d’enclencher une véritable dynamique vers d’autres pays, mais qui s’est vite arrêtée dès l’année suivante.

    « Israël partage avec les Émirats arabes unis et Bahreïn les mêmes dossiers sécuritaires dans la région : la perception de la menace iranienne, ainsi que de celle de l’islam politique du salafisme et des Frères musulmans. Il y a également une dimension économique à ces accords, avec d’énormes retombées possibles en termes de coopération technologique, d’armement comme touristiques. Mais celles-ci sont encore difficile à mesurer en raison du covid.

    Quels changements ont-il entraîné au Moyen-Orient ?

    « Cela n’a pas été une révolution géopolitique pour autant : ces accords n’ont fait que rendre public ce qui était déjà en gestation. Cela faisait déjà près d’une décennie qu’existaient des échanges officieux entre Israël et les pays du Golfe. L’accord a été publiquement présenté comme historique, pour ne pas dire révolutionnaire, mais les Émirats arabes unis et Bahreïn se sont montrés très prudents dès le début.

    Sur la photo de la signature à Washington figurent Donald Trump, Benyamin Netanyahou (alors premier ministre israélien) et seulement les ministres des affaires étrangères émirien et barheïni : pas le roi du Bahreïn ni le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed. D’ailleurs les deux pays n’ont joué aucun rôle dans la résolution du conflit avec Gaza, quelques mois plus tard ; ce sont le Qatar et l’Égypte qui ont fait office de médiateurs.

    « Certaines rumeurs parlent de rapprochements avec l’Arabie saoudite, mais je ne pense pas non plus que ce soit à l’ordre du jour, du moins pas de manière ostentatoire comme pour le cas marocain. Le conflit avec Gaza, en mai, a eu un impact très important sur les populations du Golfe et les expatriés arabes dans cette région. Les hostilités ont commencé en plein mois de ramadan. Et le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, a été assez fort pour mobiliser les opinions autour de la question de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam.

    Quelles conséquences pour le conflit israélo-palestinien ?
    « Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné les accords lors de leur signature. Pareil pour les Palestiniens, qui l’ont vécu comme une trahison. Ces accords imprimaient l’idée que la question palestinienne était reléguée au second rang, qu’il ne fallait plus considérer le processus de résolution du conflit israélo-palestinien comme seule porte d’entrée pour régler le problème dans la région, comme cela avait été pensé avec les accords d’Oslo en 1995.

    Les accords d’Abraham sont moins des accords de paix que des accords stratégiques. Le silence d’Abou Dhabi et de Manama pendant le conflit avec Gaza l’a bien montré. La question palestinienne reste présente, d’une façon ou d’une autre.

    L’Express, 12/11/2021

    #Maroc #Israël #Emirats_arabes_unis #EAU #Bahrein #Soudan #Accords_Abraham

  • Les liens avec Israël sont « naturels » (ambassadeur du Maroc)

    Tags: Maroc, Israël, normalisation – Les liens avec Israël sont « naturels » (ambassadeur du Maroc)

    L’ambassadeur Karim Medrek, ambassadeur du Royaume du Maroc en Australie, a rejoint l’AIJAC Live Online pour discuter du Maroc, d’Israël et du monde juif.

    Le rétablissement des relations diplomatiques du Maroc avec Israël en décembre dernier ne doit pas être considéré comme une surprise, mais plutôt comme une décision « naturelle, claire et convaincante », a déclaré la semaine dernière l’ambassadeur du Maroc en Australie, Karim Medrek.

    S’exprimant lors d’un séminaire en ligne organisé par l’Australia/Israel & Jewish Affairs Council (AIJAC), M. Medrek a déclaré que si le principal « visionnaire et architecte » du rétablissement des liens était le roi Mohammed VI, c’est l’adhésion de longue date du Maroc à la valorisation de la diversité et de la coexistence, combinée à l’acceptation chaleureuse de plus de 2000 ans de son propre héritage juif, qui a fourni la base.

    « Ne soyons pas surpris … car le fort sentiment d’attachement de la communauté marocaine de confession juive, avec son pays d’origine … et nos liens de peuple à peuple … n’avaient jamais été rompus, et nous sommes si fiers de cette partie de notre identité. »

    Il a souligné que le Maroc occupe une place unique dans le monde arabe et musulman pour avoir reconnu dans sa constitution « l’influence abrahamique dans l’identité du Maroc », pour avoir introduit un cours obligatoire dans l’enseignement secondaire sur l’histoire juive marocaine et pour avoir fourni des fonds gouvernementaux pour restaurer des centaines de synagogues, de cimetières et de musées juifs.

    Medrek a déclaré qu’il espérait que les relations restaurées de son pays avec Israël « donneront une impulsion parmi d’autres pour favoriser le dialogue et le respect », ajoutant qu’à son avis « la coopération entre les communautés juive et musulmane au Maroc devrait être rendue plus visible ».

    En ce qui concerne les perspectives économiques, Medrek a révélé que quatre accords bilatéraux ont déjà été signés par les deux nations sur des sujets allant des vols directs à la gestion de l’eau, et que les entreprises israéliennes ont exporté pour environ 26,5 millions de dollars d’articles au Maroc au cours des neuf premiers mois de cette année.

    Le Maroc étant un important producteur de voitures, de textiles et d’engrais, Medrek estime que ces secteurs « ont un fort potentiel d’exportation vers Israël, ou à travers Israël, vers d’autres régions du monde, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande ».

    « Et le secteur privé israélien devrait considérer le Maroc comme une porte d’entrée sur le continent africain et bénéficier du savoir-faire marocain dans la région. »

    Notant comment le Maroc et l’Australie célèbrent 45 ans de relations diplomatiques l’un avec l’autre, Medrek a déclaré que malgré la tyrannie de la distance géographique, « nous partageons de nombreuses valeurs communes qui nous aident à travailler très étroitement dans de nombreux forums internationaux ».

    Concernant l’Iran, M. Medrek a déploré que la perspective actuelle de Téhéran pour le Moyen-Orient « ne réponde pas à l’esprit de compromis ».

    « La région a besoin d’un nouveau paradigme (…) et les États devraient être plus responsables et éviter toute initiative qui nuit à la paix. »

    Australian Jewish news, 12/11/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation

  • L’Autriche ne croit pas à l’activisme politique des marocains

    Tags: Maroc, Autriche, réfugiés, demandeurs d’asile – L’Autriche ne croit pas à l’activisme politique des marocains

    Hamza Haddi faisait partie d’un mouvement de protestation et était en détention, mais sa demande d’asile a été rejetée. Maintenant, il y a une plainte auprès du Tribunal administratif fédéral

    Quand Hamza Haddi est venu en Autriche, il était inquiet. Mais pas à cause de sa demande d’asile, mais à cause de la grave maladie Covid de son père au Maroc. Car pour le jeune homme de 27 ans, il était clair qu’il pouvait prouver sa persécution politique dans son pays d’origine. Il a emporté des photos, des reportages médiatiques et des documents de l’organisation de défense des droits humains AMDH – pour laquelle il travaille au Maroc – à travers les frontières sur une clé USB. De même ses blessures corporelles, qui témoignent des graves abus dans la prison marocaine. De plus, d’autres militants ont déjà obtenu l’asile dans d’autres pays européens.

    Mais cela n’a pas suffi aux autorités autrichiennes. L’avis d’asile négatif que Haddi a reçu en octobre indique clairement qu’il n’a jamais été politiquement actif ni arrêté et qu’il a même avoué les crimes dont il était accusé au Maroc. Entre autres, il aurait été violent envers les policiers lors d’une manifestation pour plus de liberté. Il a été condamné à trois peines de prison au total. La procédure contre lui est toujours ouverte, dit-il.

    Des militants dans leur viseur
    Amnesty International a signalé dans son rapport annuel 2014/2015 que les procès des manifestants arrêtés étaient « inéquitables » et « ne respectaient pas les normes internationales d’équité des procès ». Dans le dernier rapport annuel, le groupe de défense des droits humains écrit que les autorités continuent de prendre des mesures rigoureuses contre les militants de l’opposition et arrêtent spécifiquement des militants et des journalistes.

    C’est aussi la raison pour laquelle il a finalement décidé de quitter le pays lui-même, explique Haddi dans une interview avec STANDARD. Les autorités recherchaient spécifiquement les manifestants médiatiques bien connus du Mouvement du 20 février « afin d’en faire un exemple. Le mouvement qui est né lors du printemps arabe au Maroc et auquel Haddi appartenait également. présenté dans plusieurs médias, dont « Middle East Eye » et « Al Jazeera ». Je ne le reverrai plus jamais. »

    Enregistrements manquants
    Il a d’abord demandé l’asile en Grèce, mais en raison de la crise de Corona, les autorités grecques n’ont accepté aucune nouvelle demande en 2020. Il s’est enfui par la route des Balkans vers l’Autriche, où il a été récupéré en Carinthie en août et interrogé pour la première fois par l’Office fédéral de l’immigration et de l’asile (BFA). Haddi a présenté la clé USB, des photos et des documents qui prouvent son activisme politique au Maroc, et a également fait référence aux reportages des médias que l’on peut trouver sur Internet.

    Il a été admis au procès et emmené en Haute-Autriche. « J’ai cherché une école pour un cours d’allemand, raconte-t-il. Et il a pleuré son père, décédé depuis du Covid.

    Cela a été suivi d’un deuxième interrogatoire, dont le procès-verbal contient des déclarations selon lesquelles il avait battu des policiers au Maroc. C’est son tempérament. « Je n’ai jamais dit ça », dit-il. Il ne peut pas le prouver, car les interrogatoires de BFA ne sont pas enregistrés. Il n’y a pas d’enregistrement sonore des conversations. La parole du demandeur d’asile s’oppose à celle des autorités.

    Dans l’accord de gouvernement entre l’ÖVP et les Verts, sous la rubrique « Asile », il y a l’annonce vaguement formulée que les enregistrements audiovisuels de l’intégralité de l’interrogatoire, en particulier dans le cas des groupes particulièrement vulnérables, seront contrôlés.

    Procédure accélérée
    Le Maroc étant un pays d’origine sûr en Autriche, une « procédure accélérée » est utilisée à Haddi, ce qui permet une expulsion plus rapide. Il doit être renvoyé au Maroc dès la mi-novembre. Il craint que la police ne l’attende déjà à l’aéroport.

    Annemarie Schlack, directrice générale d’Amnesty International Autriche, est sceptique quant à la procédure accélérée. Il existe un risque que de telles procédures abrégées soient appliquées « de manière inflationniste », dit-elle dans un communiqué sur le STANDARD. En si peu de temps – environ un mois – les traumatismes des personnes touchées n’ont pas pu être traités et les cas individuels ne seraient pas suffisamment vérifiés : « Tout cela peut entraîner un taux d’erreur très élevé dans les décisions du processus accéléré – ce que nous faisons également dans la pratique See », explique Schlack. « Le taux d’erreur augmente régulièrement et représentait environ 50% des décisions du BFA l’année dernière. »

    Représentant légal : « Preuves étanches »
    Pendant ce temps, Haddi est représenté par Julia Valenta du Service des réfugiés de Diakonie, qui considère la décision négative d’asile comme grossièrement illégale. Au cours des dix dernières années de conseil juridique, elle a vu de nombreux avis qui ont été annulés par le Tribunal administratif fédéral parce qu’ils étaient faux et illégaux. « Mais je trouve l’affaire Haddi assez extraordinaire », a-t-elle déclaré dans un communiqué : « Dans la notification, la BFA fait des déclarations telles que Haddi n’a jamais été politiquement active et n’a jamais été en détention, bien que les deux soient prouvées par des preuves irréfutables. « 

    Le bureau « Accord » de la Croix-Rouge, qui étudie la situation des demandeurs d’asile dans leur pays d’origine au cours des procédures d’asile, décrit les arrestations de Haddi dans un rapport – disponible pour STANDARD. Cependant, ce n’est qu’une partie de la réponse à la question, comme le dit la Croix-Rouge lorsqu’on lui a demandé. L’affaire sera réglée jusqu’en décembre.

    Mais alors Haddi pourrait déjà être expulsé. Valentina pense avoir de bonnes chances de porter plainte auprès du Tribunal administratif fédéral. Elle est « optimiste quant au fait que le tribunal se référera à la BFA pour une nouvelle décision ». Car si, selon eux, les procédures accélérées peuvent avoir du sens, les cas individuels doivent encore être examinés. (Bianca Blei, 12 novembre 2021)

    Der Standard, 12/11/2021

    #Maroc #Autriche #demandeurs_asile #Migration #Réfugiés